Ukraine, bilan intermédiaire militaire, octobre-novembre 2022

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, octobre-novembre 2022

Actualités mondiales & françaises


Article faisant partie d'un ensemble :

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, 20 mars 2022

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, avril 2022

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, mai 2022

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, septembre 2022

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, fin septembre 2022

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, octobre-novembre 2022


Une nouvelle page s'est tournée durant cette période. La journée du 18 octobre, et plus médiatiquement le mois de novembre, ont tranché la question du 2 octobre :

https://t.me/actualiteFR/18352

On nous a également communiqué l'effectif russe qui était déployé en rive ouest. 2 à 3 divisions. Des miettes. La Russie s'est lancée dans un conflit avec une fraction des moyens nécessaires, et persiste dans cette voie.

Cela permet de reprendre les articles depuis le début du conflit et d'y apporter des réponses intéressantes.

Lorsque la tête de pont de Kherson a été prise, c'était très osé, cela a été fait très facilement, par surprise, nous étions le 24 février. Dans les jours et semaines qui ont suivi s'est posée alors la question de l'intention de Moscou. Au moment de la blitzkrieg, deux ou trois options étaient possibles. Reprenons la chronologie :

  • Dans les premières dizaines d'heures, nous pensions qu'il s'agissait de saisir facilement tout le sud-ouest pro-russe, puis éventuellement partir vers le centre de l'Ukraine,
  • Après 24-48 heures, la progression ayant ralenti et l'effectif russe étant faible, Kherson s'inscrivait simplement dans la logique du soutien à un coup d'Etat à Kiev : les troupes russes étaient présentes aux portes de Kiev, Nikolaev, pénétraient dans Kharkov, avaient encerclé Tchernigov, Sumy, Kherson, avaient capturé Melitopol et Energodar : le but était clair, les kiéviens se retrouvaient mis devant le fait accompli, leur pays était pénétré de toute part, leurs arrières étaient enfoncés, le centre du pays pouvait être pris sans aucune difficulté. Kiev devait donc signer sa reddition. Cela a été confirmé par VVP à la fin de J+2 au soir, qui suggérait à l'armée ukrainienne de prendre le pouvoir.
  • 48-72 heures, il ne se passe plus rien. L'armée russe n'attaque pas les arrières de Marioupol, le combat aura stupidement lieu en frontal ! Kharkov s'enlise. Comme partout. Là s'arrête l'essentiel de la progression russe. Définitivement (à la date de novembre 2022), à de rares exceptions près et quelques nivellement du front près. Kiev ne signe pas la reddition, pas de coup d'Etat en vue. Que faire ? Attendre, car il n'y a jamais eu autre chose de prévu dans ce plan.
  • 1er - 7 mars, l'armée russe tente d'augmenter la pression et de pousser davantage dans les régions pro-russes, comptant sur une progression opportuniste, en misant sur des redditions locales avec des négociations, mais toujours avec des moyens extrêmement limités, tentant de montrer qu'elle se balade librement dans le pays, jusqu'à Voznesensk, point de passage pour passer le Bug afin de prendre Odessa (dans le même temps, la flotte russe se montre prête à assister l'offensive).
  • 15 mars : il n'y a aucune réaction chez Kiev : l'ennemi n'est pas impressionné. Alors, c'est le début d'un long repli de plusieurs mois. La tentative de capture de Voznesensk est abandonnée. Les forces russes se replient sur Kherson.
  • Fin mars, les secteurs de Kiev, Tchernigov, Sumy sont abandonnés. L'armée russe ne les conserve même pas comme zone tampon, qui aurait permis de mener le conflit en Ukraine et non sur le territoire russe !
    A quoi sert Kherson, si l'armée russe n'a jamais eu pour ambition d'engager les effectifs nécessaires pour mener l'offensive vers le Dniestr afin de s'assurer les objectifs stratégiques majeurs de très long terme ? Plusieurs options.
    On peut supposer que ce n'est que partie remise, le temps de passer à l'étape suivante : la guerre dure. On conserve la tête de pont stratégique, puis on accumule des moyens en rive ouest pour attaquer lentement, à la fois Nikolaev, mais surtout Krivoy-Rog, Zaporozhye par les deux côtés du Dniepr, puis Dnepropetrovsk de la même manière, et plus tard, Odessa.
    On peut aussi supposer que Kherson allait servir de diversion pour fixer ici des troupes ennemies qui ne gêneraient pas dans le Donbass.
    On peut simplement supposer que Kherson étant acquise, serait défendue, ainsi qu'un espace tampon pour la protéger.
  • Première moitié de mai, début d'abandon de Kharkov, suspicion d'abandon de Balakleya, d'Izyum, jusqu'à l'Oskol et même au-delà : la frontière officielle de LNR.
  • Juillet et août : alors qu'on s'attend à une offensive ennemie sur Kherson et Balakleya, l'armée russe se prépare effectivement à céder le reste de Kharkov jusqu'à l'Oskol et la Seversky Donets.
  • Septembre : l'armée russe cède l'ouest de l'Oskol et de la Seversky Donets, ne défend pas les rives Est de l'Oskol et de la Seversky Donets, ni le nord-ouest de Slaviansk, et dans le même élan, suite à ce repli, elle se fait capturer le secteur nord de Slaviansk et Krasny Liman ! Des objectifs stratégiques. Si la cession de l'ouest des rivières avait été un choix délibéré, la perte des rives Est et du secteur de Slaviansk et Krasny Liman montre un problème de moyens engagés, extrêmement faibles, évalués à une demi-division dans tout ce secteur !!!
  • 2-4 octobre : l'armée ennemie attaque le nord de Kherson. L'armée russe cède la moitié de la distance, ce qui fragilise ses arrières (manque de profondeur). Le 2 octobre, il était devenu évident que l'armée russe n'était pas de taille à conserver un front en LNR avec 5 mille hommes, et un front à Kherson avec, comme on l'a appris plus tard, 20 à 30 mille hommes. Pour défendre le territoire acquis, il lui fallait engager 50 mille hommes à Kherson, 20 à 30 mille en LNR. Faire une guerre avec 35 mille hommes, des mercenaires et des troupes de LDNR, cela est impossible. Donc elle devait faire un choix :

Option A

Mettre de côté le Donbass en engageant des troupes en LNR pour bloquer sereinement l'ennemi (2-3 divisions suffisent), renforcer le reste de la rive Est de la même manière.
Sécuriser la tête de pont de Kherson en engageant 5 divisions, repoussant l'adversaire à une distance de sécurité, voire en engageant 10 divisions et prendre Nikolaev et s'approcher de Krivoy-Rog et Nikopol. En attendant la suite. Option raisonnable, peu coûteuse. 70 à 130 mille hommes engagés en LNR + Kherson.

Bonus :
Compléter cela en menant un assaut définitif jusqu'à Krivoy-Rog, Nikopol, Nikolaev, Odessa, le Dniestr. En engageant l'effectif nécessaire. 20 divisions, peut-être 30. Et sécuriser une nouvelle longueur de front de 350 Km entre le Dniepr et le Dniestr en estimant que l'ennemi serait toutefois bien plus affaibli. Superbe investissement pour des décennies. Ensuite seulement, pousser en LDNR sans attaquer de face les défenses les plus lourdes. Option de l'offensive raisonnable, ouverte vers d'autres développements ultérieurs. 300 mille hommes engagés à Kherson jusqu'au Dniestr au moins au moment de l'offensive.

Option B

Refus d'engager plus de 30 mille hommes, donc abandonner la rive ouest, devenue inutile et difficile à défendre avec si peu de moyens. Et se recentrer sur le Donbass. Cette option impliquant la perte de la tête de pont de Kherson, c'est un choix irréversible : abandonner les objectifs stratégiques majeurs (Odessa, Transnistrie, sécurisation de la Mer Noire, suppression de l'accès à la mer à l'Ukraine) et préférer se limiter à repousser l'ennemi des villes de LDNR.

  • Le 18 octobre, la décision avait été prise : abandon de la rive ouest sur motif bidon permettant l'évacuation de la population russe.
  • 9-10 novembre, abandon effectif de la rive ouest de l'Ukraine : grands changements pour le futur, exit les suppositions d'attaques jusqu'au Dniestr. Certains se demandent si l'armée russe ne poursuivra pas ses replis, poursuivant sa logique. Nord de la Crimée, Crimée etc... L'autre logique, celle de l'offensive sécurisante, ayant été refusée, car nécessitant d'engager un minimum de troupes et engageant la Russie dans une fuite en avant.

Conclusion

Finalement, la Russie aura été perdre son temps à Kiev, Tchernobyl, et Nikolaev, Voznesensk pour rien (jusqu'à Kharkov et Kherson).

Dans ce conflit, ce sont 2 jours d'offensive majeure les 24 et 25 février, suivis d'interminables replis. Que de belles occasions manquées : avoir massacré un si beau potentiel est impardonnable.

Un scénario maximaliste aurait été d'attaquer avec 30 divisions entre Lvov et Odessa, et 15-20 divisions supplémentaires réparties le long de la frontière biélorusse et russe, les LDNR ayant déjà leurs troupes engagées, transformant le pays en immense chaudron en un mois. Puis attaquer depuis l'ouest, mettre sous pression par les autres flancs. Guerre d'occupation etc.

Le scénario minimaliste que j'avais publié le 23 février au soir se limitait au Donbass, par une attaque dans les arrières de la ligne de front ennemie, entre Volchansk et Tokmok. A l'époque, trompé par l'idée que l'ennemi était faible, je pense que j'aurais engagé seulement 15 divisions dans cette attaque minimaliste (en plus des effectifs de LDNR estimés à 5 divisions, plus quelques défenses en Crimée et au nord de l'Ukraine).

Ce scénario minimaliste n'aurait pas donné de moins bons résultats que ceux actuels.

Seul le scénario maximaliste est la bonne solution. Tout le monde le sait. La seule issue passait, et passe toujours, par le contrôle de la frontière occidentale de l'Ukraine, la saisie des ports et le désenclavement de la Transnistrie. Même un scénario qui se serait limité aux provinces pro-russes aurait amené un conflit sans fin. Le seul scénario pour le régime de Kiev est celui de Berlin le 9 mai 1945 : un règlement militaire, puis une prise en main de la politique intérieure.

On fait la guerre ou on ne la fait pas. Engager seulement quelques dizaines de milliers d'hommes ne permet rien, ne pas chercher à empêcher l'approvisionnement de l'ennemi par sa frontière ouest est même contre-productif. A ce compte là, il était préférable de rester de l'autre côté de la frontière.

Le conflit est fait pour durer, tant que l'une ou l'autre des parties n'aura pas écrasé son adversaire, ou abandonné le combat. Même après la libération du Donbass, ou même en cas de retour aux frontières de début 2014, car l'OTAN ne s'arrêtera pas d'annexer tout ce qu'elle pourra, jusqu'à la Mer Caspienne.

Je suis d'accord avec VVP et son équipe : s'engager dans une fuite en avant est dangereux, c'est ce que cherche l'adversaire en recréant l'Afghanistan des années 1980 pour l'URSS ; et il faut trouver la solution minimale la plus efficace. Le futur dira si la solution actuelle est efficace, et il dira également si elle n'est pas inférieure au minimum requis...

ANNEXES

2 juin 2023

Strelkov rédige une analyse sur la Transnistrie :

"A partir du moment de la "désescalade" de la seconde quinzaine de mars 2022 (c'est-à-dire l'abandon effectif de la stratégie de renversement du régime Zelensky au profit d'un "accord de compromis", qu'ils tentent encore de mettre en œuvre jusqu'à présent), la Transnistrie - d'un point de vue militaire - est condamnée. Le retrait de nos troupes, d'abord de Nikolaev, puis de Kherson, l'évacuation forcée de l'île aux Serpents, et la défaite de notre flotte (qui a en réalité abandonné le nord-ouest de la mer Noire), l'absence de grandes réserves stratégiques (en raison de l'absence de mobilisation), rendent impossible non seulement une percée rapide, mais de manière générale, une percée vers le Dniestr en cas d'attaque ennemie sur Tiraspol. 

La Transnistrie ne pourra pas se défendre seule, car elle est entourée d'ennemis de tous côtés (la Moldavie et la prétendue "Ukraine"), la population est petite, tout le territoire est une bande de terre étroite le long du Dniestr (au maximum moins de 30 kilomètres, au minimum quelques kilomètres), et les forces armées sont presque symboliques. Dans les premières heures de l'invasion, l'ennemi découpera en morceaux le territoire transnistrien et toute résistance sérieuse ne pourra être apportée que dans l'agglomération Tiraspol-Bendery. Qui ne durera guère plus de quelques jours, même avec la résistance la plus héroïque. Une offensive à grande échelle des forces armées russes pourrait aider la Transnistrie, mais, comme nous le comprenons malheureusement, après les batailles hiver-printemps, nos troupes devront "panser leurs blessures" pendant longtemps, et le haut commandement n'a pas de réserves stratégiques (et même celles qui existent sont "dispersées" par l'ennemi sur toute notre "ancienne" frontière). 

Dans le même temps, l'invasion des forces armées ukrainiennes que j'avais prédite pour l'été 2022 ne s'est pas encore produite (bien que l'ennemi a concentré puis conservé suffisamment de forces dans ce secteur pour une attaque réussie). Très probablement, cela tenait à la volonté, dans le cadre d'un ensemble d'accords en coulisses, de dissuader la Russie de mener à bien une vaste mobilisation dans son intégralité, d'agiter devant le nez du Kremlin, aussi longtemps que possible, l'espoir du dénouement d'un "compromis définitif". Kiev pouvait (et continue toujours) faire chanter Moscou avec la Transnistrie, dans le cadre de l'accord céréalier par exemple. 

Il est également possible que la décision de Kiev de se retenir à occuper Tiraspol soit influencée par la position incertaine de la Moldavie elle-même. Chisinau craint à juste titre que si la Pridnestrovié est "nettoyée" des troupes russes et des autorités locales pro-russes par l'armée ukrainienne, alors Kiev ne voudra pas du tout en repartir et pourra même brandir des fondements juridiques pour cela (jusqu'en 1940, la Pridnestrovié avait été presque entièrement, à l'exception de la ville de Bendery, attachée à la RSS d'Ukraine, avant d'être transférée à la RSS de Moldavie "pour y renforcer l'élément soviétique et prolétarien"). Dans des conditions où la prétendue "Ukraine" est un outil indispensable dans la guerre contre la Russie, les occidentaux pourraient bien (temporairement) fermer les yeux sur une telle démarche de Kiev. 

Actuellement, nous assistons à un glissement rapide de la situation vers une guerre à grande échelle (qui, en fait, dure depuis 16 mois, mais le Kremlin ne veut toujours pas admettre ce triste fait). Dans le cadre duquel tous les "accords" en coulisses cesseront d'exister et l'ennemi (possédant actuellement à la fois des réserves stratégiques et un avantage significatif en nombre de personnels sur nos troupes) n'aura plus de motifs de garder la Pridnestrovié comme objet de chantage. C'est pourquoi les négociations entre Zelensky et Sandu doivent être surveillées avec tant d'attention : il est probable qu'ils discutent, entre autres, des détails techniques d'une opération conjointe d'occupation de la Transnistrie."

https://t.me/strelkovii/5196


⬆ Sans la moindre surprise, Strelkov rédige une analyse sur la Transnistrie qui rejoint ma position depuis au moins janvier 2022 (https://t.me/actualiteFR/15926), lorsqu'on ne savait pas encore que la Russie allait montrer ses muscles à Kiev, j'appelais déjà à désenclaver la Transnistrie, c'est-à-dire faire d'une pierre deux coups, en rejoignant le Dniestr à travers le territoire bandériste. 

L'absence de mobilisation russe plusieurs années avant 2022 en vue de préparer la guerre inévitable qui a eu lieu en 2022, mais qui aurait pu avoir lieu plutôt ou plus tard, et l'absence de tels préparatifs de mobilisation pour préparer une réelle offensive dans les semestres à venir, témoignent du fait que Moscou n'a pas l'intention de faire quelque chose de sérieux en Ukraine. Pour diverses raisons (éviter de se faire aspirer dans un conflit coûteux financièrement, industriellement et en pertes humaines de citoyens russes mobilisés de force, et pour d'autres raisons plus simples, notamment pour la raison que l'Ukraine, et pire encore la Transnistrie, ne sont pas les objectifs russes : l'objectif est l'OTAN, on le sait depuis décembre 2021 (https://t.me/actualiteFR/15557)). C'est contreproductif, car la Russie use son armée et ses troupes inutilement, sauf si, par un tour de magie, à force de persévérer dans sa stratégie actuelle, elle parvient à imposer un Traité de Paix à l'OTAN, prévoyant entre autres de récupérer ses Terres jusqu'au Dniestr, sans combat, et d'imposer un espace démilitarisé en Europe de l'Est (https://t.me/actualiteFR/15976), ainsi que le reformatage de l'ordre mondial. J'ai toutefois quelques doutes depuis l'automne en ce conte de fée et c'est plutôt l'issue de la Guerre de Crimée de 1853, qui hante mon esprit (lorsque l'occident avait refusé l'affaiblissement de l'Empire ottoman au profit de l'apparition d'une Russie forte, perturbant l'ordre "mondial" de l'époque : le concert de l'Europe. Les enjeux actuels sont strictement identiques et je considère le conflit actuel comme une réédition de 1853-1856, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Nous verrons qui s'épuise en premier cette fois).

Continuons à assumer les conséquences de la révolution bolchevique prolétarienne de 1917, et la Première Guerre Mondiale, qui ont chacune fait le jeu des USA en introduisant le séparatisme, le sécessionnisme et la zizanie en Europe de l'Est...

17 JUILLET 2023

(Les articles cités sont lisibles plus bas)

L'idée de protéger le Pont de Kertch (https://www.donbass-insider.com/fr/2023/07/17/ukraine-commet-un-nouvel-attentat-terroriste-contre-le-pont-de-crimee-tuant-deux-civils-et-blessant-une-jeune-fille/) avec 11 km (2 x 5.5 km) de filet contre les embarcations de surface ou submersibles est évidemment bonne, mais l'ennemi attaquera autrement et surtout, il attaquera un autre objectif. On ne peut pas protéger toute la Russie contre toutes les menaces. Quant aux protections aériennes, elles sont très limitées (l'idée des filets aériens ne résiste pas aux nombreux exemples de simples drones Lancet qui éliminent les cibles ennemies ainsi "protégées" : cela offre encore moins de protection contre des missiles de croisière, c'est un simple placebo).


🔺 La seule issue durable contre le régime terroriste bandériste passe par une stratégie de victoire rapide, suivie par des décennies d'antiterrorisme, comme entre 1945 et 1959, puis un contrôle définitif du territoire, le reste revient à tenter de boucher les trous d'une passoire avec une seule main. Les livres d'Histoire sont de bons ouvrages formateurs (https://t.me/actualiteFR/20519).


Vouloir prendre le contrôle de Nikolaev-Odessa, eh bien je le demande depuis janvier 2022 (https://t.me/actualiteFR/15926) (désenclavement de la Transnistrie), et encore le 23 février 2022 (https://t.me/actualiteFR/16218) (la veille de la guerre), le 29 avril 2022 (https://t.me/actualiteFR/16947) j'appelais à relancer offensive vers Odessa et la Transnistrie, le 2 juin 2022 (https://t.me/actualiteFR/17240) nous discutions avec les journalistes russes de tout cela, y compris de l'axe stratégique Kharkov-Chisinau (https://t.me/actualiteFR/17241), le 2 octobre 2022 (https://t.me/actualiteFR/18352) j'appelais à tout faire pour conserver la rive ouest de Kherson, à relancer une offensive difficile, quitte à lâcher du terrain dans le Donbass, le 3 novembre 2022 (https://t.me/actualiteFR/18751) j'appelais à mettre la priorité sur la rive ouest de Kherson quitte à perdre du terrain dans le Donbass plus facile à reprendre, le 9 novembre 2022 (https://t.me/actualiteFR/18792) j'appelais à choisir entre le Donbass et la rive ouest de Kherson avant de devoir lâcher par les deux bouts en même temps, puis le même jour (https://t.me/actualiteFR/18794) j'expliquais à quel point la rive ouest était stratégique, permettant de prendre Nikolaev, Odessa, de mettre un terme définitif à l'insécurité en mer Noire et de désenclaver la Transnistrie. J'expliquais qu'il faudrait assumer le choix d'une guerre low-cost cherchant à éviter l'escalade de la guerre afghane des années 1980 ayant précipité la chute de l'URSS. Il y a des investissements militaires rentables, celui de désenclaver la Transnistrie en était un.

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Je ne crois absolument pas que l'armée russe se dirigera vers Odessa. Elle n'est pas taillée pour. Le préalable serait de mobiliser encore des centaines de milliers de personnels pour cela (je ne parle pas de mon opinion sur les mobilisations obligatoires/forcées) pour une offensive à travers le Dniepr, la capture de villes importantes et la conservation ultérieure de 350 km de ligne de front supplémentaire.

Le plus simple depuis début 2022 serait de passer par Volyn pour isoler l'Ukraine de l'Europe, jusqu'à Odessa. On finira par l'admettre. La guerre serait finie depuis le printemps 2022, puisque l'ennemi n'aurait jamais reçu le moindre ravitaillement : il aurait été étouffé.

J'avais expliqué cela le 11 juillet 2022 (https://t.me/actualiteFR/17517) en expliquant que j'étais excessif, mais je pense que je n'étais pas excessif, et j'ai récapitulé tout en détails en novembre 2022 (https://telegra.ph/Ukraine-bilan-interm%C3%A9diaire-militaire-octobre-novembre-2022-11-13).


Article du 25 janvier 2022

Apparemment, la Croatie compte rester neutre en cas de conflit entre la Russie et Kiev : les forces croates intégrées à l'OTAN, dans la région [d'Europe de l'Est], seront retirées de l'alliance.

https://t.me/rian_ru/141670

(L'OTAN est suspectée de vouloir participer au conflit du côté de Kiev.)

Rappelons que les pays membres de l'OTAN peuvent choisir de ne pas participer à un conflit dans lequel l'OTAN s'implique.

Actuellement, l'OTAN poursuit son cinéma débuté fin novembre ou début décembre (je l'avais évoqué le 1er décembre (https://t.me/actualiteFR/15382)) pour mettre en scène une attaque sous faux drapeau en Ukraine. L'OTAN aime jouer cette carte au moment des Jeux Olympiques (https://t.me/actualiteFR/15874), ce qui renforce la crédibilité de la menace. L'OTAN étant extrêmement imprédictible, on ne peut savoir si l'alliance ira au terme de son scénario grossier ou non. Mais après tout, cela serait un bon scénario pour le Donbass, car la Russie réglerait le problème selon le scénario Géorgien. Savoir si elle serait amenée à devoir s'enfoncer plus profondément chez les Kiéviens est difficile à dire, tout est une question de motivation politique de la part de Moscou. Néanmoins, il faut garder en tête le problème de la Transnistrie, enclavée entre les Kiéviens et l'OTAN. Je pense que vous saisissez mon idée : désenclaver la Transnistrie est un but stratégique.

Article du 23 février 2022

Pour changer un peu, et puisque chaque semaine depuis des décennies, je mène au moins un exercice de simulation de tactique et de stratégie militaire, autant fusionner avec mon autre passion, cette activité de blogueur.

Voici mon choix de deux scénarios minimalistes, pour la partie terrestre, qui expriment parfaitement ma "patte" typique.

Retenir l'adversaire là où c'est plus complexe et attaquer par l'arrière où c'est plus mou, avant de prendre en sandwich.

Le second est préférable.

Un plan beaucoup plus large/profond serait d'autant meilleur, le désenclavement de la Transnistrie est un bel objectif stratégique, mais c'est hors sujet.

Nous verrons quel sera le choix des Zz.

Article du 29 avril 2022

L (https://t.me/rqnst/4022)es forces armées roumaines s'accumulent autour de la Moldavie par l'ouest, les forces armées kiéviennes s'accumulent autour de la Transnistrie par l'Est... De nombreux pays, dont Israël (qui a confirmé être une bonne indication (https://t.me/actualiteFR/16099)), appellent leurs citoyens à quitter la Transnistrie et la Moldavie.

Vers une diversion ennemie loin du front ? (https://t.me/rqnst/4022) Il s'agirait d'une première prise d'initiative importante et pertinente du camp mondialiste, qui lui permettrait de remodeler entièrement la région de la Moldavie, dont le pays est trop neutre géopolitiquement. Et pourquoi pas imaginer un protectorat roumain sur Odessa, comme un protectorat polonais sur Lvov etc.

Militairement parlant, il conviendrait de relancer l'offensive au sud-ouest de l'Ukraine très rapidement, pour mettre un terme à la menace existentielle grave sur la Transnistrie. Même le front de LDNR peut attendre quelques mois supplémentaires, il ne bougera pas.

Dans le cas contraire... Si Moscou s'acharne sur Kramatorsk et abandonne Odessa et la Transnistrie, la situation ressemblerait à celle de début 2018 en Syrie, où Moscou & Damas ont soudainement décidé, sans motif valable, d'abandonner le front d'Idleb (donc de le donner à la Turquie) pour aller perdre leur temps sur des objectifs symboliques/politiques non urgents : libérer les banlieues de Damas, quelques enclaves et Daraa.

Puis, en 2019, reprendre les combats d'Idleb face à une difficulté tactique bien plus conséquente (l'ennemi ayant pu reformer ses lignes défensives) et à une difficulté stratégique considérable (la Turquie est entrée dans le jeu).

Deux fois la même erreur ? Diabolicum !

Diabolicum ? Dans ce cas...

Est-ce que la perte de la Transnistrie et la capture des militaires russes en Transnistrie pourraient agir comme l'attendu Pearl Harbor servant de prétexte à une guerre totale contre Kiev ? Au prix de la perte définitive de la neutralité Moldave, du contrôle de la Transnistrie, voire de l'établissement d'un protectorat roumain sur Odessa ? Ce n'est même pas sûr.

A moins que, encore une fois, tout n'ait été plus ou moins convenu à l'avance pour présenter un scénario aux masses, avec des victoires et des échecs de chaque côté. La Transnistrie étant abandonnée, comme Odessa ? La France a connu cela dans les années 1960, et malgré tout, le dirigeant responsable est encore encensé de nos jours !

Que de suspens 😊

En attendant, l'oligarchie européenne mène une guerre économique contre son propre peuple...

Article du 2 juin 2022

@grigorov_prav propose une discussion sur une hypothétique stratégie russe, et vous vous doutez je trouve cela extrêmement intéressant. Je vais commenter au fur et à mesure : 

🔸 "Une analyse des forces des Ukronazis et des forces de l'armée russe suggère que nous sommes capables de tenir le front et de mener simultanément une opération offensive avec la libération d'une grande agglomération urbaine, en supposant que nous continuerons à agir avec les même moyens, et que l'Etat ukrainien ne s'effondre pas." 

➡️ Le problème ici est que nous ne connaissons pas les objectifs de la Russie. Y a-t-il une volonté de poursuivre des objectifs d'une telle ampleur ? 

 🔸 "Après la libération du Donbass, la ligne de front sera quelque peu nivelée et nécessitera un nouveau redressement. Il s'agit de percer dans les défenses ennemies dans le nord de Zaporozhye, dans la région de Gulyai-Pole jusqu'à la ville de Zaporozhye avec la prise de Pavlograd dans la région de Dnepropetrovsk, et de Chuguev, dans la région de Kharkov. Ainsi, nous avons une ligne directe Zaporozhye (partiellement bloquée) - Chuguev." 

 🔸 "En redressant ainsi le front, cela nous offrira la possibilité d'effectuer une opération supplémentaire. Le choix devra se faire entre la libération de la ville de Zaporozhye en elle-même, ou de Kharkov." 

 🔸 "Pourquoi pas Nikolaev ? Oui, nous aurions la force d'occuper la ville, qui est située sur la rive Est, mais l'ennemi fera sauter les ponts sur le Bug du Sud, et nos forces dans la ville et la ville elle-même seront sous le bombardement constant des Forces armées ukrainiennes, qui commenceront à détruire la ville. Nous serons stratégiquement enfermés." 

➡️ Pour prendre Nikolaev, pourquoi ne pas passer le Bug à Yuzhnoukrainsk, puis rejoindre Krasnyye Okny (désenclaver la Transnistrie et couper les arrières d'Odessa/Nikolaev), puis les attaquer par le nord et le nord-ouest ? Bien sûr, sécuriser la ligne de front de 350 km entre l'ouest de Nikopol et Krasnyye Okny demandera des moyens assez sérieux, mais l'essentiel des troupes ennemies se trouve à l'Est du Dniepr, et les objectifs d'Odessa, de Nikolaev et du désenclavement de la Transnistrie sont plus importants et urgents que Zaporozhye et Dnepropetrovsk. 

 🔸 "Alors Kharkov ou Zaporozhye ? Kharkov détournera pendant longtemps d'énormes forces, qui seront obligées de se battre avec les parties les plus motivées et les plus cruelles des bandéristes, avec le soutien du reste des Forces armées ukrainiennes. Objectivement, nous devons les retirer de la ville. Mais l'occupation de Kharkov ne nous ouvrira pas de perspectives stratégiques. Et avancer de Kharkov à Sumy, Tchernigov et Kiev, étendra à nouveau notre front, laissant le groupement ennemi dans la région de Zaporozhye-Ekaterinoslav, puis Poltava, sur notre flanc sud. Kharkov est objectivement politique, mais pas militaire." 

➡️ Le problème est que les élites russes aiment les objectifs politiques : on l'a vu en Syrie plusieurs fois (en commençant par libérer Palmyre, alors qu'elle n'était pas facile à conserver, elle a été perdue. Puis en 2018, en abandonnant le front d'Idleb pour libérer les banlieues de Damas, Idleb a été perdu). 

➡️ D'accord pour laisser Kharkov pour plus tard. 

➡️ Je ne suggère pas d'attaquer dans l'axe Sumy-Kremenchug pour assiéger l'ennemi à l'Est (ce que j'aurais fait dès février 2022), ou pire, directement entre Lvov et Odessa (mon plan principal pour février 2022). J'ai compris qu'il n'y avait pas la volonté d'engager 500 mille hommes pour ce genre d'opérations ambitieuses. 

🔸 "La clé de l'initiative stratégique est la libération de Zaporozhye. Dans ce cas, nous devons former deux groupements offensifs capables d'avancer simultanément le long des deux rives du Dniepr."  

➡️ OUI ! Je l'avais écrit le 3 avril 2022 (https://t.me/actualiteFR/16679). C'est évident, il faut prendre Zaporozhye en étau (puis Iekaterinoslav) et cela aurait dû commencer au même moment que l'assaut sur Izyum, Popasnaya et Severodonetsk, pour divertir des troupes ennemies. 

 🔸 "Zaporozhye et la clé de l'approvisionnement et de la communication à travers le Dniepr dans le centre de l'Ukraine. Une tâche distincte consiste à mener une opération spéciale pour contrôler le barrage du DneproGES, que les forces armées ukrainiennes tenteront de faire sauter à l'approche des troupes russes."  

➡️ Je ne suis jamais fan des opérations de ce genre, très risquées et coûteuses en moyens et en personnels.  

  🔸 "Après la libération de Zaporozhye, nous avons le choix entre Kharkov ou Iekaterinoslav. Et le choix n'est pas non plus en faveur de Kharkov. Ainsi, après la libération d'Iekaterinoslav, nous sommes confrontés à l'opération suivante : Krivoy Rog. Après Krivoy Rog, Elisavetgrad. Et ce n'est qu'après l'occupation de ces villes qu'une perspective stratégiquement sûre s'ouvre pour entrer dans Nikolaev par le nord, et seulement après le blocus d'Odessa. Il est physiquement impossible d'avancer le long de la côte de la mer Noire."  

➡️ 👍 Oui, c'est une version moins risquée que celle que j'avais proposée plus haut. Et j'ajoute qu'ensuite, vous libérez Kharkov et Poltava, ce qui vous donne la belle route stratégique Kharkov - Chisinau

 🔸 "À l'avenir, l'Ukraine perdra la capacité de restaurer son potentiel menaçant stratégiquement la Russie, avec la prise de la ligne Vinnitsa-Jytomyr et l'occupation des deux villes." 

➡️ Est-ce l'intention des élites russes ? Comment comptez-vous occuper l'ensemble des grandes villes, telles que Kharkov, Kiev ? Les difficultés seront de plusieurs ordres de grandeur celles de Marioupol. Comment comptez-vous contrôler ultérieurement le vaste territoire ukrainien, qui pourrait être le théâtre d'une longue guerre non conventionnelle ?  

 🔸 "Chronologie : 

🔹 La libération du Donbass et l'accès à la ligne Zaporozhye-Chuguev : d'ici la fin de l'été-début de l'automne. 

🔹 Zaporozhye : octobre-novembre. 

🔹 Iekaterinoslav : décembre-janvier. 

🔹 Krivoy Rog : février 2023. 

🔹 Elisavetgrad : mars 2023. 

🔹 Nikolaev et Odessa pour le printemps 2023. 

🔹 Et alors seulement Kharkov." 

➡ Voici de nombreuses années que je ne planifie plus les plans avec tant d'inflexibilité. C'est l'exact opposé de mon concept (https://telegra.ph/Science-militaire-04-15) de plans souples où seules les grandes lignes sont données, tant sur la direction géographique que sur la variable temporelle. Sauf exceptions bien sûr. Surtout lorsque vous établissez des objectifs successifs interdépendants et que vous vous éloignez du temps présent. Laissez les possibilités alternatives, laissez de la place aux imprévus, laissez de la liberté aux initiatives, et ne perdez pas de temps à prévoir des détails qui n'arriveront probablement pas. Concentrez-vous sur les imprévus possibles qui auraient un impact significatif, et sur les grandes alternatives possibles, pour être prêt à y faire face 😉  

https://t.me/grigorov_prav/1518

Article du 2 octobre 2022

D'après les discussions, il faut s'attendre à un difficile moment à Kherson : l'ennemi aurait déjà atteint Dudchany à 25 km de son point de départ de Petrovka, le long du Dniepr.

Le risque est qu'il encercle une grande partie de l'armée russe au nord de Kherson. Celle-ci devra se replier avant que la percée d'Andreevka ne soit accomplie... par l'arrière !

https://t.me/boris_rozhin/65913

https://t.me/boris_rozhin/65915

A moins que l'armée russe ne soit plus puissante ou engage des réserves et inverse les rôles en piégeant l'ennemi le long du Dniepr dans les heures qui viennent. Ce qui paraît invraisemblable dans la logique des derniers temps.

Cela peut conduire à une grande déstabilisation de ce secteur... Jusqu'à l'expulsion des troupes russes de la rive ouest du Dniepr. Avec une grande difficulté pour y re-débarquer. Kherson avait été prise dans le cadre d'une guerre éclair, si une seconde attaque doit être menée, elle serait très difficile. Tout doit être fait pour conserver la rive ouest depuis le barrage de Novaya Kakhovka jusqu'à la mer. Quitte à lâcher dans le Donbass. 

Ou inversement, tirer un trait sur la présence en rive ouest pour un long moment. Cela pourrait être plus raisonnable, car la défense en rive ouest est beaucoup trop coûteuse et il faut faire un choix. Si la Russie est incapable de déployer quelques divisions en LNR et quelques divisions en rive ouest, il faudra lâcher par un des deux bouts avant d'être contraint de lâcher par les deux.

Mais nous n'en sommes pas encore là, peut-être y a-t-il du catastrophisme dans les esprits.

Article du 3 novembre 2022

La rumeur sur la cession de Kherson (https://t.me/boris_rozhin/69232) (rive ouest du Dniepr) reprend, car le drapeau russe sur le bâtiment de l'administration d'Etat a été retiré (https://t.me/sashakots/36970). Les journalistes russes, et les Russes, sont très mécontents. Dans le même temps, les drapeaux russes demeurent à leur place sur les autres bâtiments officiels (https://t.me/sashakots/36971).

La raison peut simplement être le déménagement de l'administration (https://t.me/sashakots/36972) en rive Est : le drapeau est alors retiré pour signifier que le bâtiment n'héberge plus les services étatiques.

Mais dans tous les cas, militairement parlant, vouloir défendre la rive ouest avec peu d'espace derrière soi et avec peu de troupes est difficile. Il serait pertinent de relancer l'offensive ou de céder définitivement la rive ouest, mais rester ainsi expose à des difficultés. Abandonner une si belle tête de pont étant stupide, si la rive ouest doit être conservée, la seule issue est de relancer l'offensive, quitte à laisser attendre le Donbass, moins compliqué à reprendre.

Article du 9 novembre 2022, midi

Le suspens autour de l'avenir de Kherson (rive ouest du Dniepr) pourrait même être levé ce soir (https://t.me/boris_rozhin/69754) (généralement, la Russie ne fait jamais durer longuement les suspens comme le font les pays obsolètes en occident).

Nous verrons si les rumeurs se confirment. Si une décision d'abandonner la tête de pont est prise, vous pouvez tirer un trait sur le désenclavement de la Transnistrie dans le futur prévisible.

Compte-tenu des difficultés de l'armée russe, il faut prendre une décision : soit augmenter significativement les moyens engagés, soit lâcher par un bout : Kherson ou le Donbass. C'est ce que j'expliquais déjà le 2 octobre (https://t.me/actualiteFR/18352).

Article du 9 novembre 2022, début d'après-midi

Possible/probable abandon de Kherson (rive ouest) d'ici quelques heures

Il y a de plus en plus de confirmations : l'armée russe poursuit la destruction des ponts, tant sur la ligne de front que dans ses arrières profonds, les drapeaux russes sont retirés des bâtiments, des mouvements de troupes sont suspectés dans le sens du repli.

https://t.me/rybar/41012

De plus, les journalistes informés préviennent qu'ils devront annoncer une mauvaise nouvelle par rapport à la rumeur d'abandon de la rive ouest de Kherson.

https://t.me/sashakots/37073

👉 Espérons que cette fois, contrairement à la Seversky Donets et à l'Oskol, l'armée russe se servira du Dniepr comme point d'appui naturel pour se défendre contre l'armée de Kiev. Autrement, vous pourrez vraiment vous moquer. Céder une tête de pont si belle et si facilement acquise en février est déjà en soi une débilité absolue. Alors que le Donbass pourrait plus facilement être repris, reprendre la rive ouest du Dniepr sera d'une difficulté d'au moins un ordre de grandeur supérieur, avec les pertes qui iront avec.

👉 Donc, si la rive ouest est cédée, c'est que l'objectif de long terme a changé. Exit Odessa et la Transnistrie. La priorité est le Donbass. Dans le cas contraire, mon choix aurait été de relancer une puissante offensive vers la Transnistrie, afin de sécuriser cet endroit fragile, qui ne tient que par quelques passages à travers le Dniepr, puis seulement ensuite de reprendre les combats dans le Donbass. L'avantage aurait été de désenclaver la Transnistrie et de mettre un terme définitif à l'insécurité en Mer Noire. De beaux objectifs stratégiques. Gourmands en moyens. Moscou continue de chercher à réduire l'escalade militaire depuis le premier jour, donc il est naturel que ma vision ne soit pas partagée.

👉 Les problèmes stratégiques de la Russie en Ukraine vont se poursuivre. Puisqu'elle refuse d'engager les moyens nécessaires pour s'assurer les objectifs utiles évidents, elle continuera à en subir les conséquences : poursuite de l'approvisionnement de l'armée de Kiev par terre et mer, poursuite de l'insécurité en Mer Noire, poursuite des attaques de la Crimée, poursuite des bombardements depuis la rive ouest de Kherson, ainsi que sur la centrale nucléaire d'Energodar, difficulté à reprendre la rive ouest, difficultés en Transnistrie et en Moldavie et ainsi de suite. Une guerre "low cost" donne un résultat à la hauteur des investissements. La Russie assumera ses choix.


31 mai 2024

Alexander Kharchenko explique ce que j'explique depuis décembre 2021, avec Colonel Cassad :

« Un certain nombre de pays occidentaux ont autorisé Kiev à attaquer les profondeurs russes avec leurs armes. C'est un moment extrêmement désagréable, mais il était attendu.

Vous n’êtes peut-être pas d’accord avec moi, mais c’est un pas de plus vers la fin du conflit. Quels autres atouts se cachent dans les manches des pays occidentaux ? L'entrée ouverte d'un plus grand nombre d'« instructeurs » qui s'y trouvent déjà ? Cela ne changera rien. Après la livraison des avions F-16 et AWACS, il sera presque impossible de trouver des armes qui n'ont pas déjà participé au conflit. L’arsenal des « menaces dissuasives » diminue rapidement.

Si les avions de l’OTAN n’aident pas, l'étape suivante de l’escalade sera l'envoi de troupes occidentales. Et après, il ne restera plus que le chantage nucléaire. En un mot, nous sommes bientôt au début de la troisième guerre mondiale. Après quoi, nous retrouverons la paix, ou la fin du monde. Je crois en la paix et c’est pourquoi plus tôt l’Occident mettra tous ses atouts sur la table en s'engageant davantage dans la guerre, plus tôt ce sera la paix. »

https://t.me/bayraktar1070/2252


En annexe à cet article accessible à tous se trouve tout ce qui concernait en décembre 2021, janvier & février 2022, la nécessité d'une nouvelle crise des missiles de Cuba pour imposer des négociations sur une zone démilitarisée en Europe de l'Est, depuis la Finlande jusqu'à la Mer Noire. J'ai ajouté en mars 2022 que la meilleure méthode pour l'OTAN de « défendre Kiev » était de s'engager immédiatement le plus possible et le plus loin possible, pour contraindre à des négociations. Au lieu de cela, elle a choisi de mener une escroquerie militaire en livrant au compte-gouttes quelques matériels, créant volontairement une version aggravée de la situation allemande durant la Seconde Guerre Mondiale, avec une trop grande variétés de matériels, les rendant inexploitables ; et empêchant la création rapide d'une puissante force créant un choc (en science militaire, ils ont fait « long feu »). Cela s'est associé à une utilisation stupide des matériels, envoyés les uns après les autres dans les champs de mines, en insistant bêtement pendant 2 ans. 2024 semble avoir apporté une compréhension que la chose était stupide... Les abrutis sont aussi partis aux printemps 2023 et 2024 à l'assaut de la frontière de Belgorod de manière ostensible en se sachant observés et en étant en-dessous des projectiles russes, sans mettre un terme immédiat à leur initiative stupide. 


L'OTAN en a surtout profité pour saboter l'économie européenne.


Dans le même temps, autant de stupidités n'ont pas été sanctionnées au niveau mérité. L'armée russe elle-même fait preuve d'un puissant handicap cérébral volontairement infligé avec un jeu étalé en public sous la forme d'une polémique qui dure depuis plus de 2 ans sur ses nombreuses erreurs, jamais corrigées ou si peu, et sur l'importance de continuer à pouvoir les exposer publiquement. La dernière innovation est celle d'être pudique quant aux dégâts subis, la population russe devant ne plus connaître les pertes sous prétexte farfelu de « ne pas renseigner l'ennemi sur les endroits où ses projectiles tombent ». Comme si l'OTAN ne dispose ni de guidage de précision, ni de moyens d'observation en temps réel. Cela donne à l'ennemi le monopole de l'information sur les pertes russes et lui apporte une crédibilité en la matière (qu'il n'avait pas).


La plus grande réussite de l'OTAN, outre la destruction économique, énergétique et industrielle de l'Europe, et sa réorientation vers la dépendance US, est la destruction de la Flotte de la Mer Noire, l'armée russe persistant à refuser d'en évacuer ses navires en attendant de devenir capable de les défendre.


Depuis le printemps 2022, il ne se passe plus beaucoup de choses stratégiquement intéressantes sur le terrain, nous en revenons à ce que nous disions à l'époque.

03 juin 2024

Liens entre Kiev et les racailles terroristes islamistes en Syrie

Une petite pépite informationnelle 😊


Le régime de Kiev s'est officiellement vanté d'avoir attaqué, aux côtés des terroristes à Daraa dans le sud-ouest de la Syrie, les forces russo-syriennes.

Daraa étant une province qui n'a jamais été réellement libérée en raison d'une stratégie russe défaillante (https://telegra.ph/Daraa-Syrie-07-28).

La version de Kiev est qu'une unité de ses soldats a épaulé les terroristes en mars, près du Golan occupé par Israël. Les images publiées par Kiev montrent des attaques terroristes dans la province de Daraa, contre des patrouilles qui peuvent être russes et des unités du 5ème corps (terroristes amnistiés et entraînés par la Russie).

Passons à la réalité. En décembre 2023 (https://t.me/directorate4/18029), des terroristes ont fait sauter un explosif au passage d'un convoi russo-syrien à Daraa (rien d'inhabituel ici). Mi-février (https://t.me/directorate4/18539), des membres de la 8ème brigade (même principe que le 5ème corps, ce sont des terroristes amnistiés et formés par la Russie, qui assurent l'ordre dans la province) recherchaient comme d'habitude les terroristes qui avaient commis l'attaque. C'est alors que ces derniers les ont attaqués et ont ensuite publié les images présentées aujourd'hui par Kiev.

Ces attaques et ces images, comme d'autres depuis fin 2023, n'ont inhabituellement jamais été revendiquées, les terroristes ont alors déclaré que « les attaques et leurs images seraient revendiquées ultérieurement pour préserver la sécurité de leurs auteurs ». Une formulation qui avait étonné, mais sans plus, car s'il fallait enquêter sur chaque déclaration des terroristes, on n'en finirait pas : leur quotient intellectuel étant très limité. Cette pratique remonte à janvier 2023 (https://t.me/directorate4/14698).

Il apparaît que l'armée de Kiev n'a jamais mis les pieds à Daraa et n'a pas épaulé physiquement les terroristes, contrairement à ses propres déclarations. (C'est dire le niveau de moralité chez les bandéristes, qui sont fiers d'annoncer à tort leurs combats aux côtés des islamistes.)

En revanche, Kiev a acheté des films montrant les régulières attaques des terroristes présents à Daraa, contre les patrouilles russo-syriennes et les anciens terroristes amnistiés, utilisés par l'armée russe pour lutter contre les terroristes qui sont restés clandestinement dans la province.

Pour l'écrire clairement, Kiev paie les terroristes en Syrie, éventuellement aussi ISIS.

On pense que les terroristes de Daraa cherchent des sources de revenus et qu'ils ont eu l'idée, début 2023, de vendre leurs films à ceux qui souhaitent en obtenir la paternité.

Si des membres de l'armée de Kiev se sont toutefois rendus physiquement à Daraa, comme le prétend Kiev, il se poserait la question de savoir par où ils ont pénétré dans la province. Israël n'est pas forcément intéressé à brouiller ses relations avec la Russie, et la Jordanie cherche à éviter d'aggraver ses relations avec la Syrie.

Kiev avait l'intention en 2023 de combattre Moscou & Damas depuis le côté SDF (les bandes prétendument « kurdes »  utilisées par les USA (https://telegra.ph/Les-Tribus-de-lEst-de-lEuphrate-02-16)), toutefois ce n'est pas non plus dans l'intérêt des SDF qui comptent sur Moscou & Damas pour maintenir un équilibre vis-à-vis de la Turquie dans le nord, qui cherche à repousser sa frontière d'une trentaine de kilomètres en Syrie (et en Irak) en utilisant ses terroristes pro-turcs. Même si cela n'empêche pas les SDF (ex-ISIS) de vendre le pétrole aux turco-terroristes (https://telegra.ph/SDFYPG-and-Turkey-conducting-profitable-ISIS-style-trade-of-stolen-Syrian-oil-12-18). (Bienvenue dans le jeu d'équilibriste syrien.) Zelensky avait ensuite abandonné l'option SDF.

Rappelons que les SDF ont eu un passé ISIS (https://telegra.ph/Pr%C3%A9sentation-des-Tribus-de-lEst-de-lEuphrate-par-Rybar-05-01) et qu'ils possèdent dans leurs camps de « prisonniers » des dizaines de milliers de terroristes ISIS refusant de changer de faction.

👉 Voilà qui est excessivement intéressant et qui permettra de repenser l'attaque du Crocus...

👉 La vente de films d'attaques terroristes est donc une pratique qui remonte à au moins début 2023. Voilà qui est un phénomène insolite !

Sources des informations de base, notamment :

https://t.me/directorate4/19537

https://t.me/directorate4/19538


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