Ukraine à J+3 (27 février 2022 - 9h)

UKRAINE - Point général / stratégique / historique

Kiev

Comme on le voit, les forces Russes n'ont approché Kiev que par l'ouest, avec le plus grand effort qui a été mené dans le conflit : assaut aéroporté sur la BA de Gostomel en banlieue nord-ouest de Kiev ; puis le lendemain seulement, l'arrivée du groupe de Tchernobyl depuis le nord, pour désenclaver les troupes aéroportées et prendre les banlieues nord et nord-ouest, rive ouest du Dniepr.

A ce moment là, on se souvient de l'appel de Poutine à la fin du deuxième jour des opérations, qui demande à l'armée Ukrainienne de prendre le pouvoir.

Contrairement aux suppositions des observateurs, la stratégie initiale de l'armée Russe ne consistait pas à encercler Kiev : il n'y a eu aucune poussée Russe depuis la région de Tchernigov (nord-est Kiev).

Or, que trouvons-nous à l'ouest de Kiev, rive ouest du Dniepr ?

Les quartiers gouvernementaux Ukrainiens.

La stratégie de Moscou semblait reposer sur un effondrement rapide du régime politique avec une armée Ukrainienne qui aurait rapidement pris le pouvoir, dans les premières 24/48 heures. Le groupe aéroporté Russe et le groupe venant à travers Tchernobyl devaient soutenir les militaires Ukrainiens dans leur prise de pouvoir.

Mais il n'y a pas eu de retournement de l'armée Ukrainienne et le régime politique ne s'est pas effondré. Pire : il distribue des armes à la population pour créer un chaos total.

Au sud du pays,

au nord de la Crimée, l'armée Russe a pris le contrôle du Canal de Crimée du Nord, alimentant en eau la Crimée. Ce canal était bloqué par les kiéviens depuis des années, dans leur politique de blocus de l'eau : le 19 décembre 2020, l'armée Russe achevait la construction de conduites et de réservoirs d'eau pour alimenter Sébastopol en eau douce. Vous pouvez relire mon article de l'époque (https://t.me/actualiteFR/11516) qui résume parfaitement le problème.

Ce Canal de Crimée du Nord est un objectif stratégique pour la Russie, il a été un succès.

Le développement de l'offensive au nord-ouest de la Crimée

est considéré un échec par les observateurs, mais il est impossible de juger réellement de l'état (échec ou succès), car on ne connaît pas l'objectif réel des forces Russes. On peut supposer que l'objectif était simplement d'amener des troupes à un endroit clé, Kherson, en attendant l'effondrement rapide du régime politique de Kiev et le ralliement de l'armée Ukrainienne. En effet, les troupes engagées sur Kherson ne sont pas si nombreuses, et la perte d'un groupe de logistique et de soutien (ponts mobiles, artillerie tractée) aurait dû être compensée par l'arrivée d'un groupe de réserve dans les heures suivantes. Or, on constate une accumulation de troupes au nord-est de Kherson, c'est tout. Il est clair, selon moi, que les troupes Russes ici, comme à Kiev, ne sont là que pour assister le ralliement de l'armée Ukrainienne, localement ou dans tout le pays, rien de plus.

Au nord-est de la Crimée,

on ne constate pas d'offensive rapide et majeure, qui aurait pu attaquer les arrières de la ligne de front LDNR, sur Marioupol et plus au nord. L'essentiel de l'effort terrestre vient des LDNR, en combat frontal avec l'ennemi. Honnêtement, cela n'aurait pas été mon choix de stratégie, ma méthode est de prioriser le combat contre les arrières, je l'ai évoqué la veille de l'opération (https://t.me/actualiteFR/16218), lorsqu'il semblait évident que la Russie déclencherait son attaque le lendemain à l'aube. Je n'avais pas imaginé que la Russie mènerait une attaque aussi majeure, d'où ma seule proposition : attaquer à l'Est de Kharkov, viser Marioupol ou au pire, Berdyansk. (Je reconnais avoir sous-estimé l'ennemi, car ses défaites de 2014-2015 montraient un niveau très bas. On le voit : les choses ont bien changé depuis.) Quand j'ai constaté que la Russie attaquait aussi depuis la Crimée, il m'avait paru évident que l'essentiel de l'offensive (https://t.me/actualiteFR/16259), suivant mon plan, allait être de couper le pays en deux, en isolant le front LDNR, en menant une offensive majeure depuis Kharkov et une autre depuis la Crimée, pour ensuite attaquer la ligne de front LDNR par l'arrière.

Rien de tout cela n'a eu lieu. Les troupes Russes se sont limitées à une légère présence au nord-est de la Crimée.

Cette situation, au nord de la Crimée, a permis de fixer des troupes ukrainiennes qui n'ont pas pu aller renforcer la ligne de front LDNR. C'est le point positif.

A Kharkov,

l'ennemi est extrêmement présent. Il s'attendait à quelque chose correspondant à mon plan, que j'ai rappelé précédemment. J'aurais essuyé des pertes et j'aurais perdu du temps. La Russie devait le savoir, disposant d'images satellites et d'un service de renseignement. Son offensive, qui traîne dans le temps, avait-elle pour objectif de prendre rapidement la région ou seulement de fixer des troupes ukrainiennes pour éviter qu'elles n'aillent renforcer la ligne de front LDNR ? Suivant la réponse, c'est un succès ou un échec.

Au nord du pays, entre Kiev et Kharkov,

on constate une offensive générale, mais qui ne s'étend pas en profondeur. La force d'attaque Z a été ensuite rejointe par la force mobile V sans qu'on ne constate un mouvement précis et significatif vers Kiev ou vers le centre du pays ou même vers l'ouest de Kharkov. Il semble que cette présence de l'armée Russe n'ait pour objectif que de fixer des troupes ukrainiennes.

C'est d'ailleurs une réussite, puisqu'on constate même un repli d'unités kiéviennes depuis la ligne de front LDNR pour renforcer Kharkov, le nord du pays et Kiev.

Quant aux LDNR,

elles mènent une jolie offensive, leur objectif étant la restauration du contrôle sur l'ensemble des régions historiques de Lougansk et de Donetsk. Ces succès sont facilités par les actions que nous avons évoquées précédemment par l'armée Russe. De plus, elles sont soutenues par l'aviation et des hélicoptères Russes basés sur Rostov. On a évoqué une force D dans les arrières des LDNR, à Rostov en Russie, peut-être sera-t-elle engagée en cas de difficultés ou pour relever les troupes LDNR lorsqu'elles seront épuisées.

Le problème se situe principalement dans la motivation de l'armée Kiévienne, son idéologisation :

il était prévu qu'elle soit plutôt neutre vis-à-vis de son régime politique, voire pro-Russe, comme c'était le cas dans les semaines qui ont suivi le coup d'Etat de février 2014, lorsque les militaires ukrainiens sont passés en masse dans l'armée Russe, en Crimée. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, en 8 années, l'armée a été épurée, idéologisée.

De même, le ratio de la population anti-Russe

est bien supérieur à ce qui était prévu. La déstabilisation créée par l'opération Russe, et aidée par la libre circulation et la libre distribution des armes par le régime kiévien à sa population, provoque des scènes de banditisme ; et de violences contre la population Russe. Cela risque d'embarquer la Russie dans une longue guerre d'occupation, de maintien de l'ordre, de traque d'éléments terroristes etc. Il convient de rappeler que le pays est historiquement en conflit avec les Russes, y compris lorsque l'Ukraine n'était qu'une région de l'Empire Russe/URSS. Cela s'est surtout concrétisé par le phénomène de Stepan Bandera, un type qui a monté un mouvement s'alliant avec l'armée Allemande et les SS pour épurer le territoire Ukrainien des Russes. De nombreux adeptes de Stepan Bandera sont présents en Ukraine (et de nombreux adeptes des SS sont également présents en Europe de l'Est en général : des cérémonies avec des symboles explicites ont lieu chaque année dans les pays Baltes, Pologne, Ukraine). Ce sont ces éléments qui ont été utilisés par les mondialistes et l'oligarchie ukrainienne et internationale pour réaliser le coup d'Etat de février 2014. Ensuite, les oligarques ukrainiens ont financé ces bataillons de nazis pour assurer leur sécurité (lutte de pouvoir entre oligarques) et pour écraser la rébellion qui contestait le coup d'Etat, essentiellement dans les régions les plus pro-Russes : Odessa au sud-ouest, et l'Est du pays, de Kharkov à Marioupol.

Ces bataillons de nazis n'ont pas réussi à pénétrer en Crimée, l'armée Russe avait bloqué l'accès ferroviaire, routier et aérien de la presqu'île, puis la population a rejoint la Russie par référendum.

A l'époque, il aurait été possible de reprendre l'Ukraine, en se servant du président Ianoukovitch, qui aurait pu appeler l'armée Ukrainienne à résister au coup d'Etat, et qui aurait pu appeler l'aide de l'armée Russe pour mener l'opération que l'on voit aujourd'hui. Cela aurait pu fonctionner comme en Crimée, et comme on l'espérait dans l'opération d'aujourd'hui. Mais Moscou a préféré attendre pendant 8 années que l'Ukraine s'effondre toute seule économiquement. On voit le résultat. 8 années de perdues avec les conséquences qui vont avec (renforcement significatif de l'ennemi).

L'opération Russe se justifie également par deux autres points :

- L'arrivée de l'OTAN en Ukraine est un problème stratégique majeur, l'alliance ennemie s'enfonce significativement au sud de Moscou. Or, Moscou a décidé de mettre fin à expansion de l'OTAN, qui a lieu malgré l'accord de non expansion au-delà de l'Elbe (https://t.me/actualiteFR/16150) (voire de l'Oder si on accepte que la RDA passe à l'ennemi). Cela suffit à lui seul pour justifier une contre-attaque de Moscou, puisque c'est un casus belli depuis des décennies. Les gens qui s'étonnent aujourd'hui ont un problème cérébral ou sont de mauvaise foi.

- Moscou n'étant plus respectée depuis des années, sa parole n'étant jamais écoutée, se voit dans l'obligation de faire une démonstration de force pour imposer son respect.

Quant aux histoires de droit international,

l'OTAN a détruit la Yougoslavie, a installé des terroristes islamistes dans certaines régions des Balkans (cf. 12 septembre 2020 (https://telegra.ph/Comment-le-terrorisme-islamique-est-il-arriv%C3%A9-dans-les-Balkans-09-12) sur Telegraph, 8 septembre 2021 (https://t.me/actualiteFR/14455), 19 février 2022 (https://t.me/actualiteFR/16156)) et a opéré la séparation de la province du Kosovo, qui appartient à la Serbie. Dans une opération militaire destructrice. Idem en Syrie, en Libye etc. Les gens qui ne le voient pas ont vraiment un manque dans leur cerveau. Je conseille la lecture de l'ouvrage Le viol des Foules par la Propagande Politique, de Serge Tchakhotine (https://1lib.fr/book/5480078/c16c73), écrit en 1952, il permettra de faire comprendre aux 7-10 % de personnes que je respecte, le phénomène, la manipulation mentale que toute la population subit.

Comme vous le voyez, j'ai des éléments d'argumentation multiples, qui ne datent pas du 24 février 2022, date à laquelle les occidentaux ont oublié de prendre peur d'un rhume, et qui se mettent à devenir des experts du conflit Ukrainien, dont ils ne connaissent ni la géographie, ni l'histoire, ni les enjeux géopolitiques, ni les agissements de leurs dirigeants.

En faisant travailler le système cérébral, on peut s'intéresser aux choses, consulter des sources d'information variées et opposées (des sources expertes, et non la bouillie pré-mâchée et empoisonnée des médias grands publics), comprendre les mécanismes de fonctionnement, relever les incohérences (qui signent souvent une escroquerie), et seulement ensuite, commencer à élaborer une idée, que l'on doit soumettre à la contestation. C'est un travail qui prend au moins 5h par jour et que chacun doit faire.

C'est ce qui permet de pouvoir parler de géopolitique (Syrie, Arménie, Libye, Ukraine, Inde, Chine), mais aussi médecine et d'autres choses qui présentent un intérêt.

https://t.me/actualiteFR/16318

https://t.me/actualiteFR/16319

https://t.me/actualiteFR/16320

https://t.me/actualiteFR/16321

ANNEXES