Ukraine, bilan intermédiaire militaire, septembre 2022

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, septembre 2022

Actualités mondiales & françaises


Article faisant partie d'un ensemble :

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, 20 mars 2022

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, avril 2022

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, mai 2022

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, septembre 2022

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, fin septembre 2022

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, octobre-novembre 2022

Ukraine, bilan intermédiaire militaire, août 2024



1

On peut revenir à la base du conflit ukrainien et répondre à beaucoup de questions posées en mars et en avril grâce aux réponses apportées en mai et confirmées en septembre :


🔸 Le plan suivi par le GQG russe correspond à celui que j'ai défini comme le plan « B/2 » les 25 mars et 12 avril (https://t.me/actualiteFR/16774) :

B/2 : « opportunisme militaire et égoïsme politique, on “oublie” de se replier des territoires pro-russes utiles à la Russie, au nord de la Crimée, pour les conserver. Peut se dérouler simultanément au plan B. »

B : « minimaliste, scénario géorgien, on ne conserve que les LDNR après avoir mené temporairement des opérations en profondeur. Peut se dérouler simultanément au plan A. »

A : « opportuniste, facile, coup de bluff, Kiev se rend en 2-3 jours. »


🔸 Sauf éventuel changement de plan (vers les C & D) toujours possibles après l'aboutissement du plan B/2, les personnes déçues aujourd'hui le sont car elles idéalisaient les objectifs de Moscou. En réalité, ceux-ci n'ont jamais été si ambitieux. Je l'écrivais le 26 février, J+2 (https://t.me/actualiteFR/16309) :

« Cette guerre va être longue et va devoir se transformer en guerre d'occupation, si l'objectif est de dénazifier et de dés-occidentaliser tout ça. 🔴 La Russie devrait revoir ses ambitions à la baisse et se contenter de démilitariser le pays comme le fait Israël contre la Syrie et le Liban : frappes distantes sans intervention sur le terrain. »

Le 25 mars (https://t.me/actualiteFR/16585), j'écrivais :

« A ce moment là, le 26 février, l'idée populaire était que la Russie était en train d'envahir tout le pays ou presque. En réalité, le plan n'avait jamais été si ambitieux (on ne l'a supposé qu'après) et contrairement à ce que j'avais écrit, le renseignement russe n'avait pas sous-estimé l'hostilité de la population kiévienne. Moscou n'a probablement pas été surprise par quoi que ce soit, la perche tendue, constituée par le plan A, n'a pas fonctionné (ou pas encore ?), le plan B, plan principal, déroulé simultanément, fonctionne.


Que l'OTAN prenne Lvov ou non n'est pas un problème stratégique. »


➡️ Or, aujourd'hui, l'Ukraine n'a jamais été autant Otanisée, tant dans l'armement utilisé que dans les esprits.


🔸 Rappelons quelques propos importants du 16 mai (https://t.me/actualiteFR/17103) :

« Repli jusqu'à la Seversky Donets, ou jusqu'au réservoir d'Oskol pour s'en servir comme point d'appui naturel ? Ou jusqu'à la frontière de LNR, donnant bêtement à l'ennemi cet appui naturel ? Dans ce cas, Izyum elle-même risque de ne pas être conservée. La ville serait conservée si la nouvelle frontière s'appuie sur des barrières naturelles : le réservoir d'Oskol et la Seversky Donets, mais vu le mouvement du 15 mai, ayant offert la rive Est du réservoir de la Seversky Donets, au lieu de s'en servir comme appui naturel pour retarder le transfert du contrôle des arrières d'Izyum à l'ennemi, on peut en douter.

...Izyum n'est plus nécessaire ... l'opération se limite aux LDNR ... et au nord de la Crimée, pour le reste, on prend ce qui est facile à prendre, parfois même en opportuniste, sans insister. »


➡️ Doit-on supposer que la stratégie s'oriente vers l'aboutissement du plan B/2 (LDNR jusqu'à Kherson) avec une variante allégée du plan D/2 : des frappes à l'israélienne sur le long terme sur le territoire du régime de Kiev ? La variante allégée consisterait à ne pas protéger le territoire russe. Ce qui est déjà le cas, puisque les frontières au nord de Lvov-LNR ne sont pas beaucoup plus protégées que Balakleya.


L'inconnue : quel plan après l'aboutissement du B/2 ?

Remarque : Moscou n'est pas pressée de finaliser le B/2, car cela signifie soit le gel du conflit terrestre, soit le passage à l'étape supérieure.


Très enthousiaste pour le D/2 ! 😊


2

Les autorités d'Izyum organisent l'évacuation de la ville (https://t.me/rybar/38490), comme celles de Kupyansk hier.

Ces deux localités ont affiché un fort soutien public à la Russie ces derniers mois (en particulier Kupyansk, très tôt durant la période de contrôle russe), en imitant les autorités de la Nouvelle Russie (Kherson-Melitopol), jusqu'à publier des armoiries inspirées de l'époque de l'Empire russe (https://t.me/boris_rozhin/57339).

Pour les habitants de ces deux villes, et plus encore pour les autorités locales, toute rencontre avec les milices bandéristes signifie se faire massacrer : les souvenirs de Bucha sont bien présents à l'esprit. Espérons que tout le monde pourra être évacué avant l'arrivée des terroristes.


Pour le moment, aucun indice ne confirme qu'Izyum sera abandonnée dans le court terme par la Russie, mais j'ai expliqué en mai et en septembre (https://t.me/actualiteFR/18075) à quoi s'en tenir et j'invite les lecteurs à ne pas négliger mes articles Telegraph, qui regroupent ce que je considère comme le plus essentiel à retenir. Et il se trouve qu'entre la mi-mai et début septembre, il n'y eut aucun article Telegraph dans ma série consacrée à l'opération en Ukraine (https://telegra.ph/Ukraine-bilan-interm%C3%A9diaire-militaire-mai-2022-05-06), ce qui signifie qu'on embraye directement, après la période estivale durant laquelle je n'ai rien identifié d'important, dans la logique de l'article du 16 mai mentionnant l'éventualité de la cession d'Izyum (et de la région au nord et à l'ouest). C'est un constat objectif, et cela devrait faire réfléchir.


Pour Kupyansk, la certitude de son maintien dans le giron russe est encore plus faible.


Cela dit, on peut toujours espérer une contre-offensive russe, notamment si on repart sur la thèse d'une armée russe simplement incompétente ou débordée ou cherchant un motif pour justifier une mobilisation ou purement cynique et opportuniste, qui attirerait l'ennemi à cet endroit pour le combattre là, nous découvrirons avec curiosité cela bientôt 😊. (Les thèses défaitistes sont privilégiées par les commentateurs peu adeptes de la science militaire. D'ailleurs, je vous suggère de n'écrire qu'un seul commentaire par jour si vous voulez que les commentaires restent ouverts. La règle est simple : vous écrivez ce que vous voulez, mais une seule fois en 24h).


3

Si l'armée de Kiev a pu lancer son offensive contre Kherson et Balakleya, c'est exclusivement grâce au matériel fourni par l'OTAN (https://t.me/rybar/38496).


Cela a été rendu possible par le refus de l'armée russe d'empêcher cet approvisionnement en matériel de l'OTAN, et par son refus d'accélérer la victoire totale sur Kiev via une guerre massive, mais courte, certes avec des difficultés ultérieures de maintien de l'ordre.


Comme je l'écrivais ce matin (https://t.me/actualiteFR/18075), « aujourd'hui, l'Ukraine n'a jamais été autant Otanisée, tant dans l'armement utilisé que dans les esprits ».


Faites vos conclusions.


J'ai toujours préféré affirmer que cela avait été volontaire, car un tel niveau de contre-productivité me semble inenvisageable, et j'ai toujours cherché à construire mon raisonnement global autour du principe que les stupidités évidentes sont en réalité des choix volontaires pour en tirer avantage. Cela part du principe qu'il ne faut jamais sous-estimer autrui, surtout lorsqu'on ne le comprend pas, à moins d'avoir la certitude d'avoir affaire à un névrosé.


Cela me semble plus raisonnable que de qualifier les autorités politico-militaires russes de débiles, surtout que sur les 22 années passées, il fait mieux vivre en Russie qu'en occidentalo-ukroperie. Non seulement la Russie n'a pas suivi le sort de l'Ukraine ou de la Yougoslavie, mais elle a même réussi à améliorer significativement le destin de Damas depuis 2015, les libertés publiques y ont été moins malmenées depuis 2020, les résultats économiques y sont meilleurs, et la Russie ne subira pas le sort du Liban ou du Venezuela cet hiver, quand les Européens vivront au froid et avec des coupures d'électricité.


Cela dit, il est clair que Moscou n'aide pas les personnes qui tentent de continuer à lui faire confiance depuis fin mars et le retrait de Tchernigov-Sumy.


Je ne suis pas du genre à me laisser impressionner, surtout dans le domaine de la science militaire, et je maîtrise un minimum la science de la propagande politique, mais j'ai mes lignes rouges qu'il ne faudra pas atteindre, car ma confiance, une fois perdue, l'est définitivement.


En attendant, mes lignes rouges sont loin d'être atteintes 😊


4/ 10 septembre 2022

Parmi la sphère informationnelle russe, des voix commencent à s'élever pour critiquer le comportement de l'armée russe (https://t.me/rsotmdivision/802), en état de récidive depuis l'affaire de Kiev, Tchernigov, Sumy ayant conduit au massacre de Bucha mené par les milices bandéristes de Kiev contre les « collaborateurs pro-russes ».


En particulier, puisque l'armée russe était informée dès juillet de l'offensive ennemie sur Balakleya, et que les premiers signes visibles de cette offensive étaient identifiés dès les 24-30 août (https://t.me/actualiteFR/17956), puisque l'armée russe a fait le choix de retirer ses troupes de la région et de ne pas la défendre, il lui est reproché :

🔸 D'avoir abandonné la population civile sans organiser d'évacuation,

🔸 D'avoir laissé une poignée de personnels militaires sans défense près de la ligne de contact, dont la plupart étaient des mobilisés de la DNR,

🔸 D'avoir abandonné des unités de la Garde russe à Balakleya (similaire à la gendarmerie),

🔸 De ne pas avoir mené de combats de retardement pour permettre l'évacuation.

Sources diverses, dont https://t.me/rsotmdivision/802


➡️ Je soutiens absolument ces critiques dénonçant un comportement inadmissible à l'égard des populations amies (sans parler de ses propres personnels militaires ou alliés). Dans toute l'Ukraine, et dans le monde entier, en Syrie, en Arménie (Haut Karabakh), en RCA, en Serbie, quel est le message envoyé ? On vous abandonnera sans prévenir si l'on en a envie ? Quelle confiance cela donne ? Peut-on se moquer des USA qui abandonnent l'Afghanistan en laissant leurs collaborateurs locaux aux mains des Talibans, quand on abandonne les populations amies aux mains des terroristes bandéristes


Que l'on choisisse de ne pas défendre ou céder sans combat un territoire, militairement, c'est un choix qui fait partie de la norme de la science militaire. Mais qu'on livre sciemment les populations à un génocide évident (https://t.me/actualiteFR/18080), en ayant en tête le précédent de Bucha ?


On comprend le silence de Moscou :

🔸 Reconnaître avoir cédé le territoire, c'est prendre la responsabilité de l'épuration que vont mettre en œuvre les milices bandéristes de Kiev.

🔸 Faire accroire à une dure lutte acharnée pour défendre cette région signifierait avouer que l'armée russe aurait été vaincue avec une facilité comparable à celle d'une armée absente « qui n'a pas tiré une seule balle ».

➡️ Deux options impossibles.


👉🏻 Cela ne remet aucunement en cause, au contraire, mes articles dans lesquels j'expliquais dès le printemps que tout ce territoire était susceptible d'être abandonné. Y compris Izyum ! Et peut-être même le flanc Est de l'Oskol (https://telegra.ph/Ukraine-bilan-interm%C3%A9diaire-militaire-mai-2022-05-06) (jusqu'aux frontières historiques de LDNR : VVP n'ayant engagé juridiquement la Russie qu'à reconnaître et soutenir les LDNR dans leurs frontières historiques (https://t.me/actualiteFR/16192). Notez que Kherson et Zaporozhye n'ont reçu aucun engagement juridique de la part de Moscou).


5

Depuis ce matin, la sphère informationnelle russe se trouve dans un état de dépression aggravée, à un niveau que je n'avais jusqu'ici jamais rencontré, commettant toutes les erreurs basiques à ne pas commettre en propagande politique. Fidèle à mon habitude, je ne relaierai pas les propos qui ne devraient pas être tenus. Je suggère plutôt aux professionnels de l'information, dont je ne fais pas partie, de prendre quelques jours de vacances pour prendre du recul, car vous faites n'importe quoi et vous êtes en train de construire vous-même vos défaites en écrivant ce que vous écrivez.


Ceci étant dit, comparer la situation actuelle à l'offensive allemande de Kharkov en 1942 (https://t.me/chadayevru/893) est une ineptie sans nom. Vous travaillez vous-même pour la propagande de Kiev ! J'ai expliqué (https://t.me/actualiteFR/18058) que jusqu'à maintenant dans ce secteur, la partie qui est en échec tactique (ou en égalité tactique) est la partie ukrainienne, qui a mobilisé une division entière pour saisir un territoire entièrement vide. (Encore faut-il que l'armée russe en tire profit à d'autres endroits du front.)

Au même endroit, en 1942, les troupes russes ont perdu un très lourd combat, avec une résistance ratée, des morts et des blessés en masse.

Si vous n'êtes pas capables de voir la différence entre une ligne solide (DNR, Kherson) et une position sans intérêt, cédée volontairement (ouest d'Oskol), ne faites pas de stratégie militaire, de tactique militaire et de journalisme militaire. Passez de l'autre côté de l'écran.


Vous pouvez critiquer les choix du GQG russe, mais ne sous-entendez pas que l'ennemi a écrasé l'armée russe à Balakleya, c'est objectivement faux. Et ne jouez pas les surpris, j'ai expliqué tout cela le 16 mai (https://t.me/actualiteFR/17103) et dès le 7 septembre (https://t.me/actualiteFR/18043), ma communication était à la fois claire et enthousiaste (https://t.me/actualiteFR/18048). Vous, au contraire, avez fait le travail des troupes de guerre psychologique ennemies, elles vous en remercient. Vous allez avoir beaucoup de mal à rattraper vos erreurs. Qui est le plus incompétent ? Le GQG russe ou les journalistes russes ? Cela restera longtemps dans les annales des échecs de propagande politique.


De plus, si votre intention est de provoquer ainsi un changement dans le GQG russe, tout ce que vous risquez d'obtenir, c'est l'application des lois martiales dans les alinéas concernant la « liberté d'expression » en temps de guerre. Et là, vous aurez tout gagné...


Il y a suffisamment de critiques réelles et constructives à formuler à l'égard des autorités politico-militaires russes, inutile d'en inventer des fausses.


6

Le maire d'Izyum se trouve à la frontière russe près de Belgorod où il organise l'évacuation de la population.

De nombreuses familles de la ville qui avait été transformée en symbole par la presse russe, ont fait confiance en la Russie, les autorités et la population ayant affiché publiquement leur soutien envers Moscou, celles-ci fuient les gangs bandéristes qui prennent le contrôle de la région, pour éviter d'être massacrées par les milices bandéristes, comme à Bucha.

Le maire tente de rassurer les familles restées à Izyum-Balakleya : des camps de vacances avaient été organisés en Russie pour leurs enfants. Les enfants iront bien, mais le problème est que les parents auront beaucoup de difficultés à expliquer aux miliciens bandéristes qu'ils ont envoyé leurs enfants en vacances en Russie...

https://t.me/rybar/38566


7

Déclaration de l'armée russe, qui sort de son sommeil, validant d'une part ce que j'explique depuis le 7 septembre avec enthousiasme (https://t.me/actualiteFR/18048), alors que les observateurs se sont mis en dépression aggravée par erreur de jugement, et d'autre part annonçant la poursuite de l'offensive selon la tactique habituelle de l'armée russe : attaque frontale, jamais de grands contournements : l'approche de Slaviansk par le nord-ouest (Izyum) était bien la diversion, j'ai compris cela seulement le 8 septembre (https://t.me/actualiteFR/18063), alors que les observateurs jugeaient toujours inconcevable qu'Izyum soit abandonnée !


En fait, j'avais bien compris depuis le printemps (https://t.me/actualiteFR/17103) qu'Izyum serait abandonnée comme le reste, sauf à se servir de la Seversky Donets comme défense, mais je n'avais pas encore compris la raison de la présence russe à cet endroit, pensant toujours évident que Slaviansk devait nécessairement être attaquée par l'ouest et l'Est simultanément. Non : pure diversion.


« Afin d'atteindre les objectifs (https://t.me/rybar/38571)de la campagne ukrainienne, il a été décidé de retirer nos troupes des régions de Balakleya et d'Izyum afin d'intensifier les efforts en DNR.


En trois jours, une opération a été menée pour transférer nos troupes d'Izyum-Balakleya sur le territoire de la DNR.


Un certain nombre d'activités de distraction ont été menées pour tromper l'interprétation des actions réelles de nos troupes. »


➡️ Les distractions n'ont pas fonctionné sur moi.

L'armée russe fait allusion aux vidéos de propagande russe montrant l'arrivée de renforts, que je n'ai jamais relayées au contraire des journalistes russes qui y voyaient un espoir, j'ai préféré continuer à être le seul à expliquer que le territoire était cédé sans combat (https://t.me/actualiteFR/18049), puisque le réalisme de la propagande russe ne m'a pas convaincu. En effet, je base d'abord mon jugement sur les faits concrets : l'évolution du contrôle territorial. C'est la vitesse de la progression ennemie qui m'a immédiatement fait comprendre qu'il n'y avait rien en face, et que chaque communication sur le déploiement de troupes russes ici ou là reposaient sur du vent. (Comparez avec Kherson.)


Sachant que l'armée russe savait qu'elle serait attaquée depuis le 24 juillet - 30 août (https://t.me/actualiteFR/17956) « Balakleya est l'attaque principale, Kherson étant la diversion », l'absence totale de défenseurs signifiait que l'armée russe s'était retirée à l'avance.


Puisque c'était cohérent avec mes observations et conclusions du printemps (https://telegra.ph/Ukraine-bilan-interm%C3%A9diaire-militaire-mai-2022-05-06), ce n'était pas une surprise, ce n'était pas incohérent.


Je maintiens ma version : échec (ou égalité) tactique des troupes de Kiev qui ont mis un coup de poing dans le vide en mobilisant une division inutilement (https://t.me/actualiteFR/18058) 😊.


Cet épisode a néanmoins eu pour effet d'éventer le profil de la stratégie russe : le 8 septembre (https://t.me/actualiteFR/18063), j'ai compris que la progression sur Slaviansk depuis Izyum était en réalité une diversion et non la mâchoire ouest de la pince devant attaquer Slaviansk plus tard (https://t.me/actualiteFR/18066). Le GQG russe a bien caché son jeu malgré les indices (https://t.me/actualiteFR/17740 - voir plus bas) qu'il avait semés les mois précédents (https://telegra.ph/Ukraine-bilan-interm%C3%A9diaire-militaire-mai-2022-05-06).


Attaques exclusivement frontales bêtes, lentes, des pauses profitant à l'adversaire pour reconstruire sa défense, des secteurs secondaires du front laissés déserts avec quelques troupes figuratives... Voilà toute la stratégie brute de l'armée russe depuis 2015. La perte de Palmyre est à reconsidérer (https://t.me/actualiteFR/18058) sous cet angle 😊. Pourquoi avoir donné Idleb à la Turquie début 2018 ? (Cf. annexe du 6 avril 2022 (https://telegra.ph/Ukraine-bilan-interm%C3%A9diaire-militaire-avril-2022-04-03).) Peut-être (je suis moins sûr) pour geler le conflit et s'en servir comme levier contre Damas, Ankara etc (https://t.me/actualiteFR/18049). Un jeu en binôme avec Ankara. L'Arménie et la Libye suivent le même jeu.


Excusez d'avoir retiré le plaquage doré sur l'image de la Russie. Ayons une pensée aux personnes qui ont été abandonnées ou qui ont dû fuir l'arrivée des bandéristes après avoir affiché ostensiblement leur soutien envers la Russie.


Maintenant, on compte sur l'armée russe pour un nouveau saut de puce sur Artemovsk-Seversk, car le moral de beaucoup en a pris un coup et il faut plaire aux masses.


Excusez, mais il n'y a que l'angle froid & cynique qui permet d'être le plus cohérent 😊

Annexe 7-a, perte du saillant à l'ouest de Slaviansk le 5 août :

22 avril - 4 août 2022
22 avril - 4 août 2022
5 août 2022
5 août 2022

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Réponses aux commentaires

🔸 Izyum était une diversion, le GQG n'en a plus besoin, ou les efforts pour conserver cette diversion ne sont pas rentables.

🔸 Les forces ukrainiennes ont montré qu'elles savaient taper dans le vide de manière magistrale. Le GQG de Kiev ne devait pas être si joyeux, car lui savait.

Pour comparer, voyez Kherson.

🔸 L'ennemi devait nécessairement savoir qu'il n'y avait rien en face, compte-tenu de la puissance de renseignement des USA. C'est ce qui explique qu'il s'est lui-aussi amusé à faire des vidéos fantaisistes en attaquant façon Hollywood. Ceux qui ont relayé les vidéos ennemies, les versions défaitistes, etc, le summum ayant été ce matin, ont joué pour la propagande de Kiev, contre les populations russes et pro-russes, contre les soldats russes & LDNR. C'est-à-dire beaucoup de journalistes russes.

J'ai été mécontent de cela, d'où mon article en colère contre les journalistes russes (https://t.me/actualiteFR/18088), j'ai aussi été mécontent d'être inondé par ce genre de propos dans les commentaires de mes chaînes, ce qui s'est traduit par la désactivation des commentaires : personne n'acceptait de prendre du recul pour prendre les choses avec moins de passion et d'aveuglement, malgré tout ce que j'ai pu tenter de démontrer objectivement.

Pourquoi ai-je montré de l'enthousiasme dès le 7 septembre en décrivant une situation comique ? (https://t.me/actualiteFR/18048) Parce que c'était la réalité, que personne n'a voulu voir, préférant se plonger dans une dépression. De plus, du point de vue de la propagande politique, même en cas de défaite, vous devez présenter les choses positivement : Kiev a très bien compris cela. Je l'ai écrit (https://t.me/actualiteFR/18070). Or, la Russie mène la danse, la Russie a l'initiative, la Russie se moque de Kiev, et les journalistes russes arrivent à transformer cela en défaite ? Même cette vidéo est terrible (https://t.me/ZZ_0Z_Z0ZZ_fr/523) : transformation d'une égalité tactique en une défaite ! C'est terrible ! Relisez le Le viol des Foules par la Propagande Politique, de Serge Tchakhotine ! Ne soyez pas surpris en cas de censure militaire, il faudra assumer.

Vous voyez la différence avec mon texte ? (https://t.me/actualiteFR/18048 - voir plus bas) Et, le pire : qui avait raison ? Qui avait tort ? Terrible.

Les deux points négatifs sont l'abandon des populations amies qui ont fait confiance à la Russie, et l'attaque ennemie sur Krasny Liman en LNR. Le reste n'est qu'un choix normal dans un conflit, que je conteste car ce n'est pas ma stratégie, mais que je reconnais comme étant celle de Moscou depuis le mois de mai, inutile de nier la réalité.

J'espère (mais je ne me fais aucune illusion) qu'à l'avenir, les abonnés réagiront avec plus de recul et moins de passion. »

Annexe 8-a : exemple de communication enthousiaste

https://t.me/actualiteFR/18048

9/ 11 septembre 2022

La présence russe à Kharkov - Izyum était une réédition en plus petit (https://t.me/actualiteFR/17103) de sa présence à Kiev-Tchernigov-Sumy : divertir l'ennemi loin des LDNR.

Néanmoins, je pensais que le GQG russe maintiendrait une bande au nord de Kharkov pour protéger Belgorod. J'ai manqué de cohérence devant une telle stratégie qui ne m'est pas familière, comme j'en ai manqué lorsque je prêtais à l'armée russe l'intention d'attaquer Slaviansk par deux axes Est et ouest simultanément.

Non, le GQG russe n'attaque jamais en contournant largement ou en attaquant par l'arrière ou par deux axes. Jamais : il attaque de front, lentement, en se donnant le maximum de difficultés, en marquant de longues pauses de quelques semaines à quelques dizaines de mois bénéficiant à l'ennemi qui reconstruit ses défenses, puis il reprend l'assaut de face. C'est systématique, tant en Syrie qu'en Ukraine.

De même, le GQG ne protège pas sa frontière à Tchernigov, Sumy, encore moins la frontière biélorusse. Il ne protège pas ses voies de communication en Syrie, il laisse de vastes zones sans défense, qui se font enfoncer facilement, ou qu'il cède volontairement, en comptant sur la distance à franchir pour se donner le temps de réagir avec des unités de second rang et du soutien aérien, jusqu'à l'arrivée, plusieurs mois plus tard, des unités de premier rang (Suheil al Hassan en Syrie).

Alors, la présence à Kharkov, quand celle de Tchernigov-Sumy a été retirée fin mars, n'a pas du tout l'objectif de protéger la frontière russe : c'est comme mettre un verrou à sa porte en laissant les fenêtres ouvertes.

Attention : dans ce cas :

🔸 Kherson - Zaporozhye pourraient suivre la même logique. Vous ne direz pas que vous n'étiez pas prévenus, vous n'entrerez pas en dépression aggravée en cas de repli russe et de cession de l'intégralité de ces régions, et vous resterez enthousiastes !

La Russie n'a donné aucun engagement juridique à ces régions, et la Russie montre qu'elle ne cherche pas à protéger sa frontière ! Bien sûr, j'estime que c'est une très mauvaise stratégie, que la Russie pouvait désenclaver la Transnistrie et conserver une sécurité au nord de la Crimée, mais c'est mon point de vue, ce n'est pas celui, habituel, de l'autorité politico-militaire russe !

Honnêtement, je doute que la Russie cède le nord de la Crimée, mais il ne faudra pas en être surpris (mon plan B, § 12 avril 2022 (https://telegra.ph/Ukraine-bilan-interm%C3%A9diaire-militaire-avril-2022-04-03)).

🔸 La Russie pourrait au moins aisément céder l'ouest du Dniepr quand elle n'aura plus besoin de ce front pour divertir les kiéviens loin du Donbass, et s'en servir comme défense naturelle.

🔸 Ou alors, option diamétralement opposée, non seulement elle conserve le nord de la Crimée (mon plan B/2), mais elle repart à l'assaut une fois les LDNR sécurisées (plan B) si les négociations ne sont pas concluantes, selon mes plans C ou D.

➡️ L'histoire ne dit pas comment mettre fin à la guerre sans écraser intégralement le régime de Kiev, je laisse la partie russe nous l'expliquer, ni pourquoi Kiev n'attaque pas le territoire russe.

Pour la fin de la guerre... « Syrianisation du conflit » avait dit Colonel Cassad ? (https://t.me/actualiteFR/17427 - voir plus bas) Conflit éternel, faux objectifs importants déclarés par Moscou, faible densité de troupes, progression ultra-lente, incitation à l'OTAN de s'impliquer...

Voir en plus bas.

La volonté d'engager peu de troupes et les zones désertes forment la même stratégie. Je déteste ces situations où je n'ai pas de quoi créer une ligne de front bien continue et parfaitement défendue en tout point, où il faut faire des choix, abandonner un point pour en conserver un autre... Ce genre ce situation m'effraie (https://t.me/DepotMultimedia/329), et c'est ma prochaine après Stepanovka (https://telegra.ph/Simulation-bataille-de-Stepanovka-17-juillet-1943-07-02) ☹️ Le GQG russe s'est amusé à cela en Syrie, et il montre son talent en Ukraine, avec succès.


🔷 Il donne à des rivaux géopolitiques un morceau de terrain (Idleb notamment en Syrie, c'est flagrant début 2018), cela permet de conserver un levier de pression militaire en territoire « neutre » qui n'existerait pas sans. Ankara joue le même jeu. Cela permet de conserver une emprise sur la Syrie, l'Arménie etc, mais aussi sur le rival. Voyez la réponse russe lorsque la Turquie a abattu un Su-24 en Syrie le 24 novembre 2015 : pression économique majeure (tourisme, construction de centrales nucléaires, importations). Puis lors de la campagne d'Idleb en février 2020 : quelques jours après avoir suggéré à Ankara que Moscou était intéressée par les tomates turques (https://t.me/actualiteFR/6654), la Russie déclarait la guerre des tomates (https://t.me/actualiteFR/6755) ! L'Azerbaïdjan détruit un hélicoptère russe ? Guerre des tomates et des pommes (https://t.me/actualiteFR/11403). La Turquie peine à appliquer des accords sur Idleb ? Menace sur les agrumes (https://t.me/actualiteFR/12476). Ce n'est pas suffisant ? Attention au tourisme (https://t.me/actualiteFR/13284) ! Pas sympathique en Ukraine ? Embargo sur les mandarines (https://t.me/actualiteFR/15024).

Moscou propose à la Turquie un nouveau moyen de gagner de l'argent en Ukraine (https://t.me/actualiteFR/17709). Marché conclu (https://t.me/actualiteFR/17729). Mais attention, cela devient un nouveau levier.


En Ukraine, le rival, c'est l'occident entier, avec ses copains et l'ensemble de l'OTAN. Le but militaire est de ne pas permettre à l'OTAN de transformer l'Ukraine en bastion stratégique. En provoquant le conflit avant qu'il ne le devienne, l'OTAN est incapable d'annexer le territoire jusqu'à Kharkov, et d'y installer des armes puissantes que Moscou ne pourrait pas attaquer (sans attaquer l'OTAN). Stratégie israélienne : mon plan D/2 (§ 12 avril 2022 (https://telegra.ph/Ukraine-bilan-interm%C3%A9diaire-militaire-avril-2022-04-03)) : Moscou s'est donnée la possibilité de poursuivre les tirs sur les objectifs militaires en Ukraine, dans la longue durée. De plus, le conflit lui coûte peu, basant sa guerre sur des engagement locaux ou avec des armes de longue distance qui offrent un ratio de pertes dont la rentabilité est de 100%.


On va laisser mijoter cela un moment pour voir comment en améliorer l'analyse.

Annexe 9-a : syrianisation du conflit

10/ 12 septembre 2022

La politique d'immunité des infrastructures stratégiques ennemies (ici électriques) a été suspendue (je ne pense pas qu'elle ait entièrement cessé).

Le signal, tant que cette action est exceptionnelle et temporaire, est à la fois de responsabiliser les ukrainiens « ordinaires » comme je l'écrivais déjà il y a quelques jours (https://t.me/actualiteFR/18070), mais aussi d'inviter les autorités occidentalo-kiéviennes à prendre les choses avec plus de sérieux.

Cela permet aussi de montrer que si la Russie s'amuse et qu'elle ne mène pas une vraie guerre, une simple salve de missiles de croisière Kalibr, sur une infime quantité d'objectifs, permet de mettre par terre le pays.

Autrement dit, les kiéviens sont invités à se rendre compte qu'ils sont faits de verre et qu'ils doivent traiter avec la Russie avec plus d'humilité.

Pour le moment, nous voyons une simple réponse symétrique et possiblement un moyen limité de contenter une presse indépendante, comme lors de l'époque où elle demandait d'attaquer les ponts du Dniepr et les voies ferrées. Une miette lui a alors été donnée, en attaquant le pont Zatoka et quelques stations d'alimentation électrique de voies ferrées de l'ouest du pays.

Si les frappes se poursuivent en vue de maintenir le pays sans électricité, ou d'étendre les zones géographiques sans électricité, ou en y incluant les infrastructures de télécommunications et de transport, nous pourrons dire que la version de Laurent Ozon sera celle recherchée, mais ce n'est même pas encore le cas, et pour tout dire, la Russie ne pratique pas ce genre de terrorisme :

Extrait reformulé de Laurent Ozon :

« En s'attaquant aux infrastructures énergétiques symétriquement à ce que commet le régime de Kiev contre les populations russophones depuis longtemps, l'armée russe cherche à enliser l'OTAN dans des problèmes lourds de gestion civile. Les problèmes créés (eaux, électricité, transport) vont mobiliser énormément de moyens d'une structure intégralement tournée vers la guerre. But : dissocier la population de la politique suicidaire suivie sous la conduite de l'OTAN. La probabilité est que les régimes européens vont tenter de susciter un processus de mobilisation solidaire en faveur des Ukrainiens en difficultés énergétiques, avec toutes les conséquences. »

Lire l'original ici : https://t.me/laurentozon/3665

➡️ Pour l'instant et jusqu'à preuve du contraire, il s'agit simplement d'un avertissement sérieux plutôt que de cette volonté virile, malheureusement.

Annexe 10-a

Ce matin, la ville de Kharkov avait partiellement pu rétablir l'électricité (https://t.me/boris_rozhin/63602), notamment pour l'approvisionnement en eau.

Les forces russes ont alors envoyé de nouveaux missiles de croisière Kalibr... Et l'approvisionnement en électricité a été détruit.

A vérifier si cela se poursuit dans la durée, ou si les autorités politico-militaires russes veulent simplement éviter une réparation trop rapide.

Dans le premier cas, la thèse de Laurent Ozon (https://t.me/actualiteFR/18112) sera validée. Pour cela, il faudrait que le maintien sans électricité se prolonge plusieurs semaines de suite, au minimum dans une grande région, comme Kharkov.

Une telle politique russe signe toutefois un virage dans le conflit, les choses deviennent presque plus sérieuses, tous les Ukrainiens sont maintenant concernés par ce que font leurs autorités politiques, amenant de telles conséquences.

Annexe 10-b

La centrale électrique de Kharkov CHPP-5 a été détruite par douze missiles de croisière Kh-101 lancés par avions Tu-160.

https://t.me/infantmilitario/83273

Eh bien, il y a eu de la motivation a remplir l'objectif ! Quand on voit que les objectifs militaires, les dépôts d'armes et les dépôts pétroliers ne sont ciblés que par 2-5 missiles en moyenne depuis le mois de février... On sent la différence. Cela apporte un autre regard sur la chose. Les dégâts devraient mettre un moment à être réparés.

Néanmoins, @infantmilitario n'est pas une source d'information d'une fiabilité absolue... Il pourrait y avoir une erreur sur le nombre par exemple.

Annexe 10-c : 13 septembre 2022

Colonel Cassad (https://t.me/boris_rozhin/63811) semble rejoindre mon avis d'hier matin (https://t.me/actualiteFR/18112) sur l'attaque de l'infrastructure électrique ukrainienne. Les autorités politico-militaires russes, je le rappelais ce matin (https://t.me/actualiteFR/18122), sont avant tout raisonnables dans leurs actions, c'est la ligne conductrice depuis 1999 et cela n'a pas changé le 24 février 2022. Avec son lot de frustration, d'occasions manquées et d'inconvénients. Mais de temps en temps, elles savent se faire entendre.


« En ce qui concerne les conséquences de l'attaque sur la centrale électrique de Kharkov-5, celle-ci est complètement détruite.

Les conséquences de la panne de courant sont partiellement compensées par la redistribution d'autres capacités de production. Tout n'est pas encore réalimenté, mais il est évident que l'essentiel du réseau finira par l'être. 

En conséquence, une simple question se pose : qu'est-ce que c'était ? Un coup démonstratif ponctuel dans le style de "un pas en avant, deux pas en arrière", une sorte d'avertissement (peut-être que le destinataire de l'avertissement n'est même pas situé en Ukraine) ou alors seulement un échauffement ? J'aimerais voir le développement de cette histoire avec intérêt, et je ne pense pas être le seul. Car tout cela, bien sûr, était beau et spectaculaire, mais un véritable effet systémique et complexe n'est possible qu'avec une répétition systémique de ce processus. »

https://t.me/boris_rozhin/63811


Nous sommes donc d'accord, et je concluais temporairement hier sur un simple avertissement sérieux. Relire les propos de Laurent Ozon (https://t.me/actualiteFR/18112) pour comprendre en quoi un destinataire non ukrainien (en particulier européen) peut se sentir concerné.

Annexe 10-d : confirmation de VVP le 16 septembre 2022

VVP confirme que la destruction de l'infrastructure énergétique du régime de Kiev (centrales électriques, sous-stations électriques et barrages) sont de simples avertissements, comme je l'avais supposé le 12 septembre (https://t.me/actualiteFR/18112).

👉🏻 Comme je l'avais expliqué plusieurs fois, il fallait vérifier que cette pratique allait s'étaler dans le temps, en cherchant à maintenir l'absence d'électricité au moins plusieurs semaines dans les régions ciblées, ou en cherchant à étendre la zone sans électricité, avant de confirmer une nouvelle phase durable plutôt qu'un avertissement. Je ne change pas d'avis : quels que soient les propos de VVP, si la pratique est maintenue jusqu'à mi-octobre ou plus, l'effet sera supérieur à une simple action ponctuelle. Si les frappes cessent aujourd'hui ou dans les semaines à venir, l'effet ne sera que temporaire.

➡️ Les journalistes russes sont déçus. Eh bien, cela confirme que la Russie est d'abord guidée par le caractère raisonnable de ses actions, donc limitées. Elle cherche la désescalade, elle ne répond pas aux provocations, et évite les décisions extrêmes. Rien ne change depuis 1999. Cela lui évite d'être emportée par la boule de neige dans l'avalanche. Le résultat est pour le moment au rendez-vous, même s'il faut beaucoup d'efforts pour résister à l'envie de porter un coup de poing lorsqu'on se prend une claque, et que cela suppose de rendre moins de coups qu'on en reçoit, de ne rendre que des coups calculés et uniquement ceux qu'on peut se permettre de donner sans se laisser emporter.

👉🏻 Cela suit aussi le conseil de VVP, qu'il applique lui-même : ne jamais dire quoi que ce soit qu'on ne peut honorer (ne jamais faire quoi que ce soit qu'on ne peut assumer).

🔶 De plus, il informe les occidentalo-kiéviens que Moscou répond encore avec beaucoup de retenue aux attaques terroristes menées par Kiev, mais que cela pourrait changer s'il le faut.

https://t.me/boris_rozhin/64130

https://t.me/boris_rozhin/64131


11/

Quelques divagations stratégiques

L'ennemi fait courir des rumeurs sur des offensives un peu partout sur le front sud entre Energodar (https://t.me/boris_rozhin/63640) et Donetsk (https://t.me/actualiteFR/18106), dont une opération d'assaut amphibie massive dans le secteur de la centrale nucléaire d'Energodar (il compte certainement sur ses tentatives infructueuses passées pour donner du poids à cette rumeur).

Il faut en tenir compte et être prêt à ces éventualités, mais il faut aussi envisager l'éventualité de rumeurs destinées à divertir les forces russes un peu partout sur l'ensemble de la longueur du front.

Le renseignement militaire russe doit être la force principale permettant de démêler le vrai du faux ! Car l'on ne peut être partout à la fois lorsqu'on a engagé peu de troupes.

J'ai écrit hier (https://t.me/actualiteFR/18102) que je ne me sentais pas à l'aise dans ce genre de situations (car je n'aime pas la prise de risque), mais Moscou est talentueuse, quitte à se laisser prendre un grand territoire moins stratégique (et c'est le cas de Zaporozhye, qui pourrait bien se voir négligée par Moscou, cela dit, un grand débarquement sur Energodar deviendrait un risque pour les troupes russes situées sur la rive ouest du Dniepr. Remarquez que cela précipiterait le moment où la Russie montrerait sa réelle motivation à conserver Kherson et Zaporozhye ! Si sa présence, surtout en rive ouest, n'est qu'une diversion, la rentabilité de maintenir ses troupes en rive ouest et d'empêcher leur isolement, chutera, et elle pourrait céder le territoire. A moins de vouloir absolument conserver cette possible diversion tant que la DNR n'est pas entièrement libérée, mais dans ce cas, il lui faudra engager des troupes pour conserver Energodar - Melitopol ou au moins Novaya Kakhovka - Genicheskaya Gorka. Ma vilaine curiosité me pousse à souhaiter que Kiev se lance rapidement dans ce scénario pour obtenir les réponses à mes hypothèses sur la stratégie générale russe. Mais je ne suis pas sûr que Kiev ait la capacité militaire d'organiser une telle offensive, à moins que la Russie facilite les choses en n'ayant aucun effectif sur place, comme à Balakleya).

12/ 13 septembre 2022

Puisqu'il semble nécessaire de répondre à la propagande ennemie (https://t.me/sashakots/35575) :

« Le Gouverneur de Belgorod a rencontré les habitants qui se trouvent encore dans les communes frontalières de Zhuravlevka et Nekhoteevka et dont les maisons ont été partiellement détruites les mois précédents par les bombardements de l'armée de Kiev, pour tenter de les convaincre de quitter temporairement leurs maisons, au moins pour le temps de la saison froide. Il continuera à tenter de le faire tant que les habitants ne partent pas.

Le Gouverneur a néanmoins annoncé qu'il fera livrer prochainement des matériaux de construction afin d'aider les habitants à réparer leurs maisons dont les murs sont ouverts et à réparer les connexions au système de chauffage collectif. »

La propagande ennemie, dans la foulée de la cession des territoires de Kharkov par l'armée russe, a résumé cela en « le Gouverneur décrète l'évacuation des régions frontalières », laissant supposer que l'armée bandériste marchait droit sur Moscou, à travers Belgorod.

➡️ Cela dit, la politique de non occupation d'espace tampon de 150 km en moyenne sur le sol ennemi, qui serait un choix et une profondeur corrects, politique décidée depuis le départ, et qui est visible depuis fin mars avec la cession des territoires de Kiev, Tchernigov et Sumy, et depuis début mai avec une première cession des territoires de Kharkov (https://t.me/actualiteFR/17103) (et dont j'ai été le seul à être scandalisé à l'époque, expliquant que j'ai pris de l'avance sur le scandale de septembre, ainsi que de l'avance sur la compréhension de la stratégie russe), est la stratégie aberrante choisie par les autorités politico-militaires russes dès avant le lancement de l'opération Z. C'est un choix « par conception » que je conteste, et que je redoutais/contestais déjà le 21 février, donc avant le début du conflit (https://t.me/actualiteFR/16193) :

« Ayant suivi et traduit le discours en temps réel, grâce à @rybar qui le transcrivait en direct, j'ai été impressionné, j'ai pensé à un moment donné que la décision finale ne concernerait pas le Donbass seul, mais toute l'Ukraine.

Finalement, quand on suit le discours, surtout sans connaître la conclusion, on est déçu par la chute si minuscule, qui ne répond pas à la longue démonstration. »

Ou encore (https://t.me/actualiteFR/16195) :

« Je maintiens qu'un tel discours est disproportionné pour le seul sujet du Donbass. Un tel discours aurait pu justifier bien plus que la simple reconnaissance du Donbass. »

Et encore (https://t.me/actualiteFR/16205) :

« Le problème est que la Russie risque de reproduire la situation de 2014 en ne profitant pas de la dynamique qui s'est créée hier.

Avoir diffusé un tel discours pour si peu est vraiment un total gaspillage. »

Etc.

➡️ Cela signifie que les Russes risquaient d'être frustrés, et ils le sont, et les journalistes frustrés réagissent plutôt mal, en inventant une explication qui voudrait que leur ambition est contrée par une force imprévue, voire indépendante de la volonté de Moscou, voire extérieure, en exagérant la puissance de l'ennemi et en faisant passer leurs autorités politico-militaires pour incompétentes. En fait, les autorités russes sont surtout raisonnables (https://t.me/actualiteFR/16624), pour éviter d'entrer dans une escalade mortelle (https://t.me/actualiteFR/16624) dans laquelle l'ennemi Otanien tente d'embarquer Moscou. Il suffit de revenir à l'époque de la base du conflit, sortir du mode « vision tunnel », pour le comprendre.

Si des régions n'appartenant pas aux LDNR sont prises officiellement, ça sera dans un second temps : on préfère se donner peu de moyens, et s'en tenir à ces peu de moyens engagés, pour contrôler à tout moment qu'on ne se laisse pas embarquer dans la boule de neige qui se terminera en avalanche.

Annexe 12-a

« À la suite du bombardement ukrainien de Valuysky, région de Belgorod, en Russie, 2 personnes ont été blessées.

Avec le retrait de la région de Kharkov, les bombardements frontaliers de la région de Belgorod deviendront évidemment plus fréquents. »

https://t.me/boris_rozhin/63804

➡️ C'est la poursuite de la stratégie des autorités politico-militaires russes, dans la continuité des premiers retraits ayant eu lieu dès la fin mars, qui étaient prévus par « conception » avant même le 24 février 2022. Une stratégie débile où le choix des élites du pays sont payés de la vie des citoyens Russes ordinaires tirés au sort par les artilleurs kiéviens...

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