Simulation, bataille de Pleso, 19 novembre 1941 à 9h

Simulation, bataille de Pleso, 19 novembre 1941 à 9h

Actualités mondiales & françaises


(Reconstitution historique)

Suite du 18 novembre 1941


Batailles lancées à 6h J+1 : réflexions à 9h, J+1

L'ennemi n'insista pas davantage, contrairement à ce que nous craignions. Manifestement, il a pris conscience qu'il devait d'abord accumuler davantage de moyens pour percer notre ligne défensive.

Une seconde analyse de cette bataille et de ses préparatifs montre une légère faille tactique dans le dispositif antichar. La route en rive ouest de la Syas, qui est un axe qui intéresse l'ennemi, n'était défendue que par deux canons de 37 situés à 650 mètres à l'Est. Si ces canons sont capables de percer des chars légers à plus d'un kilomètre, il serait intéressant que le tacticien étudie la pertinence de monter une embuscade sur cette route en y transférant deux canons.

10h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

Après quelques reconnaissances près de notre saillant, nous comprenons que l'ennemi maintient un large "no man's land" à certains endroits, ce qui complexifie son offensive. On ne sait pas pourquoi il pratique de la sorte, peut-être est-il gêné par la météo ou bien ne souhaite-t-il pas réellement attaquer et se limite-t-il à nous harceler de loin pour bâtir lui-aussi une ligne défensive éloignée de nous, de telle sorte de complexifier notre hypothétique offensive que nous ne comptons pas mener.

Le très grand avantage de notre choix stratégique, consistant à réduire la superficie du terrain à défendre, outre la possibilité de créer une ligne défensive bien dense, est de raccourcir les distances pour la logistique ! Toutes nos unités ont reçu leur ravitaillement, du fait de l'amélioration météorologique ! Cela représente un avantage considérable puisque nous avons subi peu de pertes, mais avions une pénurie partielle de munitions. Voilà qui nous remet en pleine capacité de combat pour encaisser une nouvelle offensive ennemie, remercions-le de nous laisser suffisamment de temps entre chaque attaques pour ravitailler nos premières lignes, y compris et surtout notre saillant !

Nous faisons de légères rotations de personnels entre unités pour renforcer notre saillant. Malheureusement, nous ne pouvons déployer d'observateurs d'artillerie au sud car les batteries sont positionnées pour frapper un peu plus au nord et sont hors de portée. C'est bien dommage, car frapper la cote 55.1 serait extrêmement rentable, mais le changement à opérer, à ce stade, perturberait grandement notre dispositif, ce que nous ne souhaitons pas. Tant pis pour notre performance qui sera amoindrie, mieux vaut préserver la stabilité et l'organisation de notre dispositif.

L'ennemi semble vouloir reprendre son attaque selon la même tactique, nous l'accueillerons de la même manière. Néanmoins, nos renseignements indiquent une probable présence de véhicules blindés, possiblement des chars légers.

Romanovo : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : défendre à tout prix et infliger le meilleur ratio de pertes possible à l'ennemi. Tenter de préserver davantage nos unités à l'Est, notamment en réduisant dès à présent la densité de troupes les plus à l'ouest et les tenir en réserve pour gagner du temps dans leur transfert vers la maison de bûcherons au nord de la cote 55.1 à l'Est. ATTENTION, les renseignements indiquent une possible présence blindée en face, le tacticien devrait évaluer la pertinence de défendre également la route en rive ouest de la Syas au plus près, par exemple en y montant une embuscade en transférant certains canons AT de 37 mm. Il est également attendu qu'une attaque de flanc sera portée à notre saillant ultérieurement.

10h, -1 °C, le beau temps est revenu. Des nuages pourraient revenir, d'après nos mauvais météorologues, donc peut-être ont-ils tort...

Nous déployons plus de 700 personnels, 20 véhicules d'infanterie Sdkfz 231 et 232, 14 canons de antichars de 37 mm, des mitrailleuses MG-34 etc.

Nous avons changé l'organisation de notre déploiement pour mieux tenir compte des préoccupations. L'Est est beaucoup plus renforcé, l'ouest est un peu mieux réparti, les canons couvrent l'ensemble du front dont plus spécifiquement les deux routes principales le long de la Syas, la maison de bûcherons à l'Est, les chemins forestiers à l'ouest, etc.

Nous n'avons toujours aucun soutien d'artillerie.

Romanovo : compte-rendu d'après-bataille

L'ennemi a commencé par exercer une pression sur l'ensemble de la ligne de front, puis ses axes d'attaque se sont concrétisés, à l'ouest où nous avions réduit la densité de nos troupes et à la maison de bûcherons à l'Est où il ne fut pas avare d'artillerie. Tout le reste fut plus calme. Nous avons parfaitement résisté. Nous avons subi quelques pertes en raison des tirs d'artillerie et très peu par les combats. Nous avons une fois de plus vivement regretté de ne pas avoir de soutien d'artillerie pour écraser la concentration de troupes adverses qui s'accumulait en cote 55.1 et près de la maison de bûcherons. Cela aurait fait un carnage.

Il y a eu de l'activité dans les arrières de l'ennemi mais nous n'avons rien distingué. Nous n'avons vu aucune présence de véhicules blindés, alors que nos renseignements se disent à peu près certains de la présence d'un groupe mécanisé en face de nous. Peut-être que les véhicules n'ont pas pu, pour une raison ou une autre, atteindre les premières lignes.

Dans un second temps, l'ennemi a pu augmenter significativement sa présence à l'ouest et en cote 55.1 à l'Est, puis il tenta des offensives, non pas dans des assauts de type "coup de poing", mais dans un flux continuel. Il perdit probablement des troupes, mais nous avons perdu énormément de munitions, proportionnellement bien davantage que s'il avait attaqué dans un assaut brusque. Nous avons dû faire quelques rotations, non pas en raison de pertes, qui était extrêmement faibles, mais en raison de pénuries locales de munitions.

Certains soldats ennemis sont venus se constituer prisonniers. Attaquer en flux continuel comme l'a fait l'ennemi réduit les pertes en les étalant dans le temps, fait dépenser beaucoup de munitions à l'adversaire contre peu de cibles, mais cela réduit le moral de l'attaquant : chaque soldat est assez isolé contre un ennemi massif, il sait que sa mission est suicidaire.

L'ennemi n'a pas lancé d'offensive massive et a cessé les combats, préférant renforcer des positions tactiques pour une éventuelle reprise de son offensive ultérieure.

Bilan des pertes : sur 740 personnels engagés, nous déplorons 10 tués, 10 blessés graves et 10 disparus / prisonniers. Soit seulement 30 pertes. Côté ennemi, nous estimons qu'il n'avait engagé que 550 personnels et qu'il a subi 45 tués, 40 blessés graves et nous avons fait 10 prisonniers, soit environ 95 pertes et un ratio de 3 en notre faveur.

C'est un résultat moins bon que ce que nous pensions avoir obtenu, il est bien regrettable que nous n'ayons pas de soutien d'artillerie, cela aurait accentué fortement notre succès !

Batailles lancées à 10h J+1 : réflexions à 13h, J+1

L'ennemi n'attaqua pas davantage.

Nous allons réaliser des rotations d'unités et maintenir la même tactique qui fonctionne.

14h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

La neige s'est remis à tomber, perturbant notre logistique. Les unités dans le saillant n'ont pas reçu de ravitaillement, les rotations d'unités peuvent compenser en partie, cela devrait suffire pour encore quelques heures. En soirée, je quitte mon commandement, mon successeur pourra redéfinir sa tactique en fonction de sa mission.

L'ennemi lance une attaque massive par le sud et se prépare à lancer une attaque blindée massive par l'Est, pour le début de soirée probablement. Il faut espérer que nous puissions continuer à tenir, ces prochaines heures seront déterminantes.

Romanovo : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : défendre à tout prix et infliger le meilleur ratio de pertes possible à l'ennemi. Tenter de préserver davantage nos unités à l'Est, notamment en réduisant dès à présent la densité de troupes les plus à l'ouest. Les renseignements n'indiquent pas spécialement de présence blindée en face, les véhicules ennemis sont censés nous contourner par l'Est, mais il convient de rester attentif et de reproduire la même tactique que précédemment.

14h, il neige, -1 °C, vent léger.

Nous avons moins de personnels à disposition, 700. En excluant ceux qui n'ont pas obtenu leurs munitions spécifiques, en particulier les équipes de MG-34, 680 environ. Puisque l'ennemi semble s'être renforcé, cela risque de poser des difficultés pour conserver notre ligne. J'ordonne d'économiser les munitions, car la météo risque de perturber les approvisionnements pour la fin d'après-midi. Seuls les canons antichars sont laissés sans cette restriction.

Nous devons réduire notre puissance de feu lorsque l'ennemi augmente la sienne, ce n'est pas rassurant.

Romanovo : compte-rendu d'après-bataille

L'ennemi a d'abord tenté un coup de force vers l'ouest, où nos effectifs étaient allégés. Il put franchir notre ligne, éliminant une position et profitant du manque de visibilité. J'ai ordonné de ne pas y réagir, compte-tenu du faible nombre de troupes ennemies qui semblaient être passées, d'après ce qu'on avait pu observer. Je comptais privilégier la préservation de l'organisation de notre dispositif et je comptais également sur la très faible valeur combative des éléments ennemis infiltrés. Ces derniers paniquèrent en se retrouvant désorientés, isolés au milieu de nos tranchées, entre nos véhicules blindés en soutien et notre première ligne, se pensant coupés de leurs arrières ! Les unités ennemies se rendirent.

L'ennemi tentait d'approcher des canons de 45 sur les chemins forestiers, ils furent éliminés par nos canons antichars de 37.


On ne peut mettre cela que sur ma solide expérience, lorsque j'étais débutant, je réagissais en ordonnant un repli, ce qui avait pour effet de semer la zizanie et l'effondrement global de notre ligne. Depuis, nous avons combattu plusieurs fois dans le secteur de Léningrad, la pénurie récurrente de troupes et de munitions nous a bien entraîné à résister aux réactions primaires. Une des batailles défensives s'est étalée ainsi pendant plus de deux jours consécutifs sans perspective de victoire, avec pour seul objectif de tenir le plus longtemps possible. Toutes nos tentatives de reprendre le terrain perdu ne menait qu'à accélérer notre attrition. Puis, le troisième jour, l'ennemi ne réussissant plus à mener d'attaques sérieuses, nous avons timidement tenté de reprendre du terrain, en faisant attention à un piège. Il s'est avéré que pendant tout ce temps, nous avions grignoté l'ennemi qui venait nous attaquer. Nous avons pu encercler ses rares troupes et avons créé une immense brèche dans ses lignes !

Toutefois, il y a des exceptions, on se rappelle, par exemple, de la bataille de Stepanovka-sud à 8h le 31 juillet 1943 ! En conditions de faible visibilité, une grande quantité de troupes peut s'infiltrer.


Ensuite, l'ennemi tenta d'attaquer au centre, en poussant deux canons. Peut-être des canons allemands de 37, qu'il a pu capturer. Nos mortiers s'en occupèrent. Nous avons pu repousser l'assaut ennemi, mais celui-ci insista encore longuement. A l'Est, ce fut calme au départ, puis comme dans la matinée, l'ennemi augmenta la pression au fur et à mesure, en envoyant un flux continuel de troupes. Cela a été efficace pour nous faire dépenser nos munitions. Un tiers de la ligne défensive est entrée en pénurie totale de munitions malgré les consignes d'assurer les tirs pour économiser les munitions. Mes subalternes se sont mis à paniquer, demandant à transférer des troupes en masse vers l'Est, ce à quoi j'ai répondu que "s'ils avaient le vertige, qu'ils ne regardent pas vers le sol", et "qu'ils aillent plutôt s'occuper du secteur calme, à l'ouest, pour se détendre". Le calme revenu dans le QG, j'ai ajouté que l'Est étant un saillant destiné à être sacrifié, je n'allais surtout pas dégarnir le centre, qui est l'objectif à préserver, pour sauver l'Est, bien au contraire ! Si nous perdons le saillant, ce ne sera pas grave. Une voix demanda si, sans le saillant, nous allions pouvoir tenir Romanovo, ce à quoi j'ai répondu que cela avait été prévu pour, et qu'à ce moment là, nous aurions alors des troupes supplémentaires qui s'y tenaient prêtes.

Honnêtement, l'idée de tester la solidité de ce dispositif théorique ne me rassurait pas, car le terrain n'était pas si favorable que cela pour l'emploi des pièces de 105 que j'avais réservées à cette tâche et l'ennemi pourrait attaquer Romanovo depuis davantage d'axes. Mais il fallait se montrer sûr de soi pour rétablir la sérénité, importante pour le moral. Bien sûr, le saillant était paradoxalement la clé de notre défense. Mais tout est une question d'équilibre, en envoyant toutes nos troupes pour défendre cette porte en réduisant l'épaisseur des murs, à la fin, l'ennemi n'aurait plus aucun mal pour attaquer directement en donnant un simple coup d'épaule dans la fine cloison !

La pénurie de munitions croissante, je faisais se replier les troupes pour ne pas les perdre dans des combats à mains nues contre un ennemi armé. Cela a eu pour effet d'ouvrir progressivement une large brèche de 200-300 mètres dans notre ligne à l'ouest de la maison de bûcherons.

Alors je consentis à autoriser les canons antichars de 37 d'ouvrir le feu à l'obus explosif pour retenir l'ennemi et lui faire subir des pertes qui pourraient le dissuader d'avancer. Pendant ce temps, j'ai simplement décidé de répartir les troupes du saillant, mais toujours sans dégarnir l'ouest, pour reprendre possession des positions perdues et fermer la brèche. Lorsque les mortiers furent à court de munitions au centre, j'ai ordonné à tout le personnel de venir renforcer l'Est, ce fut ma maigre concession aux réclamations.

Finalement, l'ennemi cessa les combats. Mais le saillant ne résistera pas à une autre offensive sérieuse, il ne pourra avoir pour rôle que de ralentir l'ennemi. Cela pourrait suffire à me permettre de tenir les objectifs jusqu'à la fin de mon commandement, ce soir. Beaucoup dépend des conditions météorologiques, de l'approvisionnement en munitions, des rotations de troupes, des capacités de l'ennemi à lancer son offensive blindée, etc.

Bilan des pertes : sur 701 personnels engagés, nous déplorons 15 tués et 25 blessés graves, soit environ 40 pertes. Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé 650 personnels, et nous pensons qu'il a subi 75 tués, 100 blessés graves et nous faisons 35 prisonniers, soit un total de 210 pertes environ et un ratio de 5 en notre faveur. C'est positif, mais cela ne montre pas les indisponibilités de nos troupes en raison de la pénurie de munitions.

L'ennemi perd également 4 canons antichars de 45 mm, repeints en couleur allemande, ce qui nous avait trompé sur le type de canon qu'il tentait d'approcher.

Batailles lancées à 14h J+1 : réflexions à 17h, J+1

Nous tenons toujours bien, il faut nous préparer à l'ultime assaut ennemi avant mon départ. Toutes les rotations de troupes nécessaires doivent être entreprises, quitte à dégarnir la partie nord où l'ennemi ne se trouve pas, nous pouvons également déployer les canons de plus gros diamètres en première ligne et muscler la défense antipersonnel en veillant à faire attention à la densité de troupes et à leur approvisionnement en munitions.

18h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Les Allemands tiennent toujours Kostrino, les Soviétiques cherchent toujours à traverser leurs lignes.

Etude stratégique approfondie et ordres

Les conditions météorologiques n'ont pas permis à notre ravitaillement de parvenir à nos troupes en première ligne, ce qui signifie que nous allons devoir compenser par le maximum de rotations internes.

Nous avons pu restaurer une bonne force défensive sur tout le sud de notre dispositif et dans notre saillant. L'unité 2./18 eng a reçu des troupes fraîches, elle pourra les envoyer vers l'Est pour aider à la défensive de Romanovo et renforcer le saillant. Elle a également reçu des canons antichars de 50, ce qui permettra de maximiser les canons de 37 vers l'Est où l'ennemi entasse ses blindés. 7./28 et 2./1 tr eng n'ont pas d'équipements antichars, ce qui représente une faiblesse si l'ennemi réussit à pousser plus au nord pour attaquer.

J'ai donc une idée pour perturber les plans ennemis de progression vers le nord, tous les coups sont permis ! L'idée consisterait à faire décharger les camions de logistique et de deux QG à Meleginskaya Gorka et à Novo-Andreevo, ces camions étant incapables de se déplacer sur les routes enneigées et verglacées. Allégés, ils se débrouillent mieux et peuvent bien parcourir 2 km sur la route et même tenter de s'aventurer sur des chemins forestiers bien entretenus. Je leur donnerais pour mission d'aller faire acte de présence au contact de l'ennemi au nord-est du saillant, que l'ennemi remarque bien leur présence, s'imagine qu'il y a une forte présence de nos troupes et qu'il perde du temps à concevoir une offensive à cet endroit inutile, puis que les chauffeurs s'échappent vers le nord.

Après quoi, notre mission ici sera terminée, nous partirions en ayant retenu suffisamment longtemps l'ennemi. Que la logistique soit perdue n'est pas problématique. Ce que les autres unités ne pourront pas évacuer avec elles en passant par les villages serait détruit à l'explosif pour ne pas tomber entre les mains de l'ennemi.

Après longue interrogation, le plan ayant fait beaucoup débat, quelques rares incertitudes l'ont toutefois emporté et nous maintenons une défense traditionnelle, à regret.

L'ennemi semble lancer son offensive différemment, en attaquant plus largement à l'ouest et plus largement au nord. Nous n'avons donc pas à regretter, cela a permis de ne pas diluer les troupes ennemies.

En revanche, cela change le dispositif défensif. Romanovo doit être défendu à tout prix, mais également les unités 5./51 et 7./51 doivent être préservées pour repousser plusieurs offensives ennemies (pour prévoir l'éventualité que le saillant soit perdu et que Romanovo ne puisse être défendu que par les troupes qui s'y trouvent).

Ouest de Romanovo : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : défendre à tout prix Romanovo en priorité avec 1./18 recon et 2./18 eng pour permettre à 5./51 et à 7./51 de résister à des attaques prolongées. Tenter de préserver les canons de 37 mm et plus globalement ces deux dernières unités.

18h, -2° C, il neige, la nuit s'installe.

Nous disposons de 500 personnels, déployés selon le schéma habituel. Le nombre de troupes est insuffisant pour pouvoir réduire l'exposition de certaines unités par rapport à d'autres.

Ouest de Romanovo : compte-rendu d'après-bataille

L'ennemi a d'abord tenté de s'approcher par les rives de la Syas à l'Est, puis davantage à l'ouest où nos véhicules d'infanterie ont apporté un soutien et ensuite tout à l'ouest sous le couvert de la nuit tombante. S'il a pu parfois s'approcher de nos lignes, il n'a pu les franchir et en a été assez facilement repoussé. Quelques unités tombèrent en pénurie de munitions, sans conséquences. L'ennemi cessa les combats au bout d'une heure et ne tenta pas d'attaquer plus à l'Est contrairement à ce que nous pensions.

Bilan des pertes : sur 530 personnels engagés, nous déplorons 10 tués et 15 blessés graves, soit environ 25 pertes. Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé un peu plus de 350 personnels, nous comptons 50 cadavres près de nos positions, prenons en charge 50 blessés graves et faisons 5 prisonniers, soit un total de 105 pertes et un ratio de 4.5 en notre faveur, ce qui est un bon résultat, surtout en combats rapprochés en forêt au crépuscule.

Meleginskaya Gorka sud : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : défendre à tout prix l'objectif nord-ouest. Nos renseignements estiment que l'ennemi compte essentiellement attaquer avec des blindés et peu de soutien d'infanterie. L'attaque ennemie massive a lieu trop au nord, nous n'y avons pas déployé suffisamment de canons antichars, et y transférer ceux inutilement déployés au sud de Romanovo prendra trop de temps.

Nous n'avons que 3 canons antichars et 2 pièces d'artillerie de campagne de 105 mm. Cela signifie que nous ne pourrons pas repousser les nombreux blindés sans subir de pertes irraisonnables (rappelons que le GQG veut que nous limitions les pertes en personnels et en objectifs jusqu'à 21h le 19 novembre). Toutefois, en concentrant nos troupes au nord-ouest, les blindés ennemis seuls ne pourront pas assurer un contrôle de l'objectif.

Suggestion : abandonner le saillant et assurer le contrôle sur l'objectif seul. Pour ralentir l'ennemi, tendre une embuscade avec les canons antichars peu mobiles, qui n'ont pas le temps de se replier sur l'objectif. Après quoi, notre mission sera terminée et il conviendra de faire se replier les troupes de ce secteur ou de le renforcer significativement pour contre-attaquer ou reprendre l'attaque. Mais cela ne sera plus de ma responsabilité.

19h, -5 °C, beau temps.

Nous disposons de 600 personnels environ, avec 2 pièces de 105 mm, 4 canons antipersonnel de 75, 2 mortiers, 3 canons antichars de 37 mm et quelques mitrailleuses MG-34. Nous évacuons le saillant en nous repliant vers le nord. Les troupes qui s'y trouvent déjà attendent l'ennemi. Une embuscade est préparée à un croisement de chemins forestiers avec nos 3 canons antichars. On ne sait pas si l'ennemi passera par là, mais nous ne pouvons trouver un endroit accessible par ces canons, plus susceptible de voir passer l'ennemi.

Plus au nord, les deux pièces de 105 tenteront de défendre Meleginskaya Gorka sud si les blindés ennemis traversent nos lignes. Elles auront la distance nécessaire pour pouvoir être à minima opérationnelles contre des blindés. Evidemment, compte tenu de leur taille, elles ne résisteront pas au premier tir ennemi. Nous nous attendons à ce que l'ennemi réussisse à percer notre ligne, ce qui signifie que l'éventualité d'utiliser les pièces de 105 en antichar est quasiment certaine. Leur obus perforant est extrêmement efficace contre les blindés légers, les HE aussi.

Nos troupes sont déployées dans la forêt, mais une partie reviendra dans le village pour rendre la présence des blindés ennemis ineffective, lorsqu'ils s'y trouveront.

Nous disposons du soutien de deux batteries d'artillerie, de 105 et de 150 mm, les observateurs préparent leurs tirs sur les chemins forestiers près de Meleginskaya Gorka sud et près de la ferme au sud du village, c'est-à-dire dans nos propres arrières actuels.

Meleginskaya Gorka sud : compte-rendu d'après-bataille

L'ennemi a d'abord attaqué nos anciennes positions, dans l'ancien saillant. Il perdit beaucoup de temps inutilement. Nous apercevions de temps en temps ses blindés passer dans les clairières au loin, malgré le crépuscule.

Un groupe d'infanterie se rapprocha de la ferme au sud de Meleginskaya Gorka sud, et tenta d'isoler notre groupe antichar qui avait monté son embuscade un peu plus à l'Est. L'embuscade était donc ratée, mais c'est l'ennemi qui fut pris entre deux feux et qui fut intensivement pilonné à l'artillerie et au mortier.

L'ennemi ayant atteint nos défenses de Romanovo, bifurqua pour revenir plus au nord où nous nous trouvions. Il lança un assaut d'infanterie avec le soutien d'au moins 5 blindés légers, des T-26 nous semble-t-il. Ses chars avaient une grande difficulté à se déplacer en forêt. Nous en éliminâmes 3 avec des tirs de canons antipersonnel de 75, de mitrailleuses et avec des explosifs divers lorsqu'ils s'approchaient de nos positions sans être accompagnés de fantassins. L'ennemi fut très motivé et insista longuement avant de se résoudre à admettre qu'il n'y avait pas de trous dans notre défense et qu'il manquait d'infanterie pour percer nos lignes. Alors il mit deux chars en position plus judicieuse, à distance, de l'autre côté d'une clairière, et commença à tirer minutieusement sur notre ligne défensive, ce qui nous causa des pertes. Il nous proposa un cessez-le-feu en échange d'un retrait de nos troupes. Exceptionnellement, nous avons accepté, puisqu'il était dans notre intérêt de réduire nos pertes. Il est convenu que nous ne cédons pas Meleginskaya Gorka sud avant 21h. J'ai donc obtenu par la négociation ce que je souhaitais sur le plan stratégique. Cela doit être la première fois qu'une telle chose se produit !

Bien sûr, à 21h, je ne serai plus responsable du secteur et mon successeur fera bien ce qu'il voudra ! Personnellement, je ne respecterais pas forcément mes propres engagements vis-à-vis de l'ennemi, tout dépend du rapport de force.

Bilan des pertes : sur 600 personnels engagés, nous déplorons 15 tués et 25 blessés graves, soit 40 pertes. Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé 175 personnels dont 6 chars, nous pensons qu'il a subi 15 tués, 5 blessés graves et nous faisons 50 prisonniers, soit 70 pertes et un ratio de 1.8 en notre faveur. L'ennemi perd également 4 chars légers T-26 sur 6, nous avions mal estimé leur nombre. La plupart ont été endommagés aux chenilles et ont été abandonnés par leur équipage, un a été gravement endommagé par une Tellermine et un autre a été immobilisé et quasiment transformé en passoire par plus d'une centaine d'obus HE de 75, toutefois un membre d'équipage survivant a réussi à refuser de se rendre. Engager des chars au contact, en forêt, au crépuscule, n'est pas une bonne idée, c'est la dernière chose à faire. Relire mon compte-rendu de la bataille intermédiaire en tant que Soviétique...

Je m'attendais à une bien plus forte présence blindée.

Batailles lancées à 18h J+1 : réflexions à 21h J+1

La défense de Romanovo ne devrait pas tenir sans le saillant ou sans contre-attaque de notre part par le nord pour reprendre le saillant, après le repli de nos 3 unités qui s'y trouvaient. Peut-être aurions-nous pu tenter de défendre le saillant, mais cela aurait réduit la densité de nos troupes, il n'est pas certain que nous aurions réussi, et la défense de Meleginskaya Gorka sud aurait été compromise. L'objectif était qu'à 21h, les objectifs soient tenus, tout en minimisant les pertes. J'ai respecté la mission à la limite la plus inférieure. Je vais prendre un autre commandement.

Bataille de Pleso, 18 - 19 novembre 1941, bilan général

Je ne m'explique pas le meilleur résultat historique allemand. Comme nous l'avons vu sur l'ensemble de cette série de trois batailles à Pleso, les Soviétiques sont largement supérieurs mais ont tardé avant de passer à la contre-attaque. En ce qui nous concerne, la première bataille, en tant qu'Allemands, fut un échec du fait de notre trop forte agressivité nous ayant fait subir trop de pertes. La seconde, en tant que Soviétique, fut un succès car nous avons attaqué l'ennemi bien plus faible. La troisième, en tant qu'Allemands, fut un succès car nous avons tenu compte du premier échec.

Dans tous les cas, l'Allemagne dut se replier définitivement de ce secteur à l'issue de cette bataille, car elle était en bien trop grande infériorité.

Révélons le côté ennemi et la situation finale :

Les unités ennemies sont extrêmement affaiblies et ne comptent que la moitié de leurs effectifs. Cela signifie que l'ennemi n'a aucune chance de pouvoir prendre Romanovo et/ou Meleginskaya Gorka sud, et que dans le cas où nous menons une contre-attaque pour reprendre le saillant, elles ne peuvent pas s'y opposer. Hors réserves, nous avons 1 300 personnels déployés en première ligne, l'ennemi en dispose de 800.

Cela signifie aussi que nous avons surréagi, nous aurions peut-être pu tenir Kostrino comme les Allemands à l'époque. L'échec de la première bataille en tant qu'Allemands, puis l'écrasant succès de la bataille en tant que Soviétiques, nous ont conditionnés pour être ultra-défensifs, ce qui a peut-être été une erreur. Ou bien, c'est précisément ce qui a permis de ne pas perdre, nous ne pouvons pas le savoir, mais nous n'avons rien à regretter.

Voyons les chiffres.

Nous pensons avoir tué près de 1 100 personnels soviétiques, l'ennemi déclare environ 370 tués, 350 blessés graves, 170 disparus/capturés, soit 900 pertes environ, ainsi que 300 blessés légers.

L'ennemi pense avoir tué 400 de nos personnels. Nous déclarons environ 100 tués, 130 blessés graves, 30 disparus/capturés, soit 260 pertes environ, ainsi que 330 blessés légers.

Il serait intéressant de reprendre mes propres estimations, déclarées tout au long de la bataille, pour comparer. Les pertes sont toujours une notion très subjective. Le contrôle du terrain est beaucoup plus objectif.

Les courbes témoignent des batailles blindées, légères en début d'engagement, plus fortes en fin d'engagement. Elles montrent également que nous avons systématiquement un net avantage en ratio de pertes, ce qui est normal en défense. Elles montrent aussi le long moment d'inactivité.

Historiquement, côté soviétique...

Les Soviétiques attaquèrent, mais ils n'étaient plus de taille pour repousser les Allemands. Il est regrettable que nous ayons cédé Kostrino, peut-être aurions-nous pu tenir le village, mais nous ne pouvions pas connaître la faiblesse de l'ennemi.

Quoi qu'il en soit, dans le secteur de Léningrad, l'Allemagne a dû se replier et n'a jamais pu pousser plus loin.

Cette bataille devrait pouvoir être jouée par des débutants pour s'habituer en douceur au style de batailles de la région de Léningrad, dont la plupart sont habituellement extrêmement dures.

Nous partons à Stalingrad.

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