Simulation, bataille de Kalach, 25 juillet 1942

Simulation, bataille de Kalach, 25 juillet 1942

Actualités mondiales & françaises


(Reconstitution historique)

Ordres de mission

Situation de départ

Réflexions de départ

C'est ma première bataille dans le secteur de Stalingrad. Nous sommes à 75 km à l'ouest de la ville, où le Don est une frontière naturelle. Nous allons protéger les rives du fleuve. Il semble que nous aurons des batailles de blindés. Le terrain est propice à l'ennemi, car nous devons réduire les distances d'engagement pour réussir à percer les chars ennemis. Vu le terrain dégagé, ce sera difficile. Il nous faut utiliser la météo et la nuit à notre avantage, ainsi que chacun des maigres avantages de la topographie. Sur les rives du Don surtout.

Le GQG nous ordonne de saisir les trois quarts des objectifs inscrits sur la carte et de réduire de deux tiers la force de l'ennemi. Nous avons environ 60 heures, donc jusqu'au 28 juillet au matin.

Etude initiale approfondie et premiers ordres (stratégie)

Le groupe blindé du sud-ouest n'a pas beaucoup de réserves et ne peut mener d'offensives, ni de défenses soutenues.

De manière générale, notre ravitaillement sera un peu réduit et la consommation des munitions devra être surveillée. En revanche, nous disposons de beaucoup de réserves, ce qui permettra tout de même des engagements très violents. Oui il faut s'attendre à devoir mener des attaques en subissant de nombreuses pertes, en échangeant la quantité de nos matériels contre la qualité du matériel ennemi. Le ratio de pertes matérielles restera un élément central du succès, mais il ne faut pas espérer atteindre ou dépasser 1, même si nous recherchons le meilleur ratio.

Mon idée est d'attaquer le long de la rive ouest du Don, profitant de la topographie accidentée là bas, pour raccourcir les distances d'engagement avec les blindés allemands.

Les nuits et par mauvais temps, nous sonderons le terrain central, découvert, pour estimer la faisabilité d'un engagement blindé.

Lorsque nous atteindrons l'Est de la cote 169.4, nous l'attaquerons en profitant du terrain avantageux, ce qui nous permettra de couper la route utilisée par l'ennemi. Ensuite, nous pourrons tenter d'encercler et d'attaquer le centre par le sud, l'Est et le nord, et pourquoi pas par l'ouest. C'est du moins la vision optimiste et audacieuse. Si cela réussit, nous obtiendrons une belle victoire. Il restera le nord, qui ne m'intéresse pas. Nous défendrons à peine la rive Est, si l'ennemi s'y aventure, nous l'attendrons plus au sud. Sa tête de pont ne pourra être assurée s'il ne contrôle pas la rive ouest, et le passage de Lipo-Lebedevskyy ne lui est pas suffisant pour transférer rapidement un grand groupe en rive Est et foncer vers Stalingrad.

Voici ce que ça donne. Nous avançons avec prudence depuis le sud-ouest et ne tentons ni de saisir les villages centraux, ni la ferme, pour éviter de nous retrouver en fâcheuse situation. Nous laissons l'ennemi s'y établir et attaquerons la nuit. Nous protégeons nos blindés et préparons notre approche.

Sur les rives du Don, nous attaquons avec une composition mixte, renforcée d'artillerie, de canons antichars mobiles de 45 mm idéaux pour les embuscades à courte portée, soutenus à distance par des canons plus lourds de 76 mm (mais nous en réduisons le nombre, il est inutile de les exposer à l'aviation ennemie à ce stade où nous ne savons même pas s'il y a des chars en face) et nous approcherons les chars à couvert de la topographie. Nous avons également une forte présence d'infanterie.

L'ennemi nous attaque également au même endroit :

C'est un endroit avantageux pour nos 20 T-34 et 6 canons antichars de 45 mm. Si nous tombons sur des Tigre ou Panther, les canons n'auront aucun effet et nous subirons des pertes massives en blindés, mais nous obtiendrons le meilleur ratio de pertes pour la suite des événements, fût-il quasiment nul. Des inconnues seront levées après cette bataille et nous pourrons améliorer notre dispositif et notre plan.

Premières batailles, analyses tactiques à 15h

Rubezhnyy : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : immédiatement cacher les blindés et les canons en profitant de la topographie avantageuse à l'Est, pour réduire la distance d'engagement. Engager l'ennemi avec la distance la plus courte possible. Détruire le plus de blindés ennemis, quitte à perdre l'intégralité de nos unités. La perte ou le gain territorial n'importent pas. Bonne chance !

15h, 35 °C, beau temps, mais une tempête serait annoncée.

En cas de tempête, si la visibilité chute drastiquement, nous pourrions tenter quelque chose.

Nous disposons de 700 personnels.

Nous camouflons nos 20 chars T-34 dans le relief en rive ouest du Don. L'idée est d'attirer l'ennemi à venir nous déloger, ou au moins à se rapprocher le maximum avant que nous lancions une offensive blindée.

Nos quelques T-60 et véhicules d'infanterie sont eux-aussi dissimulés, plus au sud, comme les camions, et nous y déplaçons également le gros de notre infanterie. Une partie d'entre elle reste près de la route, cachée derrière la cote 152, côté sud, soutenant deux canons antichars de 45 mm et deux de 76.2 mm, en embuscade. Un observateur d'une batterie de mortiers de 82 mm y apporte lui-aussi un soutien. Nous laissons un groupe en éclaireur au nord de la cote 149 (qui correspond au symbole de l'unité 3/482 sur la carte), pour obtenir des informations à longue distance sur les faits et gestes de l'ennemi, en particulier la composition de ses forces. Les informations recueillies par ce groupe auront un impact significatif sur notre tactique, et même notre stratégie. Selon le matériel ennemi, tout pourra évoluer.

Dans Rubezhnyy-sud, notre groupe d'infanterie tentera de tenir sa position, de protéger l'accès au pont avec ses deux canons antichars de 45, et se repliera si besoin. Si possible, il fera des reconnaissances en s'infiltrant chez l'ennemi, et notamment en remontant le relief.

Rubezhnyy : compte-rendu d'après-bataille

Il n'y eut pas de tempête, bien que le ciel se soit couvert. Mais il fait "lourd", ça couve quelque chose.

L'éventualité de détruire le pont se posa, mais nous n'avons pas de motivation particulière à empêcher l'ennemi de se retrouver en rive Est. Au contraire, presque. Mais tout de même, depuis l'Est, il peut engager nos blindés abrités dans le relief en rive ouest. Cette éventualité est toutefois peu probable et devrait pouvoir trouver une réponse : si l'ennemi envoie des forces importantes à l'Est, nous attaquerons à l'ouest.

L'ennemi envoya 4 chars, probablement des Panzer IV ou III, accompagner des dizaines de véhicules d'infanterie à roues, qui tentaient de déborder partout, mais essentiellement en direction du sud et du pont à l'Est. Les blindés arrivèrent rapidement sur la position de notre embuscade et détruisirent trois canons sur quatre. J'attendis d'être certain de la composition adverse. Pendant que les blindés ennemis étaient occupés à traiter notre embuscade, je recueillais le maximum d'informations, d'indices. Il semblait qu'un cinquième PzIII probable attendait à un kilomètre en arrière. L'ennemi envoyait également une vague d'infanterie à l'ouest, au centre, et sur la rive du Don.

J'attendis toujours, pas impressionné.

Lorsque je fus certain que nous ne serions pas surpris trop rapidement par une attaque blindée, qui nous prendrait alors de flanc, je fis traditionnellement attaquer les 20 T-34 par groupes de 4, en les faisant sortir de leur relief et foncer sur le groupe de PzIII à faible distance, annulant ainsi le problème du déséquilibre des blindages. Nous étions donc vingt contre quatre. Un de nos T-34 se renversa, c'est le jeu de notre tactique, on ne peut utiliser un terrain compliqué et s'attendre à ce qu'il n'y ait pas d'accidents. Nous le récupérerons plus tard. Les autres attaquèrent, se frayant un chemin à travers les véhicules ennemis à roues Sdkfz 231 et 232, éliminant les PzIII en priorité, qui étaient attaqués depuis l'autre côté par le dernier canon de 76.2 mm qui nous restait dans notre position d'embuscade. Puis les Sdkfz furent transformés en bouillie. Ce fut un carnage.

Un Sdkfz tenta de traverser le pont, il fut détruit à la sortie par un de nos canons de 45 depuis Rubezhnyy-sud.

Nous commençâmes toutefois à subir des pertes inexpliquées de T-34. Cela me plongea dans une très grande inquiétude. Je cherchai la cause, serait-ce le PzIII à longue distance ? Un coup chanceux ? Ou bien un puissant canon antichar à 1.5 ou 2 km ? Ou bien un miracle d'un fantassin ennemi ou d'un Sdkfz avec un petit obus de 20 mm ? Ce n'est pas sérieux. Puis un second T-34 fut mis hors de combat. Comme toujours, en terrain ouvert, en tant que Soviétique, ça pique... J'ordonnai immédiatement d'éloigner les T-34 vers le sud, pour gagner quelques centaines de mètres de distance. Le calme revint.

Le groupe d'infanterie ennemi attaquant par l'ouest nous débordait, il était temps de reconquérir le terrain perdu. J'ordonnai aux quatre T-60 et aux trois véhicules d'infanterie britanniques Universal de sortir de leur cache le long du Don et de se préparer à repousser l'infanterie ennemi avec notre groupe d'infanterie qui se trouvait sur les lieux de notre embuscade, environ 150 personnels, l'ensemble étant soutenu par la batterie de mortier parfaitement dirigée par les observateurs qui avaient été mandatés de cette mission dans le plan initial. La mission fut longue et progressive, mais un succès. Nous perdîmes 2 Universal et quelques dizaines de personnels, tout le sud fut repris.

Pendant ce temps, l'ennemi fit bouger son 5ème PzIII. Je fis se réorganiser les T-34 légèrement de telle sorte à se préparer à son éventuelle venue, mais il repartit vers la rive du Don. Nous perdîmes néanmoins encore un T-34 de manière incompréhensible. Peut-être est-ce dû à l'artillerie de campagne ennemie, je suspecte des pièces de 105, qui ne cessent de nous pilonner. Ou bien un puissant canon AT ou encore un coup improbable de ce PzIII. Nous commencions par avoir un trop grand nombre de T-34 détruits ou endommagés, j'ordonnai immédiatement de les remettre à l'abri dans l'important relief de la rive du Don. Avoir mené l'assaut sans pertes et subir ensuite des destructions inexpliquées sans pouvoir ni comprendre ni répondre, est une chose qui arrive de temps en temps, et qui est fort désagréable.

L'ennemi finit par passer temporairement le Don avec ses Sdkfz et à harceler au canon de 20 Rubezhnyy-sud, l'effet fut terrible sur notre infanterie. Le PzIII ennemi plongea lui-aussi sur la rive du Don jusqu'à Rubezhnyy-nord où il assista ses troupes pour prendre le sud du village.

C'est à ce moment que l'ennemi proposa un cessez-le-feu. Je ne répondis pas, je comptais contre-attaquer davantage.

J'ordonnai à notre infanterie en réserve de renforcer nos positions à Rubezhnyy-sud. Malheureusement, l'ennemi empêcha toute approche, avec un feu nourri, tant sur le village que sur ses accès. Je fis insister, mais c'était une boucherie, je me résignai à ordonner de partir de Rubezhnyy, sous les tirs intenses.

Au centre, mon plan était d'en repousser l'ennemi qui y accumulait de l'infanterie. Une attaque depuis le sud-ouest avec le groupe d'infanterie ayant repris ce secteur, depuis le sud avec les T-60 que j'étais en train de faire s'éloigner de l'ennemi, ils appuieraient l'offensive en restant à une distance de sécurité, et depuis le sud-est avec l'importante réserve d'infanterie que j'avais cachée au début de l'engagement dans le relief aux côtés des blindés. Lorsque le groupe en réserve sorti du relief, les unités de tête furent accueillies par d'intenses tirs de mitrailleuses lourdes. Les T-60 ont mis du temps à s'approcher suffisamment pour pouvoir engager le combat, et le groupe d'infanterie du sud-ouest, fatigué et pilonné par les pièces de 105 ennemies, fut ralenti. Là aussi, je me résignai à accepter le cessez-le-feu, car les pertes intenses qu'imposaient mon plan ne seraient compensées par rien, même pas par un gain territorial, puisqu'il s'agissait simplement de gagner quelques centaines de mètres au mieux.

Bilan des pertes : sur 739 personnels engagés, nous déplorons 65 tués, 60 blessés graves et 60 disparus/prisonniers (à Rubezhnyy-sud). Soit un total d'environ 185 pertes. C'est énorme par rapport à ce que nous avons l'habitude de subir. A cela s'ajoutent 3 T-34 détruits et 2 endommagés par des tirs d'obus perforants de canons de 50 mm de PzIII à 1 000 - 1 200 mètres de distance ! Nous allons devoir prendre encore plus de précautions et ne pas prendre pour acquis que mille mètres donnent une distance de sécurité même face à des canons de faible diamètre. Plusieurs chars auraient dû être épargnés si je n'avais pas eu cet excès de confiance ! Nous perdons aussi quatre canons AT de 45, et un de 76.2 fut très endommagé.

Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé 500 personnels et qu'il a subi 100 tués, 35 blessés graves, et nous faisons 45 prisonniers, soit un total de 180 pertes et un ratio de 1. L'ennemi perd également 22 véhicules d'infanterie à roues Sdkfz 231-232, 6 autres sont endommagés à divers degrés, 4 PzIII sont détruits.

Vu le bilan en matière de destruction matérielle, nous avons fait une bonne prestation. Notre tactique contre les blindés ennemis fut un énorme succès, merci à la longue expérience. Le fait de ne pas avoir eu à mener des attaques de chars depuis longtemps nous a fait perdre quelques blindés en raison d'un excès de confiance sur la distance de sécurité face à de "simples" PzIII, des T-34 qui auraient pu être épargnés, cela ne se reproduira plus.

Batailles lancées à 15h J0 : réflexions à 18h, J0

Nous avons porté un coup à la force blindée de l'adversaire, mais nous pouvons nous attendre à ce qu'il ait une bien plus grande force blindée en réserve. L'ennemi a un peu progressé. Nous devrions tenter de reprendre Rubezhnyy en conservant une composition polyvalente de nos forces, pour être capables de répondre à une présence blindée, tout en pouvant traiter avec l'infanterie. Déployer davantage d'artillerie aiderait également à éliminer les canons lourds adverses, ainsi que les mortiers et concentrations de troupes.

Au centre, nous devrions encore attendre la nuit avant de tenter de prendre la ferme d'assaut. A moins que la tempête qui s'annonce nous assure une visibilité très réduite dès ce début de soirée.

19h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres

Des renforts nous parviennent. La tempête annoncée se transforme finalement en simple pluie, nous attendrons le début de nuit pour attaquer au centre :

Nous renforçons notre groupe offensif, effectuons quelques rotations, rapprochons la logistique. Nous ne déployons pas tous les renforts, ce n'est pas utile, d'autant plus que les blindés doivent être utilisés avec précaution dans des endroits précis où la topographie réduit la distance de vue. Nous nous préparons à attaquer Rubezhnyy, toujours avec une force polyvalente, mais avec un renfort d'infanterie car il est possible que l'ennemi ait moins de blindés suite à la bataille précédente, et car c'est désavantageux pour lui d'engager des blindés à courte distance.

L'ennemi s'est entièrement replié, ne laissant qu'une force retardatrice à Rubezhnyy ! Manifestement, il a été extrêmement surpris par notre stratégie et notre tactique, et a compris qu'il allait au devant de sa destruction complète s'il insistait. Malheureusement, cela signifie que nous aurons des difficultés plus tard, si nous devons aller chercher ses blindés en terrain plat. Nous attaquons Rubezhnyy avec une force écrasante et nous comptons poursuivre cette nuit en attaquant en direction du nord sur la rive ouest du Don et vers la ferme au centre. Nous verrons cela plus tard. Dans un premier temps, écrasons entièrement l'unité ennemie : qu'elle ne puisse plus nous causer d'ennuis ultérieurement !

Rubezhnyy : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : écraser intégralement l'ennemi, prendre le village et le pont ! Attention à ne pas subir de pertes inutiles, surtout en blindés et en canons antichars ! Pas de surestimation de soi et de sous-estimation de l'ennemi, il peut y avoir un piège !

19h, pluie, 18 °C. Vent modéré.

Beaucoup de nos troupes étant de l'autre côté du Don, elles ne pourront pas participer aux combats. Sur 950 personnels ici présents, seuls 600 sont à l'ouest du Don, dont un grand nombre sont des équipages de véhicules.

2 KV-1 et 17 T-34 sont camouflés dans les ravins, 8 chars légers T-60 sont également près à sortir de leur cache pour appuyer l'infanterie.

L'attaque commencera par isoler l'ennemi en prenant le contrôle de la cote 150.7, dans ses arrières. Ensuite, nous attaquerons de plusieurs côtés à la fois. Peut-être même par le pont à l'Est si possible, mais l'ennemi devra être préalablement très occupé car l'approche par l'Est exposerait fortement nos troupes à découvert.

Dans un premier temps, nous attendons 2/482 qui se trouve encore au sud pour lancer l'assaut sur le village. Pendant cette attente, nous saisirons la cote 150.7 et pilonnerons le territoire ennemi à l'artillerie, grâce à deux observateurs d'artillerie se trouvant à l'Est du Don.

L'assaut principal devrait se faire par l'ouest, où on nous attend le moins, une pression sera alors appliquée par toutes les autres directions.

Rubezhnyy : compte-rendu d'après-bataille

La mission s'est déroulée conformément au plan, à quelques détails près. La moitié des T-60 n'ont pas pu sortir de leur cache, car la pluie a rendu boueuse la terre, les blindés se sont embourbés. L'autre moitié est bien arrivée sur les hauteurs de Rubezhnyy, rejoignant nos troupes mais le premier T-60 fut détruit par de simples tirs de mitrailleuses lourdes. Cela nous a refroidi, nous n'avons pas engagé les trois autres blindés qui se trouvaient très près derrière.

Nous avons surtout pilonné à l'artillerie les positions ennemies dans le village en accentuant la pression par l'ouest, le nord et le sud, puis nous avons donné l'assaut y compris par le pont à l'Est pour divertir l'ennemi.

Profitant de la faible visibilité, l'ennemi, plus audacieux, avait pu franchir le pont avant que nous nous en soyons rapproché, nos troupes ont dû liquider un groupe ennemi qui gardait insolemment l'entrée du pont en rive Est. Nous savons aussi qu'une vingtaine de troupes ont réussi à fuir le village en contournant nos axes d'approche, profitant de la topographie et de la visibilité réduite.

Bilan des pertes : sur 950 personnels engagés, nous déplorons 15 tués. Nous perdons également un T-60. Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé environ 75 personnels, nous comptons 20 cadavres et faisons 30 prisonniers, soit un total de 50 pertes et un ratio de 3 en notre faveur.

Batailles lancées à 19h J0 : réflexions à 22h, J0

Nous avons pris Rubezhnyy et sécurisé le pont. Nous allons poursuivre vers le nord en suivant les rives du Don. Nous allons également sonder la ferme au centre en profitant de la nuit.

23h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Nous sommes en retard concernant la ferme au centre.

Etude stratégique approfondie et ordres

Nos reconnaissances montrent que l'ennemi a quitté les abords de la ferme, nous allons la capturer et nous allons rediriger notre groupe sud-ouest vers 10 let Octyabrya et Lozhky, que nous n'attaquerons pas avant que notre groupe Est ait atteint la cote 169.4 plus au nord-est.

Nous recevons davantage de blindés, nous les déployons, nous recevons aussi davantage de troupes, nous n'en déployons qu'une partie à l'ouest. Surtout, nous recevons des blindés légers T-70, ils remplaceront plus tard les T-60, trop peu blindés. Nous les rapprochons du front pour faire une rotation d'unités dans la nuit.

Nous attaquons au nord de Rubezhnyy avec nos unités habituelles, toujours avec une composition mixte, antichars, blindés et infanterie :

L'ennemi continue à fuir en ne nous laissant qu'une unité retardatrice :

Nord de Rubezhnyy : analyse tactique préalable

23h, 15 °C, nuit claire.

Nous disposons de plus de 850 personnels.

Nous poursuivons le long de la route pour prendre l'ennemi sur plusieurs flancs et couper sa retraite. Nous mènerons l'assaut également depuis le sud jusqu'au Don.

Les blindés sont camouflés par la topographie le long du Don. L'infanterie se tient prête en deux groupes :

  • Un groupe ouest soutenu par quelques canons polyvalents et antichars s'apprête à se diriger vers Field camp voire un peu plus loin. Il sera appuyé ultérieurement par des T-60. Nous attaquons sans tarder. Au besoin, un observateur d'artillerie est attribué à ce groupe, il règle ses tirs.
  • Un groupe dans le relief, qui attaquera directement l'ennemi par le sud. Une partie des effectifs se trouve encore à Rubezhnyy-sud et en rive Est. Le temps que les personnels se rapprochent et franchissent le pont, nos observateurs d'artillerie, situés en rive Est, règlent leurs tirs et font éclairer le territoire adverse avec des obus éclairants.

Les blindés, en dehors des 7 légers T-60 et des 3 véhicules d'infanterie Universal, au nombre de 23 T-34 et KV-1, n'interviendront qu'en cas de présence blindée en face. Pour les légers, traditionnellement, nous ne les engagerons qu'après s'être assurés de l'absence d'armes antichars en face, bien que de simples mitrailleuses peuvent les percer. Un des T-60 n'a plus de motorisation, nous l'utilisons comme bunker mobile pour supporter la défense de la rive ouest du Don en cas d'attaque ennemie.

Nord de Rubezhnyy : compte-rendu d'après-bataille

Les tirs d'obus éclairants ne nous ayant permis de rien révéler des positions ennemies, ainsi que notre groupe ouest qui ne rencontra aucune présence ennemie au nord de Field camp, nous tentâmes de faire une reconnaissance en force en frontal depuis le sud pendant que le flanc nord de la vallée se trouvait sous obus éclairants. Je reconnais avoir pris un raccourci un peu trop exagéré, car lorsque nos centaines de personnels se furent retrouvés sur le flanc sud, l'ennemi révéla sa présence en ouvrant le feu avec de nombreuses mitrailleuses lourdes depuis la hauteur opposée. C'est que ses tirs étaient tout de même précis par moments : pendant que j'ordonnais des tirs d'artillerie sur les positions identifiées, nous avons perdu du personnel. J'ordonnai le retour de nos troupes du côté sud de la crête pendant les tirs d'artillerie, puis j'ordonnai au groupe ouest de reconnaître la vallée suivante, au nord de celle qui recueillait notre attention.

Celle-ci fut vide de présence ennemie. Alors je fis rejoindre les blindés légers. Nos troupes se faisant harceler en passant vers la vallée nord, je décidai d'attaquer sans attendre, depuis le nord et le sud simultanément, sans attendre que les blindés soient en place. Les T-60 n'apportent pas une contribution déterminante et une attaque d'infanterie sur deux axes simultanément devrait suffire à écraser l'ennemi. Ce qui fut le cas sans difficultés.

Bilan des pertes : sur 872 personnels engagés, nous déplorons 25 tués et 10 blessés graves, soit 35 pertes, essentiellement lors de la reconnaissance en force. Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé 75 personnels, nous comptons 15 cadavres et faisons 35 prisonniers, soit 50 pertes et un ratio de 1.4 en notre faveur. Le reste (c'est-à-dire presque tous les officiers ennemis !) s'est échappé avant que notre groupe ouest ait coupé les voies de repli de l'ennemi.

Batailles lancées à 23h J0 : réflexions à 2h, J+1

Nous progressons, nous devons maintenant renforcer les objectifs dans nos arrières pour éviter que des éléments ennemis infiltrés ou qui erreraient derrière nous, ne les saisissent opportunément.

3h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

Le GQG nous rappelle expressément "qu'en aucune circonstance la moindre unité ennemie ne doit franchir le Don", et nous ordonne de "défendre les ponts de Rubezhnyy et de Berezovskyy avec une unité mixte soutenue par de l'artillerie".

Ce à quoi je réponds "affirmatif", et je n'en tiens pas compte. Je vais poursuivre mon plan. La hiérarchie exerce une pression. Cela m'emmerde profondément de recevoir des coups de pression, d'abord par principe, puis car le plan défensif du GQG s'oppose à la mission offensive. Si je me prive de forces pour défendre les objectifs qui sont sécurisés DERRIERE moi, cela limite mes capacités d'attaques. Mais si l'ennemi franchit le Don, je n'aurai pas la possibilité de me réfugier derrière l'excuse d'avoir fait le maximum pour obéir aux ordres. Le vrai problème est le passage du nord, à Lipo-Lebedevskyy, que nous ne contrôlons pas du tout. L'ennemi est libre de passer le Don et je n'ai pas l'intention d'envoyer des troupes isolément au nord pour tenir ce passage. Je poursuis mon plan, si l'ennemi franchit le Don, tant mieux, il n'en sera que plus affaibli en rive ouest, et il faudra espérer que cela me permettra d'encercler et d'écraser ses éléments isolés en rive Est. Sinon, il est clair que je serai bon pour le peloton. A moins qu'il y ait une manière de présenter mes ordres de telle manière à laisser penser qu'ils suivent ceux du GQG. Cela devrait pouvoir se faire, il y a des unités, certes non mixtes, qui se dirigent vers les ponts du sud, et nous convergeons à la vitesse d'un escargot vers le passage du nord. C'est que nous nous trouvons sous des tirs intensifs d'artillerie et des tirs extrêmement puissants depuis la rive ouest qui nous empêchent d'atteindre Lipo-Lebedevskyy, voilà tout. Ecrivons cela dans le journal de bataille, personne ne pourra s'apercevoir que c'est un peu faux. Certes, si l'ennemi franchit le Don à Lipo-Lebedevskyy, il conviendra de fabriquer quelques preuves matérielles pour appuyer les faux rapports. Voyez où nous mènent les coups de pression de la hiérarchie : ils nous font perdre du temps et des efforts à inventer des faux. Que le GQG s'occupe de la grande stratégie et qu'il laisse la stratégie locale, et la tactique, aux personnes appropriées.

Une reconnaissance au centre permet de saisir un objectif vide de présence ennemie et de préparer éventuellement la suite, mais nous devons d'abord nous attendre à devoir défendre, car l'ennemi risque de contre-attaquer. Nous ne rapprochons pas trop rapidement les blindés puisque l'endroit n'est pas propice à un engagement blindé pour le côté soviétique (bien que de nuit et avec le brouillard léger, nous pourrions tenter une attaque à découvert). Les canons, quant à eux, devraient se positionner sur les hauteurs, or cela prend un peu de temps pour prendre les positions les plus adaptées. En cas de contre-attaque ennemie, si celle-ci est sérieuse, nous devrons nous replier en attendant de pouvoir construire un dispositif solide. Rappelons que notre groupe ouest n'est pas très puissant. Nous déployons depuis nos réserves des équipements antichars pour les unités d'infanterie en première ligne et antipersonnel pour toutes les unités blindées et les unités de soutien, pour donner de quoi pouvoir défendre au cas où l'ennemi contre-attaquerait.

Rappelons que mon plan d'origine consiste à attaquer le centre depuis plusieurs axes, dont le sud-ouest et en suivant les rives du Don à l'Est.

L'ennemi laisse toujours une unité en retardement, mais il commence à approcher des troupes fraîches en remplacement de ses troupes plus abîmées. La matinée sera probablement beaucoup plus difficile.

Nous poursuivons notre stratégie générale, et notre tactique le long du Don. Si tout se passe bien, en fin de matinée, nous atteindrons le moment où nous bifurquerons vers l'ouest, en direction de la cote 169.4 pour attaquer le centre depuis le nord-est, simultanément au sud-ouest.

Cote 67 : analyse tactique préalable

3h, 12 °C, léger brouillard.

Nous déployons plus de 800 personnels, dont les équipages de 17 chars T-34, 2 KV-1, 7 chars légers T-60 et les servants de divers canons. Nous suivons la même tactique que précédemment :

  • Un groupe d'infanterie et de canons polyvalents à l'ouest pour s'avancer le long de la route et couper les arrières de l'ennemi par l'ouest et l'y attaquer sur un premier flanc (un groupe de canons antichars se tient également en embuscade en cas d'attaque blindée ennemie).
  • Un groupe d'infanterie au centre qui attaquera par le sud sur un second flanc. Il est rejoint par les troupes situées en rive Est.
  • Observateurs d'artillerie et quelques canons antichars sur la rive opposée à l'Est qui auront tout le loisir d'observer, pilonner et éclairer l'ennemi avec des obus éclairants.
  • Chars T-60 camouflés dans le relief aux côtés de T-34 et de KV-1, les chars légers assisteront l'infanterie à l'ouest et les chars lourds ne sortiront qu'en cas de présence blindée en face. Un T-60 dont la motorisation est hors service a été tiré jusqu'à une position où il pourra servir de bunker défensif en cas d'attaque d'infanterie ennemie vers le sud.

Le groupe ouest part immédiatement le long de la route. 100 personnels établiront une position intermédiaire à l'ouest de l'ennemi afin d'empêcher l'ennemi de nous couper nos propres arrières, et les 100 personnels restants s'établiront plus au nord, à l'entrée du ravin suivant, en y vérifiant la présence ennemie. Selon ce que nous rencontrons, les deux sous-groupes attaqueront ce second ravin ou bien nous lanceront immédiatement l'assaut sur le premier ravin avec les autres groupes.

Précisons que nos troupes sont très fatiguées, puisque nous n'avons pas réalisé d'importantes rotations d'unités pour le moment, les mêmes unités sont toujours impliquées.

Cote 67 : compte-rendu d'après-bataille

Les préparatifs se sont bien déroulés. Une position d'une mitrailleuse lourde fut identifiée par les observateurs d'artillerie lors de tirs d'obus éclairants. Des tirs d'obus HE lui furent adressés. Puis lorsque nous fûmes en place pour donner l'assaut sur le second ravin, un groupe d'officiers ennemis fit irruption dans l'arrière du sous-groupe intermédiaire. Des fous furieux qui attaquèrent nos blindés légers à la grenade. Les assaillants furent tous éliminés, après quoi nous lançâmes l'assaut sur le second ravin, où nous ne rencontrâmes personne. L'assaut sur le premier ravin fut lancé par le nord, l'ouest et le sud. L'ennemi était concentré sur la hauteur nord avec des mitrailleuses et des mortiers, d'où il pensait éliminer nos troupes venant du sud. Mais l'assaut vint du nord, évidemment : si possible, j'attaque toujours par là où l'ennemi s'y est le moins préparé. Notre artillerie appuya l'assaut et l'ennemi fut rapidement écrasé.

Bilan des pertes : sur 815 personnels engagés, nous déplorons 5 blessés graves. Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé au moins 50 personnels, nous comptons 5 cadavres environ et faisons 20 prisonniers. Le reste a dû fuir avant l'encerclement. Soit un total de 25 pertes et un ratio de 5 en notre faveur.

Batailles lancées à 3h J+1 : réflexions à 6h, J+1

Nous progressons à un rythme stable, mais il semble que les choses vont enfin se compliquer. Continuons à progresser vers le nord le long de la rive ouest du Don, tout en prenant garde à l'ennemi qui se renforce au centre : il pourrait nous attaquer de flanc. Ce ne serait pas gênant, puisque notre dispositif est en lui-même prévu pour que l'ennemi attaque à tout moment dans la plaine, et soit amené à venir nous chercher à courte portée dans les ravins. Un coup audacieux pour l'ennemi consisterait en un mouvement rapide vers les ponts au sud en contournant nos troupes en passant par la ferme, mais nous contre-attaquerions, l'encerclerions et l'écraserions. Ce serait un cadeau pour nous.

Il reste à déterminer quoi faire exactement avec le groupe ouest, attaquer Lozhky dès maintenant à l'aube ou attendre l'encerclement de l'ennemi. Une reconnaissance pourrait nous permettre de déterminer la force de l'ennemi dans et autour de ce village. La présence ennemie sur les collines nord est embêtante, notre groupe ouest n'a pas une force suffisante pour retenir un assaut ennemi depuis le nord tout en menant lui-même un assaut sur le village.

7h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Nous avons rattrapé notre retard et avons même une légère avance sur les Soviétiques à l'époque, nous possédons déjà 10 let Octyabrya et sommes plus avancés sur les abords du Don.

Etude stratégique approfondie et ordres

L'ennemi ne semble pas contrôler Lozhky, nous allons le saisir avec l'infanterie du groupe ouest et établir une position défensive avec canons et blindés.

Nous allons également poursuivre notre progression le long du Don.

Nous n'engageons pas le combat avec les unités ennemies au centre, nous les laissons venir, en attendant nous continuons à chercher à les encercler plus globalement.

Voici à quoi ressemble la situation :

Nous avons doté de canons antichars les unités d'infanterie au contact de l'ennemi au centre et à l'ouest et nous poursuivons notre mouvement vers le nord en dégageant la rive ouest du Don pour permettre une progression en fin de matinée sur l'objectif plus au nord.

L'ennemi réorganise un peu son dispositif, ne fuit plus, mais ne contre-attaque toujours pas. Nous lançons l'offensive :

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