Simulation, bataille de Stepanovka, 1er août 1943 à 3h

Simulation, bataille de Stepanovka, 1er août 1943 à 3h

Actualités mondiales & françaises


(Reconstitution historique)

Suite du 31 juillet 1943 à 16h


Nord de Luganskiy : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : écraser l'adversaire au sud, laisser l'Est et le sud-est.

Simultanément, mêmes conditions météorologiques. Nous déployons 300 personnels dans la forêt au sud-ouest, ils mèneront l'attaque principale avec des chars T-34 et KV-1S capturés à l'ennemi et des véhicules d'infanterie.

D'autres véhicules arrivent du village de Saur Mogila et ont franchi le cours d'eau à l'ouest, où ils attendent les ordres en restant camouflés.

Au centre, une trentaine de personnels et deux chars orientés antipersonnel (PzIV à canon court et T-34) pourront intervenir, ils attendront camouflés dans les environs du cours d'eau.

A 500 mètres de la ligne de front, au sud-ouest, et au nord-est, se déploient des véhicules antichars Marder, des chars Pz III, PzIV et PzVI Tigre, ainsi qu'au centre, davantage en retrait, au nord-est du confluent le plus éloigné. Au sud-ouest s'y ajoutent à leurs côtés des canons AT de 75 mm pak-40 et un Zis-3 de 76.2 mm capturé à l'ennemi. Ils fourniront un soutien antichar si besoin. A leurs côtés, toujours au sud-ouest se déploient des équipes de mitrailleurs MG-42, de canon antipersonnel de 75, etc. Au nord-est et au centre, nous y déployons également quelques supports antipersonnel, y compris des véhicules d'infanterie endommagés, qui ne peuvent aller au contact avec l'ennemi. Tout cela permettra de bloquer une progression ennemie et/ou d'apporter un soutien de loin selon le cas.

Nous n'avons pas de contact radio avec les batteries d'artillerie, seule une batterie de mortiers de 80 mm est joignable. Ses observateurs se déploient au sud-ouest derrière la ligne de blindés. Les autres se déploient au nord-est, centre et sud-ouest et envoient leurs estafettes porter les consignes de tirs planifiés sur les positions ennemies, d'obus HE et pour finir, d'obus éclairants, qui précéderont notre attaque.

Nord de Luganskiy : compte-rendu d'après-bataille

Pendant le pilonnage du territoire de l'adversaire à l'artillerie, nos troupes qui se déploient sont harcelées par des canons situés au sud, près de Garany. Nous y répondons, dès le réglage des mortiers effectué, avec des tirs de mortiers de 80, mais il apparaît rapidement que l'ennemi a regroupé là un nombre important de canons. L'échange de tirs se poursuit avec nos propres canons antichars et antipersonnel, un duel que nous perdons : la plupart de nos canons se font éliminer sans avoir pu réduire au silence les canons adverses. Nos PzVI Tigre tentent également de loger quelques obus, sans trop de succès.

Dans le même temps, l'adversaire nous envoie des détachements de reconnaissance au centre et au nord-est. L'ennemi s'est infiltré dans nos positions et sa reconnaissance tourne en embuscade, nous le repoussons. Au nord-est, j'ordonne exceptionnellement à un PzIV de participer au travail antipersonnel, compte-tenu du peu d'effectif dont nous disposons en antipersonnel dans ce secteur. Il a pour consigne de tirer à coups sûrs pour économiser les munitions.

Lorsque le pilonnage d'artillerie fut terminé, nous cessâmes les tirs de mortiers et décidâmes d'attaquer la position ennemie au sud avec nos 330 personnels judicieusement déployés dans la forêt sud-ouest. Une chance que nous ayons placé là le gros de notre infanterie. Nous regroupâmes nos troupes à l'ouest de Garany, où notre progression restait camouflée de la position principal de l'ennemi, puis nous lançâmes l'assaut d'infanterie, destiné à éliminer les matériels antichars qui empêchent l'utilisation des véhicules d'infanterie.

L'assaut se passa bien pour nous, le personnel ennemi se rendit assez facilement, et les canons furent désavantagés dans un engagement à courte portée. Après quoi nous lançâmes l'assaut sur le reste du territoire sud avec nos véhicules d'infanterie et leur détachement d'infanterie. Ce ne fut pas la meilleure tactique que j'ai pu mettre en œuvre, car la nuit, avec si peu d'infanterie, les véhicules furent souvent surpris à courte portée par des groupes de fantassins ennemis isolés qui tendirent des embuscades. Nous manquions de personnels pour ouvrir la voie aux véhicules relativement aveugles la nuit : la superficie à attaquer était bien trop grande pour une trentaine de personnels. Néanmoins, il n'y eut aucune conséquence fâcheuse, nous avons pu mener la mission.

En dernier lieu, des canons antipersonnel ennemis révélèrent leur présence au sud-est à 1 km, ouvrant un feu précis sur nos véhicules à roues Sdkfz-232 qui participaient au nettoyage du flanc nord-est jusqu'au flanc sud-est du territoire que nous attaquons (le groupe devait rejoindre l'infanterie qui avait fini de nettoyer la position ennemie au sud). Deux Sdkfz-232 furent gravement endommagés par des tirs précis d'obus HEAT. Ces petits obusiers de campagne de 76.2 sont bien précis et efficaces avec ces obus, malgré leur vélocité réduite. Dès qu'un véhicule est à l'arrêt, il est en danger.

Nous n'avons pas cherché à poursuivre davantage vers l'Est, car il faut bien s'arrêter, et la mission prévoyait de ne pas s'y aventurer, inutile d'essuyer des pertes inutiles, par pure réaction émotive aux dommages matériels subis.

Bilan des pertes : sur 740 personnels engagés, nous déplorons 20 morts et 30 blessés graves, soit 50 pertes. Et 2 véhicules d'infanterie à roues gravement endommagés, 3 canons (2 AT de 75 mm pak-40 et 1 polyvalent Zis-3 capturé à l'ennemi) légèrement endommagés.

Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé 450 personnels, nous comptons 70 cadavres, prenons en charge 35 blessés graves et faisons 125 prisonniers, soit un total de 230 pertes et un ratio de 4.5 en notre faveur. Et 6 canons AT de 45 mm détruits, dont un par un obus HE d'un de nos PzVI Tigre. Nous pensions au départ que des canons plus importants se trouvaient là, voire des obusiers de 76.2 ou plus encore, mais il s'agissait du fruit de notre exagération.

Batailles lancées à 0h J+2 : réflexions à 3h J+2

La dernière bataille était l'élément décisif pour la capture de Luganskiy, sauf contre-attaque sérieuse de l'ennemi, le saillant de Luganskiy tombera facilement, ce n'est qu'une question de temps. Si nous sommes pressés, nous pouvons le saisir en une seule grande offensive rapide en cette fin de nuit, mais cela expose au risque de tomber sur un os, autant assurer le coup par deux puissantes offensives plus limitées, entrecoupées par un délai durant lequel nous prenons le temps d'approcher nos soutiens (observateurs d'artillerie, canons, blindés), de faire des reconnaissances et ainsi de suite. Certes, l'ennemi peut mettre ce temps à profit, et nous aggravons notre retard, mais il vaut mieux assurer notre coup.

L'ennemi a établi une défense sérieuse sur Luganskiy, avec des troupes fraîches, il est évident que notre intension a été éventée depuis bien longtemps ! Peu m'importe de révéler mes plans sur Luganskiy, car j'ai ici une grande puissance de feu qui devrait pouvoir compenser toute résistance ennemie. Il est même préférable que l'ennemi y résiste avec sa plus grande force, que je broierai facilement. Il est possible que l'ennemi ait transféré ses meilleures unités au sud, laissant celles du nord avec un moindre renfort. Je serais peu optimiste si l'ennemi attaquait plutôt au nord, où mes propres troupes sont plus faibles. Du point de vue de l'ennemi, il devrait plutôt chercher à sonder Stepanovka et préserver ses troupes sud qui ne peuvent manifestement obtenir ni un succès territorial (au minimum en conservant ses territoires), ni un succès humain ou matériel (en obtenant un bon ratio de pertes). L'ennemi est resté dans sa stratégie de freinage, il espère simplement continuer à capitaliser sur son avance accumulée le premier jour et il lance tous ses espoirs dans cette seule stratégie. Il y a des chances que cela fonctionne, car je n'ai pas la capacité de rattraper significativement le temps perdu, puisque je n'ai pas suffisamment de troupes pour me lancer dans la capture d'autres objectifs importants, qui me permettraient de rattraper mon retard. Notamment en enfonçant le front nord-est. Toutefois, si nous nous dirigeons vers une égalité (aucun des deux camps ne sera très satisfait du résultat de la mission) à condition que je réussisse à rattraper mon retard bien sûr, et à conserver cet état de fait, l'ennemi pourrait m'empêcher d'atteindre ce but en me laissant prendre Luganskiy que je prendrai probablement inéluctablement, et en attaquant Stepanovka. Cela lui ferait économiser d'importants moyens qu'il perd dans des batailles qu'il ne peut pas gagner, au profit de batailles plus simples pour lui. Cette idée aurait dû se présenter à lui il y a déjà plusieurs heures, actuellement c'est un peu tard, car lâcher Luganskiy, redéployer tout son dispositif au nord, lancer ses attaques, cela lui prendra de nombreuses heures durant lesquelles il prendra à son tour du retard.

Peut-être a-t-il une autre surprise à nous réserver, soyons sur nos gardes.

Nous allons attaquer le saillant ouest de Luganskiy, et dans la matinée Luganskiy elle-même. Après quoi nous verrouillerons l'intégralité de la ligne de front en attendant la fin de notre mission, en résistant à toute contre-attaque ennemie, et/ou en contre-attaquant le plus possible nos pertes territoriales. C'est tout ce que le futur nous réserve comme suspens : il y a du potentiel pour nous ennuyer (offensive depuis le sud-ouest, offensive sur la ligne de front).

4h, J+2 : étude stratégique approfondie et ordres

Nous sécurisons nos arrières où des troupes isolées ennemies tentent de se regrouper, effectuons nos rotations d'unités, matériels et personnels, réorganisons notre logistique et notre chaîne de commandement, anticipons la défense de la cote 230, vérifions la défense de Stepanovka et le nord-est, approchons nos troupes du saillant de Luganskiy par l'ouest, planifions l'attaque de l'ouest du saillant de Luganskiy et vérifions la défense sud-ouest. Et veillons à ne pas laisser s'approcher du front les unités de notre voisin sud-ouest, qui perturberait le plan général.

D'après nos renseignements, l'ennemi réorganise entièrement sa défense à Luganskiy, au centre et à Stepanovka, il déploie des troupes fraîches. Peut-être contre-attaquera-t-il Stepanovka-sud dans la matinée ?

Ouest de Luganskiy : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : écraser l'adversaire au sud, puis si possible, ce qui devrait être le cas, prendre de l'avance en écrasant les unités défensives et les positions ennemies à Luganskiy en vue d'en préparer l'assaut dans la matinée, et revenir sur des positions avantageuses en attendant cette offensive.

4h, 18 °C, le vent se lève avec le soleil, on prévoit un temps nuageux.

Nous déployons 1 000 personnels dont 600 fantassins qui prennent des positions très agressives sur l'ensemble du flanc nord de l'ennemi. Quelques véhicules d'infanterie et chars orientés en antipersonnel (dont des T-34 capturés à l'ennemi) tenteront de progresser depuis l'ouest en cas d'absence d'équipements antichars en face. L'infanterie cherchera à rejoindre les blindés du nord vers le sud. D'autres véhicules viendront du village de Saur Mogila, ils attendent de l'autre côté de la crête pour l'instant, le signal comme quoi ils peuvent la franchir sans se faire atteindre par des matériels antichars, d'autres se situent déjà à proximité de l'infanterie sur la rive nord du petit cours d'eau du ravin Tyrlovataya, camouflés en zone boisée. Plus loin à 500 mètres de la ligne de front supposée, au nord et à l'ouest de celle-ci, se déploient des chars PzIII, PzIV, PzVI Tigre, des véhicules Marder, des canons antichars de 75 et de 76.2, des canons antipersonnel de 75, des obusiers de 155 capturés aux Français, des observateurs d'artillerie réglant leur tir sur l'ensemble du territoire ciblé y compris Luganskiy, et des équipes de mitrailleurs.

Ouest de Luganskiy : compte-rendu d'après-bataille

L'ennemi nous attaqua très rapidement sur tout le flanc nord, mais il ne put percer notre ligne continue qui se préparait à passer à l'assaut, nous le repoussâmes. L'ennemi chercha à proposer un statu quo, espérant clairement nous avoir impressionné par son initiative.

Il semblait n'y avoir aucun matériel lourd en face. Je fis pilonner aux mortiers de 80 une position où l'ennemi semblait se camoufler à 100 mètres de nos lignes, sur la rive sud du cours d'eau, en face du centre de notre dispositif.

A l'extrémité ouest de notre dispositif, nous lançâmes l'assaut sur 200 mètres de profondeur avec le soutien des blindés. Nous découvrîmes que l'ennemi s'était avancé dans le confluent sud du ravin Tyrlovataya, que nous ne défendions pas. Nous le prîmes d'assaut, rapprochant nos blindés. L'ennemi avait déployé des équipes de fusils antichars qui tentèrent d'atteindre nos véhicules, l'infanterie les harcela, les empêchant de viser sereinement.

Je fis lancer l'assaut par l'ouest avec les véhicules, bien au sud, pour reconnaître le terrain et tirer sur les positions ennemies simultanément depuis l'arrière. Les véhicules étaient susceptibles de tomber dans une embuscade, mais j'ai pris consciemment le risque pour accélérer l'assaut qui traînait en longueur à cet endroit.

Ensuite, j'ai augmenté la longueur de la ligne d'assaut, ce qui permit de révéler un réseau de tranchées à 250 mètres de nos positions entre les deux confluents. Je fis pilonner la position à l'artillerie. Avant de lancer l'assaut, je fis pilonner une autre position plus à l'ouest. A ce moment là, l'ennemi entreprit une retraite générale.

Bilan des pertes : sur plus de 1 000 personnels engagés, nous déplorons tout de même 20 morts et 40 blessés graves, essentiellement subis lors de l'assaut ennemi. Soit 60 pertes environ.

Côté ennemi, nous estimons qu'il avait déployé 400 personnels, nous comptons 90 cadavres, 40 blessés graves et faisons 185 prisonniers, soit environ 315 pertes et un ratio de 5 en notre faveur. Visiblement, le moral de l'ennemi était extrêmement bas, son assaut fut mal supporté par ses troupes et dès que nous avons augmenté la pression, la moitié de son personnel prit la fuite ou se rendit ! Cette sensation fut confirmée par les témoignages des prisonniers. C'est catastrophique pour l'ennemi, d'autant plus que sa défense de Luganskiy est ainsi extrêmement affaiblie, nous allons lancer l'assaut dans la foulée et il va devoir tenter de déployer des renforts en dernière minute : ce n'est jamais quelque chose de facile.

Batailles lancées à 4h J+2 : réflexions à 7h J+2

Tout se passe très bien, dernier assaut sur Luganskiy avant le passage intégral de la ligne de front centrale et de la ligne de front sud-ouest en mode défensif.

8h, J+2 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Nous sommes toujours en légère avance sur l'Allemagne, même si elle a pris la cote 224, un objectif de troisième rang, car nous possédons Stepanovka-sud, un objectif de deuxième rang. Sa possession de l'objectif de premier rang Luganskiy étant compensée par notre possession de Stepanovka.

Sa stratégie de blitzkrieg n'a pas fonctionné, toutefois, elle a pu former des saillants qui pourraient lui permettre d'être en meilleure position que nous pour la saisie de davantage d'objectifs que nous en fin de mission. Nous verrons ultérieurement si cela pourra lui faire compenser le retard accumulé sur nous.

Il nous faudra penser à l'opportunité de saisir toute la colonne 8 si cela permet de mieux pouvoir défendre Luganskiy. A voir selon l'état de nos forces en n'oubliant pas la défense sud-ouest.

Etude stratégique approfondie et ordres

Des groupes de fuyards parviennent à se réorganiser dans nos arrières... Ils vont mobiliser l'attention de nombreuses de nos troupes qui ne pourront pas tenir la ligne défensive et ils vont gravement perturber notre organisation arrière. Nous allons tenter de les écraser le plus rapidement possible.

Voici à quoi cela nous amène :

Nous prenons une masse pour écraser une mouche. L'ennemi peut s'échapper en nous voyant venir, nous tentons de l'en empêcher en utilisant les unités de logistique et les QG pour le ralentir le temps que nos groupes de combat interviennent. Evidemment, cela perturbe grandement notre logistique et notre chaîne de commandement, mais c'est dans un secteur calme qui se trouve en défense depuis un moment, les ennuis sont pour le moment très limités.

Si au moins notre voisin sud-ouest pouvait s'occuper du maintien de l'ordre dans nos arrières, il se rendrait utile...

Au sud nous lançons l'assaut final sur Luganskiy.

L'ennemi abandonne Luganskiy ! Ne nous laissant que quelques troupes de retardement en défense. L'ennemi semble redéployer ses troupes à un autre endroit du front, peut-être plus au nord, ou peut-être est-il en train de créer une ligne défensive plus à l'Est. Apparemment, il a enfin compris que Luganskiy allait inéluctablement tomber et que le ratio de pertes serait catastrophique pour lui. Mieux vaut tard que jamais.

Nous en profiterons pour rouvrir la route vers le sud.

Luganskiy : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : écraser l'ennemi et sécuriser l'objectif. Ensuite, étudier sur le plan tactique, la capacité de défense de Luganskiy. Ceci doit permettre au stratège de décider s'il doit pousser plus à l'Est pour défendre l'objectif, ou bien si l'objectif est plus facile à défendre sur l'objectif lui-même.

8h, 20 °C, il y a toujours du vent et des nuages, la météo prévoit une amélioration.

Notre infanterie se déploie sur sa lancée, de manière agressive le long du territoire ennemi dans le secteur de Luganskiy, profitant de la végétation pour se camoufler. A 500 mètres des lignes supposées de l'ennemi, ce sont nos blindés PzIII & PzIV, nos Marder et nos canons antichars de 75 et de 76.2 qui y prennent place, y compris plus au sud. Entre l'infanterie et les chars se déploient des équipes de supports antipersonnel divers.

Au sud, le terrain étant ouvert, nous ne faisons pas s'approcher agressivement des troupes, nous plaçons des véhicules d'infanterie et des blindés moins bien équipés en capacité antichar derrière un champ de maïs, qui interviendront si besoin et en cas d'absence d'équipements antichars en face.

De même dans le ravin de Tyrlovataya, nous y déployons discrètement des véhicules orientés en antipersonnel, ils interviendront si l'ennemi n'a aucun équipement antichar.

Nos deux observateurs d'artillerie se déploient dans la ligne de blindés à 500 mètres des lignes supposées de l'adversaire, au nord-ouest de l'objectif, de telle sorte de pouvoir pilonner Luganskiy. Nous avons à notre disposition deux batteries, une de six mortiers de 80 et une de quatre canons de 105 mm.

Au total, nous déployons plus de 800 personnels et nous attendons, en face, entre 100 et 300 fantassins avec éventuellement des véhicules d'infanterie, ou quelques blindés. Probablement seront-ils plutôt entre 100 et 200, car nous avons déjà rencontré l'unité qui nous fait face, qui a donc dû subir des pertes. Nous pensons que son rôle ici est purement de nous ralentir, peut-être va-t-elle se replier immédiatement.

Après une traditionnelle pause et observation, le temps d'inciter une contre-attaque ennemie et de la repousser, nous lancerons un assaut selon le plan que nous étudierons en temps réel.

Luganskiy : compte-rendu d'après-bataille

Nous avons commencé en nous approchant au maximum de l'ennemi, celui-ci ouvrit le feu depuis des positions retranchées. Nos observateurs d'artillerie réglèrent leur tir sur les positions découvertes, ce qui eut pour effet de faire fuir une partie des troupes ennemies. Ils furent engagés par nos canons antipersonnel, mortiers et mitrailleuses.

Puisque peu de troupes se situaient en face, j'envoyai 8 véhicules désignés comme "antipersonnel", attendant derrière leur champs de maïs au sud, reconnaître le terrain devant eux en cote 200, prendre possession du sud-est, prendre la route en se dirigeant en direction du nord, dans l'arrière de l'ennemi.

Simultanément, 5 autres véhicules devaient se rendre au nord du carrefour, c'est-à-dire entre les marques des unités "1./116 tbn" et "1/13 MBde" sur la carte. Ils se prépareraient à attaquer le réseau de tranchées ennemies autour de Luganskiy (tranchées que nous avions nous-mêmes creusées antérieurement me semble-t-il).

Simultanément, j'envoyai un groupe de véhicules depuis le ravin Tyrlovataya se rapprocher de l'ouest de Luganskiy pour mettre la pression sur l'ennemi retranché.

Nous continuions à pilonner l'ennemi à l'artillerie, au mortier et à diverses artilleries de campagne, puis l'ennemi prit la fuite quand il comprit qu'il allait se faire encercler. Nous n'avions même pas encore lancé l'assaut avec l'infanterie.

Le bilan des pertes et assez exceptionnel, même s'il est arrivé, une fois, dans ma longue carrière de simulation tactique, d'avoir fait mieux. 2 de nos personnels ont été gravement blessés, nous ne déplorons aucun mort. Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé 100 personnels, nous comptons 30 cadavres, prenons en charge 10 blessés graves et faisons 40 prisonniers. Soit 80 pertes et un ratio de 40 en notre faveur !!!

La seule bataille où il m'est arrivé d'obtenir mieux a été un ratio "infini", lorsqu'une colonne ennemie fut décimée lors d'une bataille "non officielle", entre Stepanovka-sud-est et Fedorovka, par des canons situés à 1 km de distance en flanc de colline au sud : l'ennemi se replia en subissant des pertes massives sans pouvoir répliquer.


Sur la question de la capacité tactique qu'offre Luganskiy pour la défense

  • La colline au sud est moyennement favorable à la défense, la vue est dégagée mais limitée à 500 mètres en raison de la topographie. Cela peut être un point favorable pour surprendre l'ennemi.
  • La colline au nord est moyennement favorable à la défense, de nombreux bosquets peuvent par endroits masquer la vue, la topographie limite également la portée de vue, toutefois la défense est possible.
  • Le village au centre est en flanc de forêt :

En tant qu'Allemands, les distances d'engagements optimales devant être de plus de 500 mètres, il n'est pas possible, raisonnablement, d'empêcher l'ennemi d'y pénétrer. Du point de vue des Soviétiques, la situation est au contraire très favorable à l'attaque, les blindés et l'infanterie peuvent s'approcher de l'objectif, raccourcir au maximum les distances d'engagement, réduisant à néant les avantages techniques des équipements allemands, contraignant à un engagement au corps à corps, dans lequel les Soviétiques sont nettement favorisés par le déséquilibre numérique en leur faveur.

Il serait possible de partir sur une défense active : laisser l'ennemi prendre la forêt et le village, positionner de l'infanterie le long de la route au sud du village dont le rôle sera de faire subir de l'attrition à l'ennemi en donnant des renseignements sur sa présence et sa composition pour l'engager depuis des positions plus éloignées en flanc de colline, contrôler le flanc le plus éloigné des plus grandes clairières avec des armes antichars et/ou antipersonnel, dans la même intention. Ensuite, pilonner l'ennemi à l'artillerie, et contre-attaquer avec le gros des troupes qui serait resté sur les positions actuelles. Il y a un risque d'avoir une efficacité réduite par rapport à une vraie défense statique et préparée, puisque nous devrons nous exposer autant que l'ennemi. De plus, l'initiative sera laissée à l'ennemi : on le laisse prendre position dans la forêt, dans des tranchées préexistantes, où il peut planifier des embuscades et ensuite nous serons placés dans un rôle compliqué.

L'option d'établir des positions défensives dans la forêt, comme expliqué plus tôt, est excellente pour les Soviétiques, qui ne peuvent pas obtenir un avantage en terrain ouvert. En tant qu'Allemands, nous subirions une grande attrition dans le combat au corps à corps, et nous supprimerions l'avantage du blindage de nos blindés et de la plus grande efficacité de nos canons : seul l'ennemi serait alors avantagé.

Pousser de 1 km vers l'Est offrirait un avantage défensif limité, puisque la forêt et des champs se prolongent sur 500 - 750 mètres. Nous obtiendrions un délai supplémentaire pour faire face à une puissante offensive ennemie, dont nous pourrions entamer une partie de la force avant son arrivée sur Luganskiy, et nous limiterions les angles morts sur les accès à l'objectif, sans les supprimer entièrement.

Le choix de défendre plus à l'Est est donc "assez intéressant" si les possibilités stratégiques offrent la possibilité de mener une offensive sur 3 km de largeur et 1 km de profondeur, sachant que nous contrôlons déjà la cote 194 au sud, et que l'ennemi est encore très faible sur ces "3 kilomètres carrés".

Cote 221 : analyse tactique préalable

8h39, 25 °C, il n'y a plus de vent, la météo est excellente.

Nous déployons des StugIII à 500 mètres des lignes supposées des éléments ennemis qui auraient été identifiés, à l'Est et à l'ouest. A leurs côtés se déploient des véhicules antipersonnel chenillés ou à roues. Deux groupes de 70 fantassins environ se déploient dans un champ de maïs au sud-ouest (correspondant à la marque de l'unité 5./3 TR sur la carte) et dans la forêt au nord-est. Ils auront surtout pour rôle de défendre ou de bloquer l'ennemi. L'assaut sera mené si possible avec les véhicules d'infanterie en priorité. La défense ou l'attaque antichar, si des chars sortent de nulle part (cachés dans la forêt par exemple), sera fournie par les StugIII et quelques PzIV.

L'unité 5./3 TR possède des PzIV, ainsi que quelques T-34 capturés et d'un PzIV à canon court. Ce dernier, ainsi que les T-34, serviront en antipersonnel. Le problème de cette unité étant qu'elle a pris la route venant du nord-est, elle est donc surprise très près du territoire supposé de l'ennemi. Les chars seront donc potentiellement engagés à courte distance, annulant la supériorité de leur blindage et de leur système de tir par rapport aux Soviétiques...

Des observateurs d'artillerie ont pris position à l'Est et à l'ouest, ils couvrent à peu près tout le territoire supposé occupé par l'adversaire.

Au total, nous disposons de 400 personnels.

Cote 221 : compte-rendu d'après-bataille

Ne distinguant pas l'ennemi, nous avons envoyé deux groupes d'une quinzaine de fantassins chacun en reconnaissance. Après avoir parcouru le territoire en long et en large, ils ne trouvèrent aucune trace ennemie. Pour m'assurer que nous n'étions pas passés à côté de quelque chose, j'envoyai les véhicules d'infanterie et leur détachement d'infanterie fouiller l'ensemble du secteur, ainsi que les tranchées.

Finalement, au carrefour entre deux chemins et la route principale traversant du nord au sud-est, un de nos soldats signala une présence de trois officiers ennemis qui étaient manifestement là pour attaquer des véhicules isolés qui circulaient dans nos arrières. J'envoyai 3 véhicules d'infanterie et un groupe de 70 fantassins. Nous les avons capturés, toutefois nous n'avons trouvé que 2 officiers. Il n'y a aucune trace du troisième. Nous sommes pourtant sûrs et certains qu'il y avait bien 3 hommes au carrefour.

Batailles lancées à 8h J+2 : réflexions à 11h J+2

3 hommes en ont mobilisé 400 dans les arrières. Bravo à eux...

L'effondrement du front ennemi au sud est très clairement visible. L'ennemi se retire dans les profondeurs, peut-être pour construire une ligne défensive au sud de Fedorovka. Nous devrions pouvoir pousser vers l'Est pour prendre de meilleures positions défensives pour Luganskiy.

12h, J+2 : étude stratégique approfondie et ordres

Nous allons pousser au sud afin d'obtenir de meilleures positions défensives pour Luganskiy, et cela permettra de continuer à mettre une pression à l'ennemi qui pourra être incité à ne pas déployer trop de troupes au nord-est : nous craignons que l'ennemi nous attaque sur Stepanovka-sud, il y déploie de nombreuses troupes fraîches en face.

Nous avons l'immense "joie" de découvrir que le commandant du 294 ID s'est permis de forcer notre ligne de front en déployant ses troupes en cote 230 où il ordonne un assaut, dégageant une de nos unités en direction des arrières. Il a été signifié à cette unité que la sienne serait "mieux disposée à accomplir la mission" et que "quoi qu'il en soit, il me serait hiérarchiquement supérieur", ce qui pourtant s'oppose à toutes les règles et à tous les usages dans la gestion de combats. On fait des découvertes tous les jours... De ce fait, nous avions planifié de repousser l'ennemi de 1 km en profondeur vers l'Est, sur 3 km de largeur, d'ici le milieu d'après-midi. Le désordre causé par cette initiative unilatérale inadmissible va probablement nous retarder jusqu'au soir et cela risque de menacer l'intégrité de notre ligne de front sur l'objectif stratégique de la cote 230. En cas de déstabilisation du front, je me dégage dès à présent de toute responsabilité. Je prends le temps de rédiger un rapport à charge pour le GQG dénonçant le sabotage inadmissible de la ligne de front par le commandant du 294 ID, qui agit de manière unilatérale et sans la moindre concertation, dans le contexte d'un fin équilibre dans le rapport de force, réserves incluses, pour le secteur de Stepanovka, pour lequel la cote 230 est la charnière, en plus d'être un terrain favorable à la défense, permettant une défense avec moins de troupes que l'on peut redéployer à d'autres endroits ; et dans le contexte d'une large offensive en cours au sud, d'ouest en Est en ayant les flancs dégagés, et non du nord vers le sud en ayant les flancs exposés. Nous avons en effet longuement planifié cette attaque de Luganskiy d'ouest en Est pour dégager nos flancs et nos arrières, et le 294 ID vient saboter toute la planification en favorisant l'ennemi.

On s'étonne que parfois, des guerres fratricides sont menées : si l'on considère les unités du 294 ID comme ennemies, nous n'aurions pourtant qu'une meilleure efficacité globale. Avec ses deux unités d'infanterie, par rapport à la cinquantaine sous mon commandement, et sans connaître la situation sur le terrain, il sème la zizanie dans nos arrières, mais aussi dans nos premières lignes ! Par pure ambition personnelle.

J'ordonne à mes troupes de ne pas obéir au 294 ID et d'ignorer ses unités. J'ordonne que la cote 230 soit défendue en priorité. Si la I/513 du 294 ID veut éviter les tirs de réglage, voire davantage, de notre artillerie, elle peut se placer sous nos ordres et cesser de faire bande à part.

Faire également attention à II/513 qui se faufile dans nos arrières, et que nous considérerons de la même manière.

Cote 195 : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : écraser intégralement l'ennemi en cote 195, ramollir l'ennemi en cote 204.

12h, 28 °C, un peu de vent, des nuages semblent revenir.

450 fantassins se déploient entre Luganskiy et Garany, dans la forêt, pour défendre l'objectif au corps à corps. Ils attaqueront la forêt à l'Est si besoin.

Au nord, quelques blindés PzIII et T-34 capturés prennent place pour apporter une défense antichar en cas d'attaque surprise par cet endroit. Cela n'opposera pas une grande résistance, nous aviserons s'il y a un besoin plus significatif. En quelque sorte, si l'ennemi attaque par le nord, nous attaquerons de l'autre côté et nous le rattraperons en le coupant de ses arrières. Quelques fantassins soutiennent les blindés. Un véhicule d'infanterie modérément endommagé a été tracté jusque là pour apporter un soutien antipersonnel.

Au sud de Luganskiy, sur toute la colline, des canons antichars de 75 pak-40 et de 76.2 pak-36 se déploient avec des mitrailleuses MG-34, MG-42, des obusiers de campagne de 75 et de 105 : ils apporteront un soutien antichar et antipersonnel massif sur Luganskiy en cas d'attaque par la route en lisière de forêt.

Le dispositif offensif est déployé au sud. Nous déployons quelques PzIV, Marder et PzIII, à 500 mètres de la ligne supposée de l'ennemi dans le secteur de la cote 195. Ils auront pour tâche de supprimer les équipements lourds. Plus au sud et au sud-ouest, des dizaines de véhicules d'infanterie se tiennent à couvert, et attendent le feu vert pour attaquer le territoire en passant par la route via la marque correspondant à l'unité 1./116 tbn sur la carte. L'infanterie attendant en forêt pourra fournir une attaque sur un axe ouest-Est.

Des observateurs d'artillerie préparent leurs tirs, depuis des positions au nord, au centre et au sud.

Nous disposons d'environ 850 personnels au total.

Cote 195 : compte-rendu d'après-bataille

Comme ce que nous craignions, l'ennemi a rapidement tenté de nous attaquer à travers la forêt, également en accompagnant son attaque d'un très léger bombardement d'artillerie à l'incendiaire, qui causa des pertes très limitées, heureusement, possiblement en raison d'une pénurie de munitions chez l'ennemi. L'offensive fut repoussée grâce à un rapport de force très nettement supérieur de notre côté, et non par une supériorité de notre tactique.

Egalement, à peine nos positions atteintes sur la colline au sud de Luganskiy, des chars furent détectés sur la colline d'en face. Un long échange de tirs commença entre nos canons et 4 chars ennemis, ainsi que quelques canons ennemis placés en forêt. Nous perdîmes plusieurs canons et artilleries de campagne. En face, les blindés avaient la peau dure. Il y eut tellement de tirs de notre part que les explosions provoquaient une fumée telle que l'ennemi s'est retrouvé caché dans un immense nuage de poussières de plusieurs centaines de mètres de côté, pendant plusieurs minutes. Un char dû être immobilisé car il ne bougeait pas. Puis, plus tard, alors que les chars tentaient de descendre pour accompagner leur infanterie, deux ont dû être détruits ou abandonnés car ils restaient immobiles dans le champ de tournesol. Restaient le blindé supposément immobilisé à mi hauteur et un autre qui s'était replié sur la cote 205.

Nos blindés au sud-est ne pouvaient pas intervenir, la crête empêchant d'avoir une vue sur les blindés. Seul celui s'étant replié en cote 205 est devenu visible à 1 200 mètres, toutefois il était impossible de le percer, nos obus, même ceux des Marder, ne lui faisaient rien. Une demi-heure s'était écoulée depuis le début de l'échange de tirs. Nous décidâmes d'attaquer avec les blindés la cote 205. A ce moment là, nous avons considéré que le char ennemi qui s'y trouvait était hors de combat. Nous avons regroupé 8 blindés : 2 Marder, 2 PzIII à canon court, 1 PzIII et 3 PzIV, et nous nous sommes dirigés vers la crête, espérant pouvoir engager les blindés ennemis à plus de 500 mètres de distance. C'est en arrivant à 250 mètres de la cote 205 que le char considéré hors de combat commença à faire bouger sa tourelle... Il reçut une pluie d'obus, le transformant en un gigantesque incendie : au moins, cette fois, nous pouvions être sûrs qu'il ne représenterait plus une menace.

Les problèmes commencèrent. Malheureusement, nous ne pouvions pas atteindre le blindé immobilisé à mi-hauteur à 500 mètres, et éventuellement d'autres que nous avions perdus de vue, sans passer la crête, sans nous rapprocher à 100 mètres, sans tomber dans des tranchées ennemies occupées par des soldats et sans nous exposer complètement à l'ensemble de la cuvette formée par Luganskiy, sa forêt avec ses canons antichars et ses collines sur lesquelles n'importe quoi pouvait être retranché.

Cependant, il n'y avait aucune autre option. Passer à travers les champs de maïs et de tournesol en flanc de colline était pire : les champs pouvaient cacher des tranchées, propices aux embuscades, la visibilité depuis ces champs est réduite, mais l'ennemi peut nous atteindre lui, sans grande difficulté. Passer par la forêt revient à la même difficulté. Attaquer avec les blindés positionnés au nord ne changerait absolument rien, car ils s'exposeraient sur l'autre versant de la cuvette, tout simplement.

Alors nous avons attaqué en nous avançant jusqu'à la cote 205, à l'ouest de la cote 202, passant la crête depuis là, au milieu des tranchées ennemies, en nous attendant à subir des pertes. Cela permettait de passer au large des champs de maïs et de tournesol qui pouvaient masquer une embuscade d'infanterie. C'est la guerre après tout, on ne fait pas d'omelettes sans casser d'œufs. Nos Marder furent attaqués par l'infanterie, à tel point que j'ai ordonné leur repli avant même qu'ils atteignent la crête. L'un d'eux a pu se replier, l'autre, en faisant demi-tour, a perdu la plupart de son équipage, fauché par des tirs d'armes légères par l'arrière. Les chars ont pu attaquer de flanc le KV immobilisé dans sa tranchée en flanc de colline. Il n'a pas eu le temps de nous apercevoir et de réagir, toutefois nos chars furent la cible de canons antichars présents en forêt à 500 mètres. Les PzIII et PzIV ont pu résister aux obus, probablement de petit diamètre (du 45 mm) et nos équipages et leurs chefs ont également pu résister à la tentation de s'enfuir... J'ai ordonné le repli quand nous n'avions manifestement plus aucun intérêt à rester là. Et ce fut l'erreur. Mon ordre de repli désorganisé nous fit perdre 2 PzIV, peut-être incendiés par de l'infanterie ennemie, ou peut-être plus probablement, atteints de l'arrière peu blindé, par les canons AT ennemis depuis la forêt ! Evidemment... La pression psychologique a induit une urgence : demi-tour et partons à toute vitesse. Un repli bien organisé aurait consisté à se retirer en marche arrière sur quelques dizaines de mètres, jusqu'à se dégager de la vue des canons ennemis. A moins que nos chars aient été éliminés par l'infanterie. Nous allons étudier les carcasses plus tard.

Ce verrou ayant été retiré, j'ordonnai l'assaut, par l'infanterie, de la forêt occupée par l'ennemi, en particulier des positions des canons antichars. Je fis rapprocher les véhicules d'infanterie sur la hauteur pour bloquer toute initiative ennemie en cote 205 : des soldats courraient après nos blindés qui reculaient, et après nos équipages des deux PzIV qui fuyaient ! L'ennemi était très arrogant.

La forêt prise, j'ordonnai à l'infanterie de nettoyer les champs et les tranchées sur le flanc de colline. Après quoi, j'envoyai mes véhicules d'infanterie à l'assaut de la partie nord de la colline, dont la vue était entièrement dégagée. L'ennemi finit par prendre la fuite, nous n'avons pas insisté au nord-est, revenant en cotes 195 et 205.

L'analyse des carcasses du PzIV en feu, et de l'autre gravement endommagé, montre qu'ils ont chacun reçu un obus de 45 dans l'arrière. Si les choses avaient été faites sans précipitation, correctement planifiées, les deux chars auraient pu se désengager en toute sécurité, en reculant de quelques dizaines de mètres avant de pivoter ! On me taxera de perfectionnisme. Faire la guerre sans subir de pertes est une utopie, mais au fur et à mesure, mes résultats montrent qu'en tentant de s'en rapprocher, on améliore significativement le ratio de pertes.

Un Marder a perdu un membre d'équipage, les rafales d'armes légères ont également endommagé quelques éléments. L'autre Marder a pu s'échapper, il ne reste plus que le conducteur, les autres ayant été fauchés par des tirs venus de l'arrière. Le conducteur a trop tardivement pensé à reculer, limitant l'exposition aux tirs, puis il s'est désorienté dans les champs, c'est un miracle qu'il ait pu extraire son véhicule du terrain hostile. Le véhicule est très gravement endommagé.

La plupart des canons de 75, 76.2 et de 105 ont été modérément endommagés par les KV et les canons AT de 45 mm dans l'échange de tirs.

L'analyse des carcasses des KV montra que les tirs à 1 200 - 1 400 mètres ont été peu nombreux à toucher leur cible.

Bilan des pertes : les combats furent difficiles, nous déplorons 40 tués et 35 blessés graves, soit environ 75 pertes sur plus de 850 personnels engagés. Côté ennemi nous estimons qu'il avait engagé 250 personnels seulement, nous comptons 55 cadavres, 30 blessés graves et nous faisons 70 prisonniers, soit 155 pertes environ, et un ratio de 2 en notre faveur.

Quant au matériel, nous perdons 2 PzIV, 1 Marder, 2 obusiers de 105, 3 canons de 75 Pak-40, 1 canon de 76.2 Zis-3 capturé à l'ennemi. Ne restent plus que 2 canons de 76.2 Pak-36 et un 75 Pak-40 intacts, et un 75 Pak-40 légèrement endommagé. Soit 1 blindé détruit, 2 blindés et 4 canons gravement endommagés. Côté ennemi, nous comptons 4 KV et 2 canons AT de 45 mm détruits. Ce ratio de pertes rappelle que les succès faciles ne doivent pas faire oublier que les choses peuvent se compliquer.

On se rend compte que la position était solidement défendue, le terrain étant propice à la défense, le ratio de pertes le confirme, bien que l'ennemi était resté faible, heureusement. Nous serons alors mieux placés pour défendre Luganskiy, car dorénavant, ce sera à l'ennemi de venir se casser les dents sur cette cuvette, où nous l'attendrons sur les hauteurs et dans le creux, étant camouflés en forêt. Nous devrons déployer du matériel antichar, le notre étant quantitativement plus faible, ceci ayant été aggravé par nos pertes matérielles importantes.

Cote 218 : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : défendre la cote 230 en priorité, laisser I/513, du 294 ID, faire ce qu'elle veut, la laisser subir un maximum de pertes, qu'elle serve d'éclaireur : laisser entendre à leur officier que nous l'appuierons, puisque 294 ID nous considère affaibli, ce qui est vrai, il sera plausible que nous ne puissions pas attaquer. Si l'opportunité se présente, saisir la cote 218, n'attaquer qu'en ayant la certitude de ne pas perdre la cote 230, et qu'après qu'I/513 ait subi la plus forte attrition possible, de telle sorte qu'elle devienne rapidement incapable de déstabiliser nos lignes ultérieurement, comme nous l'avons fait avec les unités de 6 SS les jours passés au nord-est, qui sont devenues bien disciplinées depuis. Compte-tenu de la gravité de la situation, nous serons plus agressifs. Sous couvert d'aider I/513, nous n'hésiterons pas à pilonner à l'artillerie par accident ses effectifs s'ils s'approchent de positions ennemies. Il va de soi que rien de tout cela ne sera consigné tel quel dans les journaux de bataille. Notre immobilisme s'expliquera par la peur de perdre la cote 230, quant aux erreurs de tirs, la faute à pas de chance et au manque de coordination.

13h, nuageux, 28 °C, un vent modéré.

Nos troupes sont déjà en place et retranchées depuis bien longtemps maintenant à cet endroit. Il est peu utile de détailler notre dispositif, inchangé, en cote 230.

Au sud-ouest en revanche, c'est à cet endroit que nous déployons nos troupes qui iront saisir la cote 218 après qu'I/513 sera parti en reconnaissance et, de manière non officielle, après un préparatif d'artillerie supplémentaire, un peu particulier, destiné à nous protéger d'une infection auto-immune. L'avantage est que peu de personnes doivent être mises dans la combine : un ou deux observateurs d'artillerie, qui ont l'avantage de faire partie de mon QG, et personne ne pourra facilement comprendre quoi que ce soit dans la bataille, y compris dans les bombardements ennemis.

Un groupe d'une cinquantaine de fantassins se déploie dans la zone boisée en remontant les cours d'eau, un autre se déploie en ligne aux côtés de blindés à 500 mètres des lignes supposées de l'adversaire. Loin dans les arrières sont camouflés des véhicules d'infanterie et des blindés à canon court, qui mèneront si possible l'assaut final, avec une partie, venant du centre, des défenseurs de la cote 230.

Les observateurs d'artillerie se déploient aux côtés de canons antipersonnel sur la hauteur où se trouve la marque de l'unité 4./2 TR sur la carte.

L'attaque se déroulera en deux temps, nous laisserons d'abord I/513 partir en reconnaissance au sud, puis nous prendrons le temps de faire travailler notre artillerie, avant de mener notre assaut. Tout en défendant la cote 230.

Cote 218 : compte-rendu d'après-bataille

Le compte-rendu sera rapide. On ne s'étalera pas sur la partie dans laquelle nous ne sommes pas fiers de notre travail, ayant supprimé environ 60 des 200 personnels d'I/513, ce qui ne le dissuadera même pas de poursuivre son unilatéralisme.

L'ennemi avait avancé au sud 4 canons automoteurs de 152 mm SU-152. Ceux-ci ont pu toucher et gravement endommager un de nos PzIV placé au centre. Les 4 blindés ennemis ont été éliminés par nos PzIV, placés au centre et au sud-est, au cours d'un échange de feu qui le plongea parfois dans un immense nuage de poussière et de fumée, tellement les tirs furent intenses. Un des SU-152, dans une position protégée, fut éliminé par un obus incendiaire d'un PzIV tiré de face. Les circonstances ont fait que le moteur a pris feu. Les 3 autres furent éliminés par des tirs perforants depuis notre groupe au sud-ouest. Tous les tirs ont eu lieu à une distance de l'ordre de 1 200 mètres.

Pour le reste, nous n'avons pas participé à la bataille, tout s'est joué entre I/513, l'infanterie ennemie, et 4 de nos batteries d'artillerie de 100, 105 et 150, qui ont passé 20 bonnes minutes à pilonner une concentration de troupes dont on ne précisera pas l'appartenance. Il faut savoir être une pourriture lorsque cela est nécessaire. C'est loin d'être la première fois, bien que, l'âge aidant, la sagesse fait que ce soit devenu très rare : il est préférable de ne pas gaspiller de munitions et d'utiliser à son compte ceux dont le comportement est mauvais. Toutefois, ici, le comportement de 294 ID est dangereux et contre-productif, je le considère comme ennemi.

Après quoi, l'ennemi se replia face aux assauts d'I/513.

Batailles lancées à 12h J+2 : réflexions à 15h J+2

Des éléments avancés d'I/513 ont poursuivi vers l'Est, saisissant la cote 214, un objectif désigné par le GQG. Ce qui nous place, et me place en particulier, dans une situation difficile pour justifier notre position face à 294 ID et notre comportement vis-à-vis d'I/513. 294 ID peut être fier, avec une unité, face à mes 50 unités, il a sans aucune difficulté, en s'imposant en première ligne, bousculant nos propres unités, saisi un objectif, et Dieu sait que 90 % de ses pertes n'ont pas été causées par l'ennemi.

On peut même deviner la suite : 294 ID cherchera probablement à percer jusqu'au secteur de Marinovka, et je ne pourrai pas contester, ne pouvant opposer aucun argument solide face aux excellents résultats de 294 ID. Je devrai le soutenir, en me rendant à l'évidence que la faiblesse de l'ennemi ne justifie pas ma stratégie et justifie celle de 294 ID. C'était risqué de sa part, mais cela lui a donné raison.

La suite consiste à prendre comme prévu le saillant au nord-est de Luganskiy, éventuellement d'occuper l'objectif de la cote 214, et de prendre le saillant au nord, ce qui soulagera la pression sur Stepanovka-sud.

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