Simulation, bataille de Pleso, 14 novembre 1941 à 1h

Simulation, bataille de Pleso, 14 novembre 1941 à 1h

Actualités mondiales & françaises


(Reconstitution historique)

Suite du 13 novembre 1941


Batailles lancées à 22h J0 : réflexions à 1h J+1

A la réflexion stratégique qui a été dite précédemment lors du bilan tactique, ajoutons l'espoir que l’approvisionnement de nos troupes à Pleso se fasse rapidement et en quantité suffisante pour maintenir la défense.

Sur le flanc ouest, nos maigres effectifs poursuivront les opérations de retardement. L’objectif est de repousser au maximum le moment où nous devrons replier les troupes de Pleso vers Kostrino.

Si l'ennemi s'était montré plus agressif, il aurait facilement pu saisir Pleso avec son énorme rapport de force, en prime il aurait écrasé la plupart de nos troupes et pouvait rouler sur Kostrino d'ici le début de la matinée ! Heureusement pour nous, il pense que nous sommes beaucoup plus solides que les apparences, notamment grâce au ratio de pertes important que nous lui infligeons, à notre avantage.

Cependant, il sera impossible de réitérer ce succès sans un ravitaillement conséquent en munitions. Faute de quoi, poursuivre la défense ne sera pas envisageable.

2h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

Nous avons reçu un ravitaillement partiel à Pleso, mais aucun obus de 105 mm n’a été livré. L’une de nos unités de mortiers est également en pénurie d’obus. Pour compenser, nous effectuons une rotation : la seconde paire de canons de 105 mm prendra la place des mortiers de 80 mm en manque de munitions.

En réserve, nous ne disposons désormais que de 3 canons antichars de 50 mm et de 2 mitrailleuses MG-34. Ceux-ci seront déployés pour contrer d'éventuels blindés ou pour remplacer les canons de 105 mm lorsque ceux-ci auront épuisé leurs munitions ou lorsqu'ils auront été mis hors de combat.

À l’ouest, nos 4 unités ne constituent en réalité qu’un groupe sous-équipé, disposant de peu de munitions et de matériel lourd. Elles servent plus pour ralentir l’ennemi que pour véritablement défendre.

Nos renseignements indiquent que l'ennemi reçoit deux fois plus de renforts que ce que nous lui infligeons comme pertes, autant dire qu'il est impossible de rivaliser.

L'ennemi déploie des renforts et semble préparer des assauts coordonnés sur tous les côtés de Pleso. Nos forces étant insuffisantes pour protéger efficacement le flanc Est. La consigne demeure : tenir Pleso et se replier vers Kostrino seulement en cas de menace de destruction totale.

Pleso (sud-ouest) : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : défendre exclusivement Pleso en anticipant une seconde attaque depuis l'Est (donc minimiser l'utilisation des équipements lourds contre les unités ennemies venant du sud-ouest), essayer de tenir le sud-ouest et l'ouest de Pleso entre la Volojba, la méandre de la Syas et la route à l'ouest si nous avons l'effectif suffisant, sinon concentrer la défense sur Pleso en anticipant un repli sur Kostrino.

À 2 heures du matin, sous un ciel clair et une température glaciale de -7 °C, notre force, inférieure à 300 hommes, prend position à Pleso. Nous tenons la rive nord de la Volojba, protégeant une portion de la route menant à Kostrino et défendant la maison de bûcherons. Le contrôle de la cote 56.6 à l'est est laissée à l’ennemi. Nos canons de 105 sont en position : deux camouflés au nord pour de futures batailles et deux autres au sud du village en cas de coup dur. Des canons de 75 couvrent le flanc ouest, ils sont exposés aux tirs ennemis. Faute d’artillerie supplémentaire, nous ne pouvons illuminer les abords de nos lignes pour détecter d’éventuels mouvements ennemis.

Pleso (sud-ouest) : compte-rendu d'après-bataille

L’ennemi a lancé un assaut massif à l'est de la cote 56.6 et au sud-est de la maison de bûcherons. Nos défenseurs, déjà clairsemés, subissent de lourdes pertes. Le flanc ouest a dû être renforcé par des unités redéployées depuis des secteurs plus calmes. Au sud, près de la maison des bûcherons, les brèches se multiplient, faute de renforts suffisants, malgré un appui à distance depuis l’autre rive de la Volojba. Nous nous retrouvons à court de munitions, les combats dégénèrent en corps à corps dans les tranchées.

Nous étions prêts à replier nos troupes sur Pleso, dans l’attente d’une nouvelle offensive ennemie ou d’un enfoncement de nos lignes. Par chance, l’ennemi, affaibli lui aussi, se retire sans exploiter les brèches qu'il a ouvertes. Mais notre situation est critique : la ligne de défense sud-ouest de la méandre de la Syas n'existe plus. Il ne nous reste plus que le minimum pour une dernière défense de Pleso avant un repli inévitable vers Kostrino.

Bilan des pertes : sur les 300 hommes engagés, nous comptons 20 tués et 20 blessés graves, soit un total de 40 pertes. De son côté, l’ennemi, ayant déployé près de 600 hommes, a subi environ 135 pertes, dont 65 tués, 15 blessés graves et 55 que nous avons capturés, un ratio de pertes de plus de 3, favorable, mais insuffisant pour inverser le rapport de forces.

Batailles lancées à 2h J+1 : réflexions à 5h J+1

L’ennemi semble épargner nos lignes orientales, contredisant nos renseignements initiaux.

Nos capacités de combat étant réduites à l’extrême, il ne nous reste que de quoi mener qu'une ultime bataille de survie. Nous devrions nous replier, préserver les deux meilleures unités en les faisant passer à l'arrière où elles pourront préparer une dernière défense. Les unités fantômes, laissées devant, devraient occuper l'ennemi pour ralentir sa progression.

6h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Les Allemands avaient maintenu une ligne défensive restreinte à Pleso et la route stratégique menant vers Novo-Andreevo. Cela illustre bien que nos manœuvres n'ont eu aucun impact réel sur le contrôle territorial, mais au prix de l'intégralité de notre force de combat, contrairement aux pertes limitées subies par l’Allemagne. Du côté soviétique, nous avons probablement infligé davantage de pertes qu'historiquement, mais le rapport de force reste tellement écrasant en faveur des Soviétiques que cette victoire reste vaine. Le GQG n’a pas prévu les ressources nécessaires pour cette bataille ; il aurait fallu au minimum deux à trois fois plus d’unités et un meilleur approvisionnement en équipements. Les conditions météo, avec verglas et neige, ont encore accentué les défis logistiques.

Etude stratégique approfondie et ordres

La décision est prise : nos troupes entament leur repli.

Nos unités sont désormais fantômes : les troupes principales ont été retirées en réserve, laissant à peine une dizaine d’hommes dans chacune des trois unités au sud. Leur rôle ? Faire illusion, ralentir l’ennemi. Cinquante autres hommes remontent vers Kostrino, tandis que les réserves principales, sous la garde du QG au nord-ouest, sont préservées pour éviter capture et anéantissement. L’ennemi pourrait reprendre tout le secteur si la météo, le relief, et surtout l’incertitude sur nos effectifs ne le freinaient pas. Aux premières heures, nous déciderons de réengager les réserves pour un ultime combat ou de les replier sur Novo-Andreevo. Inutile de sacrifier nos hommes pour un front perdu.

L’ennemi s’engouffre au nord de Pleso, constatant avec précision notre repli :

Nous n'avons que 48 hommes, la consigne est le retrait immédiat sous le couvert de l'épais brouillard providentiel, il fait -2 °C.

Réflexions à 9h J+1

Nous perdons contact avec l'unité au sud-ouest de Pleso. À notre surprise, l’ennemi semble lui-même débordé par sa propre avancée ! Il n’a pas pressé l’attaque à l'ouest et prend du temps pour sécuriser Pleso, nous laissant préparer la défense de Kostrino. L’ennemi, peu nombreux et affairé à se retrancher, se trouve tout de même déjà aux abords du village.

Le GQG prend acte de notre retraite.

10h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

"Coup de théâtre", notre unité en retrait au sud-ouest de Pleso reprend contact : elle s’est repliée sur Pleso ! L’ennemi, loin d’avoir pénétré le village, tentait simplement de l’encercler. Notre stratagème prend effet. L’ordre est donné à la 7./28 de maintenir une présence fictive à Pleso, occupant ainsi l’ennemi et gagnant le temps nécessaire pour organiser une éventuelle défense à Kostrino.

Les réserves sont redistribuées au sein des unités, consolidant nos maigres forces autour de Kostrino. Les lignes logistiques raccourcies nous permettent enfin de réapprovisionner les troupes. La réalité est cruelle : les trois unités autour de Kostrino ne forment en vérité qu’une seule unité véritablement opérationnelle. Les unités « fantômes » au sud poursuivent leur mission d’illusion. Si l’ennemi tente un encerclement de Pleso, nos dix hommes sur place risquent fort d’être capturés. Cependant, l’ennemi semble mal informé de nos déplacements ; croyant Pleso toujours défendu, il risque d’y engager des forces importantes, nous laissant le champ libre sur Kostrino. Nous comptons sur le temps qu’il mettra à se retrancher dans Pleso pour consolider notre position.

L’ennemi lance une offensive majeure sur Pleso et l’ouest :

Un repli s’impose, mais cela fragilise gravement notre flanc sud à Kostrino, où nos effectifs sont désespérément insuffisants. Avant l’après-midi, il est envisageable que l’ennemi relâche la pression à l’ouest, nous permettant ainsi de regagner du terrain au sud de Kostrino. J’ordonne le retrait immédiat de toutes les positions périphériques, sauf si le tacticien voit une opportunité pour tenir le sud de Kostrino à moins de 100 défenseurs contre 600.

Sud de Kostrino : analyse tactique préalable

J’enfile la casquette du tacticien. Les trois unités au sud n’ont plus de munitions et ne peuvent participer à la défense. La responsabilité incombe entièrement au II/28, qui ne compte que 53 hommes et une mitrailleuse MG-34 endommagée. Une batterie d’artillerie nous soutient, mais dans ces conditions, toute tentative de résistance serait vaine. Le retrait est inévitable.

Le temps est nuageux et venteux, avec une température de -1 °C.

Réflexions à 13h J+1

La situation paraît critique, mais nous espérons rétablir le contact avec les unités au sud de Kostrino, et même reprendre le contrôle de quelques points aux abords du village. L’ennemi s’empare de Pleso, c’est désormais certain. Nous misons sur le temps qu’il consacrera à s’y retrancher, nous offrant un répit précieux pour organiser la défense de Kostrino.

14h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Les forces allemandes tiennent encore Pleso, et les Soviétiques n’ont ni percé ni réussi à contourner cette position, malgré leur supériorité numérique écrasante. C'est impressionnant : en cherchant à les repousser dès le départ, nous avons perdu Pleso et une grande partie de nos effectifs. La leçon est claire : nous aurions dû tenir une position défensive là où nos équipements lourds auraient pu jouer pleinement leur rôle. Un tel choix aurait amélioré encore davantage les pertes ennemies et peut-être dissuadé les Soviétiques de poursuivre leurs assauts.

Etude stratégique approfondie et ordres

Comme espéré, nous avons réussi à reprendre les abords de Kostrino, nos unités fantômes s'y sont repliées. Nous avons redéployé toutes les troupes en réserve, nos canons antichars de 50 mm ainsi que nos pièces d’artillerie de 105 mm, distribué les munitions. Chaque élément à notre disposition est maintenant en position. Avec un total de 350 personnels — soit deux petites unités en réalité — nous sommes prêts pour une défense contre une attaque d’intensité faible à moyenne. La topographie et la présence de la Syas devraient aussi handicaper l’offensive ennemie.

Pour l’instant, l’ennemi se contente de tenir Pleso sans s’avancer davantage.

Réflexions à 17h J+1

Ma mission prend officiellement fin à cette heure, marquant la fin de mon commandement.

Bataille de Pleso, 13 - 14 novembre 1941, bilan général

Cela faisait longtemps que je n'avais pas vécu une défaite d’une telle ampleur. Refaire cette mission en jouant une défense comme celle de l’Allemagne pourrait s’avérer instructif. Il serait aussi intéressant de la tenter côté soviétique, car il est possible pour les forces soviétiques de contrôler la carte entière. Le fait qu’ils n’aient pas capturé Pleso avant 17h le 14 novembre 1941 démontre une forte retenue.

Mon choix d'une attaque initiale pour tenir l’ennemi éloigné des objectifs a fait que le ratio de pertes, bien que favorable, n’a pas suffi face à la supériorité écrasante des Soviétiques. Nos équipements lourds n’ont pas été exploités pleinement, et cela nous a coûté Pleso.

Pour autant, l'idée n'est pas à contester, de nombreux exemples passés ont montré sa pertinence, abandonner ce principe pour le futur serait une grave erreur.

Révélons le côté ennemi et la situation finale :

L’ennemi est lui-même très affaibli. Disposant de 700 personnels répartis sur la carte, il ne compte que deux fois plus d’hommes que nous. Avec une meilleure gestion initiale, Pleso aurait pu être conservé. La décision d’attaquer au début a scellé le résultat final.

Il reste à l’ennemi d'assez bonnes réserves en mitrailleuses et canons, peu utiles pour une attaque mais suffisamment efficaces pour consolider et défendre des positions, et pour harceler un ennemi proche.

Quant à nos forces, elles sont épuisées ; il n’y a plus de réserves.

Je ne recommande pas cette bataille pour les débutants, elle est à réserver aux experts.

Voyons les chiffres.

Nous pensons avoir tué 835 personnels soviétiques, l'ennemi déclare environ 275 tués, 190 blessés graves, 200 disparus/capturés, soit 665 pertes environ, ainsi que 275 blessés légers.

L'ennemi pense avoir tué 400 de nos personnels. Nous déclarons 100 tués, 100 blessés graves, 30 disparus/capturés, soit 230 pertes environ, ainsi que 285 blessés légers.

Il serait intéressant de reprendre mes propres estimations, déclarées tout au long de la bataille, pour comparer. Les pertes sont toujours une notion très subjective. Le contrôle du terrain est beaucoup plus objectif.

Nous prenons le côté soviétique pour la suite de cette campagne, nous reprendrons comme prévu le côté allemand pour la troisième et dernière partie.

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