Simulation, bataille de Pleso, 13 novembre 1941

Simulation, bataille de Pleso, 13 novembre 1941

Actualités mondiales & françaises


(Reconstitution historique)


Ordres de mission

Situation de départ

Réflexions de départ

Nous nous proposons de partir à 170 km à l'Est de Léningrad, anciennement Saint Pétersbourg et temporairement Petrograd, capitale de la province d'Ingermanland, puis de Saint Pétersbourg, de Petrograd et finalement de Léningrad. Egalement ancienne capitale russe. Plus précisément dans le district de Tikhvin, à une dizaine de kilomètres au sud, au milieu des forêts, dans des villages exploitant le bois, en s'appuyant sur les rivières Kamenka, Volojba et Syas, sur les villages de Novo-Andreevo, Meleginskaya Gorka (fusion récente du village de Gorka et du domaine agricole et forestier Martekhovo Melegizha), Kostrino, Pleso, Gorodishche.

Ce secteur marque l'apogée des conquêtes allemandes dans la Seconde Guerre Mondiale, nous intervenons ici dans les derniers jours avant un premier repli qui s'étala sur plusieurs années.

La particularité de cette bataille, en ce qui nous concerne, est qu'elle sera découpée en trois parties, 13-14 novembre, 15-16 novembre, 18-19 novembre, cette dernière marque la bascule du début du repli définitif allemand. Alternativement, nous ferons deux batailles dans le camp allemand et une bataille dans le camp soviétique. Nous commençons donc du côté allemand le 13 novembre. Le 15, nous passerons du côté soviétique. Le 18, nous reprendrons l'Allemagne dans une bataille qui est censée avoir été perdue, se soldant par un repli.

On peut donc s'attendre à une série de batailles extrêmement difficiles qui s'achèveront par une défaite.

Le terrain est verglacé.

On nous demande en ce 13 novembre de conserver au moins la moitié de nos troupes et de conserver au moins la moitié des objectifs désignés par notre GQG : défendre la ligne Kostrino-Pleso.

Côté ennemi, on sait qu'il n'a absolument aucune contrainte en contrôle territorial, il est uniquement préoccupé par ne pas perdre plus de la moitié de ses troupes, et s'il peut saisir, même temporairement, un de nos objectifs, il en fera un bon usage propagandiste.

Il s'agit d'une défense allemande, la grande offensive à Léningrad étant ici en bout de course, et d'une contre-attaque soviétique. Préférant mener les attaques, je devrais plutôt mener trois attaques soviétiques, cependant exceptionnellement, je ferai autrement, cela devrait demeurer intéressant. La dernière bataille allemande des 18-19 novembre devrait être une défense très difficile : on ne devrait pas s'y ennuyer. De plus, la zone de bataille sera deux fois plus grande, ce ne sera pas répétitif. Prendre le côté gagnant, soviétique, serait peut-être trop facile. La première bataille allemande des 13-14 présente un intérêt limité et sera une défense puisqu'il n'y a rien à attaquer. La bataille intermédiaire des 15-16 se fera côté soviétique, cela permettre de casser la monotonie et de tenter une attaque.

Du côté du ravitaillement, nous avons tout ce qu'il nous faut. Le nombre de troupes est en revanche très faible et il n'y a quasiment aucune réserve. Autant dire que nous ne sommes taillés que pour une défense... et pour une défense pas musclée, un simple acte de présence.

Etude initiale approfondie et premiers ordres (stratégie)

Les trois objectifs allemands sont Kostrino, Pleso, Gorodishche, dont Pleso possède un coefficient 3 et les autres 1 (soit un total de 5). Nous possédons les deux premiers, soit 4 points sur 5. L'intérêt de capturer Gorodishche est extrêmement faible. Il est plus excentré par rapport à nos positions, en rive sud de la Volojba et de la Syas. Si nous n'avons pas l'intention d'aller plus loin, il n'y a aucun intérêt à prendre Gorodishche, mieux vaut défendre en rive nord en se servant des rivières comme obstacles naturels, nous y ferons subir une forte attrition à l'ennemi, et éventuellement, plus tard, nous l'attaquerons s'il est fortement affaibli par rapport à nous.

Nos troupes sont extrêmement peu nombreuses, nous ne ferons pas grand chose avec, il n'est donc pas question de mener une attaque. Une idée serait alors d'aller au contact de l'ennemi pour le tenir éloigné de nos objectifs le plus longtemps possible, histoire de gagner du temps en cas de repli. Nous allons passer en rive sud et utiliserons les rivières en positions défensives le plus tard possible, pendant ce temps, cela permettra à nos unités éloignées, à nos QG, notre logistique, de rejoindre nos positions, et d'y établir des positions défensives. Nous allons nous diriger vers Gorodishche pour y retarder l'ennemi. Nous ne passerons à l'attaque que si le rapport de force est clairement en notre faveur, en gros s'il n'y a rien en face.

Ces deux paragraphes d'apparence contradictoire montrent l'évolution et le développement de la réflexion avec l'ajout de quelques compléments dans le plan stratégique. Nous n'avons aucun intérêt à ce que l'ennemi arrive immédiatement sur nos objectifs.

Nous devrons veiller à ce que l'ennemi ne puisse pas non plus passer par les flancs, lorsque nous nous replierons en rive nord de la Syas et de la Volojba, nous tâcherons d'étendre un peu notre dispositif.

La consigne est donc de ne pas résister à l'ennemi, sans pour autant fuir trop vite, on cherche à gagner du temps. De petites contre-attaques pourront même être menées de notre part pour repousser l'ennemi, par exemple s'il crée un saillant dans nos lignes, il sera pertinent, si possible, de le lui faire payer.

Nos troupes s'avancent, nous n'équipons pas nos unités d'équipements lourds ni de soutien d'artillerie, car ce sera encombrant pour se replier, il y a un risque de perdre le matériel, et l'artillerie est inappropriée lors d'un mouvement offensif et sera très importante pour la partie défensive de notre opération.

A Gorodishche, puisque nous y sommes un peu excentrés, je tolère l'attribution de mortiers en soutien. La reconnaissance ne montre pas une présence ennemie forte, qui laisse supposer une bataille immédiate. L'ennemi semble être plus nombreux au centre, on s'attend surtout à une attaque concentrée sur notre centre. Nous nous replierons assez vite sans chercher à résister, inutile d'y attribuer d'équipements lourds. A l'ouest, cela pourrait demeurer relativement calme, on peut admettre un équipement de soutien léger. Le reste sera nécessaire en défense ou pour appuyer les contre-attaques. A pleso, nous y attribuons une batterie d'artillerie de 105.

L'ennemi nous attaque en force plutôt par l'ouest. Il ne nous sera malheureusement pas possible de nous replier, car nous abandonnerions l'ensemble de nos objectifs. Néanmoins, nous ne pouvons pas non plus résister jusqu'à la destruction totale de nos troupes, car nous n'aurions plus rien pour la suite. Donc, résister, se replier en cas de situation désespérée, si le ratio de pertes est clairement en notre défaveur.

Nos 4 unités ne représentent en réalité qu'une à deux unités en terme d'effectifs, avec très peu d'équipements lourds. 7./28 est conçue pour se replier immédiatement, les autres sont encore en train de se déplacer sur les routes...

Premières batailles, analyses tactiques à 10h

Cote 56.6 : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : résister, ne pas aller jusqu'à une destruction certaine, se replier en cas de fortes difficultés si le ratio de pertes est clairement en notre défaveur.

On m'affecte un secrétaire, chargé d’écrire certains de mes rapports. Voilà qui devrait ravir les lecteurs, avides de clarté et de détails précis, tout en me libérant de précieuses heures que je pourrai consacrer à des affaires plus urgentes. Mes responsabilités s’en trouveront allégées ; il ne me restera plus qu’à parcourir ses lignes, jetant un œil rapide sur ces pages qui, désormais, prendront forme sans que je m'y attarde longuement.

Nous ne sommes pas rassurés, nous avons très peu de personnels, très peu d'équipements lourds, nous n'avons pas encore de défenses préparées, nous ne sommes même pas encore sur place, et l'ennemi vient, sûr de lui, à notre rencontre. Nous nous attendons à être écrasés. On cherche à se rassurer en disant que le GQG en sait plus que nous et nous a alloué les moyens nécessaires à cette mission.


10h, 0 °C, un brouillard qui devrait se dissiper rapidement.

Nous disposons de près de 300 personnels, toutefois il s'agit essentiellement de servants des pièces de soutien. 7./28 se replie immédiatement en rive nord de la Syas gelée en répartissant ses troupes le plus possible pour couvrir le nord-est. Les autres unités sont encore en train d'arriver et vont se déployer au nord et au nord-ouest, qui ne sont pas protégés par la barrière naturelle de la Syas, et qui représentent une forte inquiétude : il serait nécessaire d'y déployer une plus forte densité de troupes par rapport aux endroits naturellement protégés, néanmoins nous n'avons pas l'effectif nécessaire ! Nous aviserons selon les événements.

Nous avons à notre disposition un bon nombre de mitrailleuses MG-34, 4 obusiers de 105 aux abords de la route nord et que nous tentons d'approcher de nos futures premières lignes, et 2 batteries d'artillerie : une constituée de 4 obusiers de 105 dont les observateurs préparent leur tir en rive sud, et une formée de 2 mortiers de 80 dont les observateurs préparent leurs tirs près de la Syas à l'ouest.

Si l'ennemi passe la Syas plus au sud, où il se trouve en toute tranquillité, et qu'il nous contourne par l'ouest, ignorant nos positions au nord et nord-est, nous serons contraints de nous replier en désordre pour éviter d'être coupés de nos arrières !

Cote 56.6 : compte-rendu d'après-bataille

La bataille fut d'une intensité redoutable, telle qu'on en voit souvent sur le front de Léningrad. Nos forces, encore en mouvement, se heurtèrent à l'ennemi alors qu'elles tentaient d'atteindre les positions désignées. De son côté, l'adversaire, tout aussi pressé, cherchait à s'emparer de la rive nord de la Syas avant que nous ne puissions la sécuriser. Nous avons, un court instant, obtenu l'avantage, mais l'ennemi, déterminé, tenta de franchir la rivière à plusieurs endroits. Nous fûmes contraints de réorganiser nos maigres effectifs, de combler les brèches et de déplacer nos hommes là où la pression était la plus forte. Le front vacillait, les positions changeaient sans cesse, mais nous avons tenu bon.

À l'est, les forces adverses tentèrent de progresser vers Pleso, mais harcelées depuis la rive opposée de la Syas, elles ne purent s'approcher de la Volojba. Je me résolus à dépêcher un simple détachement de sept hommes, qui suffit à garder Pleso et à surveiller l'éventuelle progression ennemie, mais le secteur demeura calme.

A l'ouest, l'ennemi nous harcela longuement, sondant notre présence avec des éclaireurs. Il a pu discrètement tenté de nous jouer un mauvais tour en accumulant des troupes, puis une fois concentrées, il les envoya à l'assaut de notre petit dispositif. Pas de chance pour lui, pour repousser ses éclaireurs, nous avions allégé nos défenses à l'Est pour faire glisser des troupes d'Est en ouest, en les renforçant avec nos deux véhicules d'infanterie Sdkfz et leur détachement. Lorsqu'il lança son assaut sous nos tirs, nous avons encore déplacé quelques personnels.

Malgré les assauts répétés, l'ennemi ne parvint pas à nous repousser. Sa lenteur, causée par la pression constante de nos tirs, nous offrit suffisamment de répit pour réagir et redistribuer nos hommes efficacement. Ainsi, nous avons réussi à conserver la majorité de nos positions, un résultat honorable compte tenu des circonstances.

Nous avons identifié la présence d'au moins un canon ennemi, mais ses tirs, imprécis en raison du terrain boisé, ne nous ont causé aucun dommages. Face à ce résultat, l'ennemi accepta un statu quo. Cela nous permettra de renforcer nos défenses, de ravitailler nos troupes et de préparer un meilleur déploiement de nos équipements, sachant que les canons à tir tendu seront difficilement utilisables dans cette zone forestière.

Bilan des pertes : sur les 300 hommes engagés, nous comptons 15 morts, 15 blessés graves et 5 disparus, soit un total d'environ 35 pertes. Côté ennemi, nous estimons qu'environ 450 personnels ont été déployés, avec des pertes estimées à 45 tués, 35 blessés graves et 20 prisonniers, pour un total d’environ 100. Ce qui nous donne un ratio de près de 3 en notre faveur.

D'après nos renseignements, le canon repéré fait partie d'une batterie de deux canons de 76,2 mm. Egalement, deux observateurs d'artillerie de 76.2 ont été neutralisés après s'être trop approchés de nos positions.

Batailles lancées à 10h J0 : réflexions à 13h J0

Bien que la situation générale semble momentanément sous contrôle, l’évaluation des lignes de défense révèle plusieurs vulnérabilités. La ligne de front est morcelée et le restera en raison du manque d'effectifs disponibles pour établir une couverture continue. Cette discontinuité dans nos défenses présente un risque accru, notamment si l'ennemi inflige des pertes, même modérées, à nos forces. Ces pertes aggraveraient immédiatement la situation sur plusieurs secteurs clés.

La principale zone de préoccupation demeure l'aile ouest, où aucun obstacle naturel ne vient appuyer notre défense. Un renforcement en effectifs est nécessaire.

À l’est, la position de Gorodishche est particulièrement fragile, pouvant facilement être encerclée en cas d’attaque ennemie entre Pleso et Gorodishche. La position est indéfendable dans un contexte où les ressources sont trop faibles.

En l'absence de renforts suffisants, il serait tactiquement prudent d'abandonner la position de Gorodishche pour garantir la continuité des opérations défensives et éviter un encerclement imminent. Il conviendrait de procéder à un repli ordonné vers la rive nord de la Volojba. Cela permettrait d'utiliser la rivière comme barrière naturelle pour renforcer la défense et de redéployer nos troupes de manière plus efficace.

14h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Les Allemands, prudents, n’ont pas cherché à s’aventurer aussi loin que nous. Ils ont préféré profiter de cette retenue pour fortifier, plus sereinement, des positions défensives réduites, notamment autour de Pleso et dans leurs lignes arrière. Ce choix me semble pourtant risqué. En repliant ainsi leurs forces, ils risquent de faciliter l’accès de l’ennemi aux objectifs et aux voies logistiques vitales. La position de Pleso, en particulier, semble vulnérable à des attaques de flanc et pourrait très vite se retrouver encerclée, coupée de ses arrières.

Etude stratégique approfondie et ordres

Suite à la négociation du cessez-le-feu, une période de calme relatif a été observée sur le terrain d'opération. Profitant de cette accalmie et du repli des unités avancées ennemies, nous avons procédé à la reprise progressive des positions sur la rive sud :

Nous avons divers scénarios :

  • La continuité de notre stratégie met en péril l'aile ouest, un accès critique à nos arrières. Cette option est donc inacceptable.
  • Le transfert des unités II/28 et 2./18 AR vers l'ouest, avec 9./28 remplaçant II/28 et 2./18 AT prenant la place de 2./18 AR, permettrait de maintenir la stratégie de ralentissement en cours. Toutefois, cette manœuvre expose à la perte de Pleso en cas d'offensive ennemie significative. Reprendre Pleso avec nos effectifs réduits s'avérerait trop complexe, représentant un risque irraisonnable.
  • Le repli de 7./28 sur la rive nord de la Syas à Pleso pourrait permettre d'abandonner le saillant dangereux, mais entraînerait également la perte d'une vaste zone face à l'adversaire, fragilisant notre position à Gorodishche. Bien que cette option soit envisageable, elle reste risquée, surtout avec les très faibles effectifs envoyés à l'ouest.
  • Il est envisagé une réduction progressive de l'aire d'opération pour ralentir l'ennemi tout en maintenant nos forces solides. Il est impératif d'éviter les espaces entre nos unités et de prévenir l'isolement de nos troupes plus vulnérables.
    Le plan consiste à abandonner Gorodishche, avec l'unité 8./28 se déplaçant au sud de Pleso, en rive sud de la Syas, et la 7./28 se positionnant au nord-ouest sur la même rive. Les autres unités défendront l’ouest de Pleso sur l’autre rive de la Syas. L'Est de Pleso restera sans défense, tout comme Gorodishche ; néanmoins, cette manœuvre nous donnera le temps de renforcer Pleso une fois que l'ennemi aura pris possession de Gorodishche.
    Une attention constante devra être portée sur Pleso en raison de sa vulnérabilité actuelle. Il est également recommandé de déployer des équipements plus lourds pour défendre les nouvelles positions, que nous devons tenter de conserver.

Voici à quoi cela ressemble :

Nos trois unités les plus à l'ouest en représentent la moitié d'une seule !

Nous sommes profondément pessimistes quant à la suite des événements.

Nous déployons quelques équipements plus lourds, néanmoins nous remisons les obusiers de 105 et canons de 50, Ils ne sont efficaces que dans la défense de terrains dégagés comme ceux de Pleso ou de Kostrino. Les utiliser maintenant, en terrain boisé, serait un gaspillage inutile.

L'ennemi renforce ses attaques à l'ouest, amasse des troupes supplémentaires et prépare une offensive sur le centre et l'est, où nous n'avons plus de forces à opposer. La situation est extrêmement critique, la défense semble de plus en plus compromise, surtout à long terme.

Cote 56.6 : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : résister, ne pas aller jusqu'à la destruction complète, sauf en cas de ratio de pertes très en notre faveur, car cela signifierait la défaite immédiate.

14h00 - Température : -1 °C - Prévision météorologique : neige imminente.

Le déploiement actuel compte un effectif de plus de 350 hommes, accompagné d'un soutien d’artillerie comprenant des canons antichars de 37 mm, des pièces antipersonnel de 75 mm, des mortiers et des mitrailleuses MG-34. Le déploiement précipité engendre des désordres, notamment à l'ouest, où la batterie II/28 avance avec ses canons de 37 mm en tête, nécessitant un réajustement pour que l'infanterie reprenne l'avant-garde et assure leur couverture.

Sur le flanc est, les forces s'efforceront de tenir la rive sud de la rivière Syas. Si la pression ennemie devient trop intense, un retrait vers la rive nord est envisagé.

Les observateurs d’artillerie ne sont pas prêts à ajuster leurs tirs, à l’exception d’une batterie de 105 mm qui a pu cibler une zone spécifique sur la rive ouest de la Syas.

En raison de ces circonstances, la défense n'est pas préparée. Cependant, les estimations actuelles suggèrent que la puissance offensive de l’ennemi devrait rester limitée.

Cote 56.6 : compte-rendu d'après-bataille

L'ennemi a mené une offensive violente, concentrée principalement sur notre flanc Est, en rive sud de la Syas, ainsi qu'au centre, à l'ouest de la rivière. En raison de la précipitation et de l'absence de préparations, notre ligne de défense était discontinue, ce qui a permis à l'ennemi de s’infiltrer entre nos positions.

Sur le flanc Est, l'ennemi a tenté un contournement discret en suivant le creux de la rivière gelée pour pénétrer nos lignes arrière. Il a réussi temporairement à percer avant que notre infanterie n’atteigne ses positions. Une fois dans nos arrières, ce groupe s'est retrouvé pris au piège. Devant lui se trouvaient nos 8 canons antichars de 37 mm et quelques forces en soutien. Derrière lui se trouvait notre unité qu’il avait contournée, et sur son flanc gauche, nos troupes postées en rive opposée. Pour éviter de voir notre unité prise entre deux feux, nous avons redéployé des effectifs afin d'attaquer le flanc droit de ce groupe ennemi. Ce dernier a été éliminé. Peu après, un autre groupe a lancé une attaque plus au sud, mais nous avons pu renforcer nos positions et repousser cet assaut, soutenus par nos mitrailleuses MG-34 depuis le flanc ouest de la Syas.

Plus à l’ouest, l'ennemi a également tenté une infiltration. Nos unités, qui protégeaient nos canons de 37 mm, ont été repositionnées pour intercepter l’infanterie ennemie. Cependant, l'ennemi n'insista pas à cet endroit, la situation s’est stabilisée.

Le long de la rive ouest de la Syas, l'ennemi a livré un assaut intense, mais nous avions suffisamment de forces en défense. De plus, notre seul réglage d'artillerie s'est avéré décisif, visant précisément ce secteur. Nos 4 canons de 105 mm ont été bien utiles, bloquant l’avancée ennemie. Il tentait de rapprocher à cet endroit des canons, probablement de 45 mm. L'échange de feu fut long et intense, mais nous avons tenu.

Une nouvelle tentative d'infiltration à l’extrême-est a exigé que nous repositionnions nos 8 canons de 37 mm situés au nord-est pour une utilisation en mode antipersonnel. Bien que nous ayons envisagé de replier notre infanterie menacée par un encerclement à l'Est, nous avons décidé de maintenir la position car une voie de repli à travers la rivière gelée était encore possible. Puis l’ennemi a accepté de négocier un cessez-le-feu avec un retour aux positions d’origine.

Le temps est resté clément, et le cessez-le-feu a été négocié avant que la neige ne tombe.

Bilan des pertes : parmi les 366 hommes engagés, nous avons perdu 15 tués, 5 blessés graves et 15 disparus ou faits prisonniers, totalisant environ 35 pertes. Du côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé environ 275 hommes et qu'il a perdu 10 tués, 40 blessés graves, et nous faisons 30 prisonniers, pour un total de 80 pertes, soit un ratio favorable de plus de 2 en notre faveur.

Nous avons perdu quelques mortiers à cause de la proximité des combats. Le terrain boisé complique l’utilisation des armes à longue portée, et les équipements même peu lourds sont difficiles à redéployer dans l’urgence des attaques surprises. Nous aurions dû retarder leur déploiement.

Le combat a été si difficile, avec de nombreux redéploiements pour combler des brèches, que nous avions l’impression que l’ennemi était plus nombreux. Or, ses forces étaient bien conformes à nos prévisions. Cette situation renforce notre inquiétude pour l'avenir. Si l'ennemi se renforce, nous ne pourrons pas tenir à moins de nous replier sur des positions plus dégagées, où nos canons seraient plus efficaces.

Cote 61 : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : tenter de résister le plus au nord possible, ne pas aller jusqu'à la destruction complète, sauf en cas de ratio de pertes très en notre faveur, car cela signifierait la défaite immédiate.


Du point de vue stratégique, une alternative significative aurait pu se dessiner. L'actuelle défense loin des objectifs aurait été une option viable si le GQG nous avait ordonné de tenir chaque position le plus longtemps possible. Cependant, dans le cas présent, seul le résultat final a de l'importance. Mais il est vrai que perdre ces positions rendrait leur reconquête ardue, défendre sur les objectifs expose à leur perte, qui reste dissuasive. Toutefois, il aurait été plus efficace de défendre sur les objectifs, car le terrain y offre une meilleure visibilité, permettant ainsi un emploi optimal de nos armes lourdes à tir tendu.


14h30, -1 °C, conditions météorologiques : neige légère, vent faible.

Effectif disponible : Environ 200 personnels.

Nos unités sont actuellement en phase de redéploiement. L'unité 7./28 a reçu l'ordre de défendre la cote 51, située au nord de la Syas. Ces modifications d'ordres entraînent une désorganisation notable dans nos rangs. Les observateurs de la seule batterie disponible sont déjà positionnés à Pleso et ne pourront pas assurer les réglages de tir nécessaires pour soutenir la défense de la cote 51.

L'unité 8./28 ne dispose pas du temps nécessaire pour franchir la rivière et se positionner sur la rive nord, ce qui limite notre capacité à exploiter les avantages défensifs offerts par cette zone. Les canons antipersonnel de 75 mm de cette unité, qui auraient été d'une grande utilité pour la défense de la cote 51, devront être déployés sur la rive sud, à l'est de la Syas. Cette position ne permet pas de bénéficier de la rivière comme obstacle naturel, rendant la défense plus vulnérable aux attaques terrestres. À partir de cette position, les canons de 75 mm pourront offrir un soutien limité aux unités situées le long des rives de la Syas, plus au sud.

L'installation de mortiers sur la cote 51 demeure possible pour renforcer la défense de cette position. L'infanterie non impliquée dans la défense directe des canons antipersonnel sera déployée de manière à protéger l'accès à la Syas et à assurer la couverture de la cote 51.

La situation reste tendue en raison du manque de temps pour repositionner nos unités de manière optimale et du soutien limité disponible pour la défense de la cote 51.

Cote 61 : compte-rendu d'après-bataille

L'ennemi a rapidement lancé une offensive à grande échelle, ciblant principalement une maison de bûcherons située à l'est de notre position, ainsi que la localité de Gorodishche. Pendant cette période, nos forces ont procédé à un redéploiement dans leurs nouvelles positions avec une certaine tranquillité. L'ennemi a mené plusieurs missions de reconnaissance, visant à capturer les zones que nous avions déjà abandonnées.

La pression ennemie s'est intensifiée progressivement, avec des forces de plus en plus nombreuses envoyées pour harceler nos troupes. Cependant, l'ennemi n'a pas mené d'assaut frontal significatif, se contentant de prendre possession des territoires que nous avions volontairement cédés au cours de notre repli tactique.

Un cessez-le-feu a finalement été négocié, officialisant la perte de la majeure partie de nos territoires situés au sud de la Syas.

Bilan des pertes :

De notre côté, sur un effectif total d'environ 200 personnels, nous déplorons 10 morts et 5 blessés graves, soit un total d'environ 15 pertes.

Côté ennemi, selon nos estimations, il avait engagé environ 450 personnels. Nous avons confirmé la neutralisation de 5 ennemis et estimons que 20 ont été gravement blessés, portant leurs pertes à environ 25 hommes, avec un ratio de pertes en notre faveur supérieur à 1,5.

Bien que l'ennemi ait réussi à s'emparer de vastes portions de territoire au sud de la Syas, l’absence d’attaque frontale et l’accord d’un cessez-le-feu ont permis de minimiser nos pertes.

Batailles lancées à 14h J0 : réflexions à 17h J0

La gravité de la situation ne peut plus être dissimulée. Le nombre limité de troupes disponibles ne permet pas de défendre efficacement nos positions actuelles, encore moins l'est de Pleso. Nous sommes contraints de poursuivre des batailles retardatrices et d’abandonner la mission : les moyens alloués par le GQG sont nettement insuffisants, l'ennemi dispose d'une supériorité numérique d’au moins deux contre un. Même en concentrant nos forces dans les villages, au risque d'y être assiégés, il serait impossible de tenir au-delà de quelques heures. Nous serions écrasés en quelques heures seulement. Or, notre mission officielle ne s'achève que demain après-midi. Par conséquent, nous organiserons un repli contrôlé vers le nord-ouest, sauf si une opportunité tactique se présente.

18h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres

Les patrouilles de reconnaissance ont réussi à reprendre brièvement un peu de terrain, ce qui devrait ralentir la progression de l’ennemi, mais cela reste temporaire :

Nous n'avons plus de réserves disponibles, mis à part deux canons de 105 mm inadaptés aux conditions actuelles. Les rotations sont donc impossibles malgré l’état préoccupant de nos forces. L’unité 8./28 est celle qui se trouve encore en meilleure forme.

Les ordres sont clairs : tout faire pour ralentir l'avancée de l'ennemi. Quant à la mission initiale confiée par le GQG, elle est désormais hors de portée : les objectifs sont indéfendables. Mon seul but est désormais de limiter au maximum les pertes.

L'ennemi nous attaque plus à l'ouest :

Cote 56.6 : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : tenter de tenir la Syas, notamment au sud de Pleso. Ne pas aller jusqu'à la destruction complète : en cas de ratio de pertes défavorable, se replier.

18h00, température : -3 °C, beau temps avec un ciel couvert prévu, ce qui obscurcira la nuit et favorisera l'offensive ennemie.

Nous disposons d'un effectif total de 300 personnels répartis de façon espacée sur un axe ouest-est. Là où cela est possible, nos troupes utilisent la Syas comme obstacle naturel défensif. L'ensemble de nos 11 canons antichars de 37 mm sera mobilisé pour un soutien antipersonnel en raison de la pénurie de troupes et de munitions, rendant toute unité essentielle à la défense.

Cette bataille représente probablement la dernière que nous pourrons mener dans cette configuration. Si l'ennemi concentre son attaque en un point unique, notre capacité à contenir ou à repousser une percée sera sévèrement compromise.

Un appui d’artillerie est en place au centre du dispositif.

Cote 56.6 : compte-rendu d'après-bataille

La bataille a pris fin avant même que la nuit ne tombe.

L'ennemi a massé une importante force de combat sur notre flanc est, au sud de Pleso, lançant un assaut sur une maison de bûcherons au sud-ouest du village, à la position de l’unité 7./28 sur notre carte précédente, en rive sud de la Volojba. Notre ligne de défense, trop fine, n’a pas résisté sous le choc.

Pendant ce temps, l'ennemi maintenait une pression continue sur les autres segments du front. À l'ouest, il a subi des pertes, étant contraint de traverser des centaines de mètres de terrain découvert pour nous atteindre ; nos mitrailleuses ont efficacement repoussé ses tentatives d’approche.

Au début, nous avons décidé de ne pas intervenir face à cet assaut massif à l’est, car envoyer des renforts là-bas aurait affaibli nos défenses ailleurs, ce qui n’était pas envisageable. Cette approche nous permettait aussi de jauger les intentions de l’ennemi. Mais l'ennemi a identifié cette faiblesse et a décidé de l'exploiter en contournant nos positions, commençant alors à attaquer notre ligne défensive par le sud, le nord et l’est.

Face à l’ampleur de la situation et en l'absence de futurs renforts et d'un ravitaillement limité en munitions, nous étions à un point de rupture. Résister au maximum pour infliger des pertes ou se retirer pour préserver nos forces ? La décision rationnelle s’imposait : j’ai ordonné l'abandon du flanc ouest pour tenter de bloquer l’ennemi dans nos arrières près de la maison de bûcherons, puis de reprendre une position défensive à l'ouest de Pleso, en rive sud de la Volojba. Un retrait vers Kostrino sera à prévoir pour préserver nos forces et abandonner ce secteur.

Une centaine de troupes, des canons déplacés à la force humaine, tout ce que nous possédions, furent regroupés à l’ouest de la maison de bûcherons. Cela nous a pris une bonne heure de concentrer notre futur groupe de combat fait d'unités hétéroclites. Pendant ce temps, notre artillerie pilonnait les positions ennemies, y compris là où notre ligne avait été percée.

Le contre-assaut fut lancé avec succès. L’ennemi n’avait laissé que peu de troupes en défense, facilitant notre avancée. Nous avons repris la position au sud-ouest de Pleso pour sécuriser son flanc ouest, et l’ennemi, sans réaliser l’étendue de notre vulnérabilité à l’ouest, proposa un cessez-le-feu que nous avons accepté, préservant ainsi la majorité de nos positions d’origine.

Bilan des pertes : Sur 331 hommes engagés, nous déplorons 30 tués et 40 blessés graves, soit environ 70 pertes. L’ennemi, estimé à 500 personnels, a subi 60 tués, 45 blessés graves et 55 capturés, soit 160 pertes environ, avec un ratio de 2,3 en notre faveur.

Malgré une supériorité ennemie, nous avons obtenu un bon résultat en termes de contrôle territorial et de ratio de pertes. Cependant, la situation demeure critique, avec des pertes matérielles importantes, incluant des mitrailleuses et des canons antichars de 37 et de 75 mm.

Batailles lancées à 18h J0 : réflexions à 21h J0

L'ennemi a pu avancer :

Il est probable que nous devrons ordonner un repli. Organiser cette retraite dès maintenant serait une décision judicieuse, permettant de la mener en bon ordre et sans précipitation. À terme, nous pourrons concentrer nos défenses dans le secteur nord-ouest pour sécuriser la route vers Novo-Andreevo et Meleginskaya Gorka.

22h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres

Nos éclaireurs ont entrepris une récupération de terrain au sud de la Syas, visant à freiner l’avancée de l’ennemi :

Deux canons de campagne de 105 mm sur les quatre disponibles sont déployés en défense de Pleso. Les réserves comprennent encore deux canons de 105 mm et trois canons antichars de 50 mm. Pleso constitue le secteur de défense le plus solide, bien que les deux unités en place y représentent tout juste l’équivalent d’une seule unité opérationnelle. À l’ouest, nos quatre unités totalisent à peine l’équivalent d’une unité complète.

Pour l’instant, aucune retraite immédiate n’est ordonnée ; la priorité est de ralentir l’ennemi plutôt que de céder trop rapidement du terrain. En cas d'engagement intense, les consignes sont toutefois de se replier. Les QG et unités logistiques resteront en place pour maintenir le flux de ravitaillement, un repli immédiat ayant pour conséquence de priver de manière certaine nos troupes de tout approvisionnement. Ces unités entameront leur repli plus tard, lors du retrait vers Kostrino ou le nord-ouest.

L’ennemi a reçu des renforts à l’ouest et mène une offensive là où nos défenses sont insuffisantes. Notre défense sera limitée au nord de la cote 56.6, près de la cote 34, pour couvrir le flanc ouest de Pleso. L’ennemi a également lancé une attaque contre Pleso depuis le sud.

Après cette phase de combat, un repli vers Kostrino, voire au-delà, sera envisagé afin de réduire la superficie à défendre et d'augmenter la concentration de nos troupes. Ce retrait devrait être effectué en deuxième partie de nuit.

Cote 56.6 : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : se replier au nord de la cote 56.6 pour défendre le flanc ouest de Pleso, abandonner le reste.

22h, -3 °C, un peu de brouillard qui ne persistera pas.

Nous n'avons pas 200 personnels, il nous reste dix canons antichars de 37 mm qui serviront en antipersonnel, 1 canon antipersonnel de 75, quelques mitrailleuses. Nous les concentrons entre les deux rivières, le long de la route pour protéger la cote 56.6 et le long de la rive nord de la Syas. Une artillerie de 105 nous éclairera les abords de nos positions avec des obus éclairants.

Nos personnels ont pu creuser des tranchées pour la plupart de nos positions, le long des deux méandres de la Syas, et le long de la partie sud de la route.

Les unités situées à l'ouest doivent se replier le plus rapidement possible sur les nouvelles positions avant l'offensive ennemie.

Cote 56.6 : compte-rendu d'après-bataille

L'ennemi a tenté quelques reconnaissances rapides, mais nous avons repoussé ses détachements alors qu’ils tentaient de sonder la route. Après avoir réglé nos tirs d'artillerie, nous avons envoyé des obus éclairants pour vérifier la présence de l'ennemi : celui-ci avait disparu.

Alors que j’envisageais de lancer des obus éclairants devant toutes nos positions, j’ai décidé d’économiser ce précieux stock d'obus. C’est alors que l’ennemi frappa en force, apparaissant soudainement en plein milieu de notre ligne défensive, légèrement plus au nord. Profitant du léger brouillard et de la nuit, il s’était approché en silence, tirant parti des conditions idéales avantageuses pour une attaque. L'attaque était puissante et concentrée sur un segment spécifique de notre ligne, et il nous a fallu des efforts considérables pour le contenir. L’ennemi a ouvert une brèche sur environ 250 mètres, infligeant de lourdes pertes, mais il a manqué de ressources pour exploiter son succès.

Nos troupes postées de chaque côté de la brèche, ainsi que nos canons de 37 et de 75 mm plus en arrière, ont continué à le harceler. L'ennemi, bien que victorieux sur ce segment, manquait de potentiel offensif, il s’est retrouvé piégé et incapable de progresser davantage. Nombre de ses soldats, pensant être tombés dans une embuscade, se sont rendus, devant l’impossibilité de sécuriser nos tranchées. Cela nous a offert le temps de lancer un barrage d'artillerie devant les positions menacées, ralentissant l'arrivée de ses renforts. J'ai alors redéployé des troupes postées plus au nord, moins susceptibles d'y être attaquées par l'ennemi, pour renforcer la zone attaquée. Les combats ont duré encore 1h30, au cours desquels l’ennemi fut finalement repoussé et continuellement pilonné par notre artillerie.

Bilan des pertes : parmi nos 197 personnels engagés, nous comptons 10 tués et 10 disparus (probablement blessés, capturés ou achevés par l'ennemi), soit environ 20 pertes. De l'autre côté, nous estimons que l'ennemi était fort d’environ 300 hommes et qu'il a subi environ 35 tués, 25 blessés graves, et 10 prisonniers, pour un total d’environ 70 pertes et un ratio de 3,6 en notre faveur.

Pleso : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : défendre Pleso, essayer de tenir le sud-ouest et l'ouest de Pleso entre la Volojba, la méandre de la Syas et la route à l'ouest si nous avons l'effectif suffisant, sinon concentrer la défense sur Pleso en anticipant un repli sur Kostrino.

23h00, température glaciale à -7 °C, mais le ciel est clair. Nous avons 250 hommes, prêts à tenir leur position.

Les unités à Pleso se sont solidement établies pour défendre le flanc Est. Là-bas, deux canons de 105 mm et un petit groupe d’infanterie se tiennent prêts. Au sud, sur la rive nord de la Volojba, d’autres troupes se sont retranchées, épaulées par deux canons leIG-18 de 75 mm et quatre mortiers de 80 mm, même si l’un d’eux est en mauvais état. Chaque homme a eu le temps de creuser, transformant le sol gelé en tranchées défensives.

À l’ouest de la Volojba et de la méandre de la Syas, nous avons quelques unités d’infanterie et canons antichars de 37 mm, réorientés pour l’antipersonnel. Ces forces gardent en quelque sorte la maison de bûcherons à proximité, et couvrent également le flanc ouest de Pleso. Cependant, les effectifs sont insuffisants pour étendre cette ligne défensive jusqu’à la cote 56.6, ni pour sécuriser la route qui mène à Kostrino vers le nord. Cela signifie que l'ennemi a une voie dégagée pour Kostrino, et il pourrait bien nous forcer à évacuer Pleso plus tôt que prévu.

Aucun appui d’artillerie n’est disponible, ce qui signifie pas d'obus éclairants pour la nuit. Le terrain sur la rive nord de la Volojba est un peu plus dégagé, ce qui nous offre la possibilité de tenir l'ennemi à distance avec nos armements les plus lourds, espérons que la situation offre cette opportunité.

Pleso : compte-rendu d'après-bataille

Nous avons tenu nos positions à Pleso, malgré des difficultés majeures dues à la pénurie de munitions. L’ennemi a concentré son assaut sur le sud du village, cherchant à percer nos lignes en traversant la Volojba. Face à ce problème de munitions, nous avons dû redéployer quelques troupes depuis le flanc ouest, qui restait relativement calme, pour renforcer le sud de Pleso.

Après ce redéploiement, l’ennemi a tenté d’explorer notre flanc ouest, visiblement attiré par la maison de bûcherons, comme une obsession. Quelques-uns de leurs détachements sont tombés dans nos embuscades, d’autres ont tenté d’attaquer nos positions clairsemées. Fort heureusement, nous avons réussi à repousser l’ennemi, et le flanc ouest reste sous notre contrôle, pour l’instant. Reste à voir si nos éclaireurs pourront le maintenir, ou si les éclaireurs ennemis finiront par s’en emparer, ce qui influencerait la progression ennemie vers Kostrino.

Après des tentatives infructueuses, l’ennemi a progressivement cessé son attaque, comprenant que ses efforts étaient inefficaces sous les tirs intenses qui balaient les centaines de mètres de découvert qu'il doit faire franchir à ses fantassins.

L’artillerie ennemie avait ouvert l’engagement en martelant nos positions et en lançant des obus éclairants, révélant occasionnellement nos lignes. Mais nos troupes, bien retranchées, n’ont heureusement subi aucune perte à cause de ces tirs.

Défendre Pleso s’avère plus aisé : les distances d’engagements sont plus grandes, compliquant l’approche de l’ennemi en terrain découvert. Nous aurions dû adopter cette approche dès le départ, comme l’ont fait les Allemands autrefois. En cherchant trop à défendre les forêts au sud, nous avons perdu plus de personnels, bien que le ratio de pertes soit resté en notre faveur. Le rapport de force est tel, à notre désavantage, que nous n’aurions pas dû dilapider notre potentiel dans de tels combats. Désormais, les dés sont jetés : nous avons compromis notre capacité à défendre efficacement Pleso, voire même Kostrino. Si une bataille défensive est encore possible à Pleso, ce sera probablement la dernière avant un repli vers Kostrino. Ce n’est plus qu’une série de batailles de retardement avant notre expulsion de ce secteur.

Bilan des pertes : sur les 258 personnels engagés, nous déplorons 15 tués et 10 blessés graves, soit un total d'environ 25 pertes. Du côté ennemi, sur un effectif estimé à 650 personnels, nous évaluons leurs pertes à 65 tués, 10 blessés graves, et 35 prisonniers capturés, soit un total d'environ 110 pertes, avec un ratio de 4 à notre avantage.

Ce rapport de force et l'évolution à la hausse du ratio de pertes confirment que c’était l’endroit optimal pour défendre. Notre erreur stratégique a été de perdre une partie de notre potentiel dans des combats forestiers. Dans des circonstances habituelles, ce genre de pertes aurait pu être compensé par un gain de temps et l’arrivée de renforts. Or, les objectifs de cette mission ne tiennent pas compte de la variable temporelle, et ne prévoient aucun renfort. Toute l'effort défensif aurait donc dû se concentrer sur les positions les plus avantageuses, quitte à risquer de perdre certains objectifs dans l’attente d’une potentielle faiblesse ennemie plus tard.

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