Simulation, bataille de Krasnaya Polyana, 15 février 1943 à 6h

Simulation, bataille de Krasnaya Polyana, 15 février 1943 à 6h

Actualités mondiales & françaises


(Reconstitution historique)

Suite du 14 février 1943, 18h


6h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Les soviétiques, manquant de munitions, n'ont pu mener les combats qu'ils espéraient mener victorieusement et ont été contraints de revenir à leurs positions d'origine. Tant à l'ouest de Shmarovka qu'autour de l'accès à la route sud. Leur mission sera très probablement un échec.

Notons que la pénurie de munitions, pas intégrale, nous handicape également. En particulier pour les équipements non communs, que le stock du QG ne possède pas.

Etude stratégique approfondie et ordres

Nous continuons à déplacer 1/532 RR vers Krasnaya Polyana ouest et à gérer le peu de logistique disponible. Il n'y a aucune rotation à faire, en plus des munitions, nous épuisons aussi nos réserves en personnels... Sans changement quantitatif chez l'ennemi, cela devrait nous permettre de défendre encore en cette fin de nuit, puis durant la matinée.

Nos renseignements nous signalent du mouvement au sud, l'ennemi est en train de recevoir du renfort qui pourrait arriver dans notre sud en milieu ou fin de matinée.

L'ennemi tente de nous attaquer par le nord cette fois :

Sud de Kirsanovka : analyse tactique préalable

6h, -11 °C, vent léger à modéré, le ciel va se couvrir.

Nous ne possédons ici que d'un peu plus de 200 personnels, dont une partie sont sur les routes. Nous allons tenter de défendre Kirsanovka.

L'infanterie qui passait là pour rejoindre la défense de Krasnaya Polyana ouest prend ses positions dans le village. Pour le reste, nous déployons des canons antichars de 45 mm et des équipes de mitrailleurs de 2/ski au sud du Donets et ses unités d'infanterie dans Kirsanovka.

Un observateur d'artillerie de 122 mm se place en rive nord du Donets et couvre les accès nord du village et le flanc ouest par où nous attendons 2./2 SS.

Sud de Kirsanovka : compte-rendu d'après-bataille

D'abord, l'ennemi attaqua depuis le nord, nos premiers éléments sont arrivés en même temps que les siens dans Kirsanovka, nous avons pu nous imposer par notre nombre. Les combats furent toutefois difficiles sur la durée car l'ennemi disposait de véhicules d'infanterie et d'un Stug, que nous n'avons pas réussi à éliminer aux canons de 45 mm, trop éloignés pour pénétrer le blindage frontal. Nos tirs d'artillerie ont été inefficaces sur les véhicules d'infanterie, comme il fallait s'y attendre. A ce stade malgré tout, nous réussissions à tenir tête.

Le problème se posa avec l'attaque ennemie depuis le sud-ouest, puisque nous n'avions rien à y opposer, sauf les unités de support et une poignée de personnels qui assuraient leur sécurité. Nous comptions sur le faible nombre de l'adversaire, ce ne fut pas le cas. L'ennemi avança très précautionneusement, s'attendant à un piège. Nous l'avons vu avancer très lentement, pensant rester invisible et nous surprendre après 1h d'approche. Nous n'avons pas été surpris, ses troupes étaient parfaitement visibles, cependant nous n'avions absolument aucune unité disponible à opposer. Toutes les troupes disponibles gardaient le flanc nord. L'ennemi ayant étiré au maximum son dispositif offensif venant du sud-ouest, il s'agissait d'une longue ligne qui suivait une partie de la rive nord du Donets. Notre artillerie ne pouvait rien y faire, car la densité de troupes adverse était si faible que la probabilité qu'un seul obus puisse toucher qui que ce soit était nulle. En situation de pénurie d'obus, nous devions impérativement rentabiliser les tirs. Lorsque le contact fut établi sur le flanc sud de Kirsanovka, l'ennemi ayant entièrement pénétré au centre de notre territoire, jusqu'à le couper en deux, prenant en sandwich nos troupes défendant Kirsanovka, nous avons redéployé une partie de nos troupes défendant le nord du village vers le sud du village. L'ennemi étant devenu faible au nord, nous pouvions tenir nos positions en pratiquant ainsi. L'attaque depuis le sud-ouest se faisant par des troupes peu denses, nous pouvions facilement la repousser, néanmoins ce flux continu de troupes empêchait toujours l'utilisation rentable de l'artillerie et maintenait le combat sur une longue durée.

L'ennemi se rendit compte que son initiative sur Kirsanovka était sans espoir, il concentra ses troupes près du pont au sud-ouest pour le conserver, ce qui nous permit d'utiliser l'artillerie. L'ennemi nous proposa simultanément de nous replier... Nous ne répondîmes pas. C'est alors qu'il déclencha une offensive sur l'ouest de Kirsanovka avec des troupes en réserve venues du sud-ouest, que nous ne pouvions pas repousser. Cela nous a convaincu d'accepter les discussions. L'ennemi exigea Shubino et la rive nord du Donets pour faire le lien entre le nord et Vodyanoe.

Bilan des pertes : nous avions engagé moins de 250 personnels, nous déplorons 45 morts, 20 blessés graves et 25 disparus/prisonniers, soit un total d'environ 90 pertes. Plusieurs de nos canons de 45 mm ont été perdus dans les combats au centre de notre territoire, puisqu'ils devaient se défendre eux-mêmes. Nous estimons que l'ennemi avait engagé moins de 300 personnels, nous pensons qu'il s a subi 35 morts, 30 blessés graves et nous faisons 20 prisonniers, soit un total d'environ 85 pertes et un ratio de 0.9. Le Stug ennemi fut touché de flanc par nos canons de 45 à plus de 500 mètres de distance, ne produisant pas de dégâts, néanmoins le choc de nos obus a eu pour effet indirect de partiellement endommager la face interne du blindage, blessant gravement par projections de métal le conducteur et blessant légèrement le commandant.

Batailles lancées à 6h J+1 : réflexions à 8h J+1

On ne peut nier que les choses tournent mal. Nous devons tenir le plus longtemps possible les 3 objectifs. 468 RR se retrouve encerclé, ce régiment ne disposait déjà plus de munitions dans son dépôt de munitions. Au pire, l'ennemi mettra la main sur des officiers et un peu de carburant. 1/532 RR n'est pas si diminué et devrait rejoindre la défense de Krasnaya Polyana ouest.

9h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Aucun changement : les Soviétiques tentent toujours de couper la route sud mais ils manquent de munitions et ne peuvent que harceler les Allemands. Les Soviétiques tiennent toujours Vodyanoe et Shmarovka et se dirigent vers un échec stratégique. Nous tenons Shmarovka, Krasnaya Polyana et son quartier ouest depuis un moment, ce qui a coupé la route sud pendant une durée qui pourra satisfaire le GQG si nous réussissons à tenir encore ce matin, voire ce midi.

Etude stratégique approfondie et ordres

468 RR fait un peu de reconnaissance dans l'espace qui lui reste, nous acheminons un peu de ravitaillement, réalisons très peu de rotations (1/532 RR reçoit davantage de moyens en antipersonnel grâce à 6 mortiers de 82 et ses canons de 45 mm détruits sont remplacés par des équipes de fusils antichars).

Nous conservons 1/532 RR au nord pour empêcher une attaque sur le nord de Krasnaya Polyana ouest.

Nous pensons que l'ennemi va augmenter la pression par le sud et espérons qu'il n'aura pas le temps d'atteindre Krasnaya Polyana par la forêt avant le début d'après-midi.

Réflexions à 11h J+1

468 RR sème la zizanie dans les arrières de l'ennemi en capturant un objectif au nord-ouest. L'ennemi concentre ses troupes sur Vodyanoe, libérant les mouvements du QG. Toutefois, ce QG restera dans ses arrières où il est bien plus utile que de notre côté du front. La progression ennemie est trop lente au sud. La Victoire est donc envisageable pour nous !

12h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Aucun changement, les Soviétiques continuent à harceler les Allemands sans effet. Le groupe allemand a abandonné Zmiev, s'enfuyant par la route laissée ouverte par les Soviétiques. C'est une victoire allemande évidente. En ce qui nous concerne, le groupe allemand accumule des troupes dans notre sud.

Etude stratégique approfondie et ordres

Une unité en renfort nous parviendra en milieu d'après-midi sur Shmarovka, cela permettra d'envoyer une unité de plus défendre Krasnaya Polyana et son quartier ouest.

Réflexions à 14h J+1

Une reconnaissance ennemie a repris l'objectif nord-ouest... Nous recevons nos renforts sur Shmarovka.

15h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Aucun changement, les Soviétiques continuent de harceler les Allemands, ceux-ci continuent d'évacuer.

Etude stratégique approfondie et ordres

468 RR continue de semer la zizanie dans les arrières de l'ennemi au nord-ouest. Nous déplaçons nos renforts au nord-est, toutefois il est peu probable qu'ils aient le temps de se déployer sur le terrain. L'ennemi continue d'accumuler des troupes au sud et nous continuons à l'attendre.

Réflexions à 17h J+1

468 RR n'a pas réussi à reprendre l'objectif nord-ouest, une équipe de reconnaissance ennemie bloque l'accès. Puisque l'ennemi ne nous attaque pas, notre Victoire est certaine.

18h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Les Allemands ont évacué toutes leurs troupes, abandonnant Krasnaya Polyana et son quartier ouest. Les Soviétiques, très diminués et à court de munitions, continuent de harceler d'éventuels retardataires, mais ne cherchent même pas à saisir les objectifs !

Etude stratégique approfondie et ordres

L'ennemi a trop tardé pour nous attaquer, même s'il reprend le pont immédiatement, nous lui avons imposé un retard suffisant selon les plans de notre GGQ. Parfait ! Bravo à nous !

Nous continuons à déplacer les renforts nord-est vers le nord de Shmarovka pour la forme.

L'ennemi se décide à lancer une attaque contre notre sud, toutefois il n'y a plus aucun intérêt en ce qui nous concerne. Nous ne défendrons que mollement tant que le ratio de pertes nous sera favorable, ensuite il conviendra d'abandonner le combat.

Sud de Krasnaya Polyana ouest : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : défendre mollement pour la forme tant que le ratio de pertes nous est favorable, rompre les combats si ceux-ci se complexifient. Notre mission est terminée !

18h, -14 °C, vent modéré à fort, la météo annonce une tempête.

Toutes les troupes sont regroupées au nord-ouest le long de la route, pour s'échapper plus facilement en cas d'offensive trop appuyée. La plupart des troupes ont largement eu le temps de préparer des tranchées. Nous n'avons aucune munition pour nos canons, il nous reste quelques mitrailleuses Maxim, quelques mortiers de 50 mm et quelques obus pour une batterie de 2 mortiers de 120 mm qui se trouve à 2 km de là et dont des observateurs préparent des tirs à des endroits pertinents.

Nous allons ralentir l'ennemi et nous préparer à nous en aller.

Sud de Krasnaya Polyana ouest : compte-rendu d'après-bataille

L'ennemi nous envoya un groupe en reconnaissance à travers la forêt, que nous avons repoussé y compris aux mortiers. Un deuxième groupe tenta une approche par la route, soutenu par l'aviation. Les Stukas attaquèrent la position de nos canons, qui n'avaient plus d'obus ! Ces canons ont eu la belle utilité inattendue d'attirer les bombes. 3 sur 4 Zis-3 furent gravement endommagés, ce qui ne nous gêna pas. Les Stukas s'échappèrent aussi vite qu'ils étaient arrivés, peu avant la tempête. Suite à quoi l'ennemi s'étala un peu partout, pilonna nos positions à l'artillerie en nous causant des pertes, et concentra des forces au carrefour qui menait à nos tranchées. Nous saisîmes cette opportunité pour lui envoyer des obus de mortier : tout ce qui nous restait, incendiaire et fumigène. Il semble que certains soldats adverses n'aient pas apprécié ce traitement...

Lorsque nous eûmes épuisé nos obus de mortier, l'ennemi concentra une fois de plus des troupes et tenta de s'approcher de nos tranchées depuis le carrefour, par la route, mais fut repoussé. Il n'insista pas. Pourtant un peu supérieur en nombre, l'ennemi ne montra pas une trop grande agressivité.

Bilan des pertes : sur 360 personnels engagés, nous déplorons 30 tués et 25 blessés graves. Soit un total de 55 pertes. Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé 500 personnels (un nombre supérieur à ce que nous avions supposé durant les combats), nous pensons qu'il a subi 40 morts, nous prenons en charge 5 blessés graves et faisons 25 prisonniers, soit un total de 70 pertes environ et un ratio de plus de 1 en notre faveur.

Nous conservons les abords sud de Krasnaya Polyana et de son quartier ouest, mais on sent bien qu'il est temps de se retirer.

Batailles lancées à 18h J+1 : réflexions à 20h J+1

C'est un beau succès. Nous suggérons à notre successeur de replier nos troupes les plus mal situées, après quoi il devra s'adapter aux ordres du GQG.

Bataille de Krasnaya Polyana, 14 - 15 février 1943, bilan général

Cette contre-attaque s'est bien déroulée. En comparaison avec les Soviétiques, nous obtenons une Victoire stratégique totale, nous avons bloqué la retraite des Allemands. Les premiers combats furent difficiles, mais nous avons relevé le défi immédiatement. Les Soviétiques, à l'époque, ne se sont pas imposés, et lorsqu'ils épuisèrent leurs munitions et attendirent que l'ennemi se renforça, ne purent rien obtenir, sauf une défaite stratégique totale. L'astuce est de prendre rapidement les positions ennemies, si possible par surprise, mais aussi sans laisser le temps à l'adversaire de se renforcer et avant de soi-même s'affaiblir. Après quoi, c'est le moment de se retrancher et la difficulté s'inverse : c'est l'ennemi qui doit redoubler d'efforts pour venir nous déloger, alors qu'il est plus simple de résister avec de moindres moyens. Il est clair que nous n'aurions pu poursuivre longuement nos assauts.

Les choix stratégiques de départ ont été les bons, avec quelques adaptations et mouvements opportunistes. L'adversaire s'est lui-aussi bien battu, mais beaucoup moins sur la fin, ce qui lui a coûté cher. Peut-être était-il pessimiste et trop faible, et qu'il attendait ses renforts pour lancer de nouveaux assauts. Toutefois, ce fut beaucoup trop tardif, il aurait gagné à continuer à nous harceler, quitte à perdre ses troupes, en attendant ses renforts pour donner le coup de grâce sur nos positions.

Comme la première bataille, allemande, je déconseille cette contre-attaque aux débutants.

Révélons le côté ennemi et la situation finale :

L'ennemi disposait d'encore un peu de forces, dispersées, ses renforts venant de Zmiev au sud étant trop éloignées. Le reste au nord était effectivement assez affaibli. De notre côté, nous avions amassé de nombreuses troupes à Shmarovka alors que l'ennemi ne disposait plus de rien pour menacer le village. Nos 3 groupes de combat étaient inutilement éloignés de Krasnaya Polyana, ce qui compensait la situation similaire chez l'ennemi. Dans l'ensemble, les forces en présence étaient à l'équilibre et celles autour de Krasnaya Polyana l'étaient temporairement aussi. On peut imaginer que si les combats avaient continué jusqu'au lendemain matin, l'ennemi aurait pu augmenter la densité de troupes de son côté, nous nous serions repliés en ordre... Alors qu'une autre décision aurait pu conserver le statu quo : laisser Shmarovka et envoyer les 3 groupes de combat du nord-est renforcer Krasnaya Polyana et son quartier ouest. Mais cela aurait supposé d'obtenir l'information qu'aucune troupe ennemie ne menaçait Shmarovka ! Le brouillard de guerre peut conduire à des défaites non concrètement justifiées. Cependant, notre mission ne se poursuit pas et s'achève sur un succès en tout point.

Voyons les chiffres.

Nous pensons avoir tué 1 350 personnels allemands, l'ennemi déclare environ 500 tués, 300 blessés graves, 400 disparus/capturés, soit 1 200 pertes environ, ainsi que 300 blessés légers.

L'ennemi pense avoir tué 1 300 de nos personnels. Nous déclarons 375 tués, 400 blessés graves, 100 disparus/capturés, soit 875 pertes environ, ainsi que 700 blessés légers.

Il serait intéressant de reprendre mes propres estimations, déclarées tout au long de la bataille, pour comparer. Les pertes sont toujours une notion très subjective. Le contrôle du terrain est beaucoup plus objectif.

Les courbes montrent les combats contre les matériels lourds plutôt dans la première moitié du temps, puis des combats moins difficiles et moins meurtriers sur la fin.

Nous ferons, dans quelques mois, la première attaque allemande, d'octobre 1941, cela nous changera de la version hivernale !

En attendant, pour changer, nous allons 30 km plus à l'ouest, à quelques kilomètres à l'Est de Novaya Vodolaga, en octobre 1941, où nous allons encore manier l'épée le temps de quelques courts combats.

Simultanément, dans les semaines à venir, nous allons nous rendre un peu plus au sud, au sud-est de Cuito Cuanavale, en direction de Mavinga, en Angola, en septembre 1987, pour franchir la rivière Lomba, où nous allons sortir de notre domaine de compétence pour utiliser les équipements de la guerre froide, pour voir ce que cela peut donner, en ayant conservé le souvenir de l'année dernière, disant qu'il fallait rester à couvert, réduire les distances, et faire passer l'infanterie devant les blindés... Nos souvenirs se demandaient quoi faire en absence de forêts ou de végétation dense... Faut-il emporter des forêts russes avec nous ? :)

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