Simulation, bataille du ravin de Bulakhi, 19 octobre 1941
Actualités mondiales & françaises(Reconstitution historique)
Ordres de mission



Situation de départ

Réflexions de départ
Nous sommes toujours dans le sud de Kharkov, à mener nos batailles, tant l'hiver que l'été, cette fois en automne, dans un environnement que nous connaissons bien puisque nous avons combattu un peu partout ici en mai 1942 aux alentours de Novaya Vodolaga et de Borki avant de commencer la rédaction de ces journaux de bataille il y a 2 ans. Le thème de ce présent secteur est un important ravin qui cache l'adversaire et inversement. Nous ferons une autre bataille plus tard ici en hiver, la contre-attaque soviétique en février 1943. Ainsi, nous aurons combattu au sud de Kharkov en 1941, 1942 et 1943 sous toutes les saisons ou presque.
La mission est simple : prendre à peu près le ravin en environ 6 heures. Autrement dit, nous sommes en milieu de matinée, il est 10h, en fin d'après-midi le ravin doit être à peu près saisi, et la mission s'achève ce soir. Il ne nous faut pas traîner !
Nous n'avons aucun soutien d'artillerie, celles-ci n'ayant pas réussi à suivre notre progression. Nous n'avons pas non plus de véhicules.
Etude initiale approfondie et premiers ordres (stratégie)
Côté logistique et ravitaillement, les choses sont également simplissimes : il n'y a rien. Les troupes doivent faire avec ce qu'elles ont.
En stratégie générale, je propose de faire en sorte de pouvoir déborder l'ennemi en vue de pouvoir nous échapper au nord du ravin, l'endroit étant plus stratégique, cela apportera davantage de satisfaction au GQG si nous tardons ou peinons à prendre l'ensemble des accès ouest du ravin. Toutefois, nous n'aurons pas non plus beaucoup le temps de déborder par le nord, donc les deux options doivent pouvoir être à notre disposition de manière naturelle.
En début d'après-midi, d'importants renforts nous arriveront par le sud-ouest, elles seront à un endroit adéquat pour nous permettre d'attaquer le ravin par le sud-ouest. En attendant, nous allons faire subir de l'attrition à l'ennemi à cet endroit avec deux unités qui glisseront ensuite vers le nord.
A l'ouest, nous concentrons nos troupes pour tenter de saisir l'accès ouest du ravin.
Au nord-ouest, nous tentons d'obtenir la possibilité de déborder l'ennemi pour nous infiltrer dans ses arrières, en veillant à ce que ça ne nous fasse pas perdre de temps.
Lorsque les renforts seront arrivés, l'idée est de faire glisser nos troupes vers le nord-ouest et le nord en poursuivant plus intensivement encore les combats pour l'accès ouest, pendant que nos renforts attaqueront le sud-ouest du ravin de face.
L'avantage de n'avoir que des troupes à pieds est que nous ne nous préoccupons pas de leur formation : en colonne, en ligne, etc : il y a plus de souplesse qu'en véhicules, donc nous perdons moins de temps à faire attention à ordonner notre approche et à aménager nos positions initiales à l'assaut.
Voici à quoi cela ressemble pour le moment :

Nous n'avons pas d'équipements lourds, c'est aussi un inconvénient. Pour prévoir la présence de blindés en face, je distribue quelques fusils antichars... Autant dire qu'il faudra avoir de la chance, le GQG n'ayant pas jugé utile de prévoir la présence de blindés en face... Un échec de cet ordre sera de sa responsabilité. La mienne, dans ce cas, sera de calculer la meilleure approche pour raccourcir les distances d'engagement en exploitant l'avantage de la topographie, pour minimiser la durée de l'exposition sous les projectiles ennemis. Ca ne sera pas forcément si simple.
L'ennemi nous attend, bien réfugié dans son ravin. Nous devons forcer le ravin sans artillerie ni équipement lourd, rapidement, cela promet de nous coûter cher en personnels. Si le ravin n'est pas pris en milieu d'après-midi, ce sera quasiment un échec assuré.

Premières batailles, analyses tactiques à 10h
Accès ouest du ravin : analyse tactique préalable
Ordres spécifiques : attaquer assez puissamment pour exercer un maximum d'attrition à l'ennemi, tenter d'exploiter la topographie pour réduire les pertes, les troupes plus au sud remplaceront celles-ci si nécessaire. Les troupes qui survivront pourront tenter de déborder l'ennemi par le nord. Il y a en quelque sorte une obligation de résultat, les pertes sont moins importantes, nous sommes très pressés.
10h, 12 °C, léger brouillard, la météo annonce un grand soleil pour la fin de matinée.
Il n'y a rien à exploiter du point de vue topographique, le terrain est plat. Nous profitons du brouillard pour nous approcher très près du ravin. Conformément à l'esprit de la mission, nous nous déployons de manière très agressive, il n'y aura pas de garde-fou en cas de présence d'équipements lourds ou d'un ennemi supérieur ou même simplement de taille similaire. Nos pertes seront extrêmement élevées. Nous nous déployons sur une grande ligne de telle sorte de pouvoir répartir les coups portés et reçus, et de trouver et d'exploiter une faiblesse dans les lignes adverses.
Nous disposons de quelques mortiers et mitrailleuses lourdes qui tenteront d'aider les troupes.
Nous n'avons aucune idée de la composition de l'adversaire et "avançons à vive allure dans un tunnel avec les yeux fermés sans freins ni marche arrière". La responsabilité d'un échec incombera entièrement au GQG, nous nous lançons entièrement dans cette mission.
Accès ouest du ravin : compte-rendu d'après-bataille
Nous avons avancé nos troupes comme convenu. Au centre, l'ennemi nous attendait sur les hauteurs du ravin, nous y avons stoppé notre progression. Au nord et au sud, nous avons pu continuer vers l'Est.
Au nord, il n'y avait aucune troupe ennemie, nous avons poursuivi par étapes jusqu'au ravin. L'ennemi se retrouvait ainsi coupé de ses arrières (par le ravin). Il ne le savait même pas encore. Il ne s'en était pas préoccupé, peut-être pensait-il se replier directement vers l'Est, sans passer par le ravin, en cas de besoin ? Mais cela l'obligerait à s'exposer à nos tirs depuis les hauteurs ouest vers les hauteurs Est...
Au sud, des troupes nous attendaient en retrait du ravin.
Je donnai l'ordre d'attaquer la position centrale du ravin depuis le nord pour empêcher l'ennemi de continuer à mener la vie dure à nos troupes devant lui à l'ouest. Simultanément, j'ordonnai à un groupe de poursuivre vers le nord-est pour reconnaître le terrain et le saisir si possible. Les troupes nord furent bloquées par un groupe ennemi sur les flancs du ravin au centre.
Puisque nous avions atteint les positions défensives ennemies un peu partout, j'essayai de forcer au sud. L'ennemi semblait moins nombreux, j'ordonnai de tenter de le déborder. Ce fut mené avec succès, l'ennemi était faible au sud et a tenté de se replier.
Ensuite, ce fut facile. Au sud, les arrières Est du ravin tombaient entre les mains de notre groupe sud, et le sud du ravin était en train d'être attaqué. Quant au nord du ravin, il se trouvait entre nos mains, le nord-est était en train de le devenir. L'ennemi allait être entièrement encerclé dans son ravin. Il finit par s'en rendre compte et il proposa de négocier un cessez-le-feu avec un maintien du statu quo. Nous ne répondîmes pas. Le brouillard se dissipant, je fis avancer les mortiers et les équipes de mitrailleurs plus près à l'ouest pour qu'ils aient une meilleure vue sur l'ennemi qui nous attendait sur les hauteurs du ravin. Dans le même temps, les troupes qui contournaient par l'Est, tiraient sur le personnel ennemi présent sur les hauteurs ouest du ravin. C'est-à-dire que l'ennemi était pris de l'ouest, de l'Est, bloqué et sous pression au nord, sous pression au sud. Un détachement opérait une reconnaissance vers le nord-est.
L'ennemi tenta de débloquer le nord du ravin, puis il prit la fuite en profitant des derniers instants avant la fermeture de l'Est. Une fuite à quel prix ?! Sous les balles.
Bilan des pertes : nous avions engagé 450 personnels, nous déplorons 15 tués et 40 blessés graves, soit 55 pertes. Nous estimons que l'ennemi n'avait que 250 personnels à disposition, nous comptons 40 cadavres, prenons en charge 10 blessés graves et faisons 120 prisonniers, soit un total de 170 pertes et un ratio de 3 en notre faveur. Compte-tenu d'une bataille purement d'infanterie, ce résultat témoigne d'une tactique défensive extrêmement mauvaise de la part de l'ennemi, qui s'est lui-même mis dans un piège. Le faible nombre de troupes ennemies est aussi un avantage pour nous, cependant on notera que l'incitation de la part de notre GQG, d'accélérer le mouvement sans trop tenir compte de nos pertes, a permis de ne pas laisser le temps à l'ennemi de se renforcer. Une remarque que ferait bien de se rappeler l'armée russe en 2022-2024...
Nous n'avons pu conserver le territoire au nord-est, notre détachement dut se replier pour éviter d'être trop isolé. Après quoi les troupes ennemies qui s'étaient échappées du ravin, bifurquèrent plein nord et reprirent le nord du ravin, passant derrière nos troupes qui se trouvaient maintenant un peu plus au sud. L'ennemi va ainsi ralentir notre progression vers le nord. Nous avons peut-être été trop prévisibles, l'ennemi a compris nos intentions : le déborder, comme nous venons de le faire ici.
Batailles lancées à 10h J0 : réflexions à 12h J0

Le GQG semble avoir correctement adapté les moyens mis à notre disposition par rapport à l'ennemi.
L'ennemi a pu réagir pour nous ralentir, comprenant nos intentions. C'est très regrettable : une poignée de nos gars se trouvaient aux abords du ravin nord-est et ont dû se replier en voyant l'ennemi en retraite se diriger vers eux, puis cet ennemi en fuite a pu reprendre l'entrée du ravin ouest, bloquant le boulevard qui s'ouvrait à nous pour foncer vers le nord-est.
Plus au sud, nos troupes perdent du temps et n'ont toujours pas attaqué l'objectif sud, les déplacements ne se faisant qu'à pieds, nos gars ont du mal à suivre un rythme élevé.
Tout cela est décevant, nous avons montré une excellente tactique dans notre combat, toutefois ce sont les unités qui n'ont pas eu à participer aux combats qui ne se sont pas montrées à la hauteur en saisissant ou en conservant les endroits désignés.
Nous allons augmenter la pression vers le nord et attaquer l'objectif sud. Le début d'après-midi sera déterminant.
13h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres
Comparaison historique

Les Allemands n'ont pas progressé, préparant simplement leur attaque de manière raisonnable. Pour notre part, nous avons exigé une obligation de résultat pour remplir la mission, en minimisant la qualité tactique à néant. Pour l'instant, nous avons de l'avance sur les Allemands en 1941.
Etude stratégique approfondie et ordres
Nos troupes sont lentes, du fait de l'absence de véhicules. Les gars sont épuisés. Nous faisons un minimum de rotations et ordonnons d'attaquer le plus vite possible l'objectif sud et le territoire permettant l'accès au ravin au nord. L'ennemi réagit vivement en déployant d'importants renforts.

L'ennemi poursuit le déploiement de renforts. Le point positif est que ses troupes ont peu de chance d'avoir préparé leur défense. Nous lançons une offensive majeure sur l'objectif sud, il doit être pris coûte que coûte, car si nous ne le saisissons pas immédiatement, nous signons notre échec. Les pertes sont donc un paramètre totalement secondaire :

Objectif sud : analyse tactique préalable
Ordres spécifiques : attaquer puissamment pour écraser l'ennemi, tenter d'exploiter la topographie pour réduire les pertes. Il y a une obligation de résultat, les pertes sont secondaires, nous sommes extrêmement pressés.
13h, 9 °C, un vent modéré se lève, le ciel annonce des nuages, la météo indique une pluie imminente.
Nous déployons près de 800 personnels, ce qui est modérément élevé (dans les standards du front de Léningrad, du moins du côté soviétique, il s'agit d'un effectif moyen : généralement entre 600 et 1100 pour 3 km linéaire de ligne de front selon que les unités ont subi ou non des pertes. Sur le front présent, c'est élevé).
Un groupe va tenter de prendre l'ennemi à revers au sud en passant par le ravin allant d'ouest en Est. Il se lance, sans attendre, dans le ravin.
Un groupe au nord va tenter de rejoindre les arrières du ravin pour prendre l'ennemi à revers également. Il se lance immédiatement dans la plaine jusqu'au ravin.
Tous les autres groupes s'étalent du nord au sud, retiennent l'ennemi de face, exercent une pression et identifient des endroits où il est possible de s'engouffrer pour faire s'effondrer le front adverse.
Derrière chaque groupe se trouvent des mortiers et équipes de mitrailleurs MG-34.
Objectif sud : compte-rendu d'après-bataille
Tout s'est déroulé conformément au plan. Le groupe sud s'est infiltré dans le ravin sud, celui du nord fut plus lent car les troupes étaient très fatiguées.
Pendant ce temps, l'ennemi tenta de nous attaquer au centre mais il fut repoussé, après quoi nous l'avons poursuivi en nous approchant, pour exercer une pression.
Plus au sud, l'ennemi étant plus éloigné, nous avons pu progresser davantage. Lorsque l'ennemi révéla sa présence, car il était caché dans des tranchées, nous avons fait attaquer le groupe infiltré dans ses arrières pour le prendre entre deux feux et attaquer ses équipes de soutien se trouvant dans ses arrières.
Au nord, notre groupe n'a pas rencontré d'ennemis et a commencé à bifurquer vers le centre.
C'est à ce moment qu'une forte pluie s'abattit sur nos têtes.
Nous augmentâmes progressivement la pression, tout en contournant l'adversaire au sud, qui commença à être fait prisonnier. Lorsque tout le sud fut nettoyé, nous regroupâmes nos troupes en direction du centre. L'ennemi cherchait à négocier la cessation des hostilités et son maintien du contrôle sur le ravin. Nous n'avons pas répondu à ses sollicitations de négociations. Il réagit en envoyant des troupes sur les arrières sud-est du ravin pour nous empêcher de le contourner une fois de plus depuis le sud, mais nous avions des troupes au nord... Je n'ai pas eu le temps d'ordonner à mon groupe nord et aux troupes venant du nord-est d'attaquer les arrières de ses troupes qu'elles avaient pris la fuite ! Elles couvraient pendant un instant la fuite d'officiers, abandonnant le reste qui se rendit.
Bilan des pertes : sur 800 personnels engagés, nous déplorons 15 tués et 35 blessés graves, soit un total d'environ 50 pertes. Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé 260 personnels, nous pensons qu'il a subi 35 tués, qu'il a pu extraire 5 blessés graves, et nous capturons 110 de ses troupes, soit un total de 150 pertes et un ratio de plus de 3 en notre faveur.
Le déséquilibre des forces en présence, en notre faveur, rend cette campagne assez inintéressante pour le moment.
Crête nord : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : faire subir de l'attrition à l'ennemi, tenter d'exploiter la topographie pour réduire les pertes. Si possible, saisir le ravin Est (Ordovka), qui sera à prendre dans les heures à venir.
13h32, 10 °C, vent modéré, pluie.
Nous disposons de moins de 400 personnels. Nos mortiers de 5./522 ont épuisé leurs munitions.
Au sud, pour éviter de graves conséquences, nos troupes se sont retirées du ravin devant l'approche de sérieux renforts ennemis. Nous allons retenir l'ennemi au sud et appuyer l'attaque vers le centre, si celle-ci est possible.
Au centre, nos troupes vont attaquer les éléments ennemis en retraite et essayer de progresser le plus possible vers le nord et l'Est. Si l'ennemi est trop supérieur en nombre ou en efficacité, nous devrons cesser l'offensive et attendre des renforts.
En cas de difficultés au sud-ouest, le ravin devra être protégé ou repris coûte que coûte.
Puisque nous sommes un peu plus faibles, nous allons marquer une pause avant la reprise de notre offensive, le temps de détecter un mouvement ennemi ou une attaque ennemie ou des positions retranchées. Nos positions préalables actuelles étant traditionnellement adaptées à la défense, nous n'attaquerons qu'après un certain temps.
Crête nord : analyse tactique préalable
L'ennemi en fuite ne nous a pas contre-attaqué, nous avons donc lancé notre offensive 10 bonnes minutes après que chaque unités a pris ses positions : je n'avais pas envie d'attendre trop longtemps que l'adversaire se prépare à nous recevoir. D'abord au nord, puis au centre. La visibilité était réduite en raison de la forte pluie. L'ennemi nous attendait dans quelques tranchées, dans le ravin ouest que nous avons attaquées depuis plusieurs directions, puis sur la crête que nous avons attaquées de face. Toutefois, il avait judicieusement étalé son dispositif en profondeur, chaque tranchées prises révélait d'autres tranchées derrière, couvrant les premières, nous tirant dessus, qu'il fallait donc attaquer à leur tour. La dangereuse fuite en avant nous contraignait d'aller jusqu'au ravin suivant, à l'Est, toujours de face, sur un large front. Ce n'est pas idéal pour l'attaquant, c'est épuisant. Pour mettre un terme à ce cercle vicieux, nous comptions aller jusqu'à une rupture du terrain, le ravin, qui nous permettrait de nous arrêter à un endroit sûr.
Au nord, notre groupe rencontra une forte présence ennemie dans la ferme familiale Sirovtsy. La résistance fut telle que nous avons dû cesser l'attaque et nous replier en zone sécurisée. Traditionnellement, c'est l'étape du repli qui coûte le plus cher : si nous n'avions perdu que 2 ou 3 personnels avant d'ordonner l'abandon de l'attaque, la moitié du groupe fut perdu en battant en retraite ! Cela montre que le repli a été ordonné à la dernière "minute", nous aurions perdu quasiment le groupe complet en insistant davantage, pourtant nous n'avions pas perdu significativement de personnels jusque là. C'est purement une question d'expérience : savoir quand ordonner le repli. Ici ce fut ordonné au bon moment. Nous pensions pouvoir revenir attaquer cette ferme en la prenant également à revers lorsque la crête serait sécurisée.
Au centre, nous avons fini par devoir engager l'ensemble des troupes que nous disposions, puisque le gros de l'ennemi se trouvait près du ravin Est, solidement retranché et occupant les bâtiments familiaux des agriculteurs de la ferme Ordovka sur les hauteurs. Là encore, plus nous approchions, plus nous découvrions un dispositif défensif étalé sur l'ensemble de la longueur du ravin, sur la pente intérieure, mais aussi en face, qui nous obligea à envoyer tous nos effectifs attaquer les tranchées et les abords du ravin, qui eux-mêmes étaient sous les tirs depuis le versant opposé. L'ennemi commençait à réaliser une défense intelligente. Lorsque nous avons fini par prendre les hauteurs ouest du ravin Est et ses abords, l'ennemi chercha à négocier un statu quo. Dans le même temps, il semblait vouloir lancer une offensive depuis le nord, pour nous prendre à revers. Nous avons alors envoyé un de nos groupes de mitrailleurs MG-34 qui se tenait toujours sur notre ligne défensive pour barrer la route à l'ennemi, puis nous avons accepté un cessez-le-feu en échange du statu quo, permettant à chaque partie de créer une zone grise sécurisante. Jusqu'à la reprise des combats, que nous comptions provoquer d'ici peu.
Bilan des pertes : sur 400 personnels engagés, nous déplorons 35 tués, 45 blessés graves et 10 disparus (probablement prisonniers), soit un total de 90 pertes. Ce qui est élevé, mais conforme au ressenti et pas encore si important par rapport à un assaut sans soutien blindé. Nous estimons que l'ennemi avait déployé 320 personnels, nous pensons qu'il a subi 60 tués, 25 blessés graves et nous faisons 90 prisonniers, soit un total de 175 pertes et un ratio de 2 en notre faveur : un beau ratio sur ce type de bataille. On voit que la difficulté augmente, l'adversaire reçoit des renforts et prépare sa défense.
Batailles lancées à 13h J0 : réflexions à 15h J0

Nous sommes dans les temps. Nous devons prendre le ravin du nord-est avant le soir. Autant le prendre immédiatement. Il ne restera plus qu'à le défendre ensuite. Nous devrions pouvoir doubler la densité de nos troupes au nord pour l'attaquer, ainsi que si possible l'accès au ravin nord-ouest, où l'ennemi se trouve encore.
16h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres
Comparaison historique

En 1941, l'Allemagne lance seulement son offensive sur le ravin ouest et va probablement ne pas respecter la mission compte-tenu de l'heure qu'il est.
Etude stratégique approfondie et ordres
Nous augmentons la densité de nos troupes au nord, lançons l'offensive pour le ravin nord-est, préparons la défense du ravin central et poursuivons une reconnaissance dans les arrières de l'ennemi au sud.
Nos troupes ont encore suffisamment de munitions et leurs pertes sont encore suffisamment faibles pour ne pas encore faire de rotations.

L'ennemi nous attend.

Crête nord : analyse tactique préalable
Ordres spécifiques : saisir le ravin Est (Ordovka), si possible également l'accès nord.
16h, 7 °C, le brouillard sera de retour dès la fin d'après-midi.
Nous déployons plus de 650 personnels dont les effectifs de 5./522 sont exténués. Ils seront chargés de tenir les hauteurs ouest du ravin ouest en vue d'avancer si possible vers le nord ultérieurement. Ainsi l'état physique de nos personnels est pris en compte. L'intérieur du ravin en lui-même sera pris en charge par II/522. Le temps qu'elle arrive, 2./522 recon va renforcer les unités en attaque. 6/522 organise la défense du centre jusqu'au sud contre une attaque depuis le sud-est. 7./522 et 10./522 tiennent les hauteurs de la crête et tenteront de prendre le ravin Ordovka et ses hauteurs Est.
Plus tard, selon les événements, les autres unités en défense exerceront une pression ou progresseront : depuis l'ouest vers le nord, depuis le sud vers le sud-est. Si c'est l'ennemi qui exerce une pression trop forte, des unités en attaque se redéploieront là où nécessaire pour défendre.
Nous attendrons le brouillard pour attaquer, pour couvrir nos mouvements, s'il ne tarde pas trop. Le dispositif est polyvalent, nous tenterons d'exploiter les failles dans les lignes de l'adversaire. Nos troupes sont soutenues par des mitrailleuses, mortiers et deux canons de 75 antipersonnel.
Crête nord : compte-rendu d'après-bataille
Le brouillard est réapparu progressivement, aucune des deux parties n'a rompu le cessez-le-feu jusque là. Lorsque les troupes de 2./522 recon ont rejoint celles de 7./522, le brouillard n'était pas encore très important, mais nous avons tout de même lancé l'offensive générale. Sans précipitation. Les groupes en attaque ont simplement reçu l'ordre de tenter d'établir leurs positions plus près de l'ennemi. Au nord, sur la hauteur ouest du ravin et dans le ravin, au centre sur la hauteur ouest du ravin. L'ennemi s'était reculé, nous n'avons rencontré aucune résistance sérieuse. Nous avons poussé davantage, l'ennemi révéla ses positions sur le flanc Est du ravin, dans les parties familiales de la ferme Ordovka et au nord dans les bâtiments de la ferme familiale Sirovtsy. Cette dernière fut attaquée depuis le ravin et la hauteur ouest sans difficulté, puis les deux groupes de combat ont fusionné leur force et ont été nettoyer le terrain jusqu'au flanc Est du ravin nord-est, en passant par la partie collective de la ferme Ordovka, dont l'école, avant de revenir sur des positions propices à la défense, y compris en abandonnant le nord, trop isolé et manquant de recul par rapport à une possible attaque ennemie.
Concernant les parties familiales de la ferme Ordovka, un groupe de combat attaqua de face en s'immobilisant dans le ravin, menant des échanges de feu intensifs à 200-300 mètres de distance. Un second groupe attaqua de face plus au nord, rencontra une défense moindre, perça la ligne ennemie, prit le contrôle des hauteurs Est, bifurqua plein sud, pour y attaquer depuis l'arrière le gros de l'ennemi qui était toujours occupé avec notre groupe qui s'était établi devant lui. La très grande manœuvre de contournement fut un très grand succès et les éléments ennemis se rendirent ou prirent la fuite.
Bilan des pertes : sur 671 personnels engagés, nous déplorons 25 tués, 45 blessés graves et 5 disparus, probables prisonniers, soit un total d'environ 75 pertes. Côté adverse, nous estimons que les effectifs n'étaient que de 250, nous comptons 35 cadavres, prenons en charge 55 blessés graves et faisons 80 prisonniers, soit un total d'environ 170 pertes et un ratio de plus de 2 en notre faveur. Nous avons de la chance que l'ennemi ne soit pas très nombreux, toutefois cela réduit l'intérêt de cette reconstitution historique.
Batailles lancées à 16h J0 : réflexions à 18h J0

Tous les objectifs que nous nous étions fixés ont été atteints, nos troupes étant épuisées et commençant à manquer de munitions, nous allons établir des positions défensives et nous aurons terminé cette campagne et pourrons partir pour d'autres lieux.
19h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres
Comparaison historique

Les Allemands ont attaqué d'un coup l'ensemble des ravins et les Soviétiques, trop faibles, se sont repliés en minimisant les combats. C'est-à-dire que, par rapport à nous, il y eut peu de pertes de chaque côté et peu de combats, les Allemands ont rattrapé leur retard et les Soviétiques ont pu préserver davantage de troupes (les Allemands aussi).
Etude stratégique approfondie et ordres
Les conditions météorologiques se dégradent, de la pluie est arrivée, transformant le sol en une boue glissante, la nuit est quasiment tombée, nos troupes sont épuisées, il n'est plus possible de raisonnablement se déplacer. Nos troupes renforcent leurs positions en l'état, nous effectuons quelques rotations et ravitaillements, espérons que l'ennemi n'en profitera pas pour attaquer car nous ne sommes pas capables de renforcer davantage nos premières lignes :

Réflexions à 21h J0
L'ennemi n'a pas attaqué, cependant nous avons remarqué des mouvements de troupes, mais nous ne pouvons pas affirmer s'il s'agit de la préparation d'une contre-attaque ou d'une simple réorganisation ou de l'établissement d'une ligne défensive.
Comparaison historique

La partie soviétique était trop faible et s'est repliée, mais a prétendu, à son GQG, avoir néanmoins résisté et ralenti l'ennemi en faisant subir d'importantes pertes aux Allemands. Le côté allemand, de son côté, n'a pas remarqué avoir été ralenti, ni avoir subi de pertes. Sa description de la bataille est plus réaliste puisqu'il a pu, à une très grande vitesse, poursuivre sa progression vers le nord et y établir une tête de pont sur la rivière Mzha à Merefa, rivière qui se jette dans la Seversky Donets à Zmiev, plus à l'Est (où l'on a combattu à Krasnaya Polyana et où l'on va retourner combattre dans un instant !).
Bataille de Bulakhi, 19 octobre 1941, bilan général
Voilà qui achève notre mission, ce fut simple et rapide, un peu intéressant (le déséquilibre est trop marqué pour que cela soit vraiment pertinent), surtout pour ce qui est de l'ethnographie et du système agricole en cours de transformation vers le soviétisme : une sorte de féodalité étatique/collective où les individus ont le droit de posséder une petite ferme en échange d'un travail obligatoire pour l'Etat sous menace de travaux forcés et de perdre leur ferme, travail obligatoire à fournir dans les plus grandes fermes familiales qui ont été collectivisées ou qui restent indépendantes mais tout en étant obligées de redistribuer leurs revenus. Plus à l'Est du ravin Est, on voit une petite ferme soviétique, appartenant intégralement à l'Etat, les agriculteurs y sont de simples salariés.
Nous reviendrons nous battre ici en saison hivernale en fin d'année je pense, lorsque les Soviétiques libéraient la région deux ans plus tard. Le type de combat changera, il y aura des véhicules, nous prendrons le côté soviétique. La difficulté sera bien plus forte. La nécessité de raccourcir les distances en raison des particularités de l'efficacité des blindages et des canons, la forte présence (j'espère) d'équipements antipersonnel et antichars sur les hauteurs de l'autre côté des ravins, offriront un tout autre style de combats... Attaquer de nuit ou par brouillard, et avec grande présence d'artillerie, serait alors une des meilleures solutions. Est-ce que cela nous sera offert, nous verrons bien.
Pour revenir sur le bilan présent, le côté soviétique n'avait rien à opposer au côté allemand. Cette reconstitution peut être rejouée par un débutant, côté allemand.
Révélons le côté ennemi et la situation finale :

La carte est trompeuse, car on découvre que le côté soviétique avait tellement triché sur ses unités qu'elles ne contenaient qu'une poignée d'officiers pour 2 ou 3 d'entre elles, le reste n'était rempli qu'à 20-35 % des effectifs, pour un total de 450 personnels restant dans le secteur. Nous possédions encore plus de 1 000 personnels déployés et environ 300 en réserve. Il y avait la possibilité d'être bien plus agressif, mais nous ne le savions pas. Lorsqu'on parle des faux rapports transmis aux GQG, voici un bel exemple historique, côté soviétique. L'effet est de mener à une augmentation de mauvaises stratégies puisque le raisonnement se fait sur de fausses données adverses et de fausses données amies.
Voyons les chiffres.


Nous pensons avoir tué 760 personnels soviétiques, l'ennemi déclare environ 170 tués, 100 blessés graves, 400 disparus/capturés, soit 670 pertes environ, ainsi que 55 blessés légers.
L'ennemi pense avoir tué 510 de nos personnels. Nous déclarons 90 tués, 160 blessés graves, 15 disparus/capturés, soit 265 pertes environ, ainsi que 260 blessés légers.
Les pertes sont toujours une notion très subjective. Le contrôle du terrain est beaucoup plus objectif.

Les courbes ont peu d'intérêt sur aussi peu de batailles, mais elles montrent qu'il y eut des moments "déterminants" si on veut.
Nous passons à Krasnaya Polyana le 23 octobre, soit 4 jours plus tard à quelques dizaines de kilomètres à l'Est, un endroit que nous connaissons fort bien en saison hivernale.