Simulation, bataille de Kalach, 27 juillet 1942 à 11h

Simulation, bataille de Kalach, 27 juillet 1942 à 11h

Actualités mondiales & françaises


(Reconstitution historique)

Suite du 27 juillet 1942 à 6h


Cote 130.4 : compte-rendu d'après-bataille

Notre GQG nous informa de l’envoi d’un groupe aérien devant arriver vers 12h25 pour nous appuyer.

L’ennemi engagea immédiatement notre groupe d’infanterie en cours de déploiement à l’ouest, l’empêchant de se mettre en place en toute sérénité. Au cours de cette manœuvre, nous découvrîmes deux canons de 88 mm retranchés en sortie de ravin à l’ouest, visiblement positionnés pour interdire à nos blindés toute sortie. J’ordonnai alors de ne pas éviter l’engagement, mais au contraire de lancer une sortie avec toute l’infanterie disponible pour neutraliser ces pièces. L’opération fut difficile, mais couronnée de succès. Deux autres canons de 88 mm, situés cette fois à la cote 130.4, furent identifiés en train d’appuyer leurs homologues en difficulté. Nous procédâmes à leur destruction par un pilonnage d’artillerie, combinant obus à shrapnels de pièces de 76.2 mm et obus HE de mortiers de 82 mm. Quatre pièces de 88 mm furent ainsi mises hors d’usage. Toutefois, des tirs supplémentaires, vraisemblablement issus d’autres canons lourds, furent signalés depuis l’ouest, au-delà de la route.

L’ennemi disposait de forces d’infanterie importantes. Notre groupe ouest se retrouva mis en difficulté, et j’ordonnai son repli vers le couvert du ravin. Ce désengagement se fit lentement et dans des conditions ardues.

À l’est, je donnai l’ordre de prendre les branches nord-est du ravin nord, ainsi que les hauteurs adjacentes. L’infanterie y était déjà préparée. L’ennemi n’y avait déployé qu’une force symbolique, sans doute dans le but de nous divertir. Une fois la position nettoyée, le groupe de mortiers s’y installa conformément au plan.

Je songeai alors à attendre le passage du groupe aérien avant de poursuivre vers la cote 130.4. Cependant, l’attente était longue, et nos troupes restaient exposées. Il aurait été judicieux aussi d’attendre l’éventuel bombardement aérien adverse avant d'engager une manœuvre difficile, mais le harcèlement par tirs distants – de projectiles variés – rendait cette attente coûteuse.

Je pris donc la décision de lancer l’attaque sur la cote 130.4 depuis le nord-est, en conservant la position en hauteur. L’ennemi y était solide, disposant de nombreuses mitrailleuses lourdes et d’un appui arrière – probablement de l’artillerie de 105 mm ou des canons antipersonnel de 75 mm – posté au-delà de la route diagonale légèrement surélevée. Néanmoins, j’estimai que passer par le vallon du ravin rallongerait excessivement la manœuvre et exposerait nos troupes en sortie de ravin. Mon plan consistait à engager simultanément notre groupe ouest (250 personnels) sur un axe sud, afin de soutenir l’assaut est (200 personnels) et d’ouvrir une double approche. Restait à voir si l’ennemi encore présent au contact de notre groupe ouest permettrait l’exécution de ce plan. Dans le cas contraire, il serait temps de l’abandonner. Mais jusqu’à preuve du contraire, je jugeai utile de le tenter.

C’est à ce moment que les Stukas attaquèrent. Nous perdîmes un T-34, frappé presque directement par une bombe. L’équipage crut d’abord à une chenille arrachée, avant de constater des dégâts irréparables au niveau du compartiment moteur. Le char dut être abandonné.

Des signaux rapportèrent la présence de blindés ennemis à l’ouest : un PzII d’abord, immobile, puis un PzIII également immobile, plus en retrait. Peut-être étaient-ils en position défensive, en cours d’évacuation, ou attendaient-ils le moment opportun pour attaquer. Je décidai néanmoins de lancer l’assaut sud avec le groupe ouest. À notre grande surprise, la progression fut aisée. L’ennemi ne parvenait pas à opposer de résistance significative, soulevant l’hypothèse d’une force adverse moins redoutable que prévu.

Durant notre progression, notre groupe ouest identifia un cinquième canon de 88 mm posté à la cote 130.4, derrière la route. Nous l’anéantîmes par un tir combiné d’artillerie (obus incendiaires) et de mortier (obus HE). Dans le même temps, 5 blindés furent localisés sur le flanc ouest : 4 PzII et 1 PzIII. Si les premiers ne posaient pas de véritable menace face à nos T-34 et KV-1, le PzIII représentait un danger en engagement longue distance. Toutefois, sortir nos blindés des ravins restait impensable tant que la menace des canons antichars ennemis n’était pas levée.

Nos fantassins poursuivaient leur progression vers la cote 130.4, soutenus par notre artillerie. Malgré les 450 personnels engagés, la facilité relative de leur avancée à couvert sur des distances de 600 à 1 000 mètres demeurait surprenante, surtout au vu du soutien supposé de l’artillerie ennemie et de la présence d’avions dans le ciel. Ces derniers causèrent des pertes très modérées.

Un détachement ennemi fut soudainement repéré à l’entrée du ravin, près de la position d’un de nos observateurs d’artillerie à l’ouest. Il s’agissait vraisemblablement d’une équipe de reconnaissance. Nous ne défendions pas ce secteur, faute de personnels en nombre suffisants. Je demandai qu’on y garde un œil, que les dernières munitions disponibles de la batterie de mortiers soient tirés, puis que les observateurs se replient vers l’est. Malheureusement, au moment précis où les observateurs allaient commencer leur repli, ils furent éliminés par le groupe ennemi, qui pensait s’être infiltré discrètement. Les observateurs voisins, à 200 mètres, furent maintenus sur place, bien que les munitions de leur batterie fussent épuisées, avec comme tâche de surveiller l'infiltration de l'infanterie ennemie.

Cette intrusion détourna momentanément notre attention au QG. Une attaque sur nos arrières, même mineure, pouvait être problématique. Néanmoins, nos effectifs étaient trop limités pour y remédier. Je décidai que nous devrions surveiller et ajuster, mais sans désengager notre offensive pour autant. Si nécessaire, il serait toujours temps de battre en retraite ou de revenir nettoyer nos arrières après avoir éliminé consolidé nos conquêtes territoriales.

Pendant ce temps, nos troupes commençaient à atteindre la cote 130.4 depuis le sud et l’est. C’est alors que l’officier en charge du groupe ouest signala, affolé, le mouvement de 5 PzIII franchissant la route diagonale en formation d’attaque. Leur objectif semblait clair : atteindre la hauteur entre les ravins, pour ensuite attaquer nos arrières ou prendre à revers le groupe ouest.

Un court moment de silence s’imposa. Je demandai confirmation : s’agissait-il de blindés supplémentaires ou d’une erreur d’identification antérieure ? L’officier confirma une confusion : les PzIII avaient été pris pour des PzII. Il s’agissait bien d’un groupe de 5 PzIII.

L’analyse de la situation révélait un piège. L’ennemi entendait nous prendre à revers ou s’emparer de nos arrières. Nos propres blindés et canons antichars étant trop éloignés, toute tentative de sortie des ravins conduirait à leur destruction, de surcroît avec une faible chance de pouvoir synchroniser leur apparition sur les hauteurs : ils seraient détruits les uns après les autres sans pouvoir imposer un effet de groupe.

À cet instant, le QG ennemi émit une proposition de cessez-le-feu : il exigeait la rétrocession de la cote 130.4, en échange du maintien de nos autres positions.

La surprise fut totale. Cette demande trahissait des pertes significatives chez l’adversaire, tout en misant sur un effet psychologique renforcé par l’apparition des 5 PzIII. S’il détenait réellement l’avantage, il n’aurait pas proposé un cessez-le-feu : il aurait attaqué et écrasé nos troupes et/ou pris nos arrières.

J’invitai mes subalternes à la réflexion. Nous tenions le nord, avions presque conquis la cote 130.4. L’artillerie ennemie, devenue muette, semblait en pénurie de munitions. Notre aviation arrivait. En cas de contre-attaque ennemie dans nos arrières, nos embuscades pourraient encore jouer leur rôle. Mais si ces blindés attaquaient notre infanterie à revers, ce serait un carnage. Il nous était possible d’attendre, mais toute détérioration de la situation serait irréversible. Deux avis s’opposèrent avec autant d’arguments. Le temps pressait. Les blindés ennemis poursuivaient leur route.

Je tranchai : accepter immédiatement le cessez-le-feu, puis, si possible, négocier la cote 130.4. Mais sans insister. La communication fut transmise. L’ennemi interrompit la progression de ses blindés. Les combats cessèrent. Une autre communication fut envoyée au GQG pour annuler l’attaque aérienne : « situation pleinement sous contrôle, supériorité tactique, aucun intérêt à engager l’aviation. » Rapport évidemment mensonger, mais j'entendais éviter une rupture du cessez-le-feu.

Certains de mes subalternes déplorèrent la fin des combats, estimant que nous aurions pu anéantir l’ennemi avec nos chars. Je rappelai alors que les ordres de l’officier stratège étaient de préserver nos forces pour d’éventuelles contre-attaques ennemies. Nous avions déjà franchi la limite de l’agressivité autorisée. Il fallait savoir reconnaître une belle victoire : préservation de nos blindés, conservation de nos troupes, territoire gagné. Peut-être pourrions-nous négocier la cote 130.4 plus tard. Sans nourrir d’illusions. Finalement, tous approuvèrent le choix de sécuriser ce succès partiel plutôt que de risquer l’anéantissement dans un combat déséquilibré et improvisé.

Bilan des pertes : sur 764 personnels engagés, nous déplorons 55 tués, 75 blessés graves et 10 disparus ou faits prisonniers, soit un total de 140 pertes. Le chiffre est élevé, certes, mais compte tenu de l’intensité des combats, il reste acceptable.

Côté ennemi, nous estimons qu’environ 350 personnels ont été engagés. Nos évaluations font état de 45 tués, 55 blessés graves, et 85 prisonniers, soit 185 pertes au total. Le rapport est donc de 1,3 en notre faveur. C’est un très bon résultat, surtout pour une attaque menée à découvert et sans appui blindé. Ce succès confirme l’impression persistante d’une fragilité inhabituelle de l’adversaire – surtout lorsqu’on se remémore les combats du début de matinée, qui s’étaient soldés par un bilan bien plus défavorable, dans des circonstances pourtant comparables.

Du côté des équipements lourds, nous perdons un T-34, détruit par une frappe aérienne. Une bombe est tombée juste devant, tandis qu’une autre a frappé de plein fouet le flanc droit à l’arrière, pulvérisant le compartiment moteur. Le char n’a pas pris feu – une chance – mais il est irrécupérable.

L’ennemi, de son côté, perd cinq canons de 88 mm.

Il ne restait en face de nous que les cinq PzIII. Le reste des forces adverses n’était plus en mesure d’opposer une résistance significative. L’ennemi aurait eu intérêt à déployer ses blindés directement sur la cote 130.4 : il aurait ainsi pu couvrir ses canons de 88 mm, et notre infanterie n’aurait pas pu s’y aventurer à découvert. En laissant ses blindés hors du dispositif principal, il leur a ôté toute utilité tactique.

L’ennemi profite des négociations actuelles pour réclamer le retour d’un groupe infiltré dans nos arrières, précisément là où se trouve notre unité de KV-1 dans le ravin sud. Nous acceptons. Il est donc clair qu’il connaissait la position de nos KV-1, et nous ignorons encore s’il comptait attaquer nos blindés ou prendre à revers notre infanterie, en misant sur notre réticence à faire sortir nos chars hors des ravins. Quelles que soient ses intentions, nous ne le saurons jamais. Ce qui compte, c’est que nous avons préservé notre force blindée, et que l’ennemi ressort de cet affrontement considérablement affaibli.

Autre conséquence stratégique : l’ennemi abandonne son attaque sur Lipo-Lebedevskyy, sans doute faute de moyens. En revanche, il continue à déployer des renforts au nord. La situation y reste tendue, et il est clair que la prise de la cote 130.4 n’est pas encore envisageable dans les heures qui viennent, et d'autres combats nous attendent là.

Cote 169.4 : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : se replier du sud, ne pas défendre le sud (au contraire, pousser l'ennemi à se déplacer vers l'Est pour qu'il se rapproche des ravins et qu'il réduise sa densité en vue d'une éventuelle attaque ultérieure depuis le sud), faire immédiatement se réfugier l'infanterie dans le ravin sud-est, les blindés doivent défendre les ravins Est, central et nord-est.

Etudier la possibilité avec grande précaution d'une attaque par le nord avec l'infanterie (prévoir d'y laisser pendant un court moment un observateur) et éventuellement avec les blindés, d'abord légers, mais dans le même temps, minimiser les pertes.

Au final, tenter de conserver ou de reprendre les objectifs centraux, et tenter de prendre tout le territoire adverse et d'écraser intégralement l'ennemi.

REDUIRE L'AGRESSIVITE ! Au pire, simplement défendre.

11h55, beau temps, 28 °C.

Nous disposons actuellement de 1 100 personnels, incluant les équipages et servants de 4 KV-1, 29 T-34, 2 PzIII capturés, quelques chars légers T-60 et voitures blindées BA-64, ainsi que de 7 canons antichars de 45 mm et 8 canons polyvalents de 76,2 mm.

Le déploiement suit le même principe que lors de la dernière opération. Toutefois, au nord, les troupes ont cette fois creusé des tranchées près de la route, afin de se rapprocher du territoire ennemi tout en restant à couvert grâce au surplomb de la route. En cas d'offensive blindée ennemie à cet endroit, nos unités n’auront « que » 500 mètres à franchir pour rejoindre les ravins, où elles bénéficieront de soutien. Si le nombre de blindés ennemis est limité, nous pourrons envisager de faire sortir les nôtres des ravins, en profitant de la protection offerte par la route surélevée. Une unité monte momentanément sur la route pour observer en profondeur les lignes adverses. Souhaitons-lui bonne chance.

Le reste de notre infanterie est regroupé dans les ravins, en protection des blindés, eux-mêmes soigneusement camouflés.

Au sud, notre infanterie est en train de se replier à l’abri dans les ravins.

Nos observateurs d’artillerie règlent leurs tirs principalement sur les abords de l’objectif central et sur les arrières de l'ennemi sur le flanc sud. Il reste cependant impossible de cibler ses arrières au centre et au nord : cela nécessiterait de franchir la route au nord, ce qui exposerait l’observateur aux tirs adverses.

Dans un premier temps, notre posture reste défensive. Nous tenterons ensuite de lancer une offensive, notamment par le nord, si l’ennemi semble suffisamment affaibli. À cette fin, nos véhicules légers, prépositionnés dans les ravins au nord-est, serviront de véhicules d'infanterie pour servir d'appui feu.

Nous projetons également de reprendre position dans les replis de terrain au sud. Bien que notre infanterie y soit déjà présente, nous souhaitons tout de même d'abord la replier, cette zone demeurant dangereuse : l’ennemi pourrait réitérer la tactique qu’il a employée précédemment — en engageant ses blindés contre cette position isolée — et infliger de lourdes pertes à notre infanterie dotée de faibles moyens antichars là bas. Nous ne souhaitons pas reproduire cette erreur tant que nous ne sommes pas certains que l’ennemi ne dispose plus de véhicules en nombre.

Cote 169.4 : compte-rendu d'après-bataille

La bataille a commencé comme prévu. Le groupe d’infanterie sud s’est replié dans le ravin sud-est, tandis qu’un détachement au nord a pris position sur la route pour observer les profondeurs du territoire nord-ouest adverse.

Nous avons repéré plusieurs positions d’artillerie de campagne, probablement des pièces de 105 mm, disséminées à 2 km à l’ouest et beaucoup plus proches vers le centre. Deux pièces identifiées au centre ont été neutralisées par notre artillerie : l’une sur le flanc nord, touchée par des obus HE, l’autre sur la cote 169.4, détruite par des obus fumigènes/incendiaires. À ses côtés, un Marder a été identifié atteint ; son équipage l’a abandonné.

Au sud-ouest, un blindé ennemi retranché a été observé. Nous avons soupçonné la présence d’autres chars dans les environs.

Nous ne nous montrions pas, laissant l'ennemi nous découvrir en s'exposant.

Après un moment, l’ennemi a commencé à envoyer massivement des troupes vers le centre et le sud. Nos observateurs d’artillerie, positionnés à 2 km au sud-est, ont pu les repérer de loin. Nous avons choisi de ne pas les faire se replier dans les ravins pour l’instant. Ils ont dirigé les tirs d’artillerie sur l’infanterie ennemie qui cherchait à attaquer notre ravin central.

Soudain, un groupe d’infanterie adverse a surgi d’un repli de terrain buissonné et a ouvert le feu sur nos quelques observateurs d'artillerie. L’ennemi avait intelligemment choisi une approche discrète. Nos observateurs ont tenté de rejoindre les ravins, et j’ai d’abord ordonné à quelques unités d’infanterie d’en sortir pour détourner les tirs sur eux, couvrir les artilleurs, puis se replier rapidement au fond des ravins. Mais j’ai hésité. Redoutant un déséquilibre des forces et une aggravation des pertes sans perspective de sauver les observateurs, j’ai annulé l’ordre. L’ennemi, cependant, semblait hésitant devant nos quelques personnels en fuite. J’en ai déduit qu’il n’était pas en supériorité numérique, et j’ai réitéré l’ordre, engageant un nombre limité de fantassins. L’infanterie ennemie a été liquidée et nos hommes ont pu regagner les ravins. Un groupe d’observateurs a tout de même été tué. Peut-être à cause de mon hésitation.

Ensuite, l’ennemi a attaqué le ravin central et celui situé plus au sud, que nous nommerons "intermédiaire", avec un effectif important. Bien qu’il nous ait manqué une batterie d’artillerie, nos moyens restants ont suffi à ralentir sa progression. Nous avons dû renforcer le ravin intermédiaire, trop faiblement défendu pour contenir la vague ennemie. Un groupe du ravin central et un autre du sud-est ont convergé. L’ennemi, pris en tenaille par le nord et le sud, et face à nos troupes à l’est, a été éliminé.

C’est alors que l’ennemi a lancé un blindé depuis le sud-ouest en direction de la cote 169.4. À notre grande surprise, ce que nous avions pris pour un Marder — que nous pensions détruit — s’est remis en mouvement. Les deux véhicules ont convergé vers le ravin central pour appuyer l’infanterie. Le “Marder” s’est avéré être un simple Sdkfz chenillé avec canon de 37 mm, l’autre un PzIII. Nos tankistes, peu compétents, ont mis un temps fou à viser correctement. Le PzIII a réussi à détecter et endommager un canon de 76.2 mm ainsi qu’un KV-1 camouflé dans le ravin... Sans commentaire. Finalement, le PzIII a été détruit. Le Sdkfz, atteint par des tirs de fusils antichars de notre très compétente infanterie, a tenté de se replier, mais a été achevé par nos tankistes. Heureusement qu’ils ont fini par s’appliquer...

Les blindés se faisaient particulièrement discrets du côté ennemi. Ce qui subsistait de sa masse blindée des jours précédents semblait désormais bien réduit. Néanmoins, nous sommes restés méfiants : de nombreux canons demeuraient actifs et nous craignions à tout moment de découvrir un canon de 88 mm, de 75 mm pak 40 ou d'autres blindés, bien camouflés.

J’ai décidé de sonder les lignes adverses, conformément à notre plan, bien que le confort de la situation stabilisée me rassurait. J’ai envoyé un groupe de 200 hommes postés dans les ravins nord-est attaquer la position nord-ouest ennemie à Field Camp. On y trouvait là bas des pièces de 105, des armes antichars légères, des mitrailleuses, etc. Le plan prévoyait d’attendre que l’infanterie traverse la route, puis de la faire rejoindre par le groupe retranché le long de celle-ci, afin d’assurer une bonne synchronisation. Ensuite, les véhicules légers devaient intervenir pour appuyer l’infanterie et tester la présence d’équipements antichars lourds.

La première difficulté : le groupe initial s’est élancé rapidement… pour être stoppé par des tirs ennemis provenant de la cote 174.9. Nous avons alors étudié la faisabilité de lancer l’infanterie du ravin central pour nettoyer cette position. C’était faisable sans pertes majeures. Une fois la cote sécurisée, notre groupe nord-est a repris sa progression jusqu’à la route, où il a de nouveau été stoppé, cette fois par le groupe ennemi que nous attaquions, et qui n'entendait pas se laisser approcher. Le groupe retranché s’est alors lancé à son tour comme prévu, portant à 350 les effectifs engagés. L’offensive de grande ampleur avait commencé. La cote 174.9 fut épargnée par les contre-attaques ennemies. J’ai choisi d’y maintenir l’infanterie, car elle pouvait encore nous y être utile.

Au nord, les blindés légers devaient entrer en jeu. Mais d’abord, j’ai exigé que les canons antichars de 28 mm soient éliminés par l’infanterie. Ce fut ardu. L’ennemi, incapable de régler efficacement les tirs de ses pièces de 105 mm, a dispersé ses obus un peu partout. Ils tombaient loin, manquant cruellement de précision. Néanmoins, une batterie ennemie s’est démarquée par sa dangerosité. Manifestement plus compétente.

Après de longues minutes, les canons de 28 mm ont été détruits. Nos pertes étaient raisonnables, montrant que l'ennemi n'était pas si puissant. J’ai alors engagé les blindés légers, non sans appréhension. Il nous fallait confirmer l’absence d’armes antichars. Les BA-64 et T-60 avaient ce rôle suicidaire. Leurs équipages, pires encore que ceux des T-34, ont mis 15 minutes à parcourir 200 mètres en zone sécurisée. Fou de rage, je les ai menacés d’ouvrir le feu sur eux s’ils ne fonçaient pas plein ouest sans s'occuper de quoi que ce soit d'autre que d'appuyer sur l'accélérateur. Je n’attendais même plus qu’ils combattent : je voulais uniquement savoir s’il restait des canons antichars ennemis. La menace a fonctionné. Ils ont rejoint notre groupe d’infanterie qui avait atteint Field Camp en subissant le feu ennemi sans faillir. Apparemment, un langage simple et direct est la clé pour se faire comprendre de ce genre d’équipages...

Une infanterie ennemie retranchée sur le flanc sud de notre percée a commencé à mitrailler les blindés légers. J’ai stoppé leur progression, non sans crainte de ne plus réussir à les faire repartir ensuite. Je leur ai ordonné de bifurquer vers le sud-ouest, puis de s'arrêter et d’ouvrir le feu sur tout ce qu’ils voyaient. Ils ont obéi, avec efficacité, jusqu’à mitrailler des batteries de 105 à plus d’un kilomètre. Le duel entre incompétents s’est engagé.

L’ennemi a alors tenté de négocier un cessez-le-feu avec retour aux positions initiales. Nous avons ignoré la demande.

Nos fantassins, eux, ont pu reprendre leur offensive. J’ai ordonné aux T-60 d’appuyer la progression vers l’ouest en amorçant une percée au sud. Les BA-64 sont restés au centre. J’ai demandé au groupe d'infanterie sur la cote 174.9 de les rejoindre pour nettoyer les poches ennemies dispersées. Ce fut lent : ces troupes n’avaient pas le même cran que celles du nord. Mais peu à peu, leur assurance a grandi, et tout le nord du territoire adverse est tombé entre nos mains.

J’ai alors engagé 4 T-34 depuis le ravin nord-est vers l’ouest pour soutenir l’infanterie. Il s'agissait de moyens très limités pour éviter de perdre trop de chars en cas d'erreur. Puis 4 autres, toujours du nord-est, pour appuyer l’assaut plus central aux côtés des BA-64. Deux supplémentaires ont suivi. Nos hommes gagnaient en assurance, cela apportait du dynamisme à notre offensive qui avait commencé au ralenti. L’artillerie ennemie, elle, perdait en intensité. Nos tankistes, enfin, commençaient à ajuster correctement leurs tirs. Une formation en conditions réelles, dirait-on… Nos équipages n'avaient pas dû tirer beaucoup d'obus lors de leur entraînement. Ni être entraînés à lire une carte. La batterie ennemie la plus efficace a été localisée à l’ouest, derrière la cote 169.4. L’un de ses tirs a atteint de plein fouet un T-60 à 800 mètres, tuant tout l’équipage. Cela n’a toutefois pas entamé notre pression.

J’ai ordonné au groupe sud-est, revenu protéger le ravin intermédiaire, de repartir vers le sud en vue de se préparer à attaquer le sud-ouest avec l’appui de 4 T-34, rejoints ensuite par 4 autres en soutien antichar. En parallèle, le groupe d’infanterie intermédiaire, revenu protéger le ravin central, a reçu l’ordre d’attaquer la cote 169.4, épaulé par 4 T-34, ce qui fut une simple formalité.

Le dispositif ennemi s’effondrait totalement : l'attrition que nous lui avions fait subir ces derniers jours avait porté ses fruits.

Au final, les forces ennemies encore en état de combattre ont pris la fuite en désordre.

Bilan des pertes : sur les 1 104 personnels engagés, nous déplorons 85 tués, 60 blessés graves et 10 disparus (probablement faits prisonniers), soit un total de 155 pertes.

Côté adverse, nous estimons que l’ennemi avait engagé environ 275 personnels et aurait subi 90 tués, 20 blessés graves, et nous avons 95 capturé 95 personnels, soit 205 pertes. Le ratio des pertes s'établit ainsi à 1,3 en notre faveur.

Quant aux résultats matériels, nous enregistrons la perte d’un T-60, détruit par un ultime tir d’une pièce de 105 mm à seulement 300 mètres, et non par une pièce située à 800 mètres comme le récit extravagant de la bataille le supposait. Une BA-64 s’est renversée dans un fossé, sans pertes humaines. Un KV-1 a été touché par quatre obus de 50 mm d’un PzIII ; l’un a pénétré par la trappe d’observation du conducteur, tuant trois membres d’équipage.

Du côté ennemi, les pertes matérielles comprennent 5 pièces de 105 mm sur 7, un canon leIG 18 de 75 mm, un PzIII, un véhicule d’infanterie chenillé, ainsi que divers matériels détruits ou abandonnés.

A écouter les artilleurs ennemis capturés, ils ont éliminé 250 de nos personnels ! Deux servants des pièces de 105 mm du sud-ouest revendiquent à eux seuls 110 pertes de notre côté ! Cette exagération flagrante semble directement proportionnelle à leur incompétence manifeste — tant mieux pour nous. À l’inverse, les tankistes ennemis, bien plus compétents, se montrent sobres et précis dans leurs évaluations.

Nous contrôlons désormais la cote 169.4 et avons sécurisé ses abords. Notre stratégie et notre tactique, fondées sur l’attrition lente et méthodique imposée à l’ennemi durant plusieurs jours, porte ses fruits. Le plus difficile reste à venir : tenir nos positions, sauf si l’ennemi renonce à contre-attaquer. Il semble préoccupé par un autre secteur du front, que nous pouvons aller renforcer.

Nous avons reçu les félicitations du GQG. Mais il sera toujours temps de les accepter lorsque nous aurons sécurisé intégralement le secteur de Lipo-Lebedevskyy.

Cote 169.8 : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : se replier massivement au sud-ouest en flanc de colline où nous pourrons engager l'ennemi en réduisant les distances, ne pas défendre le nord-ouest et l'ouest. Au sud, faire une embuscade dans le ravin y compris avec des canons antichars et de l'infanterie. Tenter de s'assurer le contrôle avec l'infanterie de tout ou partie du flanc Est, qui vient d'être abandonné par l'ennemi, territoire pris par nos troupes depuis les ravins en rive du Don, mais qu'elles ne peuvent encore défendre.

La situation est critique.

Au nord-ouest, nos T-70 ont trop avancé. Toute tentative de repli vers le sud les exposerait à une élimination certaine. Au sud, l'infanterie installe une embuscade dans les ravins, tandis que les blindés se positionnent en flanc de colline au sud-ouest. Toutefois, l'ordre initial de prendre l’Est est irréalisable : l'infanterie se retrouverait complètement à découvert.

Cette situation catastrophique est due à une faute du niveau supérieur, le stratège (moi-même à l'étape précédente) a donné des ordres très agressifs à l'unité 2/55 TBde sans tenir compte de la topographie et de la proximité de l'ennemi.

Voici les options, et la décision doit être prise sans délai :

  • Suivre les consignes initiales : redéployer les T-70 du nord-ouest vers le sud-ouest, en acceptant leur perte quasi certaine ; engager l’infanterie à découvert vers l’Est et perdre également cette unité sans prendre le flanc ennemi visé ; tenter une défense coûteuse des ravins au sud. Bilan probable : lourdes pertes humaines et matérielles pour un gain nul.
  • Ordonner une retraite générale : préserver les troupes pour contre-attaquer ultérieurement. Cela signifie abandonner les ravins au sud, donner à l’ennemi l’opportunité de renforcer ses positions, et perdre l’avantage obtenu à l’Est par l’affaiblissement de ses forces. Les unités fuient : vers l’ouest pour celles à l’ouest, vers le sud pour celles au sud.
  • Lancer une contre-attaque suicidaire : les T-70 attaquent à longue distance les Marder depuis l’ouest sans espoir de succès ; les T-34 attaquent également à distance depuis le sud-ouest ; l’infanterie attaque depuis le sud. Résultat assuré : perte totale, matérielle, humaine, territoriale.
  • Un compromis : sacrifier les T-70 (à l’exception de quelques survivants possibles), défendre les ravins au sud, et abandonner les flancs ouest et est. L’objectif est d’attirer l’ennemi dans les ravins et de lui infliger une usure progressive.

J’écarte l’option suicidaire et j’exclus toute tentative vers l’Est. Je privilégie le compromis : je sacrifie les T-70, je protège les ravins du sud et je tente d’y affaiblir l’ennemi par attrition.

Les 10 T-70, accompagnés d’un T-34, entament leur mouvement vers le sud-ouest, conformément aux ordres irréfléchis de la hiérarchie — qui assumera les conséquences. Ils ont pour consigne de ne pas engager le combat et de se concentrer uniquement sur leur déplacement. Si des Marder s’approchent à moins de 500 mètres pour les intercepter, une charge suicidaire sera ordonnée, car il y a une chance, même infime, de pouvoir obtenir un meilleur ratio de pertes. En revanche, si les Marder restent à distance, aucun tir ne sera efficace — mieux vaut fuir et espérer sauver quelques véhicules.

À l’ouest, nous abandonnons sur place un mortier et un canon antipersonnel allemand de 75 mm capturés, avec leurs servants. Leur mission : vendre chèrement leur peau et rejoindre le sud-ouest.

Au sud-ouest, 7 T-34 sont positionnés en flanc de colline, ce qui réduit les distances d’engagement à 500-600 mètres si l’ennemi attaque. De l’infanterie est retranchée à leurs côtés. Plus au sud, 8 T-60 sont en réserve. Sur une crête proche, des mortiers couvrent tout le secteur sud.

Dans les ravins au sud, nous disposons de 6 canons antichars de 45 mm en embuscade, protégés par 400 personnels.

Cote 169.8 : : compte-rendu d'après-bataille

L’unité 2/55 TBde a réussi à se redéployer au sud-ouest sans subir la moindre perte. L’ennemi, posté en observation, n’a manifesté aucun intérêt pour l’intercepter. L'un des T-70 a toutefois signalé avoir perdu un membre d'équipage sans qu'on n'ait obtenu les détails des circonstances.

Les Marder étaient judicieusement positionnés à longue distance, interdisant toute approche mais se privant de tirs efficaces sur nos blindés qui s'éloignaient à plus de 1,5 km. Engager le feu dans ces conditions aurait été un gaspillage de munitions pour lui.

Le Sdkfz-232 ennemi, resté abandonné sur la cote 167 depuis un long moment, a repris vie lorsque nos troupes ont atteint le sud-ouest : son équipage est remonté à bord et a immédiatement offert un appui à l’infanterie ennemie. Nos servants de mortier et du canon antipersonnel de 75 mm, postés non loin, ont alors été harcelés par ce véhicule. Le mortier a fini par épuiser ses munitions, et ses servants se sont repliés vers le sud-ouest. Le canon, lui, a été neutralisé après avoir tiré de nombreux obus. Les servants se sont vaillamment défendus jusqu’au bout.

L’ennemi a rapidement déclenché une vaste manœuvre de reconquête, projetant des troupes sur tous les axes qu’il avait dû abandonner les heures passées : nord-ouest, ouest, nord-est, est, sud-est. Il a notamment lancé plusieurs attaques simultanées : vers le ravin au sud, et entre ce ravin et notre groupe blindé au sud-ouest. Ses Marder, toujours habilement postés à distance, continuaient de verrouiller toute possibilité d’intervention de nos blindés. En appui, des pièces de 105 mm ont pilonné nos positions, sans grand effet.

L’ennemi s’est acharné sur l’entrée nord du ravin sud. Nos mortiers ont tiré jusqu’à la dernière munition pour en défendre l’accès, envoyant des centaines d’obus explosifs et fumigènes/incendiaires. Malgré cela, les assaillants ont réussi à compenser leurs pertes et à submerger nos défenses. Ils ont enfoncé nos lignes depuis le nord, pendant qu’une autre vague approchait de l’est, ouvrant le feu depuis la distance. Dans le même temps, une infiltration ennemie entre le ravin et notre groupe sud-ouest leur a permis de s’implanter dans nos arrières, contribuant à un début d’encerclement de nos troupes.

Les troupes ennemies arrivant de l’Est ont toutefois été prises en embuscade par nos éléments embusqués dans le petit ravin. Quant à celles infiltrées à l’arrière, elles n’étaient pas suffisamment nombreuses pour désorganiser notre dispositif. Cependant, plusieurs de nos personnels les moins aguerris se sont rendus, convaincus que la situation était désespérée.

Nous avons tenté de reprendre l’accès nord du ravin, mais l’ennemi disposait de forces conséquentes, et nos centaines de fantassins n’ont pas suffi à repousser l’assaut.

Progressivement, l’ennemi s’est affaibli. Les rangs du groupe venu de l’Est, pris sous le feu depuis le petit ravin, se sont largement clairsemés. Cela a libéré le flanc Est du ravin principal. J’ai alors engagé la majorité des troupes retranchées près des blindés au sud-ouest pour reprendre nos arrières dans le ravin. Ce redéploiement a permis de repositionner des forces plus en profondeur pour lancer une contre-offensive plus large sur l’accès nord.

Nos canons antichars ont reçu l’autorisation d’ouvrir le feu sur l’infanterie ennemie : ils étaient déjà en train d’être éliminés, tandis que les Marder restaient hors de portée à plus d’un kilomètre.

Grâce à cette manœuvre, nous avons repris le ravin principal. Les combats se sont ensuite progressivement calmés. J’ai ordonné à l’infanterie présente dans le petit ravin de mener une reconnaissance offensive vers le sud-est et l’Est, afin d’évaluer la possibilité de regagner du terrain.

Le groupe a tenté une approche vers l'Est, mais a été aussitôt pris pour cible par une pièce de 105 mm. L’engagement n’a pas été poursuivi au-delà du sud-est.

Bilan des pertes : sur 630 personnels — dont 400 fantassins — nous recensons 45 tués, 55 blessés graves et 15 disparus (probables prisonniers), soit 115 pertes environ. Nous pensons sur l’ennemi a aligné environ 300 hommes et qu'il a subi 55 tués et 10 blessés graves et nous faisons 25 captifs, pour un total de 90 pertes environ. Le ratio s’établit donc à presque 0,8, autrement dit 1,3 en faveur de l’adversaire.

Ce résultat reste paradoxal : nous défendons une position retranchée et camouflée au fond d’un ravin, alors que l’ennemi progresse à découvert, sous un pilonnage continu de nos mortiers.

La seule explication plausible tient à l’écart d’expérience : ses troupes tirent plus précisément, se protègent mieux et résistent davantage à la panique que les nôtres, dont beaucoup sont des bleusailles.

À noter enfin : un T-70 a subi un coup direct d'un Marder à 1,5 km, touché en arrière de tourelle ; le char est endommagé et le canonnier a été tué.

Batailles lancées à 11h J+2 : réflexions à 14h, J+2

Nous avons réussi à contraindre l’ennemi à se replier des abords des objectifs centraux en lui infligeant une attrition soutenue. Cependant, il est parvenu à éviter l'encerclement de ses forces. Il n’est donc plus opportun de poursuivre l’offensive dans la plaine centrale, un terrain où l’ennemi bénéficie d’un avantage. Il serait préférable d’y adopter une posture défensive.

En parallèle, il demeure pertinent de sécuriser les abords de la cote 169.4.

Les troupes excédentaires pourraient quant à elles être redéployées vers le nord-est afin de contenir l’assaut ennemi.

15h, J+2 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Les Soviétiques ont poussé au centre, dans la plaine, où nous sommes mis en difficulté. Cela dit, ils ont subi davantage de pertes que nous. En revanche, nous avons toujours de l'avance au nord-est où nous contrôlons partiellement un objectif supplémentaire.

Etude stratégique approfondie et ordres

Voici la situation après quelques reconnaissances et les replis de troupes suite aux combats en cours :

Nous redéployons des forces mixtes au nord-est : les blindés au fond des ravins, l’infanterie pour mener l’assaut. Au centre et au sud, l’infanterie est positionnée en première ligne dans la plaine, appuyée par des canons polyvalents de 76,2 mm afin d’assurer une capacité de riposte minimale en cas d’attaque blindée ennemie. Nos chars, quant à eux, sont retirés vers les ravins ou les flancs de collines, pour rester disponibles en vue d’une éventuelle offensive blindée adverse.

Nous adoptons une posture défensive sur l’ensemble du front, à l’exception du nord-est où l’objectif est d’abord de s’emparer de la cote 130.4 avant de repousser l’ennemi du nord de Lipo-Lebedevskyy. (Avant de basculer notre dispositif défensif pour l'orienter vers l’attaque, nous choisissons d’alléger d’abord la pression exercée par l’ennemi sur le flanc ouest de Lipo-Lebedevskyy.)

L’ennemi pourrait tenter de couper nos lignes en lançant une attaque en direction du Don, mais nos positions devraient désormais être suffisamment renforcées pour tenir.

D’un point de vue stratégique, nous avons déjà remporté la victoire : il ne reste plus qu’à tenir jusqu’à cette nuit. Inutile de courir des risques superflus.


Concernant les reproches émis par les subalternes sur le flanc ouest : d’un point de vue stratégique, ce secteur est secondaire, et les ressources allouées aux unités qui y opèrent sont volontairement limitées. Nous y engageons nos forces dans une logique de harcèlement, parfois jusqu’au sacrifice, dans le but de désorganiser les arrières ennemis.

Il est vrai que, dans cette zone, nous privilégions la perte territoriale à toute perte humaine ou matérielle significative. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons remplacé les T-34 par des T-70 au sein de l’unité 2/55 TBbe dès qu'il a été possible de réduire sa force de frappe : la perte éventuelle de ces chars légers aurait eu un impact bien moindre.

Les mouvements actuels en sont une illustration claire : les unités du secteur ouest ont été repliées en flanc de colline pour y concevoir une ligne défensive afin de donner la priorité à la défense des objectifs centraux, le territoire qu'elles contrôlaient plus au nord a été abandonné. Nos ordres n'étaient donc pas "une faute" et la situation présentée comme "catastrophique" était en réalité voulue et assumée.


Nous attaquons au nord-est :

Nous avions évoqué cette hypothèse, l’ennemi fait preuve de ruse et cherche à couper nos lignes en lançant une offensive en direction du Don. Toutefois, comme nous l'avons expliqué par anticipation, le renforcement de nos positions devrait nous permettre de tenir, d'autant plus que les unités ennemies devraient être assez affaiblies.

Nos renseignements indiquent que l'ennemi a perdu plus de la moitié de ses forces, alors que nous avons toujours plus de trois quarts des nôtres. Certes, ces hypothèses ne doivent pas nous pousser à sous-estimer l'adversaire, à le mépriser, ou à surestimer nos forces, mais cela nous permet de répartir nos forces en fonction des priorités et dangers réels.

Nous allons d’abord concentrer nos efforts pour écraser les unités de l'ennemi au nord, tout en opposant une résistance à leurs attaques sur les autres fronts.

En début de soirée, si l’issue nous est favorable, nous devrions être en mesure de dégager le nord de Lipo-Lebedevskyy et de nous préparer à repousser l’ennemi vers l’ouest.

Cote 130.4 : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : établir une ligne défensive pour les blindés dans les ravins qui servira de support en cas d'attaque ennemie et de point de départ pour notre offensive. Prendre si possible l'intégralité du territoire adverse avec l'infanterie, en tentant de prendre le nord afin de couper en profondeur les lignes logistiques ennemies.

Nos renseignements indiquent un ennemi extrêmement affaibli, pour autant il convient d'être perfectionnistes. Attention aux éventuels canons de 88 mm, chars et pièces d'artillerie adverses, penser à disperser les troupes et équipements pour réduire l'effet d'hypothétiques bombardements aériens.

Si l'ennemi est réellement très faible, l'écraser entièrement avec tous les moyens disponibles et semer le chaos dans ses arrières proches.

15h, 35 °C, beau temps.

Nous procédons au rappel de nos troupes et éclaireurs qui, malgré les termes du cessez-le-feu, avaient conservé une présence dans les environs de la cote 130.4. Cette décision de retrait, conforme à l’accord, a suscité un certain mécontentement parmi mes subalternes. Toutefois, deux raisons majeures la justifient :

  • Premièrement, une violation flagrante de l’accord risquerait d’inciter l’ennemi à en faire autant. Or, tant que notre supériorité n’est pas assurée, il serait imprudent de nous priver pour l'avenir de l’outil du cessez-le-feu, aussi fragile soit-il.
  • Deuxièmement, une reprise précipitée de l’offensive compromettrait son efficacité. Une attaque mal préparée, conduite dans la foulée, exposerait nos unités avancées à une situation précaire, et obligerait nos renforts à intervenir dans l’urgence. Par ailleurs, la présence blindée ennemie observée récemment à l’ouest — et qui nous a pris par surprise — exige une réponse préparée et adaptée.

Ce répit temporaire est donc mis à profit pour réorganiser notre dispositif et déployer nos renforts. Au sud-ouest, neuf de nos chars KV-1 et T-34 progressent discrètement par le ravin, dans l’objectif de tendre une embuscade en cas de retour des PzIII ennemis, ou de tout autre véhicule, sur la crête sud-ouest ou dans le ravin lui-même. Plus au nord, deux canons ZIS-3 de 76,2 mm sont installés de manière à pouvoir couvrir, selon les besoins, soit le territoire nord, soit la crête sud-ouest, leur conférant ainsi une belle polyvalence.

À l’est, plus loin le long de cette crête, nous positionnons nos mortiers ainsi que des observateurs d’artillerie. L’un d’entre eux, dépourvu de liaison radio avec sa batterie, transmettra par estafette les coordonnées de tir à proximité de l’objectif 130.4 et sur ses arrières — zone fréquemment occupée par l’ennemi, qui y bénéficie d’une protection naturelle grâce à la route surélevée.

Au sud-est, quatre chars légers T-60 se tiennent prêts à appuyer l’assaut de l’infanterie. Nos unités les plus lourdes — chars, canons antichars de 45 mm et pièces de 76,2 mm — sont quant à elles dissimulées en embuscade dans les ravins, offrant un abri à l’ensemble de nos forces en cas de revers. Bien que l’ennemi soit réputé affaibli, nous nous préparons à encaisser une contre-attaque de forte intensité.

Au total, nous engageons un peu moins de 1 000 hommes, incluant les équipages et servants de 15 T-34, 9 KV-1, 6 T-60, ainsi que 6 canons antichars de 45 mm et 6 pièces polyvalentes de 76,2 mm.

L’attaque à venir s’appuiera sur le même schéma que précédemment : une percée initiale par l’est et le centre pour prendre le contrôle du territoire nord, suivie d’une progression en direction du nord-ouest, avant de conclure par une offensive sur les secteurs ouest et sud-ouest. L’assaut sera d’abord mené par l’infanterie seule, une fois les préparatifs d’artillerie achevés. Les blindés n’interviendront qu’à condition que la menace de l’artillerie antichar ennemie ait été neutralisée.

Cote 130.4 : compte-rendu d'après-bataille

Au sud-ouest, nous avons observé le déploiement de deux batteries françaises de 155 mm par l’ennemi. Une tentative de harcèlement fut entreprise par un détachement d’une vingtaine d’hommes chargés de surveiller l’entrée du ravin sud-ouest. L'opération échoua : les batteries étaient protégées par une garnison ennemie, et notre groupe dut battre en retraite après avoir subi trois pertes.

À la suite de cette escarmouche, notre artillerie pilonna plusieurs positions suspectées d’abriter l’ennemi aux abords de la cote 130.4. Ce tir d’artillerie fut probablement interprété comme une rupture du cessez-le-feu : cinq PzIII, précédemment repliés derrière la route à l’ouest, amorcèrent un mouvement en direction de la crête sud-ouest. Ils s’immobilisèrent peu après, mais des éléments d’infanterie traversèrent la route. Depuis les hauteurs surplombant l’entrée ouest du ravin central, nos fantassins ouvrirent le feu. L’ennemi interrompit alors sa progression, sans doute cherchait-il simplement à exercer une pression psychologique, pour nous rappeler, par la menace, l’existence du cessez-le-feu. Cependant, était-il si dissuasif sur nous ?

Notre attaque fut lancée au nord. L’infanterie se scinda en trois groupes : l’un orienté plus au nord, un autre visant directement la cote 130.4, et le dernier se déployant légèrement au sud de l’objectif. L’infanterie stationnée à l’ouest reçut l’ordre de rester en position. Nous n’avions pas encore besoin de son intervention, et sa proximité immédiate avec les blindés ennemis et leurs troupes rendait toute sortie du ravin trop risquée.

C’est à ce moment que l’ennemi lança une nouvelle offensive blindée vers le sud-ouest, appuyée par l’infanterie précédemment rassemblée. Les cinq PzIII progressèrent en direction du point où neuf de nos chars les attendaient en embuscade. Les tirs de nos troupes depuis les entrées ouest du ravin central empêchèrent l’infanterie ennemie d’avancer. Je donnai alors l’ordre à nos deux canons de 76,2 mm, disposés pour frapper les blindés par leur flanc nord s’ils revenaient sur la crête, d’ouvrir le feu conformément au plan. Pendant ce temps, notre progression au nord se poursuivait sous appui d’artillerie. L’ennemi opposait une certaine résistance, mais nous avancions.

Cependant, au sud-ouest, le groupe blindé ennemi parvint à contourner nos chars embusqués sans être repéré ni inquiété, ni par ces derniers, ni par les tirs de nos canons sur leur flanc gauche. Cet échec reste à élucider. Je donnai l’ordre à nos chars de poursuivre les blindés ennemis, qui s’enfonçaient dans nos arrières dans l’intention manifeste de perturber notre logistique. Cette fois, toutefois, la situation avait changé : nous avions reçu des renforts, nous savions l’ennemi affaibli, et nous étions pratiquement certains qu’aucune pièce antichar ne restait dissimulée. Surtout, nous étions à l’offensive, déterminés à l’écraser totalement.

Nos blindés prirent en chasse les PzIII, qui plongèrent dans le ravin sud, semant le chaos dans une partie de notre logistique et de nos postes de commandement. L’ironie de la situation était frappante : nos chars se retrouvaient à découvert sur la crête, tandis que les blindés ennemis se trouvaient au fond de notre propre ravin, isolés mais en plein cœur de nos lignes arrière.

L’ennemi proposa alors un nouveau cessez-le-feu incluant la rétrocession de la cote 130.4. Cette fois, nous choisîmes de ne pas répondre.

Au nord, la situation commençait à se débloquer : nos troupes progressaient et nettoyaient les tranchées ennemies aux abords de l’objectif. Je donnai l’ordre d’un assaut massif, incluant le franchissement de la route, mobilisant également les unités jusque-là en attente dans les entrées ouest du ravin central.

Au sud-ouest, les blindés ennemis devaient impérativement être éliminés dans le ravin. J’ordonnai à tous les chars camouflés dans le ravin central de se redéployer vers ce secteur : nous n’avions plus de doutes sur l’absence totale de capacités antichars significatives côté ennemi. En parallèle, les quatre T-60 reçurent l’ordre de rejoindre le nord-ouest pour appuyer l’infanterie. Là encore, le risque d’une surprise sérieuse semblait désormais très faible — même si, en guerre, rien ne peut jamais être exclu. Sur place, nos chars engagés au sud-ouest ouvrirent le feu sur les deux pièces de 155 mm ennemies, qui tentaient de riposter sans précision. Elles furent rapidement neutralisées.

Trois des PzIII tentèrent une manœuvre en défilement de tourelle pour affronter nos chars, tandis que les deux autres prenaient de la distance sur un versant opposé afin de tirer à plus longue portée, là où leur efficacité est théoriquement supérieure. Leur tentative fut un échec : débordés, les trois premiers furent rapidement détruits sans causer de pertes de notre côté. Les deux derniers blindés réussirent à fuir par l’intérieur du ravin, bien que l’un d’eux ait été touché par plusieurs tirs au but.

Bilan des pertes : sur 980 personnels engagés, nous déplorons 15 tués, 35 blessés graves et 10 disparus (prisonniers), soit environ 60 pertes. Côté ennemi, nous pensons qu'il n'avait à sa disposition que 175 personnels, nous estimons qu'il a subi 40 tués, 30 blessés graves et nous faisons 60 prisonniers, soit 130 pertes environ et un ratio de 2.2 en notre faveur.

Du côté des blindés, un de nos T-34 et un de nos KV-1 ont été chanceux, ils ont chacun reçu un coup de 50 mm d'un PzIII de flanc, mais d'obus HE ! Les PzIII étaient en train de chasser nos personnels de l'arrière et n'avaient pas un obus perforant dans la culasse au moment où leur canonnier ont dû tirer sur nos chars, du moins au début, lorsqu'ils furent surpris. Un KV-1 reçut un obus perforant en flanc de tourelle, toutefois l'angle était suffisant pour ne pas permettre une pénétration complète du projectile : chanceux !

Plusieurs de nos chars portent des traces d'explosion de grenades, il semble qu'un groupe d'infanterie a pu s'approcher d'eux pendant la bataille et qu'ils tentèrent des choses désespérées.

Chez l'ennemi, un des PzIII ayant réussi à s'échapper a bien reçu, plus tôt, un tir perforant, ayant éliminé le conducteur. Il s'agit d'un tir d'un ZIS-3. Après une courte pause, l'équipage put remplacer le conducteur. C'est ce que nous déduisons du témoignage des servants du canon de 76.2, qui signalèrent aussi qu'un des autres PzIII tira dessus un obus HE par mégarde, en tentant d'atteindre le ZIS-3. Notre canon fut toutefois bien atteint par un obus HE, blessant gravement un des servants, et légèrement un autre.

L'autre PzIII ayant réussi à fuir a été atteint par un tir d'obus perforant en flanc de tourelle, qui dut faire des dommages, après quoi il est devenu invisible, passant dans les nombreux arbustes.

Parmi les PzIII détruits, l'un d'eux fut d'abord immobilisé en étant touché à la chenille gauche, puis achevé d'un tir pénétrant par l'autre flanc. Un autre fut percé par plusieurs obus perforants, endommageant l'intérieur, faisant abandonner le char par l'équipage. Le dernier fut atteint par plusieurs obus, dont un fit exploser ses munitions.

Nous pensons avoir éliminé un ou deux QG dans les arrières de la cote 130.4.

Belle victoire.

L’ennemi se montre soudain très actif dans le secteur nord-est ; nous redéployons d’urgence nos unités situées à l'Est vers leurs positions initiales. Tout indique qu’il prépare enfin une percée sur le passage stratégique de Lipo-Lebedevskyy.

Suite

Report Page