Simulation, bataille de Kalach, 27 juillet 1942 à 15h
Actualités mondiales & françaises(Reconstitution historique)
Suite du 27 juillet 1942 à 11h
Passage de Lipo-Lebedevskyy : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : établir une ligne défensive très soignée pour les blindés et l'infanterie dans les ravins et près de la rive ouest du Don.
Ne pas adopter de tactique agressive et maximiser la défense en vue de faire subir la plus forte attrition possible à l'ennemi !
S'il est certain que l'ennemi est très faible, notamment dépourvu d'équipements antichars, tenter de le contre-attaquer pour l'écraser entièrement avec tous les moyens disponibles et semer le chaos dans ses arrières proches.
Attention aux éventuels canons de 88 mm, chars et pièces d'artillerie adverses.
15h50, 35 °C, beau temps.
Nos troupes se retranchent ou se dissimulent dans les ravins. Toutefois, la zone à l’est de Lipo-Lebedevskyy se prête mal à la défense : l’ennemi peut y prendre position sur la colline orientale et frapper à longue distance une grande partie de notre territoire. Plus généralement, la topographie lui permettrait de nous surprendre par des attaques simultanées sur plusieurs flancs.
Les flancs sud, sud-ouest et ouest de Lipo-Lebedevskyy offrent certes de meilleures possibilités défensives, mais ces secteurs restent étroits. Ils ne permettent ni une forte densité de matériels pour établir une supériorité nette, ni l’espace nécessaire à des manœuvres d’ampleur, en particulier pour lancer une contre-attaque.
Plus loin, la situation est plus favorable : nous connaissons bien les ravins. Cependant, l’éloignement empêche le raccourcissement nécessaire de nos distances d’engagement. Nos blindés pourraient repousser une attaque de chars ennemis tentant un contournement par le nord-ouest, mais leur déploiement en formation groupée pour soutenir rapidement nos unités à l’est de Lipo-Lebedevskyy serait difficile.
Quelques canons de 45 mm et de 76,2 mm sont répartis dans les ravins, ainsi qu’au sud et à l’est du village. Ils attendent l’ennemi en embuscade à très courte distance.
L’infanterie est en position dans les ravins de l’ouest, du sud, et dans une moindre mesure à l’est du village. À l’ouest, elle pourrait ralentir une offensive ennemie peu puissante ou attaquer vers le nord et le centre du dispositif adverse, dans le but de le désorganiser et de l’isoler de ses arrières. Au sud, elle peut contribuer à une attaque sur Lipo-Lebedevskyy depuis plusieurs directions, en exerçant une pression supplémentaire si l’ennemi tente d’engager ailleurs.
L’un de ses rôles essentiels sera d’identifier les canons antichars ennemis afin de permettre leur neutralisation par notre artillerie ou par des assauts directs, condition nécessaire à l’engagement de nos blindés.
Un groupe d’observateurs est déployé sur la rive sud, un autre sur la colline méridionale, dans l’espoir de repérer à temps toute progression ennemie venue du centre ou du sud, ou tout mouvement visant à occuper la colline orientale d’où il pourrait tirer à longue portée sur l’est de Lipo-Lebedevskyy. Nos chars sont disposés de manière à rester hors de vue depuis cette colline, mais une telle manœuvre de l’ennemi les contraindrait à l’immobilité.
Notre objectif demeure de résister autant que possible, en limitant les pertes selon les opportunités du terrain, tout en étendant progressivement notre présence en territoire adverse, jusqu’à parvenir à éliminer l’ennemi d’ici la nuit.
Nous disposons d’une batterie d’artillerie de 76,2 mm, dont l’observateur est posté sur la crête sud-ouest. Une autre batterie ne répond plus à la radio ; une estafette est en route pour transmettre manuellement les coordonnées de tir sur le village et les hauteurs situées plus au nord.
Rien n’est véritablement idéal pour défendre cette position, mais nous fondons nos espoirs sur une progression offensive par le nord, afin d’éroder peu à peu les capacités ennemies.
Nos forces se composent actuellement de 700 hommes, 23 chars T-34, et 4 T-60 camouflés dans le ravin sud-ouest, en attente d’un ordre d’engagement pour soutenir l’infanterie dans l’assaut sur Lipo-Lebedevskyy, si les conditions permettent d’éviter les tirs antichars ennemis. Nous avons également 10 canons antichars de 45 mm et 4 canons polyvalents de 76,2 mm.
Passage de Lipo-Lebedevskyy : compte-rendu d'après-bataille
Nos observateurs en rive sud ont rapidement détecté la présence de blindés dans les ravins centraux occupés par l’ennemi. J’ai aussitôt décidé de préparer nos chars à une offensive depuis l’est ou le nord-est de Lipo-Lebedevskyy. Les T-34 positionnés à l’est du village ont été extraits de leurs emplacements protégés — initialement orientés vers l’ouest — afin de pouvoir manœuvrer et faire face à une attaque venue de l’est ou du nord. Tous les autres blindés, jusqu’alors camouflés dans les ravins à l’ouest, ont été redéployés sur le flanc de la colline ouest de Lipo-Lebedevskyy, en prévision d’un appui.
Ils n’avaient pas encore atteint leur position que l’ennemi entamait son mouvement. Le village n’étant alors tenu par aucune force, j’ai donné l’ordre de le prendre avant que l’adversaire ne le fasse.
L’ennemi disposait de PzIII et de PzIV. Trois chars avançaient rapidement, transportant de l’infanterie montée. Le premier entra dans Lipo-Lebedevskyy, débarqua ses troupes, mais fut aussitôt détruit par les tirs de nos T-34 qui atteignaient eux-aussi le village par l'ouest. Notre infanterie élimina les soldats ennemis. Deux autres chars poursuivirent leur approche. Il faut rappeler que nos tankistes sont encore très peu expérimentés, et leur inefficacité s’est à nouveau fait sentir : ils n’ont pas réussi à neutraliser les deux véhicules. Ce fut finalement l’infanterie qui, au terme de durs efforts, les détruisit. L’ennemi fut ainsi repoussé, et nous avons pris le contrôle du village.
Depuis cette position, nos éléments avancés ont repéré, d’après leurs rapports, entre cinq et sept blindés au fond du ravin, plus au nord, ainsi que des positions de mitrailleuses et de fusils antichars. Sous le feu, nos unités ont dû se replier vers le sud du village.
Il était clairement déraisonnable de lancer une attaque immédiate. Nous ignorions la localisation d’éventuelles pièces antichars lourdes et ne connaissions pas le nombre exact de blindés que l’ennemi tenait en réserve dans les ravins. Notre artillerie a donc pilonné les zones où de l’infanterie avait été repérée.
Après un long moment d’attente, deux chars ennemis ont été aperçus à l’extrême nord-est. Il s’agissait de renforts. Ils ont traversé le ravin central pour rejoindre le groupe déjà présent au centre. Peu après, un vaste mouvement s’est amorcé : c’était manifestement le début de l’offensive.
Un détachement d’infanterie a tenté une attaque discrète par l’est ; nous avons dépêché un groupe en renfort. Simultanément, cinq chars ennemis progressaient vers le nord de Lipo-Lebedevskyy. Cette fois, nos équipages se sont montrés à la hauteur : les chars ennemis ont été détruits un à un. Nous avons toutefois perdu un T-34, touché au réservoir, qui a dû être abandonné, et un autre a été entièrement détruit. L’offensive ennemie a échoué.
Cependant, l’adversaire conservait encore plusieurs blindés en réserve, ce qui nous empêchait d’envisager une attaque. Un groupe d’infanterie a été envoyé en reconnaissance au nord de Lipo-Lebedevskyy pour estimer les effectifs blindés restants : trois chars ennemis n’auraient pas représenté la même menace que huit. Hélas, il y en avait au moins cinq dans le ravin central et un autre plus au nord-est — probablement davantage.
Le calme est revenu. Deux options s’offraient à nous : tenter une attaque risquée ou attendre et miser sur l’attrition progressive de l’ennemi. Nous avons choisi la seconde solution, plus prudente et en accord avec les directives de notre hiérarchie.
Bilan des pertes : sur 700 personnels engagés, nous déplorons 50 tués, 10 blessés graves et 20 disparus, dont des déserteurs ayant rejoint le camp d'en face, soit 80 pertes. Côté adverse, nous estimons que l'ennemi avait engagé 225 personnels et nous pensons que l'ennemi a subi 40 tués, 25 blessés graves et faisons 10 prisonniers. Soit un total de 75 pertes et un ratio d'environ 1.
Du côté des blindés, 3 de nos T-34 sont modérément endommagés et pourront continuer les combats, aucune casse grave contrairement à ce que nous pensions.
Chez l'ennemi, il perd 3 PzIV dont 1 éliminé par l'infanterie avec des produits incendiaires. Il perd également 5 PzIII. Il lui reste probablement 6 PzIV. (Un seul char a été éliminé par l'infanterie et non deux comme rapporté plus haut : des impacts pénétrant de deux projectiles de 76.2 mm de nos T-34 sont visibles sur le flanc du deuxième char dont la destruction est réclamée à tort par l'infanterie).
Cote 156 : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : établir une ligne défensive très soignée pour les blindés et l'infanterie dans les ravins.
Ne pas adopter de tactique agressive et maximiser la défense en vue de faire subir la plus forte attrition possible à l'ennemi !
S'il est certain que l'ennemi est très faible, notamment dépourvu d'équipements antichars, tenter de le contre-attaquer pour supprimer le saillant, voire l'écraser entièrement.
Attention aux éventuels canons de 88 mm, chars et pièces d'artillerie adverses.
16h, 35 °C, beau temps.
Nos personnels, véhicules et matériels sont camouflés dans les ravins. Toutefois, deux unités ont été prises de court : leurs commandants ont mal évalué la position de l’ennemi, et elles se retrouvent au contact, en désordre. Il s’agit principalement de la 1/482, qui a poursuivi sa route trop loin au lieu de s’arrêter à hauteur du ravin situé légèrement plus au sud-est. Elle tombe ainsi dans une embuscade. L’infanterie se replie précipitamment vers ce ravin, mais les canons, toujours attelés à leurs camions, seront perdus.
La 56 MRBN est également concernée : elle s’est trop exposée en terrain découvert, à proximité d’un ravin occupé par l’ennemi. Néanmoins, elle devrait pouvoir éviter de lourdes pertes et rejoindre rapidement une zone abritée.
Le reste de nos unités est en position correcte. Cependant, notre dispositif est plus dispersé qu’à l’accoutumée, ce qui fragilise notre posture défensive, notamment en diminuant l’effet de masse de nos blindés. Nous espérons que l’ennemi n'a déployé ici qu’une force limitée.
Nous alignons actuellement 964 personnels, 13 KV-1, 12 T-34, 2 PzIII capturés, 7 canons polyvalents de 76,2 mm, 2 canons antichars de 45 mm, ainsi qu’un nombre conséquent de mortiers, canons antipersonnel et mitrailleuses. Des observateurs d’artillerie sont en place pour coordonner le tir de 4 batteries : l’une de 4 canons de 122 mm et trois autres de 4 canons de 76,2 mm.
Dans un premier temps, nous chercherons à établir des positions défensives. Nous tenterons de contenir l’ennemi, qui semble vouloir couper nos communications sur la rive ouest du Don. Ensuite, si l’occasion se présente, nous passerons à l’offensive.
Cote 156 : compte-rendu d'après-bataille
Nos unités surprises par l’ennemi ont globalement réussi à rejoindre les ravins voisins. Les quelques canons que nous soupçonnions de ne pouvoir être évacués depuis la route ont effectivement été perdus, bien qu’ils aient tenu plus longtemps que prévu, leurs servants ont été très courageux en restant à découvert pour mener des duels avec des nids de mitrailleuses situés dans la plaine.
L’ennemi avait constitué un solide point défensif verrouillant totalement le ravin central, qu’il soutenait depuis la plaine. Aucun équipement lourd n’a été repéré à première vue. En revanche, nous avons observé un très grand nombre de camions, laissant penser à la présence potentielle d’une importante force motorisée gardée en réserve. Mais tout cela avait l’allure d’un piège : l’ennemi cherchait manifestement à nous pousser à engager nos blindés pour écraser son infanterie. Nous avons tenté de frapper ses unités de soutien antipersonnel par des tirs d’artillerie, mais avec un succès limité, nos observateurs n’ayant qu’une visibilité réduite de l’autre côté de la route.
J’ai alors décidé d’envoyer notre unique char léger T-60 en reconnaissance depuis le sud afin d’évaluer la faisabilité d’une attaque sur le ravin central sans risque pour nos blindés. Le T-60 n'avait pas encore quitté le ravin sud quand un canon antichar de 88 mm a été identifié à mi-hauteur du ravin central. Nous avons aussitôt immobilisé notre char et nous avons tenté d’éliminer le canon par des tirs d’artillerie, avec des salves d'obus explosifs mais aussi des salves d'obus incendiaires, sans succès : la précision faisait encore défaut.
Peu après, un groupe d’infanterie ennemie a lancé un assaut contre le ravin nord que nous occupions. J’ai ordonné qu’une fois l’attaque repoussée, nos fantassins prennent pour objectif le canon de 88 mm en progressant à travers les ravins. Mais la pression ennemie était trop forte : ils n’ont pas pu rejoindre le ravin central. Pire encore, un second canon de 88 mm a ouvert le feu sur nos blindés, pourtant supposés camouflés dans le ravin nord. Nous avons perdu trois chars avant de comprendre ce qu'il se passait, d'où venaient les tirs, quels chars devaient être déplacés pour les protéger et où.
Il ne restait plus d’autre option que de lancer une offensive majeure d'infanterie depuis les ravins sud et sud-est pour neutraliser au plus vite ces canons de 88. L’assaut fut extrêmement éprouvant pour notre infanterie. L’ennemi nous avait contraints à agir selon son plan, parfaitement adapté à la position qu'il avait choisie. Nos troupes ont été prises à partie à longue distance depuis la plaine à l’ouest de la route, et à courte portée depuis le ravin central. La traversée des 700 à 800 mètres de terrain fut excessivement coûteuse en vies humaines, mais nous n’avions pas d’alternative. Malheureusement, la majorité du dispositif ennemi était concentrée dans ce ravin, avec une force mixte, antipersonnel et antichar : l’assaut a donc dû se faire sans soutien matériel. Ce n’est qu’après la neutralisation des canons que l'engagement de nos blindés en appui serait possible, alors que l’essentiel de l’effort serait déjà réalisé. L’ennemi avait soigneusement pensé sa défense.
Malgré tout, les pertes sont restées dans des proportions acceptables, et nous avons poursuivi lentement notre offensive. Notre artillerie tentait de réduire la pression ennemie en pilonnant les concentrations de troupes adverses. Un de nos observateurs d'artillerie, sans ordre, a accompagné l'assaut en première ligne pour guider un tir précis. Il a été éliminé en ayant apporté une contribution limitée. Il est regrettable que nous n'ayons pas pu nous rendre compte de son initiative à temps, nous l'aurions retenu et sanctionné. Nous faisons la chasse à ce gaspillage de ressources. Sacrifier rapidement des blindés, des canons ou des observateurs d'artillerie au cours d'un assaut n'est pas rentable : après leur élimination, leurs collègues se retrouvent définitivement privés de leur soutien ! C'est le principe général que nous suivons : une unité en vie a toujours du potentiel, une unité éliminée n'en a plus.
Une fois nos troupes arrivées aux abords du ravin central, d’autres pièces d’artillerie, d’abord prises pour des 88 mm, ont été repérées. Cela a renforcé notre choix de ne pas engager prématurément les blindés. La puissance réelle de ces canons a ensuite été réévaluée : il s’agissait probablement de pièces de 76,2 mm, 75 mm ou 50 mm – difficile d’en juger à distance. Notre artillerie les a alors pris pour cible, de même que les concentrations ennemies et les autres canons identifiés. La pression s’est accrue sur l’adversaire.
Lors de l’assaut final contre les positions des 88 mm, nous avons découvert d’importants travaux de fortification. L’ennemi contrôlait l’intégralité du ravin central depuis ces points retranchés, où ses canons étaient invisibles et inatteignables depuis le sud, l’ouest ou l’est. Seul un accès par le nord permettait une action directe, mais les 88 mm interdisaient toute progression, même par l’intérieur du ravin. L’un d’eux était fortifié à un niveau exceptionnel, avec camouflage, renforts et meurtrières, expliquant pourquoi nos chars, déployés dans le fond du ravin nord, ne l’avaient pas repéré. Une attaque par le sud avec nos blindés aurait été désastreuse : le canon, encastré en flanc de ravin, restait invisible et inatteignable même aux derniers mètres. Nous n’avions encore jamais vu une telle fortification, sauf dans les cas d’enlisement prolongé du front. L’ennemi avait clairement eu le temps et les moyens de fortifier le site.
En résumé, le nettoyage de cette position a été long. Une fois la menace antichar neutralisée, nous avons pu engager nos blindés en rôle antipersonnel et écraser les dernières poches de résistance ennemie.
Bilan des pertes : sur 964 personnels engagés, nous déplorons 100 tués, 125 blessés graves et 10 disparus (prisonniers), soit 235 pertes environ. Côté adverse, nous estimons que l'ennemi n'avait engagé que 300 personnels, et pensons qu'il a subi 55 tués, et nous faisons 175 prisonniers soit 230 pertes environ et un ratio de 1. Aucun blessé grave, il faut croire qu'ils sont tous morts, allez savoir comment cela peut se produire...
Les canons de 88 mm nous ont détruit 2 KV-1 et modérément endommagé un T-34. Toutefois, un des deux KV-1 détruits a pu éliminer le canon de 88 le moins bien camouflé, avant d'être lui-même détruit par l'autre canon solidement protégé.
L'ennemi perd 2 canons de 88 mm et 3 canons de 75 mm.
Batailles lancées à 15h J+2 : réflexions à 18h, J+2

Nous avons globalement bien résisté à l'adversaire qui semble de plus en plus affaibli. Au nord-est, nous devons accentuer nos capacités antichars pour résister à d'autres offensives ennemies sur le passage de Lipo-Lebedevskyy. Il est encore trop tôt pour contre-attaquer, l'ennemi dispose encore d'une trop forte puissance blindée.
Ailleurs, nous allons continuer à placer les blindés dans les ravins, et l'infanterie renforcée par des canons aux abords des ravins et en protection des objectifs. Plus mobile, elle pourra se replier rapidement dans les ravins si l'ennemi attaque avec une force blindée.
Nos renseignements indiquent que le rapport de force est maintenant de deux contre un en notre faveur, la force de l'ennemi a considérablement chuté du fait de nos bons résultats.
19h, J+2 : étude stratégique approfondie et ordres

Nous effectuons les rotations d'unités d'infanterie pour renforcer leur capacité antichar et nous leur faisons prendre place aux abords des ravins, les unités blindées dans les ravins sont également renforcées. Surtout au nord-est où l'ennemi semble encore recevoir du renfort. Nous n'attaquerons pas afin de ne pas risquer de briser l'équilibre actuel, mais si l'ennemi nous attaque, nous tenterons de mener des contre-attaques locales pour briser sa force, si nous résistons à son assaut initial bien sûr.

L'ennemi renforce sa présence au sud-ouest de son dispositif, il ne déploie pas de renforts au nord-est, mais s'apprête toujours à insister. Il croit peut-être qu'en attaquant sur deux flancs, il réussira à atteindre le passage de Lipo-Lebedevskyy, alors qu'à chacune de ses tentatives, c'est lui qui recule !
Les ordres sont de résister à son assaut depuis le centre et s'il est faible, de tenter de contre-attaquer pour écraser intégralement ses forces, surtout au nord où il pourrait menacer l'objectif 130.4. Au nord-est, se contenter de résister, sauf s'il devient très faible et qu'il est alors possible de l'écraser.
Attention à ne pas être trop agressif pour ne pas perdre massivement des troupes, en particulier dans la plaine !
Nous n'avons aucun besoin de prendre des risques, nous avons déjà gagné cette campagne depuis longtemps : nous peaufinons le résultat.
Cote 136 : analyse tactique préalable
Ordres spécifiques : établir une ligne défensive très soignée pour les blindés et l'infanterie dans les ravins ou à leurs abords.
Ne pas adopter de tactique agressive et maximiser la défense en vue de faire subir la plus forte attrition possible à l'ennemi !
S'il est certain que l'ennemi est très faible, notamment dépourvu d'équipements antichars, tenter de le contre-attaquer pour l'écraser entièrement, notamment au nord où il menace la cote 130.4 voisine.
Attention aux éventuels canons de 88 mm, chars et pièces d'artillerie adverses. Réaliser une observation des profondeurs de l'adversaire avant d'envoyer des véhicules ou de l'infanterie à découvert dans la plaine !
19h, 25 °C, il fait beau mais il y a un risque de légère dégradation.
Nos troupes prennent place le long de la route, près des ravins, avec des canons antichars, quelques mortiers et mitrailleuses. Les chars sont camouflés dans les ravins. Des observateurs d'artillerie règlent leurs tirs sur les approches de nos positions et devant les ravins pour anticiper un repli de nos troupes au fond des ravins, aux côtés des blindés.
Nous attendons de voir ce que l’ennemi engagera contre nous. Ensuite, nous évaluerons la possibilité d’une contre-attaque, en particulier vers le nord. Avec seulement 500 hommes et un nombre limité de chars, nos moyens restent modestes : nous ne pourrons pas accomplir de miracles si l’ennemi frappe fort ou bénéficie d’un soutien massif en artillerie ou en canons antichars.
Nous engageons 5 KV-1, 6 T-34, 4 canons antichars de 45 mm et 4 pièces polyvalentes de 76,2 mm.
Cote 136 : compte-rendu d'après-bataille
Contrairement à ce qu’indiquaient nos renseignements, l’ennemi n’a pas lancé d’attaque. Nous avons rapidement repéré une position d’artillerie de campagne de 105 mm installée en retrait, au milieu de la plaine. Cette position demeurait hors de portée visuelle de nos observateurs d’artillerie, la route surélevée faisant écran. Nous avons préféré ne pas redéployer nos observateurs sur cette route, afin de minimiser les risques, conformément à notre doctrine de préservation de ces personnels.
Peu après, nous avons également identifié une position de canons de 88 mm. L’ennemi verrouillait complètement l’accès à la plaine, rendant toute sortie de nos chars hors des ravins impossible. Quelques escarmouches ont éclaté. Nous avons tout de même réussi à pilonner une position d’infanterie concentrée au centre.
Plus tard, alors que le calme semblait s’installer, nous avons lancé un assaut au nord-est. En parallèle, nous avions prévu de déployer des éléments au sud-ouest et au sud, afin de sonder les lignes ennemies et, si possible, s’emparer de territoires laissés vacants.
Au nord-est, l’ennemi n’opposait qu’une faible résistance, disposant uniquement d’une position de mortiers appuyée par un soutien logistique minimal. Nous avons éliminé cette menace et nettoyé la zone, avant de progresser vers le nord. C’est là qu’une mitrailleuse lourde, postée plus au centre, a ouvert le feu sur nos unités. Nous avons alors battu en retraite et consolidé la position prise au nord-est.
Au sud-ouest et au sud, nos unités ont pu mener à bien leur reconnaissance, s’emparant sans combat de plusieurs secteurs délaissés par l’ennemi.
Bilan des pertes : sur les 526 personnels engagés, nous comptons 15 tués et 15 blessés graves, soit un total d’environ 30 pertes. Du côté adverse, nous estimons que l’ennemi avait déployé environ 120 hommes. Il aurait subi 20 tués, 15 blessés graves et nous faisons 20 prisonniers, ce qui porte ses pertes totales à environ 55 hommes. Le rapport de pertes est donc de 1,7 en notre faveur.
L’ennemi s’est révélé globalement faible, sans réelle capacité offensive. Il ne semblait pas avoir l’intention d’attaquer. Nous avons manifestement surinterprété certains signaux, par crainte pour la sécurité de notre voie logistique sur la rive ouest du Don.
Cela dit, nous avons été en mesure de le repousser plus loin, ce qui nous permet probablement de sécuriser plus solidement nos objectifs ainsi que plusieurs points stratégiques.
Passage de Lipo-Lebedevskyy : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : établir une ligne défensive très soignée pour les blindés et l'infanterie dans les ravins, près de Lipo-Lebedevskyy et près de la rive ouest du Don.
Ne pas adopter de tactique agressive et maximiser la défense en vue de faire subir la plus forte attrition possible à l'ennemi !
S'il est certain que l'ennemi est très faible, notamment dépourvu d'équipements antichars, tenter de le contre-attaquer pour l'écraser entièrement avec tous les moyens disponibles et semer le chaos dans ses arrières proches.
Attention aux éventuels canons de 88 mm, chars et pièces d'artillerie adverses.
20h, 25 °C, le ciel se couvre et un léger vent se lève.
Notre dispositif reprend la configuration précédente.
La majorité des chars se trouvent déjà autour de Lipo-Lebedevskyy, tandis que d’autres continuent d’arriver par le ravin ouest. Les chars légers sont positionnés à l’ouest, en attente, abrités sur le flanc du ravin.
Nos pièces antichars sont dissimulées en embuscade dans les ravins, prêtes à intervenir si l’ennemi tente une percée au nord-ouest et cherche à nous déborder par l’ouest. Les observateurs d’artillerie sont en place sur les hauteurs au sud-ouest.
Nous engageons 600 hommes, 32 T-34, 7 T-60, 6 canons antichars de 45 mm et 8 pièces polyvalentes de 76,2 mm.
Passage de Lipo-Lebedevskyy : compte-rendu d'après-bataille
L’ennemi s’est montré étonnamment calme ; une fois de plus, nos renseignements se sont révélés excessivement alarmistes.
Des chars supplémentaires ont pris position aux abords de Lipo-Lebedevskyy, et j’ai ordonné à l’infanterie de reprendre le nord du village pour reconnaître la situation dans le ravin central. Elle a immédiatement essuyé de lourds tirs, provenant à la fois de blindés et d’une batterie de 105 mm postée sur la crête entre les ravins centraux. L’infanterie s’est repliée vers le sud du village. Nous avons alors pilonné la pièce de 105 mm avec une centaine d’obus d’artillerie, sans succès. Le calme est revenu. J’ai ordonné aux chars de se tenir en alerte en prévision d’une offensive ennemie.
S’est posée ensuite la question de la suite à donner. Dans l’attente d’une décision, j’ai envoyé un petit détachement dépasser la cote 136.7 en direction de la cote 123, dans les arrières de l’ennemi. L’opération s’est déroulée sans incident majeur, même si le groupe a été repéré. Il a pris position dans les arrières du ravin ennemi, engageant quelques escarmouches avec de rares éléments ennemis. L’ennemi, depuis le centre, a ouvert le feu avec ses chars, puis a amorcé des mouvements de blindés. Nous restions en observation. Deux blindés ont brièvement progressé vers le village avant de se replier vers l’ouest. Nous avons craint une attaque par ce flanc, comme nous l’avions anticipé en y installant plusieurs canons antichars. Une attaque par le sud, où nos 32 chars attendaient, semblait moins probable.
Finalement, les deux blindés ennemis se sont positionnés sur les flancs opposés du ravin (côté sud), couvrant l’ensemble de la position ennemie (donc également contre un danger venant de ses arrières au nord). C’était habile. Mais nous restions passifs, encore indécis. Ce n’était pas entièrement ma décision : mes subordonnés voulaient engager le combat, les hommes de troupe également. Nous avons envoyé du renfort au nord, et redéployé les unités du village vers l’est pour prendre le ravin ennemi par les deux entrées : le haut et le bas. La manœuvre visait surtout à percer le voile sur ce que cachait ce ravin. J’ai toutefois exigé que les effectifs du village soient relevés par du personnel venu de l’ouest.
Les blindés ennemis, depuis les hauteurs, ont harcelé nos troupes — tant celles progressant au nord que celles arrivant par l’est. Mais nous avons insisté : la pénombre affaiblissait la précision de leurs tirs, les chars allemands faisaient plus de bruit que de dégâts.
L’ennemi a alors tenté de s’emparer du village en y envoyant de l'infanterie. Au même moment, nos troupes à l’est se sont retrouvées en duel avec quelques éléments ennemis positionnés sur la cote 132. J’ai ordonné leur repli vers le village pour le reprendre, nos effectifs présents étant trop peu nombreux.
Notre détachement nord est parvenu jusqu’au niveau de la pièce de 105 mm, au fond du ravin. Avec l’arrivée de renforts, j’ai autorisé une tentative contre cette batterie qui continuait de menacer l’entrée nord du village.
Les hommes ont approché par l’arrière mais dès qu'ils sont apparus sur la crête, ils se sont heurtés à un feu nourri provenant des blindés ennemis embusqués sur le versant opposé du ravin. Ils étaient évidemment attendus depuis longtemps. Après de lourdes pertes, j’ai ordonné le repli. Mais un officier a refusé d’obéir : avec deux volontaires, il a poursuivi l’assaut, utilisant mitrailleuses, grenades incendiaires et explosives. Depuis le flanc du ravin, ils apparaissaient, tiraient, lançaient, se repliaient. Grâce à leur action, nous avons repéré une unité d’infanterie ennemie retranchée à proximité. Notre artillerie l’a immédiatement pilonnée. Les trois hommes ont continué leur offensive solitaire. Les servants de la pièce de 105 mm semblaient hors de combat, mais ils poursuivaient. Finalement, l’officier, seul survivant, a traversé la crête, inspecté l’obusier, confirmé sa destruction, puis a tenté de se replier — fauché par une rafale de mitrailleuse ennemie.
Un tel acte rendait difficile l’application stricte des consignes de modération imposées par la hiérarchie, visant à limiter notre agressivité. Annoncer aux hommes que leurs sacrifices avaient été faits pour rien paraissait compliqué.
J’ai alors donné l’ordre de cesser toute action offensive. Il a été très mal accueilli. J’ai senti mes hommes à deux doigts de désobéir pour attaquer de leur propre initiative. Ce qui aurait conduit à une catastrophe : l'anarchie ne peut pas mener une telle bataille sans pertes massives. Je pouvais reprendre la main fermement, mais je ne l’ai pas fait. J’ai continué à distiller des ordres limités, sans m’engager pleinement, toujours dans l’attente de ma décision. Un groupe a été envoyé à l’est, un autre au nord, puis un second groupe au nord pour prendre la cote 132. Celle-ci n’était plus tenue que par un observateur ennemi qui, en tentant de fuir en véhicule, a été abattu.
Mes subalternes ont mis les choses au clair : l’ennemi était encerclé, ses positions, ses effectifs et ses moyens connus. Nos troupes avaient pris des risques, investi des positions, et nous allions abandonner cet avantage ? Libérer l’ennemi pour lui permettre de se redéployer ou recevoir des renforts ? J’aurais pu encore m’en tenir à la ligne officielle, mais avec 32 chars contre 6, même mal des équipages mal entraînés, et alors que je m’apprête à quitter mon commandement dans quelques heures, j’ai envisagé de suivre l’élan général.
J’ai posé des conditions strictes : l’infanterie en réserve à l’ouest, au sud et au sud-est devait lancer un assaut de diversion pour détourner l’attention des blindés ennemis. Celle dans les arrières de l'ennemi devait rester discrète pour bloquer ses voies de communication en cas d’échec. L’artillerie devait illuminer le ravin central durant toute l’opération pour faciliter la visée de nos chars. Ce n’est qu’ensuite que les blindés devaient attaquer par groupes de trois, environ, sans s’arrêter, depuis le sud-ouest, le sud et le sud-est.
Je n’ai jamais vu autant d’enthousiasme pour un engagement aussi risqué. À peine l’ordre transmis, l’infanterie s’est élancée sous les tirs des chars allemands. Puis les T-34 sont entrés dans le ravin, tandis que l’artillerie lançait ses obus éclairants. Le combat blindé a commencé. Nos pertes ont rapidement augmenté. Il est normal que les premiers chars tombent, mais leur nombre était préoccupant. Je n’étais pas serein d’avoir cédé à l’élan collectif. Puis, peu à peu, l’ennemi a cédé. Ses chars ont été détruits un à un. Les nôtres, malgré les pertes, arrivaient par dizaines. L’ennemi a été anéanti. Mais le prix payé fut lourd.
Les hommes exultaient. Pas moi. J’ai proposé à mes subordonnés de ne plus jamais évoquer cette bataille et de tourner la page. Ils ont acquiescé en silence.
Bilan des pertes : sur les 610 personnels engagés, nous déplorons 40 tués et 40 blessés graves, soit environ 80 pertes.
Du côté adverse, nous estimons qu’environ 70 personnels étaient présents. Nous comptons 35 cadavres et avons fait 30 prisonniers, ce qui porte le total des pertes ennemies à environ 65. Le ratio de pertes reste donc légèrement en faveur de l’ennemi (1,2).
État des blindés :
Nous avons perdu 6 T-34, dont 1 détruit par tir ami. En outre, 1 T-34 est modérément endommagé et 1 autre légèrement. Par ailleurs, 2 T-34 ont basculé dans l’une de nos propres tranchées, et 1 autre dans une tranchée ennemie ; ces trois engins seront prochainement extraits.
Côté ennemi, nous avons détruit 5 Panzer IV, 1 Panzer III, ainsi qu’une pièce d’artillerie de 105 mm.
Batailles lancées à 19h J+2 : réflexions à 22h, J+2

L'ennemi est largement repoussé de nos objectifs et de notre voie logistique en rive ouest du Don. Les efforts investis devraient payer. Comme nous l'écrivions plus tôt : plus il nous attaque, plus il recule ! Je vais tranquillement m'apprêter à céder mon commandement. Mon successeur obtiendra une belle situation, un nouveau secteur m'attend plus à l'ouest.
23h, J+2 : étude stratégique approfondie et ordres
Comparaison historique

Les Soviétiques ne sont pas parvenus à sécuriser la rive opposée au nord-est ; certaines de leurs unités ont déjà perdu la moitié de leurs effectifs ainsi que l’ensemble de leurs blindés. Deux objectifs leur échappent encore, et ils n’ont toujours pas le contrôle du passage de Lipo-Lebedevskyy.
De notre côté, nous tenons bon jusqu’à la route. Un seul objectif a été concédé à l’adversaire, et nos pertes restent très limitées. Contrairement à eux, nous ne nous sommes pas aventurés imprudemment dans la plaine à découvert. Bien au contraire, nous avons consenti des efforts considérables pour progresser à couvert, en nous appuyant sur les ravins. Les commandants soviétiques les considéraient comme "difficiles pour les blindés". Ils en ont fait l’amère expérience : leur attaque frontale les a menés droit sur les canons allemands, qui, dans cette configuration, bénéficient d’un net avantage.
Etude stratégique approfondie et ordres
Nous renforçons le nord-est et établissons des positions défensives devant l'objectif 130.4 qui nous donne le contrôle sur la route. Nous compensons les pertes par des rotations d'unités.

L'ordre général est de conserver le front tel qu'il est, nous n'attaquons nulle part, nous défendons partout. Si l'ennemi nous attaque, résister et tenter de reprendre ce qu'il nous aurait pris.
Réflexions à 1h59, J+3
L’ennemi reste calme ; visiblement, nous lui avons brisé les genoux. On observe un peu de mouvement à l’arrière, mais rien d’inquiétant pour l’instant, malgré le brouillard qui commence à s’installer.
Mon commandement s’achève sur une note positive. L’attaque coûteuse au nord de Lipo-Lebedevskyy s’est révélée, en fin de compte, nécessaire et rentable. Les quelques chars perdus en début de soirée ont permis de dégager nos arrières au nord-est, ce qui sécurise notre position.
C’est une vraie conclusion en beauté. Mon successeur disposera d’une bonne base pour aller plus loin. J’ai réussi à préserver plus des trois quarts de nos forces. Avec le renfort de blindés intacts et de quelques unités recomplétées, il pourra ainsi envisager une percée vers les ravins du nord-ouest.
Bataille de Kalach, 25-28 juillet 1942, bilan général
Cette bataille fut un affrontement bien plus intéressant — et bien plus long — que ce que j’avais initialement imaginé. Le déroulement s’est révélé à la fois très stratégique et très tactique. Le choix d’éviter l’engagement en plaine au profit des ravins s’est avéré déterminant. Les combats dans les ravins, la nécessité d’éviter les affrontements directs sur terrain découvert, et l’importance d’une discipline rigoureuse ainsi que d’un soin tactique constant nous ont été rappelés par l’ennemi lui-même.
Le principal problème a été le niveau très médiocre de nombreux éléments de nos troupes, notamment parmi les tankistes, mais pas uniquement. J’ai même dû éliminer deux officiers qui refusaient obstinément d’engager leurs unités pendant plusieurs heures. Heureusement, d’autres combattants plus valeureux ont su compenser ces défaillances.
Ce déséquilibre dans la qualité des effectifs reflète d’ailleurs fidèlement la situation historique : pour ralentir la percée allemande vers Stalingrad, les Soviétiques avaient rassemblé ici tout ce qu’ils pouvaient, créant des unités à la hâte sans formation sérieuse, au prix de lourdes pertes. Le commandement soviétique de l’époque, incapable de s’adapter au niveau réel de ses troupes et à divers paramètres opérationnels, a très mal mis en œuvre son initiative — un point que nous avons pu explorer en profondeur à travers nos nombreux combats, en obtenant de meilleurs résultats.
Nous terminons sur une victoire nette. Côté soviétique, le bilan est plus mitigé. Mais la suite s’annonce difficile : dans les prochains jours, les forces allemandes se renforceront et parviendront à percer. Nous reviendrons ici fin novembre 1942 pour un nouvel engagement, plus court, avec moins d’unités. Cette fois, nous attaquerons par l’ouest et tenterons d’atteindre des objectifs au sud, voire au centre. Ce sera sans doute plus compliqué : il n’y aura pas de ravins profonds pour couvrir notre approche. Nous verrons bien. En tout cas, je ne reconstruirai pas cette bataille dans un avenir proche. Il est important de laisser du temps avant de revenir sur un terrain familier. Peut-être y reviendrons-nous dans quelques années. Pour l’instant, cap vers le Donbass : la Seversky Donets, bien connue, nous attend avec une série de batailles prévues pour l’été 1943.
Quant à Kalach, c’est probablement l’une des plus belles batailles à reconstituer. L’ennemi y a brillamment réagi au début, ne disposant que d’une force de reconnaissance approchant des ponts au sud-est. Il a rapidement battu en retraite pour se replier très loin, construisant une ligne défensive idéale pour ses canons longue portée, au nord des fermes du centre — tenues par des Tchétchènes aujourd’hui en 2025, étaient-ils déjà les fermiers à l’époque ?
Je suis devenu de plus en plus inquiet à l’idée que les Allemands prennent la rive Est. Mon mépris initial pour cette zone fut une erreur stratégique. Heureusement, l’ennemi n’en a pas profité. S’il l’avait fait, il aurait eu une vue dominante sur l’ensemble des ravins, nous obligeant à des batailles extrêmement coûteuses à travers la plaine en rive est où il aurait été difficile de manœuvrer. Le passage de Lipo-Lebedevskyy s’est donc révélé décisif.
J’ai aussi cru, au départ, que nous aurions dû attaquer plus vite. Mais les événements ont prouvé que le rythme adopté était le bon. Les quelques précipitations nous ont déjà coûté des pertes inutiles ; une accélération globale aurait été désastreuse.
Je regrette simplement de ne pas avoir réussi à encercler l’ennemi au centre.
Révélons le côté ennemi et la situation finale :

L’ennemi était très affaibli : plus aucune présence significative au nord-est, et au sud, la majorité de ses unités étaient quasiment exsangues. Il ne subsistait que sept Marder encore opérationnels, accompagnés de deux canons de 88 mm pouvant représenter une menace ponctuelle. Mais compte tenu de nos forces restantes, nous étions en mesure d’écraser ces poches de résistance sans même avoir à faire preuve d’un grand raffinement tactique.
L’ennemi, croyait que nous lancerions une offensive à l’ouest, il avait repositionné ses meilleures unités sur les hauteurs du nord-ouest. Là encore, seuls quelques véhicules d’infanterie à roues, de type Sd.Kfz. 231/232, subsistaient — rien de véritablement dangereux.
Avec une posture plus agressive au bon moment — notamment le 27 juillet — ou avec une journée de combat supplémentaire, il aurait été tout à fait possible de nettoyer entièrement la carte de toute présence ennemie.
Au final, l’ennemi ne conservait plus que 37 % de sa force initiale, tandis que nous disposions encore de 79 % de notre potentiel.
Voyons les chiffres.


Nous pensons avoir tué près de 3 400 personnels allemands, l'ennemi déclare environ 1 450 tués, 410 blessés graves, 1 500 disparus/capturés, soit 3 350 pertes environ, ainsi que 360 blessés légers.
L'ennemi pense avoir tué 4 500 de nos personnels. Nous déclarons environ 1 460 tués, 1 210 blessés graves, 430 disparus/capturés, soit 3 100 pertes environ, ainsi que 2 000 blessés légers.
Les pertes sont toujours une notion très subjective. Le contrôle du terrain est beaucoup plus objectif.

Les courbes révèlent que l’essentiel des combats s’est déroulé tardivement. Elles illustrent également un relâchement initial de notre part : après des succès faciles, nous nous sommes quelque peu assoupis, et lors des premiers affrontements véritablement violents, c’est nous qui avons subi les pertes les plus lourdes. Heureusement, nous avons su réagir et rétablir un rapport de pertes favorable.
Je ne recommande pas cette bataille aux débutants : elle exige un haut niveau d’expérience pour prendre les bonnes décisions, tant sur le plan stratégique que tactique. En revanche, pour les vétérans, c’est une bataille incontournable.