Origines du Hamas, outil d'Israël

Présentation de l'article

Les informations sur les origines du Hamas sont souvent vaguement évoquées par les journalistes dans le monde entier. Les informations en elles-mêmes sont plus difficiles à trouver. Certaines ont disparu, d'autres sont encore présentes dans les "Wayback Machine" qui archivent Internet.

De plus, on sait que le Hamas a participé au conflit Syrien, contre les intérêts de Damas, et en faveur d'Israël qui n'a pas cherché à l'entraver, et qui l'a même soutenu.

Voici une synthèse de tout ce qu'on peut trouver. Cet article a vocation à évoluer en fonction des nouvelles informations et des améliorations que vous pouvez apporter en utilisant les commentaires de la chaîne Telegram Actualités mondiales & françaises.

Les origines du Hamas et ses liens avec Israël

Le Hamas est issu de cellules du mouvement "Frères Musulmans" créé en 1928 en Egypte. Les islamistes sont restés discrets dans la région palestinienne jusqu'à la guerre des 6 jours en 1967, lorsqu'Israël a infligé une lourde défaite militaire aux Etats musulmans qui lui faisaient face.

La formation de camps de réfugiés a permis le succès des islamistes, qui y ont mené d'importantes actions sociales, religieuses, éducatives et culturelles. Leur influence sociale s'est transformée en influence politique en Palestine.

Ahmed Yassin a légalement créé le Hamas en 1978, sous le nom "Mujama al-Islamiya" qui a gagné de nombreux supporteurs grâce à ses activités sociales et à sa propagande religieuse.

Les revenus financiers du mouvement proviennent alors des Etats producteurs de pétrole et d'Israël. L'objectif était de devenir un mouvement international obéissant à la loi islamique à l'image de la révolution Iranienne menée par Khomeini.

La progression de l'islam après la révolution Iranienne a pris de court les Israéliens, notamment avec l'apparition d'une opposition islamique armée au Liban, dirigée contre Israël.

Dans les années 1980, PLO (Organisation de Libération de la Palestine) a tourné son attention vers le Liban, laissant la voie libre à l'expansion des islamistes en Israël, notamment de Mujama al-Islamiya.

Ce dernier a gagné en importance parallèlement avec le Hezbollah au Liban, lui-même sponsorisé par l'Iran de Khomeini, en plein succès.

Israël avait donc, jusque là, financé le mouvement créé par Ahmed Yassin. Mais en 1984, Ahmed Yassin avait été pris en train de constituer un stock d'armes et condamné à 12 ans de prison.

Israël l'a libéré après seulement 1 an de captivité et il a pu reprendre ses activités.

Israël a continué à financer son mouvement Mujama al-Islamiya dans l'objectif de contre-balancer PLO. Quand la première révolte islamique commença en 1987, Israël a de nouveau été surpris par la croissance rapide des mouvements islamistes, notamment du mouvement Mujama al-Islamiya. Ce dernier avait toujours appelé à des actions particulièrement violentes, mais il n'avait jamais mis à exécution sa doctrine. Et donc, il n'avait jamais subi de répression importante comme le Fatah avait pu en être la cible.

C'est alors, donc en 1987, que Ahmed Yassin créa officiellement le Hamas, en le dérivant de son mouvement Mujama al-Islamiya. Il présenta le Hamas en "branche paramilitaire des Frères Musulmans Palestiniens". Un nom sans équivoque.

En 1989, Israël pu capturer Ahmed Yassin une deuxième fois et le condamna à la prison à vie.

Israël poursuivit sa collaboration avec le mouvement, devenu le Hamas, et y infiltrait des agents israéliens pour permettre d'identifier ses membres les plus virulents. Cependant, les agents Israéliens étaient de très mauvais espions et le Hamas en a éliminé un certain nombre.

Durant ce temps, le Hamas poursuivit sa mission contre PLO et chercha à torpiller le travail de PLO : les accords d'Oslo qui devaient permettre la paix en Palestine, la reconnaissance d'Israël par PLO et inversement. Cette position était partagée avec certains partis politiques Israéliens les moins ouverts aux négociations, et les moins favorables aux concessions qu'imposaient les accords d'Oslo, tel que le parti de Netanyahu.

Le Hamas lança des attaques contre les civils Israéliens la veille des négociations entre PLO et Israël. Cela a eu pour conséquence la propulsion de la popularité des partis les plus vigoureux face à la Palestine. Cette popularité se concrétisa lors des élections législatives de mai 1996 qui donnèrent le poste de Premier Ministre à Netanyahu pour la première fois.

PLO dénonça elle-même la participation d'Israël dans l'aide apportée au Hamas en vue de l'affaiblir et de doter le groupe d'une plus grande influence dans les territoires occupés.

L'année suivante, Netanyahu libéra Ahmed Yassin, après 8 ans de prison, alors qu'il était condamné à vie. Celui-ci fut expulsé vers la Jordanie, mais autorisé à revenir à Gaza quelques mois plus tard.

PLO avait soutenu Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe en 1991 et les Etats producteurs de pétrole cessèrent de la financer. Alors que le Hamas, qui avait gardé sa neutralité dans ce conflit, continuait à recevoir leur financement, qui fut même accéléré lors d'une campagne de levée de fonds menée par Ahmed Yassin en 1998. L'équilibre financier s'inversa, et le Hamas devint plus riche que PLO. Cette importante source de revenus permit aux islamistes du Hamas d'accroître ses activités sociales, jusqu'au point où un tiers des Palestiniens se sont mis à toucher des aides du Hamas, améliorant encore sa popularité. Israël n'a pas cherché à entraver la circulation monétaire du Hamas dans les territoires occupés.

En définitive, le Hamas empêcha l'apparition d'un Etat Palestinien.

En 2004, Ahmed Yassin fut éliminé par frappe aérienne sur Gaza après une première tentative en 2003 qui l'avait seulement blessé.

En 2021, le Hamas continue d'être bien traité par Israël :

Tout cela suit son cours, et voici ce que nous apprend Ksenia Svetlova en 2021 :

Des membres du gouvernement israélien avaient récemment un projet de construction d'une île artificielle avec un port et un aéroport à Gaza, et ont aidé le Hamas à recevoir de l'argent du Qatar.
Et maintenant, ce même gouvernement bombarde un bâtiment après l'autre.
Pourtant, il s'agit toujours du même Hamas, n'est-ce pas ?
Quand il ne tire pas de roquettes et d'obus de mortiers, cela signifie simplement que le Hamas prépare la guerre suivante en creusant des tunnels. Le groupe terroriste Hamas appelle toujours à la libération de la "patrie palestinienne de l'occupant sioniste" et ainsi de suite.
Que signifient toutes ces absurdités autour d'une longue trêve en échange d'une île portuaire et d'un aéroport ? Et pourquoi Netanyahu a-t-il poursuivi avec tant de zèle les rivaux du Hamas pendant toutes ces années ? Après tout, toutes les guerres récentes avec les Palestiniens sont le fait du Hamas, alors que le groupe Fatah coopère bien avec les forces de sécurité israéliennes pour survivre. Si vous vous souvenez de l'histoire du mouvement Hamas et de sa création, vous vous étonnez. Comme toujours, il y a plus de questions qui se posent que de réponses.

Comme on peut le voir, en 20 ou 30 ans, rien n'a changé.

Le Hamas attaque la Syrie avec le soutien d'Israël

Les soutiens des terroristes en faveur du Hamas

L'organisation terroriste Hayat Tahrir al-Sham a publié une déclaration en faveur du peuple palestinien. Comme indiqué par HTS, "pendant les 10 ans de la guerre en Syrie, ils ont été inspirés par les Palestiniens".

https://t.me/rybar/17917

Sur fond de confrontation israélo-arabe, l'organisation terroriste Al-Qaïda a officiellement célébré le rôle de Bassem Issa, le commandant de la branche militaire du Hamas "Kataib Izz al-Din al-Qassam". Elle le qualifie de « commandant héroïque ».
C'est pourquoi, lorsque certains nous disent pompeusement qu'il ne faut pas mélanger tous les « terroristes », et qu'ils essaient de nous assurer que toutes les organisations terroristes sont différentes, nous ne cherchons pas à discuter.
Mais en temps de guerre, tous les moyens sont bons, et les dirigeants d’organisations terroristes profitent de la situation [pour profiter de la popularité de leurs concurrents].
Cela donne de la matière pour accuser le Hamas de liens avec Al-Qaïda, et pour une implication plus active de Jaysh al-Ummah et d'autres sympathisants d'Al-Qaïda dans le conflit qui fait rage en Palestine.
Excellente provocation.

https://t.me/rybar/18673

L'utilisation des terroristes liés au Hamas, par Israël, contre le gouvernement Syrien d'Assad

Tout le monde a-t-il oublié comment le groupe terroriste Jabhat al-Nusra, branche d'Al-Qaïda, avait opéré à Al-Quneitra et s'est enfui à travers la partie occupée [par Israël] du Golan ?

https://t.me/rybar/17917 (Qui relie ici le Hamas à Jabhat al-Nusra/Al-Qaïda)

Nous rappelons modestement comment l'état-major israélien a admis en 2019 avoir fourni des armes aux terroristes à la frontière syrienne. Dans la province d'Al-Quneitra, c'était le groupe Jabhat al-Nusra qui opérait, il était alors une branche officielle d'Al-Qaida.

https://t.me/rybar/18422 (Qui relie ici le Hamas à Jabhat al-Nusra/Al-Qaïda)

Bien sûr, la réalité est complexe. Il existe une multitude de groupes terroristes concurrents, qui sont des bandes se livrant une guerre de pouvoir, une guerre financière, une guerre territoriale, mais aussi parfois des alliances plus ou moins temporaires, des fusions, des séparations... Et les terroristes en tant qu'individus, changent d'affiliation, partent, reviennent etc.

A ce sujet, en annexe, vous trouverez des exemples qui concernent le Hamas.

Rybar et d'autres ont même exposé les liens entre les bandes mafieuses de l'Est de l'Euphrate, qui se font passer pour des "Kurdes et Arabes Démocratiques" (FDS, Forces Démocratiques Syriennes), à ne pas confondre avec les vrais Kurdes et les vrais Arabes de l'Est de l'Euphrate, et les terroristes ISIS.

Cela permet néanmoins de simplifier le tableau en écrivant que les terroristes s'entendent bien entre eux pour se comporter comme des barbares, en semant la terreur, la mort et la destruction autour d'eux, par pur plaisir ou par intérêt financier, pour leur propre compte ou en étant utilisés par des Etats ou des oligarques/entreprises, dans des objectifs géopolitiques ou économiques.

Et comme le disait Moscou au début de son engagement en Syrie, il n'y a aucune différence entre un terroriste et un modéré lorsqu'ils massacrent des gens.

Ce que l'on peut simplifier en "aucune différence entre un terroriste et un terroriste".

Ajout du 24 septembre 2021

Ajout du 09 octobre 2023

En 2018, Colonel Cassad avait publié ceci (https://t.me/boris_rozhin/99966 / https://colonelcassad.livejournal.com/4334897.html / https://t.me/colonel_cassad/21960 et suivants) :

En plus de l'exportation des Casques blancs via Israël vers la Jordanie, 4 commandants terroristes de la province de Quneitra sont partis pour Israël avec leurs familles :

Moaz Nassar - Brigade Fursan al-Golan

Abu Rateb - Brigade Fursan al-Golan

Ahmad al-Nahs - Brigade Saif al-Sham

Alaa al-Halaki - Jaish Ababeel

Tous ont traversé la frontière via le plateau du Golan avec l’aide de l’armée israélienne.

Les terroristes demeurant en Syrie expliquent que ces personnages ont été recrutés par les renseignements militaires israéliens et utilisés dans l’intérêt d’Israël. Ils sont désormais évacués du territoire syrien avec leurs amis, car ils en savent beaucoup et peuvent fournir des informations sur la participation étrangère contre la Syrie.

Avant de partir, les terroristes ont fait sauter un grand entrepôt d'armes et de munitions, qui servait à approvisionner les groupes terroristes opérant à l'Est du plateau du Golan. Il n’est pas difficile de supposer que les traces du soutien d’Israël aux groupes terroristes djihadistes du sud-ouest de la Syrie seront dissimulées.

Bien entendu, toutes les traces matérielles trouvées, comme les armes israéliennes, les documents, les témoins ou participants à des programmes d'approvisionnement, seront utilisées par le renseignement syrien et iranien pour de nouvelles activités de propagande contre Israël, ainsi que pour soutenir la campagne renouvelée pour le retour des soldats syriens sur le Golan.

Ce soutien aux terroristes de l'Etat islamique et à d'autres jihadistes dans le sud-ouest de la Syrie a été réalisé dans le cadre de l'opération Bon voisin des services de renseignement israéliens, jusqu'à la défaite des terroristes dans le sud-ouest de la Syrie.

Ajout du 13 octobre 2023

https://t.me/actualiteFR/21914
Liens dans l'image :
https://t.me/boris_rozhin/100366
https://twitter.com/haaretzcom/status/1711329340804186619
https://t.me/actualiteFR/21899

Ajout du 12 novembre 2023

Sur la propagande des uns et des autres dans le conflit Israël - Gaza

Par @rybar (traduction fac-similé)

« Dans le contexte des événements de Gaza, il est assez intéressant d'observer l'évolution des thèses de propagande des deux côtés. Si les Palestiniens et leurs sympathisants ont les mêmes idées que les années précédentes, alors en Israël, ils ont musclé le discours : il a été choisi d'orienter le récit en « le Hamas, c'est ISIS ».

Dans quelle mesure est-ce vrai ? Il semble que le monde entier ait été témoin des atrocités commises par le groupe de la bande de Gaza, et que le mouvement n’ait jamais caché avoir comme idéologie l’islam politique. Mais le Hamas n’a jamais prévu de construire un califat, et ses ambitions et son champ d’activité sont « limités » au territoire d’Israël et de la Palestine.

De plus, le Hamas s’est opposé à l’État islamique et l’a combattu à Gaza. Ainsi, malgré toutes les véritables attaques terroristes du Hamas, son identification complète à l’État islamique est tout simplement incorrecte.

Cependant, une technique aussi simple permet aux Israéliens de se présenter avantageusement comme les principaux combattants contre l'islam radical, et en général contre tout islamisme, ce qui trouve un écho auprès des habitants des pays qui en sont victimes.

Cela donne également aux Israéliens la possibilité d’utiliser une technique bien connue : « quiconque ne soutient pas Israël est désigné comme un antisémite et partisan des terroristes ISIS ». Même si la personne est elle-même opposée au Hamas et qu'elle ne critique l'armée israélienne que pour la mort d'enfants à Gaza.

Il y a aussi une chose amusante avec l'exploitation du thème de la lutte contre l'État islamique par la propagande de l'État israélien : le fait est qu'Israël n'a pas vraiment combattu ISIS. Même lorsque la faction qui lui était affiliée, Jaysh Khalid ibn Walid, s'est emparée d'une partie des territoires frontaliers de la Syrie, l'armée israélienne ne l'a presque pas attaqué. C'est l'armée syrienne qui en a, par la suite, expulsé les terroristes.

Alors, les slogans diffusés sur les réseaux sociaux israéliens, selon lesquels : « vainquons le Hamas comme nous avons vaincu ISIS ! », sont quelque peu symboliques. »

https://t.me/rybar/54127