Elle lui offre une aventure orale

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Elle lui offre une aventure orale

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Elles racontent leur aventure extra-conjugale


Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et sociĂ©tĂ©, qu’elle remanie et dĂ©crypte avec un angle fĂ©ministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le tĂ©moignage de voix concernĂ©es. Elle Ă©crit depuis bientĂŽt trois ans pour Terrafemina.


Elles racontent leur aventure extra-conjugale

Histoire d'un soir, idylle de plusieurs mois ou événement déclencheur, trois femmes se confient sur le pourquoi et le comment de leur romance adultérine.

"Pourquoi les femmes trompent-elles ? La question serait plutĂŽt de savoir pourquoi les femmes ne doivent pas tromper"


"Le dialogue était rompu entre nous, cela m'attristait énormément."

L' infidélité féminine est peu abordée et pourtant, nombreuses sont celles qui ont décidé d'aller voir si l'herbe était vraiment plus verte ailleurs. Par amour, par désir, par manque de considération au sein de leur couple : les raisons sont multiples et les histoires aussi. 35 % des femmes avouent d'ailleurs avoir cédé à la tentation extra-conjugale, rapporte une étude de l'Ifop pour Gleeden , l'appli de rencontre dédiée aux aventures du genre.
Pourtant, le regard qu'on porte sur cet écart de parcours est plus sévÚre que chez nos homologues masculins. "Pourquoi les femmes trompent-elles ? La question serait plutÎt de savoir pourquoi les femmes ne doivent pas tromper", nous lançait Virginie Girod, docteure en histoire, spécialiste de l'histoire des femmes et de la sexualité, lorsqu'on l'interrogeait sur les raisons derriÚre l'adultÚre au féminin .
On a écouté trois femmes qui ont franchi ce pas, qu'elles regrettent (ou pas) aujourd'hui. Témoignages.
"J'avais 28 ans, une carriĂšre qui dĂ©marrait et un mec qui me respectait. Je prĂ©cise car Ă  l'Ă©poque, mes copines n'avaient de cesse de me raconter leurs dĂ©boires amoureux avec des hommes en toc qui leur en faisaient voir des belles. Je me souviens mĂȘme de l'une d'elles qui a attendu deux heures devant le resto que son rencard se pointe. En fin de compte, il lui a envoyĂ© un pauvre texto Ă  23 heures, prĂ©textant un 'problĂšme familial', et n'a plus jamais donnĂ© signe de vie. Classique peut-ĂȘtre, mais blessant. Alors en face, avec mon couple sans histoire depuis trois ans, j'avais l'air d'ĂȘtre la plus chanceuse du monde.
Pourtant, quand j'ai rencontrĂ© David au bureau, ma petite vie tranquille et jusqu'ici satisfaisante a quand mĂȘme volĂ© en Ă©clat. PrĂ©parez-vous, la scĂšne est ridicule de clichĂ© : je lui ai parlĂ© pour la premiĂšre fois Ă  la machine Ă  cafĂ©. Son gobelet Ă©tait coincĂ©, il luttait pĂ©niblement pour le faire descendre. Je l'ai aidĂ© parce que ma rĂ©union dĂ©marrait trois minutes plus tard et que je ne voulais pas arriver Ă  la bourre (mon manager de l'Ă©poque avait le don d'humilier les retardataires). Un peu intĂ©ressĂ©, comme dĂ©marche.
Je vous le raconte comme je m'en rappelle : on a fini par décoincer le satané gobelet, on s'est relevé, et on s'est regardé. Il avait les yeux bleus et moi les rouges sûrement trÚs rouges. Je suis partie en balbutiant.
Deux jours plus tard, on Ă©tait dans le mĂȘme ascenseur. Une semaine aprĂšs, on se croisait dans l'escalier. Il a fallu quelque temps comme ça pour que nos rencontres impromptues mĂšnent Ă  quelque chose de concret. Un cafĂ© d'abord, puis un dĂ©jeuner, toujours dans les bĂątiments du boulot. Comme si rester dans ce cadre professionnel me dĂ©douanait de tout comportement inappropriĂ©. Je me convainquais comme je pouvais : 'C'est juste un collĂšgue', 'Je ne fais rien de mal'.
En parallĂšle, ma relation ne me convenait plus . Je ne me retrouvais pas dans ce duo qui devenait plus amical qu'amoureux. Et il faut dire que trĂšs honnĂȘtement, mon coeur Ă©tait ailleurs. Et puis un soir, j'ai cĂ©dĂ© Ă  la proposition de David d'aller boire un verre. Il avait Ă©tĂ© clair sur ses intentions quelques semaines plus tĂŽt, je lui avais rĂ©pondu que j'Ă©tais dĂ©jĂ  avec quelqu'un. J'y suis allĂ©e et j'ai passĂ© une des meilleures soirĂ©es de ma vie. Je n'ai mĂȘme pas essayĂ© de rĂ©sister plus longtemps Ă  la tentation. On s'est embrassĂ© comme des ados devant la bouche du mĂ©tro, et je suis rentrĂ©e, tourmentĂ©e entre l'excitation d'un premier rendez-vous et la culpabilitĂ© de la trahison.
La double vie a durĂ© deux mois. Deux mois pendant lesquels je n'arrivais pas Ă  quitter mon ex alors que je savais que je voulais ĂȘtre avec David. Un jour, le premier a trouvĂ© des messages du second dans mon tĂ©lĂ©phone. Il m'a foutue dehors. Je ne l'avais jamais vu aussi froid. Je le mĂ©ritais.
J'ai rejoint David chez lui, et on ne s'est plus quittés. J'ai trompé mon ex il y a sept ans, mais je ne me suis pas trompée : David est l'homme de ma vie. Aujourd'hui, on a un petit garçon de 3 ans et un deuxiÚme bébé en chemin. Mais si je devais tout recommencer, je m'y prendrais autrement, sans aucune hésitation. Je m'en veux encore de ne pas avoir mis la situation au clair avant de me lancer dans une nouvelle histoire."
"Ça s'est passĂ© l'annĂ©e derniĂšre, alors qu'on traversait une pĂ©riode pas facile avec mon mari. On est ensemble depuis nos 21 ans, j'imagine que tout le monde passe forcĂ©ment par un moment compliquĂ©. Mais dans ma famille, on ne parle pas beaucoup. Alors je ne savais pas comment rĂ©gler la situation. On a fini par consulter un psy, sur les conseils d'une amie qui a vĂ©cu plus ou moins la mĂȘme chose.
Lors de chaque séance, on devait expliquer les agissements de l'autre qui nous dérangeaient, et pourquoi. En ressortant j'avais l'impression qu'on était plus éloignés qu'en entrant. Tous ces reproches formulés me faisaient converger vers une seule conclusion, inévitable : si on se supporte si peu, pourquoi reste-t-on ensemble ? Le dialogue était rompu entre nous, cela m'attristait énormément.
Un soir, je suis sortie avec les autres membres de mon atelier d'écriture. J'y vais une fois par mois pour me changer les idées. On s'entend bien et la plus jeune a proposé de terminer sur une note festive. Mais le vin chaud et le sentiment d'abandon de la part de mon mari m'ont poussée à franchir une ligne que je ne me pensais pas capable de franchir . J'ai trompé mon conjoint avec Etienne, un autre participant de l'atelier d'écriture.
Le lendemain, j'en étais malade. Je pleurais tout le temps. J'ai déposé mes enfants à l'école et j'ai appelé le laboratoire dans lequel je travaille pour me porter pùle. Le soir, quand mon mari est rentré, je lui ai tout avoué. Je m'attendais à ce qu'il me quitte, qu'il me hurle dessus, qu'il ne veuille plus me voir. C'était pire. Il s'est effondré sur le lit de notre chambre. Je l'ai rarement vu pleurer, j'étais désemparée. Mais au lieu de partir, ou de me demander de partir, il s'est excusé.
Il m'a dit qu'il savait bien qu'il ne m'accordait pas autant d'importance qu'au dĂ©but de notre histoire, et que cette situation Ă©tait en partie de sa faute. Qu'il Ă©tait prĂȘt Ă  tout pour que je reste, qu'il ne pouvait pas imaginer sa vie sans moi et tout le genre de phrases qu'on rĂȘve d'entendre. Je ne vous dis pas que ce que j'appelle aujourd'hui la "phase de reconstruction" de notre couple a Ă©tĂ© facile et miraculeuse ; on y oeuvre encore. Mais cet Ă©pisode nous aura permis de communiquer , d'avouer nos craintes, et de se rendre compte qu'on voulait sauver notre mariage. Parfois, il faut aller au bout de ses limites pour se retrouver."
"C'était il y a dix ans. A l'époque, je sortais avec un homme qui ne me faisait pas que du bien. Je l'avais rencontré en boßte de nuit, il était séducteur et je me rappelle avoir adoré qu'il pose les yeux sur moi. Mon ego était flatté et je me sentais irrésistible sous son regard. Ce que je ne voyais pas, c'est que je n'étais pas la seule à qui il faisait cet effet.
Il fallait toujours qu'il se sente admirĂ© par les femmes. Et au dĂ©but, je prĂ©tendais que ça ne me gĂȘnait pas. Je me la jouais sans attache, femme libre. J'ai compris bien plus tard qu'une femme libre vit selon ses envies, et non selon celles d'un goujat qui la maltraite au nom de l'amour, lui aussi, soit-disant libre.
Nous étions officiellement en couple, mais il passait son temps à flirter avec les serveuses, les hÎtesses d'accueil, les coiffeuses. Je ne sais pas s'il est vraiment allé au-delà du flirt. Ce dont je suis sûre, c'est qu'il prenait un malin plaisir à draguer devant moi. Et une fois de retour à la maison, il me disait qu'il ne pouvait pas vivre sans moi, que j'étais sa "reine". Je plongeais à chaque fois. J'étais comme accro .
Le déclic est venu quand je lui ai présenté une amie que j'avais rencontré en habitant en Espagne, quelques années plus tÎt. Une fille sublime que j'aime beaucoup. Je lui avais dit à quel point elle comptait pour moi, et je croyais naïvement qu'il n'oserait pas toucher à cette amitié sacrée. Evidemment, cela n'a pas manqué. Il devenait tellement lourd que ma copine a écourté le repas. Pour moi, ça a été fatidique, la goutte de trop. J'ai compris toute la malveillance de cet homme à ce moment-là. Comme si je me réveillais aprÚs des mois d'anesthésie. J'ai décidé de le quitter. Mais avant, je voulais marquer le coup. Lui faire mal comme il m'avait fait mal. Alors j'ai couché avec son meilleur ami , et je lui ai dit par texto.
Ce serait mentir si je racontais que j'ai disparu et que je ne lui ai plus jamais donné de nouvelles ensuite. Je l'avais dans la peau, malgré tout le mal qu'il me faisait. Mais j'ai réussi à mettre de la distance peu à peu. Comme si le tromper salissait réellement notre relation et marquait une sorte de point de non retour. Je l'ai trahi par vengeance, mais aussi pour reprendre le contrÎle. Un jeu de pouvoir nocif qui me semble trÚs loin aujourd'hui, et heureusement".
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Voici un commentaire de la scùne de rencontre avec le riche chinois dans L’Amant (1984) de Marguerite Duras .

L’extrait Ă©tudiĂ© va de « L’homme Ă©lĂ©gant est descendu de la limousine » Ă  « elle peut tout se permettre » .

Marguerite Duras est nĂ©e au Vietnam en 1914 et meurt Ă  Paris en 1996. Ses romans comme Un barrage contre le Pacifique (1950) ou L’Amant (1984) sont imprĂ©gnĂ©s de son enfance en Indochine et s’inscrivent dans le courant littĂ©raire du Nouveau Roman .
L’Amant (1984) Ă©voque sa rencontre avec un jeune Chinois , de 17 ans son aĂźnĂ© alors qu’elle n’a que 15 ans.
Pensionnaire Ă  Saigon, l’ hĂ©roĂŻne prend le bac (un grand bateau plat) pour rejoindre sa mĂšre Ă  Sadec. Alors qu’elle s’apprĂȘte Ă  traverser le fleuve MĂ©kong, sur le dĂ©barcadĂšre, elle est abordĂ©e par le jeune Chinois .
L’homme Ă©lĂ©gant est descendu de la limousine, il fume une cigarette anglaise. Il regarde la jeune fille au feutre d’homme et aux chaussures d’or. Il vient vers elle lentement. C’est visible, il est intimidé. Il ne sourit pas tout d’abord. Tout d’abord il lui offre une cigarette.
Sa main tremble. Il y a cette diffĂ©rence de race, il n’est pas blanc, il doit la surmonter, c’est pourquoi il tremble. Elle lui dit qu’elle ne fume pas, non merci. Elle ne dit rien d’autre, elle ne lui dit pas laissez-moi tranquille. Alors il a moins peur. Alors il lui dit qu’il croit rêver. Elle ne répond pas. Ce n’est pas la peine qu’elle réponde, que répondrait-elle. Elle attend. Alors il le lui demande : mais d’où venez- vous ? Elle lui dit qu’elle est la fille de l’institutrice de l’école de filles de Sadec. Il réfléchit et puis il dit qu’il a entendu parler de cette dame, sa mère, de son manque de chance avec cette concession qu’elle aurait achetée au Cambodge*, c’est bien ça n’est-ce pas ? Oui c’est ça.
Il répète que c’est tout à fait extraordinaire de la voir sur ce bac. Si tôt le matin, une jeune fille belle comme elle l’est, vous ne vous rendez pas compte, c’est très inattendu, une jeune fille blanche dans un car indigène.
Il lui dit que le chapeau lui va bien, très bien même, que c’est
 original
 un chapeau d’homme, pourquoi pas ? elle est si jolie, elle peut tout se permettre.
♩ En quoi cette scùne s’inscrit-elle dans le mouvement du Nouveau Roman ?
♩ Cette scùne de rencontre amoureuse est-elle traditionnelle ?
♩ L’ ironie (ou la distance ) dans L’Amant .
♩ Qu’est-ce qui fait l’ originalitĂ© de cette scĂšne de rencontre ?
Cette scĂšne de rencontre dans L’Amant semble reprendre les topoĂŻ de la rencontre amoureuse traditionnelle (I). Mais en rĂ©alitĂ©, Marguerite Duras fait une critique du romanesque traditionnel s’inscrivant dans le Nouveau Roman (II).
Dans cet extrait de L’Amant , Marguerite Duras rĂ©Ă©crit la cĂ©lĂšbre scĂšne de rencontre dans l’Education sentimentale entre FrĂ©dĂ©ric Moreau et Madame Arnoux.
Comme dans L’Education sentimentale , les deux personnages de Marguerite Duras sont sur un dĂ©barcadĂšre et la jeune fille s’apprĂȘte Ă  rejoindre sa mĂšre (comme FrĂ©dĂ©ric dans le roman de Flaubert).
Flaubert dĂ©crit Madame Arnoux par son « large chapeau de paille » et Marguerite Duras amorce la description de la jeune fille par un « feutre d’homme », ce qui peut ĂȘtre vu comme un clin d’Ɠil au roman de Flaubert.
L ’épithĂšte homĂ©rique «la jeune fille au feutre d’homme et aux chaussures d’or » idĂ©alise la figure fĂ©minine comme dans la scĂšne de rencontre de l’ Education sentimentale qui dĂ©bute par « Ce fut comme une apparition ». La phrase « Alors il lui dit qu’il croit rĂȘver » fait Ă©cho Ă  la cĂ©lĂšbre phrase flaubertienne.
Le champ lexical du luxe («< em>Ă©lĂ©gant», « limousine », « cigarette anglaise », « chaussures d’or ») nimbe cette scĂšne d’une magie propre Ă  la premiĂšre rencontre amoureuse.
Les pĂ©riphrases « L’homme Ă©lĂ©gant », « la jeune fille » et la mention des personnages par le pronom anaphorique « il » et « elle » maintient les personnages dans un anonymat mystĂ©rieux et Ă©nigmatique comme dans la scĂšne de Flaubert.
Marguerite Duras joue sur le terme « extraordinaire » employĂ© par le jeune Chinois (« c’est tout Ă  fait extraordinaire de la voir sur ce bac « ) mais aussi par le narrateur de l’Education sentimentale (« Il considĂ©rait son panier Ă  ouvrage avec Ă©bahissement, comme une chose extraordinaire »).
Par cette intertextualitĂ©, Duras rend hommage Ă  Flaubert et montre que cette scĂšne de rencontre amoureuse dans L’Amant s’inscrit dans la tradition du roman d’apprentissage .
On retrouve dans ce passage de L’Amant les Ă©lĂ©ments traditionnels d’une scĂšne de rencontre amoureuse.
Le premier contact est Ă©tabli par le regard : « Il regarde la jeune fille au feutre d’homme ».
Le champ lexical de la parole Ă©tablit ensuite un lien verbal entre les deux personnages : « dit », « dit », « dit », « dit », « rĂ©pond », « rĂ©ponde », « rĂ©pondrait –elle », « demande », « dit », « dit », «Il rĂ©pĂšte», «dit».
L’anaphore du verbe « dire » et « rĂ©pondre » place la parole au cƓur de cette rencontre rapprochant cette scĂšne d’une rencontre de thĂ©Ăątre .
Ensuite, cette rencontre est placée sous le signe de la distance et de la timidité .
Le champ lexical de la peur montre la distance entre les personnages : « lentement », « intimidé », « tremble », « moins peur » .
La maladresse verbale du jeune Chinois transparait dans la comparaison tautologique «une jeune fille belle comme elle l’est ». Alors que le lecteur attendrait une mĂ©taphore exprimant l’amour, la comparaison tourne sur elle-mĂȘme et ne compare la jeune fille Ă  rien comme si l’imagination du jeune chinois Ă©tait bridĂ©e par la timiditĂ©.
Le verbe « répÚte » dévoile une parole redondante et menacée par le silence.
A l’inverse des personnages romanesques traditionnellement sĂ©ducteurs, le riche chinois est hĂ©sitant comme le rĂ©vĂšle les points de suspension du dernier paragraphe (« que c’est
original
un chapeau d’homme « ).
La parole de la jeune fille est au contraire rare mais envoĂ»tante. Ainsi, les complĂ©ments du nom enchassĂ©s crĂ©ent une syntaxe labyrinthique qui suggĂšre le pouvoir de sĂ©duction de la jeune fille : « Elle lui dit qu’elle est la fille de l’institutrice de l’école de filles de Sadec ».
Marguerite Duras a passĂ© son enfance et son adolescence en Indochine et de nombreux Ă©lĂ©ments permettent de rapprocher cette scĂšne de rencontre d’une autobiographie .
Tout d’abord, le champ lexical des colonies (« cigarette anglaise », « feutre », « Sadec », « concession », « Cambodge », « car d’indigĂšne ») et les rĂ©fĂ©rences gĂ©ographiques « Sadec », « Cambodge » inscrivent cette scĂšne dans l’Indochine de son enfance et son adolescence.
Le point de vue externe adoptĂ© par le narrateur (le scĂšne est racontĂ©e de l’extĂ©rieur) exclut tout commentaire psychologique comme si le narrateur se raccrochait Ă  des souvenirs ponctuels .
La juxtaposition des phrases ou propositions commençant par le pronom « il » renforce cette impression de juxtaposition des souvenirs : « Il vient vers elle lentement. C’est visible, i l est intimidĂ©. Il ne sourit pas tout d’abord. Tout d’abord il lui offre une cigarette » .
Cette autobiographie laisse apparaßtre le souvenir des discriminations raciales dont Marguerite Duras a été le témoin.
Ainsi, le champ lexical de la race (« différence de race », « blanc », « jeune fille blanche », « indigÚne ») montre la distance naturelle et culturelle qui sépare les deux personnages et rend leur amour impossible .
Le dĂ©terminant dĂ©monstratif « cette » dans «il y a cette diffĂ©rence de race» rappelle que la diffĂ©rence raciale Ă©tait Ă  l’époque banalisĂ©e et coutumiĂšre.
Mais cette scĂšne est placĂ©e avant tout sous le signe de la transgression comme le montre l’attitude de la jeune fille dĂ©voilĂ©e par les antithĂšses « la jeune fille au feutre d’homme » et « une jeune fille blanche dans un car d’indigĂšn e ».
Il faut savoir que la sociĂ©tĂ© indochinoise interdisait les mariages mixtes. Or la jeune fille s’apprĂȘte dans cette scĂšne Ă  franchir ce tabou culturel et social en s’unissant avec celui qui lui est interdit. Elle apparaĂźt ainsi comme un personnage transgressif .
Cette scĂšne de rencontre dans L’Amant est emblĂ©matique du Nouveau Roman car elle constitue en rĂ©alitĂ© un refus et une critique des scĂšnes de rencontre amoureuse traditionnelles .
Nous l’avons vu, cette scĂšne est une rĂ©Ă©criture de l’Education sentimentale, mais c’en est une rĂ©Ă©criture parodique .
Marguerite Duras a ironiquement inversé les personnages .
Dans l’Éducation sentimentale , FrĂ©dĂ©ric Moreau venait de passer son baccalaurĂ©at et rencontrait une femme plus ĂągĂ©e, Madame Arnoux.
Ici, c’est l’inverse : la jeune fille de 15 ans rencontre un chinois de 17 ans son aĂźnĂ©.
Le chapeau de madame Arnoux est « un large chapeau de paille, avec des rubans roses qui palpitaient au vent », la couleur rose symbolisant la fĂ©minitĂ© et la passion . Marguerite Duras subvertit cette fĂ©minitĂ© romanesque et travestit son personnage fĂ©minin en lui attribuant un « feutre d’homme ».
Cette inversion des rĂŽles montre la distance ironique de Duras avec les personnages romanesques traditionnels .
Le choix du point de vue externe est opposĂ© Ă  la focalisation interne de Flaubert dans l’Education sentimentale . Le narrateur reste extĂ©rieur aux personnages. Tout ce que le lecteur sait de leur psychologie, c’est ce que le personnage en dit (« Alors il lui dit qu’il croit rĂȘver »).
Duras adopte un regard ironique sur les scĂšnes de rencontre traditionnelles en soulignant que les questions posĂ©es par les personnages sont un passage obligĂ© du roman amoureux. Ainsi, le discret pronom « le » : « Alors il le lui demande : mais d’oĂč venez-vous ? » suggĂšre que la question est un
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