Tirez-la de l'ennui
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Les bienfaits de lâennui
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Lâennui ? Câest lâennemi Ă abattre. Ce mot a presque toujours une connotation nĂ©gative.
Vous faites peut-ĂȘtre partie des personnes trĂšs actives comme Sol Gabetta , Violoncelliste de renommĂ©e internationale : âJe nâai pas le temps de mâennuyer, ça mâĂ©nerve. Câest injuste de sâennuyer !â
Selon le dictionnaire Larousse , le terme ennui , employĂ© au singulier, est dĂ©fini comme une âlassitude morale, impression de vide engendrant la mĂ©lancolie, produites par le dĂ©sĆuvrement, le manque dâintĂ©rĂȘt, la monotonieâ
Les philosophes comme Voltaire , Schopenhauer , Goethe , JankĂ©lĂ©vitch ou les auteurs comme Flaubert avec Madame Bovary, le spleen de Baudelaire ou encore Un roi sans divertissement de Jean Giono , nous ne risquons pas de voir positivement lâennui.
Mais lâennui est-il si mauvais pour nos enfants ou pour nous-mĂȘme ?
Et si lâennui Ă petite dose Ă©tait finalement une bonne chose ?
Avoir peur de lâennui, câest peut-ĂȘtre avoir peur de notre petite voix intĂ©rieure, peur de nous-mĂȘmes ou plutĂŽt de ce que nous pourrions dĂ©couvrir de nous-mĂȘmes.Â
Mais lâennui est une chance de dĂ©couvrir les vrais contenus de nos dĂ©sirs.
En quelque sorte, câest un retour Ă la pensĂ©e de Blaise Pascal : « Jâai dĂ©couvert que tout le malheur des hommes vient dâune seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. »
Sâennuyer permet de se dĂ©couvrir, de se centrer sur soi, et de dĂ©velopper une connaissance intime de qui je suis.Â
On entend dĂ©sormais parler de la maladie le « boreout », qui est le syndrome de lâĂ©puisement par lâennui : plus on sâennuie plus on sâĂ©puise !Â
Lâennui est un moment transitoire, qui nâest pas amenĂ© Ă durer.
Nous avons tous des souvenirs brumeux dâheures de classe interminables, oĂč lâon est ailleurs, dans la lune. Ces moments de flottement ne sont pas forcĂ©ment Ă fuir.
Câest le moment de ralentir, de digĂ©rer les moments passĂ©s, dâapprivoiser ce qui est en train de se passer et se prĂ©parer mentalement Ă la suite.Â
Pauline sax, journaliste pour M6 et prof de yoga pense que â Câest formidable de sâennuyer !â Elle dit Ă ses enfants : Tu as de la chance : tu vas crĂ©er. Reste assis et ne fais rien !
Selon Pauline, on ne sâennuie pas assez aujourdâhui. âEnnuyez-vous !â
Notre Ă©ducation qui prĂŽne lâoccupation des enfants en est un exemple : pourquoi ne devraient-ils pas sâennuyer ?
Quand jâĂ©tais petite, je disais trĂšs souvent Ă ma mĂšre âJe mâennuie, je ne sais pas quoi faireâ, et Ă©videmment, peu de temps aprĂšs je trouvais une idĂ©e pour mâoccuper.
Et en tant quâadulte, mes idĂ©es les plus crĂ©atives me viennent en pliant le linge, en prenant ma douche ou en ne faisant rien de particulier. Mon corps se met en pilote automatique et mon cerveau est occupĂ© Ă crĂ©er de nouvelles connexions neuronales qui relient les idĂ©es et rĂ©solvent des problĂšmes.Â
Flavie PrĂ©vost, ancienne membre du ComitĂ© de Direction Sixt France, devenue freelance tĂ©moigne elle aussi : « Câest rare que je mâennuie. Tout seul avec ses pensĂ©es, câest super fertile pour la crĂ©ativitĂ©, oĂč les idĂ©es se connectent. »
Nous vous recommandons la confĂ©rence TED de Manoush Zomorodi qui sâappelle : Comment lâennui peut vous mener Ă vos idĂ©es les plus brillantes.
« Ne rien faire », voici le mot dâordre Ă mettre en haut de notre liste des choses⊠à faire ! En 2015, Manoush Zomorodi, animatrice dâune Ă©mission de radio trĂšs populaire aux Ătats-Unis, a menĂ© une expĂ©rience avec des dizaines de milliers dâauditeurs pour les aider Ă dĂ©connecter de leur appareil, Ă sâennuyer, et stimuler leur crĂ©ativitĂ© pour amĂ©liorer leur qualitĂ© de vie.
Son livre : LâEnnui nous sauvera sâappuie justement sur cette expĂ©rience. Lâautrice nous montre comment repenser notre utilisation des technologies pour vivre mieux et plus intelligemment dans ce nouvel Ă©cosystĂšme numĂ©rique. Ce livre sâappuie sur des Ă©tudes en neurosciences et en psychologie cognitive, et sâintĂ©resse notamment au « vagabondage mental » quâopĂšre notre cerveau lorsque nous sommes entiĂšrement inactifs.
Manoush Zomorodi propose des outils pour amĂ©liorer notre capacitĂ© Ă sâĂ©merveiller, rĂȘver et gagner de la clartĂ© dans notre travail et notre vie.Â
Cet ennui est dâailleurs primordial pour les artistes, ils connaissent cela au quotidien. Lâennui leur procure lâopportunitĂ© dâobserver ce qui les entoure. Ils trouvent lâinspiration dans les petites choses de la vie. Dans ces scĂšnes que lâon ignore habituellement.
Audrey RĂ©gnier Dirigeante de lâentreprise historique dâaiguilles âBohin Franceâ On a le temps de se poser, sans distraction, seul avec son cerveau. Lâennui est nĂ©faste pour mes Ă©quipes car il me donne plein dâidĂ©es, notamment pendant les trajets en voiture.
Le marketing, les rĂ©seaux sociaux ont bien compris que lâobjectif est de garder lâattention des gens le plus possible. Sur nos smartphones, nous avons sans cesse des notifications. Dans la musique, il y a des changements de rythme ou dâinstruments toutes les 7 secondes minimum.Â
On cherche à rentabiliser ce temps par la veille sur les actualités, les derniÚres découvertes ou sur les réseaux sociaux.
Pourtant, lorsque nous ne faisons rien, et que nous ne sommes pas renfermĂ©s sur nous-mĂȘme (comme les 3 prĂ©cĂ©dents bienfaits), nous sommes ouverts sur le monde. Nous prenons conscience de tout ce qui nous entoure. Nous sommes plus attentifs Ă ce qui se passe.
Nous sommes souvent sur notre tĂ©lĂ©phone en mĂȘme temps que nous Ă©coutons nos proches.
Ce besoin dâextrĂȘme activitĂ© de notre cerveau vient au dĂ©triment de notre attention. En acceptant de « nous ennuyer », nous devenons bien plus pertinents et attentionnĂ©s.
On profite dâun trajet/dâun moment dâattente pour regarder son smartphone, ou encore lire, mais sait-on encore rester sans rien faire ? Observer les gens qui nous entourent. Entamer une discussion avec un inconnu dans le mĂ©tro, dans une file dâattente.
Les personnes qui sâennuient trouvent que leurs actions sont insignifiantes ; on remarque quâelles sont motivĂ©es pour sâinvestir dans des activitĂ©s qui ont un sens. Lâennui peut mĂȘme nous pousser Ă accomplir des tĂąches dĂ©sagrĂ©ables â comme donner son sang â parce quâelles nous donnent le sentiment dâaccomplir quelque chose dâimportant.Â
Plus on va chercher Ă aller vers les autres, Ă ĂȘtre altruiste et Ă dĂ©velopper un comportement prosocial.Â
Le gĂ©nĂ©ral De Gaulle a cĂŽtoyĂ© lâennui dans sa maison la Boisserie, nichĂ©e au milieu dâun parc boisĂ© de plus de 2 hectares, dans le petit village de Colombey-les-deux Ă©glises. Il trouvait fort utile cet ennui Ă condition quâil atteigne une certaine perfection.
Il disait Ă propos dâune nation quâil connaissait bien :
ââ«Prenez les Anglais. Eh bien, ce grand peuple britannique a fort bien compris tout ce que lâon pouvait tirer de lâennui. Tout en Grande-Bretagne est organisĂ© en fonction de lâennui. Quâest-ce en effet quâun club anglais sinon lâendroit par excellence oĂč lâon sâennuie le mieux?»Â
Et pour continuer sur la littĂ©rature : dans Sodome e t Gomorrhe , le narrateur de Proust voit dans lâennui «lâun des maux les moins graves quâon ait Ă supporter».Â
AprĂšs la lecture de cet article ou lâĂ©coute du podcast, avez-vous envie de (re)commencer Ă vous ennuyer, de rĂ©apprendre Ă perdre votre temps ? de vous laisser ainsi le temps de divaguer, crĂ©er, mieux vous connaĂźtre ?
Savoir faire le vide est utile pour prendre des décisions importantes avec les idées claires.
Ătre crĂ©atif permet de trouver de nouvelles solutions aux problĂ©matiques rencontrĂ©es.Â
Enfin, lâattention et lâĂ©coute sont de grandes qualitĂ©s
Pour apprivoiser lâennui, il faut apprendre Ă reconnaĂźtre lâennui et Ă©viter de ne pas vouloir ressentir lâennui.
Rechercher lâennui : marcher, nager, flĂąner, sans but. Voir ce qui se passe.
Accepter de sâennuyer et crĂ©er des rituels off.
Et si pendant cet Ă©tĂ© nous profitons de nos vacances et testons les bienfaits de lâennui, nous prenons dĂ©libĂ©rĂ©ment le temps de nous ennuyer.
Et vous alors, profitez-vous de lâennui ? Voyez-vous dâautres bienfaits de lâennui ?
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Comment des virtuoses de l'ennui comme Moravia ou Pessoa le définissent-ils?
Que signifie Schopenhauer en disant que la vie oscille comme un pendule, de droite Ă gauche de la souffrance Ă l'ennui?
Faut-il penser que l'ennui est le grand ressort de la sociabilité?
Est-il vrai que le poison de l'ennui est Ă la fois l'effet et la cause de la connaissance?
L'homme n'a-t-il pas besoin d'excitants pour Ă©chapper aux affres de l'ennui, en particulier celui de l'ivresse de la cruautĂ©?Â
   Je me suis toujours demandĂ© si lâinaptitude Ă lâennui Ă©tait une force ou une faiblesse. Je ne parle pas de lâennui occasionnel que lâon ressent dans une situation de dĂ©sintĂ©rĂȘt momentanĂ©, je parle de lâennui existentiel , celui que, de SĂ©nĂšque Ă Houellebecq, les grands auteurs ont dĂ©crit avec la profondeur que lâon sait. « MĂ©contentement de soi, va-et-vient dâune Ăąme qui ne se fixe nulle part, rĂ©signation triste et maussade Ă lâinaction, [âŠ] tristesse, langueur, mille fluctuations dâune Ăąme incertaine, hĂ©sitante Ă entreprendre, mĂ©contente dâabandonner » Dans De la tranquillitĂ© de lâĂąme , SĂ©nĂšque rĂ©sume en quelques mots la symptomatologie de lâennui et on a lâimpression que toute la littĂ©rature de lâennui ne sera que variations sur le thĂšme.
  Jâai lu tous ces auteurs, je leur dois une comprĂ©hension thĂ©orique de lâexpĂ©rience de lâennui mais je nâen ai pas une vĂ©ritable expĂ©rience vĂ©cue . Aussi loin que je remonte dans le temps, « lâextase de la vie », pour parler comme Baudelaire, lâa toujours emportĂ© pour moi sur « lâhorreur de la vie ». MĂȘme dans la plus plate quotidiennetĂ© comme si, en elle, se densifiait la sensibilitĂ© Ă lâessentiel : le plaisir dâexister dans la simple offrande du jour, la conversion de la hantise de la fuite du temps dans lâattention au prĂ©sent comme ouverture Ă lâĂ©ternel et Ă la plĂ©nitude de lâĂȘtre. Tout ce qui dĂ©tourne de cette disposition mâa toujours semblĂ© vain divertissement, pathĂ©tique agitation. Non point que les diverses occupations remplissant le temps le soient par principe. On peut sâadonner Ă la plupart des activitĂ©s avec cette maniĂšre de se projeter dans lâexistence. Et les plus mĂ©caniques ne sont pas les moins favorables car elles demandent moins dâattention et donc dĂ©tournent moins que dâautres la conscience de sa prĂ©sence Ă elle-mĂȘme et au monde. Mais Ă©videmment, rien mieux que le loisir lettrĂ© ne permet de la cultiver et lorsquâon a la chance dâavoir pu en faire un mĂ©tier et donc de recevoir salaire pour faire ce que lâon ferait sans ĂȘtre payĂ© pour cela, on se dit que lâon a fait le bon choix.
  Sâadonner Ă une activitĂ©, non point pour fuir son vide intĂ©rieur , pour conjurer « la mortelle fatigue de vivre » (Paul Bourget) mais pour sauver une plĂ©nitude existentielle que cette mĂȘme activitĂ© ne fait que magnifier. Tel a Ă©tĂ© et continue Ă ĂȘtre pour moi lâinvestissement philosophique et pĂ©dagogique.
  Non pas que cette disposition soit aveugle Ă la tragĂ©die existentielle ou Ă la cruautĂ© du rĂ©el. Je me demande mĂȘme si elle ne se dĂ©veloppe pas principalement chez ceux qui y ont Ă©tĂ© confrontĂ©s trĂšs tĂŽt. Je dis disposition et non vertu car on ne choisit pas davantage de sâennuyer que de jouir du bonheur dâexister. Dans les deux cas, on a affaire Ă une humeur et une humeur nâest pas volontaire. Sort malheureux pour lâune, grĂące pour lâautre.
  On a compris quâil mâest impossible de reconnaĂźtre une quelconque positivitĂ© Ă lâennui. Il ne mâapparaĂźt pas plus favorable Ă la rĂ©flexion philosophique quâau dĂ©ploiement des talents ou de la sagesse. Reste que trop dâauteurs lui confĂšrent une dimension proprement mĂ©taphysique pour ne pas me demander si mon inaptitude Ă en souffrir nâest pas le symptĂŽme dâun manque de sens mĂ©taphysique.
  En tout cas, si je vois bien tout ce que lâennui peut enfanter de nĂ©gatif, jâai peine Ă en faire un vecteur de quelque chose de positif. Pourtant je nâignore pas quâil Ă©tait pour Pascal un aiguillon du salut autant que le principe du divertissement , que ValĂ©ry considĂ©rait lâart comme « un remĂšde pour ce cas dĂ©sespĂ©rĂ© de clairvoyance et dâennui » ou que Heidegger fondait dans « lâennui profond » la crĂ©ativitĂ© humaine .
  Mon problĂšme dĂ©coule de ma tendance Ă soupçonner tout ce qui a une source impure dâĂȘtre viciĂ©. « Quand le vase est sale tout ce quâon y verse sâaigrit » disait le poĂšte Horace et le virtuose de lâennui que fut Flaubert confirme : « Vous connaissez ces verres de couleur qui ornent les kiosques des bonnetiers retirĂ©s. On voit la campagne en rouge, en bleu, en jaune. Lâennui est de mĂȘme. Les plus belles choses vues Ă travers lui, prennent sa teinte et reflĂštent sa tristesse » (Lettre du 7 juin 1844 Ă Louis de Cormenin)
  Comment donc pourrais-je croire que lâinterrogation philosophique procĂšde de lâennui ? De lâĂ©tonnement dâaccord mais au sens platonicien ou aristotĂ©licien, pas dâun Ă©tonnement liĂ© au pathos de lâennui , comme lâaffirme Schopenhauer.
  Autant dire que les textes que je vais mettre en ligne dĂ©crivent une expĂ©rience qui ne mâest pas familiĂšre. Câest sans doute la raison pour laquelle, je nâai jamais donnĂ© de dissertation sur lâennui. Mais on nâincarne pas Ă soi seul la totalitĂ© de lâexpĂ©rience humaine. Et mes lectures rĂ©centes me conduisent Ă faire lire quelques textes remarquables de la littĂ©rature de lâennui.
Bonjour Simone,
Depuis que je parcours votre site câest certainement la premiĂšre fois que jâai tant envie dâĂ©changer avec vous sur un thĂšmeâŠ
Vous semblez particuliĂšrement sĂ©vĂšre avec lâennui.
Vous Ă©voquez le « plaisir dâexister » qui est le votre.
Ce « plaisir dâexister » induit (ou est induit par ?) un « dĂ©sir dâexister ».
Ce « dĂ©sir dâexister » est lui-mĂȘme la somme de vos multiples de dĂ©sirs.
Cette multitude de désir est souffrance de frustration.
A mon sens,
Si le « plaisir dâexister » = « dĂ©sir dâexister » = quĂȘte du dĂ©sir = souffrance de frustration,
Jâai la conviction que lâennui est davantage le fruit dâun « devoir dâexister ».
Ce « devoir dâexister » moins reluisant que le « dĂ©sir dâexister » nâen a pas moins ses propres avantages :
â> VolontĂ© dâextraction (ou confrontation) vis Ă vis de la rĂ©alitĂ© favorisant la crĂ©ativitĂ©.
â> Lâennui est Ă©galement la source dâune curiositĂ© accrue, vĂ©hicule de lâintelligence.
Il me semble que voltaire nous expliquait : « Il nâest pas de mal dont il ne naisse un bien. », le mal de lâennui a donc certainement des avantages quâil me paraĂźt injuste de condamner.
Enfin, chacun de nous a son propre moteur pour vivre, mais jâai le sentiment que nous avons tous des moteurs hybrides : une part de devoir et une part de dĂ©sir.
[â> A chacun sa proportion, vous mĂȘme, je suis convaincu que vous vivez Ă©galement par devoir]
La part de désir nous offre une direction.
La part de devoir offre un parcours.
[Schopenhauer oppose lâennui Ă la souffrance.
Nous pourrions probablement débattre sur le thÚme (infini) :
Lequel des ces maux est-il le pire pour un individu ?]
Bonjour Alban
Vous avez raison de pointer les vertus de lâennui. Par contraste avec lâagitation du divertissement quotidien, il est bien le vecteur de lâĂ©veil Ă la vie de lâesprit, de lâattention Ă la prĂ©sence des choses, de lâinterrogation mĂ©taphysique, de la disponibilitĂ© de la sensibilitĂ© et de lâintelligence.
Reste que je vois surtout en lui un pathos subi, un Ă©tat relevant de ce que Schopenhauer appelle lâhumeur, le tempĂ©rament et je me trouve bien chanceuse de ne pas en ĂȘtre affectĂ©e.
Pour ce qui est du « plaisir dâexister », je crois que vous interprĂ©tez mal ce quâil faut entendre par lĂ .
Câest du cĂŽtĂ© dâEpicure et de Rousseau quâil faut se tourner pour saisir la nature de cette rĂ©alitĂ© existentielle. https://www.philolog.fr/les-paradoxes-du-bonheur/
Rousseau le dĂ©crit dans ce quâil appelle « le sentiment de lâexistence » https://www.philolog.fr/la-plenitude-du-sentiment-de-lexistence-rousseau/ et Epicure dans la distinction quâil fait entre les plaisirs mobiles et le plaisir catastĂ©matique ou en repos. https://www.philolog.fr/la-lettre-a-menecee-commentaire/
Le lien que vous Ă©tablissez entre plaisir dâexister et dĂ©sir dâexister nâa donc pas de fondement pour comprendre le sens de cette expĂ©rience.
PS: Schopenhauer nâoppose pas lâennui Ă la souffrance. Il est souffrance et il est liĂ© au dĂ©sir satisfait ou en panne. Le salut est dans la libĂ©ration du dĂ©sir, ce que permet la contemplation de sa vanitĂ©.
Bien Ă vous.
Bonjour Simone et, encore une fois, merci pour la rapidité de votre réponse.
Jâabonde dans votre sens, pour Schopenhauer :
Lâennui est une forme de souffrance, une souffrance « mĂ©lancolique » liĂ©e Ă un dĂ©sir satisfait ou en panne. En rĂ©alitĂ©, il sâagit lĂ dâune souffrance « passive ».
Lâennui est nĂ©anmoins dissociĂ© de « la » souffrance* qui semble ĂȘtre une souffrance « active ». Une souffrance qui est notamment liĂ©e Ă un sentiment de frustration.
(*La vie oscille, comme un pendule, de droite Ă gauche, de la souffrance Ă lâennui.)
NĂ©anmoins, je demeure en contradiction :
Le lien entre plaisir/désir (ou autre passion, volonté ou besoin que vous évoqué dans votre chapitre sur le désir) me paraßt incontournable.
DĂšs lors, vous lâĂ©voquez dans « la positivitĂ© du dĂ©sir », sans dĂ©sir : « la vie nâest plus que lassitude, fardeau ne vibrant plus que du dĂ©sir dâen finir », ou pour le dire avec un autre mot : ennui.
Je suis dâaccord avec vous, lâEnnui se caractĂ©rise par un « pathos subi », ou encore par un moteur du « dĂ©sir/plaisir/volontĂ© » Ă©teint (ou, du moins, ralenti ou en arrĂȘt temporaire) et le moteur du « devoir/contrainte/raison » en marche, câest Ă dire :
ï Une ab
Amatrice et aussi Dominatrice
Pour une meilleure compréhension anale
Une fille chaude se fait bien baiser