Simulation, bataille de la rivière Lomba, 10 septembre 1987 à 15h

Simulation, bataille de la rivière Lomba, 10 septembre 1987 à 15h

Actualités mondiales & françaises


(Reconstitution historique)

Suite du 10 septembre 1987


L'ennemi a pu entre temps faire passer un nombre considérable de troupes, même quantitativement très supérieures à l'ensemble de ce que le GQG nous avait ridiculement fourni au départ... Nous nous retrouvons entièrement encerclés, débordés de tous les côtés. L'intérêt de cette campagne militaire devient nul compte tenu du déséquilibre énorme des troupes qui se font face, même si nous avons déjà fait perdre l'adversaire, si cela peut être une consolation. Toute la région est envahie de troupes sud-africaines. Eh bien, nous allons nous battre jusqu'au dernier homme entre perdants, nous devons empêcher l'Afrique du Sud de prétendre avoir mené une opération à moindre perte.

Ouest du ponton : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : obtenir le meilleur ratio de pertes, ne plus se préoccuper des munitions, ne pas se préoccuper de la survie de nos unités.

15h, 35 °C, beau temps, un léger vent s'est levé.

L'ennemi nous a débordé et prend à partie, par surprise, 2/21 MRBde qui rejoignait le flanc nord-ouest de l'ennemi. Nos unités au sud-est prennent position dans la faible végétation pour tenter d'atteindre les véhicules ennemis et obliger les troupes adverses à venir au contact. Nous allons mener une lutte à mort en vendant très chère notre peau, c'est-à-dire en menant des combats de maquisards s'il le faut, mais avec des moyens supérieurs.

Nous possédons toujours quelques mortiers sur de légères hauteurs au sud-est ; au centre, 14 BTR et une équipe de canons sans recul sont pris par surprise et ne survivront pas longtemps ; 9 autres BTR dans les unités déjà présentes au sud-est cherchent à se camoufler comme ils peuvent avec un autre groupe de canons sans recul et de l'infanterie. Au centre, les détachements d'infanterie de nos véhicules tentent de se mettre à couvert en rejoignant la végétation la plus proche. Nous disposons au total de 400 personnels.

Nous avons pu faire partir des estafettes pour porter des coordonnées de tirs à nos batteries de mortiers de 120, canons de 122 D-30 et LRM Grad de 122 pour pilonner là où se trouve concentré l'ennemi cherchant à nous éviter. Il est possible que ce pilonnage d'artillerie puisse avoir de l'efficacité.

Nous ne pouvons en toute probabilité pas capturer et tenir les objectifs désignés, et l'ennemi a déjà perdu son engagement à subir peu de pertes ; nous allons faire en sorte qu'il ne puisse pas continuer à mentir à sa population, en lui infligeant un énorme nombre de pertes, il pourrait devoir abandonner son intervention et nous pourrons alors, plus tard, une fois que l'Afrique du Sud aura replié ses troupes, prendre le territoire escompté.

Ouest du ponton : compte-rendu d'après-bataille

Si l'ennemi a surpris notre unité 2/21 MRBde au cours de son déplacement, nous avons pu intercepter les arrières de ses troupes lorsqu'elles nous débordaient. Cela a fait son effet. De plus, nos tirs d'artillerie sur les coordonnées transmises par estafettes ont pu atteindre certaines zones où l'ennemi se trouvait. Nous avons pu éliminer un certain nombre de véhicules ennemis et si les combats précédents avaient déjà provoqué des pertes jugées supérieures à ce qui était admissible pour l'Afrique du Sud, cette fois, cela a dû conforter la gravité de son échec !

Les unités de tête de l'ennemi, qui avaient atteint le ponton et au-delà, n'ont pas tenté de revenir aider leurs collègues.

L'engagement a commencé par des échanges de tirs ayant neutralisé la plupart des véhicules ennemis à portée, et à l'inverse, nous avons pour notre part perdu quelques véhicules. Après nos tirs d'artillerie, nous avons exercé une pression sur l'ennemi au centre, en envoyant notre infanterie nettoyer les zones couvertes de végétation, où l'adversaire s'était réfugié en y perdant des véhicules. Toutefois nous ne faisions pas le poids et par ailleurs l'ennemi cherchait à éviter les combats, en persistant à refuser de tomber davantage dans nos embuscades. En nous débordant, l'adversaire a commis une erreur qu'il a dû payer, comme nous.

Ensuite, le calme revint totalement, personne ne cherchant à relancer les hostilités.

Allons observer les résultats sur le champ de bataille pour rectifier cet avis à chaud :

Commençons par le bilan des pertes : nous subissons 65 tués, 35 blessés graves et constatons la disparition de 10 personnels (probablement prisonniers), soit un total de 110 pertes environ sur les 400 engagés.

Nous perdons 12 BTR sur 23, essentiellement par des tirs de RPG et de Ratel-90. Le reste n'a plus de munitions. Nous perdons aussi 7 canons B-10 sur 12. La plupart des véhicules et canons subissent des dégâts réparables, mais nécessitant un long cessez-le-feu...

Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé 540 personnels. Nous pensons qu'il a subi 145 tués, 55 blessés graves et nous faisons 25 prisonniers, soit un total d'environ 225 pertes et un ratio de 2 en notre faveur. Cela conforte cette manière de pratiquer : embuscades et engagements de courte distance avec moins de véhicules et davantage d'équipements antichars et d'infanterie.

L'ennemi perd ses 4 Buffel, ses 4 Ratel-60, ses 7 Ratel-90, 8 Casspir sur environ 18 (parmi les 10 semblant être encore opérationnels, la moitié ont subi des dégâts mineurs et le reste avait déjà pu s'éloigner de la rivière en s'échappant vers le nord-est). La plupart des dégâts sur les véhicules ennemis sont dus aux mitrailleuses lourdes de 14.5 de nos BTR dont la plupart avaient survécu aux dommages subis, profitant d'un plus grand effet de surprise que l'ennemi. Le reste des dégâts est dû aux canons sans recul B-10. La plupart des pertes ennemies en personnels sont dus à nos tirs d'artillerie, aux tirs de mitrailleuses des BTR, aux tirs de mortiers et enfin au nettoyage de ce qui restait par l'infanterie. Les troupes ennemies qui ont survécu se sont simplement cachées, profitant du fait que nous étions à bout de nos propres forces et qu'elles mêmes cherchaient à rompre les combats.

L'ennemi a subi des pertes massives. Pour notre part, la pénurie de munitions va poser une grave difficulté.

Nos renseignements indiquent que l'Afrique du Sud s'apprête à gérer une crise politico-militaire, à ce stade nous avons éliminé plus de la moitié des troupes qu'elle avait engagées dans cette opération, qui ne devait pas lui causer de pertes significatives. Sa force, qui était supérieure à la nôtre, devient à l'équilibre.

Est du ponton : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : obtenir le meilleur ratio de pertes, ne plus se préoccuper des munitions, ne pas se préoccuper de la survie de nos unités.

16h, 35 °C, le léger vent retombe. Nous organisons une embuscade contre les troupes venant du sud vers le centre, depuis deux côtés : au centre nous allons intercepter l'ennemi et depuis le sud-ouest nous allons le prendre de flanc en nous approchant à couvert à travers la crevasse. Cela devrait pouvoir nous permettre de l'engager à courte distance. Les unités mécanisées qui s'échappent par le ponton suite aux combats antérieurs sont plus compliquées à attaquer, car il nous faut franchir la rivière et les rattraper. Si ces unités reviennent aider leur copain, nous tenterons de les contraindre à un engagement à courte distance, mais jusqu'à maintenant, l'Afrique du Sud cherche au contraire à préserver le maximum de ses troupes, donc nous devrions pouvoir disposer du temps nécessaire pour écraser l'unité qui nous fonce dessus !

Nous n'avons pas beaucoup d'équipements lourds à notre disposition : 3 BTR et une dizaine de mortiers de 82. Nos effectifs se limitent à 200 personnels.

Des estafettes sont déjà parties porter les coordonnées de tir à notre batterie de 122 D-30.

Une opportunité stratégique pourrait même s'ouvrir : si l'ennemi nous a entièrement débordé, nous pourrions tenter d'établir des positions sur nos objectifs et médiatiser notre réussite. Ce serait un joli coup médiatique !

Est du ponton : compte-rendu d'après-bataille

Dans un premier temps, nous avons surpris le groupe ennemi isolé, mais il réagit rapidement en s'éloignant de la zone couverte de végétation, où nous nous trouvions. Notre pression depuis l'ouest fut limitée car nous ne pouvions progresser sous nos propres tirs d'artillerie et devions attendre la fin du bombardement, que nous ne pouvions suspendre puisque nous n'avons pas de communications radio avec elle et l'envoi d'une nouvelle estafette prendrait trop de temps. Les unités ennemis s'avançant vers le nord-est ne sont pas revenues aider collègues, comme nous l'avions prévu.

Dans un second temps, le déséquilibre dans le rapport de force joua en faveur de l'ennemi. L'unité isolée reprit le dessus et notre pression depuis l'ouest ne suffit pas. De plus, constatant notre faiblesse, l'ennemi fit revenir quelques troupes depuis le nord-est, avec des véhicules d'infanterie Casspir. Il nous proposa de cesser les combats et de laisser passer ses unités. Nous avons refusé, nous comptions l'amener à venir nous capturer, ce qu'il commença à faire. Nous avons massivement perdu des troupes, seul un quart de nos personnels répondaient présents sur la fin.

Allons voir des informations plus fiables du terrain :

Bilan des pertes : sur 225 personnels engagés, nous subissons 45 tués, 25 blessés graves et nous constatons 75 disparus (prisonniers), soit un total de 145 pertes. Nous perdons 2 BTR sur 3, le troisième est tombé à court de munitions. De manière générale, nous n'avons plus beaucoup de munitions. Pour une ultime défense peut-être ?

Côté adverse, nous estimons que l'ennemi avait engagé 360 personnels, nous estimons qu'il a subi 45 tués, 30 blessés graves et nous avons capturé 5 personnels, soit un total de 80 pertes et un ratio de 0.5, ce qui est mauvais. Nous manquions de puissance de feu, nous n'avions aucune arme lourde. L'ennemi perd 3 Ratels sur 4 (dont la perte d'un Ratel 90, il préserve un Ratel ZT3 qui est un nouveau système ATGM monté sur Ratel, un Ratel perdu est réparable mais cela lui prendra du temps), il perd 4 Buffel sur 8 (3 des Buffel perdus nécessiteront un peu de réparations). Il perd 1 Casspir sur 20, 2 autres sont légèrement endommagés, 2 ont coulé dans la rivière et doivent en être sortis, 1 s'est renversé et 1 s'est embourbé. Un de ceux qui a coulé dans la rivière a provoqué la mort par noyade de 13 des 14 personnels qui l'occupaient (le survivant est celui qui se trouvait sur le toit).

Il s'avère que nous aurions mieux fait d'accepter de négocier. La charge d'infanterie ennemie appuyée par quelques Casspir nous a coûté très cher. Nous en savons quelque chose puisque c'est ce genre de charge que nous pratiquons systématiquement durant la Seconde Guerre Mondiale, c'est très efficace.

Combats lancés à 15h, J0 : réflexions à 17h J0

Nos renseignements indiquent que l'ennemi déplore avoir perdu les deux tiers de ses effectifs engagés au départ. Cela nous satisfait. Une de nos unités n'ayant pas encore pris part aux combats, elle dispose encore de tout son potentiel pour faire passer l'envie à l'Afrique du Sud de poursuivre son opération.

Les autres unités sont si mal en point que nous ne pourrons pas mener d'engagements sérieusement rentables, comme le dernier combat l'a montré, il est peu utile de combattre sans matériels lourds. Nous allons les envoyer saisir les objectifs au sud pour présenter une belle image médiatique en tentant de minimiser notre échec, tout en montrant l'incapacité de l'adversaire à nous avoir empêché de prendre ces objectifs, même si la réalité est que nos unités sont encerclées, sans munitions et quasiment en débandade. L'ennemi aura bien du mal à prétendre être venu faire une promenade de santé, c'est la seule consolation que l'on peut exploiter médiatiquement.

18h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres

Nous sommes coupés de nos arrières, l'ennemi continue de s'étendre partout au nord :

Nous pouvons saisir et faire semblant de tenir les objectifs avec 4 unités fantômes sur 5, qui ne pourront pas les défendre :

L'ennemi compte intercepter notre dernière unité sérieuse, qui était dès le départ la plus puissante de nos unités, qui se déplace sur Cariati. A l'ouest, une unité s'apprête à prendre Mandunga, notre QG devra s'en échapper avant l'assaut, mais pour le moment l'ennemi est surpris par notre présence et semble penser que nous y sommes nombreux.

Pas de chance pour l'ennemi qui tente d'intercepter notre puissante unité, celle-ci a déjà atteint sa destination et y profite de tranchées creusées antérieurement par des équipes prévoyantes. Nous attendons l'ennemi.

Cariati : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : tenter de défendre sérieusement les objectifs, obtenir le meilleur ratio de pertes, ECONOMISER LES MUNITIONS pour tenter de tenir jusqu'à minuit.

18h, 25 °C, beau temps.

Les quelques hommes qui nous restent à l'Est vont tenter de nous rejoindre sur Cariati, à l'ouest nous avons des équipes de canons sans recul camouflés le long de la route qui tentent de prendre en embuscade l'ennemi avec le peu de munitions qui leur restent. Au sud-ouest, nous avons une poignée de troupes qui n'ont plus de munitions et qui font acte de présence sur Shinia. Un observateur d'artillerie de 122 D-30 parvient à communiquer par radio des coordonnées de tirs sur le nord de Shinia. Le groupe principal retranché à Cariati dispose de tout son potentiel d'origine. 4 T-55, 3 BRDM-2, 2 BMP-1, 9 BTR-60, 2 bitubes de 23, 2 équipes de manpads Strela-2.

Les unités reçoivent l'ordre d'assurer leurs tirs pour économiser les munitions, sauf les bitubes de 23 qui doivent optimiser leur effet psychologique avant d'être éliminés en étant devenus des cibles. Les véhicules à longue portée de tirs se placent derrière, en légère hauteur de telle sorte de ne pas être exposés aux tirs de courte distance, venant du contrebas.

Cariati : compte-rendu d'après-bataille

L'embuscade a parfaitement fonctionné, l'ennemi a été très surpris de découvrir que nous possédions encore une unité en pleine capacité de son potentiel. Notre principale unité retranchée, à peine visible, a pu éliminer un grand nombre de véhicules ennemis qui n'ont eu le temps de réagir, et empêcher ceux qui sortaient du ponton au nord-ouest d'approcher. Les ATGM Malyutka des BMP-1, les T-55 et même les ZU-23-2, ont montré leur efficacité.

L'ennemi put éliminer nos canons sans recul B-10 qui l'attaquaient de flanc, le long de la route, car ils étaient isolés et incapables de se défendre contre de l'infanterie. Ensuite, l'ennemi prit la fuite et les combats cessèrent. Notre groupe principal n'a subi aucune perte et il conserve suffisamment de munitions pour mener 2 combats. Le groupe à l'Est n'a pas rejoint Cariati pour éviter de subir des pertes lors de son déplacement, le groupe est resté camouflé.

Regardons ce que nous dit l'étude du terrain :

Bilan des pertes : nous avons engagé 300 personnels, nous déplorons 5 tués et 20 blessés graves, soit un total de 25 pertes : les servants des canons sans recul B-10.

Côté ennemi, nous estimons qu'il a engagé 265 personnels. Nous pensons que l'ennemi a subi 35 tués, 50 blessés graves et nous faisons 5 prisonniers, soit un total de 90 pertes et un ratio de plus de 3 en notre faveur.

L'ennemi a perdu 2 Buffels sur 4 ; 2 Ratels-ZT3 sur 2, rafalés au 14.5 des BTR et aux bitubes de 23 ; 1 Ratel (12.7 mm) sur 1, 9 Casspir détruits et 3 endommagés sur 20, dont 1 a été touché par plus de 700 obus de 23 mm à 1.4 km l'ayant transformé en gruyère, 1 a été touché à 1.5 km par un obus HE de 100 mm d'un T-55, 1 a été touché par le dessous par un obus HE de T-55 à 1.8 km, qui n'a endommagé qu'une roue et la motorisation, sans l'empêcher de se rapprocher davantage pour être rafalé au 14.5 de BTR, 3 ont été détruits à l'ATGM Malyutka de BMP-1 à plus de 2 km, 2 ont été détruits sans qu'on ne sache exactement qui en a la responsabilité, il semble qu'il s'agisse d'obus HE de T-55 mais ce n'est pas clair, le reste des Casspir endommagés ont été touchés par des 14.5 de BTR. Les canons sans recul B-10 n'ont pas touché quoi que ce soit avant leur élimination apparemment.

L'ennemi peut revenir, nous l'attendons !

Combats lancés à 18h, J0 : réflexions à 20h J0

Nous sommes entièrement encerclés, coupés de nos arrières, mais nous tenons les objectifs en rive sud, le GQG ayant clairement sous-dimensionné son dispositif, il peut corriger son erreur et envoyer un groupe pour nous libérer.

Nous entendons résister jusqu'à la fin de cette campagne à minuit.

21h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Historiquement, il semble que le commandant angolais, ayant pris son temps pour passer la rivière, a évidemment eu le temps de constater la supériorité écrasante de l'adversaire, il a donc reculé en rive nord et n'a pas tenté de mener la mission.

Ce sont les seules informations disponibles de manière fiable.

Je lui donne raison. Mon comportement fanatique est incorrect, le GQG n'ayant pas fourni le nécessaire pour réaliser la mission, ce qu'on avait déjà compris dès le départ concernant les moyens requis pour le simple contrôle du terrain, sans même remarquer la différence de puissance entre les deux forces en présence.

Etude stratégique approfondie et ordres

Nos renseignements indiquent que l'ennemi a perdu plus de trois quarts de ses troupes. En ce qui nous concerne, nous en conservons encore plus du tiers.

Nous étendons un peu notre contrôle autour de nos objectifs, faisant semblant d'être puissants et d'avoir le contrôle de la situation, déclarons l'échec de l'ennemi et sa quasi-destruction, bref nous faisons un peu de propagande.

A Mandunga, nous nous apprêtons à céder le village à l'ennemi.

Nous décidons de tenter de reprendre le ponton ! Cela pourrait nous apporter une victoire in extremis. Si l'ennemi est faible. Notre unité principale fait une reconnaissance.

Les troupes ennemies s'y sont retranchées en nombre, nous ne tentons pas une approche en raison du fait que nous n'avons plus d'infanterie pour mener l'assaut. Nos véhicules se feraient détruire immédiatement sans même garantir un ratio de pertes avantageux.

L'ennemi ne tente pas de nous attaquer. Ni même à Mandunga : il n'est pas motivé par le contrôle territorial et il se sent affaibli, sans savoir qu'en face, il n'a qu'un QG, de la logistique et un dépôt détruit. Le seul point d'intérêt de l'ennemi était le ponton, car il nous coupe de nos arrières.

Minuit arrive sans reprise des hostilités.

Réflexions à 23h J0

Comparaison historique

Le commandant angolais n'a pas cherché à passer la rivière et s'est retranché en rive nord, ce qui lui a permis de constater la supériorité écrasante de l'adversaire. L'Afrique du Sud s'est alors redirigée vers un autre point où l'Angola a pu franchir la rivière.

Cela signifie que notre comportement permet à nos confrères de ne pas rencontrer cet ennemi !

Bataille de la rivière Lomba, 10 septembre 1987, bilan général

La campagne fut assez peu intéressante sur le plan stratégique en raison du déséquilibre dans le rapport de force, mais toutefois, je pense que nous aurions pu faire mieux, puisqu'il nous manquait peu de choses pour reprendre le ponton. Nous avons porté un coup énorme à l'adversaire tout en étant en infériorité et privé de nos munitions. Si nous n'avions pas, par exemple, perdu une masse de nos véhicules en commettant l'erreur de les faire circuler trop près de l'ennemi, cela aurait pu faire la différence, en nous donnant de quoi reprendre ce ponton et ainsi satisfaire les souhaits du GQG malgré d'autres péripéties. Toutefois c'est de l'optimisme.

La campagne fut courte mais intéressante pour déterminer la différence entre la guerre moderne et la Seconde Guerre Mondiale. Les choses sont différentes, en raison des portées de tirs et de l'efficacité des munitions, qui modifient les distances, donc la topographie, et qui donnent une importance différente à l'infanterie et à certains équipements. C'est un dépaysement intéressant.

L'Angola a eu raison de ne pas attaquer, je ne sais pas pourquoi j'ai ce comportement agressif et fanatique. Toutefois, finalement, je pense que les deux choix apportent leur avantage. On pourra reprocher à l'Angola de ne pas avoir réduit les capacités de l'Afrique du Sud ici, permettant à l'adversaire d'aller au devant d'une progression angolaise ailleurs. Quant à moi, on me reprochera d'avoir envoyé mes unités se faire encercler et quasiment détruire, toutefois l'adversaire a payé plus chèrement que nous et n'a pas pu gêner les collègues à un autre endroit.

Révélons le côté ennemi et la situation finale :

L'ennemi a perdu 78 % de ses troupes, nous en avons perdu 61 %, il a subi une défaite totale.

Nous n'avons pas le contrôle des objectifs requis, dont le ponton, nous subissons donc une défaite totale également.

Dans ces défaites mutuelles, l'ennemi pensait faire une balade de santé et s'en tire avec une grave crise politico-militaire, puisqu'il lui est impossible de cacher ses pertes énormes. Quant à moi je m'en tire par hasard assez bien puisque l'ennemi n'a plus les effectifs nécessaires pour nous encercler, toutefois nous n'avons obtenu un accès sur la rive sud de la rivière, ne contrôlant pas le ponton. Mes erreurs restent lourdes, en raison de l'inexpérience des guerres modernes, cela nous a causé la destruction de nombreux véhicules de dos. L'encerclement de notre groupe est aussi une faute lourde, il est partiellement levé dans la nuit, une simple chance.

Parmi ce qui restait en face, l'unité à l'ouest était largement de taille à prendre Mandunga si elle avait osé le faire, ne sachant pas ce qu'elle avait en face.

Au nord-est, l'unité était encore en pleine forme.

Au centre, le ponton était tenu par une unité assez dégradée et par une seconde unité en pleine forme qui nous aurait repoussé. Nous avons fait le bon choix de ne pas attaquer le ponton, préférant cesser nos idioties fanatiques.

Voyons les chiffres.

Il est toujours intéressant de comparer les estimations de pertes.

Nous pensons avoir tué 750 personnels sud africains, l'ennemi déclare 350 tués, 200 blessés graves, 100 disparus/capturés, soit environ 650 pertes, ainsi que 150 blessés légers.

L'ennemi pense avoir tué 600 de nos personnels. Nous déclarons 250 tués, 150 blessés graves, 100 disparus/capturés, soit environ 500 pertes, ainsi que 200 blessés légers.

Mes propres estimations, déclarées tout au long de la bataille, pour comparer, correspondent à peu près à aux déclarations des deux parties (nos estimations pour l'ennemi 100 + 150 + 225 + 80 + 90 = 645 ; mes propres déclarations de pertes 80 + 120 + 110 + 145 + 25 = 480). Les pertes sont toujours une notion très subjective. Le contrôle du terrain est beaucoup plus objectif.

Les courbes montrent les différentes bêtises que nous avons pu faire, mais également les succès :

Le terrain assez ouvert fut avantageux pour les Ratel-90 ennemis, et fut piégeur compte-tenu des différentes habitudes à avoir par rapport à la Seconde Guerre Mondiale. Cela a été formateur.

On pourrait conclure que les guerres modernes nécessitent un grand nombre d'infanterie équipée de manière polyvalente et soutenue par de l'équipement antichars (ou anti-fortifications). Pas forcément des véhicules. L'idée de réduire l'infanterie est stupide, car c'est sur elle que tout l'effort repose. Bien plus que durant la Seconde Guerre Mondiale durant laquelle les véhicules et les équipements représentaient un problème pour l'infanterie.

Il conviendrait aussi de parfois rejouer les batailles de style SGM avec les équipements modernes pour augmenter le nombre de tests, de statistiques, croître en compétence tactique moderne et améliorer le jugement du paragraphe précédent. Les guerres modernes sont différentes de la SGM, elles ne sont pas forcément moins intéressantes.

Cette campagne aux objectifs politisés, que j'ai finie par jouer fanatiquement, est aussi une façon de comprendre certaines guerres, y compris l'actuelle guerre contre la Russie où l'OTAN utilise les descendants de Bandera. Dans une autre période psychologique, j'aurais montré de la retenue, souhaitant préserver mes troupes, et j'aurais redirigé ma colère sur ma hiérarchie incompétente, redéfinissant la mission qui m'a été donnée, comme le commandant angolais l'a fait à l'époque. Je ne suis pas si prévisible et constant. Notez qu'avec de la retenue, en restant en rive nord, nous perdions aussi, mais l'Afrique du Sud pouvait gagner car elle pouvait conserver l'initiative de l'attaque, rester à distance pour profiter de ses matériels avantageux en tirs distants, et décider de cesser d'attaquer dès que nécessaire. Je pense que mes choix stratégiques ont été les meilleurs, avec quelques erreurs tactiques, car nous avons fait perdre l'Afrique du Sud, nous avons détruit ses troupes et nous l'empêchons d'aller repousser nos collègues.

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