Simulation, bataille de la rivière Chambinga, 10 novembre 1987 à 15h
Actualités mondiales & françaises(Reconstitution historique)
Suite du 9 novembre 1987 à 16h
Réflexions à 15h J+1

L'ennemi n'a pas lancé d'attaque, peut-être est-il toujours assez faible, peut-être attend-il d'autres renforts... Nous allons étudier la faisabilité de le repousser, mais la priorité est de détruire le groupe ennemi encerclé au sud-ouest. Après quoi, nous aurons plusieurs unités libérées pour éjecter l'ennemi de la carte et l'empêcher de revenir.
16h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres
Comparaison historique

L'Afrique du Sud se réveille et lance son offensive, après avoir attendu que l'Angola se renforce, le niveau de la stratégie est lamentable. L'Angola avait bien joué en reculant. Cela dit, puisque la variable "temps" n'entre pas en ligne de compte dans les ordres politiques, l'Afrique du Sud pourra l'emporter en faisant une blitzkrieg, si elle y parvient. Néanmoins, les combats seront plus difficiles, puisque l'ennemi est fortement retranché, bien concentré, difficile à encercler.
12h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres
Nous devons achever la réalisation de la ligne défensive au nord-ouest, au pire la présence de l'ennemi à cet endroit n'est pas problématique : la route principale est dégagée.
La vraie urgence est de liquider rapidement l'adversaire encerclé au sud-ouest pour nous libérer des unités qui seront nécessaires pour assurer l'offensive finale au nord-ouest. Il ne devrait plus pouvoir nous échapper.
On m'opposera que l'urgence serait au contraire de repousser le groupe attaquant et que les faibles unités bien encerclées peuvent attendre. Le problème est que nous n'avons aucune réserve au nord : si nous ratons notre offensive, l'ennemi a un boulevard. Je préfère jouer la sécurité, d'abord en finir avec le groupe isolé et réputé affaibli, puis renforcer les arrières de notre groupe qui lancera l'offensive. En attendant, nous nous retrancherons et bloquerons ses attaques.

L'ennemi tente de briser son encerclement, mais sans attaquer depuis deux flancs simultanément. Il serait intéressant de le pulvériser et de le contre-attaquer à cette occasion, après avoir repoussé son offensive, alors dans ce cas, nous lui apprendrions à être trop agressif. Nous verrons si cela est possible durant l'analyse tactique. D'abord, il convient de l'attendre bien patiemment.
A l'Est, notre attaque devrait cette fois rencontrer moins d'opposition, si nos calculs sont exacts, nous devrions combattre une unité affaiblie et une unité de logistique. A quatre contre un environ. Nous ne disposons pas de véhicules antichars, tout a été envoyé sur la ligne défensive.
A l'ouest, nous devrions pouvoir bloquer les unités affaiblies de l'adversaire, il serait étonnant que de nombreux blindés aient survécu aux derniers combats. C'est l'infanterie qui devra repousser l'assaut, et quelques véhicules d'infanterie : nous n'avons pas de véhicules orientés antichars... Selon la puissance de l'attaque ennemie, nous estimerons s'il est possible de le contre-attaquer avec nos moyens. Progressivement, pour éviter de tomber dans le piège d'une provocation : l'ennemi faisant semblant d'attaquer pour paraître faible et nous faire sortir de notre cachette... Pour ensuite nous écraser ! Attention à nous, attention à cette éventualité.

Cote 1269 : analyse tactique préalable
16h, il fait beau, 35 °C. Nous déployons nos personnels conformément à la tactique habituelle dans la forêt à l'Est du territoire attaqué. Derrière eux se trouvent des véhicules orientés antipersonnel, ainsi qu'un T-55 et quelques voitures équipées en canons ou mitrailleuses. Les observateurs d'artillerie prennent position sur le flanc sud de Ruphino, et tout au sud de l'espace que nous contrôlons : en prenant du recul et/ou une légère "hauteur", nous pouvons mieux régler des tirs d'artillerie sur le territoire à conquérir.
Une paire de MB-326 devrait intervenir. De notre côté, nous n'avons pas de SAM Manpad a disposition.
Des canons Zis-3 de 76.2 mm, des canons sans recul M-40 de 106 mm et un B-10 de 82 mm, des bitubes de 23 mm ZU-23-2 et des mortiers se déploient au sud-est de nos troupes pour couvrir dans le cas où nous devrions reculer.
Nous engageons plus de 600 personnels dont 300 dans le rôle d'infanterie, sur une largeur de 450 mètres. 28 véhicules (divers types de Ratel, un T-55 et des voitures portant un canon sans recul ou une mitrailleuse) sans compter les Buffel (eh, il nous en reste encore 4 fonctionnels dans cette unité !).
La tactique est similaire à d'habitude, préparatifs d'artillerie, intervention aérienne, nous repoussons éventuellement l'ennemi, puis nous avançons progressivement, infanterie devant et soutien de véhicules selon le besoin. Dans notre cas, peu de moyens antichars seront apportés par les véhicules, si l'ennemi est très mécanisé et qu'il dépasse les capacités antichars de notre infanterie et de nos maigres véhicules orientés antichars, nous serons contraints d'abandonner la progression. Cependant, nous ne nous attendons plus à voir autant de blindés, l'ennemi a pris une bonne baffe et n'a pas pu recevoir de nouveaux blindés, puisqu'il est encerclé. Tout dépend de la quantité de véhicules qu'il a pu amener dans ce secteur au départ, puis durant les quelques heures durant lesquelles il a brisé l'encerclement.
Nos observateurs d'artillerie ont pu rétablir leurs liaisons radio respectives, vers 2 batteries de deux mortiers de 81 et deux batteries de huit obusiers de 155.
Cote 1269 : compte-rendu d'après-bataille
L'ennemi a surtout fait acte de présence en nous laissant quelques fanatiques pour nous ralentir. Il n'y avait en réalité qu'un QG et un atelier de réparation. L'aviation a éliminé un camion et un BTR en cours de réparation, nous en laissant un deuxième et un T-55 endommagé que l'ennemi a pu néanmoins retrancher et se servir pour nous attendre. Ce T-55, loin à l'ouest, a été la vedette de la bataille.
Nos maigres moyens antichars n'ont pas permis de l'éliminer sans prendre de risques irraisonnables, alors nous l'avons attaqué à l'artillerie. Un obus de 155 réglé pour exploser après l'impact est tombé dans le compartiment moteur... Toutefois l'équipage continuait à tirer. Une deuxième salve à la fumigène/incendiaire permit de lancer l'assaut général sur le blindé. L'équipage, enfumé, en fut informé et a fui le blindé, l'ensemble du détachement ennemi prit la fuite.
Bilan des pertes : nous déplorons 2 morts et 7 blessés graves, soit un total de 9 pertes. Toutes causées par le T-55.
Côté ennemi, nous estimons qu'il n'était composé que de 25 personnels, nous comptons 6 cadavres, prenons en charge 3 blessés graves et faisons 4 prisonniers, soit un total de 13 pertes et un ratio de 1.4 en notre faveur. Il est intéressant de noter que l'équipage du T-55 ennemi a rapporté par radio à ses supérieurs avoir éliminé 14 de nos soldats, et un mécanicien réparant un BTR s'en est attribué 2, soit un total de 16. Ce qui est joliment faux. Il serait intéressant de comparer cela sur des batailles plus grandes. Nous pourrions aussi comparer les déclarations de chacune de nos propres unités ! Les soldats s'imaginent toujours être bien plus efficaces que la réalité. Nous-mêmes nous trompons aussi, malgré un travail de dédoublonnage. Même nos propres pertes ne sont pas fiables, ainsi ces données sont imprécises, même si elles sont proches de la réalité.
Ouest : analyse tactique préalable

Nous allons immédiatement attaquer par l'Est, à travers la forêt comme d'habitude, car l'ennemi ne peut pas attaquer tout droit vers le nord : la rivière a laissé une étendue d'eau par ici. Il doit contourner par le nord-est, et il nous trouvera sur son flanc Est. Je m'attends d'ailleurs à ce que l'ennemi n'attaque pas réellement : il doit être faible et il doit chercher à nous provoquer pour nous inciter à venir le chercher. Je ne tiendrai compte de rien, nous allons l'attaquer comme s'il était extrêmement sérieux, après avoir attendu son éventuelle sortie.
17h, la météo n'a pas changé. Il n'y a plus du tout de vent.
Deux paires de MB-326 nous assisteront encore.
Les observateurs d'artillerie se déploient au sud-ouest de Savumba, en légère hauteur, ils peuvent régler leurs tirs sur le territoire occupé par l'adversaire. Les deux batteries de 155 ne répondent plus à la radio... Une estafette va porter les coordonnées de tirs sur tout le territoire adverse, la batterie de deux mortiers de 81 est joignable et ses observateurs règlent leurs tirs.
A leurs côtés se déploient quatre équipes d'ATGM Milan et Malyutka.
Dans le marécage sur la rive sud du lit de la rivière se déploient 6 canons sans recul de 106 et de 82 mm, et 3 bitubes de 23 mm.
Les ATGM pourront tenter d'intervenir en sortie de forêt en cas de percée ennemie, les canons sont en embuscade dans de la végétation basse et pourront accueillir l'adversaire comme il nous a accueilli hier !
Le groupe C/61 Mech de 12 Ratel-90 et de 10 Ratel-20 et autres, au nord-ouest, se retrouve présentement en rive nord de la rivière Chambinga et ne pourra pas la traverser dans le contexte des hostilités pour participer aux combats. Il prend place derrière la colline au nord-ouest pour se protéger et n'interviendra, à longue distance, qu'en cas de nécessité et seulement si son engagement ne présente pas un risque irraisonnable.
A l'Est, l'attaque se déroulera comme habituellement, toutefois avec peu de véhicules antichars : nous avons sorti de nos stocks 2 T-55 et une voiture portant un canon sans recul (si elle réussit à se déplacer dans cette forêt : le sol n'est pas trop hostile aux voitures tout terrain, mais tout de même...). L'infanterie dispose de ses RPG. Et nous avons 1 Ratel-90.
Ouest : compte-rendu d'après-bataille
Après une période durant laquelle l'aviation et l'artillerie ont pu entrer en action, éliminant quelques véhicules au loin, l'ennemi tenta une percée en rejoignant la route avec un BTR et un détachement d'infanterie. Nos ATGM placés au sud-ouest de Savumba, ont détruit le véhicule et j'ai déployé des véhicules orientés antipersonnel sur le flanc nord de la forêt.
Puis nous avons attaqué, il y eut quelques échanges de feu contre de l'infanterie et un canon au loin. Nos véhicules ont toutefois été peu utiles, l'ennemi était extrêmement faible.
Bilan des pertes : sur un total de 900 personnels, nous subissons 3 morts et 2 tués graves, soit 5 pertes.
Côté ennemi, nous estimons que les groupes restants ne comptaient plus que 40 personnels environ. 16 sont morts et le reste a été capturé, soit 40 pertes. Aucun blessé survivant... Ratio de pertes : 7.5 en notre faveur.
Combats lancés à 16h, J+1 : réflexions à 19h J+1

L'ennemi se replie au nord, et prépare de nouveaux renforts, nous allons organiser la destruction du reste de l'adversaire ici présent.
20h, J+1 : étude stratégique approfondie et ordres
L'ennemi continue à manœuvrer assez loin de la première ligne.

Nous réorganisons nos troupes libérées pour compléter nos arrières, au nord nous attendons que chacun soit en position avant d'attaquer ultérieurement, durant la nuit, au sud nous lançons l'attaque sans tarder, le passage de la rivière ayant déjà été opéré par C/61 Mech depuis un moment, contrairement à ce que laisse supposer la carte.

L'ennemi ne réagit pas :

Cote 1278 : analyse tactique préalable
20h, 20 °C, on annonce du brouillard. Nous engageons plus de 850 personnels. Avec un peu de chance, si nos estimations sont exactes, il n'y a rien en face, uniquement un QG et de la logistique.
La plupart de nos véhicules sont bloqués entre la rive nord de la rivière au sud et la colline dont les hauteurs sont contrôlées par l'ennemi : nous ne pouvons pas transférer nos véhicules pour une attaque à couvert de la forêt depuis l'Est.
Notre infanterie se déploie au nord-est, au sud-est et surtout massivement au sud du territoire cible. Les véhicules, essentiellement une douzaine de Ratel-90 et une dizaine de Ratel-20, se déploient dans les arrières de l'infanterie au sud, conformément à la tactique habituelle.
Au sud-est, l'infanterie n'a aucun soutien, les troupes sud se chargeront de soulager une éventuelle poussée de l'adversaire vers le sud-est. Au nord-est, nous envoyons des canons sans recul, deux T-55, un BTR-60, des mitrailleuses, bref, toutes sortes de choses sorties des stocks, pour soutenir l'infanterie en cas d'attaque ennemie le temps que nous attaquions nous-mêmes depuis le sud.
Après cette attaque depuis le sud, dans la partie Est du territoire adverse, l'ensemble des troupes se joindront pour attaquer la partie ouest.
Nous attendons l'aviation avant le brouillard et la nuit, et nos observateurs d'artillerie (deux batteries de 2 mortiers de 81 et une batterie de 8 obusiers de 155), qui ont pu établir leur liaison radio, se déploient tout au sud, en cote 1249, ils pourront, depuis cette faible hauteur, régler leurs tirs sur la partie sud du territoire adverse. Des équipes d'ATGM sont à leurs côtés pour assister contre une éventuelle offensive ennemie contre le gros de nos troupes en direction du sud.
Cote 1278 : compte-rendu d'après-bataille
L'aviation est arrivée trop en retard, la visibilité était trop basse, les deux MB-326 sont repartis.
Nous avons lancé notre offensive. Nous sommes tombés sur un QG et un dépôt logistique gardé par deux BTR-60. Nos Ratel-90 n'ont pas eu le temps d'intervenir, les BTR ont été éliminés par l'infanterie au LRAC et RPG.
Bilan des pertes : nous subissons 1 mort et 4 blessés graves.
L'ennemi subit 3 morts, 1 blessé grave, et nous capturons les 15 membres du QG. Il semble que quelques-uns se sont enfuis, du moins il doit manquer du personnel à l'appel. L'ennemi pense nous avoir éliminé 6 personnels, à tort, mais il était proche du compte cette fois.
Combats lancés à 20h, J+1 : réflexions à 23h J+1

Nous continuons comme prévu la progression vers le nord. Nous allons éjecter l'ennemi du territoire qui nous a été confié pour en terminer, en attaquant par le sud et l'Est. A préciser lors de l'étude stratégique. L'absence de troupes à l'Est est tout de même dangereux/inquiétant, si derrière nous, des troupes ennemies en débandade se rassemblent quelque part, il nous faudra revenir en urgence pour préserver l'ordre dans nos arrières.
0h, J+2 : étude stratégique approfondie et ordres
L'ennemi se renforce...

Nous redéployons notre dispositif en vue de la future attaque, notamment, nous transférons des blindés depuis l'Est vers le sud-ouest où l'ennemi semble déployer des blindés en face de nous :

Nous nous préparons à lancer l'assaut pour 4h, menons les dernières rotations de personnels, l'ennemi nous attend.

A ce moment là, nous détectons du mouvement, l'ennemi semble lancer une offensive ! Nous allons l'accueillir, tenter de le repousser et de l'écraser. Bien sûr, il est regrettable que nous ayons transféré des blindés au sud-ouest depuis l'Est. L'ennemi profite de notre manœuvre, et de la lenteur que nous nous imposons pour éviter de retomber dans le chaos des colonnes désordonnées.

Cote 1273 : analyse tactique préalable
4h, 14 °C, un brouillard qui devrait disparaître rapidement. Nous déployons 850 personnels, nous attaquons du sud et ne défendons pas l'Est (un QG attend en retrait au nord-est et un autre au sud-est). Si l'ennemi attaque réellement vers l'Est, il pourra s'enfoncer dans nos arrières, nous le couperons de ses propres arrières et l'attaquerons alors qu'il sera désordonné.
Le déploiement est habituel, notre composition est mixte. 200 fantassins (ils devront être souvent appuyés par des troupes mécanisées) en première ligne, soutenus en seconde ligne par 9 chars dont 5 Olifant et 4 T-55, 13 Ratel-90, 2 BRDM-2, 1 BTR-60, 2 voitures avec canon sans recul de 106 mm, 13 Ratel avec mitrailleuse de 12.7 mm, 23 Ratel-20, 15 Ratel avec mortier de 81, sans compter les Buffel.
Les observateurs d'artillerie de trois batteries de 8 obusiers de 155 chacune préparent leurs tirs devant notre infanterie, la liaison radio est toujours établie. Le réglage de l'artillerie en forêt, de nuit, avec le brouillard, est impossible d'être réalisé plus en profondeur.
Cote 1273 : compte-rendu d'après-bataille
La bataille commença de manière inquiétante. L'ennemi nous attaqua massivement au sud avec 3 T-55 et 1 BRDM-2, soutenus par 6 BTR-60 attendant en retrait ; dans le même temps notre QG au nord-est signala un large mouvement, plusieurs T-55 accompagnés de véhicules d'infanterie fonçaient plein Est en suivant la route secondaire vers l'Est. Alors qu'au sud, nous étions ralentis et ne pouvions pas nous enfoncer rapidement dans les arrières de l'ennemi pour divertir son attention et l'empêcher d'attaquer le QG nord-est sans défense.
Notre artillerie pilonna la position des BTR. Nos 4 T-55 déployés au sud-ouest et l'infanterie à l'aide de RPG, éliminèrent une partie des véhicules ennemis pendant que d'autres prirent la fuite. Un BRDM-2 ennemi qui avait réussi à s'infiltrer dans nos lignes, fut éliminé au canon de 106 mm d'une voiture portant un canon sans recul. Pendant une demi-heure, nous avons dû mener bataille, les véhicules d'infanterie ennemis restants, lançant des contre-attaques. Un de nos T-55 fut éliminé par un RPG en flanc de tourelle.
Pendant ce temps, le groupe blindé ennemi progressa vers l'Est, il finit par découvrir et engager les véhicules de notre QG et de la logistique qui l'accompagnait, loin au nord-est.
Toutefois, ayant passé la première ligne ennemie au sud, nous nous enfoncions rapidement dans ses arrières, jusqu'à atteindre une unité de DCA et des camions chargés de munitions dans ses arrières. Nous avons liquidé tout cela, trois bitubes de 23 mm n'ont pas pu opposer la moindre résistance en combats de courte portée, la nuit, dans un léger brouillard, et les équipes de Manpads non plus, après quoi l'offensive ennemie vers l'Est s'arrêta, le groupe blindé ennemi fit demi-tour, cessant de malmener les véhicules de notre QG.
Nous avons mis ce temps à contribution pour nous rassembler, car certaines de nos unités étaient en fort désordre. Celles les plus à l'ouest étaient bien disciplinées, en formation convenue, infanterie devant et blindés derrière. Au centre et à l'ouest, c'était anarchique. Une fois nos lignes reconstituées proprement et réorientées vers l'Est, le groupe blindé ennemi, maintenant coupé de ses arrières, cherchait à nous contourner par le sud pour rejoindre ses lignes. Nous avons décidé de tout faire pour l'intercepter, l'infanterie s'avança en ordre pour couper son itinéraire supposé, 5 Olifant se dépêchant de suivre l'infanterie à travers cette faible végétation forestière. Pour assurer le coup, j'ordonnai aux 3 T-55 restants, qui accompagnaient l'infanterie le plus au nord, de rejoindre ce dispositif plus au sud-est, j'y ajoutai 4 Ratel-90 et je dépêchai un groupe de 4 autres Ratel-90 sur un point d'interception plus éloigné vers le sud dans le cas où nous manquerions l'ennemi.
C'est l'infanterie qui ouvrit les festivités avec des tirs de LRAC. Puis nos Olifant tentèrent des tirs, mais l'analyse des carcasses ennemies montre que l'intégralité des 4 T-55 ennemis présents a été décimée par l'infanterie, comme les 3 autres T-55 du début d'ailleurs. Seuls 2 véhicules d'infanterie ennemis ont été éliminés par des véhicules : l'un avec des tirs de 20 mm d'un Ratel-20 et l'autre avec des tirs de 12.7 mm d'un Ratel.
L'ennemi se rendit.
Cela signifie que sur cette bataille fortement blindée, nos chars n'ont servi à rien, le rôle principal revient à l'infanterie simple et à l'infanterie mécanisée, même les véhicules d'infanterie armés de canons antichars n'ont apporté aucune contribution. Côté ennemi, le faible nombre d'infanterie n'a pas permis de protéger ses véhicules.
La force de l'infanterie dans les combats modernes est encore démontrée. Les blindés ne sont efficaces qu'en combats de longue distance, à condition d'être discrets, dans le cas contraire, cela revient à un échange de tirs et à une destruction mutuelle.
Bilan des pertes : nous déplorons 25 morts et autant de blessés graves, soit 50 pertes.
Côté ennemi, nous estimons que son groupe était constitué de 150 personnels, nous notons 50 cadavres, 2 blessés graves (habituel dans le cas de grande mécanisation, les tirs sont dévastateurs) et faisons 70 prisonniers, soit un total de 120 pertes et un ratio de 2.4 en notre faveur.
Il est temps d'attaquer par le sud.
Nord-ouest : analyse tactique préalable

5h, le brouillard a disparu, il fait 18 °C. Nous allons attaquer par le sud plutôt que par l'Est, car nous préférons nous assurer qu'en cas de difficultés, l'ennemi ne s'établisse pas au sud, mais plutôt à l'Est, c'est un territoire plus facile à contre-attaquer ultérieurement. Nous renouvelons donc exactement la tactique précédente, nous ne défendons pas l'Est et invitons l'ennemi à réduire la densité de ses troupes en visitant notre territoire à l'Est pendant que nous l'attaquerons par le sud, puis nous attaquerons ses éventuels groupes partis vers l'Est. Cette fois, nous n'aurons aucun désagrément avec un QG malchanceux.
La tactique est habituelle, 350 personnels se déploient sur le flanc nord de notre dispositif sud, suivis par les véhicules. Les observateurs d'artillerie devront prendre des risques pour obtenir un visuel sur quelques endroits du territoire adverse, ils prennent position entre nos lignes d'infanterie et nos lignes de blindés. Ayant perdu leur liaison radio, les deux batteries de 8 obusiers de 155 reçoivent leurs ordres d'estafettes partant communiquer quelques coordonnées. Une batterie de 2 mortiers de 81 est joignable par radio.
Dans nos arrières, la légère hauteur accueille les canons sans recul, les bitubes de 23 mm et les ATGM s'établissent derrière une petite clairière, qui interviendront en cas d'attaque ennemie vers le sud mettant en difficulté notre groupe principal.
En tout, nous avons là plus de 1 000 personnels, 20 Ratel-90, 9 Ratel avec mitrailleuse de 12.7 mm, 26 Ratel-20, 7 Ratel-81, 1 BTR-60, 8 chars Olifant, 1 T-55 et quelques canons sans recul et ATGM. La densité de nos troupes augmente en raison de la stratégie de la ligne de front continue sur deux kilomètres de profondeur. Pure application des fronts les plus vifs de la Seconde Guerre Mondiale, dans les guerres de tranchées, de positions, comme à Léningrad (Karbusel). Il est clair qu'en combats modernes, si vous n'êtes pas prêts à affronter cela, le rapport de force est tel que le rouleau compresseur vous écrasera inéluctablement.
Nord-ouest : compte-rendu d'après-bataille
Peu après le début de nos préparatifs d'artillerie, l'ennemi harcela notre première ligne sur le flanc ouest avec quelques escarmouches. A l'Est, calme, nous lançâmes notre offensive progressive de sorte à exercer une pression en découvrant et pressurisant les lignes ennemies à cet endroit, et à s'infiltrer éventuellement dans les trous du dispositif défensif ennemi. Tout en douceur : nous ne forçons jamais les assauts, nous avançons très progressivement, restons à nos positions, amenons des véhicules, utilisons l'artillerie, et reculons si nécessaire. C'est tout l'art de cette tactique.
En commençant par une étape de 100 mètres, des groupes de 4 véhicules d'infanterie devant rejoindre nos lignes précédentes, donc à 100 mètres de l'ennemi. La densité de troupes ennemies découvertes augmentant, j'engageai les véhicules d'infanterie jusqu'en première ligne et je fis rejoindre d'autres groupes de 4 à leur ancienne position, 100 mètres derrière. Stricte application de la tactique établie. Puis nous poursuivîmes sur 100 mètres supplémentaires.
C'est à ce moment que des bitubes de 23 mm répartis sur les pourtours de la cuvette au nord-ouest devant nous ouvrirent le feu, prenant en enfilade nos troupes. Je fis cesser la progression. J'engageai 4 Olifant, je demandai un tir de mortier sur les bitubes découverts et en visuels de nos observateurs d'artillerie. Puis je lançai les troupes de l'ouest à l'offensive pour exercer une pression, avec le soutien de 4 Olifant et d'un groupe de 4 véhicules d'infanterie. Un canon sans recul ennemi ouvrit le feu depuis le côté nord de la cuvette, caché derrière des fourrés. Un tir nourri de l'infanterie, à longue distance, élimina les servants. Il en fut à peu près de même pour les trois bitubes de 23 mm et un BTR retranché à proximité, éliminé par un tir de LRAC.
L'ennemi prit la fuite, il s'agissait d'un groupe de retardement pour couvrir sa fuite vers Cuito-Cuanavale.
Encore une fois, l'infanterie, assistée de l'artillerie, a été autosuffisante, les blindés n'ont pas montré d'influence particulière dans le combat.
Bilan des pertes : nous subissons 6 morts et 7 blessés graves, soit un total de 13 pertes.
Côté ennemi, nous comptons 15 cadavres, autant de blessés graves. Nous les prenons en charge et faisons 25 prisonniers, soit plus de 50 pertes et un ratio de 4 en notre faveur. Nous estimons que le groupe ennemi était constitué de 100 personnels, une cinquantaine a donc pu prendre la fuite en rejoignant le reste des éléments faisant route vers Cuito-Cuanavale.
Combats lancés à 0h, J+2 : réflexions à 7h J+2

La carte parle d'elle-même.
Nous devons renvoyer des unités dans nos arrières contre les unités ennemies débandées. Nous n'avons aucune envie de devoir livrer des combats contre des groupes qui se seraient reconstitués.
8h, J+2 : étude stratégique approfondie et ordres
Nous répartissons nos effectifs sur l'ensemble du territoire, avertissons le pouvoir politique du résultat de notre campagne. C'est un succès total : nous avons obtenu les objectifs que je m'étais fixés, mais aussi ceux du pouvoir politique : l'ennemi est entièrement écrasé (des unités en débandade sont encore en cours de recherche et de destruction), nous avons l'intégralité du territoire et des objectifs fixés, et préservé les trois quarts de notre force de combat.
Le pouvoir, évidemment, se montre insatisfait, car il espérait que l'ennemi soit plus puissant, ce qui aurait permis de pouvoir porter un plus grand préjudice à l'Angola pour en obtenir une plus grande pression politique.
Oui, eh bien, en quoi les espoirs d'un politicien sur des éléments qui échappent à son propre pouvoir et au mien me concernent ? Il n'y a jamais de reconnaissance ni de félicitations à attendre des politiciens, surtout actuels. Durant la Seconde Guerre Mondiale, un tel résultat signifiait une récompense automatique, d'intenses félicitations et une nouvelle mission difficile et gratifiante.

12h, J+2 : Comparaison historique

L'Afrique du sud, toujours à la traîne, à quelques heures de la fin de la mission qui devait durer 2.5 jours, soit 60h, jusqu'en fin de journée. On se demande ce que le commandement a fait jusqu'ici. Le commandement se plaint du brouillage de l'ennemi, l'empêchant de se repérer et de se coordonner sur le champ de bataille... Excuse bidon.
14h, J+2 : Comparaison historique

L'Afrique du sud a découvert le champ de mines au sud de Ruphino, et fait alors demi-tour sous les tirs de LRM Grad de l'Angola. Eh bien, avec une telle motivation, forcément, la mission ne pouvait pas être gagnée. Cela est d'autant plus frustrant de ne pas avoir été félicité pour ma propre prestation.
Bataille de la rivière Chambinga, 9-11 novembre 1987, bilan général
Ce fut une campagne fort intéressante puisque j'ai (re)découvert la guerre moderne, et cette fois, je l'ai comprise. Je regrette mon erreur stratégique au départ, une stupidité de ma part, ayant méprisé l'ennemi, surestimé mes capacités à pouvoir organiser un combat dont je reconnaissais ouvertement ne connaître aucune base tactique, comptant sur quelques troupes déjà présentes qui retiendraient l'ennemi le temps que les véhicules blindés, jugés optionnels, envoyés en colonnes dans la zone de combats, sans aucun préparatifs ni aucune information sur l'ennemi, se mettraient en place, pour intervenir, si vraiment ils se révélaient nécessaires.
Cela a créé un ensemble de problèmes, puisque nous n'avons pas pu nous rendre compte de la configuration tactique hostile à l'attaquant à cet endroit. Si bien que nous n'avons jamais compris pourquoi cet engagement fut un échec, qui a accumulé fautes sur fautes, comme quoi on ne doit pas se moquer des débilités que nous voyons dans les combats gérés par d'autres tacticiens... Car chacun peut commettre des grossièretés inouïes à tout moment. Tacticiens et stratèges doivent avoir le droit aux erreurs, tant qu'ils réussissent à se remettre en question extrêmement rapidement et tirer de bonnes conclusions. Il aurait été très grave d'accuser autrui, ses soldats, l'ennemi, ceci, cela, et poursuivre dans cette voie.
Pire, les conclusions tirées ont été fausses, car "envoyer les blindés devant, qui sont inutiles à d'autres tâches en combats modernes" était une ineptie totale. D'ailleurs, les combats en Ukraine en 2023 le prouvent bien : les véhicules qui ouvrent sont des véhicules jetés à la poubelle. Fort heureusement, cette conclusion m'a semblé si stupide que j'ai dû faire le point en simulant une bataille de la SGM.
En effet, il a fallu simuler cet engagement dans un milieu que je maîtrisais, la Seconde Guerre Mondiale, pour découvrir que le problème était d'abord une faute stratégique. Et cela n'a toujours pas permis de comprendre toutes les raisons de l'échec, ce n'est qu'en commençant une troisième simulation, toujours dans le milieu maîtrisé de la Seconde Guerre Mondiale, en faisant sauter cette faute stratégique, que cela a immédiatement permis de se rendre compte de la difficulté tactique à mener une attaque ici, en raison du terrain !
Puis j'ai formulé une nouvelle tactique, basée sur celle de la Seconde Guerre Mondiale, et cela a pulvérisé l'adversaire de batailles en batailles, confirmant que cette tactique était la bonne. Bien que je ne cache pas que je m'attendais à perdre mon infanterie et bien sûr mes blindés, j'ai été le premier surpris par les excellents résultats donnés par cette tactique ancienne.
Toutefois, j'ai pu esquiver les combats en milieu ouvert, pour dérouler ma tactique, à une ou deux exceptions près. Il convient de simuler une campagne en milieu européen, sur terrain ouvert, en plaine, avec des vallons et de petites forêts, pour étudier la tactique des guerres modernes, car on ne peut pas imaginer ne faire la guerre que dans des forêts ou dans le brouillard. De plus, la présente campagne montrait un clair déséquilibre des forces en ma faveur, même si certaines batailles rencontrèrent un vrai challenge, et que le ratio de pertes a toujours été en ma faveur, il serait souhaitable de mener une campagne équilibrée, surtout en donnant à l'ennemi une quantité équilibrée d'infanterie. Du moins, cette campagne a clairement montré l'avantage de l'infanterie sur les véhicules, dans les guerres modernes, en milieu dont la visibilité est réduite.
Ce sera peut-être pour une prochaine fois, cela prend beaucoup de temps. D'autant plus si je simule moi-même une campagne, en créant le scénario et en définissant les forces en présence en me basant sur la composition de l'Afrique du Sud ici présente, par exemple, le temps passé sur le simulateur sera double. Or, refusant de perdre en compétence en Seconde Guerre Mondiale, je maintiens la priorité sur les combats de la SGM, menés hebdomadairement.
Je tiens à dire que l'Afrique du Sud a été d'une incompétence extrême sur cette bataille, qu'elle pouvait gagner facilement, d'autant plus qu'elle maîtrisait immédiatement la tactique, par rapport à mes difficultés du début, lorsque j'ai cherché à tâtons une tactique. Quant à l'Angola, je pense que sa défaite est due à un manque d'infanterie. Nous n'aurions pas pu enchaîner les combats de manière aussi soutenue si nous avions été bloqués par de l'infanterie. Je rappelle que nous n'avions quasiment aucune réserve !
Notons que ma stratégie de contournement m'a fortement avantagé, car j'ai pris l'essentiel de l'adversaire à revers, les champs de mines et tranchées étaient alors placés au mauvais endroit, et j'ai facilement encerclé et fragmenté l'adversaire !
Révélons le côté ennemi (inexistant) et la situation finale :

Succès total, sauf pour le pouvoir politique, mais dans les temps modernes, définissez vous-même vos objectifs, félicitez-vous honnêtement vous-même, et méprisez les paroles des charlatans incompétents qui se trouvent hiérarchiquement au-dessus de vous sans raison valable. Si j'avais tenu compte de ces gens, j'aurais eu le même résultat que l'Afrique du Sud, car je n'aurais pas osé attaquer, de peur de perdre des effectifs. Dans mon cas, j'ai un résultat à opposer au politicien, et surtout à la population, et avant tout à mes hommes. Et je répète une fois de plus : si le politicien est mécontent, je l'attends, accompagné de ses gardes en civils avec leurs pétoires, je les attends à Savumba, avec mes blindés, et nous discuterons du concept philosophique d'une Victoire militaire, nous pourrons comparer le diamètre que font nos projectiles respectifs, et je leur suggérerai de poursuivre eux-mêmes l'ennemi en fuite pour Cuito-Cuanavale, qu'ils nous expliquent, qu'ils nous montrent, qu'ils nous démontrent, qu'ils nous guident vers leur Victoire en nous montrant l'exemple, en nous enseignant les bonnes méthodes. Un bon chef est compétent, il montre l'exemple et enseigne à ses Hommes. Nous les observerons avec grand intérêt et nous en tirerons les conclusions ! Après quoi, j'ai ma petite idée sur la suite.
Voyons les chiffres.
Avant toute chose, historiquement, l'Afrique du Sud déclare 5 tués et 19 blessés, soit près de 25 pertes, et elle déclare avoir tué près de 400 personnels angolais et détruit 14 chars. C'est bien sûr fantaisiste.


Il est toujours intéressant de comparer les estimations de pertes.
Nous pensons avoir tué 750 personnels angolais, l'ennemi déclare 370 tués, 70 blessés graves, 560 disparus/capturés, soit environ 1 000 pertes, ainsi que 30 blessés légers.
L'ennemi pense avoir tué 575 de nos personnels. Nous déclarons 250 tués, 250 blessés graves, aucun disparus/capturés, soit environ 500 pertes, ainsi que 820 blessés légers.
On a vu comment l'ennemi manipulait ses chiffres durant la bataille. L'ennemi reculait souvent, donc il a compté la plupart de ses blessés graves, qu'ils finissent par mourir ou non, en disparus, forcément, puisqu'il n'a pas eu le loisir d'avoir de leurs nouvelles. Les pertes sont toujours une notion très subjective. Le contrôle du terrain est beaucoup plus objectif.

Les courbes montrent que nous avons eu le plus de pertes dans le premier engagement, sans toutefois être pire que l'adversaire, ce qui est conforme à mon journal de bataille, ayant considéré que ce résultat était inacceptable, j'ai remis en question ma tactique et ma stratégie. Puis l'ennemi a enchaîné les déconvenues.
Les pertes ont toujours été en notre faveur.

Cette courbe montre également la catastrophe du premier engagement, si je n'avais pas remis en question ma tactique, nous n'aurions pas été très loin.
Bien, ce fut intéressant, incomplet puisque la variété du terrain était réduite et m'a permis de ne combattre qu'en terrain couvert, il conviendra de renouveler une campagne en terrain mixte pour apprendre la tactique sur ce genre de terrain favorisant les engagements à longue distance.