Simulation, bataille de Petropolye, 18 juillet 1943 à 17h
(Reconstitution historique)
Cote 188.8 : analyse tactique préalable
Ordres spécifiques : défendre la ferme, ainsi que si possible tout le reste.
17h, nuageux, 35 °C, vent léger à modéré.
Les troupes demeurent déployées sur leurs positions précédentes, partout où cela reste possible. Au sud, elles ne s’aventurent pas au-delà d’Andreevka. Près de la ferme, la ligne défensive présente toujours une brèche : aucun des deux camps ne parvient à s’établir durablement à l’endroit où la route Andreevka–Zavody forme un virage. Ce secteur reste un véritable piège pour quiconque tente l’assaut. Un groupe d’infanterie s’efforcera de contenir l’ennemi, voire de contre-attaquer pour prendre la position ; toutefois, il serait plus prudent de contrôler ce point à distance, d’autant qu’il est miné.
Nos 900 hommes disposent du soutien de neuf canons polyvalents de 76,2 mm, de trois canons antichars de 45 mm, de six mortiers de 120 mm et de deux batteries d’artillerie de 76,2 et 122 mm. L’artillerie ne pouvant être jointe par radio, les ordres de tir lui sont transmis par estafettes. Face à la ferme, la batterie de 76,2 mm tirera tout le reste de ses munitions afin d’empêcher toute progression ennemie ou de neutraliser ses positions sur la cote 182,2. Le groupe de mortiers se joindra à cette action de tir. C'est le dernier combat que j'ai à gérer dans ce secteur, je dépense ce qu'il faut pour présenter le meilleur résultat possible.
Cote 188.8 : compte-rendu d'après-bataille
La configuration du front est restée inchangée. L’ennemi a tenté de se montrer un peu plus agressif, mais il a été contenu. Devant la ferme, notre artillerie et nos mortiers ont empêché toute progression ennemie. Deux StuG III avaient été déployés à longue distance ; l’un d’eux a été détruit par un canon de 76,2 mm. Ils n’ont pas représenté une menace. Pour le reste, les échanges de tirs ont parfois été intenses, et des chasseurs sont venus mitrailler nos positions sans grand effet.
Bilan des pertes : sur 909 personnels déployés, nous déplorons 35 tués, 25 blessés graves et 10 disparus / prisonniers, soit 70 pertes environ. Côté adverse, nous pensons que l'ennemi avait déployé 450 personnels, et nous estimons qu'il a subi 75 tués et 85 blessés grave, soit 160 pertes environ et un ratio de 2.3 en notre faveur.
De plus, l'ennemi perd un canon de 88 qu'il avait déployé au sud (2 autres sont restés intacts) et 1 StuG III qui fut percé de flanc à mille mètres par un de nos 76.2 mm.
Cote 193.8 : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : aucun objectif à défendre ici, cependant tenter de défendre au moins le nord-est pour réduire la pression ultérieure sur la route de crête qu'il faudra conserver.
18h, beau temps, 25 °C
Conformément aux instructions, les troupes reçoivent l’ordre de se redéployer vers le nord-est ou de se positionner pour défendre ce secteur.
Nous disposons de quatre canons de 76,2 mm placés sur le flanc ouest. Les déplacer vers l’est, à découvert et sous le feu ennemi, à 500 mètres du territoire contrôlé par l’adversaire, est particulièrement risqué. Nous tenterons de faire tracter l’un d’eux par le seul camion disponible, démarche certes audacieuse, mais qui pourrait profiter d’un effet de surprise face à un ennemi qui pourrait se retrouver débordé par le nombre de cibles devant lui. Deux canons sont en retrait, à 400 mètres plus au nord : ils resteront isolés à cet emplacement. Les servants du quatrième canon devront le pousser jusqu’au nord-est ; il se trouve à 300 mètres de la route bordée d’arbres et de buissons.
Deux batteries d’artillerie sont également à notre disposition : l’une de quatre canons de 76,2 mm et l’autre de quatre canons de 122 mm. Les communications radio n’étant pas établies, des estafettes transmettent les coordonnées de tir : la cote 193,8, la route bordée d’arbres et de buissons menant à nos positions, ainsi que le champ de maïs et ses accès situés devant nos emplacements au nord-est. Les artilleurs videront leurs stocks de munitions restants, car il est indispensable d’éloigner l’ennemi de nos positions pendant notre redéploiement et d’entraver au maximum sa capacité d’organisation offensive. Notre objectif est de sécuriser le nord-est pour l’empêcher de devenir une base de départ d’une future attaque vers la route de crête.
Ceci constitue ma dernière mission de commandement dans ce secteur ; le GQG devrait avoir prévu d’affecter un successeur en tenant compte de l’état probable de nos troupes et du ravitaillement, qui restent satisfaisants, notamment en prévoyant l’envoi de renforts et de moyens logistiques.
Nous disposons au total d’environ 450 personnels.
Cote 193.8 : compte-rendu d'après-bataille
Un échange prolongé de tirs d’artillerie a empêché l’ennemi de s’approcher et a rendu le redéploiement de nos troupes difficile, mais nous avons réussi à limiter les pertes. Une fois le stock de munitions épuisé, le champ de bataille est redevenu calme. L’ennemi disposait d’un grand nombre de canons, de mortiers et de mitrailleuses, mais il a dû lui aussi économiser ses munitions.
Nous avons tenté de négocier un cessez-le-feu à des conditions qui nous étaient favorables : nous étions prêts à céder le nord-ouest et le nord en échange de positions plus profondes au nord-est. Cependant, l’ennemi a exigé un simple statu quo.
J’ai alors ordonné à nos troupes d’attaquer directement depuis le nord-est en direction du sud, afin de reprendre par la force ce que nous réclamions. Nous savions pourtant que l’ennemi n’attendait que cela : il avait déployé des canons et des mitrailleuses sur les hauteurs en face, bien décidé à nous accueillir comme il se devait. Là encore, les pertes sont restées limitées ; ses positions, situées à plus de 500 mètres, ont rendu ses tirs peu efficaces.
Après cela, le cessez-le-feu a été conclu, nous apportant un gain territorial global et réduisant le risque de pression sur la route de crête.
Bilan des pertes : sur près de 450 personnels engagés, nous déplorons 30 tués, 60 blessés graves et 5 disparus/prisonniers, soit un total de 95 pertes. Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé 350 personnels et nous pensons qu'il a subi 35 tués, 10 blessés graves et nous avons fait 20 prisonniers en nous avançant avant le cessez-le-feu, soit un total de 65 pertes environ et un ratio de 0.7 (1.5 en faveur de l'ennemi). Nous n'étions pas avantagés par le terrain et par nos intentions, cependant l'investissement en coût humain est compensé par de meilleures positions pour défendre nos objectifs.
Nous perdons également les 2 canons de 76.2 mm situés en retrait au nord. Ceux-ci se sont toutefois bien battus, l'un d'eux a éliminé un canon de 88 mm à 2 km au sud ! Avant d'être éliminé par un canon antipersonnel de 75 leIG 18, éliminé à son tour par des tirs de mortiers.
Route de crête : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : conserver à tout prix la route de crête au nord, avec obligation de résultat, quels que soient les coûts.
Repousser l'ennemi des abords de la route de crête !
18h, 25 °C, beau temps, vent très léger.
Les unités tiennent une ligne défensive cohérente à l’ouest, sur le flanc nord de la colline, afin d’éviter toute exposition aux tirs de longue portée venant du sud et des hauteurs éloignées. Les éléments à l’est se préparent à repousser l’ennemi. Les forces au nord-ouest sont en cours de déploiement pour renforcer le centre et apporter leur appui là où ce sera nécessaire.
Deux batteries de six mortiers de 120 mm sont à notre disposition ; toutefois, nous sommes dépourvus de communications radio : leurs observateurs transmettent les coordonnées de tir par estafettes. Il s’agira de pilonner la partie est, qui fera l’objet de notre intervention.
Nous disposons seulement de deux canons de 76,2 mm pour couvrir le sud et de trois canons antichars de 45 mm pour la partie est. En cas de présence de blindés, notre dispositif restera fragile.
Route de crête : compte-rendu d'après-bataille
L’ennemi a, semble-t-il, tenté de prendre le contrôle de la route, mais il a d’abord été immobilisé par nos tirs de mortiers et par notre présence, puis il a été repoussé.
Nous n’avons pas détecté de forte présence ennemie, hormis un canon antipersonnel à l’est et une pièce plus importante au sud-ouest. J’ai ordonné d’attaquer progressivement par l’est afin de sécuriser la route. Comme l’ennemi paraissait faible, j’ai ensuite donné l’ordre de pousser vers le sud-est y compris depuis le centre avec les unités arrivées en renfort. Nous avons alors pu nettoyer le grand ravin de Vidnoga, couvert d’arbustes. L’ennemi a tenté de négocier un statu quo, mais nous n’y avons pas répondu.
J’ai ensuite ordonné d’attaquer les positions centrales, sud et sud-ouest de l’ennemi par l’arrière. Les troupes qui tenaient la ligne défensive s’y sont jointes pour ouvrir un front sur le flanc opposé, depuis l’ouest et le centre. L’ennemi s’est alors enfui, mais nous avons pu éliminer un de ses QG.
Bilan des pertes : sur 740 personnels engagés, nous déplorons 10 tués et 40 blessés graves, soit 50 pertes environ. Côté adverse, nous estimons que l'ennemi avait engagé 250 personnels environ et nous comptons 45 cadavres, prenons en charge 50 blessés graves et faisons 90 prisonniers, soit un total de 160 pertes environ et un ratio de 3 en notre faveur.
L'ennemi perd également un canon de 50 mm que nous avions confondu à distance avec un leIG-18, un canon AT de 75 mm Pak-40 et un QG.
Batailles lancées à 17h J+1 : réflexions à 20h, J+1

Nous avons réussi à redresser la situation, qui s’était dégradée lorsque l’ennemi avait saisi une opportunité par surprise. La situation est désormais favorable à la poursuite de l’offensive, sous réserve de l’arrivée de renforts destinés à sécuriser les flancs de la tête de pont et à prévenir toute nouvelle dégradation.
Nous pouvons être satisfaits d’achever notre mission sur cette note positive. Certes, le GQG aurait souhaité que nous prenions Andreevka, mais bien que nous ne l'ayons pas prévu initialement, nous avons tout de même tenté de nous en emparer, sans succès : des renforts seront nécessaires pour y parvenir.
Bataille de Petropolye, 17-18 juillet 1943, bilan général
C'était une belle bataille, pas si compliquée finalement, nous nous attendions à un ennemi plus fort. Avec davantage d'agressivité, il aurait peut-être pu être possible de prendre Andreevka.
Les soviétiques, à l'époque, ont fait n'importe quoi, en attaquant au mauvais endroit (à l'opposé de leurs objectifs) et en se montrant totalement désorganisés.
Nous reviendrons sur cette bataille plus tard, une suite étant prévue. En attendant, nous allons revenir à Bulakhi, mais cette fois en février 1943.
Révélons le côté ennemi et la situation finale :

L'ennemi disposait encore d'unités en bon état sur le flanc ouest, mais il aurait été possible, si aucun renfort n'était parvenu de part et d'autre, de poursuivre l'attaque par le sud-est.
Au final, l’ennemi ne conservait plus que 47 % de sa force initiale, tandis que nous disposions encore de 89 % de notre potentiel.
Le GQG est tout de même satisfait même si nous n'avons pas pris Andreevka. Par rapport à la prestation soviétique, nous sommes largement au-dessus.
Voyons les chiffres.


Nous pensons avoir tué près de 3 500 personnels allemands, l'ennemi déclare environ 950 tués, 750 blessés graves, 1 400 disparus/capturés, soit 3 100 pertes environ, ainsi que 475 blessés légers.
L'ennemi pense avoir tué 2 800 de nos personnels. Nous déclarons environ 625 tués, 925 blessés graves, 125 disparus/capturés, soit 1 675 pertes environ, ainsi que 600 blessés légers.
Les pertes sont toujours une notion très subjective. Le contrôle du terrain est beaucoup plus objectif.

Les courbes montrent des combats intenses en deux temps, l'apparition soudaine des blindés que l'ennemi a perdus, la difficulté que nous avons affrontée dans les dernières heures en subissant ponctuellement et marginalement plus de pertes que l'ennemi.
Cette bataille est accessible à un niveau moyen plus (c'est une bonne bataille pour progresser lorsqu'on est au niveau moyen). Les débutants seront mis en difficulté.