Simulation, bataille de Petropolye, 17 juillet 1943

Simulation, bataille de Petropolye, 17 juillet 1943

Actualités mondiales & françaises


(Reconstitution historique)

Ordres de mission

Situation de départ

Réflexions de départ

Le GQG prévoit une offensive à travers la forêt voisine d’Izyum. Nous sommes actuellement positionnés à 7 km à l’ouest de la ville. Cette forêt, bien structurée en chemins carrossables et largement exploitée, constitue une base arrière idéale : elle est facilement franchissable et offre un excellent camouflage pour les mouvements de troupes.

L’offensive devra franchir la Seversky Donets et ses marécages, attaquer les hauteurs en rive sud, tenir la route de crête, redescendre de l’autre côté, et tenir jusqu'au lendemain soir. Le terrain, très favorable au défenseur, offre de nombreux obstacles naturels. Quelques ravins pourraient cependant nous permettre de progresser par étapes ou d’avancer dans des zones plus resserrées.

Nos objectifs incluent Semenovka — anciennement Dabinovka jusqu’en 1930, avant la soviétisation —, Andreevka — récemment renommée, anciennement Veykovka, du nom de l’ancien propriétaire terrien Veiko —, ainsi que Petropolye — autrefois appelée Ivanovka, du nom de son fondateur, dont la ferme constituait l’activité principale. Nous visons également la maison de bûcheron située en rive sud de la Seversky Donets et la ferme collective plus au sud-ouest. À l’ouest, Zavody — une ferme exploitant aussi du sel — n’entre pas dans les priorités du GQG.

Le GQG a attribué à ces objectifs un total de 13 points pondérés, et exige que nous en contrôlions au moins 8. Pour l’instant, tous restent aux mains de l’ennemi. Par ailleurs, il est demandé de réduire la force ennemie à un tiers de sa puissance actuelle, tout en conservant, si possible, les deux tiers de nos effectifs.

En substance, la prise de Semenovka et de sa hauteur ne satisferait pas entièrement les exigences du GQG. Une percée vers l’ouest devra être envisagée. Nous évaluerons la faisabilité de cela en temps voulu.

Dès à présent, le franchissement de la Seversky Donets, aux rares points de passage aménagés, et l’établissement d’une tête de pont en rive sud apparaissent comme des tâches particulièrement ardues.

Sur le plan logistique, nos stocks de munitions sont modérés mais suffisants pour cette mission. En revanche, notre carburant est limité, ce qui correspond à l’absence de blindés dans notre dispositif.

Concernant les unités de combat, nous ne disposons donc d’aucun blindé. Nos effectifs sont modestes, ce qui exclut toute percée en profondeur suivie de la consolidation d’un large front. Nous devons faire preuve de mesure. Des renforts sont attendus dans la nuit ; ils compenseront en partie notre manque de puissance initiale, sans transformer le rapport de force. Nous bénéficions toutefois de réserves convenables pour absorber plusieurs engagements violents, ainsi que d’un nombre satisfaisant de canons antichars, polyvalents, d’artillerie lourde et de mortiers.

En résumé, la mission est complexe. Le terrain est défavorable à l’attaque, et nos forces restent limitées. Il faudra composer avec ces contraintes et s'attendre à ne pas forcément satisfaire pleinement le GQG.

Etude initiale approfondie et premiers ordres (stratégie)

Le terrain se révèle encore plus complexe que ce que nous avions envisagé lorsque le GQG nous a présenté la mission. L’ennemi a partiellement fortifié la barrière naturelle que constitue la rivière. Certains secteurs sont renforcés par de nombreux bunkers, probablement appuyés par des réseaux de tranchées et des champs de mines.

Dans ces conditions, mener une attaque à travers la forêt, franchir la rivière, surmonter les bunkers et les tranchées pour finir face aux hauteurs en rive sud ne permet pas d’espérer une victoire selon les standards classiques. L’une des rares options qui nous reste consiste à jouer sur le facteur temps — dans les deux sens du terme : profiter du brouillard avant qu'il ne se dissipe ; et surprendre l’ennemi par une attaque massive avant qu’il ne puisse acheminer des renforts, franchir le secteur difficile, puis établir rapidement une tête de pont solide en rive sud. Une fois cet objectif atteint, il nous faudra capturer les points stratégiques au plus vite. Ensuite viendra une longue course d’endurance pour les tenir, certains — comme la route sur la crête — étant à découvert. Ceux à l'ouest paraissent quoi qu'il en soit inatteignables, nous réévaluerons notre avis lorsque les renforts nous auront rejoints.

Il est envisageable que nous choisissions de ne pas défendre certaines positions en continu, mais plutôt de laisser l’ennemi revenir, afin le harceler, de l’user, avant de contre-attaquer. Nous ajusterons notre approche selon ce qui s’avèrera le plus efficient entre les actions offensives et défensives menées d’ici là. Une stratégie fondée sur la contre-attaque pourrait s’imposer si elle s’avère plus viable que la tenue directe des objectifs.

Nous évaluons encore l’intérêt d’attaquer sur l’ensemble du front pour tester la solidité de la défense ennemie et exploiter une éventuelle faiblesse, ou bien de mener des attaques sur des axes alternatifs, voire de monter des diversions. Voici les conclusions auxquelles nous sommes parvenus :

  • Attaquer sur tout le front, comme nous l’avons fait à Karbusel, n’est pas réaliste. Nous ne disposons pas de la densité de troupes nécessaire pour mener des offensives simultanées et répétées à travers des obstacles majeurs : rivière, champs de mines, bunkers, hauteurs.
  • Attaquer à l’ouest n’est pas davantage envisageable : nous n’y avons aucun avantage numérique ou matériel, alors qu’une supériorité écrasante est indispensable dans les conditions actuelles. De surcroît, l’ennemi y a érigé de nombreuses fortifications. Nous n’avons aucun objectif à conquérir dans cette zone, ce qui en ferait un gaspillage pur de ressources. Percer jusqu’à Andreevka ou Petropolye serait théoriquement possible, mais nécessiterait un grand nombre d’unités, et davantage encore pour sécuriser les flancs.
  • Attaquer à l’est serait encore moins raisonnable : nos effectifs y sont plus faibles, la rivière y est plus large, et les fortifications ennemies y sont également bien établies.
  • Attaquer plus à l’ouest, vers la ferme collective, pourrait représenter une alternative, mais le franchissement de la rivière n’y est pas garanti — nos équipes du génie n’ont pas encore pu restaurer le passage. Cela entraverait un transfert rapide et massif de troupes. De plus, cela impliquerait de prélever des forces aux unités affectées à l’attaque principale sur la maison de bûcheron, ce qui affaiblirait notre axe prioritaire.
  • Monter des diversions reste pertinent. Nous en organisons une à l’ouest : une unité a franchi la Seversky Donets et tente d’attirer l’attention de l’ennemi, afin de le contraindre à y maintenir ses troupes ou, idéalement, de le pousser à contre-attaquer.

Notre offensive principale portera donc, comme le GQG nous y invite, sur la maison de bûcheron. Pour cela, nous regroupons une force de deux à trois fois supérieure à celle estimée de l’adversaire. Il faudra accepter les pertes sans réserve : plus nous tardons, plus l’ennemi renforcera ses positions. Toute tentative de limiter les pertes dans l’immédiat se paiera plus lourdement plus tard — et pourrait bien compromettre toute chance de succès.

Messieurs les subalternes, pour une fois, je ne demande pas de prudence : j’exige un résultat, quel qu’en soit le prix. Vous disposez d’une carte blanche temporaire. L’unique objectif est la conquête territoriale. Le nombre de pertes peut être élevé, du moment que la maison de bûcheron est prise — et, si possible, bien davantage. Plus nous avancerons profondément, plus la percée sera significative, moins nous subirons de pertes dans la durée. En réduisant le nombre de batailles futures et en limitant l’effet des renforts ennemis, nous atteindrons plus rapidement les positions où nous pourrons passer en défensive, stabilisant ainsi la situation.

Ne gaspillez pas les hommes inutilement, mais ne cherchez pas à les ménager non plus. Nous reviendrons à une logique d’économie des effectifs une fois la tête de pont établie.

Nous lançons l’offensive à travers la Seversky Donets en direction de la maison de bûcheron. Nos unités sont renforcées par des troupes supplémentaires, en privilégiant les éléments les plus expérimentés. Nous déployons également des canons antichars et de l’artillerie, afin d’introduire une certaine polyvalence dans le dispositif, en attendant de mieux cerner la composition des forces adverses.

À ce stade, notre dispositif reproduit presque exactement celui mis en œuvre par les Soviétiques à l’époque — à l’exception, peut-être, du flanc ouest, où notre diversion demeure peu agressive. Peut-être trop peu pour être perçue comme crédible.

Premières batailles, analyses tactiques à 5h

Passage de la Seversky Donets : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : obligation de résultat, franchir la Seversky Donets et prendre le maximum de territoire en rive sud, écraser l'ennemi, quelles que soient nos pertes ! Ne toutefois pas gaspiller nos hommes !

Le terrain ne semble pas si hostile. Cette nuit, les équipes du génie ont bien préparé le franchissement de la Seversky Donets : deux passages à gué et un ponton sont désormais opérationnels. Nos troupes commencent déjà à traverser discrètement, profitant du brouillard.

Nous allons pilonner les positions adverses à l’artillerie jusqu’au bas des hauteurs, afin de faciliter la progression. Il est possible que l’ennemi ait aménagé un réseau défensif dans ce secteur avec des champs de mines. Deux bunkers, une tranchée et plusieurs accès protégés par des barbelés ont déjà été repérés.

Quant aux hauteurs, nos canons tenteront d’y neutraliser les positions ennemies. Dès que le brouillard se dissipera, l'ennemi aura une surprise devant les yeux.


5h. Brouillard léger, qui devrait un peu se dissiper. 14 °C.

Nous engageons 1 200 personnels. Environ 650 ont déjà franchi la Seversky Donets et patientent, camouflés dans les buissons. Près de 300 autres sont en train de la franchir et attendent à proximité de la rive sud. Les 250 restants se tiennent prêts à traverser.

Nos trois batteries d’artillerie — une batterie de 4 canons de 122 mm, une autre de 4 canons de 76,2 mm, et une batterie de 18 mortiers de 120 mm — s’apprêtent à pilonner les quelques centaines de mètres qui nous séparent des collines, où nous anticipons la présence d’un dispositif défensif. L'ennemi ne nous attend pas spécifiquement ici et maintenant, sa force devrait donc être raisonnable.

Nos 12 canons antichars de 45 mm avancent pour traiter des cibles plus résistantes. Certains canons restent sur la rive nord, d’où ils bénéficieront d’une meilleure vue et seront moins exposés à un assaut rapproché ; la majorité a cependant accompagné les troupes sur la rive sud. De nombreuses mitrailleuses sont également déployées pour maintenir l’ennemi à distance dans ses positions enterrées.

Une fois la mission de l’artillerie achevée, nous lancerons l’assaut. L’objectif initial est de percer au centre, avant de concentrer l’effort sur un flanc, puis sur l’autre. Si la résistance y est trop forte, nous tenterons plutôt une manœuvre pour contrôler un flanc, dans l’optique d’une percée plus en profondeur dans la matinée.

Si aucune progression significative n’est obtenue, nous en référerons à la hiérarchie, qui décidera — selon les réserves disponibles — de poursuivre l’effort ou de passer en posture défensive. En revanche, si nous parvenons à anéantir toutes les forces ennemies présentes, nous tiendrons là un excellent point de départ pour la suite de la mission.

Passage de la Seversky Donets : compte-rendu d'après-bataille

Dans un premier temps, notre artillerie a pilonné les quelques centaines de mètres qui nous séparaient des hauteurs, ainsi que les hauteurs elles-mêmes, quoique de façon plus modérée. L’ennemi a réagi en tirant lui-aussi à l'artillerie sur la rive nord de la Seversky Donets, mais nous n’y étions déjà plus. Peu après, il a envoyé quelques patrouilles pour surveiller les abords de la rivière et tenter de comprendre ce qui s’y tramait. Elles ont été sévèrement accueillies.

Suite à cela, il a engagé des troupes pour sonder l’ensemble de la rive sud et tenter de la nettoyer. Il n’avait pas encore mesuré la force réelle qui se dressait devant lui. Néanmoins, notre première ligne était mince, et certains segments ont été durement éprouvés. Nous avons alors délibérément laissé croire à l’ennemi qu’il reprenait pied sur la rive sud, dans le but de le tromper sur la nature de notre dispositif : lui faire penser qu’il ne s’agissait là que de quelques éléments avancés ou d’une simple reconnaissance. La ruse a porté ses fruits : convaincu de notre faiblesse, l’ennemi a continué à disperser ses unités pour tenter de sécuriser toute la rive sud.

Cette situation ne pouvait pourtant pas se prolonger indéfiniment : à mesure que ses troupes disparaissaient, il allait inévitablement comprendre l’écart de forces en notre faveur.

Lorsque notre préparation d’artillerie a pris fin, nous avons lancé 500 personnels, jusque-là en attente sur la rive sud, du côté où l’ennemi s’était montré le moins actif : le sud-ouest. Nos hommes ont débordé nos unités de première ligne qui tenaient leurs positions, avant que celles-ci ne se joignent elles-mêmes à l’offensive. Nous savions que la hauteur ouest de la maison du bûcheron était piégée de mines : nous avions prévu de contourner ce champ de mines dans un second temps.

La progression a d’abord été rapide. Puis, progressivement, nous avons mis au jour le dispositif ennemi : des positions successives, camouflées, enterrées, organisées en réseau de soutien mutuel, fortement dotées en mitrailleuses lourdes et en canons. Plus nous avancions, plus la densité des positions défensives augmentait. Il a fallu pousser jusqu’aux hauteurs, là où la concentration de troupes adverses était la plus forte, et où les espaces entre les positions étaient eux-mêmes minés. En somme, une défense solide, bien qu’assez pauvre en moyens lourds.

Une fois le secteur sud-ouest nettoyé, nous avions perdu une centaine d’hommes. Ceux-ci ont été redéployés vers le sud pour prendre la maison de bûcheron. Certains ont emprunté les champs de mines afin d’obtenir une vue plongeante sur la position défensive ennemie. Les quelques pertes causées par les mines ont été largement compensées par la facilité avec laquelle nous avons ensuite capturé la position. Ici, notre solide expérience à Karbusel, sur le front de Léningrad, lorsqu'il a fallu percer des kilomètres de défenses d'un tout autre niveau, a été fort utile.

Nous avons alors poursuivi notre offensive vers le sud-est. Le groupe sud, désormais en position dominante sur les hauteurs, a pris l’ennemi de flanc et à revers, tandis que les troupes déployées sur la rive sud le pressaient de front. Les canons adverses, eux, étaient méthodiquement détruits par nos pièces antichars, dès qu'ils étaient contraints de révéler leur position.

La défaite ennemie a été foudroyante. Pris de panique, il a fui avant d’être totalement encerclé.

Bilan des pertes : sur les 1 228 personnels engagés, nous enregistrons 115 tués et 100 blessés graves, soit environ 215 pertes.

Côté ennemi, nous estimons que 500 hommes avaient été déployés en défense. Nous comptons 140 tués dans leurs rangs et faisons 235 prisonniers, soit un total d’environ 375 pertes, pour un ratio de 1,7 en notre faveur. Un résultat remarquable pour une offensive de cette ampleur !

Aucun blessé grave n’a été relevé chez l’ennemi : il semble qu’ils soient tous morts. Nous n’avons pas eu le temps de leur porter assistance — la situation nous impose de continuer. Il nous faut maintenant poursuivre vers le sud, sans délai.

Batailles lancées à 5h J0 : réflexions à 8h, J0

Nous avons pu franchir la Seversky Donets, prendre la maison de bûcheron et commencer à établir une tête de pont en rive sud. Nous allons l'étendre et poursuivre rapidement vers Semenovka que nous devrions chercher à attaquer depuis l'ouest et le nord pour plus de facilités.

9h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Les Soviétiques prennent du retard, ils n'ont pas engagé autant de moyens que nous dans l'attaque principale et doivent encore faire passer du matériel. Mais l'ennemi ayant découvert les passages, les pilonne à l'artillerie et au mortier, ralentissant la poursuite de l'offensive soviétique. Nous avons une légère avance, ce qui est déterminant dans l'établissement d'une tête de pont. Nous n'entendons pas laisser à l'ennemi le loisir de préparer sa défense, ni de contre-attaquer pour l'instant, et préférons progresser tant qu'il est plus faible. C'est un point essentiel que l'armée russe des années 2015 (Syrie) et 2022-2025 (Kiev), devrait étudier.

Etude stratégique approfondie et ordres

Avant tout, nous devons compenser nos pertes et étudier nos capacités pour la poursuite de l'offensive.

Nous effectuons quelques rotations de personnels avec des réserves fraîches, élargissons la tête de pont pour en améliorer la défense, et poursuivons l’ennemi.

En revanche, nous n’infiltrons pas ses lignes à l’ouest de Semenovka, nous ne cherchons pas à le déborder, ni à nous emparer de la ferme. Nous choisissons au contraire de consolider notre dispositif sans lancer d’assaut en situation d’infériorité, afin de privilégier une attaque plus puissante, mieux organisée et préparée, quoique moins rapide, dans ce secteur ouest de Semenovka. Cette approche rompt avec le principe d’offensive éclair, mais nous préférons limiter les risques, quitte à laisser à l’ennemi le temps de renforcer ses positions à Semenovka et autour de la ferme.

Une offensive plus rapide, potentiellement bien plus fructueuse, consisterait à foncer jusqu’à l’arrière de la ferme, atteindre les ruches, la cote 188.8, déborder l’ennemi en isolant Semenovka-ouest de ses troupes positionnées plus à l’ouest, et enfin attaquer Semenovka-ouest en ignorant délibérément les unités adverses situées en retrait. Mais cette option comporte un risque non négligeable : nos troupes, isolées et en infériorité, pourraient subir une contre-attaque et voir tous les gains territoriaux potentiels se transformer en lourdes pertes humaines et territoriales.

Si l’avenir démontre que nous avons commis une erreur stratégique, alors il sera intéressant de reconstituer cette phase de l’opération pour évaluer ce qu’aurait donné une approche beaucoup plus agressive. Pour l’heure, nous maintenons notre méthode traditionnelle, plus prudente, et restons attentifs aux opportunités : si les conditions le permettent sur le terrain, nous chercherons, au niveau tactique, à saisir davantage d’objectifs de manière opportuniste.

L'ennemi ne réagit pas, ce qui signifie que nous allons saisir par opportunisme les arrières de la ferme, non défendus, et Semenovka-ouest, qui n'a pas reçu de renforts. Nous aurions pu être agressifs, nous aurions gagné du temps sans risque, mais nul n'étant devin...

Accès ouest de Semenovka-ouest : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : prendre les arrières de la ferme au sud-ouest, prendre Semenovka-ouest et écraser entièrement les unités ennemies.

9h, beau temps, 28 °C.

À l’ouest, l’unité 3/12 s’apprête à prendre position à l’arrière de la ferme, que l’ennemi ne défend pas. Nous installons dès à présent près de ce secteur une embuscade, équipée de canons antichars de 45 mm, en prévision d’une éventuelle apparition de blindés adverses.

Nos autres unités sont partiellement déployées en contrebas de Semenovka, au nord, et sur les hauteurs à l’ouest. D’autres éléments sont encore en approche, dans le but d’établir une ligne de base défensive, depuis laquelle nos troupes pourront repousser une contre-attaque éventuelle, puis lancer leur offensive une fois les préparatifs achevés. Des canons antichars de 45 mm sont positionnés à 250 mètres en arrière, prêts à intervenir en cas de contre-attaque blindée de l’ennemi.

En attendant, une batterie d’artillerie de quatre pièces de 122 mm pilonne les abords de Semenovka ainsi que quelques points visibles au nord du village. Cette batterie n’est pas reliée par radio : les coordonnées de tir sont transmises par estafette. Malheureusement, le relief et la forêt masquent une grande partie du terrain, ce qui empêche une utilisation plus précise — et donc plus efficace — de notre artillerie. Bien que nous disposions de nombreuses autres batteries et mortiers, la faible visibilité sur le territoire ennemi nous conduit à limiter notre consommation d’obus.

D’autres unités viennent de franchir la Seversky Donets, mais nous ne les engagerons qu’en cas de nécessité : pour atteindre Semenovka, elles doivent encore traverser des champs de mines non balisés.

Lorsque toutes nos forces seront en place et les préparatifs d’artillerie terminés, nous lancerons l’attaque depuis le nord et l’ouest de Semenovka. Cinq unités mèneront l’assaut initial : 2/223, 2/182, 3/475, 2/475 et 1/223. Si la résistance s’avère trop forte, nous engagerons alors les unités laissées en retrait : 3/12, 1/12, 1/475 et 3/223.

Nous déployons plus de 1 500 personnels, soit une densité exceptionnelle, comparable aux opérations visant à percer une ligne défensive profondément fortifiée, comme à Leningrad par exemple. D’après nos renseignements, l’ennemi est en net affaiblissement : la prise de Semenovka-ouest devrait s’effectuer sans difficulté majeure.

Accès ouest de Semenovka-ouest : compte-rendu d'après-bataille

Le GQG nous avait informés qu’un soutien aérien nous serait fourni à 10 h 15.

Au nord-est du territoire ennemi, c’est-à-dire au nord de Semenovka-ouest, une série de bunkers et de tranchées a dû être attaquée immédiatement afin de sécuriser notre ligne. Celle-ci s’est donc légèrement enfoncée au-delà des limites initialement prévues. À l’ouest, l’ennemi a tenté une contre-attaque, que nous avons repoussée sans grande difficulté.

Un harcèlement constant s’est ensuite exercé depuis la forêt en hauteur, menaçant nos troupes. Il nous fallait progresser pour neutraliser ce danger, mais nous devions d’abord attendre la fin de nos tirs d’artillerie. En attendant, j’ai ordonné de lancer l’assaut depuis l’ouest et le nord-ouest du territoire ennemi.

Nous avons rapidement buté sur une résistance sérieuse. L’ennemi était solidement retranché à cet endroit. J’ai alors ordonné aux unités 1/475 et 3/223 de rejoindre afin de créer un effet de masse. L’infanterie engagée par l’ouest a été entièrement stoppée après avoir subi des pertes importantes. Lorsque 1/475 est venue renforcer les unités progressant par le nord-ouest, j’ai ordonné de pousser plus en profondeur pour prendre à revers les positions qui bloquaient notre groupe ouest.

Une fois nos tirs d’artillerie achevés, j’ai donné l’ordre de lancer l’assaut au nord de Semenovka-ouest. Là aussi, la résistance était forte : fortifications en dur, tranchées profondes, enchaînement de positions défensives équipées de mitrailleuses lourdes et de canons antipersonnel. La situation devenait sérieuse, mais uniquement par endroits, ce qui laissait la possibilité de contourner et d’infiltrer les points les plus solides.

Nous avions infiltré les lignes adverses sur 500 mètres de profondeur. Pour exploiter cette opportunité en vue d'attaquer les positions défensives au nord de Semenovka-ouest depuis leur flanc ouest, il nous fallait augmenter nos effectifs dans le secteur. J’ai envoyé 3/223 plus à l’est, et successivement, les troupes ont glissé dans cette direction. Grâce à cette manœuvre, nous avons pu lancer l'assaut sur deux axes de progression : le nord (de face) et l'ouest (depuis des positions inattendues, antérieurement contrôlées par l'ennemi).

Soudainement, à l’ouest de Semenovka-ouest, le front ennemi s’est totalement effondré. Peu après, la même chose s’est produite au nord de Semenovka-ouest. Puis, le reste des forces ennemies a pris la fuite. Nous avons immédiatement informé le GQG pour qu’il redirige le soutien aérien vers un secteur plus critique.

Bilan des pertes : sur 1 517 personnels engagés, nous déplorons 50 tués et 100 blessés graves, soit 150 pertes. Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé 300 personnels. Nous constatons 45 cadavres et faisons 205 prisonniers, soit 250 pertes. Aucun blessé grave ennemi n'a été secouru. Soit un ratio de pertes de 1.7 en notre faveur.

Batailles lancées à 9h J0 : réflexions à 12h, J0

Nos troupes n'ont pas maintenu leur présence dans les arrières de la ferme pour éviter de rester exposées sur les hauteurs. Cela me déplaît, je vais donner quelques ordres explicites là bas.

Semenovka-ouest est à nous et le reste doit tomber rapidement, après quoi nous attaquerons la route de crête et tous les objectifs que je me suis fixés auront été atteints. Le GQG en veut davantage, nous verrons s'il nous sera possible de pousser jusqu'à Andreevka de manière raisonnable ou pas.

13h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Les Soviétiques n'ont toujours pas pris les hauteurs, et encore moins Semenovka ! Leur lenteur les expose à des difficultés inutiles et croissantes. Nous sommes en avance.

Etude stratégique approfondie et ordres

Nos unités de reconnaissance ont compensé le manque de rigueur de nos troupes et ont repris les arrières de la ferme. Nous allons effectuer les rotations nécessaires d'unités affaiblies, puis poursuivre notre progression.

Nous allons dégager les abords de Semenovka-est et tenter de prendre le village, nous renforçons également la ferme et Semenovka-ouest. Nous pourrions accélérer et attaquer au centre, depuis la ferme, l'ennemi paraît faible et nous devrions ne pas attendre qu'il reçoive du renfort ; mais cela ne nous semble pas raisonnable, car nous pourrions soudainement être mis en nette infériorité.

L'ennemi ne réagit toujours pas, nous aurions pu pousser légèrement au centre...

Nous allons prendre le reste de Semenovka et nous préparer à prendre la route de crête plus au sud :

Nord de Semenovka-est : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : écraser l'ennemi au nord de Semenovka-est et prendre Semenovka-est.

13h, 28 °C, beau temps.

Nos unités progressent actuellement dans Semenovka et nous allons mener également une offensive par le flanc nord en prévoyant une manœuvre de débordement par l’est, dans le but de prendre l’ennemi partiellement à revers.

Notre artillerie reste difficilement exploitable : nos observateurs ne peuvent régler les tirs qu’à de rares endroits, en raison de la topographie et des forêts qui obstruent la vue, rendant toute observation à distance compliquée. Quelques salves seront néanmoins tirées à proximité du village et plus au nord, mais leur efficacité sera très limitée.

Nous disposons de plusieurs canons antichars de 45 mm, actuellement utilisés pour monter des embuscades à l’ouest de Semenovka et plus au nord, en prévision d’une éventuelle percée blindée ennemie à travers notre ligne d’infanterie.

Nous engageons au total 600 personnels.

Nord de Semenovka-est : compte-rendu d'après-bataille

Nous avons rapidement accru la pression sur l’ensemble du front. L’ennemi disposait d’une puissance de feu significative et s’appuyait sur un réseau de fortifications relativement dense, aménagé sur les flancs de la colline, comprenant tranchées et bunkers. La progression au nord, dans un secteur plus dégagé, s’est révélée particulièrement coûteuse en pertes. Le contournement par l’est, quant à lui, s’est avéré inutile : l’ennemi n’occupait pas ces zones avancées.

Dans le village même, nous avons rencontré des positions équipées de canons antipersonnel, de mortiers et de mitrailleuses lourdes. Nous avons d’abord progressé par la forêt, plus au nord, afin de nous infiltrer sur les flancs de l’adversaire. Ce mouvement a ensuite permis d’attaquer le village depuis le nord et l’ouest.

Au centre, nous avons contourné par le sud, à travers la forêt, une zone fortement fortifiée. Cette manœuvre nous a permis de prendre plus aisément à revers la position ennemie. L’adversaire a alors tenté d’ouvrir des négociations pour un cessez-le-feu, mais nous n’y avons pas donné suite.

Dans la foulée, nous avons lancé nos troupes depuis Semenovka-est pour frapper à revers le reste des tranchées ennemies en contrebas, au nord du village. Dès lors, l’ennemi s’est replié précipitamment, évacuant les dernières unités en longeant la Seversky Donets et le flanc de la colline, ayant compris que l’encerclement était désormais imminent.

Bilan des pertes : sur 608 personnels engagés, nous déplorons 15 tués, 45 blessés graves et 5 disparus / prisonniers, soit un total de 65 pertes. Côté adverse nous estimons que l'ennemi avait engagé environ 200 personnels, nous comptons 15 cadavres et faisons 115 prisonniers, soit un total de 130 pertes et un ratio de 2 en notre faveur.

Batailles lancées à 13h J0 : réflexions à 16h, J0

Nous progressons vite et sans difficulté, nous allons devoir sécuriser Semenovka en prenant la route de crête au sud du village. Après quoi, nous aurons atteint mes objectifs et pourrons étudier la faisabilité de prendre Andreevka pour mieux satisfaire les ambitions du GQG. D'ici là, des renforts commenceront à arriver par le nord.

17h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Les Soviétiques n’ont pas progressé sur Semenovka, leur retard initial ayant permis aux Allemands de concentrer leurs tirs d'artillerie sur les points de passage. Ce décalage a ensuite accentué le retard soviétique, offrant aux Allemands le temps de renforcer encore leur artillerie, dans un cercle vicieux particulièrement problématique.

Autre difficulté : les troupes soviétiques ayant franchi la Seversky Donets concentrent leurs efforts sur Andreevka, pourtant bien plus éloignée, tout en négligeant Semenovka, proche. Or, c’est justement depuis ce secteur que l’ennemi bénéficie d’un appui-feu significatif.

Les erreurs tactiques élémentaires s’accumulent côté soviétique, et la situation ne fait qu’empirer. En laissant ainsi à l’adversaire le temps d’organiser sa défense, les Soviétiques s’exposent à un résultat négatif qui, dans ces conditions, devient inévitable…

Etude stratégique approfondie et ordres

Nous effectuons quelques rotations d'unités, raccourcissons nos voies logistiques et attaquons au sud de Semenovka, pour prendre la route de crête. Au centre, nous contournons une unité adverse isolée, nous ne cherchons pas à l'attaquer pour le moment car cela pourrait ralentir notre progression à l'Est : nous l'attaquerons en soirée, si l'ennemi ne prend pas lui-même l'initiative ou qu'il ne la retire pas de là avant qu'elle ne se retrouver encerclée.

L'ennemi ne réagit pas, nous attaquons la route de crête au sud de Semenovka :

Route de crête : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : repousser les troupes ennemies au-delà de la route de crête, si possible capturer également le ravin au sud et la crête suivante.

17h, 35 °C, beau temps.

Nos troupes poursuivent leur progression à la sortie du village, en direction de la crête et du ravin de Vyazovatoe, plus au sud. Près de la crête, un groupe déjà en place pourra faire office de réserve, au besoin, pour renforcer le secteur est ou sud-est.

Une estafette est partie transmettre à une batterie de quatre canons de 122 mm les coordonnées de tir visant le bunker situé dans la plaine, à l’est du village. Nous rationnons désormais les munitions d’artillerie lourde. Les mortiers et les canons antipersonnel, intégrés aux unités en mouvement, assureront le traitement du flanc sud de la crête.

Nous prendrons les positions défensives ennemies sur le flanc nord de la colline à revers.

Des canons antichars de 45 mm sont plus à l’arrière, en prévision d’une éventuelle percée blindée ennemie dans nos lignes.

La priorité sera donnée à la manœuvre d’encerclement par le sud. Toutefois, tout dépendra des conditions sur le terrain et des réactions de l’ennemi.

Un peu plus de 550 hommes sont engagés.

Route de crête : compte-rendu d'après-bataille

Le bunker n’a pas tenu face aux premiers obus d’artillerie ; cela dit, l’ennemi ne l’occupait déjà plus, occupé à battre en retraite.

Bien qu’en déroute, les unités adverses restaient dotées de matériels lourds capables de freiner notre progression, notamment sur le flanc nord du ravin de Vyazovatoe, où nous avons mis au jour des pièces d’artillerie de 105 mm ainsi qu’un grand nombre de mortiers.

Malgré cela, notre supériorité était écrasante, nos troupes ont attaqué de plusieurs côtés simultanément, convergeant vers les positions ennemies et neutralisant rapidement leurs pièces lourdes. L’ennemi a alors pris la fuite sans attendre, si précipitamment que nous n’avons pu l'encercler.

Bilan des pertes : sur 567 personnels engagés, nous déplorons 5 blessés graves. Côté ennemi, nous estimons qu'il avait engagé un peu plus d'une centaine de personnels, nous comptons 10 cadavres, prenons en charge 10 blessés graves et faisons 30 prisonniers, soit un total de 50 pertes et un ratio de 10 en notre faveur.

Batailles lancées à 17h J0 : réflexions à 20h, J0

Nous avons atteint les objectifs que je m'étais fixés. Nous allons dégager les abords de la crête à l'Est en repoussant l'ennemi au-delà du ravin de Vyazovatoe, renforcer l'ensemble des objectifs (nous nous attendons à une attaque depuis le flanc Est sur Semenovka et la crête) et nous allons préparer une attaque contre Andreevka à l'ouest pour satisfaire si possible le GQG.

21h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres

Comparaison historique

Les Soviétiques n'ont pris aucune hauteur, restant sur les rives de la Seversky Donets. Ils ont simplement sécurisé les flancs de colline, sauf en contrebas de Semenovka.

Nous augmentons encore notre avance sur eux.

Etude stratégique approfondie et ordres

Nous approchons nos unités, raccourcissons un peu nos routes logistiques, poursuivons l'ennemi au sud de la crête à l'Est et attaquons l'unité encerclée au centre.

Dans la nuit, des renforts arriveront par le nord, ce qui nous permettra de commencer à envisager l'offensive contre Andreevka, tout en renforçant les objectifs déjà acquis.

L'ennemi ne réagit toujours pas :

Cote 192.4 : analyse tactique préalable

21h, 18 °C, beau temps, le soleil est bas.

Nos troupes convergent vers la cote 192,4 afin de l’encercler et de lancer l’assaut, appuyées par un tir limité d’artillerie et de mortiers. En retrait, six canons antichars de 45 mm et deux pièces polyvalentes de 76,2 mm se tiennent prêts à accueillir par surprise une éventuelle présence blindée qui percerait nos lignes d'infanterie.

Nous engageons l’attaque simultanément de toutes parts avec nos 900 combattants.

Cote 192.4 : compte-rendu d'après-bataille

L’ennemi, affaibli et ralenti par deux canons qu'il ne pouvait évacuer avec des véhicules (dont il ne disposait pas ou plus), s’est retrouvé encerclé sur cette hauteur. Quelques unités d’infanterie étaient restées pour défendre les pièces de 50, 75 ou 76,2 mm de diamètre, selon les témoignages, et leurs servants. L’identification précise des canons ennemis reste à établir.

L’affaire n’a été qu’une formalité. À vrai dire, une partie de nos rares pertes provient de tirs de nos propres mortiers de 120 mm, certains obus étant tombés sur l’une de nos positions. Des choses qui arrivent.

Bilan des pertes : sur les 910 personnels engagés, nous comptons actuellement 8 blessés graves. Du côté adverse, nous estimons que l’unité ennemie ne dépassait pas 90 hommes. Seule une petite moitié de ses effectifs a été retrouvée, dont 10 cadavres et 5 blessés graves, nous avons fait 30 prisonniers, soit environ 45 pertes, pour un ratio proche de 6 en notre faveur. Les autres ont dû réussir à fuir avant que nous n'ayons fermé la nasse.

Les pièces ennemies se révèlent être de puissants canons antichars de 75 mm Pak-40, ce qui explique qu’elles n’aient pas été abandonnées : l’ennemi comptait manifestement pouvoir les évacuer. 

Ravin de Vyazovatoe : analyse tactique préalable

Ordres spécifiques : prendre le ravin et également la crête suivante.

21h05, beau temps, 18 °C.

Nos troupes progressent sur l’ensemble du flanc de colline, en direction du ravin. Nos renseignements évoquent une plus grande probabilité de rencontrer une résistance ennemie sérieuse dans le bosquet à l'ouest.

Six canons antichars de 45 mm restent embusqués en arrière, prêts à intercepter tout blindé ennemi qui percerait nos lignes.

Privés de liaison radio avec leur batterie de quatre pièces de 122 mm et de dix-huit mortiers de 120 mm, nos observateurs d’artillerie transmettent les coordonnées de tir par estafette : nous allons pilonner le bosquet.

Nous frappons d’abord le ravin avec agressivité, puis nous attaquerons le bosquet à l’ouest depuis plusieurs directions simultanément (directement depuis le nord et par l'Est avec les unités qui auront sécurisé le ravin). Enfin, nous poursuivrons notre progression jusqu’à la ligne de crête sud.

Nous disposons de 590 hommes.

Ravin de Vyazovatoe : compte-rendu d'après-bataille

Nous n’avions d’abord rencontré aucune présence ennemie et avions marqué une pause dans notre progression, le temps de former une ligne cohérente, apte à servir de base pour l’attaque ou de point d’appui défensif. Les tirs d’artillerie tombèrent sur le bosquet comme prévu, bien qu’il ne semblât abriter personne.

Nos troupes finirent par distinguer, sur la crête, plusieurs canons prêts à nous engager au premier signal. Nous avons alors compris qu’il s’agissait d’un piège. Les distances restaient toutefois limitées à environ 500 mètres, ce qui nous permettait de les atteindre, notamment grâce à nos mitrailleuses Maxim. Les échanges de feu qui suivirent tournèrent à notre avantage. Quatre canons ennemis — des 155 mm français, des pièces de 50, 75 ou 76,2 mm allemandes sur la hauteur à l’ouest — ainsi que deux canons de 155 mm français sur la hauteur à l’est furent rapidement rejoints et neutralisés par nos troupes.

À l’est, nous découvrîmes des nids de mitrailleuses et des équipes armées de fusils antichars PzB-39, que nous avons éliminés. À l’ouest, en progressant vers les canons, nous avons constaté que le bosquet était loin d’être désert : des troupes y étaient retranchées, nos tirs d’artillerie avaient dû sérieusement les éprouver.

L'ennemi s'échappa alors rapidement, abandonnant de nombreux personnels que nous avons capturés.

Bilan des pertes : sur 590 hommes engagés, nous comptons 5 morts et 15 blessés graves, soit un total de 20 pertes. Côté ennemi, nous estimons à environ 120 le nombre de personnels déployés ; nous recensons 10 cadavres et faisons 60 prisonniers, pour un total d’environ 70 pertes, ce qui donne un ratio de 3,8 en notre faveur.

Nous constatons que nous avons atteint une unité de soutien et continuons de refouler les forces qui gardaient jusqu’alors les accès de Semenovka. Celles-ci ne sont pas encore parvenues à établir une ligne défensive cohérente.

En inspectant le territoire conquis, nous découvrons qu’il ne s’agissait pas d’obusiers français de 155 mm, mais de quatre obusiers allemands de 105 mm. Les pièces de plus petit diamètre se révèlent être trois puissants canons antichars de 75 mm, Pak-40.

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