Simulation, bataille de Korotich, 8 mars 1943
Actualités mondiales & françaises(Reconstitution historique)
Ordres de mission



Situation de départ

Réflexions de départ
Nous nous trouvons en banlieue ouest de Kharkov sur un axe routier et ferroviaire important.
Il est 14h, il nous faut la moitié de la ville (qui inclut la route nord) avant la nuit, puis tenir jusqu'en milieu de nuit.
Nos unités les plus mobiles peuvent atteindre les arrières de Korotich à l'Est en quelques minutes, ce qui l'encerclerait. Mais nous serions attaqués par le flanc Est et le nord. Cette position extrêmement agressive et à haute valeur stratégique serait très fragile.
Nous pouvons aussi atteindre le sud de la ville. L'ennemi ne devrait pas nous y attendre massivement. Mais nous pourrions être attaqués de dos par le sud-ouest, rendant cette position extrêmement fragile.
Nous allons devoir attaquer bêtement de face, en contournant le point d'intérêt au nord de la ville de sorte de l'attaquer depuis l'ouest et l'Est, puis nous attaquerons la ville de manière opportuniste, là où l'ennemi sera le plus faible, probablement sur le futur saillant central.
Etude initiale approfondie et premiers ordres (stratégie)
Nous allons nous déployer conformément au plan décrit précédemment et lancer l'attaque depuis le nord :

L'ennemi déploie des troupes depuis l'Est, nous avons eu raison de ne pas attaquer si loin. Il tente également de venir à notre rencontre pendant que nous sommes en mouvement sur les routes, mais il se trouve encerclé et devrait perdre la face.

L'ennemi, en cours de déploiement, ne nous attaque pas depuis le nord-est et l'Est, probablement le temps de prendre position. Ce n'est pas notre cas, nous sommes complètement à découvert le long des routes et nous mettons à profit le temps de réflexion de l'ennemi pour attaquer la route nord. Ensuite, nous serons prêts à affronter la contre-attaque ennemie depuis l'Est pendant que nous attaquerons le reste de la ville. La petite blitzkrieg devrait nous donner un petit avantage au départ, sans les risques qu'une blitzkrieg plus profonde nous aurait fait prendre.
Premières batailles, analyses tactiques à 14h
Route nord de Korotich, analyse tactique préalable
14h, -3 °C, beau temps. Nos unités les plus mobiles prennent position sans rencontrer l'ennemi, caché dans la forêt au nord de la ville, en se déployant à l'Est et à l'ouest de l'objectif (l'objectif étant la forêt qu'il faut sécuriser pour contrôler la route). La composition de nos unités est mixte : infanterie, chars moyens et légers (Pz II, III, IV à l'Est, Pz III à l'ouest), du support sous la forme de MG-42 et de mortiers, de l'artillerie. En revanche, la quantité de tout cela est assez réduite. Les Pz III à l'Est sont essentiellement à canon de 50, court, ils agiront en support de l'infanterie avec les Pz II. Les Pz III et IV agiront en antichar pour le moment.
Les autres unités, essentiellement de l'infanterie avec mortiers et mitrailleuses, ne sont encore pas tout à fait arrivées lorsque l'engagement commence, et sont encore en colonnes sur les routes et les chemins.
Nous n'avons aucune idée à quoi nous attendre. Nous allons déployer les blindés pour moitié au nord de la position à capturer, à découvert, agressivement, à l'Est et à l'ouest, pour attaquer depuis deux axes un éventuel groupe de blindés ou de canons ennemi qui se serait lui-aussi à découvert. Un petit groupe blindé venant du nord rejoindra les festivités.
Et pour moitié, nous allons nous déployer de part et d'autre de la forêt centrale pour l'attaquer selon le concept mis au point antérieurement lorsqu'il s'agit d'attaquer une forêt : l'infanterie ouvre et les chars suivent à 50 mètres derrière, prêts à intervenir selon le besoin (adaptabilité permanente, grande réactivité, on joue sur le meilleur compromis char/infanterie en fonction de ce qu'on découvre, et on utilise la faible portée de vue pour cacher ce qu'on veut préserver. Ainsi, les canons sont attaqués par l'infanterie, les blindés par les blindés, l'infanterie par les deux réunis avec une priorité aux blindés notamment les légers, un ennemi mixte est attaqué par un assaut général avec des priorités attribuées à chacun selon le type de cibles).
C'est donc une reconnaissance offensive. Ou une offensive qui jouera le rôle de reconnaissance. Nous faisons un gros coup de force au départ, et nous nous adapterons.
L'infanterie en cours de déploiement rejoindra nos rangs. Le groupe venant du nord attaquera depuis le nord, il attaquera également ensuite la forêt lorsque le signal sera donné : d'abord, il faut sécuriser l'accès nord de cette forêt.
Les observateurs d'artillerie, à l'Est et au nord, préparent des frappes de leur batterie de 100 et de 105 sur les positions supposées de l'ennemi dans la forêt et au nord de celle-ci, où l'ennemi peut sortir.
380 personnels sont donc déjà en position, 500 supplémentaires les rejoignent, au moment où les hostilités commencent.
Route nord de Korotich, compte-rendu d'après-bataille
Le GQG nous avertit qu'un groupe aérien a été redirigé vers notre secteur et qu'il sera sur place dans un instant pour attaquer librement ce qu'il repérera. Nous attendrons donc la fin de son intervention avant de nous lancer dans la résolution de casse-têtes tactiques.
Les troupes qui se déploient au nord-est signalent un creux au centre de la position ennemie, où ont été judicieusement placés des chars et canons : invisibles depuis l'ouest et partiellement depuis le nord, les quelques chars que nous avons placés à l'Est se retrouvent seuls en face de ce groupe antichar ennemi.
Il faut réagir vite. Fuite en avant. L'infanterie au nord arrive en position, j'ordonne qu'elle poursuive sur la position ennemie pour liquider les canons antichar situés dans le creux. J'ordonne aux chars au nord-ouest d'attaquer en ligne la position renfoncée, de telle sorte d'attaquer par l'arrière. De même au nord, les quelques chars doivent pousser en ligne avec l'infanterie pour frapper les véhicules ennemis par leur flanc nord.
L'aviation entre dans la danse. Les canons adverses sont rapidement liquidés. Les chars ennemis ne savent plus où donner de la tête. Le premier est détruit. Le second résiste. J'ordonne aux chars nord-est de s'approcher en ligne également, ensuite nous attaquerons cette forêt.
Cette dernière commence à poser problème. C'est une forêt artificielle et bien entretenue : les arbres ont été plantés par la municipalité, dans un alignement parfait. Cela permet parfois une longue visibilité à travers les rangées d'arbres, selon les angles. Le manque de végétation dû à la saison n'arrange pas les choses. Un char ennemi parvient à tirer sur nos blindés au nord, en étant dans la forêt. Les nôtres répliquent comme ils peuvent. De plus, des équipes d'ATR nous harcèlent. Nous perdons un char à l'ouest.
Il n'y a donc plus à attendre : inutile de perdre des véhicules qui ne participent pas à la bataille. J'ordonne l'assaut de la forêt par l'ouest, de telle sorte à repérer et éliminer les équipements lourds ennemis qui s'y cachent. Comme prévu : l'infanterie avance, les chars suivent.
Pendant ce temps, l'aviation poursuit son travail.
Un deuxième char ennemi au nord est détruit. Puis de la fumée s'élève du centre de la forêt, au milieu d'explosions : un autre char ennemi détruit.
L'ennemi s'enfuit vers la ville, nous prenons la forêt.
Bilan des pertes : sur 850 personnels engagés, nous subissons 4 tués et 3 blessés graves, 2 chars légèrement endommagés sont réparables : 4 de nos pertes sont des tankistes issus des 2 chars endommagés. Nous constatons que l'ennemi était bien plus faible que ce que notre imagination avait supposé : une quarantaine de personnels parmi lesquels nous comptons 15 cadavres et faisons 15 prisonniers. Aucun blessé : compte-tenu de l'armement utilisé, personne n'en réchappe. Les Stukas lançaient toutes leurs bombes sur chaque position, tout était broyé. A cela s'ajoutent 2 T-34 détruits, ainsi qu'un léger T-70 et deux canons antichar de 45 mm. Soit un ratio de 4 en notre faveur.
Ainsi vous avez une différence de perception entre le récit de bataille intense d'un côté, et le bilan dérisoire de l'autre, où 850 personnels accompagnés de l'aviation et de 21 chars ont écrasé, au cours d'une bataille "acharnée", 40 types appuyés par 2 canons, 2 chars moyens, 1 char léger et quelques fusils antichar. Nous nous sommes faits peur tout seul et nous avons tapé dans le vide.
Bravo à l'ennemi, quoi qu'il en soit, nous tenons un premier objectif. Maintenant, nous devons le conserver, et pousser dans la ville.
Combats lancés à 14h, J0 : réflexions à 16h J0

La capture des abords de la route a été simple. Le terrain réserve toutefois quelques surprises. Nous devons nous préparer à défendre contre les troupes ennemies venant de l'Est, tout en attaquant plus au sud, le nord de Korotich.
17h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres
Comparaison historique

Nous sommes en avance sur les Allemands. Ils n'ont pas mené une attaque si agressive que nous, ils rencontrèrent les 3 chars ennemis que nous avons rencontrés, également en embuscade, mais côté ouest et non côté Est. Ce qui signifie que les renseignements étaient faux : l'ennemi ayant simulé le fait qu'il venait à notre rencontre.
Etude stratégique approfondie et ordres
Nous attaquons le petit saillant de la ville de Korotich comme prévu, et défendons l'Est. Nous n'attaquons pas massivement car nous nous méfions de cet ennemi dont la composition nous est encore inconnue. Il n'y a pas urgence, nous sommes en avance sur le temps.
En cas de succès, nous pousserons vers l'Est de la ville en début de soirée, puis cette nuit, nous attaquerons l'accès Est de la ville.
Chacun étend la zone sous son contrôle :

L'ennemi ne réagit toujours pas, nous aurions pu nous montrer beaucoup plus agressifs. Passons à l'attaque, où nous conservons une supériorité écrasante :

Korotich-nord, analyse tactique préalable
17h, -7 °C, il neige, vent faible. Un petit groupe d'infanterie se déploie dans les maisons du quartier nord-ouest de la ville (à l'ouest du présent l'objectif), les autres fantassins dans les forêts au nord et nord-ouest. Mitrailleuses et mortiers se placent en retrait sur la voie ferrée à l'ouest et derrière la voie ferrée, dans une clairière au nord-ouest, le long d'un ruisseau asséché. Tous les chars légers se placent derrière l'infanterie dans les forêts au nord : ils appuieront l'attaque en restant derrière les troupes et interviendront si besoin en ville.
L'attaque principale aura lieu depuis le nord. A l'ouest, nous défendrons et exercerons une pression.
A Korotich-est, nous défendons dans la forêt au nord et déployons des mortiers et mitrailleuses dans un espace ouvert, le long d'un cours d'eau asséché.
Les blindés (Pz III et IV) sont placés en réserve sur tout le nord, ils n'interviendront qu'en cas de nécessité. A noter que deux Pz III sont en réserve dans la forêt ouest.
Enfin, nous disposons de nombreux observateurs d'artillerie, qui se préparent à tirer sur les abord du territoire contrôlé par l'ennemi.
Nous sommes près de 1 000 personnels et estimons avoir une supériorité de 3 contre 1 face à l'ennemi.
Notre unité 7./1 SS n'est pas encore arrivée sur ses positions désignées lorsque l'engagement commence. Elle se dirige plein sud dans la forêt en cote 156 où elle patientera jusqu'au début de son engagement. Dans un premier temps, traditionnellement (quasi-systématiquement), nous marquons une pause de 10-15 minutes sans nous exposer : observation de l'ennemi, nous cherchons à le repérer, établir sa composition, comprendre ses intentions, le laisser faire des reconnaissances ou attaques durant lesquelles il s'expose, nous permettant d'éliminer plus facilement une partie de ses troupes, avant de lancer notre assaut.
Korotich-nord, compte-rendu d'après-bataille
Rapidement, nos Hommes repèrent des tranchées creusées au nord le long de la voie ferrée. J'ordonne un tir d'artillerie, pendant que des premiers échanges de feu ont lieu. Cependant la précision du tir d'artillerie est très mauvaise : la position ennemie étant située derrière la zone boisée, il est difficile de faire le réglage de tir. J'interromps le tir et ordonne l'assaut. On me signale que les troupes n'ont pas emporté un important nombre de munitions, j'ordonne d'économiser les tirs : pas de tirs de suppression, on assure les tirs. Un groupe attaque vers le nord-est de Korotich-nord, un autre vers le nord de Korotich-nord, l'unité 7./1 SS, attendant en cote 156, vers le nord-ouest de Korotich-nord et 1./1 SS vers le centre ouest de Korotich-nord. Les blindés légers assistent l'assaut au nord, jusqu'à la voie ferrée.
Le groupe attaquant au centre-ouest ne rencontre pas de présence ennemie, j'ordonne de poursuivre vers l'Est, en passant plus au sud, de telle façon à passer derrière les unités ennemies présentes au centre. Une fois fait, j'ordonne d'attaquer en direction du nord de telle façon de prendre l'ennemi à revers.
Pendant ce temps, l'assaut se poursuivait partout ailleurs, j'ordonnai d'envoyer deux groupes de deux blindés légers, assister l'infanterie dans les boulevards.
L'ennemi était surtout présent au centre-est de Korotich-nord. Nous rapprochâmes nos troupes progressivement, et j'y ordonnai un tir d'artillerie de 105 et de 150. Le tir de 150 fut si mal réglé qu'un obus tomba sur une grange où trois de nos gars périrent. J'ordonnai de cesser le tir et de poursuivre avec la batterie de 105 dont le tir était bon. L'ennemi tenta de négocier une trêve, nous n'avons pas répondu.
Puis nous reprîmes l'assaut et poursuivîmes l'ennemi vers l'Est de Korotich-nord avec l'infanterie appuyée par les 4 blindés. L'ennemi s'échappa vers l'Est.
Bilan des pertes : sur près de 1 000 personnels engagés, nous subissons 18 tués et 11 blessés graves, soit un total d'environ 30 pertes. Nous estimons que l'ennemi n'avait engagé que 130 personnels, nous comptons 20 cadavres, prenons en charge 15 blessés graves et faisons 50 prisonniers, soit un total d'environ 85 pertes et un ratio de 2.8 en notre faveur.
Nous notons par ailleurs que les troupes ennemies sont fort démoralisées et que peu d'officiers sont présents, ce qui va de pair.
Combats lancés à 17h, J0 : réflexions à 19h J0

L'ennemi est faible et nous pourrions être plus agressifs. En faisant un raid sur l'accès Est de Korotich par exemple. Mais nous n'avons pas de réserves et devons prévoir l'éventualité d'une contre-attaque ennemie depuis le sud. Défendre serait plus raisonnable puisque nous avons obtenu les positions demandées, mais il y a la possibilité de faire mieux, en attaquant l'ennemi au nord en 3/6 et à l'Est en 5/7. Nous allons étudier cela.
20h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres
Comparaison historique

Les Allemands ont contré l'embuscade ennemie au nord de Korotich, mais n'ont pas insisté. Etonnant. Nous avons une large avance.
Etude stratégique approfondie et ordres
Nos troupes obtiennent leur ravitaillement. J'ordonne une reconnaissance vers l'accès Est de Korotich, cela révèle qu'il n'y a aucune présence ennemie. Réflexion faite, nous allons être très agressifs. J'ordonne un mouvement dans cette direction et j'ordonne un assaut général pour nettoyer nos nouveaux arrières. L'ennemi ne réagit pas :

Cette situation tactique est extrêmement risquée mais en cas de succès, elle sera de très haute valeur stratégique, par rapport à la mission de dégager les abords de la route pour le milieu de nuit.
Dans la situation de l'ennemi, je chercherais à former une ligne défensive cohérente en attaquant en direction du sud-est, en reprenant le contrôle de l'accès Est à Korotich. C'est-à-dire, en attaquant de face et de dos mes troupes situées au sud-est.
Dans ce contexte, mes troupes ne devront pas traîner et devront rapidement attaquer l'Est de telle façon à ne pas être attaquée de dos : elles devront écraser l'ennemi à l'Est, puis éventuellement assister l'assaut au nord. Ou bien au contraire, les troupes menant l'assaut au nord rejoindront l'Est par le nord-est si cela résiste ici : le premier groupe qui écrasera son adversaire rejoindra l'autre. Ensuite, l'ensemble fera volte-face pour détruire le groupe qui tient la ville (Korotich-Est).
En cas d'ennemi soudainement puissant, il conviendra de conserver le plus de terrain possible. La forte présence d'artillerie aidera à reconnaître ce qui nous fait face avec des obus éclairants. Le terrain étant plat, il y a peu d'endroits où se cacher, bien qu'il puisse y avoir quelques surprises comme nous l'avons vu précédemment, avec des replis de terrain propices aux embuscades. Dans notre cas, nous disposons de larges zones boisées au centre et au sud-est. Si nous faisons face à des blindés en grand nombre, et que nous perdons les nôtres, notre infanterie se dispersera dans les bois. Si nous faisons face à un grand nombre de canons et/ou d'infanterie, il conviendra d'utiliser au maximum l'artillerie. En cas de coup dur, tenter de défendre nos positions actuelles ; si c'est impossible, une issue consisterait à se replier vers l'ouest, reconstruire une ligne cohérente plus à l'ouest, en colonne 5.
Toutefois, il est très peu probable que nous faisions face à quelque chose d'insurmontable, nous estimons avoir une supériorité de 5 vs 3 ou 3.5. Les blindés devraient pouvoir se tenir à 400-700 mètres d'éventuels blindés ennemis. L'infanterie et l'artillerie permettront de détecter des cibles pour les blindés situés en retrait : le blindage de nos chars est parfois capricieux, il est préférable d'augmenter un peu la distance. Si nos blindés ne rencontrent pas de résistance antichar, ou dès celle-ci neutralisée, ils appuieront l'infanterie et feront un massacre.
Les combats dans Korotich-Est et dans les forêts seront peut-être plus difficiles de nuit, mais nous en avons connu d'autres. Y prévoir des tirs d'obus éclairants. Y compris au centre, si l'ennemi tente une sortie sur nos positions centrales, que l'on puisse l'y distinguer. En cela 2./1 SS devra couvrir le centre-ouest et le centre.
Si nous écrasons intégralement l'ennemi, il sera incapable de nous poser la moindre difficulté stratégique d'ici le milieu de nuit.
Tout cela est laissé à la libre discrétion du tacticien.
Nord, analyse tactique préalable
Ordres spécifiques : 2./1 SS protégera la route nord et le centre, les 4 autres unités en attaque commenceront par repousser deux à deux les positions ennemies qui nous gênent à l'Est et au nord. Ensuite, elles reviendront au sud pour écraser l'ennemi en ville avec l'appui de 2./1 SS.
Prendre également connaissance des dispositions tactiques évoquées lors de l'analyse stratégique.
Faire une vérification sur place en tenant compte de la situation réelle, et adapter en conséquence : les idées et ordres spécifiques évoqués sont laissés à la libre discrétion du tacticien.
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Le plan proposé par le niveau supérieur est trop complexe et soumet la pérennité des troupes qui attaquent aux aléas des batailles et aux décisions de l'ennemi. On ne va pas placer nos troupes qui attaquent en position de devoir faire la course avec l'ennemi dans le dos, alors que nous disposons encore de la possibilité de choisir librement nos positions de départ et nos axes de progression. Nous n'allons pas nous mettre une pression intense inutilement. Ne pas oublier que la météo ne nous permettra pas de faire parcourir une longue distance à nos troupes : tous les objectifs ne seront potentiellement pas atteints.
Je décide un plan plus simple, c'est-à-dire qui suit une logique de mouvement simple et qui se laisse une échappatoire facilement accessible en cas de difficultés. Je décide de préférer céder du terrain plutôt que de perdre des troupes dans des objectifs politisés ou carriéristes. Je reviens sur les dangereux excès mis en œuvre par le niveau supérieur / stratégique, qui sont une erreur.
6./1 tnk, parti en reconnaissance au sud-est, revient sur ses pas immédiatement et se déploie au centre/ouest. Nous abandonnons l'objectif sud-est dans un premier temps. Ce groupe permettra de défendre le centre en cas de besoin, et/ou de fournir un appui dans l'attaque vers le nord.
2./1 SS se déploie au nord-ouest de Korotich-Est. Korotich est défendue par un homologue avec deux groupes d'infanterie, nous n'en avons pas la responsabilité. Ce déploiement permettra de conserver un œil sur ce qui peut venir au centre ou s'infiltrer vers l'ouest depuis le sud, et il servira d'éclaireur éventuel pour déterminer la composition de l'ennemi au sud en cas d'action offensive de l'ennemi. Il nous permettra de savoir si nous devons annuler nos actions et revenir au centre ou à l'ouest.
7./1 SS est encore en cours de déploiement, il se dirige vers le nord, qu'il attaquera de manière coordonnée avec d'autres groupes.
Tous les autres groupes sont déployés au nord en position d'offensive.
Le terrain n'est pas plat. Des replis de terrain et des faux plats nous empêchent d'obtenir une visibilité depuis l'ouest vers l'Est. De très légères butes au nord-ouest nous permettent d'obtenir une meilleure vue. Nous y plaçons les Pz IV qui ont des canons de 75 capables de percer des T-34 à 500-1000 mètres tout en restant assez solides de face aux tirs de leurs rivaux naturels, nous y plaçons aussi des mortiers et les observateurs d'artillerie. Les blindés et Sdkfz de 6./1 tnk se déploient au sud d'une telle légère bute, ce qui leur permettent de rester à couvert d'éventuels canons antichar ou chars au nord, tout en s'orientant vers l'Est ou le sud-est en y attendant l'ennemi. Ils restent en réserve. Ils pourront se préparer à répondre à une attaque ennemie venant du sud, détectée par 2./1 SS ou par l'Est, ou à appuyer l'attaque au nord si besoin. Au nord, des broussailles importantes obstruent la vision et sont un endroit idéal pour nous attendre.
L'attaque se fera selon le schéma d'attaque "forestier" : l'infanterie ouvre, les chars légers suivent à 50-100 mètres derrière. Les Pz III sont en retrait sur des positions où ils bénéficient d'une meilleure vue, mais pourront rejoindre l'infanterie assez rapidement si besoin. Leur canon est capable de percer les T-34 à faible distance, mais eux-mêmes sont assez solides aux tirs de face de leurs rivaux, s'ils restent à la limite supérieure de cette distance. L'attaque se fera depuis deux axes : depuis le nord-ouest et depuis le sud-ouest.
Un schéma vaut plus qu'un long discours, voici la situation actuelle :

Lorsque la position au nord sera prise, nous progresserons vers le nord-est sans franchir le Donets, en rive Est, nous savons qu'à l'heure actuelle le terrain y est libre de troupes ennemies, ainsi qu'au nord.
Les batteries d'artillerie éclaireront la position avec des obus éclairants et se prépareront à pilonner les positions identifiées de l'ennemi, selon les plans suivants, sauf problèmes de communication et imprévus :
Batterie de 150 :

Batterie de 100 (nous n'avons pas d'obus éclairants sur cette batterie) :

Les observateurs d'une deuxième batterie de 150 s'occuperont de préparer leurs tirs sur les positions observables depuis leur position haute, vers l'Est :

Lorsque le nord et le nord-est seront pris, nous poursuivrons notre mouvement d'horloge et attaqueront l'Est en suivant la voie ferrée. En cas de difficultés, notre ligne sera en permanence cohérente et nous pourrons nous replier facilement vers l'ouest : les troupes seront peu perturbées, un minimum d'ordres leur sera envoyé, elles savent déjà ce qu'est le plan alternatif.
Les troupes au centre pourront rejoindre l'attaque si besoin, notamment pour compenser les pertes et pour attaquer l'Est depuis deux axes (nord-ouest et ouest).
Lorsque l'Est sera pris, nous reprendrons le sud-est que nous venons d'abandonner. Ce qui ne devrait pas être difficile si l'ennemi n'a pas solidement pris la position entre temps. Nos lignes resteront ainsi toujours cohérentes en cas d'immobilisation de notre mouvement et nous pourrons toujours retraiter librement.
Si l'ennemi tente une sortie vers le centre, depuis le sud, à tout moment nous pourrons interrompre notre offensive en mouvement d'horloge pour revenir contre-attaquer le centre et défendre l'ouest selon le même plan alternatif, en direction ouest : il n'y a ainsi qu'un seul ordre alternatif, quels que soient les événements, c'est très simple pour les troupes, les problèmes et la situation de chaos sont minimisés. De plus, en se faisant, les éléments ennemis au centre se retrouveraient pris entre des tirs depuis l'ouest (2./1 SS et des éléments en réserve ou retardataires encore au nord) et l'Est (nos groupes d'attaque se repliant).
En dernier, il restera à attaquer le sud, si nos troupes sont encore en état de le faire. Elles attaqueront depuis l'Est, l'ennemi étant supposé attendre que nous l'attaquions depuis l'ouest, éventuellement depuis le nord, nous l'attaquerons dans le dos : ses positions préparées de longue date seront moins efficaces. Dans le cas contraire, nous l'aurons encerclé depuis 3 directions, nous l'aurons transformé en saillant ennemi, permettant de préparer l'attaque plus tard dans la nuit, après avoir pris le temps de mener quelques rotations de personnels.

Vous avez là tout le raisonnement, qui met en oeuvre la grande richesse de possibilités de la Seconde Guerre Mondiale : portée de tirs pénétrants, pénétration et résistance de blindage etc. De nos jours, n'importe quoi transperce un blindé à plusieurs kilomètres de distance, et on voit la nuit mieux qu'en plein jour, donc tout cela serait bien différent.
Nous engageons 750 personnels, il fait -24 °C, nous avons du vent modéré et attendons une tempête, il fait presque nuit (20h), certains endroits sont peu enneigés, d'autres ont des congères qui bloqueront les véhicules. Il est donc peu probable que nous puissions réaliser tous ces objectifs. Si nous perdons l'objectif sud-est, ce n'est pas stratégiquement gênant, nous avons de l'avance, il vaut mieux céder du terrain que de mener une fuite en avant dans l'erreur.
Bien sûr, tout est à adapter, le plan n'est pas figé, n'est pas trop précis (il indique l'idée ou le sens général de l'ordre des choses), et laisse facilement de la place à l'imprévu, afin que cet imprévu "prévisible" puisse s'insérer sans nous mettre un chaos trop catastrophique. Et puis, si nous perdons, nous perdons ! Nous pourrons justifier que nous aurions perdu dans tous les cas. Il est bien évident que si nous nous prenons une horde de 30 ou 60 T-34, nous ne pourrons pas y faire face. Mais ce plan est capable de mieux résister, en adoptant plus facilement des compromis face à des situations raisonnablement difficiles, voire très difficiles. Le plan proposé nous mettait volontairement dans une situation non favorable en inversant l'avantage pour le donner à l'ennemi !
Nord, compte-rendu d'après-bataille
7./1 SS rejoignit la position désignée, les observateurs d'artillerie réglèrent leurs tirs et nous éclairâmes le secteur devant nous avec quelques salves d'obus éclairants. Cela déclencha le début des hostilités. Deux canons Zis-3 de 76.2 mm et des ATR tentaient d'atteindre nos blindés depuis la position surélevée à l'Est, sur laquelle, plus loin encore, passe la voie ferrée. Au sud, des escarmouches commencèrent avec un détachement ennemi qui s'établit dans les maisons en limite de ville.
Nos mortiers se déchainèrent contre les deux canons et nous lançâmes l'assaut selon le plan. La progression fut extrêmement lente en raison des conditions météorologiques se dégradant. J'engageai les chars légers en assistance de l'infanterie venant de l'ouest pour faciliter le mouvement : un Panzer II, qui prit de l'avance sur l'infanterie, fut atteint par une grenade incendiaire, le liquide enflammé pénétra le moteur et celui-ci fut endommagé, sans qu'un incendie secondaire ne se déclenche, heureusement. Il restera privé de motorisation pour le reste de notre présence ici. De même, pour faciliter le mouvement depuis le sud de la position, j'engageai les Sdkfz.
C'est à ce moment qu'un détachement ennemi fut détecté, attaquant le centre. J'y redirigeai les Sdkfz avec leur infanterie sans difficulté. Une fois ce problème réglé, ce groupe patienta plus à l'Est.
Après 1h de combats interminables, alors que l'ennemi était pourtant assez faible, le nord fut nettoyé et nous nous regroupâmes au nord-est pour attaquer l'Est. Les blindés de 6./1 tnk furent engagés selon le plan, en rejoignant les Sdkfz au centre.
Des obus éclairants tirés sur l'Est ne permirent pas de révéler de présence ennemie, donc nous poursuivîmes depuis le nord-est en suivant la voie ferrée selon le plan. Les véhicules de 6./1 tnk ne furent donc pas utiles et je les redirigeai de telle sorte à progresser vers le sud-est pour gagner du temps. Les Sdkfz et leur infanterie menant une reconnaissance sur la route menant au sud-est, en attendant que notre groupe venant du nord-est s'assure qu'il n'y ait aucune présence sur le flanc nord de la route.
Lorsque le secteur Est fut à peu près reconnu, nous indiquant que nous ne serions pas pris en embuscade, les véhicules de 6./1 tnk s'engagèrent sur la route sud-est, les Sdkfz et leur infanterie devant, leur ouvraient la route. Nous attendîmes qu'une plus grande partie de nos troupes nettoyant l'Est s'approchent avant de quitter la route et reprendre l'ensemble du secteur sud-est, les blindés rejoignant progressivement les Sdkfz : le but est de disposer rapidement de soutien en cas de nécessité ; les Sdkfz réalisant ici d'une part une reconnaissance, d'autre part rapidement, car nous sommes un minimum pressés par le temps.
Nous en sommes actuellement à cette étape et marquons une pause, les troupes étant exténuées, nous n'allons pas nous engager dans le combat urbain pour le moment.
Bilan des pertes : sur 786 personnels engagés, nous déplorons 15 tués et 7 blessés graves, soit 22 pertes. Côté adverse, nous estimons que l'ennemi avait engagé 275 personnels, nous comptons environ 55 cadavres et 5 blessés graves et faisons 60 prisonniers, soit 120 pertes et un ratio de 5 en notre faveur. Les conditions météorologiques, les armes utilisées et la violence avec laquelle nous avons mené le combat n'ont pas permis à de nombreux blessés ennemis de survivre.
Nous constatons avoir mis la main sur un quartier général ennemi au nord, que nous avons entièrement décimé.
Combats lancés à 20h, J0 : réflexions à 22h J0

L'ennemi est réellement très faible dans ce secteur du front. Nous aurions pu nous montrer beaucoup plus agressifs dès le départ.
Nous allons dégager les abords de la route et achever notre mission.
23h, J0 : étude stratégique approfondie et ordres
Comparaison historique

Les Allemands affirment avoir fait face à des dizaines de canons et à 3 T-34, en réalité ils n'ont pas fait face à davantage que ce que nous avons rencontré depuis le début de l'après-midi. Ils insistent peu. Manifestement, le commandant n'était pas combatif et a inventé le prétexte d'un ennemi faussement très puissant pour justifier son absence de résultat. Un classique pour se justifier. Toutefois, ici, c'est incompréhensible de ne pas respecter la mission, vu l'écrasant rapport de force en leur faveur.
Etude stratégique approfondie et ordres

Après réapprovisionnement en munitions, nous préparons la suite des opérations. L'ennemi cherche à déployer des renforts à l'Est, cependant nous avons coupé la route d'accès directe à Korotich. Nous pourrions être beaucoup plus agressifs, néanmoins prendre le sud de Korotich demande de combattre jusqu'en fin de nuit, et en ce qui nous concerne, nous partons dans 2 h...
Aucune réaction de l'ennemi.

Korotich-nord-est, analyse tactique préalable
23h, la tempête se calme, elle aura eu pour intérêt de faire un peu "remonter" la température. Nous sommes déployés de tous les côtés du saillant que nous avons laissé à l'ennemi. Après une courte période d'observation, avec utilisation d'obus éclairants, nous attaquerons de tous les côtés simultanément, avec le soutien distant des chars, qui pourront intervenir si besoin.
Korotich-nord-est, compte-rendu d'après-bataille
L'essentiel des troupes ennemies étaient concentrées en ville, avec quelques éléments en éclaireurs à l'extérieur. 4 canons de 45 mm nous attendaient au sud-est avec du personnel pour les défendre, nous n'avons donc pas poussé par là dans un premier temps, uniquement maintenu le contact pour y occuper l'ennemi, c'était suffisamment difficile.
Nous avons très rapidement perdu la communication avec les batteries d'artillerie, après quelques tirs d'obus éclairants, nous obligeant à attaquer la concentration défensive ennemie avec l'infanterie sans support.
L'assaut a été mené depuis les autres directions. Les troupes déployées au sud-ouest, ne rencontrant que peu de résistance en face, ont eu pour rôle de couper la retraite de l'ennemi en s'infiltrant dans ses arrières, en l'isolant du centre de Korotich. Les unités ennemies plus au nord furent ainsi quasiment encerclées et commencèrent à se rendre en masse. Le groupe situé au sud-est a été attaqué par ses arrières (l'ouest), par le nord puis une fois son attention occupée, par l'Est. Les combats ont été courts mais intenses.
Bilan des pertes : sur 750 personnels engagés, nous déplorons 20 morts et 15 blessés graves. Nous estimons que l'ennemi n'était constitué que d'un groupe de 165 personnels. Nous comptons environ 25 cadavres, 20 blessés graves et faisons 95 prisonniers. Soit un total d'environ 140 pertes et un ratio d'environ 4 en notre faveur.
Combats lancés à 23h, J0 : réflexions à 1h J+1

La mission est accomplie. Nous aurions pu faire mieux, il était possible d'être extrêmement agressifs, compte-tenu de la faiblesse de l'adversaire.
Bataille de Korotich, 8-9 mars 1943, bilan général
Cette bataille est très simple. Je la conseille aux débutants, la supériorité du rapport de force permet de faire de nombreuses erreurs sans remettre en question la victoire. Je la déconseille aux expérimentés, car elle est une perte de temps, sauf à tenter des mouvements extrêmement agressifs et osés. En revanche, inutile de jouer la Russie, la défaite rapide et inévitable et le rapport de force trop déséquilibré rend cela inintéressant.
Pour l'Histoire, les Allemands, qui n'ont pas montré une grande perspicacité ici, contrairement à ce que j'ai réalisé, ont donc échoué à attaquer Kharkov par l'ouest, ils ont ensuite tenté depuis le nord et réussirent à s'en approcher.
Révélons le côté ennemi et la situation finale :

Le manque d'agressivité était également partagé par l'ennemi. Quelques troupes sont encore en réserve, sur le flanc Est et sud-ouest. Certes, elles n'auraient pas été utiles et seraient arrivées trop tardivement à Korotich, mais elles auraient pu ralentir notre progression si elles avaient tenté d'approcher nos flancs, puisque nous aurions dû divertir notre attention sur elles.
Voyons les chiffres.


Nous pensons avoir tué 374 personnels soviétiques, l'ennemi déclare 116 tués, 37 blessés graves, 215 disparus/capturés, soit 368 pertes, ainsi que 11 blessés légers.
L'ennemi pense avoir tué 189 de nos personnels. Nous déclarons 56 tués, 37 blessés graves, aucun disparus/capturés, soit 93 pertes environ, ainsi que 136 blessés légers.
Mes propres estimations, déclarées tout au long de la bataille, pour comparer, correspondent à à peu près à nos déclarations (très légère exagération des pertes ennemies (115 + 40 + 220) et nos pertes réelles (57 + 36 + 0)). Les pertes sont toujours une notion très subjective. Le contrôle du terrain est beaucoup plus objectif.

Les courbes montrent peu de choses en raison de la rapidité de la mission, elles montrent toutefois le rapport et la tendance du nombre de prisonniers...
Nous partons en Afrique avant de revenir sur, probablement, la contre-attaque de Stepanovka, et une bataille plus moderne où ma compétence est du niveau débutant.