Les vieux ont aussi besoin de baiser

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Les vieux ont aussi besoin de baiser


Les résidents de l'Ehpad du Centre Montgré de Lens (Pas-de-Calais) jouent au bingo, le 4 décembre 2013. | Philippe Huguen / AFP




Santé


Société


sexe


personnes ùgées


sexualité


maisons de retraite


Avant de nous quitter, voici des contenus qui pourraient vous intéresser

Dorothée Duchemin
— 30 mars 2018 à 7h48
L’anecdote est Ă©difiante. Une femme de 99 ans, rĂ©sidente de l’unitĂ© Alzheimer de l’Ehpad de Civray (Vienne), « prĂ©sentait une appĂ©tence sexuelle » qui a surpris le personnel de l’établissement. « N’ayant plus de partenaire pour assouvir ses dĂ©sirs, elle avait recours Ă  ce qui lui tombait sous la main, au risque de mettre sa santĂ© en danger. »
AprĂšs rĂ©flexion, l’équipe de professionnels a imaginĂ© qu’un sex-toy pourrait aider la vieille dame Ă  rĂ©pondre Ă  ses besoins. Celle-ci a effectivement « fait usage du sex-toy sans difficultĂ©, et l’a surnommĂ© Popol ». Son neveu, en revanche, fut outrĂ© que sa tante Ă©volue dans un tel « lieu de perdition »; il a fini par accepter Popol, « aprĂšs explications ».
Annie de Vivie fait ce rĂ©cit dans son livre J’aide mon parent Ă  vieillir debout (Ă©d. Chronique sociale). On parle ici de sex-toy, mais il aurait aussi pu ĂȘtre question de Viagra, de magazines ou de films pornographiques.
La France compte plus de 7.000 Ehpad, «établissements d'hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes». PrĂšs de 600.000 personnes ĂągĂ©es y vivent , dont 10% ont moins de 75 ans, et prĂšs de 40% plus de 90 ans. Pourtant, « la dimension sexuelle reste un impensĂ© complet , regrette Annie de Vivie, alors qu’elle fait partie intĂ©grante du quotidien des rĂ©sidents, comme de n’importe quel ĂȘtre vivant! »
Fondatrice d’Agevillage.com, site d’informations des aidants et des seniors, Annie de Vivie est Ă©galement en charge du dĂ©ploiement d’ Humanitude , le premier label de bientraitance dans les structures, Ă©laborĂ© par Yves Gineste et Rosette Marescotti. « Les rĂ©sidents des Ehpad sont vivants. En tant qu’ĂȘtres vivants, forcĂ©ment, ils ont une sexualitĂ© et elle s’exprimera d’une maniĂšre ou d’une autre », explique-t-elle.
Sanctuariser la chambre comme gardienne de la sphĂšre privĂ©e, ne jamais entrer sans entendre l’accord du rĂ©sident ou proposer systĂ©matiquement un lit double sont autant de choses simples qui peuvent ĂȘtre mis en place pour respecter l’intimitĂ© des personnes ĂągĂ©es accueillies.
La sexualitĂ© est un Ă©lan de vie, qui accompagne l’ĂȘtre vivant jusqu’à sa mort. Celle des seniors demeure encore trop souvent un sujet tabou –surtout chez les plus jeunes; elle est considĂ©rĂ©e comme transgressive, dĂ©placĂ©e, dangereuse ou fait l'objet de moqueries.
Comme Ă  n’importe quel Ăąge de la vie, les personnes des troisiĂšme et quatriĂšme Ăąges ont pourtant des dĂ©sirs sexuels et peuvent avoir envie de rapports ou de masturbation. « Bien sĂ»r, Ă  90 ans, le corps rĂ©agit d’une maniĂšre moins rapide qu’un corps de 20 ans, concernant l’érection chez l’homme et la lubrification chez la femme notamment, mais la pĂ©nĂ©tration reste une des potentialitĂ©s sexuelle s», commente GĂ©rard Ribes, psychiatre spĂ©cialisĂ©e dans la gĂ©rontologie.
La sexualitĂ© Ă©volue indĂ©niablement avec l’ñge: elle devient souvent plus Ă©rotique, plus Ă©motive et plus sensuelle. « C’est moins l’expĂ©rience sexuelle que la dimension relationnelle avec l’autre qui prime. Il ne faut toutefois pas rĂ©sumer la sexualitĂ© des seniors Ă  la tendresse, souvent trop caricaturale. On les imagine sans problĂšme se faire des bisous, se tenir par la main, mais les vieux baisent et on n’a pas Ă  leur enlever le droit de baiser s’ils en ont envie », lĂąche GĂ©rard Ribes.
En France, il n’existe pas d’enquĂȘte ni de chiffres solides sur la sexualitĂ© des personnes ĂągĂ©es en rĂ©sidence –un phĂ©nomĂšne d'autant plus difficile Ă  cerner que celles-ci peuvent vivre une sexualitĂ© Ă©panouie sans acte concrĂštement sexuel.
On sait en revanche qu’on a souvent la mĂȘme sexualitĂ© Ă  80 ans qu’à 40 ans –si on est portĂ© sur la question, on le restera– et que plus on est autonome, plus on conserve une activitĂ© sexuelle. Le fait d’avoir un partenaire favorise Ă©videmment le maintien d’une sexualitĂ© en vieillissant, mais le ratio homme-femme en rĂ©sidence est largement dĂ©sĂ©quilibrĂ©. « Les femmes sont majoritaires et plus souvent seules que les hommes; 91% d’entre elles n’ont pas de conjoint. [
] Parmi les personnes ĂągĂ©es de 80 ans ou plus, elles reprĂ©sentent 78% des rĂ©sidents », note la Direction de la recherche, des Ă©tudes et de l’évaluation des statistiques (Drees) dans un rapport de juillet 2017 .
IntĂ©grer la dimension sexuelle Ă  la vie en communautĂ© n'est pas chose aisĂ©e. Soigner, laver, blanchir, nourrir
 ne suffit pas Ă  transformer ces lieux d’accueil en lieu de vie. Trop souvent, la dimension pathologique occupe l’espace, au dĂ©triment des dimensions sociales. « En France, le modĂšle hospitalier l’emporte sur le modĂšle de lieu de vie, commente GĂ©rard Ribes. Les structures sont pensĂ©es comme des environnements oĂč sont soignĂ©s les individus. On a du mal Ă  penser que c’est surtout l’endroit oĂč ils habitent. La question de l’intimitĂ© devient alors trĂšs complexe. Comment trouver l’équilibre entre les obligations liĂ©es aux soins et le fait qu’on Ă©volue dans un lieu qui est la maison des gens? »
Nathalie Vidale est directrice adjointe de l’Ehpad Les Érables, du groupe SOS Seniors , Ă  Yutz (Moselle). Pour elle, la rĂšgle est simple: « C’est comme dans la sociĂ©tĂ©: tout ce qui n’est pas interdit est permis. La structure est le prolongement du domicile. »
Aux Érables vivent Louise et Roger. Louise a 85 ans, elle vit « une amitiĂ© chaleureuse » avec Roger, 82 ans. « C’est une amitiĂ© plus forte que les autres amitiĂ©s. Je me sens heureuse quand je suis avec lui », raconte l’octogĂ©naire. Elle affirme ne plus avoir besoin de relations charnelles, « ça me convient parfaitement comme ça ».
Louise et Roger passent pourtant beaucoup de temps ensemble dans leur chambre respective, sans ĂȘtre accompagnĂ©s. Vivent-ils une relation plus sexuelle qu’ils ne veulent bien le reconnaĂźtre? « Cela nuirait Ă  la puretĂ© du sentiment », affirme Louise. N’empĂȘche qu’ils ont besoin d’intimitĂ© pour vivre cette amitiĂ©-lĂ . Ici, on ne rentre jamais dans une chambre tant que l'on n’a pas entendu la personne qui y vit donner son accord.
Si Louise et Roger semblent prudes, GĂ©rard Ribes recommande aux institutions de changer trĂšs rapidement leur rapport Ă  la sexualitĂ©. « On va bientĂŽt voir arriver en institution la gĂ©nĂ©ration des annĂ©es 1960, qui a un rapport Ă  son corps et Ă  la sexualitĂ© bien diffĂ©rent des personnes plus ĂągĂ©es. Les gens qui vont entrer en Ehpad seront animĂ©s par une volontĂ© de rester des gens sexuĂ©s et non des “petits vieux”. Les structures doivent s’y prĂ©parer. »
À l’Ehpad des Mimosas Ă  Commequiers (VendĂ©e), on est prĂȘt. La structure a obtenu en 2016 le label Humanitude, attestant du bien-vivre dans les maisons de retraite. Douze structures en France l'avaient dĂ©crochĂ© en 2017; plus de soixante sont actuellement en cours de labellisation.
Ces lieux d’accueil offrent la garantie de la bientraitance des rĂ©sidents selon cinq principes fondamentaux –et plus de 300 critĂšres: ZĂ©ro soin de force, sans abandon de soin; Respect de la singularitĂ© et de l’intimitĂ©; Vivre et mourir debout; Ouverture de la structure vers l’extĂ©rieur; Lieux de vie, lieux d’envie.
Le personnel des Mimosas se trouvait en difficultĂ© avec l’un de ses rĂ©sidents. « Il avait des gestes qu’on ne comprenait pas, parlait toujours de son envie sexuelle vis-Ă -vis des femmes et le personnel ne savait pas quoi ni comment lui rĂ©pondre », se souvient Mme Lubin, cadre de santĂ© au sein de l’établissement. Elle et son Ă©quipe n’ont pas tardĂ© Ă  prendre les choses en main, en faisant appel Ă  une sexologue.
Le rĂ©sident a suivi quelques sĂ©ances avec la professionnelle, ce qui lui a permis de verbaliser ses besoins et de s’apaiser. « Il fallait aussi que les soignants comprennent la normalitĂ© de la situation. La sexologue a posĂ© les choses, en revenant sur les aspects physiologiques de la sexualitĂ©, de ses Ă©tapes en fonction des Ăąges de la vie. »
L’objectif Ă©tait aussi de faire comprendre au personnel que certaines personnes ĂągĂ©es n’étant plus touchĂ©es depuis des annĂ©es, elles peuvent manifester leur plaisir de façon inattendue. « Quand un monsieur a une Ă©rection, ce n’est pas parce que c’est un “vieux cochon”: c’est une rĂ©action normale et le personnel l’a dĂ©sormais compris. Il a un regard diffĂ©rent sur les rĂ©sidents et sait leur rĂ©pondre, sans les rabaisser ni les vexer. »
À l’Ehpad des Mimosas, les rĂ©sidents qui le peuvent font leur toilette intime tout seul: « C’est la plus facile Ă  faire ». Plus les rĂ©sidents conservent leur autonomie, plus ils resteront autonomes.
AprĂšs les soignants, c’était aux familles qu’il convenait d’expliquer les choses. L’équipe des Mimosas a organisĂ© un cafĂ©-sexo, ouvert aux proches des rĂ©sidents, aux habitants et aux structures alentours. « Les familles ont posĂ© beaucoup de questions et ont compris qu’une personne ĂągĂ©e avait le droit d’avoir une deuxiĂšme vie amicale ou plus, comme un divorcĂ© de 35 ans. Ce n’est pas pour autant qu’il y a le rejet de l'autre parent qui est dĂ©cĂ©dĂ©. »
Quand bien mĂȘme le conjoint ou la conjointe ne serait pas dĂ©cĂ©dĂ©e, c’est ainsi; les couples se font et de dĂ©font, en ville ou en Ehpad. « Les familles ont souvent la sensation qu’on leur vole leurs parents, prĂ©cise GĂ©rard Ribes. Elles se sentent parfois dĂ©possĂ©dĂ©es de cet ĂȘtre cher, c’est une vĂ©ritable souffrance et un Ă©lĂ©ment de tension trĂšs important. Si elles ne sont pas informĂ©es, elles ont des rĂ©actions instinctuelles. C’est pourquoi il faut en parler, comme de toutes les dimensions du vivant. »
L'obligation de fidĂ©litĂ© post mortem , ou ante mortem , peut pousser le rĂ©sident Ă  s’autocensurer, par peur du regard de ses proches –une source importante de frustration, parfois Ă  l'origine de comportements perçus comme «anormaux». Avant de stigmatiser le patient, il convient d’envisager qu’il exprime lĂ  une sexualitĂ© rĂ©primĂ©e.
Avec la baisse des capacitĂ©s cognitives liĂ©es Ă  la vieillesse, les familles craignent aussi que leur proche soit sexuellement abusĂ©. Quand une personne peine Ă  exprimer ce dont elle a envie ou non, le personnel se doit d’ĂȘtre particuliĂšrement vigilant. « Le cƓur de notre mĂ©tier est de protĂ©ger les personnes vulnĂ©rables. Toutefois, l’altĂ©ration des fonctions cognitives n’empĂȘche pas ce qui est permis par la loi », note Nathalie Vidale. Aux professionnels de mettre alors en place un environnement favorable Ă  l’expression d’une sexualitĂ© Ă©panouie.
« On ne peut pas exclure de la sexualitĂ© une frange des rĂ©sidents Ă  cause de leur maladie. Mais concernant ce type de personnes, on va parler d’assentiment plutĂŽt que de consentement, qui est une projection dans un avenir, difficile Ă  Ă©valuer dans ces cas prĂ©cis, analyse GĂ©rard Ribes. Il est important d’évaluer dĂšs l’entrĂ©e des rĂ©sidents leurs capacitĂ©s Ă  dire oui ou non, Ă  donner leur assentiment. » Agitation, anxiĂ©tĂ©, inquiĂ©tude
 Le comportement d’un rĂ©sident qui n’aurait pas donnĂ© son assentiment et serait en situation de dĂ©tresse change: le personnel doit ĂȘtre attentif aux signes et donner l’alerte, le cas Ă©chĂ©ant.
Ces derniĂšres semaines, le personnel des Ehpad a multipliĂ© les manifestations afin d’obtenir plus de moyens humains , nĂ©cessaires pour rĂ©pondre aux besoins des rĂ©sidents. « Quand on est soignant, on travaille toujours sur ce qui ne va pas. Un jour, on m’a dit: “une personne dĂ©pendante, soit tu la regardes comme une hĂ©miplĂ©gique, soit tu la regardes comme une hĂ©mivalide”, raconte la cadre de santĂ© des Mimosas. Comme un kinĂ© qui va renforcer tout ce qui fonctionne, c’est aussi comme ça qu’on redonne vie au patient et que les soignants ont retrouvĂ© du sens Ă  leur travail. Cela a demandĂ© des efforts, mais on voit maintenant dans un rĂ©sident une personne qui vit et non plus qui dĂ©pĂ©rit. Il est hors de question de revenir en arriĂšre. »
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L’anecdote est Ă©difiante. Une femme de 99 ans, rĂ©sidente de l’unitĂ© Alzheimer de l’Ehpad de Civray (Vienne), « prĂ©sentait une appĂ©tence sexuelle » qui a surpris le personnel de l’établissement. « N’ayant plus de partenaire pour assouvir ses dĂ©sirs, elle avait recours Ă  ce qui lui tombait sous la main, au risque de mettre sa santĂ© en danger. »
AprĂšs rĂ©flexion, l’équipe de professionnels a imaginĂ© qu’un sex-toy pourrait aider la vieille dame Ă  rĂ©pondre Ă  ses besoins. Celle-ci a effectivement « fait usage du sex-toy sans difficultĂ©, et l’a surnommĂ© Popol ». Son neveu, en revanche, fut outrĂ© que sa tante Ă©volue dans un tel « lieu de perdition »; il a fini par accepter Popol, « aprĂšs explications ».
Annie de Vivie fait ce rĂ©cit dans son livre J’aide mon parent Ă  vieillir debout (Ă©d. Chronique sociale). On parle ici de sex-toy, mais il aurait aussi pu ĂȘtre question de Viagra, de magazines ou de films pornographiques.
La France compte plus de 7.000 Ehpad, «établissements d'hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes». PrĂšs de 600.000 personnes ĂągĂ©es y vivent , dont 10% ont moins de 75 ans, et prĂšs de 40% plus de 90 ans. Pourtant, « la dimension sexuelle reste un impensĂ© complet , regrette Annie de Vivie, alors qu’elle fait partie intĂ©grante du quotidien des rĂ©sidents, comme de n’importe quel ĂȘtre vivant! »
Fondatrice d’Agevillage.com, site d’informations des aidants et des seniors, Annie de Vivie est Ă©galement en charge du dĂ©ploiement d’ Humanitude , le premier label de bientraitance dans les structures, Ă©laborĂ© par Yves Gineste et Rosette Marescotti. « Les rĂ©sidents des Ehpad sont vivants. En tant qu’ĂȘtres vivants, forcĂ©ment, ils ont une sexualitĂ© et elle s’exprimera d’une maniĂšre ou d’une autre », explique-t-elle.
Sanctuariser la chambre comme gardienne de la sphĂšre privĂ©e, ne jamais entrer sans entendre l’accord du rĂ©sident ou proposer systĂ©matiquement un lit double sont autant de choses simples qui peuvent ĂȘtre mis en place pour respecter l’intimitĂ© des personnes ĂągĂ©es accueillies.
La sexualitĂ© est un Ă©lan de vie, qui accompagne l’ĂȘtre vivant jusqu’à sa mort. Celle des seniors demeure encore trop souvent un sujet tabou –surtout chez les plus jeunes; elle est considĂ©rĂ©e comme transgressive, dĂ©placĂ©e, dangereuse ou fait l'objet de moqueries.
Comme Ă  n’importe quel Ăąge de la vie, les personnes des troisiĂšme et quatriĂšme Ăąges ont pourtant des dĂ©sirs sexuels et peuvent avoir envie de rapports ou de masturbation. « Bien sĂ»r, Ă  90 ans, le corps rĂ©agit d’une maniĂšre moins rapide qu’un corps de 20 ans, concernant l’érection chez l’homme et la lubrification chez la femme notamment, mais la pĂ©nĂ©tration reste une des potentialitĂ©s sexuelle s», commente GĂ©rard Ribes, psychiatre spĂ©cialisĂ©e dans la gĂ©rontologie.
La sexualitĂ© Ă©volue indĂ©niablement avec l’ñge: elle devient souvent plus Ă©rotique, plus Ă©motive et plus sensuelle. « C’est moins l’expĂ©rience sexuelle que la dimension relationnelle avec l’autre qui prime. Il ne faut toutefois pas rĂ©sumer la sexualitĂ© des seniors Ă  la tendresse, souvent trop caricaturale. On les imagine sans problĂšme se faire des bisous, se tenir par la main, mais les vieux baisent et on n’a pas Ă  leur enlever le droit de baiser s’ils en ont envie », lĂąche GĂ©rard Ribes.
En France, il n’existe pas d’enquĂȘte ni de chiffres solides sur la sexualitĂ© des personnes ĂągĂ©es en rĂ©sidence –un phĂ©nomĂšne d'autant plus difficile Ă  cerner que celles-ci peuvent vivre une sexualitĂ© Ă©panouie sans acte concrĂštement sexuel.
On sait en revanche qu’on a souvent la mĂȘme sexualitĂ© Ă  80 ans qu’à 40 ans –si on est portĂ© sur la question, on le restera– et que plus on est autonome, plus on conserve une activitĂ© sexuelle. Le fait d’avoir un partenaire favorise Ă©videmment le maintien d’une sexualitĂ© en vieillissant, mais le ratio homme-femme en rĂ©sidence est largement dĂ©sĂ©quilibrĂ©. « Les femmes sont majoritaires et plus souvent seules que les hommes; 91% d’entre elles n’ont pas de conjoint. [
] Parmi les personnes ĂągĂ©es de 80 ans ou plus, elles reprĂ©sentent 78% des rĂ©sidents », note la Direction de la recherche, des Ă©tudes et de l’évaluation des statistiques (Drees) dans un rapport de juillet 2017 .
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 ne suffit pas Ă  transformer ces lieux d’accueil en lieu de vie. Trop souvent, la dimension pathologique occupe l’espace, au dĂ©triment des dimensions sociales. « En France, le modĂšle hospitalier l’emporte sur le modĂšle de lieu de vie, commente GĂ©rard Ribes. Les structures sont pensĂ©es comme des environnements oĂč sont soignĂ©s les individus. On a du mal Ă  penser que c’est surtout l’endroit oĂč ils habitent. La question de l’intimitĂ© devient alors trĂšs complexe. Comment trouver l’équilibre entre les obligations liĂ©es aux soins et le fait qu’on Ă©volue dans un lieu qui est la maison des gens? »
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