Bonheur éléctoral

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Bonheur éléctoral
Cet article présente une revue de littérature des récents travaux consacrés à la relation entre argent et politique.
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L’ ar ge n t fa it- il le bo nh eu r él ec to ra l ?
Chapitre du livr e "Politique en questions", Presses de l’ Université
La place de l’ argent en politique a toujours constitué un sujet d’ intérêt
pour les observateurs de la vie politique des pays démocratiques. La multi-
plicité de scandales … nanciers dans un très grand nombre de pa ys développés
suggère que l’ argent et la démocratie nouent des relations dangereuses. Il
n’ est pas rare que l’ évocation de l’ argent dans la sphère politique conduise
les observateurs les plus éclairés à glisser sur le terrain de la corruption,
des pots de vin, d’ un traitement inéquitable des candidats ou encore de
régime ploutocratique. A vrai dire, les principes fondateurs du … nancement
de l’ activité politique remontent à plusieurs dizaines d’ années et peuvent
se résumer à trois objectifs : (1) … nancer le déroulement des campagnes
électorales ; (2) maintenir une activité politique entre les élections et (3)
assurer une concurrence entre les responsables d’ organisations politiques et
Pour certains observ ateurs, les montants … nanciers néces saires pour mener
une campagne sont susceptibles de discriminer des candidats compétents
mais sans ressources. Pour d’ autres, les sources de … nancement du person-
nel politique peuvent donner lieu à toute sorte de dérive ay ant souven t pour
 Martial Foucaul t est profe sseur ad joint au dép arteme nt de scienc e polit ique de
l’ U niversité d e Montréa l depuis 20 06 et chercheu r assoc ié au Centre d ’ Econom ie de la Sor -
bonn e (Universi té Paris 1 Panthéon -Sorb onne. E-mail: martial.foucault@umontreal.ca
hal-00339814, version 1 - 19 Nov 2008
Manuscrit auteur, publié dans "La Politique en Questions, André-J. Bélanger, Laurence Bherer, André Blais, et al. (Ed.) (2008)
conséquence un détournement des électeurs des a¤ aires publiques caractérisé
par une faible participation aux scrutins nationaux. La montée en puissance
de l’ argent pose donc un double enjeu: l’ argent est-il nécessaire au processus
démocratique et le cas échéant l’ argent fait-il le bonheur électoral ?
Plusieurs lieux communs autour de la place de l’ argent dans la vie poli-
tique méritent d’ être étudiés av ec rigueur sous peine de verser dans le «
moralement correct » . T out d’ abord, il est fréquent d’ entendre que le suc-
cès électoral revient toujours au candidat le plus riche. Ensuite, l’ argent
est tantôt considéré comme susceptible de trav estir la vie politique, tantôt
d’ a¤ aiblir la morale de la démocratie, tantôt d’ accélérer les mouvements de
corruption ou encore d’ orienter les choix de politiques publiques selon les
groupes d’ intérêt contribuant au … nancement des campagnes électorales ou
des partis politiques. En… n, la mise en œ uvre d’ une réglementation encad-
rant l’ emploi de ressources … nancières ob éit-elle à une logique de moralisa-
tion de la vie politique ou à une moindre liberté d’ action des o¤reurs et
demandeurs de politiques publiques ?
1 L’ arge nt en polit ique : un mo y en de pr oduction
Une démocratie peut-elle se passer d’ argent ? La réponse est assurément
négative. Pourquoi ? L’ absence de ressources … nancières dans le pro ces-
sus démocratique revient tout simplement à a¢ rmer que la rencontre et la
coordination des électeurs et des candidats politiques (ou représentants de
partis politiques) peuvent se réaliser sans coût. Or la démocratie a un prix
quelque soit le système électoral en place. Dans les systèmes présidentiels,
l’ attention … nancière est p ortée à l’ endroit des candidats alors que dans les
systèmes parlementaires les partis politiques sont en première ligne et for-
ment la pierre angulaire du système de … nancement.
D’ un pays à l’ autre, les élections témoignent d’ une compétition sévère
entre partis politiques ou candidats. Cette concurrence se traduit par une
croissance des moyens engagés par les acteurs. Par exemple, en l’ espace de
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12 ans, les élections présidentielles américaines ont connu une in‡ ation de
plus de 1000 % des dépenses de campagne. Evalué à 80 millions de dol-
lars en 1996 pour l’ élection de Bill Clinton, le coût de la campagne 2008
dépassera pour la première fois le seuil de 1 milliard de dollars. Dans un
autre contexte, européen cette fois-ci, la campagne présidentielle française
a opposé en 2007 deux candidats (Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal) qui
ont respectivement dépensé 21,03 et 20,71 millions d’ euros. Ces deux ex-
emples illustrent deux logiques diamétralement opposées. T out d’ abord,
dans le cas américain, la fuite en avan t des dépenses rappelle combien les
candidats accordent une importance primordiale à l’ argent comme vecteur
d’ information. A l’ inverse, les deux candidats français ont … xé leur niv eau
de dépenses de campagne en fonction du plafond de dépenses autorisé par la
loi (21,59 millions d’ euros pour les candidats présents au second tour). La
faiblesse de l’ écart de dépenses traduit avan t tout une attitude légale mais
aussi un comportement optimisateur au regard du nombre de voix recueil-
lies. En résumé, dans le cas des Etats-Unis, le niveau de dépenses semble
correspondre au prix à payer pour informer et conv aincre les électeurs puis
distancer son adversaire dans un contexte de dépenses illimitées. Dans le cas
français, mener une campagne présidentielle durant une période relativement
courte (3 à 6 mois) conduit les candidats à chercher le meilleur usage possi-
ble de ressources rares et réglementées. Il est pourtant évident que l’ argen t
investi ne traduit qu’ imparfaitemen t le rendement électoral de la dépense.
Si Sarkozy a dépensé en moyenne 1,10 euro par v oix obtenue (contre 0,83
euro pour Royal), le coût de la victoire est tronquée par la réglementation
en vigueur. En e¤ et, il est possible d’ imaginer que la plate-forme électorale
de la candidate de gauche eut nécessité dav antage de ressources pour in-
former et conv aincre un électorat hétérogène. En même temps, la candidate
aurait-elle pu faire aussi bien sans dépenser autant ? Plus généralement,
l’ argent est-il nécessaire pour remporter une élection ? L’ argent discrimine-
t-il des candidats compétents de la course à l’ investiture ? Le recours à
une réglementation et un … nancement public de la vie p olitique contribue-
t-il à garantir une démocratie vertueuse et repousse ainsi le spectre d’ une
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Pour répondre à l’ ensemble de ces questions, il est indispensable de rap-
peler quelques fondements théoriques justi… ant l’ in troduction de l’ argent
2 L’ arge nt con tri bue au suc cès élec toral
Depuis le début des années 1960 et le développement combiné des outils sta-
tistiques et de la collecte systématique d’ informations … nancières, la relation
entre argent et résultats électoraux a fait l’ objet d’ un nombre considérable
d’ évaluations empiriques (v oir Fo ucault et François, 2005 et Scarro w, 2007
pour un bilan). Deux résultats importants peuvent résumer quaran te an-
nées de recherche en ce domaine. En premier lieu, il ressort très nettement
que dépenser d’ importantes sommes d’ argent durant une campagne élec-
torale n’ est pas une condition su¢ sante pour remporter une élection. En
deuxième lieu, la dépense du challenger produit un rendeme nt régulière-
ment meilleur que celle du candidat sortant. Etabli dès les premiers tra vaux
empiriques dans les années 1970, ce résultat a fait l’ objet de multiples véri-
… cations dans les pays dév eloppés quel que soit le système électoral ou le
type de … nancement autorisé. Pour un dollar dépensé, le candidat sortant
obtient un nombre de v oix inférieur à celui de son adversaire direct.
Ce résultat a longtemps fait l’ objet de controverses car il in… rmait la po-
sition av antageuse dont béné… ciait le candidat sortan t, la fameuse « prime
au sortant » . En particulier, si l’ argent sert à transmettre des informations
durant une campagne, la connaissance du candidat sortant doit théorique-
ment être facilité par son expérience politique passée et donc réduire les
coûts de di¤ usion durant la campagne. La notoriété et le capital politique
accumulé par le politicien doit contribuer à réduire de tels coûts. Or c’ est
l’ e¤ et contraire qui se produit. Rapportée au nombre de voix obtenues,
la dépense du candidat sortant est moins e¢ cace que celle de l’ adversaire
Ce résultat souligne l’ importance du raisonnement marginaliste associé
à de tels trav aux empiriques. Autrement dit, il est préférable de sav oir ce
qu’ il se passe lorsqu’ un candidat augmente sa dépense d’ un dollar plutôt
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que de tenter d’ établir une relation entre le nom bre total de votes et le mon-
tant total d’ argent dépensé. En e¤et, deux candidats peuvent béné… cier
d’ un rendement positif (en termes de voix) de leurs dépenses de campagne
tout en se démarquant nettement. Cela revient à dire que pour 1 dollar
supplémentaire dépensé, le sortant obtient toutes c hoses égales par ailleurs
dav antage de votes. Mais il existe une sorte de niveau de saturation dans
la course à la dépense ayant pour conséquence l’ existence de rendements
décroissants, c’ est-à-dire qu’ au-delà d’ un certain niveau, toujours dépenser
se révèle contre-productif. F aut-il pour autant généraliser ce résultat dé-
montré dans le cadre des élections américaines, irlandaises, canadiennes,
françaises ou encore japonaises à l’ ensemble des élections où l’ argent prend
La première des précautions méthodologiques consiste à tenir compte de
l’ ensemble des caractéristiques politiques, sociales, économiques ou encore
sociologiques qui entourent un résultat électoral av ant de conclure à l’ e¤ et
signi… catif de l’ argent. Si l’ on devait établir une t ypologie de l’ in‡ uence de
l’ argent dans les élections, nous pourrions avancer que pour un même dollar
dépensé, mieux vaut se présenter comme candidat challenger plutôt qu’ en
tant que candidat sortant. T outefois, les circonstances de l’ élection peuven t
perturber un tel résultat. Par exemple, lors de scrutins très serrés, l’ argent
se révèle être un facteur déterminant de la victoire des candidats sortan ts
quand bien même l’ e¤ et marginal de la dépense est plus faible que celui des
Une seconde dimension mérite un éclairage. Il s’ agit de la causalité sous-
jacente à l’ usage de l’ argent dans la vie politique. Gardons en tête l’ exemple
précédent de l’ adversaire d’ un candidat sortan t qui béné… cie proportion-
nellement plus de voix pour un dollar dépensé. Deux questions viennent
immédiatement à l’ esprit. Un candidat décide-t-il de dép enser plus car il
anticipe réaliser un score élevé ? Ou est-il plus facile de collecter des sommes
d’ argent importantes du fait de son statut de candidat sortant a yant pour
conséquence une utilisation de ces sommes de façon moins stratégique que
son adversaire principal ? Ces questions débouchen t in … ne sur un problème
méthodologique fondamental : celui de l’ endogénéité de la dépense (Jacob-
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son, 1990). Dit plus simplement, cela signi… e que si les votes sont in‡ uencés
par la dépense, les candidats (ou les partis) eux décident de dépenser en
fonction de l’ anticipation de leurs futurs résultats. P ar conséquent, si un
candidat sortant estime ses chances de victoire à 99,9%, il est irrationnel
pour lui de dépenser un seul dollar. Et dans ces conditions, l’ argent ne con-
tribue pas au bonheur électoral. A l’ inverse, si le candidat sortant se sen t
menacé par un adversaire dangereux, sa capacité à lever des fonds lui permet
de distancer son adversaire en dépensant plus et plus tôt dans le processus
Deux lignes de fractures s’ établissent en matière de … nancement de la vie
politique. Chacune d’ entre elles pose le débat de manière très normative en
tentant de répondre aux questions suiv antes : « Le … nancement de la vie
politique est-il une bonne chose ? » , puis « Le … nancement priv é doit-il être
préféré au … nancement public ? » .
Exposons brièvement les arguments susceptibles de légitimer l’ in troduction
d’ argent dans l’ arène politique, en particulier dans le cadre des campagnes
électorales. Trois arguments son t généralement av ancés : le premier de
nature pragmatique ou libéral milite pour un niveau de transparence du … -
nancement. Autrement dit, il est préférable de connaître l’ ensemble des mon-
tants … nanciers engagés par les candidats quels qu’ en soit leur nature (privée
ou publique). Cet argument n’ est pas sans rappeler les débats sur la légali-
sation des drogues dans certains pays av ec comme principe « l’ autorisation
de consommer des drogues a… n de pouvoir contrôler les quan tités réelle-
ment consommées et donc connaître le véritable prix » . Par analogie, cela
consisterait à légaliser le … nancement priv é et donc à institutionnaliser les
soutiens privés des candidats et donc à présenter la corruption à visage ou-
vert. Le deuxième argument est de nature constitutionnel et s’ applique aux
Etats-Unis. En e¤ et une réglementation limitant les dépenses de campagne
est incompatible aux Etats-Unis avec le principe du 1er amendement de la
constitution car la liberté de parole s’ en trouverait violée. Le troisième ar-
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gument, de loin le plus important d’ un point de vue théorique et discuté
précédemment, assimile la dépense électorale à un ‡ ux d’ information sup-
plémentaire o¤ ert aux électeurs pour éclairer leur choix.
4 Exist e-t-il un r isque de p loutocra tie ?
La montée en puissance de l’ argent dans la conquête du pouvoir peut laisser
craindre à l’ émergence d’ une ploutocratie c’ est-à-dire un gouvernement aux
mains de personnes les plus fortunées. Une telle perspective combinée à
l’ in‡ uence de l’ argent dans les résultats électoraux et à l’ in‡ ation de scan-
dales politico-… nanciers ont conduit plusieurs législateurs à réglementer le
… nancement de la vie politique et ainsi légitimer le … nancement public. Il est
d’ ailleurs frappant d’ observer que les principales réglementations publiques
sont apparues à la suite de scandales, laissant supposer qu’ une réglementa-
tion nouvelle agissait comme pierre philosophale aux problèmes de corrup-
tion, de patronage, de favoritisme. . .
Ces règles ont comme objectif d’ améliorer la gouvernance de la vie poli-
tique à l’ instar de celle mise en œ uvre dans les entreprises. Pour y parvenir,
le législateur pour mieux se démarquer de ses collègues fraudeurs, consent
à renforcer le dispositif de règles anti-corruption. Ainsi, la F rance ou le
Canada ont interdit les dons des en treprises, … xé des plafonds de dépenses
ou encore imposé aux partis (ou candidats) une transparence (public disclo-
sure) des mouvements … nanciers. Une seconde vague de réformes a consisté
à limiter l’ argent privé dans la politique pour lui substituer un … nancement
public avec en toile de fond l’ idée générale que l’ Etat était le garan t d’ une
concurrence politique plus égale, libre et sincère. Dans le cas français, la
mise en œ uvre de telles réglementations a eu pour principal e¤ et un status
quo de la relation entre argent et bonheur électoral (F oucault et F rançois,
2005). Au fond, ce résultat n’ est guère surprenant lorsque l’ on sait que le
niveau d’ argent public alloué aux partis politiques ou candidats dépend de
leur réussite électorale. Il en ressort un avantage récurren t pour les grands
partis politiques. Peut-on a¢ rmer que les candidats élus seront moins sen-
sibles aux groupes d’ intérêt qui cherchen t à in‡ uencer la nature des poli-
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tiques publiques. Rien n’ est moins sûr. Au contraire, si l’ on considère que
l’ argent public doit contribuer à assainir les relations démocratiques, il n’ est
pas encore démontré que la raréfaction des sommes monétaires facilite la
di¤ usion des idées et des préférences politiques des candidats auprès d’ un
électorat (souvent) mal informé. Et …nalemen t, de manière provocatrice, «
pourquoi il y a-t-il si peu d’ argent dans la politique américaine ? » . C’ est
par ce titre que trois chercheurs du MIT (Massac hussetts Institute of T ech-
nology), Stephen Ansolobehere, John de Figueiredo et James Snyder (2003),
ont abordé le … nancement comme un in vestissement politique de la part des
contributeurs. Or, en s’ appuyant sur les élections américaines de 2000, ils
observent que les candidats et partis politiques ont dépensé environ 3 mil-
liards de dollars alors que le gouvernement a v oté près de 2 000 milliards de
dépenses fédérales. Au regard du ratio des sommes engagées par rapport au
budget dépensé par le gouverne ment, les donateurs n’ escomptent … naleme nt
qu’ un faible retour sur leur investissemen t initial. La thèse selon laquelle les
groupes d’ intérêt achètent les législateurs via leurs con tributions … nancières
n’ est pas aussi triviale. Ainsi, la décision de contribuer individuellement au
… nancement d’ un candidat serait da van tage motivée par la décision de «
consommer » le bien p olitique et donc de participer (autrement que par le
En conclusion, il existe di¤ érentes manières d’ appréhender le lien com-
plexe entre argent et politique. Retenons qu’ en règle générale si l’ argent
compte en politique, l’ adversaire principal du candidat sortant est plutôt
av antagé. Les autres candidats sont rarement av antagés par leur investisse-
ment … nancier car l’ éc art est trop grand avec les candidats qui arriv ent en
tête. C’ est pourquoi, nombreux sont les pays à av oir multiplié les lois encad-
rant la collecte et l’ emploi de sommes d’ argent pour conquérir le pouvoir.
Si ces lois ont réduit les marges de manœ uvre des organisations politiques,
elles ont parallèlement eu pour conséquence de restreindre la di¤ usion des
programmes politiques auprès du plus grand nombre. Face à ce dilemme,
la science politique dispose d’ un vaste terrain de recherche pour mieux ap-
préhender les e¤ ets de la réglementation des dépenses de campagne sur le
vote et des mécanismes explicatifs de l’ usage de l’ argent au sein des partis
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[1] Ansolob ehere S., J.M. de Figueiredo and J.M. Snyder. 2003. “Wh y Is
There So Little Money in Politics?” Journal of Ec onomic Perspe ctives
[2] Foucault M. and A. F rançois. 2005. “ Le rendement des dépenses élec-
torales en F rance.” Revue Economique 56: 1125-1143.
[3] Jacobson, Gary C. 1990. “The E¤ ects of Campaign Spending in House
Elections: New Evidence for Old Arguments.” American Journal of Po-
[4] Scarrow Susan E. 2007. “Political Finance in Comparativ e Perspective.”
Annual R eview of Political Scienc e 10: 193– 210.
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This article aims at evaluating the influence of campaign spending on legislative vote share within a new French campaign finance law. From an empirical analysis derived from the 1997 French legislative election, we show that the electoral outcomes are sensitive to campaign spending. Using

Ols
and 2SLS methods and taking into account the bias of endogeneity, we demonstrate that the spending of incumbent candidates have a direct and positive effect whereas the spending of their challengers have an indirect and negative effect
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