Une teen qui aime les vieux

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Une teen qui aime les vieux
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Cette teen baise avec un vieux pour le reconforter
Genre : Téléfilm
- Pornographique Durée : 25 min.

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« La jeune fille est un fantasme de vieux monsieur »


L’actrice Anne Heche meurt à l'ñge de 53 ans


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Publié le 21 juin 2015 à 17h27 Mis à jour
le 21 juin 2015 Ă  17h27

Objet de fascination et de fantasme, la jeune fille est une figure rĂ©currente du cinĂ©ma international. Alors que le Forum des images lui consacre un cycle, entretien avec Adrienne Boutang, enseignante en cinĂ©ma au dĂ©partement d’anglais de l’universitĂ© de Franche-ComtĂ©, et auteure de « Les Teen Movies ».
Comment définiriez-vous la jeune fille ?
Adrienne Boutang- Ce n’est pas un concept sociologique, et c’est trĂšs diffĂ©rent de la notion d' »adolescence ». D’un point de vue « littĂ©raire » et antĂ©rieur au cinĂ©ma, je distinguerais d’abord la jeune fille type XIXe siĂšcle, qui est une rĂ©surgence du Moyen Ăąge obsĂ©dĂ© par la puretĂ©, la virginitĂ© fĂ©minine. Cette jeune fille, selon un modĂšle bourgeois, n’est censĂ©e n’avoir aucun dĂ©sir, aucune sexualitĂ©, aucun corps en dĂ©finitive. C’est le modĂšle qu’on va retrouver chez les grands cinĂ©astes masculins obsĂ©dĂ©s par cette idĂ©e de candeur virginale, traitĂ©e de maniĂšre ambivalente Ă©videmment, puisque cette jeune fille asexuĂ©e est malgrĂ© tout dĂ©sirĂ©e et dĂ©sirable par les hommes qui la contemplent. On la retrouve chez Monteiro, chez Bunuel. Le terme de « jeune fille » a des connotations conservatrices, rĂ©actionnaires. Il renvoie Ă  la puretĂ©, Ă  l’innocence. La jeune fille est un fantasme de vieux monsieur.
Ensuite il y a le modĂšle de l’ingĂ©nue susceptible d’éprouver du ou des dĂ©sirs, moins prude, plus lĂ©gĂšre (bien que souvent innocente aussi). Ce sont des personnages plus individualisĂ©s, aux caractĂšres plus affirmĂ©s, hĂ©ritĂ©s de Marivaux, parfois de Musset. Ce sont les jeunes filles dĂ©terminĂ©es de L’Esquive de Kechiche, qui tiennent tĂȘte aux garçons moins dĂ©gourdis. Mais on peut aussi y rattacher l’hĂ©roĂŻne Suzanne de Pialat dans A nos amours , qui n’est plus vierge au dĂ©but du film et ne se dĂ©finit pas par sa virginitĂ© mais par sa force vitale pure.
Enfin, il y a la Lolita, la femme-enfant, qui n’est plus du tout ingĂ©nue, mais modelĂ©e sur la figure de la femme fatale, avec qui elle partage la perversitĂ© et l’utilisation de la sexualitĂ© comme outil de pouvoir. Elle peut se moduler en version « pop » comme la cheerleadeuse dans American beauty , ou en version « écoliĂšre perverse » comme dans Exotica d’Atom Egoyan.
Beaucoup de films mettent justement en scùne la rencontre de la jeune fille et du vieux monsieur ( Noces blanches , Lolita , Sleeping Beauty , Jeune et jolie 
)

La jeune fille est d’abord le produit du regard entre un vieux monsieur – soit aux alentours de la quarantaine comme le personnage de Lolita , ou beaucoup plus vieux comme dan s La ComĂ©die de Dieu de Monteiro- et une jeune fille sur laquelle on projette tout un tas de fantasmes. La jeune fille se dĂ©finit avant tout par contrepoint avec un corps plus vieux et masculin.
Qu’en est-il dùs lors de la jeune fille dans les teen movies ?
Je ne sais pas si c’est une jeune fille ou une adolescente
 Les teen movies, qui ont commencĂ© avec John Hughes dans les annĂ©es 80, se singularisaient par le fait qu’ils mettaient en scĂšne des jeunes filles encore traditionnelles, pas trĂšs sexualisĂ©es, mais tout de mĂȘme dĂ©tachĂ©es de ce regard de vieux monsieur. Le teen movie met le spectateur au niveau de la jeune fille, de l’adolescente: au lieu de la voir comme un objet de fĂ©tichisation, innocent, pur, poĂ©tique, comme la virtualitĂ© de celle Ă  qui tout est ouvert, qui a toute la vie devant elle, il la montre comme une ado avec ses problĂšmes. Je pense à Molly Ringwald et Sophie Marceau en France, qui sont de vraies ados boudeuses, et pas juste des mĂ©canismes de projection Ă  fantasmes. MalgrĂ© tout, il reste une ambivalence : mĂȘme dans les teen movies , que ce soit dans La Boom ou chez John Hughes, elles restent des objets de contemplation, des corps que l’on dĂ©coupe en petits morceaux et Ă  qui on fait porter des robes roses.
La jeune fille est-elle une construction sexiste ?
« Sexiste » est surement un peu rĂ©ducteur, mais oui, c’est un fantasme. Certaines Ɠuvres mettent ce fantasme en perspective, comme Beauté volĂ©e de Bertolucci, qui est construit autour de l’idĂ©e d’une jeune fille vierge, innocente, entourĂ©e de vieux types pervers. Le film reprend tous les clichĂ©s de la jeune fille mais les met Ă  distance, en reprĂ©sentant les regards portĂ©s par les hommes sur elle. Il s’ouvre ainsi sur une scĂšne en camĂ©ra subjective, qui filme entre les cuisses de la jeune fille, pendant qu’elle dort, qui lui vole son image.
N’est-ce pas un mĂ©canisme Ă  l’oeuvre dans tous les films de jeune fille, qui reposent sur la mise en scĂšne d’un dĂ©sir Ă  destination d’un objet de fantasme ? Je pense notamment Ă  Lolita 

Lolita n’est pas prĂ©sentĂ©e comme innocente, mais comme une mini-femme fatale. Elle est plus sexualisĂ©e que la jeune fille. Elle a un corps qui est dĂ©crit, Ă©rotisĂ©. Il y a une dimension ironique aussi, dans la voix du narrateur. En cela, le film se rapproche d’ American Beauty. Humbert Humbert ressemble au personnage de Kevin Spacey: ce sont de vieux types qui regardent la jeune fille, Ă  travers lesquels, nous spectateurs, regardons la jeune fille. mais tout en se moquant d’eux. C’est un mĂ©canisme caractĂ©ristique de Lolita , mais loin de l’ĂȘtre pour tous les films de jeunes filles Par exemple, dans Noces blanches , il n’y a aucune ironie vis-Ă -vis du regard masculin, sur le fait qu’il soit plus ĂągĂ©.
C’est une sorte de premier degrĂ© romantique ?
C’est exactement ça. On est dans le romantisme. La jeune fille doit ĂȘtre innocente et Ă©thĂ©rĂ©e, et en mĂȘme temps, elle inspire un dĂ©sir charnel trĂšs fort. Dans Noces blanches , la jeune fille est filmĂ©e dans une barque sur un lac, en robe Ă  fleurs, la lumiĂšre du soleil se posant sur ses cheveux, juste aprĂšs la scĂšne de consommation physique qui la montre nue aux cĂŽtĂ©s du personnage masculin encore habillĂ©. Il y a une vraie diffĂ©rence entre ce type de film premier degrĂ© et ceux qui interrogent cette jeune fille comme construction d’un regard, comme Beauté volĂ©e , American Beauty ou Lolita .
http://www.youtube.com/watch?v=PYTBTFpwV9g
La jeune fille se retrouve-t-elle toujours pervertie ?
Non, parce qu’elle est inatteignable, et qu’elle garde cette fraĂźcheur jusqu’au bout. L’inaccessibilitĂ© est un leitmotiv des films de jeune fille. C’est un personnage qu’on rĂȘve d’atteindre mais qu’on n’arrive jamais Ă  atteindre. Dans BeautĂ© volĂ©e , les vieux n’y arrivent pas, le seul qui arrive Ă  l’atteindre c’est un jeune de son Ăąge. Un des principaux trucs de la jeune fille, c’est quelle est trĂšs Ă©rotisĂ©e, mais Ă©galement prĂ©sentĂ©e comme tellement pure qu’elle est inaccessible. Elle a un corps joli, Ă©thĂ©rĂ©, dĂ©licat, qui n’a aucune fonction corporelle un peu basse, et qu’on n’a pas le droit de toucher.
C’est le corps des soeurs Lisbon dan s Virgin suicides ?
Lux est la blonde lumineuse, mais se retrouve petit Ă  petit prĂ©sentĂ©e comme nymphomane. Elle devient la fille que tout le monde peut avoir, qui est souillĂ©e. Ce film fonctionne comme La FiĂšvre dans le sang d’Elia Kazan avec Nathalie Wood. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’ils sont situĂ©s dans un passĂ© relativement rĂ©cent mais plus conservateur : ça leur permet de montrer le carcan de la puretĂ©, de la blancheur imposĂ© Ă  la jeune fille, et comment en lui interdisant d’ĂȘtre sexuelle, on la fait basculer du cotĂ© de la folie, de la transe. Nathalie Wood devient hystĂ©rique, sa frustration se manifeste par la folie. Dans Virgin Suicides , c’est comme s’il n’y avait pas de possibilitĂ© mĂ©diane entre la nymphomanie et cette espĂšre de supposĂ©e innocence, de puretĂ© qu’on leur impose.
La virginitĂ© et l’innocence sont deux notions diffĂ©rentes : la virginitĂ© est anatomique, tandis que l’innocence est totalitaire, vĂ©hicule l’idĂ©e que la jeune fille ne doit pas juste ĂȘtre vierge mais ne doit pas non plus dĂ©sirer. On interdit Ă  la jeune fille de connaitre un garçon, mais aussi de connaĂźtre son corps, son intimitĂ©, on ne la laisse pas seule.
La jeune fille est aussi une figure rĂ©currente du cinĂ©ma d’horreur, comment l’expliquez-vous ?
Depuis les annĂ©es 80, le genre du slasher [sous-genre du film d’horreur mettant en scĂšne un tueur souvent masquĂ©, tuant ses victimes Ă  l’arme blanche et ayant pour principale cible une jeune fille, ndlr] fonctionne sur l’idĂ©e de la virginitĂ©: la fille qui survit c’est la vierge. Les autres, on ne se contente pas de les dĂ©florer: on les Ă©ventre, on les ouvre en deux. It Follows parle de ça, d’une jeune fille amĂ©ricaine parfaite, blonde, Ă  mi-chemin entre la jeune fille traditionnelle et celle du teen movie . Elle est pure, mais elle est un peu sophistiquĂ©e, elle se maquille, elle s’habille en rose, alors que la jeune fille traditionnelle est toujours du cĂŽtĂ© du naturel. Ce qui est intĂ©ressant c’est qu’on la voit basculer d’un cĂŽtĂ© Ă  l’autre : au dĂ©part c’est la figure de puretĂ© parfaite, puis, elle perd sa virginitĂ© et se met Ă  ĂȘtre poursuivie par des figures inquiĂ©tantes, qui sont principalement des figures de fĂ©minitĂ© beaucoup moins lisses. On a donc d’un cĂŽtĂ© cette hĂ©roĂŻne subtilement bronzĂ©e, Ă©pilĂ©e, parfaite, et de l’autre, des corps qui reprĂ©sentent le refoulĂ© de la jeune fille, des personnages de vieilles femmes, un peu lourdes. C’est alors comme si c’était le corps fĂ©minin qu’on refoulait, un corps de sĂ©crĂ©tions, un corps sanglant qui se manifestait. ça marche aussi pour Carrie, qui s’ouvre sur une scĂšne de douche Ă  l’esthĂ©tique Ă©rotique-soft de type Playboy . Il y a de la vapeur, du savon et ça se finit sur une scĂšne sanglante, comme si le corps rĂ©el, qui s’ouvre, qui saigne, revenait envahir la jeune fille de l’intĂ©rieur. Ces films d’horreur fonctionnent de cette façon, avec d’un cĂŽtĂ© un corps pur, et de l’autre des corps rĂ©pugnants, sanglants, qui viennent l’envahir.
D’oĂč vient cette fascination pour la jeune fille ?
Du fait qu’elle est une mĂ©taphore du corps fĂ©minin en libertĂ©. Il y a une inquiĂ©tude face au corps fĂ©minin non contraint, comme celui de la jeune fille, qui n’est pas un corps maternel mĂȘme s’il peut dĂ©jĂ  enfanter. ça rejoint la figure de la « pucelle venimeuse » de la mythologie mĂ©diĂ©vale, qu’on retrouve chez Carrie : la vierge inquiĂ©tante, dont le sang menstruel a des pouvoirs dangereux. Le corps fĂ©minin situé dans un entre-deux, incomplet parce que pas dĂ©florĂ©, inquiĂšte. De plus, comme le montre Bande de filles, la question de la jeune fille et de sa virginitĂ© ne touche pas qu’à l’intime, c’est aussi une question de rĂ©putation pour la famille, pour la sociĂ©tĂ©. DerriĂšre la jeune fille il y a des enjeux de pouvoir, de contrĂŽle. La « jeune fille » est un label qui indique qu’elle est bonne Ă  marier, et constitue donc un bien d’échange valable dans la sociĂ©tĂ© moderne. Le corps de la jeune fille donne envie d’exercer une contrainte, un contrĂŽle pour le sociabiliser, pour la marier, lui donner Ă  enfanter.
Pourquoi l’associe-t-on souvent à la mort ?
Ce motif rejoint celui de la jeune fille et du vieillard. Le corps de la jeune fille, dĂ©fini comme glabre, sans marques, sans rides, constitue un talisman pour le vieillard aux portes de la mort, comme s’il allait s’interposer entre lui et la mort. C’est comme si on consommait la jeune fille pour empĂȘcher la mort de nous prendre. Si on la tue, on s’assure aussi qu’elle est Ă©ternellement figĂ©e dans le statut de jeune fille, qu’elle ne va pas se transformer en vieille femme et qu’elle ne portera donc jamais les marques du temps.
Y a-t-il un film fondateur de la jeune fille ?
Le film fondateur cĂŽtĂ© commercial pour moi, serait Seize bougies pour Sam de John Hughes. C’est la marque de naissance de la jeune fille dans la culture populaire amĂ©ricaine. CĂŽtĂ© cinĂ©ma d’auteur, j’ai envie de citer Une Vraie jeune fille de Catherine Breillat, pas parce qu’il serait fondateur mais parce qu’il condense toutes les contradiction de la jeune fille. Il arrive aprĂšs toutes les reprĂ©sentations poĂ©tiques pour montrer ce qu’il y a de l’autre cĂŽtĂ©, l’envers de la jeune fille, la montrer dĂ©nudĂ©e dans sa chambre, dĂ©barrassĂ©e du regard masculin. Il y a aussi La Jeune fille de Bunuel, une figure de jeune vierge extrĂȘmement pure, qui est convoitĂ©e et dĂ©florĂ©e par des hommes qui gravitent autour d’elle. Ce n’est pas un hasard que les cinĂ©astes qui ont le plus travaillĂ© sur la jeune fille soient emprunts d’un trĂšs fort catholicisme. La jeune fille c’est, en somme, la figure de la Vierge.
Serait-ce les actrices, plus que les films, qui ont fondĂ© et continuent d’alimenter le mythe de la jeune fille ?
Je dirais que c’est un rapport entre les actrices et les cinĂ©astes, c’est la fĂ©tichisation de la premiĂšre foi: des cinĂ©astes qui veulent avoir la premiĂšre fois cinĂ©matographique de jeunes filles, qui doivent arriver cinĂ©matographiquement vierges ou presque afin qu’on leur prenne quelque chose qu’elles ne possĂ©daient pas avant. C’est un mĂ©canisme rĂ©current. Ils vont montrer les jeunes filles Ă  un stade oĂč elles sont inconscientes d’elles-mĂȘmes.
ça ne concerne pas que les rĂ©alisateurs masculins, Sofia Coppola semble s’inscrire dans la mĂȘme dĂ©marche, non ?
Oui, elle part des poncifs sur la jeune fille et essaye de les dĂ©passer en s’intĂ©ressant Ă  ce qui se passe Ă  l’intĂ©rieur de la jeune fille. Elle la pose comme un objet de regard mais interroge cette construction comme objet de regard. La seule actrice qui rĂ©siste Ă  ça je pense, c’est Sissy Spacek, qui a jouĂ© dans trois films diffĂ©rents Ă  beaucoup d’annĂ©es d’écart: Badlands , Carrie puis Trois femmes . A la fin elle a Ă  peu prĂšs 25 ans mais incarne toujours de façon convaincante une trĂšs jeune fille.
De la mĂȘme maniĂšre, y a-t-il une figure du « jeune garçon » ?
Bien sĂ»r, puisqu’il s’agit de construction d’un regard. Je pense ici surtout Ă  Pasolini, et Larry Clark. Clark prend des personnages candides voire un peu cons, en pleine pubertĂ©, qui ne jouent pas trĂšs bien, ce qui est important car ça montre leur innocence, qu’il est allĂ© les chercher alors qu’ils Ă©taient encore maladroits. On les prĂ©suppose hyper purs et donc trĂšs excitants.
Les vĂȘtements semblent jouer un rĂŽle dĂ©terminant dans la construction de la jeune fille.
Effectivement, c’est trĂšs important. Il y a d’abord la robe blanche, associĂ©e Ă  toute une iconographie religieuse, catholique. Le blanc est la couleur de la puretĂ©, mais aussi ce sur quoi le rouge, la dĂ©floration va apparaĂźtre le mieux. La robe blanche est une façon de marquer le corps de la jeune fille comme pur, comme tabou. Il y a aussi le bikini, qui appartient plus Ă  la girl culture qu’à la fille romantique. Il est censĂ© ĂȘtre sexy et non sexuel. Dans It Follows , lorsque la jeune fille voit arriver une vieille femme entiĂšrement nue et terrifiĂ©e vers elle, elle garde son bikini rose. Ce bikini la dĂ©nude mais jamais entiĂšrement. La jeune fille doit rester dans une ambivalence entre le sexuel et le sexy. Si on la dĂ©nude, elle devient une femme. On ne doit pas voir ses poils. C’est la figure de la nymphette, qui est toujours dans un entre-deux: dans American Beauty, dans la scĂšne du coup de foudre oĂč la jeune fille bascule en arriĂšre en ouvrant sa blouse, on ne voit jamais ses seins. On ne voit que le mĂȘme plan cinq ou six fois d’affilĂ©. Ce petit bout de tissus est Ă  jamais entre elle et le spectateur.
Que pensez-vous dĂšs lors des bikinis des filles de Spring Breakers ? Le film semble jouer avec les codes du teen movie pour mieux les dĂ©tourner

Le personnage jouĂ© par Selena Gomez me semble tout Ă  fait se conformer Ă  la conception traditionnelle de la jeune fille pure, innocente, perdue dans un monde corrompu. Je pense notamment Ă  la scĂšne qui juxtapose son visage enfantin, un peu poupin, au personnage masculin. Un type d’opposition entre puretĂ© et sĂ©duction corruptrice qui est un « classique » des reprĂ©sentations de la jeune fille. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si elle s’appelle Faith, elle correspond exactement Ă  l’image de la jeune fille rĂ©demptrice. C’est intĂ©ressant d’ailleurs qu’elle soit brune alors que les autres filles, moins pures, sont blondes : ça inverse les clichĂ©s traditionnels
Les autres jeunes filles sont donc diffĂ©rentes. Pour le coup, on est Ă  mi-chemin entre plusieurs figures : les gangs de filles, les bad girls qu’on trouvait chez Russ Meyer, dans les sĂ©ries Z des annĂ©es 70, ces images ambivalentes de femmes guerriĂšres, hyper actives, mais en mĂȘme temps sur-sexualisĂ©es et exhibĂ©es aux regards masculins, la touche girly rose en plus, qui me semble rappeler aussi les hĂ©roĂŻnes type Buffy contre les vampires . On oscille donc entre une vision active de la jeune fille (par contraste avec Faith, trĂšs timorĂ©e, elles n’ont peur de rien, ont des comportements
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