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Chapitre 24 Au Chat Noir, ce soir-lĂ , il y eu comme un air de dĂ©jĂ -vu. Lorsque Jamina, Patch, et leur amitiĂ© retrouvĂ©e, entrĂšrent dans le bar et se dirigĂšrent vers le comptoir pour sâinstaller, elles ne sâattendaient pas Ă voir Karachi dans son ensemble noir. - Bonsoir, que puis-je vous servir ? demanda la barmaid. - Karachi ? sâĂ©tonna Patch. - Tiens. Vous vous ĂȘtes rabibochĂ©es. Bien. Tenez. Elle leur servi, Ă chacune, un cocktail Ă base de tequila, de sa composition. - Cadeau de la maison. Et elle sâĂ©carta pour aller ramasser des verres abandonnĂ©s sur une table. Patch et Jamina se regardĂšrent, surprises et soulagĂ©es Ă la fois. Lorsque Karachi revint, elles ne manquĂšrent pas de lâinterroger. - Donc, tu ne reviens pas ? commença la blonde. - Ăcoute, rĂ©pondit Karachi en posant ses mains sur le comptoir. Tu veux mâaider ? Dis Ă tout le monde de venir ici et de se beurrer, et fais mes Ă©loges auprĂšs du boss. Elle retourna ensuite en salle, prendre la commande de nouveaux arrivants. Patch se tourna vers Jamina : - Faisons comme si rien ne sâĂ©tait passĂ©. La premiĂšre fois, on lâa eue ici, il faut juste regagner sa confiance. - Ok. LâOmbrialienne revint au bar. Patch lui demanda de servir un autre verre. - Tu fais la fermeture ? demanda-t-elle. Karachi acquiesça. Les deux Luminausiennes sâaccordĂšrent Ă penser quâelles resteraient jusquâau bout. MalgrĂ© elle, la rouquine voyait la barmaid sous un jour nouveau. Elle ne regardait plus cette haine et ce renfermement quâelle lui montrait, mais elle observait son courage, celui de se mĂȘler aux gens normaux, et de la cĂŽtoyer sans avoir envie de lui sauter dessus. Si elle lâavait tant rejetĂ©e, câĂ©tait parce quâelle lui faisait de lâeffet, et cela la mettait de bonne humeur. MĂȘme si, depuis, elle agissait avec elle comme avec tout un chacun, elle se dit que cela devait ĂȘtre dĂ» aux rĂ©cents Ă©vĂ©nements. Tout contact physique la mettrait probablement mal Ă lâaise pendant un temps. Mais elle ferait tout pour la reconquĂ©rir. - Cette chemise et cette coiffure mâont manquĂ©, Kara, ponctua-t-elle dâun clin dâĆil. LâintĂ©ressĂ©e ne rĂ©agit pas et continua Ă nettoyer ses verres. Patch laissa Ă©chapper un lĂ©ger soupir dâagacement. Puis elle se tourna vers Jamina. - Et Welli, il sâest remis de⊠? MalgrĂ© elle, lâoreille de Karachi se laissa intĂ©resser par la conversation. Elle nâen montra rien. - Ă peu prĂšs, rĂ©pondit Jamina. Il est plĂątrĂ© sur toute la jambe. - Ha ha ! Je vais lui tagger pendant son sommeil, rit Patch. Câest pour ça quâil ne pouvait pas venir, ce soir. - Oui, il ne peut marcher quâavec une bĂ©quille, tu penses bien, lui qui adore danser. LâOmbrialienne se concentra sur son travail pour Ă©viter de participer Ă la discussion. Elle fut dâailleurs rappelĂ©e Ă lâordre par un bras levĂ© au fond de la salle. La soirĂ©e suivit son cours, jusquâĂ ce que la salle se vide aux petites heures du matin. Seules restĂšrent les trois jeunes femmes. Karachi comprit aussitĂŽt ce quâelles essayaient de faire. - Vous nâavez pas entrainement ou mission, demain ? questionna-t-elle. - HĂ© non, chĂ©rie, rĂ©pondit Jamina. - On a dĂ©cidĂ© de se faire une petite soirĂ©e entre filles. Tu es invitĂ©e, bien sĂ»r, ajouta Patch. Karachi baissa les oreilles. - Bon, ne dĂ©montez pas tout, je reviens. Elle sortit Ă lâentrĂ©e du bar et sâalluma une cigarette. Jamina et Patch se regardĂšrent, agacĂ©es par ce nouveau comportement. Elles nây changeraient rien, pour lâinstant. Si Karachi parvenait Ă sâintĂ©resser Ă nouveau au mĂ©tier de combattante professionnelle, elle arrĂȘterait dâelle-mĂȘme. Patch en profita pour choisir des musiques au rythme plus entrainant, et monta le volume. Lorsque Karachi entra, elle vint se dandiner autour de lâOmbrialienne pour lâinviter Ă danser avec elle. Mais lâintĂ©ressĂ©e nây prĂȘta pas attention, elle se contenta de baisser les oreilles et de retourner vers le bar. Nâen dĂ©mordant pas, la rouquine continua Ă se dĂ©hancher au milieu de la salle. - Elle en a bu quelques-uns, lança Jamina, toujours assise au comptoir. - Comme Ă son habitude. Karachi ne regarda pas la blonde. Elle se servit un verre et lâavala dâune traite, comme pour se soulager la gorge. - Tu ne veux pas danser ? - Non, rĂ©pondit Jamina. Pas sans toi, sourit-elle. Elle ne pouvait se lâavouer ainsi, mais lâOmbrialienne devait reprendre possession de son corps avant dâenvisager de suivre la musique. Servir au Chat Noir lui permettait dâoublier, un instant, toutes les scĂšnes dâhorreur qui lâagressaient pendant la nuit. Maintenant que les clients Ă©taient partis, il ne restait plus quâelle et ses souvenirs. MĂȘme la musique et ses amies ne pouvaient y changer quoi que ce soit. Elle avait besoin de temps, quâelle compensait par lâalcool. NĂ©anmoins, Karachi ne put sâempĂȘcher de jeter un Ćil du cĂŽtĂ© de Patch. Voir ainsi son corps onduler de façon si sensuelle lui fit avaler sa salive. Elle sâexcusa auprĂšs de Jamina et passa dans lâarriĂšre-salle. MĂȘme si câĂ©tait sa premiĂšre soirĂ©e de retour Ă ce job, elle sâĂ©tait amĂ©nagĂ© un frigo box personnel, fermĂ© par un cadenas Ă code, dont elle sortit une pochette quâelle engloutit pour se rassasier. Lorsquâelles se dĂ©cidĂšrent enfin Ă partir, aprĂšs que Karachi ait continuĂ© Ă les ignorer, celle-ci ferma le bar et rentra chez elle. Elle passa par la forĂȘt, dont la noirceur ne lui posa aucun problĂšme. Une fois dans son appartement, elle but de longues gorgĂ©es dâalcool, directement au goulot. Elle sâen voulut presque de le tenir aussi bien et de devoir en boire autant pour en ressentir les effets. Le regard approximatif, elle alla prendre une douche, puis elle sâinstalla sur son lit. MalgrĂ© elle, son esprit sâĂ©gara dans les souvenirs de sa captivitĂ©. Elle ne pouvait sâempĂȘcher de revoir cette barbe, ce regard, de sentir Ă nouveau cette main Ă©norme lâĂ©trangler, alors quâelle Ă©tait enchainĂ©e. Ces chaines, qui manquĂšrent de lui dĂ©boiter les Ă©paules alors quâil allait et venait en elle. Et cette souffrance⊠Comme sâil lâavait dĂ©chirĂ©e de lâintĂ©rieur. Elle la ressentait toujours, mĂȘme si ses blessures Ă©taient guĂ©ries, elle pouvait toujours le sentir en elle, ressentir cette douleur. Elle soupira. Elle devait lâaccepter, elle devait rĂ©aliser ce quâil sâĂ©tait passĂ©. Elle devait savoir que cela nâarriverait plus, quâelle avait juste Ă©tĂ© trop faible pour se dĂ©fendre. Son mental sâĂ©tait dissipĂ©, sa rĂ©flexion aussi, Ă cause de Patch, Ă cause de son amour pour elle. Tous ces sentiments lâavaient rendue faible, et câĂ©tait la seule et unique raison, Ă ses yeux, qui expliquait quâelle nâait pas pris plus de prĂ©cautions. Si elle avait eu lâesprit clair, elle aurait Ă©vitĂ© cette flĂ©chette, et rien ne serait arrivĂ©. Karachi saisit un petit couteau tranchant et sâentailla le poignet de plusieurs coupures. Elle ne cherchait pas Ă se tuer, mais cette douleur-lĂ calmait lâautre, et cela lui faisait du bien. Puis elle se coucha sur le cĂŽtĂ©. Il Ă©tait clair maintenant que plus personne ne la toucherait, tant physiquement que mentalement. Elle sâĂ©tait laissĂ© aller et elle avait compromis sa mission, ainsi quâelle-mĂȘme. Elle devait reprendre son travail au Mekal mais elle ne le pouvait pas tout de suite. Elle devait laisser Akani attendre impatiemment son retour et oublier ce quâil sâĂ©tait passĂ©. Elle devait attendre que Jamina lui dise Ă quel point elle allait mieux, combien elle Ă©tait redevenue elle-mĂȘme. Elle devait, dâailleurs, patienter jusquâĂ ce que ces Ă©vĂ©nements se tassent au fond de son esprit pour disparaitre. Elle soupira encore, regardant le sang couler de son poignet. Jamina et Patch ne la lĂącheraient pas. Elle Ă©tait incapable de les considĂ©rer normalement, pour lâinstant. La blonde Ă©tait devenue trop proche dâelle et se sentait trop concernĂ©e par ce quâil se passait dans sa vie. La crainte dâĂȘtre un fauve lui avait fait perdre toute notion dâespace personnel. Elle devait remettre une distance dans leur relation. Quant Ă la rouquine⊠Karachi Ă©tait amoureuse dâelle, câĂ©tait certain. CâĂ©tait la premiĂšre fois, mais lâOmbrialienne avait nĂ©anmoins bien compris ce sentiment. Elle ne pouvait se permettre dâavoir une telle faiblesse. Elle savait quâelle Ă©tait incapable de la tuer, alors il fallait aussi quâelle retienne ses instincts et quâelles redeviennent de simples amies, ayant une attirance lâune pour lâautre, comme auparavant. Ce ne devait pas ĂȘtre si compliquĂ©. Les jours qui suivirent se dĂ©roulĂšrent de façon similaire. Le matin, Karachi sortait sur le balcon, fumait et prenait lâair. La journĂ©e, elle prenait les rĂ©serves nĂ©cessaires pour passer une soirĂ©e sans encombre, ou elle observait son chien et le dragon noir jouer ensemble. Et le soir, elle allait travailler au Chat Noir. Pendant une semaine, jour aprĂšs jour, Jamina et Patch vinrent au comptoir Ă tour de rĂŽle. Ă chaque fois, elles cherchaient Ă la faire parler, Ă la faire danser, Ă la ramener au Mekal. Mais tout ce quâelles parvenaient Ă faire, câĂ©tait lui faire engloutir quelques verres. Mais le soir suivant, ce fut une toute autre combattante du Mekal qui vint picoler avec quelques connaissances. En prenant sa commande, Karachi eut un mouvement de recul. En effet, câĂ©tait la premiĂšre fois quâelle voyait Karachari, sa demi-sĆur cachĂ©e, venir ici. Elle ne lui avait jamais parlĂ©, mais une rivalitĂ© Ă©tait nĂ©e dâelle-mĂȘme entre les deux jeunes femmes. Et elle la dĂ©testait depuis quâelle marquait la preuve Ă©vidente des liaisons adultĂšres de son pĂšre adorĂ©. - Tiens, tiens ! Câest ici que tu te caches, Karachi, lança la demi-Luminausienne. - Bonsoir, que dĂ©sirez-vous ? sâadressa lâintĂ©ressĂ©e Ă la tablĂ©e, sans relever la remarque. Elle prit les commandes puis alla vers le bar. Mais Karachari nâen resta pas lĂ et vint sâasseoir au comptoir. Tandis que la barmaid Ă©tait en train de prĂ©parer les cocktails commandĂ©s, elle relança un sujet dĂ©licat : - Tu as Ă©tĂ© virĂ©e Ă cause de ta relation avec ton entraineur ? Les oreilles de Karachi se dressĂšrent. Elle Ă©tait bien Ă cĂŽtĂ© de la plaque en sâimaginant quâil y avait une quelconque relation entre Wellington et elle. Dâailleurs, elle ne pouvait pas vraiment le supporter. Il reprĂ©sentait sa premiĂšre faiblesse. - Cela ne te regarde pas, rĂ©pondit-elle simplement. - Il Ă©tait de Wellington ? Karachi ne manifesta pas sa surprise. - De quoi parles-tu ? - Allons, allons, pas Ă moi. Jâai vu ton dossier, demi-portion. Je sais que tu as eu un polichinelle dans le tiroir, sâamusa Karachari. Le cĆur de lâOmbrialienne sâarrĂȘta un instant, si bien quâelle lĂącha un verre qui sâĂ©clata au sol. Un bref silence sâinstalla, mais le brouhaha de la salle reprit aussitĂŽt. La Luminausienne, elle, ricana dâun plaisir sadique. Sans attendre, Karachi sâempressa de ramasser les dĂ©gĂąts, en Ă©vitant de se couper. Ensuite, elle recommença ses prĂ©parations, en essayant dâoublier ce quâil venait de se passer. Mais Karachari nâĂ©tait pas dĂ©cidĂ©e Ă sâarrĂȘter lĂ : - Et papa sait que tu as avortĂ© sans lui demander son avis ? Karachi serra les crocs. - Je devrais peut-ĂȘtre le lui dire, ainsi quâĂ tout le monde dâailleurs. Ou alors, je peux tenir ma langue, et de ton cĂŽtĂ©, tu ne remettras pas tes sales pattes au Mekal, jâhĂ©site⊠LâOmbrialienne, professionnelle, tenta de ravaler ses sentiments et les tremblements qui lâassaillaient. Elle quitta le comptoir pour aller servir la table oĂč se trouvaient les amies de Karachari. Puis elle revint Ă sa place. Son sosie revint Ă la charge : - Quâest-ce que tu en penses, mmh ? - Tu ne sais pas de quoi tu parles, Karachari, prĂ©vint la serveuse. - Ah ? Dis-moi, câest douloureux ? Je nâai jamais eu Ă faire ça, je me suis toujours bien protĂ©gĂ©e, tu vois. Alors, jâaimerais profiter de ton expĂ©rience. Le corps de Karachi fut pris de violents tremblements. Les lumiĂšres de la piĂšce subirent plusieurs baisses de tension successives, et lâOmbrialienne dĂ©cida de quitter la salle un moment. Si elle ne sâinterrompait pas, elle pourrait tuer Karachari, ou quelquâun dâautre. Ses instincts lâappelaient, elle devait se nourrir pour rĂ©sister. Elle prit une poche de sang et lâengloutit. En revenant au comptoir, elle vit que sa rivale Ă©tait toujours lĂ . - Tu devrais dĂ©gager dâici, Karachari, menaça la barmaid. - Ah ouais ? Ă cet instant, le regard de Karachi devint terrifiant. Elle fixa lâautre jeune femme avec une haine inqualifiable. Si bien que Karachari ne put sâempĂȘcher de ressentir une certaine crainte. Elle se dirigea vers sa table et invita ses amies Ă sortir, prĂ©textant que cet endroit nâĂ©tait pas si gĂ©nial que cela. Et elles partirent ensemble, sans payer, mais Karachi sâen fichait. Elle souffla enfin. Un peu plus tard, Patch entra, seule, et vint sâinstaller au bar. Karachi ne put sâempĂȘcher de ressentir une vive colĂšre en la voyant arriver. La rouquine commanda et, sans un mot, elle reçut son verre. - Ăa va, Kara ? demanda-t-elle. Mais elle ne reçut aucune rĂ©ponse, lâOmbrialienne se contenta, sous le regard incomprĂ©hensif de son amie, de jouer son rĂŽle. Durant la soirĂ©e, Patch chercha plusieurs fois son regard, mais elle ne parvenait Ă attirer son attention que lorsquâelle commandait un autre verre. Finalement, elle lâattrapa par le bras. - Quâest-ce que tu as ? Karachi lui jeta un regard noir et dĂ©gagea son bras. - Tu devrais mieux protĂ©ger tes dossiers, rĂ©torqua-t-elle. - Quoi ? sâinterrogea la rouquine. - Quelquâun sait⊠Tout en sâinterrompant, elle posa une main sur son ventre. Patch comprit aussitĂŽt oĂč elle venait en venir, et resta choquĂ©e de la nouvelle. - Mais câest impossible, bredouilla-t-elle. Karachi ne rĂ©pondit pas et repartit en salle servir une autre table. Puis elle revint. Patch reprit : - Karachi, je⊠- Peu importe, Patch. Au mĂȘme moment, le patron du Chat Noir fit son entrĂ©e dans le bar. Il se dirigea vers le comptoir, saluant la rouquine au passage, et sâadressa Karachi. - Bonsoir, lança-t-elle en premier. - Salut, rĂ©pondit-il dans sa barbe. Je veux que tu assures la Ladies Night ce week-end. LâOmbrialienne eut un lĂ©ger mouvement de recul. - Mais⊠je vous avais demandĂ© de prendre congĂ© ce jour-lĂ , rĂ©pondit-elle. - Je sais, je sais mais jâai bien rĂ©flĂ©chi, et qui de mieux que toi pour assurer cette soirĂ©e, hein ? - Boss⊠- Tu vas assurer ma belle, tâen fais pas. Oh ! et nâoublie pas de lĂącher tes cheveux, rends-les complĂštement folles de toi, ok ? - Quâest-ce qui vous fait croire quâelles pourraient⊠- âFaut te faire un dessin ? souleva-t-il un sourcil. - Dâaccord, soupira Karachi. - Super, je te paie triple, lança-t-il en partant. - Je mâen fiche, marmonna lâOmbrialienne. Elle regarda Patch, qui lui sourit, une expression quâelle ne lui rendit pas, puis elle sortit fumer. Le week-end arriva bien trop vite Ă son goĂ»t, ainsi que la fameuse Ladies Night. Comme elle lâavait promis Ă son patron, Karachi enfila son plus bel ensemble et coiffa ses cheveux lĂąchĂ©s, une mĂšche revenant sur sa cicatrice. Puis elle assura son rĂŽle en tant que barmaid. Pour lâoccasion, le Chat Noir sâĂ©tait transformĂ© en boite de nuit, oĂč un nombre indĂ©terminĂ© de jeunes femmes Ă©taient venues danser et boire. Cela durerait sans doute jusquâau matin. Quelques heures aprĂšs le lancement, elle avait dĂ» rembarrer deux hommes ayant voulu entrer, mais câĂ©tait Ă peu prĂšs la seule activitĂ© qui ne lâembarrassa pas. Une femme sâapprocha du comptoir et lui lança : - Je te file un Ă©norme pourboire si tu mâembrasses. Une autre lui avait demandĂ© dâouvrir un bouton de sa chemise. Ă chaque fois, Karachi se contentait de sourire et de dĂ©cliner gentiment ces invitations. Elle nâaimait pas cette soirĂ©e, mais au moins, elle Ă©tait si occupĂ©e quâelle ne pouvait penser Ă rien dâautre. Soudain, Jamina et Patch firent leur entrĂ©e. Ăvidemment, elles ne manqueraient pas Ă lâappel. Toutes deux sâinstallĂšrent au bar et commandĂšrent. - Alors, tu les rends folles ? sourit Patch. - Il parait. - Tu mâĂ©tonnes, ajouta Jamina. La musique sâaccĂ©lĂ©ra et toutes, ou presque, se mirent Ă danser. Une fille voulut attirer Karachi sur la piste de danse, mais celle-ci refusa et dĂ©gagea sa main. Nâen dĂ©mordant pas, et alcoolisĂ©e, elle grimpa sur le comptoir et lança : - Quiii veut voir la barmaid la plus sexy se dĂ©hancher ? Et lâassemblĂ©e rĂ©pondit de hurlements dâhystĂ©rie. Mais Karachi fit un signe « non » de la tĂȘte et retourna Ă ses cocktails, dont elle se servit un verre quâelle engloutit dâun seul coup. - Ton public te rĂ©clame, continua la blonde. - Je ne suis pas lĂ pour danser, rĂ©pondit Karachi. - Allez, relança Patch en lui tendant son verre, bois-le et vas-y. LâOmbrialienne la regarda, ainsi que les quelques autres personnes qui attendaient cela avec impatience. Elle nâavait pas encore rĂ©cupĂ©rĂ© lâusage de son corps, peut-ĂȘtre Ă©tait-ce lâoccasion ? Elle nâĂ©tait plus capable de sâentrainer, tant elle avait perdu confiance en elle. Tout le monde la dĂ©sirait, ici, câĂ©tait la meilleure occasion de sâappartenir Ă nouveau. Elle avala le verre que lui tendait Patch, puis grimpa sur le comptoir, dont heureusement lâautre jeune femme Ă©tait descendue. Elle tendit la main vers la rouquine, qui sans hĂ©siter, lâattrapa et monta avec elle. Et elles purent enfin danser, comme cela nâĂ©tait jamais arrivĂ©. MalgrĂ© les pas Ă la fois sexys du tango et rythmĂ©s du hip-hop, Karachi empĂȘcha systĂ©matiquement Patch de la toucher. Elle lâĂ©vitait, tout en sâapprochant dâelle, tout en se dĂ©hanchant devant elle, presque contre elle, mais leur corps ne fit que se frĂŽler. Cela ne rendait la chorĂ©graphie quâencore plus sensuelle, et mit la foule en dĂ©lire. La rouquine Ă©tait Ă la fois heureuse et frustrĂ©e, elle continua Ă se prendre au jeu, jusquâĂ ce que la musique suivante se termine. Karachi se mit alors Ă genoux et mima dâembrasser la main de lâautre jeune femme, avant de sauter du comptoir pour retourner Ă ses cocktails, sous les applaudissements endiablĂ©s. La soirĂ©e continua, ainsi que la nuit, non sans que dâautres furies tentent une approche auprĂšs de Karachi, qui resta de marbre. Elle assura son rĂŽle de façon professionnelle, servant plus vite que son ombre, versant les cocktails avec Ă©lĂ©gance et maĂźtrise, dĂ©barrassant avant que les verres vides ne dĂ©rangent. Alors quâelle lavait la vaisselle au comptoir, une jeune femme continuait Ă pleurnicher en lui racontant ses histoires de cĆur. CâĂ©tait aussi ça, le rĂŽle dâune barmaid. - Et lĂ , sanglota-t-elle, je lâai vu avec cette pĂ©tasse ! Et sur le moment, je me suis sentie tellement conne, que jâai pas rĂ©agi ! Je Nâai PAS rĂ©agi !! - Il ne vous mĂ©rite pas, rĂ©pondit Karachi, en jetant malgrĂ© elle un regard en coin Ă Patch. - Mais je lâaiiiime, pleurnicha-t-elle encore. - Dites-le lui. Dites-lui âJe tâaime, mais tu es un connard, dĂ©gage de ma vie, je ne veux plus jamais te voirâ. - Oui, vous avez raison, renifla-t-elle. Oui, et je vais me faire lesbienne. Fini les mecs, ils ne servent Ă rien. Karachi sourit et la regarda se convaincre que câĂ©tait la meilleure chose Ă faire. Elle retourna prĂšs de Jamina et Patch, qui lui demandĂšrent un autre verre. Peu Ă peu, la salle se vida. MĂȘme Jamina sâexcusa et finit par quitter le bar, aux petites heures du matin. Au final, il ne restait plus que Patch, qui aida Karachi Ă tout ranger, en silence. - Merci pour cette danse, osa la rouquine. - Je nâaurais pas voulu danser avec quelquâun dâautre, assura Karachi. MalgrĂ© elle, Patch faillit pleurer. LâOmbrialienne ne pouvait imaginer Ă quel point ses sentiments Ă©taient forts. Karachi passait de lâeau sur une table lorsquâune valse se laissa entendre dans les baffles. La rouquine sâinterrompit et vint vers elle, main tendue. Elle baissa les oreilles, mais Patch insista du regard, et elle finit par accepter. Et Karachi se laissa conduire durant toute la danse, tournant, se penchant, vibrant au rythme de la Luminausienne. Puis suivit
Plan sodo et jac buccale pour Aletta Ocean
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GĂ©missements d'une blonde sensuelle