Une orgie intense et religieuse
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La société Dan et WÚ: Une vie religieuse et mystique intense
Le Yaka-Yaka, cette danse ressuscitĂ©e qui frappe aux portes du patrimoine culturel mondial de lâUNESCO
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La mosquée de Samatiguila
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Les silures sacrés de Bokoré
La formation du peuple wawolé: les faits majeurs de son histoire
Nigui-saff, terre du Mapouka
GbonnĂ©, la fĂȘte lâigname au nom des masques
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Dans la sociĂ©tĂ© Dan et WĂš, la vie est toute empreinte d'une soumission totale aux mĂąnes des ancĂȘtres et aux gĂ©nies, puissances surnaturelles dotĂ©es d'immenses pouvoirs et censĂ©es dĂ©tenir le destin des hommes. Ces gĂ©nies, incarnĂ©s par des masques, occupent les premiĂšres places du panthĂ©on.
Pour «vivre bien», il faut sâattacher les services et les faveurs de maintes divinitĂ©s. Le rĂ©sultat est lâomniprĂ©sence du culte des masques assorti de nombreux interdits.
Ce culte des masques et les diffĂ©rents systĂšmes des interdits, dâĂ©ducation et de relations contribuent Ă des degrĂ©s et Ă des niveaux divers a âfonder lâordre et Ă maintenir la paix. Dans cette sociĂ©tĂ© marquĂ©e par la psychose de la guerre, la paix est une valeur sacrĂ©e et le contrĂŽle de lâordre social constitue le moteur principal des activitĂ©s magico-religieuses.
Le masque, câest dâabord et avant tout, quelque chose de secret, de divin, de non exposable et de non-explicable aux non-initiĂ©s. Câest un Esprit, une puissance mĂ©diatrice entre les forces de la nature et les hommes. Le masque est pour les Dan et les WĂš ce quâest le PĂŽro pour les SĂ©noufo. Câest dire que câest un « fait social total » câest-Ă -dire lâĂ©lĂ©ment catalyseur, centripĂšte vers lequel tendent toutes les actions rituelles, religieuses, sacrĂ©es et culturelles. Par la solidaritĂ© de ses structures, le culte des masques est presque une psychose. Il sâimpose Ă tous et Ă tout. Nul ne peut rĂ©futer les dires des masques et leur jugement est sans appel. Mais, lâinitiation aux masques est rĂ©servĂ©e Ă un nombre restreint de personnes et est plus une contrainte pour la majoritĂ©.
Dans le domaine religieux, les masques jouent un rĂŽle Ă la fois de protecteur et de propitiatoire. Leur fonction de protecteur, ils lâexercent par lâintermĂ©diaire de multiples «mĂ©dicaments» et «fĂ©tiches» : protection de la maladie, de la sorcellerie, du dĂ©sordre social etc. Leur fonction de propitiatoire, ils lâassurent en tant que mĂ©diateurs entre le monde des gĂ©nies et la communautĂ© des hommes. Ils interviennent notamment dans les rites de conjuration des puissances chthoniennes. Ils interviennent aussi dans les cĂ©rĂ©monies dâinitiation, dans les rites liĂ©s Ă la naissance et Ă la mort.
Au plan juridique, les masques rÚglent en derniÚre instance et en dernier recours, les litiges qui opposent les familles, les villages ou les tribus. Leurs décisions sont irrévocables.
Au plan politique, Les masques donnent des directives aux «sages» pour la saine gestion de la communautĂ©. Ils assurent la sĂ©curitĂ© des villages et se chargent dâinformer les villageois sur les grandes orientations et les stratĂ©gies du systĂšme politique traditionnel.
Au plan Ă©conomique, les masques veillent au bon dĂ©roulement des semailles et des rĂ©coltes. Ils interviennent pour conjurer les puissances chthoniennes afin de prĂ©venir ou arrĂȘter les calamitĂ©s naturelles qui peuvent bouleverser les donnĂ©es de la vie agricole et menacer par consĂ©quent, la survie de la communautĂ©.
Dans le domaine ludique enfin, les fĂȘtes et jeux populaires voient encore les masques apporter leur concours aux hommes par la danse, le chant, les jeux et les courses.
On distingue plusieurs types de masques selon leur fonction.
1- Les masques sacrĂ©s : ce sont les plus importants dans le panthĂ©on car ils abritent lâesprit dâancĂȘtres particuliĂšrement puissants ou une divinitĂ© de premier plan. Ils ne se manifestent pas au public de façon vulgaire. Ils sont tenus en profond respect et ne sortent que pour des grandes occasions. Leurs dĂ©cisions sâimposent Ă tous et aux autres masques.
2- Les masques guerriers : leur existence nâest pas fortuite. Elle est mĂȘme logique dans une telle sociĂ©tĂ© marquĂ©e par la psychose de la guerre. Ils sont extrĂȘmement vĂ©nĂ©rĂ©s car ils incarnent la force, la puissance et le courage des ancĂȘtres guerriers. Leur prĂ©sence Ă©veille et maintient le patriotisme. Autrefois, en cas de guerre, câest Ă eux quâon recourait pour les stratĂ©gies et plans dâattaque.
3- Les masques de rĂ©jouissance : lâOuest de la CĂŽte dâIvoire est rĂ©putĂ© pour ses artistes danseurs, jongleurs, sculpteurs, charmeurs de serpents, etc. Les masques de rĂ©jouissance ont contribuĂ© Ă Ă©tablir cette rĂ©putation flatteuse. Leur rĂŽle est de crĂ©er lâambiance, amuser le public et faire oublier les soucis. Ils sortent Ă lâoccasion des fĂȘtes (baptĂȘmes, mariages, circoncision ⊠) et autres cĂ©rĂ©monies rituelles (intronisations, fins de rĂ©colteâŠ) ils se distinguent des autres masques par leur belle esthĂ©tique.
4- Les masques gendarmes : ils sont commis au service dâordre ou Ă la surveillance de certains services dâutilitĂ© publique.
Comme on le constate, les masques imprĂšgnent profondĂ©ment la vie des individus. La soumission totale au sacrĂ© et au mystique fait que les individus ne se sentent pas entiĂšrement responsables des initiatives quâils prennent, des travaux quâils rĂ©alisent ni des rĂ©sultats quâils escomptent. Il y a comme une dilution du sens de la responsabilitĂ© du plus grand nombre au profit dâune minoritĂ© initiĂ©e (vieux sages et interprĂštes masques) qui utilise Ă lâĂ©vidence, lâascendant moral considĂ©rable des masques pour maintenir leur autoritĂ© et leurs prĂ©rogatives.
Le rĂ©sultat est quâon se trouve en face dâune sociĂ©tĂ© presque figĂ©e :
â figĂ©e au premier niveau par la psychose de la guerre : lâorganisation sociale lâatteste : forte structuration de la sociĂ©tĂ©, contrĂŽle social contraignant, Ă©ducation spartiate, alliances recherchĂ©es et entretenues avec soin, Ă©quilibre coopĂ©ratif entre groupe, etc. Lâoccupation et lâorganisation de lâespace ne sont pas en reste. Elles sont quasi militaires : dispersion de lâhabitat (autrefois au sommet des montagnes, aujourdâhui dans les plaines et vallĂ©es ⊠conception mĂȘme de lâhabitat en termes de «repli dĂ©fensif » (cases rondes Ă toit conique descendant jusquâau sol, ouverture minuscule en guise dâentrĂ©e, aucune fenĂȘtre)
â figĂ©e au second niveau par des structures et institutions qui ne favorisent pas lâinitiative individuelle. En effet, au niveau de la famille, lâorganisation du pouvoir ne permet que rarement lâĂ©mancipation de lâindividu. Elle a pour particularitĂ© de prolonger la minoritĂ© des femmes et des jeunes ; ceux-ci restent sous une perpĂ©tuelle tutelle. La possibilitĂ© de commander est lâapanage des «vieux» et le privilĂšge soigneusement gardĂ© dâune oligarchie.
Pour attĂ©nuer le poids de cette organisation institutionnelle et se donner une compensation, lâindividu jette son dĂ©volu sur les fraternitĂ©s ou groupes associatifs au sein desquels lâanonymat permet de sâassumer pleinement. Les associations de travail sont ainsi une institution en pays Yacouba.
Au terme de cette analyse une rĂ©alitĂ© sâimpose : Le poids des traditions est encore important en pays Dan et WĂš. Par des structures de contrĂŽle assez rigides, les populations ont rĂ©ussi Ă prĂ©server leur patrimoine culturel au fil des ans. Les donnĂ©es du relief et le poids de ses traditions ont donnĂ© Ă la RĂ©gion de lâOuest une personnalitĂ© particuliĂšre en CĂŽte dâIvoire. Son complexe montagneux en a fait un monde peu connu et plein de mystĂšre.
Mais ce quâil faut souligner, câest que les structures traditionnelles ne favorisent pas lâinitiative individuelle. Le dĂ©veloppement moderne de la rĂ©gion sâen ressent aujourdâhui. LâOuest fait figure de la rĂ©gion forestiĂšre la moins riche et la moins dĂ©veloppĂ©e du pays. Et pourtant, elle possĂšde maints atouts que certaines rĂ©gions nâont pas ou nâont plus: sols riches, abondance deâ lâeau, population dense, potentialitĂ©s touristiques Ă©normes, etc.
L'Association Afric Art y organise rĂ©guliĂšrement des excursions. Elle nous y emmĂšne. Dahliafleur Ă©tait Ă âŠ
Retour sur les pĂ©ripĂ©ties de cette danse qui suscite tant de curiositĂ© et dâadmiration etâŠ
CrĂ©Ă©e en 1975 par l'Etat ivoirien, la station bovine de SĂ©guĂ©la, plus connue sous l'appellationâŠ
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Publié le 16.11.10
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