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Par Hélène Perraudeau
Publié le 9 Fév 17 à 7:00 





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Du 11 février au 15 avril, le peintre Janladrou présente une cinquantaine de toiles à l’Usine Utopik. L’occasion de rencontrer cet artiste autodidacte attachant et atypique.
Avec sa grande taille et sa majestueuse barbe blanche, Janladrou, de son vrai nom Jean Ladroue, ne passe pas inaperçu. A 81 ans, le peintre autodidacte de Gavray, travaille toujours avec autant d’acharnement.
« Je suis un fondu de travail, glisse le peintre , entre deux explications techniques sur sa démarche artistique. Je n’existe que pour ça. » La peinture. Voilà bientôt 60 ans que Janladrou est tombé dedans. Rien ne l’y prédisposait pourtant. « A l’âge de 20 ans, je n’avais jamais vu un seul tableau. » Puis, le jeune instituteur qu’il est, commence à « peignoter » , à courir les expos, à lire des livres. Il découvre Pollock, Newman, les peintres américains des années 40-50. « C’est ce qui m’a donné envie de me lancer dans la peinture, sans y connaître grand chose. » Une activité qui est vite devenue primordiale : C’était et c’est toujours « un besoin, véritablement irrépressible. » Avec ses vacances et ses soirées libres, son métier d’instituteur lui permet de consacrer beaucoup de temps à sa passion. Aujourd’hui, Janladrou continue à peindre « tout le temps ». Il expérimente sans cesse : ses œuvres du moment se nourrissant de ses travaux antérieurs.
Les peintures et tirages numériques qui sont présentés dans l’exposition « Impressions, d’ici et d’ailleurs », visible jusqu’au 15 avril, à l’Usine Utopik, ont été réalisés dans les derniers mois. Janladrou travaille à la glycéro, « une matière liquide qui permet les mélanges de couleurs ». Il superpose les couches de peintures, tout en conservant le côté lisse, presque brillant, de ses toiles. Le peintre reconnaît avoir beaucoup évolué depuis ses débuts, « tout en gardant un fil ». Très présente dans ses premières œuvres, l’écriture – sous toutes ses formes – prend désormais moins de place. Fini le temps, où des signes de toutes obédiences occupaient entièrement la toile. En 1993, lors d’une rétrospective que le musée des beaux-arts de Saint-Lô lui avait consacré, l’artiste avait ainsi réalisé un Mur des lamentations de 11 mètres de long, où des signes de toutes sortes occupaient une place prépondérante. A l’époque, Janladrou « piquait » des signes un peu partout : des pages de journaux se retrouvaient ainsi dans ses toiles, tout comme l’écriture des amis qui lui adressaient des lettres. Puis le peintre a travaillé sur la lettre A, pendant 5 ans. « Cette voyelle était devenue l’archétype de tous les milliers de signes que j’avais pu utiliser auparavant.» Désormais, l’écriture – si écriture il y a – est plus sage, plus délimitée. « J’ai moins besoin d’elle », explique Janladrou. Cela donne des toiles que le regard appréhende plus facilement, des peintures qui parlent directement au cœur.
■ Pratique. Janladrou, Impressions d’ici et d’ailleurs, du 11 février au 15 avril, à l’Usine Utopik. Vernissage samedi 11 février, à 18 h. Ouvert les mercredi, samedi et dimanche, de 14 h 30 à 18 h et sur rendez-vous. Entrée libre ; Renseignements au 02 33 06 01 67 ou sur www.usine-utopik.com
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