Une jeune femme indienne avec un vieux

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Une jeune femme indienne avec un vieux
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Inde : une épouse esclave pour 300 €


© Laurent Hazgui



Alexia Eychenne

09/10/2019 à 03:30 , Mis à jour le 08/10/2019 à 21:08




Ayub avoue avoir usé d’un intermédiaire pour acquérir son épouse Shahina, qu’il a arrachée à ses racines.



©
Laurent Hazgui/Paris Match





A Kherli, les femmes s’organisent, économisent, se prennent en main pour se protéger des violences.



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Laurent Hazgui/Paris Match





Ici, avec les membres de l’association de Salim Khan (pull rayé) Empower People.



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Laurent Hazgui/Paris Match










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Naître femme est une tare pour les familles indiennes, qui pratiquent des avortements sélectifs, provoquant un déséquilibre démographique. C’est ainsi que, dans l’Haryana, un Etat rural du nord du pays, on importe des adolescentes des régions pauvres en vue de les vendre à des célibataires. Ce trafic humain plonge les victimes dans un esclavage sexuel, domestique et agricole. Nous en avons rencontré des dizaines, dans les champs, sur les routes. Elles témoignent de leur condition et de leur courage en s’opposant à cette tradition ignoble et illégale.
Shahida ne connaît pas son âge. Cinquante ans peut-être. Elle se souvient seulement qu’elle en avait 10 quand un homme est venu l’acheter à ses parents dans leur village du Jharkhand, un Etat pauvre, tapissé de forêts, dans l’est de l’Inde. Moyennant finance, il l’a embarquée dans l’Haryana, à 1 300 kilomètres, comme on transporte une marchandise, puis remise à un client d’une cinquantaine d’années qui en a fait sa femme. L’«acheteur» de Shahida approche aujourd’hui des 90 ans. Il est malade, incapable de travailler, c’est à elle de nourrir leurs six enfants.
De l’aube au crépuscule, accroupie le long d’une route, Shahida vend des bouquets de pois frais – dix roupies, treize centimes d’euros. Le soleil tape, la peau de ses bras est craquelée comme un parchemin. Sa fille, une gamine vive aux cheveux courts, tient le même étal de l’autre côté de l’asphalte. Des camions surchargés, instables, les frôlent à toute allure. «J’ai subi des tortures physiques et psychologiques de la part de ma belle-famille, raconte Shahida. Ils ne m’ont jamais acceptée parmi eux.» Car le mariage avec son acheteur n’avait rien d’officiel. Aucun dignitaire n’a supervisé la cérémonie, comme le voudrait la tradition musulmane. Personne n’a fait office de témoin. Shahida triture la cosse d’un pois entre ses doigts, le bord d’un voile de mousseline coincé entre les dents. Des motards se garent devant le stand de sa fille. Elle court la rejoindre, pieds nus.
Collé à New Delhi, l’Etat de l’Haryana, comme d’autres du nord-ouest de l’Inde, entretient la terrible tradition des achats d’épouse. Un trafic de femmes «importées» par des hommes célibataires depuis les régions les plus défavorisées, tels le Jharkhand, le Bihar ou l’Assam, pour une union qui n’a de mariage que le nom. Il s’agit d’esclavage domestique, sexuel et agricole, la seule finalité de ces migrations forcées de femmes entre l’est et l’ouest du pays. Grâce à la révolution agraire initiée dans les années 1960, l’Haryana est paradoxalement plutôt riche, mais des poches de pauvreté subsistent, oubliées du développement. Dans la région de Mewat, où vit Shahida, le système scolaire semble en déliquescence. Les usines sont absentes, comme les transports publics. Il faut trois heures de bus pour parcourir les 70 kilomètres jusqu’à Gurgaon, banlieue cotée de Delhi, où s’alignent les résidences pour nouveaux riches. Trois heures pour relier deux mondes. Depuis des siècles, les habitants de Mewat sont jugés rebelles, rétifs à l’autorité de Delhi, d’où leur marginalisation par le pouvoir central. Les Meos, d’anciens hindous convertis à l’islam, y sont majoritaires, même si les deux communautés pratiquent indistinctement le trafic des épouses.
La plupart des cas échappent aux radars
Le phénomène est souterrain, les statistiques balbutiantes. «Vous ne trouverez pas de chiffres officiels car la plupart des cas échappent aux radars», prévient Sonali Mukherjee, chercheuse pour l’association Save the children et auteure d’une étude auprès de dizaines de victimes. En 2016, le gouvernement ne répertoriait que 349 cas de trafic d’êtres humains motivés par le mariage forcé. Les associations les estiment pourtant à des milliers par an. Des mécanismes se dessinent. Encore généralisée en Inde, bien qu’interdite depuis 1961, la pratique de la dot fait peser sur les parents des filles le poids financier des mariages. Sans biens, sans terre, la famille de Shahida était trop pauvre pour payer le sien. Qu’un homme se présente et offre de l’argent pour «épouser» leur progéniture, c’est une aubaine… Certains parents croient ainsi lui offrir un avenir affranchi de la misère. «Leur pauvreté est telle qu’ils jugent préférable d’éloigner leur fille, de la confier à un foyer où elle pourra au moins manger à sa faim, observe Sonali Mukherjee. D’autant que, dans la société indienne, la vie d’une fille n’est pas considérée comme réussie hors du mariage.» D’autres ignorent tout du sort qui les attend : les jeunes femmes sont enlevées par des réseaux criminels ou dupées par la promesse d’un emploi, elles disparaissent. Quoi que les parents sachent ou s’imaginent, leurs filles deviennent des «paros» : celles qui ont un prix.
De chaque côté de la route où travaille Shahida, des champs à perte de vue. A quelques kilomètres, debout sur un bourrelet de terre entre deux parcelles, les mains jointes sur le ventre, puis courbé au sol, Ayub prie. Il dit avoir 60 ans, mais les profonds sillons sur son front et ses joues lui donnent l’air d’un vieillard. Après le décès de sa première épouse, morte sans avoir eu d’enfant, pas une famille n’a accepté qu’il se remarie avec sa fille. «Parce que je n’ai pas de terres», juge-t-il, assis au milieu des plants de moutarde. Il assure les récoltes pour le compte d’un «chef» qui lui reverse 300 roupies par jour, environ quatre euros. Alors, Ayub a acheté Shahina, une femme de l’Assam, région montagneuse du nord-est de l’Inde, deux fois plus jeune que lui. «Pour me servir, justifie-t-il, pour préparer les repas et travailler avec moi.» Le paysan admet avoir versé 5 000 roupies (60 euros) à un «intermédiaire» à l’origine de leur union. «Un trafiquant, corrige Shahina, petite femme en tunique émeraude. Il a dit à mes parents que l’Haryana était un bon endroit pour moi. Il a promis que j’y serai heureuse, que mon mari m’offrirait des bijoux.» Peu éduquée, déracinée, coupée de sa langue maternelle et de ses rituels, Shahina s’est retrouvée soumise au bon vouloir d’Ayub. Le corps des «paros» appartient de facto à leur conjoint, leur force de travail aussi.
Certains observateurs expliquent le recours au trafic des épouses par la démographie détraquée de l’Haryana. L’Etat fut parmi les premiers en Inde à s’équiper en échographes. Les avortements des fœtus féminins, bien qu’illégaux, sont la cause d’un des ratios entre les sexes les plus déséquilibrés au monde. Lors du recensement de 2011, l’Haryana comptait 834 filles de 0 à 6 ans pour 1 000 garçons, contre 919 en moyenne à l’échelle nationale. D’où, comme en Chine, l’apparition de villages sans femmes et l’explosion d’un célibat subi chez les hommes, à commencer par les plus pauvres, les veufs et les handicapés. La plupart des acheteurs sont journaliers, chauffeurs de poids lourds ou de rickshaws, plus rarement petits propriétaires terriens. Autrement dit, les exclus d’un marché matrimonial qui ne cesse de rétrécir.
Mais «expliquer le trafic des épouses par le seul déséquilibre des sexes, c’est une façon de justifier cet esclavage moderne, comme si un homme sans femme était contraint d’en acheter une», s’agace Shafiqur Rahman Khan, dans son appartement de Delhi. Ce trentenaire intransigeant, au regard noir, s’est engagé corps et âme dans la défense des «paros». Son parcours personnel iconoclaste l’a mené de l’entrepreneuriat aux rangs d’un groupe marxiste révolutionnaire. Avec de maigres moyens, il combat aujourd’hui le trafic au sein d’Empower People, une petite association qu’il a créée.
De fait, les achats d’épouse sont avant tout un symptôme de la misogynie de la société indienne, fondée sur une vision inégalitaire des sexes. En campagne pour les législatives de 2014, le futur ministre de l’Haryana Om Prakash Dhankar avait promis d’aider les célibataires à se procurer des épouses s’ils lui accordaient la victoire. Assailli de critiques, le politique avait rétropédalé, expliquant qu’il préférait encadrer l’importation des mariées plutôt que de laisser le champ libre aux trafiquants. Mais sa promesse n’a fait que renforcer l’idée que les femmes, tels des pions, pouvaient être déplacées au bon vouloir des hommes. Dans ce contexte, la motivation des acheteurs est en grande partie économique, soutient Shafiqur Rahman Khan, qui calcule, amer : «Embaucher un employé journalier pour les aider leur coûterait autour de 9000 roupies par mois, deux à trois mois par an. Une épouse peut s’acheter jusqu’à 50 000 roupies, mais il arrive que son propriétaire la revende au bout de quelques années. En l’ayant en plus exploitée sexuellement entre-temps, il est gagnant…» Certains souscrivent un prêt ou vendent du bétail pour financer la transaction.
Comme tout trafic, celui des épouses fonctionne avec des «margoulins», désignés sous le terme de «middlemen». Fondus dans la population, ils sont camionneurs, anciens militaires, voire maris acheteurs qui se lancent dans le business après avoir noué des contacts dans les Etats «exportateurs» de l’est de l’Inde. La trentaine, le visage poupon, Sanjida vit dans une pièce unique avec son «mari», Mobin, et leurs quatre enfants. La jeune femme avait une quinzaine d’années quand plusieurs hommes l’ont enlevée à la sortie de l’école, dans l’Assam, pour l’emmener de force en Haryana et la vendre à Mobin. Ses parents ont mis six ans à la retrouver. Son père a d’abord localisé une fille du même village, vendue elle aussi, qui l’a orienté. «Avec un oncle policier, papa a forcé l’un des intermédiaires à l’emmener jusqu’à moi», relate Sanjida.
Bouleversé, le père a demandé que Sanjida revienne vivre avec lui pour quelques semaines au moins. «Mon beau-frère s’y opposait, se souvient-elle. Il a dit à mon père : “On ne l’a pas achetée 10 000 roupies (128 euros) pour la laisser partir.” J’ai eu la chance que mes beaux-parents acceptent.» Pourquoi son mari l’a-t-il achetée ? «Je ne sais pas, répond Sanjida. J’imagine que, parce qu’il était pauvre, il n’a pas trouvé d’épouse ici.» On retrouve Mobin en début d’après-midi, à quelques kilomètres de là. Conducteur de rickshaw, il travaille aussi aux champs, comme la plupart des hommes. Ses yeux d’un bleu délavé fuient le regard. A l’ombre d’un arbre, il admet avoir dépensé 50 000 roupies (640 euros) pour organiser la cérémonie de son mariage avec Sanjida, mais pas l’avoir achetée. Derrière son épaisse barbe poivre et sel, Mobin brode une histoire qu’il juge sans doute plus acceptable à nos yeux. «Sanjida
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