Une gourmande en lingerie et collants se met des claques sur son boule pendant la baise

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Une gourmande en lingerie et collants se met des claques sur son boule pendant la baise


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CIC Esport Infinity - L'Aparté de Laure : focus sur les Renards de LDLC OL !
DĂšs le lancement de la Ligue Française de League of Legends, l'Ă©quipe lyonnaise a su se dĂ©marquer, grĂące notamment Ă  des joueurs d'exception tels que Charly "Djoko" Guillard ou encore JĂ©rĂ©my "Eika" Valdenaire. Deux fois champion de la LFL en 2019 ou encore vainqueur des European Masters du printemps en 2020... Les Renards semblaient imbattables, mais c'Ă©tait sans compter une concurrence rude en 2021. Cette lĂ©gĂšre ombre au tableau n'a cela dit pas empĂȘchĂ© la team de remporter la premiĂšre partie de la LFL 2022 et de se hisser au plus haut du classement du Summer Split.




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Avant une série de sdt ou quoi mais putain quel malaise
https://www.instagram.com /s/aGlnaGxpZ2h0OjE3OTE4MzAxMzMyMDYzNjQ5?story_media_id=2667851159264165281_4 144997229&utm_medium=copy_link
Le type tape 140kg au sdt et il se met des claques avant la rép mais bordel
On m'en a déjà fait je trouve ça horrible
Ça te sors complùtement de ta perf ett c'est un peu humiliant en vrai






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Il - calibre bibliothĂšque

-1-
MAXIME CHATTAM
LA PROMESSE DES
TENEBRES
ROMAN
ALBIN MICHEL
-2-
© Éditions Albin Michel, 2009
ISBN : 978-2-226-19993-5
-3-
Au peuple-taupe.
-4-
« Il y a des choses que l’homme prĂ©fĂšre ignorer de luimĂȘme s’il ne veut pas bannir tous les miroirs du monde. »
STEIN HARDEN
-5-
PREMIÈRE PARTIE
OUVERTURE DU PUITS
« 
 de toute façon je ne suis pour rien dans ces
Ă©panchements, ça pourrait ĂȘtre une autre, mĂȘme pas une
putain mais une poupĂ©e d’air, une parcelle d’image cristallisĂ©e,
le point de fuite d’une bouche qui s’ouvre sur eux tandis qu’ils
jouissent de l’idĂ©e qu’ils se font de ce qui fait jouir
 »
NELLY ARCAN
Putain.
-6-
1
La fin sera abrupte.
Violente.
C’est ainsi que Brady O’Donnel envisageait ses derniers
instants. Depuis tout petit, il Ă©tait convaincu qu’il mourrait tĂŽt,
et dans la douleur. Généralement, cette prédiction disparaßt
avec l’adolescence, mais, chez lui, elle avait perdurĂ©, avec
insistance.
Elle rejaillissait de temps Ă  autre, souvent aprĂšs un film,
lorsque les notes du gĂ©nĂ©rique de fin s’élançaient, et que les
premiers noms blancs sur fond noir se déroulaient.
Brady Ă©tait de ces cinĂ©philes sensibles qu’un long mĂ©trage
pouvait influencer, la pellicule rendait son ùme malléable.
Combien de fois Ă©tait-il ressorti d’une sĂ©ance galvanisĂ© ou au
contraire bouleversé ?
Ce jour-lĂ , il venait de revoir Casablanca. Ce couple
fascinant, ce vain amour. L’adieu sur une passerelle
d’embarquement et cette derniĂšre phrase, Ă  mettre au panthĂ©on
des plans finals du cinĂ©ma au mĂȘme titre que Citizen Kane. Une
Ă©motion quasi mystique, qui ne manquait pas de faire ressurgir
en lui la mĂȘme certitude :
Je vais mourir jeune et ce sera brutal.
Que lui prenait-il de songer Ă  pareille chose ?
Certes, la mĂ©lancolie d’une fin de film avait d’étranges
pouvoirs sur l’esprit. Il l’avait souvent remarquĂ©, et il suffisait
d’aller voir un James Bond pour observer combien à la sortie les
hommes bombaient le torse, ou combien les films de Meg Ryan
faisaient briller les yeux des femmes, apportant un sourire
particulier à leurs lÚvres : entre espoir et résignation ; tandis
qu’un bon Woody Allen provoquait la bonne humeur et lançait
les débats entre amis.
-7-
Pour lui, c’était diffĂ©rent Ă  prĂ©sent, il n’avait plus le temps
de courir les films et puis la prolifération des multiplexes au
dĂ©triment du cinĂ©ma de quartier plein de charme l’avait peu Ă 
peu chassé des salles obscures.
Il s’était amĂ©nagĂ© son antre.
Dans son vaste atelier de Brooklyn, Brady avait transformé
une partie de l’espace en cinĂ©ma privĂ©. C’était un ancien
entrepÎt aux piÚces longues et larges, flanquées de hautes
fenĂȘtres en ogive, et Brady en occupait tout le dernier Ă©tage. Il
fallait soulever la lourde grille d’accùs du monte-charge pour
regagner son repaire. DĂšs l’entrĂ©e, son immense salle de travail
l’accueillait, oĂč le moindre pas lançait un Ă©cho, oĂč le port du
pull, mĂȘme en demi-saison, devenait obligatoire tant elle Ă©tait
impossible Ă  chauffer.
Le lieu était pourtant idéal à ses yeux, spacieux et
fonctionnel.
Le QG parfait pour un reporter indépendant.
Son bureau occupait un espace central : une longue
planche sur des trĂ©teaux oĂč disposer cartes, notes et livres ; une
table Ă  dessin ; un coin photos ; son poste informatique avec
ordinateurs, scanners, imprimantes et autres appareils
bourdonnants ; et d’interminables Ă©tagĂšres couvertes de bric-Ă brac. Dans un angle s’étalait le coin loisir oĂč il avait passĂ©
nombre de nuits : fauteuils, sofa, puis kitchenette et enfin sur
son trĂŽne sa guitare Ă©lectrique. Avec une acoustique pareille,
Brady montait le son de l’ampli et jouait des heures parmi les
Ă©chos naturels qui remplaçaient le chorus d’une pĂ©dale.
Tout au fond, entre les grandes affiches de films, une porte
noire ouvrait sur une piÚce aveugle, enveloppée de tissu violet et
occupĂ©e par un rack de siĂšges de cinĂ©ma Ă©limĂ©s et tachĂ©s qu’il
avait récupérés à la fermeture de sa salle préférée. Un écran
blanc, de plus de trois mĂštres, fermait le mur du fond, et
quelques enceintes suspendues achevaient le décor. Certes, il
n’était pas adepte de l’image numĂ©rique si propre mais froide, la
magie du CelluloĂŻd lui manquait, mais c’était le prix Ă  payer
pour profiter du cinéma à domicile.
Ce jeudi midi, il coupa le projecteur qui ronronnait au
plafond et referma la porte derriĂšre lui. La fraĂźcheur de son
-8-
atelier parvint Ă  l’extraire de l’hypnose du spectateur. Il dĂ©posa
le DVD entre une pile d’encyclopĂ©dies et de vieilles VHS et vint
se poster face Ă  l’une des fenĂȘtres.
Le radiateur laissa Ă©chapper des borborygmes humides.
Le froid extrĂȘme de l’hiver Ă©tait en avance cette annĂ©e. Il
ne neigeait pas encore mais cela viendrait. DĂ©cembre 2000,
New York avait survécu au changement de millénaire malgré les
prophéties délirantes des prédicateurs de Time Square, les
saisons s’étaient nĂ©anmoins installĂ©es avec un certain dĂ©calage,
laissant à penser que le monde n’avait pas franchi le cap tout à
fait indemne.
Le visage de Brady apparut dans le reflet des vitres.
Auréolés de la Skyline de Manhattan en ombres chinoises,
ses yeux creusaient deux trous noirs cernés de sillons nets,
comme des cratÚres de météorites. Ils ne renvoyaient aucune
Ă©motion, tout semblait se dĂ©rouler ailleurs, loin Ă  l’intĂ©rieur,
dans le sanctuaire d’un monde souterrain dont la surface ne
trahissait rien. Bouche fine, noyée sous la barbe naissante,
fossettes aux joues à peine marquées, cheveux longs et sombres.
Brady n’avait pas le physique du bel homme selon les critùres
esthétiques des magazines de la Grosse Pomme, en revanche, il
dégageait une assurance troublante, séduisante. Brady était de
ces individus qui se tiennent droit, qui marchent non pas en
effleurant timidement le sol mais en le conquérant à chaque
foulée, affirmant son équilibre, sa présence, qui fend la foule et
qu’on prĂ©fĂšre Ă©viter que de bousculer.
Depuis qu’il avait atteint la quarantaine, le silence se faisait
rapidement quand il prenait la parole, et il avait entendu
plusieurs fois des amis expliquer qu’il en imposait.
« Tu donnes le sentiment d’ĂȘtre sĂ»r de toi ! » lui disait-on,
« Pas prĂ©tentieux, plutĂŽt le genre super-zen-difficile-Ă impressionner. On a l’impression que tu n’as jamais peur de
rien. »
L’impression.
D’une certaine maniĂšre, Brady n’était pas en dĂ©saccord
avec ce portrait : les années lui avaient apporté une assurance
de façade. Ce qu’il ressentait vraiment s’était terrĂ© sous une
couenne que les rides rendaient plus hermétique encore. Ce qui
-9-
se passait dessous ne regardait que lui. Une vulnérabilité
excessive. Face aux émotions « factices ».
Celles du cinéma, mais plus simplement celles du jeu des
humains, qui s’amusent Ă  se dĂ©voiler, Ă  se mentir, Ă  se
manipuler.
Brady ne ressentait pas grand-chose au quotidien, il n’était
pas de ceux qui s’écrient « Mon Dieu ! » dĂšs qu’on annonce le
meurtre d’un enfant. Son cƓur ne changeait pas de rythme dùs
qu’un officier de police l’arrĂȘtait dans la rue pour contrĂŽler ses
papiers ; tout cela ne constituait qu’un tissu d’informations que
son cerveau prenait en compte, sans toutefois leur laisser passer
le filtre de l’affect. Ce qui le titillait vraiment logeait ailleurs.
Dans le domaine du ludisme. Ce qui pouvait le toucher relevait
d’une certaine lĂ©gĂšretĂ©.
Depuis ses années universitaires il avait commencé à
considérer les humains comme une espÚce à peine évoluée qui
jouait une comédie pétrie de rÚgles strictes et sélectives. Les
bonnes maniùres, le politiquement correct, l’hypocrisie des
relations, le pacifisme, la fidélité, le mariage, la nécessité de
faire des enfants, ou encore les religions. Il rejetait tout en bloc.
Ce qui avait fait de lui un élÚve singulier, peu apprécié par
la plupart, vĂ©nĂ©rĂ© par une minoritĂ©. Il ne disait que ce qu’il
pensait, ne s’embarrassait jamais d’un mot si ce n’était pas utile,
sĂ©duisait une fille si elle le touchait, et peu importait qu’il soit
ou non engagĂ© dans une autre relation — Brady affirmait
qu’aimer se conjuguait invariablement au pluriel – c’était un
athée profond, un flegmatique à qui il arrivait de se battre
lorsqu’il estimait devoir en arriver là. La violence, selon lui,
servait de soupape Ă  la vie en sociĂ©tĂ©. Trop d’ego mitoyens ne
pouvaient s’harmoniser sans une bonne dose de violence pour
réguler la place des uns et des autres. Une violence maßtrisée,
qui s’arrĂȘtait Ă  l’humiliation du dominĂ©.
Au milieu de cette foire d’empoigne, Brady Ă©prouvait une
fascination pour la comédie. Ainsi se passionnait-il pour les
cours de théùtre dans lesquels il traßnait sa cinglante présence,
moquant l’amateurisme et traquant le talent de quelques-uns.
Lorsqu’il rencontrait des individus qui savaient jouer dans
leurs rapports aux autres, Brady succombait. Ce fut le cas de son
-10-
premier vrai grand amour, une femme dont il Ă©tait impossible
de dire si elle était sincÚre ou si elle jouait la comédie. Cette
complexité le subjugua et en fit un garçon fidÚle pour quelques
mois. Jusqu’à ce que le jeu de son amante s’étiole, que le fard
coule et que le vrai, mis Ă  nu, lui fasse baisser la garde.
Le temps aidant, il avait beaucoup changĂ©, s’était modĂ©rĂ©,
l’adulte qu’il Ă©tait devenu se coulait davantage dans le moule
tout en gardant certains réflexes. Il portait sur cette époque un
regard amusĂ©, et n’en reniait rien mĂȘme s’il s’était mariĂ©, s’il
avait jurĂ© fidĂ©litĂ©, et s’il adoptait l’hypocrisie ambiante de sa
profession, commandement suprĂȘme pour survivre Ă  New York.
Il continuait toutefois de faire la différence entre la farce
humaine – ce quotidien modelĂ© de codes absurdes – et la
savoureuse comĂ©die que l’homme en tirait. Il adorait croiser
ceux qui endossaient un rÎle et enfouissaient leur personnalité
sous plusieurs couches de déguisements : charmeurs, taquins,
ouvertement manipulateurs, et avec qui il fallait redoubler
d’attention pour faire le poids. Ces gens-là le divertissaient, lui
donnaient le sentiment de vivre. Intensément.
— Une sacrĂ©e psychanalyse Ă  envisager, murmura-t-il Ă 
son reflet.
Il rejoignit son bureau sur lequel il saisit une carte couverte
de sang sĂ©chĂ© : un permis de conduire. La photo d’une jolie
jeune femme pouvait encore s’y distinguer.
Une croûte brunùtre se détacha du plastique et tomba sur
le sous-main en cuir.
Il replongeait dans ce qu’il Ă©tait Ă  cause d’elle. Pour
s’interroger sur lui.
Pour fuir ce qui s’était passĂ©.
Avait-il une conscience en définitive ?
Brady avala sa salive, incapable de se décider.
Me rendre Ă  la police ?
Il inspira Ă  pleins poumons.
Elle est morte.
Il ferma les paupiÚres, pour quitter cette piÚce, la réalité,
pour entrer en soi, tout au fond, dans cette absence de lumiĂšre
rassurante.
Ses ténÚbres à lui.
-11-
2
Trois jours plus tĂŽt.
Brady terminait son reportage sur l’architecture de Gaudí,
un mois de préparation et quinze jours sur place, en Espagne.
Le National Geographic lui avait dĂ©jĂ  achetĂ© l’exclusivitĂ© sur
huit pages. Indépendant, Brady choisissait ses sujets, les
prévendait à son réseau avant de les réaliser. Il rédigeait et
fournissait les photos, estimant qu’il lui Ă©tait impensable de ne
pas tout effectuer lui-mĂȘme. Si la photo illustrait le texte alors le
papier était raté. Elle devait le sublimer, non seulement
l’enrichir mais lui offrir un supplĂ©ment de profondeur. Une
visite guidĂ©e des mots. Si les phrases relevaient de l’ñme, les
clichĂ©s donnaient au sujet un corps d’émotion.
Pour ce pĂ©riple, il ouvrait sur une phrase de l’Espagnol :
« L’architecture est la mise en ordre de la lumiĂšre. » L’entrĂ©e
principale du Palais GĂŒell en miroir sur la page opposĂ©e. L’éclat
du soleil venait frapper sa façade blanche, miroitant sur le fer
forgé de ses vastes portes ouvertes sur deux bouches noires,
deux gueules abyssales invitant le lecteur à oser l’aventure.
Brady dĂ©posa l’impression laser sur son bureau et hocha la
tĂȘte. C’était rĂ©ussi. Les types de la rĂ©dac seraient contents.
Il s’étira en grognant et alla se rĂ©chauffer un cafĂ© dans le
petit coin cuisine de l’atelier.
Et maintenant ?
Cette fois il avait tenu jusqu’à la fin de son travail avant
d’embrayer sur la suite. Qu’allait-il faire Ă  prĂ©sent ? Quel sujet
attaquer ? Habituellement, il en avait toujours deux ou trois
d’avance, pour les apprivoiser, les mĂ»rir dans son esprit, afin de
dĂ©finir l’angle d’approche avant de s’y consacrer pleinement.
Cette fois, rien de ce qui trottait en lui ne l’émoustillait.
Brady fonctionnait à l’envie. Il ne se consacrait à un reportage
que si le sujet l’interpellait.
-12-
Déjà, avant de choisir Gaudí, il avait hésité longuement,
s’offrant quinze jours de rĂ©flexion. Et ce fait se reproduisait de
plus en plus souvent. Était-ce la lassitude qui l’envahissait ?
Non, c’est l’usure de la simplicitĂ©. J’ai bossĂ© sur des projets
qui n’étaient pas assez originaux, pas exceptionnels, sans
risque, sans vraie saveur. C’est ça la vĂ©rité 
Il lui fallait passer Ă  autre chose de plus captivant.
S’étonner lui-mĂȘme.
Prendre son temps pour sélectionner le thÚme. Il pouvait
se le permettre, il gagnait tr
Innocentes seulement en apparence
Une anglaise et son mec
Ma belle-fille mérite ça

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