Une fille noire fait un spectacle

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Une fille noire fait un spectacle

Bertrand Renard -


franceinfo Culture





France Télévisions




Rédaction Culture




Publié le 29/11/2021 14:43


Mis à jour le 29/11/2021 18:10





























Clarisse Caplan est "Joséphine B" (PASCAL GELY / HANS LUCAS)




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Alors que Joséphine Baker entre au Panthéon mardi 30 novembre, Xavier Durringer propose un spectacle musical inspiré : "Joséphine B", au nouveau théâtre de Passy. 
C’est dans un nouveau théâtre parisien, du côté de Passy, quelques fragments de la vie de Joséphine Baker, l’Américaine devenue citoyenne française qui entre au Panthéon mardi 30 novembre, première femme noire, même si celle qui était une grande amie de la princesse Grace restera enterrée à Monaco… 
On pourrait rêver d’un spectacle de trois heures avec des tableaux multicolores, une reconstitution grandiose, tant la vie de Joséphine Baker a été multiple, riche de rencontres et de drames, et beaucoup plus partagée que nous pourrions le croire, nous Français, entre l’Europe et les Etats-Unis. L’ambition de Xavier Durringer, l’auteur de la pièce, est beaucoup plus modeste : quelques fragments emblématiques de l’existence de la chanteuse, pour faire entendre sa voix, et pas seulement dans son répertoire. Un être chahuté et combattant, une petite fille née dans une terrible pauvreté et qui deviendra cette flamboyante icône, première femme noire indépendante. Elle gagnait sa vie, elle la vivait comme elle l’entendait, amants et amantes (celles-ci, parmi lesquelles Colette, pas du tout évoquées : pudeur étrange !). Elle fut aussi une combattante au sens propre de la liberté, et une femme du monde, aux deux sens aussi : mondaine et de ce monde entier où elle adoptera, ne pouvant en avoir elle-même, tant d’enfants d’un continent à l’autre : le risque, tant elle était généreuse était d’y perdre la totalité de sa fortune. 
La voix donc de Joséphine incarnée par une étonnante jeune actrice inconnue, Clarisse Caplan, qui se met à nu (réellement) avec une profonde justesse, dignité et amertume, force de vie qui aurait pu tourner au malheur absolu. Une petite fille à dents de lapin née à Saint Louis, Missouri, dans la misère la plus noire des Noirs (jeu de mots facile mais si triste et si juste qu’ici, il émeut). Père parti aussitôt, mère alcoolique et nouveau compagnon alcoolique, toit de tôle sur une masure sordide où pullulent rats et cafards au point qu’avec les frères et sœurs on fait des concours comme d’autres font combattre des coqs. Et Joséphine battue par les deux ivrognes, dansant quand elle s’évade, le bonheur de la danse, la joie, enfin, de la danse, de s’enivrer de pas et de sauts, les quelques sous qu’on finira par rapporter pour la famille et, quand on ne les rapporte pas, des coups encore, redoublés. 
C’est un mélo. Un terrible mélo mais plus vrai que ceux qu’on invente et dont on dirait : "Là, c’est trop" . Et ici, non, ce n’est pas assez. Durringer joue de formules qui font mouche : Le jeu de l’oie (de la vie), des lois universelles… mais si peu partagées, dit Joséphine, ces lois-là de l’égalité entre les êtres, dans une Amérique sudiste au racisme encore si monstrueux duquel les Nordistes, 50 ans après la guerre de Sécession, détournent le regard. Car, dit Joséphine, dans la conscience américaine, l’ange blanc est gentil, l’ange noir est un démon. Le blanc, c’est immaculé, le noir, c’est de la suie, c’est sale. Et elle assiste, le 2 juillet 1917 (elle a 11ans) à une des pires émeutes de la ségrégation, un des pires massacres, femmes enceintes noires piétinées devant elle par les Blancs, les policiers blancs, 8 morts blancs, plus de 100 officiellement chez les Noirs, sans doute bien davantage. Et l’on entend Strange Fruits. Billie Holliday. Ces étranges fruits qui pendent aux branches des arbres, des peupliers et des séquoias, ces étranges fruits, les corps des Noirs lynchés qui se dessèchent dans la moiteur du Sud. Joséphine est ensuite au service d’une Blanche. Qui lui enseigne les bonnes manières. Avec un mépris cinglant. 
La suite est un peu en-dessous. Joséphine se confie à son amant-impresario, Pepito, qui, malgré ce surnom espagnol, était italien. Elle nous parle de l’échec d’une tournée américaine, toujours à cause de ce fichu racisme, mais aussi d’une tournée européenne où elle a fait scandale dans l’Allemagne nazie, dans l’Autriche catholique (on suppose donc être dans les années 30 mais il faut vraiment bien connaître sa vie pour se repérer). Et défilent ensuite la résistante Joséphine qui, pour berner les occupants, cachait des billets dans son soutien-gorge ou des codes dans ses partitions à l’usage des services secrets alliés. Puis la militante des droits de l’homme, au côté de Martin Luther King lors du fameux discours de Washington (le I have a dream de celui-ci a occulté que Baker prit la parole elle aussi à cette occasion). On croisera Rosa Parks, celle qui refusa de céder sa place à un Blanc dans l’autobus, on entendra les coups de feu de Memphis : Baker n’y était pas, cela devient une histoire de la cause noire, à la limite du hors sujet, avec un côté on a eu peur d’oublier quelque chose… D’autres tableaux. On n’aura pas les Milandes, on n’aura pas Joséphine mère des enfants du monde. On aura enfin l’amorce de la gloire française. En fond, des photos noir et blanc d’une maison pauvre du Sud, d’un paquebot quittant New-York avec une jeune fille de 19 ans qui, sur un coup de tête, accepte la proposition d’une riche mondaine, Caroline Reagan. Celle-ci veut monter un spectacle sur son nom, payé 250 dollars la semaine, un pont d’or pour la jeune fille pauvre. 
Cela deviendra la Revue nègre. Le 2 octobre 1925 au théâtre des Champs-Elysées, popularisée par l’affiche de Paul Colin, Joséphine B., presque nue, coiffure à la garçonne dans ce Paris symbole mondial de la liberté, fait scandale avec sa Danse sauvage, bracelets de cauris sur ses cheville nues, ceinture de bananes qui fait encore polémique aujourd’hui. Durringer a raison de nous la livrer sans commentaire (Clarisse Caplan y est remarquable encore), nous laissant aussi dans la perplexité que Joséphine Baker a toujours voulu maintenir : l'image d’Epinal tendue aux blancs qui ne voyaient dans le Noir qu'"un bon sauvage" au risque de choquer la communauté Noire de nos jours par la puissance de ce cliché. Car quoique la France ait été très en avance dans ce domaine par rapport aux U.S.A., on sortait cependant du scandale provoqué par le premier prix Goncourt donné à un Noir (martiniquais), René Maran, en 1921 : interpellation à la Chambre des Députés pour le lui faire retirer, Maran s’étant reconnu dans le mouvement naissant de la Négritude ( Senghor, Aimé Césaire). Au côté de Camille Caplan Thomas Armand joue tous les autres rôles, les surjoue parfois : il n’est jamais aussi bon que quand il est dans la simplicité. Mais c’est lui qui chante très joliment le fameux J’ai deux amours, façon transformisme, Caplan se contentant de C’est lui (Pour moi y a qu’un homme dans Paris et c’est lui) Pas assez de musique disait quelqu’un près de nous. Est-ce une question de droits ? En tout cas le duo, qui parait-il ne savait pas danser "avant", nous régale, charleston, cake-walk, moments à la Fred Astaire et Ginger Rogers, donnant à ces respirations chorégraphiques la dimension d’ ailes du rêve qui transforme Joséphine B. en une comédie musicale qui prend son envol. Une jeune femme de 19 ans devient vedette. Deux jeunes acteurs d’à peine plus rêvent de l’être, et font leurs premiers pas. Joséphine B. de Xavier Durringer, mise en scène de l’auteur, Avec Clarisse Caplan et Thomas Armand. Théâtre de Passy Les jeudis, vendredis et samedis à 19 heures, dimanche à 16 heures Jusqu’au 2 janvier 2022. Il est possible que la pièce soit prolongée jusqu’à fin mars, avec rajout éventuel d’un autre jour (le mercredi). 
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Au travers de cette nouvelle méconnue de Tchekhov, le metteur en scène russe perd cependant parfois un peu son public en cours de route.
« Stop the war » : l’injonction s’est inscrite en lettres gigantesques sur fond rouge sang, sur la muraille du Palais des papes, au terme de la représentation du Moine noir , en cette soirée d’ouverture du Festival d’Avignon, jeudi 7 juillet. Et l’on ne sait si le public s’est levé pour saluer cet appel, le metteur en scène russe Kirill Serebrennikov ou son spectacle, d’une indéniable force théâtrale. Tout cela ensemble, sans doute.
Il n’est pourtant pas question ici de l’invasion qui ravage l’Ukraine mais d’une autre guerre, d’un autre pacte faustien. D’une autre crise, d’un autre chaos, plus intimes, plus existentiels. Kirill Serebrennikov, 52 ans, désormais exilé à Berlin après avoir été poursuivi par la justice sous des prétextes fallacieux et assigné à résidence pendant deux ans, entre dans le saint des saints d’Avignon avec Tchekhov, mais un Tchekhov bien particulier.
Ce Tchekhov-là, qui se rapproche de Dostoïevski, c’est celui du Moine noir , une des nouvelles les moins connues du maître en France, mais qui, en Russie, fait partie de l’imaginaire collectif. L’histoire est celle d’Andreï Kovrine, un intellectuel surmené et déprimé, qui part se reposer à la campagne chez son ami Pessotski, qui l’a en partie élevé, et sa fille Tania.
Pessotski est à la tête d’un domaine magnifique, un paradis d’arbres fruitiers et de fleurs, et la métaphore jardinière est au cœur de la nouvelle et de la crise que traverse Kovrine. Car, à peine arrivé à la campagne, l’homme est l’objet d’étranges hallucinations : un moine noir lui apparaît, surgi de vieilles légendes, qui lui tient ce genre de propos : « Etre libre, c’est être l’élu, servir la vérité, chercher la vérité, être de ceux qui rendront l’humanité meilleure (…) . La liberté n’est peut-être qu’une illusion, mais n’est-il pas préférable de vivre d’une grande illusion ? Pousser librement dans le vent, comme une haute tige, plutôt que de se multiplier comme des arbustes résistants au froid. »
Les arbustes résistants symbolisant ici la médiocrité d’une vie ordinaire et simple, normée comme des arbres que l’on taille et tuteure pour leur donner une forme, opposée à l’appel d’une vie plus élevée, plus exaltante et plus dangereuse, en un conflit existentiel qui traverse toute l’œuvre de Tchekhov. Conflit qui va mener Kovrine sur les rivages de la folie.
Cette nouvelle d’une vingtaine de pages, Kirill Serebrennikov la déploie sur un spectacle de deux heures trente, en un geste de mise en scène ample et puissant, qui creuse le point de vue de chacun des personnages. Sur le grand plateau de la cour d’honneur, où soufflait un mistral bien accordé avec le chaos, sont installées trois petites cahutes ressemblant à des serres, qui vont se recomposer en différents espaces au fil de la représentation.
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