Une femme baise avec un gigolo quand son mari n'est pas là

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Une femme baise avec un gigolo quand son mari n'est pas là
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“Hétérosexuel, j’ai couché un soir avec un collègue”


L’actrice Anne Heche meurt à l'âge de 53 ans


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Publié le 14 mai 2020 à 18h05 Mis à jour
le 17 mars 2021 à 15h47

“Confessions nocturnes” est une chronique hebdomadaire qui donne la parole aux lecteur·ices pour parler de sexe, d’érotisme, de genre, d’attachement, d’infidélité… Et qui tente de répondre à cette question : “Comment s’aime-t-on en 2020 ?” Aujourd’hui, Stan, 31 ans, nous plonge dans une histoire d’identité, de fluidité masculine, et de désir.
Stan – “Cela fait deux ans que je vis avec ma copine, à Paris. J’ai toujours eu plusieurs longues relations avec des filles. De temps en temps, ça m’arrive d’embrasser des potes en soirées. C’est léger, on s’amuse, et parfois il y en a un qui attrape la bouche de l’autre. Hétéros, homos, ça n’a pas vraiment d’importance, on se roule des pelles. Mais je ne pense pas qu’il y ait vraiment quoique ce soit de sexuel là-dedans, c’est surtout un moment d’euphorie. Et puis on est surtout très ivres, je ne le ferai jamais à jeun…
Enfin, pour être tout à fait honnête, cela m’a déjà traversé l’esprit d’avoir un jour un rapport homosexuel. Depuis tout petit, je tombe amoureux de filles sans me poser de questions. Mais quand j’y pensais, sauter le pas avec un homme me terrifiait et je n’ai jamais osé en parler autour de moi. Sans doute à cause d’une certaine pression sociale que je pouvais ressentir. Même si mes ami·es sont très ouvert·es sur la question, c’est difficile de dire à des proches : “Je crois que j’ai envie d’essayer avec un mec.” Ce n’était pas non plus une envie énorme, mais je voulais laisser la porte ouverte à l’opportunité si celle-ci se présentait un soir. En bonne et due forme, je n’aurais jamais trompé une de mes copines avec un homme quoi qu’il arrive. Je pars du principe que tout ce que je raconte là, si je remplaçais le mot « femme » par « homme » – et vice versa – ce serait exactement la même chose.
Enfin ça, c’était avant cette fameuse nuit que j’ai vécue il y a quatre ans.
C’était un soir du mois de juin où les températures commencent à grimper, et où le jour s’éternise un peu plus. Je sortais d’une relation d’un an avec une fille avec qui ça ne se passait vraiment pas bien du tout sexuellement. J’avais passé la soirée dans un bar avec des amis et je venais de louper le dernier métro. Le coup classique. Je regagnais alors mon appartement, seul, et à pieds. Sur la route, j’ai croisé un collègue de la librairie dans laquelle je travaillais à cette époque. Il était plus de 2 heures du matin, et lui aussi était un peu éméché. Nous n’étions pas très loin de mon appartement, alors, spontanément, je lui ai proposé de venir boire un dernier verre chez moi.
Je savais bien sûr qu’il était homosexuel, mais à aucun moment je n’avais une quelconque arrière pensée en l’invitant au milieu de la nuit. Il allait dormir sur le canapé, moi, dans mon lit, et puis c’est tout. Une bouteille de Ricard plus loin, j’ai commencé à voir la situation différemment… Il était beau, suave, on parlait musique en enchaînant les verres. Je me souviens avoir fait le premier pas en commençant à l’embrasser. Et puis, nous avons couché ensemble. Se mélangeaient à la fois désir, envie et curiosité de l’inconnu. Tout s’est étonnamment passé de façon très naturelle. Enfin, me réveiller avec un mec dans les bras le lendemain m’a quand même fait une drôle d’impression.
Je ne regrette absolument pas cette expérience, mais je pense que je ne retenterai pas pour autant. Ce n’était finalement pas une si bonne soirée que ce que j’avais espéré. Une fois les effets de l’alcool dilués, j’avais envie qu’il parte assez vite pour pouvoir passer à autre chose. Je n’avais pas honte, je crois que j’aurais eu ce même sentiment de gène si cela avait été une fille. Sexuellement, je n’ai pas adoré, mais je ne peux pas dire si c’était une question de genre ou de personne. Si ça se trouve, c’était juste un mauvais coup ! Et émotionnellement, cette nuit m’a quand même un peu secoué, je me posais beaucoup de questions. Il m’a proposé que l’on se revoie, mais nous n’en avons jamais reparlé. De retour au boulot quelques jours plus tard, c’était comme si rien ne s’était passé entre nous.
J’en ai parlé plus tard avec mes ami·es qui ont été hyper bienveillant·es. Même mon frère, dont l’avis compte beaucoup pour moi, m’a simplement répondu : “C’est trop cool que tu l’aies fait si tu en avais envie.” La femme avec qui je partage ma vie aujourd’hui a été un peu étonnée au début, et puis on a très rapidement parlé de cette personne comme de n’importe quelle autre expérience finalement. Je ne m’en vante pas, mais si on me pose la question, j’en parle naturellement.
Autour de moi, les mecs en général assument beaucoup moins cette forme de « bisexualité » – si c’est comme cela que l’on peut qualifier mon aventure. Ce n’est pas quelque chose dont on parle facilement entre nous en tout cas. Depuis, je m’interroge souvent : faut-il absolument que la sexualité soit aussi manichéenne ? Ne peut-on pas simplement parler de « fluidité » ?
Aujourd’hui, je me définis comme hétérosexuel parce que c’est comme si le terme était plus pratique pour classer ma situation. Il peut m’arriver de mater des hommes dans la rue et de les trouver beau, sans vraiment d’attirance physique derrière. Je les regarde davantage comme une source d’inspiration pour mon apparence. Peut-être qu’un jour je tomberai amoureux d’un mec, je n’en sais rien. Je vis avec le sentiment que tout est désormais possible même si là, au moment présent, je me sens essentiellement attiré par les femmes.”
Propos recueillis par Fanny Marlier
Si vous aussi, comme Sven, vous souhaitez nous raconter votre histoire, n’hésitez pas à nous écrire : fanny.marlier@inrocks.com
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