Une danseuse libérée
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Vous connaissez sûrement le Moulin Rouge , mais connaissez-vous l’histoire de Louise Weber , dite La Goulue ? Une femme avant-gardiste et scandaleuse qui a régné sur les planches du célèbre cabaret en véritable vedette du french cancan à la fin du XIXe siècle. Elle a marqué le Tout-Paris avec son esprit libre et sa vie hors du commun. Danseuse , muse de Toulouse-Lautrec , puis dompteuse de lions , cette femme n’a jamais voulu appartenir à un homme. À travers cette biographie de La Goulue , plongez dans le parcours anticonformiste de cette femme libérée .
Louise Weber, dite La Goulue, est née à Clichy en 1866 dans un milieu modeste. On la décrit comme une jolie jeune fille, au visage rond et enfantin. Mais ses yeux bleus perçants ne trompent pas. Cette jeune fille au caractère bien trempé aime avoir toute l’attention sur elle et être indépendante. Dès l’âge de douze ans, elle travaille en tant que blanchisseuse dans les quartiers de Clichy, où elle nettoie les robes des dames de la haute société. À la fin du XIXe siècle, dans le Paris de la Belle Époque, les aristocrates et les nouveaux riches se mélangent aux classes populaires. C’est une période de joie de vivre, de champagne et de grandes fêtes. La jeune Louise Weber ne veut pas rater ça. Elle aussi veut aller s’encanailler. Alors, elle travaille le jour et danse la nuit au Moulin de la Galette de la butte Montmartre. C’est là qu’elle fait une rencontre qui va changer sa vie : Valentin le Désossé, un danseur qui doit son surnom à ses talents de contorsionniste. Ensemble, ils forment un duo et trouvent une osmose chorégraphique.
Louise Weber aime sortir dans les cabarets de Montmartre. Elle découvre le french cancan, la danse à la mode. Sulfureuse et jugée indécente, elle a longtemps été interdite par les autorités. C’est une aubaine pour cette jeune fille audacieuse et insolente. Elle découvre les grands écarts, lancés de cuisses, jupons relevés, autant de mouvements qui permettent aux femmes de se libérer du carcan de l’époque. La Goulue y voit une manière de s’émanciper, de s’affirmer et d’envoyer balader les hommes puisque les chorégraphies ne nécessitent pas de cavalier. Sa fougue et son énergie redoutable vont la démarquer des autres danseuses. En 1889, elle se fait repérer pour travailler dans un tout nouveau cabaret : le Moulin Rouge.
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Le directeur du Moulin Rouge engage La Goulue et Valentin le Désossé dans ce tout nouveau cabaret qui vient d’ouvrir ses portes. La Goulue est la reine incontestable du lieu. Elle a une énergie folle et soulève ses jupes comme aucune autre danseuse. Les hommes de la capitale se pressent pour venir voir celle qui fait voler les chapeaux des bourgeois d’un coup de jambe. Provocatrice pour certains, courageuse pour d’autres, La Goulue n’hésite pas à tutoyer les bourgeois et n’a pas froid aux yeux. Un jour, elle invective le Prince de Galles qui avait l’habitude de venir s’encanailler au Moulin Rouge :
« Eh, gars, tu paies le champagne ? C’est toi qui invites ou c’est ta mère qui régale ? »
La Goulue invente aussi le « coup du cul », mouvement toujours pratiqué par les danseuses du Moulin Rouge : à la fin du spectacle, elles se retournent toutes face au public et montrent leurs fesses en soulevant leurs jupons. La Goulue devient la danseuse la mieux payée de la troupe. Femme libre et indépendante, elle rencontre beaucoup d’hommes mais ne dépendra d’aucun. La Goulue est résolument moderne pour son époque.
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Dès 1885, elle pose pour des nus esthétiques chez le photographe Achille Delmaet. La danseuse développe très tôt un goût prononcé pour l’art et se lie d’amitié avec des artistes qui viennent dans les cabarets. Elle devient modèle pour plusieurs peintres, dont le célèbre Auguste Renoir. À Montmartre, elle fait la rencontre de Toulouse-Lautrec. Amis et complices, ils partagent le goût de la liberté et de l’anticonformisme. D’elle, il fera la fameuse affiche « Moulin Rouge – La Goulue ». Elle est représentée au centre en train de danser sur les diagonales du plancher. En ombre grisée, coupé à mi-corps, Valentin le Désossé occupe le premier plan. Le peintre la représente à plusieurs reprises, il réalise notamment le remarquable : « Arrivée au Moulin Rouge » en 1892 et « La Goulue et Valentin le Désossé » en 1895. Grâce à ces tableaux, La Goulue devient à jamais une figure mythique des cabarets parisiens de la Belle Époque.
En 1895, désormais riche et célèbre, La Goulue décide de quitter le Moulin Rouge en pleine gloire. Elle souhaite installer son art dans la rue et s’embarque dans un nouveau défi. Elle devient alors dompteuse de lions avec son mari. Ensemble, ils se produisent dans les cirques et les fêtes foraines de la capitale, à Neuilly, à la Porte de Saint-Ouen et à la foire du Trône. Mais elle ne connaît plus le succès et la gloire d’antan. Dans sa roulotte, la Goulue boit trop. Son surnom lui vient d’ailleurs du fait que dans les cabarets, elle s’enfilait les fonds de verre du public une fois les clients partis. La Goulue tombe dans la déchéance. Reine oubliée, alcoolique et ruinée, elle finit sa vie devant le Moulin Rouge, en vendant des cigarettes et des fleurs. Certains passants la reconnaissent et lui demandent une photo. Elle termine tristement sa vie dans sa roulotte et meurt le 29 janvier 1929 à Pantin, alcoolique et seule. Il aura fallu attendre 1992 pour que le maire Jacques Chirac décide de transférer son corps au cimetière de Montmartre, juste à côté du lieu où elle aura connu la gloire.
Louise Weber, dite La Goulue, a marqué les esprits pour sa vie sulfureuse et anticonformiste. Tour à tour danseuse, muse et saltimbanque, elle a mené une vie hors du commun dans le Paris de la Belle Époque. Devenue figure emblématique des cabarets parisiens, elle a connu la gloire et la misère à Montmartre, où elle repose désormais en paix.
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Margo Boulanger pour Celles Qui Osent
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW .
La Goulue, reine du Moulin Rouge de Maryline Martin
Louise Weber dite La Goulue, muse et femme libre – Émission Autant en emporte l’histoire sur France Inter
La Goulue : splendeurs et misères d’une danseuse culottée – Émission sur France Culture
http://lagouluedelautrec.over-blog.com/pages/LA_GOULUE_BIOGRAPHIE_OFFICIELLE_-931529.html
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Publié le
11 novembre 2015
par Frédéric Zarod
La danseuse de tango, pour être une femme libérée, c' est une femme libérée, malheureusement. La tanguera ne devrait faire que ce qu'elle ressent, or son corps mental et sa volonté de puissance alimentent son corps, d'automatismes et de schémas fantasmés du tango argentin, ce qui dénature le guidage, la connection, et brise l'harmonie du couple. Elle devrait s'occuper de son transfert de poids, de l'évolution dynamique de son axe vertical, travailler sa jambe d'appui et libérer sa jambe libre.
Au lieu de quoi, elle remet à son cavalier la responsabilité de sa propre autonomie. Ce faisant, elle dresse des barrières au sein de l'abrazo, quand bien même elle croit se donner dans son abrazo cerrado, elle ne fait qu'imposer des tensions supplémentaires, autant d'interférences qui brouillent la communication issue de l'énergie du sol que lui offre si généreusement son danseur.
La milonga semble être un terrain d'expression de l'égo: la femme, au même titre que l'homme, ne doit pas s'imaginer qu'elle est dispensée de ce travail sur elle-même qui consiste à ranger soigneusement son égo et ses fantasmes de ballroom majestueux afin d'offrir ce qu'elle a de meilleur au couple éphémère dans le bal.
Mais c'est une femme libérée, parce que notre société de consommation lui a expliqué que maintenant les femmes sont libérées du joug patriarcal.
Cela ne me dérange pas le moindre du monde, bien au contraire. Je guide, tu es guidée. Maintenant, si tu m'imposes tes fantasmes du tango argentin, je ne peux plus rien faire pour toi: choisis le cavalier qui acceptera de danser avec la femme libre que tu es, car je sais bien que tu es devenue enfin une libérée vivante, un peu à la façon de Bouddha, imposes donc ton fantasme de Buenos Aires à qui tu veux, après tout tu es enfin libre de choisir et de façonner ton couple de tango selon ton humeur.
Quoi? Une femme libérée, maestra de la mirada, me faisant des tas de remontrances sur l'art d'inviter par le regard... mais quand il s'agit de genuflexion, il n'y a plus personne... Où sont les femmes? Celles qui se trouvent encore dans leur corps?
Bien sûr, l'émotion du tango, qu'est-ce que j'en fais, moi, le huitième fou? Qu'on me jette la pierre, mais l'émotion du tango se trouve chez la débutante aussi. L'émotion du tango se vit aussi dans l'imaginaire collectif, ou à la maison, par des femmes qui ne dansent pas, qui regarde Danse avec les stars, et qui fantasment tout autant.
L'émotion... C'est du désir et de la peur. Ni plus, ni moins. Sous prétexte de venir en milonga uniquement pour vivre l'émotion de l'abrazo cerrado exagerado, ces dames tournent le dos au travail, à l'effort à faire sur leur mental, leur égo. Mais n'est-ce pas là la première cause de notre déception devant un enlacement collé serré qui panique, qui ceint jusqu'à l'étouffement. Si des hommes serrent, serrent encore, durcissent les muscles de leurs bras, de leur torse, c'est qu'ils ont ce désir infini de guider, ils réclament leur rôle devant des danseuses qui n'en font qu'à leur tête, se servent du danseur juste comme guide touristique de la piste de danse, quand elles ne s'en servent pas comme porte-manteau.
Je suis le huitième fou, je montre du doigt, et l'on me condamne au bûcher. Soit, j'étais un inquisiteur dans une vie antérieure, je ne mérite que de me retrouver à la place de mes victimes d'antan.
Je vous ai entendus: moi, misogyne? Si vous le souhaitez, si ça peut vous permettre de supprimer de votre mémoire tout ce que vous venir de lire. Je vous offense en touchant votre confort mental, et votre doux rêve de milonguero et de tanguera.
Je suis misogyne, c'est pour cela que je dis: tant que le danseur a cette sensation de résistance, de fermeté, de réponse non pas charnelle mais mécanique très prononcée dans l'abrazo, même dans un bon guidage, aussi bien en ouvert qu'en fermé, il maintient une autorité excessive sur la danseuse, qui empêche cette dernière de rentrer complètement dans son rôle de femme (dans son sens mystique).
Aïe! Femme mystique! Pourtant c'est bien ce que je souhaite pour la femme: d'être une libérée vivante!
Le danseur n'est pas encore parvenu alors à franchir les portes qui le conduisent également dans son rôle d'homme dans le sens mystique du tango argentin. A moins qu'il préfère continuer à sortir, au beau milieu de la piste de danse, sa caisse à outils, sa pince, sa tenaille, son tournevis, son marteau et son pied à coulisse...
Il nous faut partir du principe que le corps, le désir et la peur, le mental, l'esprit, ne font qu'un dans l'abrazo, UNO, et de nombreux obstacles qui verrouillent notre progrès, notre évolution naturelle sur le chemin de l'apprentissage du tango argentin, disparaissent progressivement dans la conscience que l'on place au sein de notre abrazo. Les réponses sont à la portée de nous tous, reste à les "voir", les "ressentir", ou: "connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers", et les secrets du guidage et de la connexion par la même occasion.
Parce qu'un éclair d'inquiétudes traverse mon esprit, que mon âme est soulevée par des flammes, que mon coeur se soulève, je demande à Jésus à quel endroit j'ai péché. Ainsi je pense souvent au tango, car ce que je donne aux autres, est un dépôt de gloire adressé à Dieu.
Contrairement à la femme moderne, non je ne suis pas un homme libre, je reste enfermé dans mon corps d'homme, je ne suis pas libre de jouer à la fois mon rôle de cavalier qui guide et de danseuse guidée.
Non, je ne suis pas un homme libre, quand bien même nous sommes protégés par les droits de l'homme, si je guide, je ne peux être guidé en même temps: voici neuf années que j'apprends mon rôle de cavalier, de guideur, en tango argentin, et je dois sacrifier mes fanstasmes du tango argentin pour apprendre déjà à respecter l'axe de ma danseuse, ses transferts de poids, ses articulations, ses tendons, sa colonne vertébrale...
Je ne peux me permettre, contrairement à la femme de notre société contemporaine, libérée qu'elle est au sein du couple, d'imposer à cette dernière tout et n'importe quoi de l'ordre du fantasme des salons canning de Buenos Aires!
Dans les nuits longues, quand des vagues déferlent en mon coeur, ainsi la Vierge Marie m'apparaît et je suis consolé, je demande pardon, mais nombreuses sont les voix qui essaient de me perdre, je suis l'orgueilleux, le jaloux, le médisant. Le tango m'invite sur le sentier de la bergerie, suis-je l'agneau, suis-je le berger?
Les secrets du guidage et de la connection, je les ai déposés dans mes entrailles. Me faisant l'épouse du tango, telle la mère du couvent qui abreuve ses enfants des Saintes Ecritures, mon guidage et ma connexion ne sont que des secrets, en Vérité je ne guide pas, le Seigneur est Verbe Créateur, je suis son danseur, son intrument, loin des dogmes, c'est pour quoi je voue un culte à l'abrazo mystique dans la fraternité du tango chrétien, je ne suis rien, ou pour le pire un pécheur, car Dieu descend soixante-dix fois par jour et me trouve si rempli de moi-même qu'Il ne peut y rester.
Lorsque je prends dans mes bras une femme libérée, malheureusement, je ne suis plus libre de danser tout seul, de fantasmer mon tango tel que je le veux, j'ai des responsabilités, celles du couple de danse, d'une danse qui se danse... à deux.
Que personne ne sache ma souffrance, tel est mon tango, l'amour de mes amours. Mon tango n'est qu'un outils ainsi qu'une communion avec la pécheresse, dans la tentation, le désir de Dieu est éprouvé, mais dans l'abrazo, à deux, nos corps ne font qu'une seule chair, à condition de nous placer sous la règle de Saint-Benoît. Parce que je guide, je me transforme, ma prière s'adresse au Père Eternel, il n'est jamais vain d'évoquer une parcelle du Tout-Puissant, ainsi est le feu du forgeron, entre son enclume et le marteau, emporté par la foule, dans le brasier de nos bals... Si j'étais vraiment libre dans notre couple, libre d'imposer mes fantasmes du tango rioplatense à l'intérieur de notre abrazo, quelle contrainte resterait-il afin de me permettre d'évoluer, de me perfectionner avec ma tanguera... libérée?
Le tango argentin se prête naturellement à bien des fantasmes dans le couple... tant du côté des hommes que des femmes. Travaillons d'abord la technique, l'organisation corporelle, puis partageons après, seulement après, nos fantasmes du tango argentin, sans nous déchirer mutuellement tendons et muscles, ni malmener articulations et colonne vertébrale! Si la femme moderne, libérée, n'est plus un objet, le danseur de tango n'a pas non plus à en être un dans l'abrazo...
Publié dans
Tango Mystique , Tango l'abrazo d'une Plume
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