Une artiste sexuelle

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Une artiste sexuelle
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“L’amour n’est pas un sentiment, c’est un art”. Maxime de l’illustre Paul Morand, elle décrit à juste titre ce lien inextricable entre l’émotion et l’impulsion créatrice. Ces deux étant des piliers pour les artistes cherchant à donner forme à la force qui unit deux personnes amoureuses.
C’est la mission que s’est donnée une artiste autrichienne connue sous le nom de Flowsofly . Réputée pour ses dessins aux formes sensuelles partagés sur Instagram, elle a entrepris de décrire le couple d’un point de vue féminin. Voici quelques-unes de ses illustrations .
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Kay Aranzanso, Philippine de 28 ans, est l’une des rares femmes artiste, graphiste et activiste sociale à s’être lancée dans l’illustration de la sexualité et l’érotisme dans toute leur splendeur. Un art brut et magnifique qui parle à son public. Des œuvres d’art dans un style particulier, où Kay Aranzanso explore le sexe à l’état naturel à travers l’art. Connue sous le nom de Darling Kink , elle met en avant la liberté sexuelle dans une société ou le plaisir sexuel est encore tabou. Notamment aux Philippines , où la religion est encore fermement ancrée dans les mœurs et où il est difficile de parler sexualité à cœur ouvert. Cette artiste a réussi à se créer une place dans ce monde de l’art érotique et cela depuis 2015 . Son alter ego, Darling King, est devenue une extension d’elle-même en tant qu’artiste féminine, et elle aime exprimer ses désirs et émotions à travers ses illustrations.
© Darlingkink Elle illustre la positivité sexuelle par les positions, les pratiques, les masturbations, cunnilingus et fellations en mettant en scène des scénarios intimes qu’on est peu habitués à voir. Les fantasmes prennent alors vie sans honte dans ses œuvres, et nous, on en est fans !

Le marché de l'illustration impertinente revient au Hasard Ludique !


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Après l’attribution du César de la meilleure réalisation à Roman Polanski, Maïa Mazaurette, chroniqueuse de « La Matinale », réfute l’idée qu’il faudrait séparer l’art de son auteur et ignorer tout contexte.
Publié le 08 mars 2020 à 00h36 - Mis à jour le 08 mars 2020 à 17h13 Temps de Lecture 5 min.
Six jours après la condamnation d’Harvey Weinstein pour agressions sexuelles à New York, une semaine avant la Journée internationale des droits des femmes, l’académie des Césars a décerné le prix de la meilleure réalisation à Roman Polanski, accusé d’avoir violé une jeune fille de 13 ans en 1977 (chefs d’accusation initiaux : viol sur mineur, sodomie, fourniture d’une substance prohibée à une mineure, actes licencieux et débauche, relations sexuelles illicites et perversion) et finalement poursuivi et condamné pour détournement de mineure . Quel sens du timing !
Nous voici sommés de « passer à autre chose ». D’ailleurs les faits sont vieux de quarante-trois ans, et la victime elle-même a pardonné – pourquoi un tel acharnement ? Malheureusement, demander au public de « passer à autre chose » revient à lui demander d’ignorer le contexte. Voire d’ignorer son propre quotidien.
Car non seulement le nom de Roman Polanski fait écho à d’autres ayant récemment émaillé l’actualité (Gabriel Matzneff, Christophe Ruggia, Louis C.K., Kevin Spacey…), mais il vient en miroir des résultats de l’enquête NousToutes publiée cette semaine : parmi près de 100 000 femmes répondantes (non représentatives de la population française), neuf sur dix disent avoir subi des pressions sexuelles. Un quart ont subi des pénétrations non consenties, et 15 % des rapports pendant leur sommeil.
Dans ces conditions, difficile d’ignorer les violences. Impossible de « passer à autre chose ». Surtout dans le cadre du cinéma, dont on sait qu’il a une influence sur notre idée de la rencontre amoureuse, de la normalité sexuelle, et même de la beauté.
Si tant de femmes sont ulcérées par le choix de l’Académie, c’est parce qu’elles ont conscience du formidable rôle que le septième art pourrait jouer dans les questionnements qui nous traversent : en explorant la possibilité de rapports sexuels moins scriptés, en érotisant des corps différents, en subvertissant le male gaze que décrit si bien la penseuse Iris Brey (pour rappel, le male gaze objectifie le corps des acteurs et actrices, tandis que le female gaze nous fait partager leur expérience intime).
A l’orée de cette nécessaire réinvention des codes, les réalisateurs et réalisatrices se tiennent en première ligne, puisqu’ils et elles sont chargés de la direction des corps et des émotions. Il y a du boulot, mais quel programme enthousiasmant ! Le cinéma pourrait panser nos plaies (comme dans le Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma ), plutôt que d’y retourner des couteaux (en récompensant Polanski). Le contexte n’est pas l’ennemi, mais la solution. Ou au moins, l’une des solutions.
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