Une Palestinienne dit non la guerre et oui au SEXE

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Une Palestinienne dit non la guerre et oui au SEXE
Analyste au Mercator Institute for China Studies/Merics
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Le sujet de l'inceste et des mauvais traitements au sein de la famille reste tabou en Cisjordanie.
Le directeur de cabinet du chef de la police de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie, n'en revient toujours pas. A la fin du mois d'octobre, en l'espace de quarante-huit heures, il a reçu quatorze appels de jeunes femmes, victimes de harcÚlement sexuel au sein de leur propre famille. "En un an, on récolte d'habitude moins de dix confessions de ce genre, explique le lieutenant Emad Salameh. Dans une société aussi traditionnelle que la nÎtre, les femmes préfÚrent se taire." Le déclencheur de cette vague d'appels au secours est un documentaire de quinze minutes, intitulé Graines de grenade dorées, diffusé quelques jours plus tÎt par Al-Fajer TV, la chaßne de télévision de Tulkarem et consacré au tabou de l'inceste.
Produit par Shashat ("écrans" en arabe), une ONG palestinienne de promotion du cinéma au féminin, ce court-métrage s'intÚgre dans un projet de l'Union européenne baptisé "Masarat" ("itinéraires") qui a vocation à susciter le débat sur la place de la femme dans la société.
Quatre films ont ainsi Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, puis projetĂ©s durant l'automne dans plusieurs dizaines d'associations, de centres culturels et d'universitĂ©s des territoires occupĂ©s, dont Graines de grenades dorĂ©es, mis en scĂšne par la documentariste palestinienne Ghada Terawi. Cette oeuvre belle et douloureuse entremĂȘle des interviews de jeunes femmes qui racontent leur calvaire aux mains d'un pĂšre libidineux et d'une mĂšre qui dĂ©tourne le regard, avec la prĂ©sentation d'un conte folklorique sous forme de dessin animĂ©.
C'est l'histoire d'une jeune fille nommĂ©e "Graines de grenades dorĂ©es", martyrisĂ©e par le cheikh de son village qu'elle a surpris en train de dĂ©vorer un enfant, mais qu'elle refuse de dĂ©noncer. Le film se conclut sur la supplique d'une des femmes qui tĂ©moigne, le visage dans l'ombre pour qu'on ne la reconnaisse pas : "Ne restez pas silencieuse. Parlez... MĂȘme au vent s'il le faut... Mais parlez, parlez..."
Le message a Ă©tĂ© reçu au-delĂ  de toute espĂ©rance. Deux heures aprĂšs la projection du film dans l'amphithĂ©Ăątre d'une universitĂ© de Cisjordanie, deux Ă©lĂšves ont fait irruption dans le bureau du directeur des Ă©tudes et lui ont parlĂ© des attouchements auxquels leur pĂšre se livre. AprĂšs la diffusion du film sur Gamma TV, la chaĂźne locale de Naplouse, Abir Kilan, la directrice, a reçu une demi-dizaine d'appels, principalement de mĂšres de famille. Mais c'est Ă  Tulkarem que l'impact a Ă©tĂ© le plus fort. Le portable du lieutenant Salameh, qui avait participĂ© au dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ© suivant la projection du film et qui avait communiquĂ© son numĂ©ro Ă  cette occasion, n'a pas cessĂ© de sonner. "Parmi les appels, il y avait celui d'une jeune fille violentĂ©e par son frĂšre et son oncle en mĂȘme temps ; celui aussi d'une mĂšre de famille soumise aux assauts de son pĂšre, parce que son mari est emprisonnĂ© en IsraĂ«l et qu'elle a dĂ» revenir vivre chez ses parents", raconte-t-il.
Dans les bureaux de Shashat, à Ramallah, la directrice Alia Arasoughly demeure pantoise devant la réaction, quasi cathartique, générée par ce film de quinze minutes. "Nous avons l'habitude de nous attaquer aux tabous de la société, mais je n'imaginais pas que nous déclencherions un phénomÚne pareil, affirme-t-elle. C'est comme si nous avions ouvert sans le savoir la boßte de Pandore."
Et pourtant, la mise en route du projet a été laborieuse. Deux universités, celles de Tulkarem et d'Hébron, ont immédiatement boycotté le film, arguant que la mise en cause d'un "cheikh" par l'une des femmes interviewées risquait de heurter le conservatisme ambiant. Beaucoup d'autres structures initialement partantes ont été ébranlées par les critiques rituelles accusant Shashat de "promouvoir un agenda occidental".
Il a fallu la caution de la prestigieuse université An-Najah de Naplouse, bastion de l'orthodoxie palestinienne, pour que le cycle des projections démarre. "Les comptes rendus des débats nous sont parvenus au fur et à mesure et nous nous sommes alors rendu compte que dans la plupart d'entre eux une femme faisait état d'abus contre elle ou bien contre une proche , dit Alia Arasoughly. C'est comme une immense souffrance qui nous gifle. A quoi donc ont servi les millions d'euros investis dans ces col loques et autres conférences sur les droits de la femme ?"
Maha Abou Dayeh, la directrice du principal centre d'aide juridique pour les femmes en Cisjordanie, reconnaĂźt l'urgence. Selon elle, le chaos Ă©conomique et social entraĂźnĂ© par la rĂ©pression de la seconde Intifada a aggravĂ© le flĂ©au des violences domestiques, commun Ă  toutes les sociĂ©tĂ©s patriarcales. "Un homme qui est humiliĂ©, privĂ© des moyens de subvenir aux besoins de sa famille, traumatisĂ© par les tortures subies en prison, peut ĂȘtre tentĂ© de rasseoir sa virilitĂ© bafouĂ©e sur le dos de sa femme et de ses enfants" , dit-elle.
En dépit du travail de sensibilisation entamé, auprÚs des forces de police notamment, elle concÚde que la loi du silence bùillonne les femmes encore trop souvent. "La cellule familiale est le ciment de notre société face aux coups de boutoir des sionistes, affirme Maha Abou Dayeh. Beaucoup de familles préfÚrent étouffer le scandale, maintenir un semblant d'unité, plutÎt que d'aller au tribunal."
Que va-t-il advenir à cet égard des quatorze rebelles de Tulkarem ? "J'ai peur qu'elles n'aient parlé pour rien, que personne ne se risque à les écouter vraiment" ,souffle Ghada Terawi, la réalisatrice. Pour l'instant, seulement deux d'entre elles ont osé franchir la porte du commissariat pour porter plainte officiellement.
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Des perspectives suisses en 10 langues
Lorsque dire «non» au sexe ne suffit pas








Des activistes lors d'une action contre les violences sexuelles faites aux femmes devant le bùtiment du Parlement fédéral à Berne, le 21 mai 2019. © Keystone / Anthony Anex


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En Suisse, refuser explicitement un acte sexuel, ce n’est pas assez. Au regard de la loi, le viol implique un recours Ă  la violence. De nombreux pays modifient cette dĂ©finition, ce qui pourrait avoir un impact sur la rĂ©vision du droit pĂ©nal suisse.
Un homme a eu des relations sexuelles non consenties avec son ex-copine. Il a cependant été acquitté Lien externe de l'accusation de viol. Selon les tribunaux suisses, la femme aurait dû se défendre.
Comme dans de nombreux autres pays, sans preuve de violence, de menaces ou de pressions psychologiques, la législation suisse ne considÚre pas un rapport sexuel comme un viol. La Chine, la Russie, la France et l'Espagne, pour ne citer que quelques pays, ont des réglementations similaires.
En Espagne, cependant, les choses changent. Le pays a dĂ©cidĂ© d’adapter son code pĂ©nal aux exigences de la Convention d'Istanbul sur la prĂ©vention et la lutte contre la violence Ă  l'Ă©gard des femmes. Le texte adoptĂ© en 2011 par le Conseil de l'Europe demande, entre autres, que tout rapport sexuel non consenti soit criminalisĂ©.
Le débat en Espagne a été alimenté par un cas précis: un groupe d'hommes a agressé sexuellement une jeune femme, a filmé l'acte et a diffusé la vidéo via le service de messagerie Whatsapp. Bien que les hommes se soient publiquement vantés de l'acte, ils s'en sont tirés avec des peines relativement clémentes. La victime ne s'étant pas défendue physiquement, son agression n'a pas été considérée comme un viol.
Alors que le dĂ©bat est en cours en Espagne, au Danemark, aux Pays-Bas et en Finlande, d’autres pays ont dĂ©jĂ  modifiĂ© leurs lois. En SuĂšde, au Royaume-Uni, en Irlande, en Allemagne, en GrĂšce, en Belgique, au Luxembourg, en Islande, en Autriche, en Australie, en Afrique du Sud et Ă  Chypre, les rapports sexuels sans consentement sont des viols.
Dans certains pays arabes, le dĂ©bat autour du viol tourne autour d’aspects diffĂ©rents de ceux qui prĂ©valent en Europe. Dans certains États, notamment en Égypte, en Jordanie, au Liban, au Maroc, en AlgĂ©rie ou en Syrie, la discussion porte sur la nĂ©cessitĂ© d’abolir la rĂšgle selon laquelle un violeur reste impuni s'il Ă©pouse sa victime Lien externe .
Une disposition de la charia est aussi remise en question. Celle-ci stipule qu’une victime de viol qui ne peut pas prouver son agression en dĂ©signant quatre tĂ©moins masculins ou en obtenant des aveux de l'auteur peut ĂȘtre condamnĂ©e pour «fornication». Cette disposition, vraisemblablement destinĂ©e Ă  protĂ©ger contre les signalements injustifiĂ©s, fait force de loi dans certains pays (par exemple le Qatar, les États du Golfe, le Nigeria).
Les peines pour viol sont beaucoup plus sĂ©vĂšres dans la plupart des pays musulmans qu'en Suisse. Les longues peines de prison sont la rĂšgle, et dans certains pays, la peine de mort peut mĂȘme ĂȘtre prononcĂ©e.
«Le débat a souvent été déclenché par des cas spécifiques, comme en Espagne», explique Nora Scheidegger, une juriste suisse qui a rédigé un mémoire sur le droit pénal sexuel. «C'est initialement un débat féministe qui a éclaté ici dÚs les années 1980, raconte Nora Scheidegger. AprÚs cela, la discussion a été mise de cÎté jusqu'à ce que la Convention d'Istanbul ainsi que le mouvement #MeToo lui donne une nouvelle impulsion.»
La SecrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du Conseil de l'Europe, Marija Pejčinović Burić, a Ă©galement appelĂ© les pays membres Ă  revoir leur dĂ©finition du viol.
En Suisse, une révision du droit pénal est en cours de discussion. Des organisations non gouvernementales, dont Amnesty International, différents collectifs féministes ainsi que celui de la grÚve des femmes demandent que la révision introduise le concept de consentement.
RĂšgle du «non» = Si la victime dit explicitement non ou manifeste son refus et que des rapports sexuels ont tout de mĂȘme lieu, on parle de viol. Cette rĂšgle est notamment en vigueur en Allemagne ou en Autriche.
RĂšgle du «oui» = Si le partenaire n'a pas explicitement ou implicitement – c'est-Ă -dire sans paroles, mais Ă  travers son comportement ou les circonstances – consenti Ă  des rapports sexuels, il s'agit d'un viol. L'Islande et la SuĂšde disposent d’une telle rĂšgle.
«Ce n'est pas la rĂšgle appliquĂ©e qui compte, mais la volontĂ© de la personne. Et dans les deux versions, celle-ci est prise au sĂ©rieux, dĂ©clare le professeur de droit Martino Mona, de l'UniversitĂ© de Berne. La dĂ©nomination ‘oui signifie oui’ est malheureuse, car elle sous-entend que vous devez signer, ce qui est bien sĂ»r absurde», commente-t-il. Il est ainsi personnellement favorable Ă  la rĂšgle «non signifie non», mĂȘme si elle a finalement le mĂȘme effet.
L'Office fĂ©dĂ©ral de la justice est en train d’étudier la nĂ©cessitĂ© d’une rĂ©forme. Mais le Conseil fĂ©dĂ©ral a estimĂ© qu’une telle rĂ©vision n’était pas souhaitable. En Suisse, toute personne qui ne respecte pas un «non» ne reste pas impunie, mais peut ĂȘtre condamnĂ©e Lien externe , sur plainte, Ă  une amende pour «harcĂšlement sexuel», souligne le gouvernement.
Nora Scheidegger estime cependant que cette mesure est trop lĂ©gĂšre et imprĂ©cise lorsqu’il s’agit de rapports sexuels non dĂ©sirĂ©s. Dans son travail de doctorat, elle propose ainsi l’introduction d’une nouvelle infraction d’«abus sexuel». La proposition a Ă©tĂ© reprise par un membre du Parlement et pourrait ainsi devenir rĂ©alitĂ©.

Ce contenu a été publié le 17 sept. 2018

17 sept. 2018
Le fait que le viol vaginal féminin soit considéré différemment du viol anal masculin est une spécificité helvétique.
Mais pourquoi introduire une nouvelle infraction, alors que d'autres pays ont simplement Ă©largi l'infraction de viol?
«Le concept de viol recĂšle une forte charge Ă©motionnelle. Il est considĂ©rĂ© comme l'un des pires dĂ©lits qui soient, note Nora Scheidegger. Aussi longtemps que cela est le cas, il est logique de rĂ©server l'infraction de viol aux violations les plus graves.» Elle relĂšve qu’un acte sexuel imposĂ© par la contrainte reprĂ©sente effectivement un acte rĂ©prĂ©hensible aggravĂ©. Toutefois, elle considĂšre qu’une atteinte au droit Ă  l'autodĂ©termination sexuelle est Ă©galement une injustice de taille.
swissinfo.ch: Quels dangers voyez-vous dans l'extension du délit de viol en Suisse ou dans l'introduction d'un troisiÚme délit d'«agression sexuelle»?
Klaus Heer: Si une sensibilisation accrue aux agressions sexuelles devient visible et tangible dans le droit pĂ©nal, il n'y a pas de «danger». Au contraire. Cela montre que l'Ă©poque oĂč les hommes pouvaient se servir des femmes pour se libĂ©rer de leurs pulsions sexuelles est progressivement rĂ©volue. Le fait qu'il n'y ait pas de sanction claire lorsqu’un homme interprĂšte dĂ©libĂ©rĂ©ment le non d'une femme comme un oui particuliĂšrement sophistiquĂ© relĂšve de la barbarie. Et pour les femmes, c'est tout aussi grave lorsqu'elles laissent croire Ă  l'homme, «par faiblesse», qu'il est autorisĂ© Ă  ne pas tenir compte de ses limites – parce qu'il a besoin de «ça» en tant qu'homme.
Quel impact social ou psychologique un tel rĂšglement aurait-il? Pourrait-il conduire Ă  une situation oĂč, par exemple, les gens devraient dĂ©clarer leur consentement mutuel avant une aventure Tinder d’un soir, directement dans l'application? En d'autres termes, les gens deviendraient-ils quelque peu paranoĂŻaques?
Un coup d'un soir est risquĂ© dans tous les cas, avec ou sans Tinder. Il n'y a aucun moyen de savoir Ă  qui vous allez avoir affaire. Une dĂ©claration de consentement Ă©crite ne changerait probablement pas grand-chose. En cas de conflit, l’imbroglio juridique deviendrait mĂȘme davantage complexe qu'il ne l'est actuellement, car l'interprĂ©tation et les preuves deviendraient beaucoup plus confuses.
Le sexe occasionnel est une aventure dans tous les sens du terme. Il faut en ĂȘtre conscient avant de s'y engager. Surtout en tant que femme.
Selon le professeur de droit pĂ©nal Martino Mona Lien externe de l'UniversitĂ© de Berne, l'exigence de la contrainte a des raisons historiques: «Au XIXe siĂšcle, une victime de viol risquait des poursuites pour rapports sexuels illĂ©gitimes; la contrainte servait Ă  la femme de preuve qu'elle n'avait pas consenti.» Cela n'est plus pertinent aujourd'hui, puisque les normes sociales ont changĂ©, explique le professeur. Il estime que le droit pĂ©nal est basĂ© sur une comprĂ©hension dĂ©passĂ©e de la moralitĂ© et de la sexualitĂ©, ce qu’il qualifie d'«irritant».
Dans le dĂ©bat parlementaire, deux arguments sont avancĂ©s contre la notion de consentement. Il est d’abord Ă  craindre que la personne accusĂ©e doive prouver aprĂšs coup qu'il y a eu consentement, ce qui Ă©quivaudrait Ă  un renversement de la charge de la preuve et serait contraire Ă  l'État de droit.
DeuxiĂšmement, si la victime devait simplement affirmer qu'elle n'avait pas consenti, certains estiment que les fausses accusations pourraient ĂȘtre plus faciles Ă  porter. Le phĂ©nomĂšne des fausses accusations ou l'invention du viol se produit dĂ©jĂ  aujourd’hui, mais il n’existe pas de chiffres fiables pour la Suisse.

Ce contenu a été publié le 29 mars 2017

29 mars 2017
Onze militantes, onze combats pour les droits des femmes, dans différents pays. Dans son livre «Mes Héroïnes», Manon Schick, la directrice de la...
Les fausses accusations ont-elles augmentĂ© dans les pays oĂč les relations sexuelles sans consentement sont considĂ©rĂ©es comme un viol? Au Royaume-Uni, par exemple, la pĂ©nĂ©tration sans consentement est considĂ©rĂ©e comme un viol. La victime n'a pas Ă  rĂ©sister ph
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