Une Coréene prise en trio

Une Coréene prise en trio




⚡ TOUTES LES INFORMATIONS CLIQUEZ ICI 👈🏻👈🏻👈🏻

































Une Coréene prise en trio



Coprésidents du Mouvement Impact France
Docteur en aménagement de l’espace et urbanisme
Culture Cinéma Télévision Livres Musiques Arts Scènes
Pour ajouter l’article à vos sélections identifiez-vous
Vous possédez déjà un compte ? Se connecter
L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
Pour ajouter l’article à vos sélections identifiez-vous
Vous possédez déjà un compte ? Se connecter
Les banques françaises proposent de moins en moins de prêts immobiliers
Bill Gates investit dans la climatisation moins énergivore
Peut-on se faire indemniser après un cambriolage avec des volets restés ouverts ?
« La question de la sobriété salariale devrait être étendue à l’ensemble des entreprises »
« Je savais que je risquais ma vie » : quand l’avortement tuait les femmes en France
Pourquoi la France s’accroche à des ilots inhabités ?
Les voyages en train sont-ils trop chers ?
Les individus peuvent-ils sauver le climat grâce à la sobriété ?
L’éditorial du « Monde » : répondre à un été de catastrophes climatiques
Le pluriversel, pour un « monde fait d’une multitude de mondes »
Le monde selon Poutine : la croix et la bannière
« La France et le vélo, une succession de rendez-vous manqués depuis les années 1970 »
La mort de Wolfgang Petersen, réalisateur allemand devenu valeur sûre d’Hollywood
Près de 500 titres pour une rentrée littéraire sous tension
« Fort Worth, Texas », sur France 5 : visite au cœur d’une ville qui vit dans le passé mythifié des cow-boys
« Uncoupled », sur Netflix : le réapprentissage du célibat à Manhattan à l’heure des nouveaux réseaux sociaux
A la rencontre de Sixto Rodriguez, musicien à la vie douce-amère
Les métamorphoses de Victoria Beckham
S’aimer comme on se quitte : « Il mettait des paillettes dans ma vie, c’était ma seule perspective positive »
Carte postale culinaire du mont Athos : les pâtes d’orge aux crevettes de Dina Nikolaou
Lee Chang-dong signe son film le plus abstrait, le plus beau, le plus surprenant, entre thriller et brûlot social.
L’avis du « Monde » – à ne pas manquer
Enfin Burning ! Sixième long-métrage du Coréen Lee Chang-dong et Palme d’or du dernier Festival de Cannes. Du moins la palme qu’un certain nombre de festivaliers avaient intensément espérée et vainement augurée. A-t-elle moins de valeur que la vraie ( Une affaire de famille , du Japonais Hirokazu Kore-eda ) ? Rien n’est prouvé. Un jury et un palmarès plus propice à l’engagement social qu’à la sorcellerie esthétique auront simplement privilégié un certain type d’œuvres contre d’autres.
L’ironie du sort veut que Lee Chang-dong, grand nom du cinéma coréen, soit l’auteur d’une œuvre qui n’a jamais reculé devant la critique politique et sociale. Il signe simplement avec Burning son film le plus abstrait, le plus étrange, le plus surprenant. Le plus beau aussi. Pour autant, il n’a rien lâché de cette acuité de regard qui fait de chacun de ses films une protestation cruelle contre les formes sourdes de barbarie qui caractérisent la société libérale avancée. Exaltation du narcissisme. Extension du domaine de l’indifférence. Effondrement des croyances et de la morale.
A bien y regarder, chaque film de Lee Chang-dong produit un corps qui se met en travers du système, au risque de la mort. L’affaire se joue ici sur les braises d’un triolisme désynchronisé, entre une fille et deux garçons. La fille se nomme Haemi. Déliée, maniérée, fiévreuse. La candeur de la jeunesse alliée aux ravages du sex-appeal. On la trouve au début du film en pom-pom girl aguichant les passants à l’entrée d’une galerie commerciale. C’est là qu’elle rencontre Jongsu, aussi jeune qu’elle, grand garçon de peu de mots à l’air perdu, cachant sous ses silences une sensibilité à fleur de peau. C’est elle qui l’a reconnu. Ils allaient à l’école ensemble et il la trouvait « moche ».
Elle prend des cours de mime, veut devenir actrice. Il est fils de paysan, livreur, aspirant-écrivain. Ils se revoient, se désirent, se possèdent. Leur étreinte est de courte durée. Elle part pour plusieurs semaines en voyage en Afrique, lui laisse les clés de son appartement et le soin de nourrir un chat qui ne se montrera jamais. Dans son attente, il dort dans ses draps – lesquels, comme dit la chanson, s’en souviennent. A son retour, tandis qu’il l’attend à l’aéroport, une nouvelle donne se profile brutalement. Accompagnée d’un jeune homme désinvolte qui porte beau et qu’elle vient de rencontrer dans l’avion, Haemi choisit de repartir avec ce dernier, en Porsche Carrera, plutôt que dans l’utilitaire rouillé et délabré de Jongsu, qui s’incline sans broncher.
S’ouvre une période indécise, au cours de laquelle les trois jeunes gens se fréquentent, sans que Jongsu, subissant avec stoïcisme l’insupportable suffisance de Ben, puisse déterminer avec certitude les motivations de la jeune fille ni son implication dans la relation qu’elle mène avec ce dernier. A l’étape suivante, Haemi ne se contente plus d’être un mystère, elle devient une absence. Disparue, corps et biens. Jongsu, plongé dans une sorte de mélancolie stuporeuse coupée à la froide rage intérieure, se met à suivre Ben comme son ombre pour tenter de savoir où se trouve la jeune fille.
Arrêtons ici la description de ce récit aussi envoûtant qu’il est déroutant. Tous ceux qui n’exigent pas d’une œuvre d’art des réponses à tout prix devraient se laisser séduire par son indécidabilité. Le chat de Haemi existe-t-il ? Haemi elle-même a-t-elle vraiment disparu ? Ben, le Gatsby coréen, fait-il brûler des serres par pur désœuvrement ou bluffe-t-il pour impressionner Jongsu et le tourner en dérision ? Le désir de meurtre qui monte en ce dernier s’accomplit-il ou est-il la première pierre du roman qu’il se promet d’écrire ?
Il est peut-être moins important de trancher que de se laisser saisir par l’atmosphère – climatique et morale, c’est tout un – qui prévaut dans le film. Un ton de fin du jour, une exténuation des passions, une lumière déclinante, un étouffement existentiel baignent Burning . Du tableau émanent d’inconcevables beautés, comme cette scène dans le jardin de Jongsu, enveloppée par la plainte de Miles Davis, où la jeune fille dénudée danse pour les deux garçons silencieux, leurs silhouettes se découpant dans le crépuscule qui tombe sur les contreforts séparant à l’horizon les deux Corées.
Ce déchirement de la beauté tient ici au sentiment soudain de la contiguïté entre ce qui unit et sépare les êtres. Le même constat nourrit, à bas bruit mais continûment, la colère contre l’iniquité sociale, le règne des apparences, la société du simulacre. La chirurgie esthétique de Haemi, chrysalide devenue papillon, sa passion du mime et de l’illusion, son artificieuse évanescence, l’arrogance et la désinvolture de classe de Ben, la révolte et la violence du père de Jongsu, jugé et condamné pour avoir frappé un fonctionnaire. Autant de motifs qui font aussi de Burning un brûlot social.
Achevons le propos en établissant une courte cartographie esthétique qui renseignera le lecteur sur les coordonnées du film. Deux écrivains d’abord, Haruki Murakami pour l’ambiguïté du réel, William Faulkner pour la rage existentielle et sociale. Le film est adapté d’une nouvelle de l’écrivain japonais intitulée Les Granges brûlées (1983), elle-même inspirée de Barn Burning ( L’Incendiaire , 1939) de son confrère américain. On y ajoutera deux films. L’Avventura (1960), de Michelangelo Antonioni, pour la brutale et mystérieuse disparition de la femme et de l’amante non moins que pour le vertige narratif et moral qui s’ensuit. Ascenseur pour l’échafaud (1958), de Louis Malle, pour le thème musical de Miles Davis, et pour l’errance crépusculaire qu’il accompagne dans un thriller tombé en panne. Nous voilà ainsi à peu près parés pour le plus film le plus inspirant de la rentrée.
Film coréen de Lee Chang-dong. Avec Yoo Ah-in, Steven Yeun, Jeon Jong-seo (2 h 28). Sur le Web : diaphana.fr/film/burning
La Cinémathèque française consacre une rétrospective à Lee Chang-dong , jusqu’au 2 septembre. Le film Burning est projeté en avant-première mardi 28 août à 20 heures en présence du réalisateur qui donnera une leçon de cinéma, toujours à la Cinémathèque, samedi 1 er septembre, après la projection de Poetry à 14 h 30.
Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
En cliquant sur « Continuer à lire ici » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe .
Pour soutenir le travail de toute une rédaction, nous vous proposons de vous abonner.
Vous avez choisi de refuser le dépôt de cookies lors de votre navigation sur notre site, notamment des cookies de publicité personnalisée.
Le contenu de ce site est le fruit du travail de 500 journalistes qui vous apportent chaque jour une information de qualité, fiable, complète, et des services en ligne innovants. Ce travail s’appuie sur les revenus complémentaires de la publicité et de l’abonnement.

L'ado Carli Banks est tout seule
Une salope anglaise se fait défoncer
Baisée par son camarade de classe

Report Page