Un mur de “Lennon” à travers la ville

Un mur de “Lennon” à travers la ville

Nìmíng 匿名

Après les grandes marches de protestations, qui ont rassemblée jusqu'à deux millions de personnes, le mouvement de Hong Kong multiplie les actions de terrain, qu'elles soient thématiques comme la mobilisation pour dénoncer le centre de rétention de San Uk Ling et les violences policière, ou plus symbolique comme les différentes initiatives de commémoration du mouvement “Occupy”, désigné en général comme “mouvement des parapluies” de 2014.

Un activisme qui passe aussi par des actions moléculaires visant à occuper l'espace social et symbolique de la cité, contre la machine de guerre de la propagande pro-Pékin et pro-gouvernementale, et contre l'action combinée des forces mafieuses et de la police.

Ci-dessous, juste une histoire anecdotique (encore que...) pour raconter cette micro-réalité invisible, ou peu visible, du mouvement de contestation.


A l'occasion des manifestations pour le 5e anniversaire du mouvement des “parapluies”,samedi 28 septembre, des manifestant⋅e⋅s avaient prévus de créer une sorte de “Lennon Road” avec des affiches pro-démocratie collées régulièrement tout le long du trajet entre Causeway Bay et l'Amirauté.

Le nom donné à l'événement, “ Libérer Hong Kong, Révolution du mur de Lennon”, s'inspire d'un slogan populaire du militant emprisonné Edward Leung et du nom donné aux murs de messages collorés et d'affiches, qui fleurissent partout dans la ville depuis la naissance du mouvement en juin.

Près du site du “Lennon Wall” original de 2014, à proximité de l'avenue Tim Mei, des manifestant⋅e⋅s ont aussi déployé une grande banderole jaune au-dessus de Harcourt Road sur laquelle on pouvait lire “We are back”, en référence à une pancarte, devenue célèbre de la fin des manifestations de 2014, et qui promettait: “Nous reviendrons” (“e'll be back”).

Une image du personnage de dessin animé populaire Totoro, avec un parapluie jaune et portant un casque de sécurité de la même couleur, référence à celui porté par les manifestant⋅e⋅s de Hong Kong.


Des équipes collent des affiches sur le “Mur de Lennon” de l'Amirauté, dont certaines font un parallèle avec la situation dans le Xinjiang (où l'on estime que plus d'un million le nombre de membres des minorités ethniques détenues) et le centre de rétention de San Uk Ling, où les manifestant⋅e⋅s arrêté⋅e⋅s ont été détenus et affirment avoir été maltraité⋅e⋅s.


Ces “murs de Lennon” sont aussi devenus un lieu de conflits, comme par exemple lors d'une attaque au couteau sanglante qui a eu lieu à Tseung Kwan O le mois dernier.

Plus récemment, le législateur pro-Pékin Junius Ho avait appelé à “nettoyer Hong Kong” en détruisant tous les “murs de Lennon”. Bien que Ho ait par la suite fait marche arrière, des groupes de militant pro-Pékin se sont néanmoins présentés le week-end dernier pour arracher les affiches (sous protection policière) partout au travers la ville.


Un responsable de la police de Hong Kong, alors qu'on lui montrait des images d'un manifestant frappé à terre par la police, c'était brillamment illustré il y a quelques jours, en déclarant qu'il ne savait pas ce qu'est “cet objet jaune au sol”... Cette affichette est l'une des réponses du mouvement publiée sur un “Lennon Wall”. Parce que les murs de la liberté ne meurent jamais...

La parole au peuple !


Sources: Hong Kong Free Press, Reuters, Guardians of Hong Kong
Rédigé pour: https://t.me/hk_infos_fr



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