Un jour dans la vie d'une femme asiatique

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Paru dans Cahiers d’Asie centrale , 1/2 | 1996

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1 La femme a toujours jouĂ© un rĂŽle non nĂ©gligeable dans la vie politique et Ă©conomique de la sociĂ©tĂ© centre-asiatique Ă  toutes les Ă©tapes de son dĂ©veloppement. Le travail fĂ©minin occupe Ă©galement une place importante dans l’économie. Pourtant, de nos jours encore et mĂȘme dans les ouvrages scientifiques, on a tendance Ă  ne prĂ©senter la femme musulmane que comme une Ă©pouse confinĂ©e dans un harem et Ă  sous-estimer sa place dans la vie sociale et privĂ©e de l’Orient. En fait, du point de vue juridique, la femme Ă©tait dans une certaine mesure protĂ©gĂ©e par les lois islamiques, bien que sa condition sociale fĂ»t dĂ©terminĂ©e par le systĂšme Ă©conomique du pays, que dans les pays musulmans la femme ne disposĂąt pas des mĂȘmes droits que l’homme, et que son destin dĂ©pendĂźt souvent du pĂšre ou du mari (ce qui Ă©tait du reste le cas en Occident aussi). Certains critiques ont dĂ©noncĂ© une vision partiale de la condition de la femme musulmane. Par exemple, I. P. Petrushevski Ă©crit : « ...dans les pays musulmans les droits de vie et de propriĂ©tĂ© des Ă©pouses Ă©taient protĂ©gĂ©s bien plus qu’ils ne le furent jamais en Occident 1 ».
2 L’existence du mahr , sorte d’assurance matĂ©rielle de la future Ă©pouse, Ă©tait un des points distinctifs entre la situation juridique des femmes orientales et occidentales. D’aprĂšs les documents (par ex., celui de Samarcande de 1589 2 ) le contrat de mariage stipulait que la famille du fiancĂ© garantirait la situation matĂ©rielle de la fiancĂ©e.
3 Le montant du mahr n’était pas fixe ; il dĂ©pendait de la fortune de la famille du fiancĂ© et Ă©tait fixĂ© d’un commun accord par les deux parties. Il faut bien noter que le mahr se diffĂ©renciait du kalym par le fait qu’il revenait en propre Ă  la fiancĂ©e et non Ă  ses parents, tandis que le kalym Ă©tait payĂ© par le fiancĂ© aux parents de sa future Ă©pouse. ConformĂ©ment au document dĂ©tenu par la fiancĂ©e, il existait deux types de mahr : l’un Ă©tait en espĂšces ( naqd ), dont la jeune Ă©pouse prenait possession lors du mariage ; tandis que l’autre, mis de cĂŽtĂ© ( nasiya ), lui servait dans le cas oĂč le mari dĂ©cĂ©dait ou le couple divorçait sans raison valable. Selon la shari‘a , en cas de mort du mari et de partage des biens, on en dĂ©duisait le mahr et on le remettait Ă  la veuve ; aprĂšs quoi seulement on partageait les biens du dĂ©funt. Certains chercheurs cependant ne font pas de diffĂ©rence entre les deux concepts de mahr et de kalym.
4 Evidemment, seule une minoritĂ© pouvait payer le mahr sous forme de revenu d’une propriĂ©tĂ© fonciĂšre, d’un verger, d’un dokkĂąn ou de location d’une maison ou autres biens. On en a des exemples, mais il faut noter que les informations sur le mahr rencontrĂ©es dans les ouvrages des XV e -XVI e siĂšcles restent rares et ne concernent que des femmes de familles aisĂ©es. Dans la plupart des cas, le mahr se composait de vĂȘtements, de bijoux, etc. Par exemple, un des documents mentionne une femme qui mit en gage des boucles d’oreille, dont « chacune pesait trois meáčŁqĂąl ». Ces boucles d’oreilles lui ayant Ă©tĂ© donnĂ©es comme mahr, elle pouvait en disposer Ă  sa guise, sans demander l’autorisation de sa famille. Un arrĂȘtĂ© juridique rĂ©digĂ© par le qĂąĆŒi de Samarcande le 31 juillet 1590 confirme le caractĂšre licite de la mise en gage des bijoux- mahr , que l’on considĂ©rait comme le bien personnel de la femme 3 . Ainsi l’existence du mahr et le droit d’en disposer par l’épouse furent lĂ©galisĂ©s par la loi musulmane.
5 Nos matĂ©riaux, bien que peu nombreux, apportent des exemples dont l’analyse nous permet de dĂ©terminer dans une certaine mesure le rĂŽle et la place de la femme dans la sociĂ©tĂ© centre-asiatique de la fin du XIV e au XVI e siĂšcle.
6 Comme en tĂ©moignent les sources Ă©crites et les recherches dĂ©jĂ  publiĂ©es, les femmes occupaient une place assez importante Ă  la cour d’Amir Timour et des Timourides 4 . Elles participaient aux festivitĂ©s oĂč l’on invitait des hauts dignitaires, aux rĂ©ceptions des ambassadeurs des pays Ă©trangers, prenaient une part active aux constructions de madrasa , de mosquĂ©es, de mausolĂ©es, de khĂąnqĂąh et d’autres constructions monumentales. Parmi les gens qui constituaient de grandes richesses en vaqf pour tel ou tel Ă©tablissement, on mentionne des femmes riches dont certaines devenaient gestionnaires ( motavalli ) de leur vaqf. Par exemple, Habiba-Soltan Begom, une princesse timouride, fille de l’émir Jalal al-Din, fit bĂątir Ă  Samarcande le cĂ©lĂšbre mausolĂ©e ‘Eshrat-khana. En 1464, un document de vaqf ( vaqf-nĂąma ) fut rĂ©digĂ© Ă  son nom, selon lequel tous ses biens mobiliers (y compris les esclaves) et immobiliers furent dĂ©volus Ă  l’entretien de ce mausolĂ©e, oĂč reposaient les restes de Khavand-Soltan, fille de Soltan-Abu Sa’id. D’aprĂšs ce document, Habiba-Soltan Begom se nomma elle-mĂȘme motavalli de son vaqf. Son cas n’est pas isolĂ©.
7 Au XVI e siĂšcle, c’est Mehr-Soltan Khanom (connue aussi comme Mehraban ou Mehri Khanom), une belle-fille de Mohammad Sheybani Khan, qui se dĂ©tache parmi les femmes de la sociĂ©tĂ© centre-asiatique. Selon un vaqf-nĂąma Ă©tabli Ă  son nom, elle fit bĂątir au centre de Samarcande une maqbara (« palais de quiĂ©tude », tombeau), destinĂ© Ă  devenir son propre mausolĂ©e. La maqbara se trouvait tout prĂšs de la áčŁoffa de Sheybani Khan, oĂč celui-ci fut enterrĂ© tout comme son fils et le mari de Mehr-Soltan Khanom, Mohammad Timur Soltan, sur la gauche de celle-ci. De cette façon sa tĂȘte pouvait reposer, disait le vaqf-nĂąma, aux pieds de son « vĂ©nĂ©rĂ© Ă©poux », Mohammad Timur. Ce dernier Ă©tant mort en 1514, le mausolĂ©e a dĂ» ĂȘtre bĂąti aprĂšs cette date. Comme en tĂ©moigne le document de vaqf , Mehr-Soltan Khanom fit revĂȘtir la áčŁoffa de Sheybani Khan de plaques en marbre. Elle fit Ă©galement bĂątir Ă  Samarcande la madrasa Shomaliya, ainsi qu’un arc reliant cette madrasa Ă  une autre, bĂątie Ă  l’époque antĂ©rieure, sur l’ordre de Mohammad Sheybani Khan 5 .
8 Mehr-Soltan Khanom appartenait Ă  une lignĂ©e importante. Elle Ă©tait la fille du khan du Dasht-e Qipchaq, Burunduq. Celui-ci, aprĂšs une guerre dĂ©sastreuse contre Sheybani Khan (avant la conquĂȘte par celui-ci des territoires timourides) et, surtout, aprĂšs son fiasco Ă  Sayram, dĂ©cida de s’allier Ă  Mohammad Sheybani Khan en mariant sa fille au fils aĂźnĂ© de ce dernier, Mohammad Timur Soltan. De toutes les Ă©pouses de Mohammad Timur, Mehr-Soltan Khanom fut la prĂ©fĂ©rĂ©e.
9 AprĂšs la mort de son Ă©poux (1514), elle accumula entre ses mains d’immenses richesses. Plus de 160 parcelles de terre, huit villages et lieux-dits habitĂ©s, des vergers, des prĂ©s, des pĂąturages d’étĂ©, des collines et des terrains situĂ©s sur les pentes des montagnes ; et aussi des entreprises commerciales, y compris les timcha (entrepĂŽts et magasins spĂ©cialisĂ©s), plus de 40 dokkĂąn (boutiques), des presses Ă  papier et des ateliers pour la fabrication des feuilles, des moulins, des dĂ©pĂŽts, des maisons avec les communs ( áž„owli ), des bains. ConformĂ©ment au vaqf-nĂąma tous ces biens immobiliers furent donnĂ©s par Mehr-Soltan Khanom Ă  deux madrasa Ă  Samarcande, mentionnĂ©es ci-dessus. Bien que l’une d’elles eĂ»t Ă©tĂ© bĂątie par Mehr-Soltan Khanom aprĂšs la mort de son beau-pĂšre, Mohammad Sheybani Khan, elles entrĂšrent dans l’histoire comme les deux madrasa de Sheybani-Khan.
10 Une clause de ce vaqf-nĂąma attire particuliĂšrement notre attention : Mehr-Soltan se nomme elle-mĂȘme motavalli du vaqf qu’elle a constituĂ© et elle garde ce titre toute sa vie. AprĂšs sa mort, le motavalli devait ĂȘtre nommĂ© parmi ses descendants de sexe masculin, les femmes ne pouvant le devenir qu’en cas d’absence d’un candidat mĂąle. Le problĂšme du partage des revenus du vaqf occupait aussi une place particuliĂšre, car Mehr-Soltan Khanom devait en toucher un cinquiĂšme et effectuer la gestion Ă  vie de tous les revenus. Elle pouvait changer Ă  son grĂ© les dĂ©penses initialement prĂ©vues par le vaqf-nĂąma , ainsi que nommer et remplacer les enseignants ( modarres ) et le personnel de service des madrasa , rĂ©viser leurs salaires, conclure ou rĂ©silier les baux. Il est notĂ© dans le document : « Elle gĂ©rera Ă  sa guise ces (...) biens de vaqf et pourra dĂ©penser les revenus pour ses propres besoins, ou les donner Ă  qui bon lui semblera ». La femme- motavalli avait ainsi affaire aux hommes – les modarres , les serviteurs des madrasa , les locataires des terres du vaqf , des dokkĂąn et des autres Ă©tablissements de commerce, les fonctionnaires d’État et autres reprĂ©sentants du sexe masculin.
11 Le nom de Mehr-Soltan Khanom est aussi mentionnĂ© dans une autre source, un document des cheikhs Juybari datĂ© de 1558, oĂč elle figure, tout comme dans le BĂąbur-nĂąma , sous le nom de Mehraban Khanom. Ce document, rĂ©digĂ© en rapport avec la vente d’une propriĂ©tĂ© fonciĂšre Ă  Khwaja Mohammad Eslam Juybari, dit : « (...) cette propriĂ©tĂ© est limitĂ©e sur un cĂŽtĂ© par les terres du village de Gubdin, qui est un vaqf (...) lĂ©guĂ© par feue (...) Mehraban Khanom 6 » – d’oĂč on peut dĂ©duire que Mehr-Soltan Khanom mourut avant 1558.
12 Un autre fait significatif atteste que Mehr-Soltan Khanom jouissait d’un rang Ă©levĂ© parmi les membres de la dynastie rĂ©gnante : Babour cite son nom Ă  cĂŽtĂ© de ceux du grand souverain sheybanide, Kuchkunji Khan (r. 1510-1530), et de son fils, Abu Sa’id Soltan (r. 1530-1533). Selon le BĂąbur-nĂąma en effet, en 935/1528-29 Babour reçut Ă  Agra les ambassadeurs de l’Iran, ceux des principautĂ©s indiennes et ceux des sultans « ouzbeks », et donna une fĂȘte en leur honneur. Parmi les ambassadeurs du khan sheybanide et des sultans ouzbeks, Babour mentionne Mehraban Khanom et son fils Pulat (Bulat, Fulat) Soltan. Pour les remercier d’ĂȘtre venus, Babour leur fit remettre des cadeaux et les fit revĂȘtir de chakmĂąn ornĂ©s de boutons et de khel’at en soie. On leur fit prĂ©sent Ă©galement d’une somme d’argent « correspondant Ă  leur statut 7 ». Nous voyons donc que, dans des cas particuliers, la femme musulmane pouvait occuper un poste important.
13 La grand-mĂšre maternelle de Babour aussi, Esen-Dowlat Begom, Ă©pouse du gouverneur de Tachkent Yunus Khan, participa activement Ă  la vie politique et Ă©conomique de son pays Ă  la fin du XV e siĂšcle. Elle continua mĂȘme aprĂšs le dĂ©cĂšs de son Ă©poux et, comme en tĂ©moigne Babour lui-mĂȘme : « Peu de femmes ont jamais Ă©galĂ© ma grand-mĂšre, Esen-Dowlat Begim, pour ce qui est des avis et des conseils. TrĂšs intelligente et avisĂ©e, la plupart des affaires de l’État se rĂ©glĂšrent d’aprĂšs ses conseils 8 ». Une autre information concernant Esen-Dowlat Begom est d’un intĂ©rĂȘt certain : conformĂ©ment Ă  la tradition, elle fut Ă©levĂ©e aux cĂŽtĂ©s de son mari, Yunus Khan, sur un tapis en feutre blanc, ce qui signifie qu’elle fut admise au rang de khan 9 .
14 Esen-Dowlat Begom Ă©tait une femme courageuse et rĂ©solue. Mirza Mohammad Heydar raconte qu’un certain Sheykh Jamal Khar, un Ă©mir de Soltan-Sa’id, donna Esen-Dowlat Begom, qui Ă©tait alors seule, Ă  « l’un de ses hommes qu’il respectait. Celle-ci, Ă  cette nouvelle, n’exprima aucune objection et donna mĂȘme son accord. L’homme, Khwaja Kalan, apprit avec joie l’accord de la Begom et vint chez elle le soir. Il laissa ses gens de service Ă  l’extĂ©rieur et entra dans la maison. AidĂ©e de ses servantes, la Begom fit fermer les portes et attaquer Khwaja Kalan, qui fut tuĂ© par les femmes Ă  coups de couteau. Le lendemain matin, elles jetĂšrent son corps hors de la maison. Lorsque les gens virent le cadavre ils en informĂšrent Sheykh Jamal Khar, qui exigea des explications. La Begom dit : "Je suis une Ă©pouse de Soltan-Yunus Khan, mais Sheykh Jamal m’a donnĂ© en cadeau Ă  un autre homme. Ce n’est pas licite selon la shari‘a. Je l’ai tuĂ© afin que Sheykh Jamal Khar me tue aussi". Alors Sheykh Jamal loua la Begom avec mille louanges et remerciements, lui exprima sa considĂ©ration et la renvoya chez le khan 10 ».
15 La princesse chaghataĂŻ de Moghul Khanom, une des femmes de Mohammad Sheybani Khan et fille de Soltan-Mahmud Khan, jouissait aussi d’une grande influence. Sheybani Khan l’épousa en 1503 aprĂšs la conquĂȘte de Tachkent. Les sources Ă©crites l’appellent ‘A’yisha-Soltan Khanom, Moghul Khanom ou Moqabbela ( ?) Kh
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