Un dimanche tranquille

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Un dimanche après-midi de chaleur, je reste donc au frais très relatif de la maison. Et je fais une petite pause dans mes explorations semi-abstraites à l’acrylique pour revenir aux portraits aux pastels à l’écu, travaillés aux doigts, pour le plaisir!
Pour une fois, vous noterez que je suis sur les photos…
Esquisse préalable, travail aux doigts et, enfin, résultat final!
Comme d’habitude, je vous invite à parcourir mon portfolio pour découvrir d’autres œuvres (à partir du menu Arts visuels du haut de cette page), et à me contacter si une d’entre elles vous parle… ou si vous voulez passez une commande personnalisée!


Nellie Hogikyan (Maman de Sevan) dit :
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Un réveil qui aurait pu être une grâce matinée, mais non ! Nous étions tous debout à 8h.
Après un petit déjeuné crêpes, chacun est allé s’occuper à sa manière, les malades (pas mal d’entre nous) sont restés au lit, d’autre sont allé à la chasse aux caméléons, certains ont lu, peints, se sont baladés et les filles ont fait un grand ménage de leur chambre, qui vu la poussière sortie en avait grandement besoins.
Après un bon repas, nous sommes retournés à nos occupations, puis pendant l’après-midi Éva
nous préparé des mini pizzas que M. Dörig a cuites dans son magnifique four à pizza qu’il a construit un peu chaque jour.
En pleine préparation la pluie s’est mise à tomber et nous sommes tous retournés dans ns lits en attendant que le mauvais temps parte.
Vers la fin de la journée, tout le monde était très fatigué, mais une soirée malgache nous attendait.
L’équipe CICAF et certaines personnes du village nous avaient réservé des danses, des chants et un repas typique (beignets de légumes, riz et zébu), après le repas nous avons eu le droit à la fameuse danse du voleur de zébus accompagné de quelque de nos camarades.
Après une bonne soirée tout le monde est tombé raide de fatigue.
Mais quelle aventure cette pluie !! Et je vous envie pour ce merveilleux four à pizza !!
Il est vrai que Monsieur Doerig nous manque et on aimerait voir une photo de lui aussi, mais j’imagine qu’il est derrière la caméra ??
Bien à vous,
Nellie Hogikyan (maman de Sevan)
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Marc Séguin Peintre, romancier et cinéaste
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Édition du 6 mai 2018,
section DÉBATS , écran 4

Ces mots sont écrits du milieu d’un déluge de ciel, dans une île du fleuve. À travers la pluie qui frappe fort sur les vitres côté nordet, y’a aussi le son de la trotteuse de l’horloge qui égrène les minutes. Et le bruit des touches sur le clavier. Rien n’est jamais parfait, mais la pluie fait du bien. Elle a le pouvoir d’arrêter le temps quand on l’écoute.
Des oies partout dans le ciel et les champs. Les oies et les canards adorent voler par grands vents. Y’a d’ailleurs plusieurs oiseaux migrateurs qui ont rebroussé chemin ce printemps en traversant la frontière. Refoulés par le climat. Comme le retour des oiseaux, les fleurs tardent à sortir. Noyées.
Ailleurs, plus au sud, sur la frontière américaine justement, impossible « d’embarquer » dans le potager à la maison. Trop mouillé. L’ail, par contre, est sorti de terre début avril. Il y a deux semaines, j’ai amendé la terre avec le fumier des chevaux. Mine de rien, c’est avec du fumier qu’on devrait engraisser les terres et le système végétal. L’engrais « chimique » est un mal nécessaire.
Parlant de frontière, la GRC est toujours là, sur le chemin Roxham, à côté de la maison. Une chance qu’on a des rednecks , des gens de la bonne droite et tous ceux qui le pensent en silence, pour nous rappeler cette « lente invasion ». Me demande sérieusement si on parlerait encore des migrants si ce n’était de ce sentiment de menace des vaillantes valeurs qu’on s’invente (je fais de l’ironie ici). 
Allez faire un tour dans les régions du Québec ; la majorité des chefs d’entreprise vous diront la difficulté d’avoir, de trouver, et de retenir de la main-d’œuvre dans le monde rural. Ça, c’est une vraie menace. 
Dans mon coin, on importe et on emprunte de la main-d’œuvre d’Amérique du Sud pour continuer de croire qu’on a de belles convictions et un beau pays. C’est ok, pour notre bonne conscience, s’ils retournent « chez eux ». Belle hypocrisie. Qui de nous, valeureux citoyens, voudrait travailler toutes ces heures ?
Ça ne me tente pas, aujourd’hui dans mon confort, de passer pour un social-démocrate. Alors, je continue la petite marche tranquille du dimanche.
On m’a envoyé un lien sur l’étude scientifique d’un gars qui a analysé les revers d’une voiture électrique. Paraît que sur 10 ans, à cause des matériaux rares que nécessitent les batteries, les véhicules électriques seraient plus néfastes pour l’environnement et le climat social des pays du tiers-monde (pour être poli, faudrait dire « en développement ») où l’on retrouve le phosphore et d’autres matériaux. Plus néfastes qu’une voiture familiale qui fonctionne au diesel. Peut-être que oui. Peut-être que non. On n’arrête pas le progrès. Mais se reproduire aussi, entre humains, est parfois une source de pollution. Sauf pour l’économie elle qui n’a que des bénéfices à retirer d’une croissance démographique. On nous répète depuis 20 ans que la Chine et l’Inde seront les prochaines puissances. On avance comme on peut. Même la science.
Sans lien aucun, j’ai beaucoup souri quand j’ai lu pour la rumeur du Nobel à Donald Trump. Sans commentaire. Ou, oui. Juste un : j’ai hâte que l’évolution s’attaque à la pensée. Fake news . C’est parfois décourageant. Mais on trouve quand même de la lumière. Même dans la pluie.
Alors j’ai lu, tranquille, Les yeux tristes de mon camion . Un livre de Serge Bouchard qui fait du bien. Un dimanche d’été, l’an dernier, je l’ai croisé lors d’une entrevue radio. Il m’avait raconté, parce qu’on parlait du Nord, qu’il n’irait plus. Trop vieux, il a dit. Je partais au Nunavik quelques heures plus tard.
— On n’est pas si essentiels que ça à toute cette patente, j’avais dit en parlant de notre monde.
— Non, mais y’a pas beaucoup de gens qui le savent. Profite du Nord pour moi.
Ça fait parfois du bien d’arrêter de courir, et de comprendre qu’on n’est pas le centre du monde. Le Nord, la pluie, une horloge, une île.
Je m’ennuie beaucoup des fleurs ce printemps. De leur insouciante beauté.
Hollis Jeffcoat était une peintre américaine. Elle est morte la semaine dernière dans le sud des États-Unis. Elle avait 65 ans. Assistante et apprentie de Joan Mitchell, elle a aussi été la compagne de Jean-Paul Riopelle dans les années 80. Elle est d’ailleurs venue plusieurs fois dans cette île d’où j’écris ce matin. Francophile et respectueuse des territoires qu’elle vivait, elle a beaucoup aimé le Québec. Véritable aristocrate, elle portait la beauté américaine des grandes manières et avait l’intelligence sobre et lucide. Une grande peintre. C’est aussi elle qui m’avait trouvé mon premier atelier à Brooklyn, et accompagné dans les premiers mois là-bas. Merci et farewell , Hollis.
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