Teen dans un glory holes

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Histoire des glory holes, pratique sexuelle devenue culte


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La RentrĂ©e littĂ©raire, c’est parti !

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Publié le 30 juin 2020 à 14h35 Mis à jour
le 17 mars 2021 Ă  16h06

Pratique ancestrale, devenue un solide moyen de contourner la répression des relations homosexuelles, le glory hole convertit aussi les hétéros. Et devient culte, tout simplement.
Si, par hasard, vous cherchez “glory hole” dans le Larousse, vous n’obtiendrez aucun rĂ©sultat. Si vous tentez votre chance avec un dico de langue anglaise, on vous expliquera au mieux que c’est un placard, ou toute forme de rangement, qui contient un bordel inimaginable quand ce n’est pas un lazaret, c’est-Ă -dire un Ă©tablissement oĂč s’effectuent le contrĂŽle sanitaire et l’isolement des voyageur·ses susceptibles d’ĂȘtre porteur·ses de maladies contagieuses. Pourtant, dans les milieux homosexuels, kinky et BDSM, ou sur les sites de vidĂ©os pornos, le glory hole revĂȘt une tout autre signification.
Pour faire simple, un glory hole est un trou fait dans un mur, le plus souvent dans des toilettes publiques (mais pas que), qui permet de regarder une personne en douce, de mater quelqu’un se masturbant, de s’exhiber Ă  distance, de passer son pĂ©nis pour se faire tailler une pipe ou inversement de sucer une bite sans savoir qui est derriĂšre. Et, plus rare, d’avoir un rapport anal ou vaginal.
“Tu ne vois pas l’autre, et l’autre ne te voit pas non plus, donc c’est forcĂ©ment la personne la plus merveilleuse de la terre”
Si aujourd’hui n’importe quel·les darkroom ou sauna a forcĂ©ment son espace rĂ©servĂ© aux glory holes (citons le mur de trous fascinant et gigantesque du sex-club berlinois Lab. Oratory situĂ© sous le Berghain et le Panorama Bar), la pratique n’a pas perdu ses aficionados de tous Ăąges qui en parlent mieux que personne.
Thierry, beau gosse, la trentaine passĂ©e, raconte : “Je crois que pour ma premiĂšre expĂ©rience avec un glory hole, je devais avoir une vingtaine d’annĂ©es. C’était au DĂ©pĂŽt (Ă  Paris − ndlr) . J’avais entendu parler de l’existence de ces trous comme tout ado qui se pose des questions sur sa sexualitĂ©, mais une fois confrontĂ© Ă  la rĂ©alitĂ© j’ai adorĂ© ça.
Il y a quelque chose de trĂšs animal et anonyme que j’aime beaucoup parce que tu ne vois pas l’autre, et que l’autre ne te voit pas non plus, donc c’est forcĂ©ment la personne la plus merveilleuse de la terre puisque l’imaginaire Ă©rotique fonctionne Ă  toute vitesse, mĂȘme si derriĂšre cette cloison il peut y avoir un gamin de 19 ans comme un daddy de 60. Je les ai beaucoup pratiquĂ©s en tant que sucĂ© plutĂŽt que suceur et j’aime beaucoup l’idĂ©e de cet anonymat complet.
On est dans l’essentiel de la chose, dans le cul, dans la bite, et c’est hyper beau parce qu’on ne fait pas semblant d’ĂȘtre lĂ  pour autre chose, comme boire un verre, discuter, rencontrer un futur compagnon. Non, tu es juste lĂ  pour baiser et le glory hole est vraiment le truc le plus extrĂȘme de la notion de sex-clubs. Tu es juste une bite ou juste une bouche et je trouve ça hyper-cool.
Effectivement, j’ai des amis qui me disent que c’est une pratique Ă©goĂŻste, vu que l’autre est rĂ©duit Ă  l’état d’une source de plaisir et n’est pas perçu comme un individu Ă  part entiĂšre. Mais est-ce plus violent que ce qu’on subit sur les applis de drague online comme Grindr ? Je ne crois pas !” 
“C’est juste une question de sensation physique, sans affect, et mĂȘme sans sensualitĂ©â€
Pour Maxime, 42 ans, la dĂ©couverte fut diffĂ©rente. “J’ai dĂ©couvert la pratique du glory hole quand j’ai commencĂ© Ă  aller dans les bordels, quand j’explorais ma sexualitĂ©, que je n’étais pas sĂ»r de moi et de mon sex-appeal. L’ombre et l’anonymat m’allaient trĂšs bien puisque je pensais n’ĂȘtre pas assez beau pour draguer en pleine lumiĂšre. Le glory hole Ă©tait parfait pour ça, je mettais ma bite dans un trou, je me faisais sucer sans avoir Ă  imposer mon corps et mon visage au suceur, qui certainement ne m’aurait pas acceptĂ©.
Bien sĂ»r, ça exige d’accepter la rĂ©ciproque : le suceur peut aussi ĂȘtre moche ! Mais, trĂšs vite, j’ai rĂ©alisĂ© que cette idĂ©e ne me dĂ©rangeait pas du tout. C’est juste une question de sensation physique, sans affect, et mĂȘme sans sensualitĂ©. Puis en vieillissant, j’ai rĂ©alisĂ© que je n’avais aucune raison de douter de mon physique, et que la pleine lumiĂšre ne me desservait pas, mais j’avais pris goĂ»t au plaisir de mettre ma bite dans un trou anonyme.”
Si les glory holes se sont vraiment popularisĂ©s dans les annĂ©es 1970 avec l’explosion des droits des gays et de leur sexualitĂ© (la multiplication des saunas, des sex-shops et des darkrooms ), mais aussi avec la reconnaissance des pratiques sadomasochistes et la naissance des boĂźtes Ă  partouze pour les hĂ©tĂ©ros, leur existence est bien plus ancienne qu’on ne le pense. Les historiens du sexe rapportent ainsi que les premiĂšres traces des glory holes apparaissent dans l’Egypte ancienne comme certains hiĂ©roglyphes trĂšs suggestifs semblent le prouver.
A la mĂȘme Ă©poque, alors que le commerce se dĂ©veloppe entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, la pratique commence Ă  se rĂ©pandre. Les Grecs anciens, qui ont incorporĂ© l’homosexualitĂ© dans leur systĂšme Ă©ducatif et culturel, en raffolent et les prostitué·es en font un plus dans leurs pratiques.
On rapporte aussi qu’en Asie l’usage du glory hole est recommandĂ© chez les pratiquants de sumo – qui, Ă  l’époque, peuvent lutter des jours entiers avec peu de pauses, si ce n’est une petite pipe de temps en temps – des murs de glory holes Ă©tant installĂ©s dans les lieux de compĂ©tition, derriĂšre lesquels se tiennent les adeptes de la fellation les plus doué·es. Seul petit hic, les murs en bambou dans lesquels sont percĂ©s les trous sont souvent remplis d’échardes, qui peuvent causer de sĂ©vĂšres blessures aux membres virils de ces messieurs.
Disparus des radars pendant le Moyen Age, les glory holes rĂ©apparaissent au XVIe siĂšcle en Europe. On en trouve Ă  la pelle dans les petites ruelles, les Ă©tablissements mal famĂ©s, les bains publics et les toilettes de la plupart des grands ports maritimes. Le service est en gĂ©nĂ©ral gratuit, mĂȘme s’il n’est pas rare que la suceuse ou le suceur soit rĂ©compensé·e d’un pourboire glissĂ© Ă  travers la fente.
Reproduites par le site Studio Know , des estampes prouvent qu’à l’époque la pratique est tellement courante, banale et naturelle que mĂȘme les dames de la bourgeoisie se risquent Ă  aller sucer une bite dans un de ces lieux populaires. Et ce, contrairement au XXe siĂšcle, oĂč les glory holes commencent, moralitĂ© oblige, Ă  ĂȘtre associĂ©s Ă  des pratiques perverses, sales et malsaines.
Mais c’est surtout Ă  la fin du XIXe et au dĂ©but du XXe siĂšcle que les glory holes vont connaĂźtre la gloire et commencer Ă  ĂȘtre associĂ©s majoritairement aux pratiques homosexuelles. A une Ă©poque oĂč les rapports sexuels entre hommes sont illĂ©gaux, traquĂ©s sĂ©vĂšrement par la police et peuvent conduire en prison, les glory holes sont une stratĂ©gie dĂ©veloppĂ©e par les hommes qui veulent avoir des rapports sexuels sans se faire choper, comme l’explique l’artiste Marc Martin, qui prĂ©sentait en novembre 2019 au Point EphĂ©mĂšre, Ă  Paris, une exposition sur les pissotiĂšres.
Entre 1860 et 1870, la prĂ©fecture de police de Paris fait boucher chaque jour les trous creusĂ©s Ă  la va-vite par les gays de l’époque et qui, chaque nuit, se retrouvaient dĂ©bouchĂ©s
En vue du dĂ©mĂ©nagement de son exposition Ă  Bruxelles en septembre prochain, l’artiste-historien, vient juste de finaliser Glory Hole, le trou noir des tasses, un petit livre justement consacrĂ© aux pissotiĂšres et aux glory holes oĂč l’on peut lire : “C’est pour rĂ©sister au harcĂšlement policier et Ă©viter les flagrants dĂ©lits d’outrage public Ă  la pudeur que les premiers trous dans les murs des cabines ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s.
Ces ouvertures dans les cloisons des toilettes publiques, judicieusement placĂ©es Ă  hauteur de l’entrejambe, permettaient d’y faire passer le membre convoitĂ© pour masturbation, fellation et sodomie sans que les deux protagonistes ne soient surpris dans la mĂȘme cabine en cas de contrĂŽle. Les glory holes, comme on ne les appelait pas encore Ă  l’époque, mais qui bientĂŽt fleuriront aussi dans les toilettes de gares et d’universitĂ©s du monde entier, ont laissĂ© des premiĂšres traces Ă©crites Ă  Paris en 1862 dans un rapport de police du quartier des Champs-ElysĂ©es :
‘Une de ces ouvertures existant dans le mur de refend des latrines publiques de la berge du pont de la Concorde m’ayant Ă©tĂ© signalĂ©e, j’ai immĂ©diatement envoyĂ© mon garçon de bureau et un de mes inspecteurs pour en opĂ©rer le bouchement, qui a Ă©tĂ© fait avec du plĂątre et du ciment et ne manquera pas de soliditĂ©.”
Technique de diversion face Ă  la rĂ©pression que connaissent les homosexuels Ă  cette Ă©poque, le glory hole se popularise et on en trouve dans quasiment toutes les pissotiĂšres de Paris, dans toutes les grandes villes du monde, mais aussi dans des lieux reculĂ©s. Comme le raconte Marc Martin, dans son juteux petit fascicule, entre 1860 et 1870, FĂ©lix Carlier, chef du service des mƓurs Ă  la prĂ©fecture de police, met un point d’honneur Ă  combattre ces pratiques dĂ©viantes et fait boucher chaque jour par les services de la ville les trous creusĂ©s Ă  la va-vite par les gays de l’époque et qui, chaque nuit, se retrouvaient dĂ©bouchĂ©s.
Pensant mettre une fin dĂ©finitive Ă  ces pratiques, FĂ©lix Carlier fit poser sur les cloisons des plaques en fonte difficilement perçables. C’était sans compter sur les ressources en bricolage des homos de l’époque qui, quinze jours plus tard, avaient rĂ©ussi Ă  refaire des trous dans ces cloisons rĂ©putĂ©es inviolables.
Symboles d’une sexualitĂ© condamnĂ©e, les glory holes – que certains penseurs moralistes considĂšrent comme une nĂ©gation totale de la sexualitĂ© – auraient pu disparaĂźtre purement et simplement avec l’essor des mouvements homosexuels. Sauf que non ! Dans les annĂ©es 1970, avec l’émergence de la libĂ©ration gay, Ă  la suite des Ă©meutes de Stonewall, la multiplication des lieux dĂ©diĂ©s au sexe comme les saunas ou les darkrooms , les glory holes font partie du package proposĂ© par ces Disneyland du cul.
MĂȘme s’ils continuent toujours Ă  prospĂ©rer dans les toilettes publiques, dans les 70’s et les 80’s, comme celles de la Sorbonne ou de la gare Montparnasse rĂ©putĂ©es pour leur activitĂ© homosexuelle intense, comme dĂ©crite dans le film L’Homme blessé de Patrice ChĂ©reau (1983). On en trouve aussi Ă  foison sur les aires d’autoroutes, dans les sex-shops et les commerces avec cabines oĂč on peut mater, contre quelques piĂšces, des vidĂ©os pornos.
En 1977, dans The Joy of Gay Sex , manuel d’éducation sexuelle Ă©crit par Charles Silverstein et Edmund White, bible de la sexualitĂ© gay, les auteurs dĂ©crivent les pratiques associĂ©es : “Passer d’une toilette Ă  l’autre a ses propres rituels. Dans certains cas des petits trous ont Ă©tĂ© percĂ©s Ă  travers les cloisons. Ils sont utilisĂ©s pour la masturbation, pour donner et recevoir des fellations, mais aussi pour les anulingus et la sodomie. S’il n’y a pas de trou dans la cloison, les hommes peuvent entamer une drĂŽle de danse. Jack tapote du pied avec sa chaussure, Bill tape en rĂ©ponse.
Jack rapproche sa chaussure du cĂŽtĂ© de Bill, puis la chaussure de Bill se dĂ©place dans la direction de Jack (aux Etats-Unis les cloisons dans les WC publics ne vont pas jusqu’au sol – ndlr) . Finalement, les chaussures se touchent. Bill se penche sous la cloison et Jack s’accroupit pour que Bill puisse attraper sa bite et la sucer.”
La pratique est tellement prisĂ©e qu’aux Etats-Unis on peut se procurer The Gay Men’s Guide to Glory Holes , un guide qui recense tous les glory holes dissĂ©minĂ©s dans le pays, et une marque de vidĂ©os et magazines centrĂ©e sur les hĂ©tĂ©ros lance une ligne de publications pornos sobrement nommĂ©e Gloryhole , prĂ©sentant des jeunes femmes agenouillĂ©es derriĂšre des trous d’oĂč dĂ©passent d’énormes bites, accompagnĂ©e d’éditos rĂ©clamant le droit aux hĂ©tĂ©rosexuel·les de partager ce plaisir simple et anonyme, qui ne devrait pas ĂȘtre rĂ©servĂ© aux seuls gays.
“Il est courant pour les hommes straight de se livrer à des relations sexuelles avec d’autres hommes”
Bien Ă©videmment, les archivistes, historien∙nes, philosophes et sociologues des questions liĂ©es aux sexualitĂ©s LGBTQI+ se sont penchĂ©âˆ™es depuis longtemps sur la question, et Tearoom Trade : Impersonal Sex in Public Places , bible sur le sujet, Ă©crit par Laud Humphreys dans les annĂ©es 1970, mĂ©riterait une rĂ©impression tellement son prix atteint des valeurs stratosphĂ©riques sur eBay. Docteur en sociologie et professeur Ă  l’UniversitĂ© de Nanterre, Laurent Gaissad Ă©crit, dans son ouvrage Hommes en chasse. Chroniques territoriales d’une sexualitĂ© secrĂšte (Ă  paraĂźtre en septembre) :
“L’amateur de glory hole ne vient pas simplement chercher un contact sexuel avec un inconnu sans nom ou sans visage, mais potentiellement, avec tous les inconnus, y compris avec ceux dont il connaĂźt dĂ©jĂ  le nom oĂč le visage. A l’image de certains usages fantasmatiques de l’obscuritĂ© ou du silence des backrooms, sa dĂ©marche correspond moins Ă  une recherche d’anonymat qu’à celle d’une altĂ©ritĂ© absolue.”
Ce que poursuit l’AmĂ©ricain Donald L. Anderson, qui en a fait l’objet de sa thĂšse Ă  l’UniversitĂ© de Washington-Ouest : “ConsidĂ©rĂ© comme un phĂ©nomĂšne homosexuel, les glory holes au contraire se trouvent souvent dans des endroits rĂ©guliĂšrement frĂ©quentĂ©s par des individus de toutes les sexualitĂ©s qui le plus souvent se dĂ©finissent comme hĂ©tĂ©rosexuels. Il est courant pour les hommes straight de se livrer Ă  des relations sexuelles avec d’autres hommes.
Qu’ils aient des tendances homosexuelles, soient simplement curieux ou aient envie d’un Ă©cart sexuel en dehors de leur mariage, le fait est que le sexe pratiquĂ© Ă  travers un glory hole ne peut pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une activitĂ© purement homosexuelle. De plus, c’est simplifier Ă  outrance que de qualifier cette pratique sexuelle comme hĂ©tĂ©ro ou homo, lorsque sa conception et son utilisation nient les problĂšmes d’ĂȘtres et d’identitĂ©s, ce que Deleuze et Guattari appelaient le corps sans organes.
Bien qu’il puisse sembler appropriĂ© de considĂ©rer un pĂ©nis dĂ©passant d’un trou dans un mur comme un organe sans corps, c’est cet acte mĂȘme qui reconstitue finalement le corps qui est derriĂšre le mur comme un corps sans organes. Le sexe via le glory hole Ă©tablit une sĂ©rie de devenir-molĂ©culaire, de devenir-femme, et enfin de devenir-imperceptible.”
Ce que sembleraient confirmer les rares Ă©tudes sur le sujet qu’on retrouve dans Glory Holes and the Men Who Used Them, de Don Bapst : entre 50 % et 80 % des utilisateurs de glory hole qui se font sucer par des mecs seraient des hommes hĂ©tĂ©ros, mĂȘme si la pratique, d’un cĂŽtĂ© comme de l’autre de la cloison, attirerait autant les gays que les bisexuels ou les hommes trans.
Bien Ă©videmment, le fantasme du glory hole a Ă©tĂ© repris en long et en large par le porno, et certains studios de X se sont appropriĂ© le crĂ©neau, que ce soient des filles ou des garçons Ă  l’action. D’autres ont mĂȘme dĂ©veloppĂ©, comme le site ungloryhole.com, un crĂ©neau assez pervers oĂč un mec hĂ©tĂ©ro pense se faire sucer par une fille alors que c’est en fait un mec qui fait tout le travail.
Mais c’est surtout le glory hole amateur qui envahit les sites comme Pornhub ou Xtube (et quand on tape “glory hole” dans le moteur de recherche, le nombre de vidĂ©os proposĂ©es fout le vertige), avec toute une tripotĂ©e de mecs qui ont installĂ© chez eux leur propre attirail, en perçant un trou dans la porte de leur garage ou de leur cave, en installant des Ă©chafaudages de cartons ou un simple drap dans lequel un trou a Ă©tĂ© dĂ©coupĂ©. Et qui se filment, visage en gros plan, en train de faire des gĂąteries Ă  de parfaits inconnus, ce qui leur permet d’en recruter – comme une petite annonce – de nouveaux.
D’autres vidĂ©os se plaisent Ă  montrer l’envers du dĂ©cor, le cĂŽtĂ© pompĂ© en fait, et filment l’individu qui arrive, se dĂ©froque, passe sa queue Ă  travers le trou et se fait sucer. On ne voit quasiment rien sinon les mouvements du bassin d’un mec contre la cloison, parfois on l’entend encourager le suceur avec des insultes sexuelles plus banales tu meurs, ou on devine Ă  ses contractions du bassin qu’il est en train d’éjaculer.
PerversitĂ© ultime, on trouve mĂȘme des vidĂ©os pornos de glory hole en animation rĂ©alisĂ©es avec le jeu vidĂ©o Les Sims . Preuve s’il en est que le glory hole a pĂ©nĂ©trĂ©, et depuis longtemps, la culture et l’imaginaire populaires.
Comme dans ce classique des films LGBTQI+ qu’est Taxi Zum Klo (littĂ©ralement “taxi pour les chiottes”), sorti en 1982, qui raconte la vie d’un professeur qui a pour habitude de corriger les copies de ses Ă©tudiant·es dans les chiottes publiques, l’Ɠil rivĂ© sur le trou dans la cloison d’oĂč peut surgir Ă  tout instant une bite. Mais aussi chez Un chant d’amour , cĂ©lĂšbre court mĂ©trage de Jean Genet (1950) et illustration mĂ©taphorique du glory hole Ă  travers deux prisonniers qui s’échangent de la fumĂ©e de cigarette Ă  travers un trou percĂ© entre leurs deux cellules.
Dans Une sale histoire , film mĂ©connu de Jean Eustache (1977), oĂč Michael Lonsdale raconte son obsession Ă  mater les femmes Ă  travers un trou percĂ© dans les toilettes des femmes. Ainsi qu’ Irina Palm, de Sam Garbarski (2007), oĂč Marianne Faithfull, pour gagner l’argent qui permettra de soigner son petit-fils atteint d’une maladie rare, accepte la proposition d’un club sexuel de branler des hommes Ă  travers un trou.
Et mĂȘme Glory Holes de Guillaume Foirest (2006), court mĂ©trage maladroit mais poĂ©tique, oĂč un jeune mec prostituĂ© tombe amoureux de la bouche d’une femme qu’il ne connaĂźt pas. Sans compter les rĂ©fĂ©rences potaches au trou de la gloire qu’on peut trouver dans des films plus grand public comme Porky’s de Bob Clark (1982) ou Allumeuses ! avec Cameron Diaz (2002). Et mĂȘme dans un Ă©pisode des Simpson diffusĂ© pour Halloween, c’est dire !
Signe des temps, et certainement reconnaissance universitaire, mĂ©morielle et artistique, de la pratique des glory holes : en 2018, le Western Australian Museum, Ă  Perth en Australie, a acquis son premier glory hole, une cloison de chiotte de gare peinte en bleu marine, percĂ©e d’un trou et constellĂ©e de graffitis pornos.
Offert par Neil Buckley, un habitant qui l’a sauvĂ© en 1998, quand les toilettes ont Ă©tĂ© dĂ©truites, l’objet a provoquĂ© son petit scandale, certains se demanda
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