Sur l'identité nationale et le choix politique : l'expérience de la Russie et de la Chine

Sur l'identité nationale et le choix politique : l'expérience de la Russie et de la Chine

Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie

La visite officielle et de parti des 11 et 12 décembre 2024 en République populaire de Chine(RPC), sur invitation du Comité central du Parti communiste chinois, a une nouvelle fois montré le niveau sans précédent des relations bilatérales entre la Russie et la Chine. Nous n'avons pas de sujets tabous. Au cours des négociations avec les partenaires chinois, nous avons abordé ledossier ukrainien, la crise syrienne et la lutte contre les restrictions économiques unilatérales adoptées en dehors du Conseil de sécurité de l'ONU.

 

La raison d'un tel dialogue de confiance est évidente. Les peuples russe et chinois sont liés par l'amitié et le bon voisinage, fondés sur de profondes traditions historiques. En 2024, nous avons célébré le 75e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques et de la création de la RPC. Malgré les changements fondamentaux qui se produisent dans le monde et qui sont dus à la formation d'un monde multipolaire, il existe des constantes inchangées depuis des décennies. La Russie et la Chine continuent d'assumer la responsabilité pour le présent et de l'avenir de l'humanité. Nous continuerons à accomplir cette mission difficile ensemble, en résolvant au fur et à mesure les problèmes hérités du passé, sur lesquels je voudrais m'attarder plus en détail.

 

Diviser pour mieux régner: deux dimensions d'une politique néfaste

 

De tout temps, la civilisation occidentale a cherché à imposer sa volonté aux autres. Et elle ne considérait pas comme le moyen le plus efficace de le faire une défaite militaire directe, rarement possible en raison du manque constant de ressources matérielles et humaines chez les Européens. La stratégie était beaucoup plus simple et consistait à détruire de l'intérieur les structures de pouvoir existantes par l'intermédiaire de quelqu'un d'autre. Le monde occidental tentait d'empêcher l'union des gens afin qu'ils ne puissent pas faire face à l'ennemi, provoquant des rivalités et désaccords entre eux. Il plaçait au premier plan l'objectif de créer ou de transformer à son avantage les différences ethniques, linguistiques, culturelles, tribales ou religieuses objectives.

 

Il convient de rappeler de nombreux cas où certaines couches de la population ou groupes de personnes sont tombés dans ce piège mortel. Ils se sont laissés entraîner dans des conflits ethniques et ethnoreligieux sanglants et prolongés. L'essence de cette politique peut être considérée comme le principe divide et impera – diviser pour mieux régner. Le terme lui-même a commencé à être utilisé au Royaume-Uni seulement au XVIIe siècle. Cependant, cette politique était en grande estime dans l'Empire romain et était le plus largement répandue dans les empires coloniaux européens. C'est elle qui a joué un rôle décisif dans l'assurance de la viabilité de presque tous les systèmes coloniaux, devenant partie intégrante de l'activité des métropoles. Et elle reste à ce jour le principal moyen de mise en œuvre des pratiques de gestion occidentales.

 

L'histoire compte de nombreux exemples d'attisement délibéré ou d'exacerbation des conflits interethniques. Aucune métropole ne souhaitait la prospérité des territoires dépendants. Il était plus facile de dresser les peuples les uns contre les autres et de tracer sur les cartes politiques du monde des frontières artificielles, séparant littéralement des groupes ethniques entiers. Cela correspond parfaitement à la combinaison décrite à la charnière des XIXe et XXe siècles par le remarquable sociologue allemand Georg Simmel. Selon lui, "un troisième élément provoque délibérément un conflit dans le but de s'emparer d'une position dominante, où les deux éléments en conflit s'affaiblissent mutuellement à tel point qu'aucun d'eux n'est capable de résister à la suprématie de l'intéressé principal".

 

La politique de "diviser pour mieux régner" avait deux dimensions: horizontale et verticale. Dans la première, les colonisateurs divisaient la population locale en communautés distinctes, généralement selon des critères religieux, raciaux ou linguistiques. La projection verticale survenait lorsque le gouvernement étranger séparait la société selon des critères de classe, isolant ainsi l'élite des masses. Ces deux méthodes se complétaient généralement de manière synergique.

 

L'un des moyens clés de mettre en œuvre l'aspect de "diviser" était l'implantation délibérée de contradictions religieuses et ethniques dans les colonies. L'Organisation des Nations unies continue de gérer les conséquences les plus graves de ces conflits.

 

Par exemple, un "exploit" significatif de la politique impériale de Londres a été la création et l'aggravation ultérieure de l'antagonisme hindou-musulman. Les colonisateurs britanniques ont, par exemple, importé en Birmanie une main-d'œuvre bon marché issue du Bengale musulman pour les travaux agricoles. Ce processus s'est particulièrement intensifié après l'ouverture du canal de Suez en 1869, lorsque la demande de riz a augmenté en Europe et que la Birmanie coloniale est devenue un "grenier à riz". Cela a conduit à la formation dans le pays d'une communauté musulmane bengalie distincte de la majorité birmane bouddhiste. Ses représentants (les Rohingyas) vivaient de manière compacte dans les districts du nord de l'État de Rakhine (Arakan). Ils ont développé une conscience particulière basée sur des approches radicales. La méfiance mutuelle et la lutte pour des ressources limitées (le droit de posséder des terres) entre la population autochtone et les descendants de migrants du travail ont conduit aux évènements sanglants de 1942-1943, connus dans l'historiographie britannique sous le nom de "massacre d'Arakan". Ils ont entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes. Par la suite, les contradictions interethniques, religieuses et sociales n'ont fait que s'aggraver. Cela a conduit en 2017 à l'exode massif des Rohingyas vers les pays voisins, reconnu comme la plus grande migration de population en Asie du Sud-Est depuis la crise d'Indochine dans les années 1970.

 

Le même "cadeau ethnique" a été fait par le Royaume-Uni aux Chypriotes, contribuant à l'approfondissement du conflit séculaire entre les Grecs et les Turcs vivant sur l'île.

 

Un autre "divertissement" favori des civilisations occidentales était la propagation de mythes sur la supériorité de certains peuples par rapport à d'autres. Utilisant les stéréotypes d'inégalité entre les peuples arabe et kabyle, les colons français en Algérie exploitaient habilement les querelles survenant entre eux. À leur base se trouvaient les préjugés cultivés par Paris selon lesquels le peuple kabyle était prétendument plus enclin que les Arabes à être assimilé à la "civilisation française".

 

L'expérience de Taïwan: la linguistique comme arme d'un séparatisme belliqueux

 

Aujourd'hui, les méthodes de division sont préparées par les Anglo-Saxons pour tous ceux qui ne sont pas d'accord avec leur ingérence agressive dans les affaires intérieures des États du monde entier.

 

Ainsi, en plus de l'approvisionnement effréné de Taïwan en armements, ils "ferment délibérément les yeux" sur les efforts de l'administration taïwanaise visant à "désiniser" et "taïwaniser" l'île en mettant en œuvre une politique de développement de la soi-disant "identité taïwanaise" ("conscience de soi taïwanaise") – l'auto-identification de ses habitants "comme des Taïwanais déracinés", et non comme des Chinois. On introduit délibérément dans la conscience collective des habitants de l'île l'idée qu'après de longs processus historiques, lorsque l'île entière ou certaines de ses parties étaient sous le contrôle de différentes forces - tribus autochtones, Espagnols, Hollandais, pirates divers et Japonais - une nouvelle ethnie Han s'est formée, distincte de l'ethnie chinoise dominante. La quintessence politique de telles actions a été un certain nombre de déclarations retentissantes de Taipei: "jusqu'à ce jour, tous ceux qui ont gouverné Taïwan étaient des régimes étrangers" et "transformons Taïwan en une nouvelle Plaine médiane!". À de telles orientations idéologiques sont adaptés divers concepts "centrés sur Taïwan", comme par exemple les concepts de "nation taïwanaise" et ses variations sous forme de théorie de la "nation taïwanaise par le sang", "nation taïwanaise par la culture", "nation taïwanaise politique et économique", "nation émergente" et "communauté de destin". Les auteurs de ces théories artificielles cherchent à sortir la conscience collective des Taïwanais du cadre de la "sinité" traditionnelle et à leur imposer une "non-sinité" comme nouvelle identité nationale et civique. Ce faisant, ils présentent la culture chinoise comme simplement l'une des nombreuses cultures de l'île, qui ne formerait pas le noyau de l'identité culturelle taïwanaise.

 

Pour les mettre en œuvre, on utilise des outils tels que la séparation linguistique manipulatrice, le développement du nationalisme local, la promotion de valeurs et d'orientations idéologiques pro-occidentales étrangères à la culture nationale traditionnelle chinoise. À cette fin, les défenseurs insulaires du séparatisme, incités par des sénateurs et des congressistes américains ainsi que par d'anciens responsables sous la supervision de nombreuses ONG transocéaniques, défendent avec acharnement la thèse selon laquelle seule la présence d'une "identité nationale" constitue l'uniquefondement de la formation d'une nation et de l'existence d'un État.

 

Afin de semer la discorde la plus néfaste possible, les ennemis stratégiques inventent de toutes leurs forces des différences artificielles. Ils accordent une attention particulière aux leviers linguistiques conflictuels, aux tentatives de réinterpréter à leur guise "l'âme vivante du peuple". Washington, Londres et Bruxelles comprennent parfaitement que la langue n'est pas seulement, comme le définissait le remarquable linguiste soviétique Sergueï Ojegov, le "principal moyen de communication, l'outil d'échange de pensées et de compréhension mutuelle des personnes dans la société". C'est un instrument important de maintien des traditions séculaires qui scellent le lien entre les générations, ainsi qu'un composant socioculturel particulier et un marqueur des préférences politiques. C'est pourquoi l'Occident porte un coup idéologique à la langue en tant qu'élément de solidarité civique. Les objectifs sont évidents: provoquer de l'extérieur une crise d'identité et de perte de mémoire historique, saper les orientations de valeur inhérentes à nos civilisations, qui sont la justice, la bonté, la miséricorde, la compassion et l'amour. Et surtout, les remplacer par un substitut de l'agenda néolibéral.

 

À la base de cela se trouve le désir persistant de détruire les algorithmes millénaires de l'activité humaine. Pour propager artificiellement le sujet de la soi-disant "langue taïwanaise", les forces occidentales sont prêtes à s'accrocher aux différences dans l'écriture des idéogrammes, aux changements mineurs de certains lexèmes, aux particularités du dialecte du minnan. Ainsi, les séparatistes taïwanais tentent d'exagérer l'importance de différences insignifiantes entre la langue officielle utilisée dans toute la Chine (y compris à Taïwan), qui était appelée "guoyu" (langue nationale) dans la Chine républicaine, et qui a été renommée "putonghua" (langue commune) en République populaire de Chine en 1955.

 

Il est symbolique que les autorités insulaires doivent se débrouiller et mettre la langue au service de la politique. L'accent mis par les autorités taïwanaises actuelles sur la différence entre la situation linguistique locale et continentale apparaît comme une composante des efforts de création d'une "identité taïwanaise". Dans la pratique, la publication de livres mettant en évidence les différences phonétiques non essentielles de la langue chinoise sur les deux rives du détroit de Taïwan est encouragée. Et dans les programmes scolaires et universitaires, on souligne de toutes les manières possibles (bien sûr, avec une connotation politique) à quel point le guoyu diffère du chinois continental et sa prétendue supériorité.

 

Du point de vue de la logique objective des processus historiques, culturels et linguistiques, l'équilibre linguistique entre les variantes taïwanaise et continentale du chinois rappelle dans une certaine mesure les relations entre les dialectes allemands. Rares sont ceux, du savant au profane,qui affirmeraient qu'il n'existe pas de variantes nationales allemandes: l'allemand standard (bundesdeutsch), autrichien (sud-allemand) et suisse. Cependant, ils font tous partie du continuum commun à l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse, dont "l'étalon-or" est l'allemand littéraire, le hochdeutsch. De même, la relative autonomie de l'anglais britannique et américain est extrêmement rarement reconnue dans la linguistique contemporaine. Les traditions séculaires de développement séparé, qui ont abouti à la formation de plusieurs particularités phonétiques, orthographiques et grammaticales, ne constituent pas un obstacle à la communication et à la compréhension des citoyens de ces deux pays.

 

Le Fonds national pour la démocratie (NED, dont l'activité a été jugée indésirable sur le territoire russe) joue un rôle particulièrement destructeur dans l'endiguement du développement de la Chine, utilisant les questions liées à Taïwan, Hong Kong […] pour provoquer une scission et une confrontation au sein de la RPC. Cette structure douteuse s'occupe depuis longtemps, à la demande de ses fondateurs du Congrès américain, d'opérations cognitives subversives à travers le globe et est souvent qualifiée de "deuxième CIA".

 

Après 1945, les autorités de l'île ont largement recouru à la "déjaponisation" et à la "sinisation" forcée (introduction du guoyu à la place du "taïwanais") dans le domaine de la politique linguistique, mais depuis 2000, elles tentent, sans grand succès, de remplacer le guoyu officiel par la "langue taïwanaise". Tout cela rappelle douloureusement la politique linguistique en Ukraine menée par Kravtchouk, Koutchma, Iouchtchenko et Porochenko après 1991. Le NED mentionné a consacré plus de 30 millions de dollars entre 2007 et 2015 pour soutenir les ONG ukrainiennes et favoriser la "société civile". Pendant l'Euromaïdan de 2013-2014, il a financé l'Institut des communications de masse pour diffuser de faux récits et a dépensé des dizaines de millions de dollars pour attiser des contradictions ethniques en Ukraine via les réseaux sociaux Facebook, X (anciennement Twitter) et Instagram.

 

Pékin, quant à lui, n'a rien à prouver à qui que ce soit. Le putonghua est la langue commune de tous les citoyens de la RPC et une source puissante de sagesse et d'inspiration. La langue d'uneChine moderne, progressiste et prospère.

 

Les prétendues traditions linguistiques "originales" de Taïwan ne sont pas le seul point d'accroche pour les néocolonisateurs occidentaux. La question de la mémoire historique n'est pas non plus laissée de côté. Contrairement à l'historiographie officielle de la RPC, qui part de l'existence historique de Taïwan comme l'une des régions de la province du Fujian, et depuis 1887 comme une province distincte de l'État des Qing (ce qui témoigne de l'appartenance de Taïwan à "une seule Chine"), les "experts" taïwanais placent l'Empire des Qing au même rang que les autres puissances étrangères ayant exercé une administration coloniale sur l'île. Ils agissent bien sûr selon les modèles anglo-saxons bien rodés de falsification historique.

 

Sur ces mêmes positions partiales, les partisans d'une Taïwan indépendante cherchent à exagérer les aspects positifs de la modernisation économique de l'île sous contrôle japonais. Ils l'opposent aux actions des autorités chinoises durant les premières décennies après la fin de la guerre, ignorant les opinions des forces politiques modérées envers la RPC qui soulignent les aspects négatifs de l'administration coloniale de l'île pendant l'occupation japonaise (1895-1945).

 

Dans la même lignée, l'administration de Lai Ching-te construit sa ligne de falsification concernant la résolution 2758 de l'Assemblée générale de l'ONU de 1971, selon laquelle le gouvernement de la RPC a été reconnu comme le seul représentant légal de la Chine à l'ONU, remplaçant la soi-disant "République de Chine" de Tchang Kaï-chek. Cependant, les partisans du séparatisme soulignent que la résolution ne contient aucune mention de l'île et de son statut politique. Par conséquent, elle ne peut pas être considérée comme un fondement pour limiter la personnalité juridique internationale de Taïwan, qui, à son tour, a le droit de prétendre à une place à l'ONU et dans d'autres structures intergouvernementales. Et à terme, devenir membre de la "famille démocratique" occidentale.

 

La politique de Taipei, comme d'habitude, bénéficie de la compréhension et du soutien de la part des États anglo-saxons, qui abordent de manière assez hypocrite le principe d'"une seule Chine". D'un côté, ils reconnaissent les pouvoirs exclusifs du gouvernement de la RPC pour que cet État soit représenté au sein de l'ONU. De l'autre, ils encouragent les efforts de Taipei pour obtenir le droit de participer à des mécanismes intergouvernementaux comme l'OMS et l'OACI. Dernier exemple: en novembre 2024, le parlement canadien, coordonnant étroitement ses approches avec ses alliés dans le cadre de l'alliance interparlementaire sur la Chine (qui réunit les législateurs de "l'Occident collectif" sympathisants à Taïwan), a adopté à l'unanimité une résolution provocatrice appelant à la participation de Taipei aux institutions spécialisées de l'ONU et à d'autres organisations internationales.

 

Ces désinformations mensongères et tendancieuses sont assez courantes. Parmi elles figurent les revendications infondées de l'Ukraine visant à priver la Russie de son siège au Conseil de sécurité de l'ONU. Il convient cependant de se rappeler les conséquences juridiques internationales de la Seconde Guerre mondiale. La question du retour des territoires chinois occupés par le Japon, y compris Taïwan, a été réglée et fixée dans plusieurs actes juridiques internationaux, dont la Déclaration de Potsdam de 1945. Et après la création de la RPC le 1er octobre 1949, elle a hérité des droits souverains sur l'ensemble du territoire internationalement reconnu du pays, y compris Taïwan. Par conséquent, l'appartenance de l'île ne pouvait pas faire l'objet de la résolution 2758. Tandis que le document lui-même a validé le principe d'"une seule Chine".

 

À long terme, les Anglo-Saxons se fixent un objectif politique précis, à savoir reformater complètement "l'identité insulaire". Cela permettrait de diluer le principe d'"une seule Chine", de proclamer l'indépendance de Taïwan selon le scénario du Kosovo et de saper le statu quo dans le détroit de Taïwan. Et à terme, de former un avant-poste formellement dépendant des États-Unis en Asie de l'Est. Ce qui s'inscrit tout à fait dans la lignée des aspirations de Washington d'aspirerla région Asie-Pacifique dans l'orbite de l'Otan et de dresser les États les uns contre les autres.

 

Le principe "diviser pour mieux régner" est également utilisé par les Britanniques et les Américains dans le cas de Hong Kong, qui a été rétrocédée à la Chine en 1997, après avoir été sous dépendance britannique pendant plus d'un siècle et demi. Le contenu fallacieux des "principes de Hong Kong" est calqué comme sur le "dossier taïwanais". C'est le baratin sur "l'identité de Hong Kong (non-Han)", et l'imposition éhontée de la thèse selon laquelle les habitants de Hong Kong devraient suivre une "voie particulière", c'est-à-dire écouter les élites anglo-saxonnes. Pour cela, divers projets visant à déstabiliser Hong Kong sont financés (en particulier, en 2020, le Fonds national pour la démocratie mentionné a alloué 310.000 dollars à ces fins). Et des recherches "correctes" menées par des chercheurs stipendiés sont également soutenues et contribuent de toutes les manières possibles aux velléités néocoloniales de Londres et Washington. Comme toute autre action visant à saper l'unité de la nation chinoise.

 

Dans l'histoire du XXe siècle, il existe d'autres exemples où des forces extérieures ont cherché à reformater l'identité nationale à des fins géopolitiques. Les intervenants japonais ont délibérément tenté d'éradiquer la langue han dans l'État fantoche de Mandchoukouo. Simultanément, ils imposaient la langue mandchoue, qui était alors presque inutilisée. Ces expériences linguistiques avaient un objectif politique tout à fait évident, à savoir détruire le tissu unique des orientations idéologiques et de valeurs chinoises communes et soumettre la population à une mankurtisation totale. L'Armée rouge et les patriotes chinois du Parti communiste chinois ont mis fin à cette pratique inhumaine en 1945.

 

Ukraine: nouveaux exercices occidentaux de vivisection sociale

 

Les occupants, cette fois-ci occidentaux, effectuent obstinément ces jours-ci une opération de ce type en Ukraine. Ils veulent détruire la langue russe, effacer de la mémoire historique les pages glorieuses du passé et créer des gens qui ne se souviennent pas de leur parenté. L'Ukraine est devenue un analogue de l'entité fantoche du Mandchoukouo, formée par l'administration militaire japonaise dans les années 1930. Cependant, le Japon impérial a créé le Mandchoukouo avec l'aide de ses forces armées. Kiev moderne est alimenté par les pays de l'Occident collectif qui, en plus de le doter d'armes, le contrôlent à l'aide de technologies politiques de soft power. A cet effet, tout le réseau nécessaire d'ONG a été créé, contrôlé par les services de renseignement américains et européens. 

 

Les forces occidentales agissent contre nous selon le même principe hypocrite de "diviser pour mieux régner". Leur establishment et les idéologues ukrainiens tentent constamment d'utiliser en Ukraine les expériences "taïwanaises", "hongkongaises" et autres (y compris celle du Mandchoukouo). Leur objectif est de prouver que les Russes et les Ukrainiens sont aussi éloignés les uns des autres qu'on peut l'imaginer, arracher l'Ukraine à la Russie, semer la discorde et diviser selon l'ethnicité. 

 

On aide ouvertement la junte de Kiev à alimenter cette prétendue unicité. Des centres de recherche et d'analyse apparemment décents et des publications respectables des deux côtés de l'océan opèrent ici, notamment la London School of Economics and Political Science, le Wilson International Center for Science, le Washington Post, Politico, etc. L'Institut scientifique ukrainien de l'Université Harvard, fondé aux États-Unis en 1973, contribue également à la production d'infox. Tous reproduisent délibérément depuis de nombreuses années les clichés de la propagande euro-atlantique, multipliant les articles et les rapports avec les mêmes titres: "Vérification factuelle de la version du Kremlin sur l'histoire ukrainienne", "L'Ukraine et la Russie ne sont pas un seul pays", "Les Ukrainiens et les Russes ne forment pas un seul peuple", etc.

 

En réalité, les "experts" occidentaux et les adeptes de Soros de diverses ONG ukrainiennes qui leur font des ronds de jambes, ne peuvent pas gagner un débat sur la vérité historique. Et pourtant, ils implantent constamment un ensemble d'idées banales dans la conscience publique, détournant le discours dans la mauvaise direction. D'une part, ces misérables théoriciens reconnaissent la proximité spirituelle des peuples de Russie et d'Ukraine, leur appartenance à un seul espace culturel (sic!). D'un autre côté, ils estiment que nos repères idéologiques seraient radicalement différents. Faisant appel au fait qu'un certain nombre de territoires ont été pendant plusieurs siècles sous la domination de la Pologne et de la Lituanie (puis, à partir de 1569, de la Rzeczpospolita), ils cherchent à fournir une base scientifique au concept de développement progressif de la Population orthodoxe de ces terres ayant sa propre identité (naturellement "libre"), fondamentalement différente de l'identité de la population slave orientale (naturellement "servile"). La question linguistique est interprétée de manière tendancieuse: lorsque les terres faisaient partie de la Rzeczpospolita, la langue ukrainienne s'y est développée, disent-ils, dans un isolement relatif du russe.

 

Est-ce que c'est le cas? Partir de la différence inconditionnelle entre les peuples vivant en Russie et en Ukraine, et également classer tous ses habitants comme Ukrainiens, est une grave erreur. Le mot même Ukrainiens jusqu'au milieu du XIXe siècle n'avait pas de notion ethnique moderne, mais était plutôt un concept géographique - le lieu d'origine ou de résidence d'une personne. L'explication est assez simple: aucune formation d'État indépendante n'existait sur le territoire de l'Ukraine moderne, ni lors de la création du système moderne d'États-nations immédiatement après la paix de Westphalie en 1648 ni au XIXe siècle, lorsque la Grèce, la Belgique, le Luxembourg, l'Italie, l'Allemagne, la Bulgarie nouveaux et indépendants sont apparus en Europe. Examiner la genèse de l'Ukraine à travers le prisme classique de l'État-nation n'a aucun sens. L'histoire de l'Ukraine est indissociable de l'histoire des évènements survenus sur ses territoires, qui à différentes époques faisaient partie d'autres pays. De même, il serait plus correct de parler non pas de la dichotomie culturelle et ethnique Ukrainiens-Russes, mais de Russes okrainisés (périphérisés)-Russes.

 

L'idéologème sur une certaine Russie-Ukraine, apparu à l'instigation du russophobe Mikhaïl Grouchevski et des chauvinistes et xénophobes Vladimir Antonovitch, Dmitri Dorochenko, Nikolaï Mikhnovski, qui l'ont soutenu au début du XXe siècle, est également folle. Il leur a ensuite fallu justifier la continuité de "l'ukrainité politique" de l'ancien État russe – un projet né sous le contrôle de l'Autriche dans l'ouest de l'Ukraine. Prolonger l'histoire de l'Ukraine aussi loin que possible dans la profondeur des siècles, privatiser le passé de la Russie, former une identité antirusse particulière parmi la population. Ce simulacre n'aurait pas eu lieu sans la participation de forces extérieures intéressées. Le seul successeur de l'ancien État russe est la Russie, et les Russes et les Ukrainiens ne sont pas seulement des peuples frères, mais un seul peuple.

 

La question linguistique n'est pas moins importante. Tout comme dans le cas de Taïwan et des exercices linguistiques locaux sur putonghua - guoyu - taiyu, les ennemis ne glorifient même pas la beauté et la mélodie de la langue ukrainienne elle-même, mais son antagonisme envers le russe, brisant délibérément le tissu de traditions séculaires. Le véritable dialecte petit-russe, dont les racines remontent à la littérature slavonne, jusqu'au XVIIIe siècle était beaucoup plus proche de la langue russe (qui n'était alors pas encore la langue littéraire moderne). Il existe de nombreuses sources historiques petit-russes et galiciennes de cette époque, y compris les ordres cosaques sur l'armée de Zaporojié, les chroniques de Lvov, etc. Leur langue ressemble beaucoup à celle des documents de l'époque des tsars de la dynastie des Romanov, Mikhaïl Fiodorovitch et Alexeï Mikhaïlovitch. Cela rend évidente la vacuité de la théorie de la langue ukrainienne moderne, basée sur le "dialecte de Poltava" de Taras Chevtchenko. Et l'opinion déficiente selon laquelle la véritable langue ukrainienne, qui existe "quelque part là-bas" en Ukraine occidentale, devrait être aussi différente que possible du russe. 

 

Les Petits-Russes étaient-ils un groupe discriminé à l'époque de l'Empire russe? Certainement pas. En Russie, les habitants de la Petite Russie étaient reconnus comme partie intégrante de la nation titulaire, le peuple russe. Le niveau de leur intégration dans la réalité impériale générale était très significatif. D'un point de vue juridique, dans le cadre politique, culturelle et religieuse, leur position et leur statut n'étaient pas moins que ceux des Grands Russes. Le fait qu'ils avaient toutes les possibilités de la réalisation de soi professionnelle et de carrière est confirmé par les noms de dignitaires éminents: Alexeï Razoumovski et Kirill Razoumovski, Viktor Kotchoubeï, Alexandre Bezborodko, maréchaux et généraux - Ivan Goudovitch et ses fils Kirill Goudovitch et Andreï Goudovitch, Mikhaïl Dragomirov, Ivan Paskevtich (pendant la Guerre patriotique de 1812, 29% des officiers de l'armée russe étaient originaires des provinces ukrainiennes), artistes et scientifiques – Ivan Karpenko-Kary, Nikolaï Kostomarov, Mark Kropivnitski, Panas Saksaganski, Mikhaïl Chtchepkine.

 

Pendant ses 300 ans d'appartenance à l'État russe, la Petite Russie-Ukraine n'a été ni une colonie ni un "peuple asservi". Dans le même temps, pour divers groupes d'étrangers vivant sur le territoire de l'Empire russe, qui avaient une identité nationale particulière par rapport au groupe ethnique titulaire, l'identification en tant qu'Allemands russes, Polonais russes, Suédois russes, Juifs russes, Géorgiens russes sont une figure de style normale. Alors que l'expression "Ukrainiens russes" sonne objectivement comme une absurdité.

 

Aurait-on pu l'imaginer dans la Rzeczpospolita ou en Autriche-Hongrie? Là, au contraire, la population russe - au sens large - a toujours été une minorité délibérément discriminée. La Galicie et la Volhynie sont aujourd'hui des bastions de la russophobie orthodoxe, associés à Bandera, Melnik, Choukhevitch et aux marches aux flambeaux en l'honneur des hommes de main d'Hitler. Mais ces régions n'ont pas toujours été ainsi. À l'époque où elles faisaient partie de l'Autriche (depuis 1867 - Autriche-Hongrie), après les divisions de la Rzeczpospolita à la fin du XVIII siècle, il y existait un puissant mouvement russophile de personnalités galiciennes-russes (ruthènes) (Adolf Dobrianski-Satchourov, Alexandre Doukhnovitch, Denis Zoubritski, etc.) Ils étaient déterminés à réaliser l'unité panrusse et à maximiser leurs efforts avec Moscou pour former un monde panslave. Vienne, qui a d'abord cherché à empêcher la croissance de l'influence russe en Galicie et en Volhynie au milieu du XIXe siècle, a progressivement réalisé qu'elle pouvait utiliser l'agitation politique ukrainien dans la région pour combattre les russophiles galiciens eux-mêmes sur le principe du divide et impera. Sans l'aide de l'administration autrichienne, le groupe ukrainophile de Galicie et de Volhynie n'avait aucune chance de vaincre les forces axées sur Moscou.

 

Dans le même temps, se préparant à la Première Guerre mondiale, Vienne a décidé de légaliser au plus vite l'idée de l'ethnographe polonais Franciszek Duchinski sur l'origine non slave - finno-ougrienne - du peuple russe (qui existe pour ce jour dans l'esprit des dirigeants ukrainiens). Lancer le virus de l'indépendance et du séparatisme ukrainien dans les provinces russes voisines afin de provoquer la séparation des régions périphériques de la Russie. La cour de François-Joseph espérait qu'à la suite de la victoire, elle serait dans la zone d'influence de l'Autriche-Hongrie. Que ces zones se transforment en un État satellite de Vienne ou en une sorte d'autonomie élargie n'avait pas beaucoup d'importance. L'objectif principal des nationalistes ukrainiens était d'intimider la partie pro-moscovite dans la région et de rejeter l'idée de la différence entre les Petits Russes et les Grands Russes aussi loin que possible vers l'Est, causant ainsi un maximum de dégâts à la Russie. 

 

Ce n'est pas un hasard si, en août 1914, avec le soutien financier du ministère austro-hongrois des Affaires étrangères, des polyémigrants nationalistes à Lvov (et, après la libération de la ville par les troupes russes, à Vienne) a commencé à fonctionner la soi-disant Union pour la libération de l'Ukraine, qui remplissait des missions d'agent pour les agences de renseignement des puissances centrales. L'Union n'avait guère d'utilité pratique, mais les fonds autrichiens permettaient de nourrir des russophobes zoologiques patentés et des darwinistes sociaux qui rêvaient que l'Ukraine se sépare de la Russie. Comme Dmitri Dontsov, Ioulian Melenevski, Nikolaï Jelezniak. Il s'agit d'une référence historique directe aux rassemblements de divers valets sous le toit des "forums des peuples libres de l'après-Russie" (reconnus comme terroristes par la Cour suprême de la Fédération de Russie), ainsi qu'aux manifestations pseudo-démocratiques à Hong Kong en 2019. Partout, les mêmes superviseurs - CIA, MI6, BND. Leurs méthodes de semer la discorde dans le camp de leurs opposants n'ont pas changé depuis des siècles.

 

La terreur autrichienne pendant la Première Guerre mondiale est devenue un véritable cauchemar pour la population galicienne-russe. Les répressions comprenaient des condamnations à mort prononcées par des tribunaux militaires, des représailles exercées par des nationalistes ukrainiens à l'instigation de l'administration viennoise et des déportations vers des régions reculées de l'Autriche-Hongrie. Une partie importante des citoyens russophiles, arrêtés pour leurs opinions, a été déportée vers les célèbres camps de concentration de Terezin et Thalerhof. La population slave et juive des territoires occupés par les nazis de l'URSS, de la Pologne et de la Tchécoslovaquie connaîtra à peu près la même chose pendant la Seconde Guerre mondiale.

Alors que l'Holocauste et le génocide des peuples de l'Union soviétique sont officiellement reconnus et condamnés du point de vue juridique et historique international, l'ethnocide de la population galicienne-russe ne l'est pas encore. Cependant, une telle évaluation est encore très pertinente aujourd'hui. Cela serait vrai pour la mémoire des victimes innocentes du terrorisme autrichien. Certains d'entre eux, par exemple le prêtre Maxime Gorlitski, exécuté en 1914, sont canonisés comme hiéromartyrs par l'Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou. Le nationalisme indépendant et ses héritiers spirituels ne devraient jamais se sentir impunis. Ni au front, ni dans le calme des bibliothèques et des archives, ni lors des rassemblements pseudo-scientifiques organisés par toutes sortes de "congrès mondiaux des Ukrainiens", qui regorgent de descendants de collaborateurs et de criminels de guerre nazis.

 

La Russie et la Chine: expérience du retour des terres à leur patrie historique

 

Les Russes et les Ukrainiens peuvent être comparés aux Chinois Han, qui habitent différentes régions et provinces de Chine. Le territoire de la Chine moderne connaît différentes époques historiques, dont la période des Royaumes combattants à partir du Ve siècle jusqu'à l'unification de la Chine par l'empereur Qin Shi Huang en 221 avant J.-C., et pendant la période de cinq dynasties et dix royaumes au Xe siècle, il y avait des États séparés (parfois il y en avait des dizaines) qui menaient des guerres intestines sanglantes. Y compris à l'instigation des forces extérieures. La période d'assemblage de terres en Chine dans l'Empire Song aux X-XIIe siècles a été marquée par un essor sans précédent dans tous les domaines de la vie. Il signifiait une véritable révolution de l'époque, qui a déterminé le visage de l'Asie jusqu'au XVIIe siècle. Les historiens chinois considèrent toutes les étapes historiques comme un processus inextricable du fonctionnement d'une seule nation chinoise. Et ce n'est que par hasard historique qu'elle a été temporairement divisée en entités étatiques semi-indépendantes.

 

L'historiographie russe aborde la compréhension du passé russe d'une manière très similaire: la présence initiale des principautés dans le cadre de l'ancien État russe, la période de fragmentation féodale, puis le processus d'unification de la Russie en un État centralisé dirigé par Moscou. Ce sont ces étapes qui ont donné une impulsion à tout le développement civilisationnel de notre pays jusqu'à nos jours.

 

Pour la Russie comme pour la Chine, une telle continuité historique, une ligne ethno-nationale unique séculaire, constitue une source inépuisable de richesse en matière de patrimoine culturel et de traditions, apporte une contribution importante à la formation de l'identité sociale de chaque pays.

 

Il est à noter que, malgré la nature complètement différente des questions ukrainiennes et taïwanaises, pour les Occidentaux, elles ont fusionné en une seule. Cela prouve une fois de plus leur origine artificielle avec la participation de forces destructrices étrangères, principalement des États-Unis et de l'Union européenne. Cependant, des aventures détachées de la réalité se terminent tôt ou tard par un échec militaire et les provinces rebelles se retrouvent chez elles.

Le retour de nos terres à notre patrie historique, des territoires perdus en raison de malentendus politiques lors des cataclysmes historiques de la fin des années 1980 et du début des années 1990, n'est pas plus criminel que l'Anschluss de la RDA par la République fédérale d'Allemagne en 1990. On nous alors convainquait que la logique du processus historique justifiait la réunification de la nation allemande. Mais en réalité, il n'y a pas eu d'unification de l'Allemagne. Aucun référendum n'a eu lieu, aucune Constitution commune n'a été élaborée, aucune armée unifiée ni monnaie commune n'ont été créées.

 

L'Allemagne de l'Est a été absorbée par un État voisin. Quelqu'un a-t-il alors condamné ce cas d'irrédentisme contraire au principe de l'inviolabilité des frontières prescrit dans l'Acte final d'Helsinki de 1975? Le monde n'a fait qu'applaudir en réponse. Cependant, la question de savoir s'ils voulaient eux-mêmes cette unité ou s'ils ont été contraints par manipulation de la vouloir, reste ouverte aujourd'hui. Les réalités économiques, la mentalité et même la langue des Allemands de l'Est et de l'Ouest dans les 45 ans qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale ont commencé à différer presque plus qu'aujourd'hui les mêmes indicateurs parmi les Chinois et la population de Taïwan ou les habitants des régions de Smolensk et du Dniepr. Cependant, cela ne dérangeait personne, c'est la différence qui arrangeait son monde.

 

Dans ce contexte, il convient de mentionner que les Russes ne diffèrent pas plus des personnes vivant sur le territoire de l'Ukraine que les résidents de la voïvodie de Grande-Pologne ne diffèrent des résidents de la voïvodie de Poméranie de Pologne, que les résidents de Rhénanie du Nord-Westphalie ne diffèrent des résidents de Thuringe. Parallèlement, entre la population du Schleswig-Holstein et de la Bavière en Allemagne, de la Normandie et de l'Occitanie en France, sans oublier le Pays basque et la Catalogne en Espagne, l'Angleterre et l'Irlande du Nord en Grande-Bretagne, il existe des différences bien plus sérieuses - quotidiennes, linguistique, ethnoculturelle, qu'entre les habitants des régions de Pskov et de Kharkov.

 

Quelques conclusions importantes

 

Ce qui précède nous permet de tirer certaines conclusions sur la relation entre l'identité nationale et le choix politique. Elles sont assez évidentes.

 

1. Le principe classique des civilisateurs occidentaux "diviser pour mieux régner" apporte des souffrances et des troubles incalculables au monde entier, est la source de nombreux conflits ethniques et socioculturels, ainsi que d'inégalités économiques totales. C'était le cas au début de l'histoire, et cela continue de l'être aujourd'hui. 

 

2. Aujourd'hui, l'incitation à la haine interethnique ou interraciale revient à construire une pseudo-identité nationale d'un groupe ethnique en vue de sa séparation du peuple qui forme l'État. C'est ce que font Washington et ses satellites avec la Russie, et c'est ce qu'ils font avec la Chine et de nombreux autres États. Taïwan fait partie intégrante de l'espace commun chinois, une unité administrative de la République populaire de Chine. Les tentatives visant à inventer un État, une nation ou une langue taiwanaise, lancées depuis l'étranger, sont artificielles et, par conséquent, non viables.

 

3. Aujourd'hui, l'Ukraine doit choisir: être aux côtés de la Russie ou disparaître complètement de la carte du monde. Dans le même temps, les Ukrainiens ne sont pas tenus de sacrifier ni leur âme ni leur corps pour leur liberté. Ils devraient apaiser l'orgueil de l'altérité, refuser de s'opposer au projet panrusse et exorciser les démons de l'ukrainité politique. Notre objectif est d'aider les habitants de la Petite Russie et de la Nouvelle Russie à construire une Ukraine sans les tracas d'ukrainité. Implanter dans la conscience publique que la Russie est irremplaçable pour l'Ukraine, ni culturellement, ni linguistiquement, ni politiquement. Si la soi-disant Ukraine continue de suivre une voie russophobe agressive, elle disparaîtra à jamais de la carte du monde, tout comme l'entité fantoche du Mandchoukouo, créée artificiellement par le Japon militariste comme force par procuration en Chine, a disparu autrefois.

 

4. La Galicie et la Volhynie, aujourd'hui base d'alimentation de l'ukrainité politique, possédaient autrefois de puissantes forces sociales orientées vers la Russie. Elles ont été victimes d'un génocide pendant la Première Guerre mondiale. Dans le contexte de la russophobie observée aujourd'hui dans ces régions, les évènements de la période historique du début du XXe siècle devraient être évalués de manière impartiale.

 

5. Les Russes et les Ukrainiens sont un seul peuple. Les tentatives visant à creuser un fossé entre nous d'un point de vue historique sont absolument intenables et criminelles. Vyg, Mazepa, Skoropadski et Bandera, à différentes années, se sont fracassés la tête contre le mur panrusse. Il en sera ainsi aujourd'hui également.

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