Monsieur le Chef d’état major des armées Thierry Buckhard
14 rue Saint Dominique
75007 Paris
Monsieur,
Dans mon premier courrier à votre adresse, répondant à votre appel des bonnes volontés pour se préparer à affronter les russes et les chinois, j’y avais répondu en tentant d’éclaircir quelles sont nos position et objectif réels dans cet affrontement, un troisième éclaircissement étant indispensable, celui de la faiblesse, la notre et celle de nos adversaires, ce que je vais tenter de vous communiquer par ce second courrier.
J’ai réalisé un second dessin, qui résume nos faiblesses essentielles, qui est joint à ce texte, ce qui suit est un commentaire global de ces trois thèmes. Je n’ai pas réalisé un dessin spécifique pour évoquer la faiblesse des russes et des chinois en raison de l’importance de l’écart entre nos forces et les leurs, de plus ce thème a déjà été incidemment traité par le premier dessin.
Commentaire global
Le penseur chinois Sun Tzu, dans son ouvrage connu mondialement, toujours inégalé et étudié dans toutes les écoles de guerre, L’art de la guerre, écrit il y a environ 2600 ans, est quasi contemporain de Lao Tseu, dont la sensibilité a été formalisée dans le taoïsme, je dois préciser le taoïsme philosophique et non celui religieux.
Il n’y a pas eu de synthèse entre la pensée de Sun Tzu et celle de Lao Tseu, c’est le moment ou jamais d’ouvrir cette voie, le terme voie étant d’ailleurs la traduction de celui de tao.
La sensibilité taoïste, qui imprègne la mentalité chinoise, comme un bruit de fond omniprésent, dépasse les antagonismes, les notions d’adversaires, d’ennemis ne font pas partie de cet ensemble conceptuel dénommé tao.
La sensibilité taoïste, même diffuse et empreinte de la quintessence du pragmatisme comme l’est la pensée de Sun Tzu, ne va pas rechercher la disparition de l’adversaire dans un conflit, car au fond, pour cette sensibilité, il n’y a ni conflit ni adversaire, c’est en cela qu’il faut comprendre la formule « gagnant gagnant » chinoise, qui provient de la sensibilité taoïste certes très abâtardie.
La réalité est que les chinois, aidés des russes ont déjà pris en main le destin de l’Occident, et qu’il faut l’accepter.
Cette prise en main ne vise pas la disparition de l’Occident, mais à lui faire une place, viable, dans le nouveau monde qui se dessine.
Recevez, Monsieur, l’expression de mes salutations.