Souffrir pour son plaisir
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Souffrir pour son plaisir
Pour satisfaire un besoin, il est nécessaire d’agir. Afin d’inciter l’individu à agir, son système nerveux dispose de circuits spécifiques qui le motivent à se procurer du plaisir et à éviter de souffrir. L’une des principales fonctions du système nerveux est de maintenir l’équilibre interne de l’organisme. Afin d’assurer sa survie, le cortex cérébral a mis au point un système de récompense et de punition qui motive les êtres vivants à agir pour satisfaire leurs besoins. Le cerveau reptilien et le système limbique ont mis des millions d’années pour mettre au point trois circuits spécifiques : le medial forebrain bundle (MFB) [1] qui est le circuit de la récompense et du plaisir, le periventricular system (PVS) qui est le circuit de la punition et de l’évitement de la douleur et le système inhibiteur de l’action (SIA) qui est le circuit de l’inhibition de l’action, et donc, de la soumission.
Ces trois circuits, qui correspondent à des fonctionnements inconscients, ont permis à l’espèce humaine de s’adapter et de survivre dans un environnement hostile. Au même titre que les animaux, l’être humain réagit davantage sous l’emprise de pulsions inconscientes qu’il n’agit sous le contrôle de sa raison. Bien que la plupart de ses choix, de ses désirs et de ses comportements soient motivés par la recherche d’informations gratifiantes qui lui procure du plaisir (récompenses) et l’évitement d’informations dégradantes qui le font souffrir (punitions), l’individu a la naïveté de croire qu’il est libre d’orienter sa vie et d’accomplir des actions sur sa propre initiative . Ayant conscience de cette illusion, les cabinets de conseils en management et en marketing instrumentalisent les circuits du plaisir et de la souffrance pour conditionner et manipuler son comportement. En effet, pour motiver l’individu à travailler et à consommer toujours plus , à obéir aux ordres, à s’adapter docilement à son environnement professionnel ou à respecter l’ordre établi, il suffit de produire un stimulus sur l’un de ces deux circuits. Même s’il est impossible de se libérer de ces comportements inconscients, en prendre conscience peut permettre d’éviter de se faire manipuler et de faire des choix différents. Afin d’identifier les conditions d’un changement de mode de vie, il apparaît donc pertinent d’étudier les circuits de la récompense, de l’évitement de la souffrance et de la soumission.
La principale préoccupation d’un organisme vivant est de satisfaire ses besoins pour rétablir son équilibre interne et se développer. Pour cela, il a mis en place le medial forebrain bundle (MFB) qui est le circuit de la récompense et du plaisir. Les structures cérébrales qui régulent le MFB sont l’aire Tegmentale ventrale (ATV), l’hypothalamus, le noyau Accumbens, le septum, l’amygdale et le cortex préfrontal.
Le MFB motive l’individu à agir en récompensant l’action qui a rétabli l’équilibre interne. Lorsqu’un déséquilibre interne apparaît et que l’individu agit pour établir l’équilibre, le MFB libère de la dopamine dans le noyau Accumbens, le septum, l’amygdale et le cortex préfrontal pour récompenser l’action qui l’a rétabli. La dopamine procure une sensation de plaisir bénéfique au développement des facultés physiques et psychiques de l’individu. Les effets de la dopamine, qui favorisent l’ouverture aux autres, aux jeux, aux activités créatives, à la connaissance, à la quête de partenaires sexuels, etc…, renforcent l’estime de soi. En provoquant un renforcement positif, la dopamine favorise la mémorisation de l’expérience, de l’action ou de la personne responsable de cette récompense.
En mémorisant l’expérience qui procure du plaisir, le système limbique motive l’individu à la reproduire pour se procurer à nouveau des récompenses. Un petit singe, qui n’a pas mangé depuis trois jours, est tiraillé par des crampes d’estomac. Pour les faire taire, il grimpe en haut d’un arbre pour cueillir un gros et long fruit jaune. En mangeant une banane, il ressent un tel plaisir qu’il sera motivé à reproduire cette action lorsqu’il ressentira à nouveau des crampes d’estomac. En récompensant l’action qui maintient l’équilibre homéostatique, le MFB motive la reproduction des comportements qui contribuent à satisfaire les besoins physiologiques.
Le comportement d’un individu se modifie en fonction des résultats qu’il a obtenus. Lorsqu’une action (entreprendre, obéir, créer, conquérir le pouvoir, apprendre, lutter, etc…) mène au succès (rapport amoureux, reconnaissance, augmentation, promotion, diplôme, médaille, etc…), le MFB sécrète de la dopamine pour provoquer un renforcement positif. Puisqu’un individu agit pour recevoir des récompenses, afin de le motiver à reproduire une action désirée, il est important de ne pas oublier de le récompenser. En début d’année, le directeur commercial fixe les objectifs qu’un commercial devra atteindre. La perspective de devoir atteindre ces objectifs élevés provoque des tensions internes. Pour les atteindre, le commercial relance ses anciens clients et fait des heures supplémentaires. Ayant atteint ses objectifs, il attend une récompense (prime, promotion, hausse de salaire, voiture de fonction, etc…) de la part de sa direction. S’il n’en obtient pas, le sentiment d’injustice qu’il ressentira provoquera un état de tension interne qui risquerait de le démotiver. Par conséquent, pour le motiver à s’impliquer toujours plus, il est important de le récompenser.
Accéder au bonheur est l’une des principales motivations de l’action des individus. Il existe deux conceptions de la vie qui permettent d’accéder au bonheur : « l’hédonisme » [5] ou « l’eudémonisme » [6] . La conception du bonheur sur un mode hédoniste est centrée sur la poursuite d’expériences en lien avec des stimulus [7] qui procurent du plaisir et évitent de souffrir. L’hédonisme consiste, d’une part, à rechercher des émotions, des sensations et des sentiments positifs, agréables, valorisants et gratifiants qui procurent du plaisir, et, d’autre part, à éviter des émotions négatives et désagréables qui procurent du mal-être. Celui qui, au quotidien, éprouve davantage d’émotions agréables que désagréables accède donc au bonheur. Pour accéder au bonheur, l’hédoniste a besoin d’un environnement professionnel, familial et social qui ne génère pas d’anxiété et lui est favorable. Le plaisir est généré par des gratifications liées à l’exécution de certains comportements prescrits ou par le fait d’atteindre un objectif. Les gratifications sécrètent de la dopamine qui procure une sensation de plaisir et des émotions intenses. En récompensant les comportements qui contribuent à satisfaire les besoins physiologiques, de sécurité, d’appartenance et d’estime, la dopamine motive l’individu à les reproduire. La dopamine apparaît donc comme une récompense qui motive à reproduire l’action ou le comportement qui a provoqué la gratification.
La publicité exploite le plaisir sur un mode hédoniste pour inciter le consommateur à consommer toujours plus. Étant un acte spontané, qui n’est pas permanent, réfléchi et planifié, le comportement d’achat impulsif peut être provoqué par un stimulus induit par la publicité. Une marque de sport a conçu une nouvelle paire de baskets destinée aux adolescents. L’idée n’est pas que les adolescents aient besoin de ces baskets, mais qu’ils en achètent pour générer des profits et vider les stocks. Pour provoquer le désir d’achat, le message publicitaire affirme que « si tu achètes cette paire de baskets, tu seras un gagnant » . Indirectement, ce message induit également que « s’il ne l’achète pas, il demeurera un perdant ». Le désir d’être un gagnant et la peur d’être un perdant génèrent une tension qui provoque un déséquilibre interne. En achetant ces baskets, non seulement l’adolescent élimine la tension, mais, en plus, il rétablit son équilibre interne. Comme il rétablit son équilibre, le MFB sécrète de la dopamine qui lui procure du plaisir. En récompensant le comportement d’achat, le MFB renforce la motivation à renouveler l’acte d’achat pour rétablir l’équilibre interne déstabilisé par la tension induite par la publicité. Ce processus conditionne l’individu à consommer toujours plus pour évacuer les tensions induites par la publicité.
Étant donné que l’intensité de la sensation de bien-être provoquée par un stimulus diminue, se dissipe, s’épuise et disparaît rapidement dès qu’il est satisfait, le plaisir hédoniste est éphémère. Puisqu’elle s’épuise rapidement, pour éprouver à nouveau du plaisir, l’individu est motivé à renouveler plus fréquemment l’expérience qui l’a provoqué. La dopamine est un neurotransmetteur « excitateur ». Même si les neurones sont faits pour être excités, ils n’aiment pas être brutalisés, c’est-à-dire sur-stimulés. Lorsqu’un neurone est chroniquement sur-stimulé par un apport constant et important de dopamine, il a tendance à mourir. Afin d’éviter la mort, le neurone peut « éteindre » certains de ses récepteurs pour atténuer son excitation. Éteindre des récepteurs signifie qu’il faut toujours plus de dopamine pour produire le même niveau de sensation de plaisir qu’auparavant. Puisqu’il faut sans cesse augmenter la dose pour ressentir à nouveau des sensations agréables, la recherche du plaisir sur un mode hédoniste peut provoquer des comportements addictifs (drogue, alcool, travail, jeu vidéo, télévision, shopping et consommation compulsive, sexe, etc…). Même s’il procure du plaisir à court terme, à lui seul, le mode hédoniste n’apparaît donc pas comme le moyen le plus efficace pour améliorer sa santé et accéder au bonheur.
Tandis que l’intensité d’un plaisir hédoniste disparaît dès qu’il est satisfait, l’intensité de la sensation de bien-être généré par l’accès au bonheur sur un mode eudémoniste est durable. L’intensité étant durable, pour éprouver du bien-être, il n’est pas nécessaire de renouveler fréquemment le stimulus ou l’expérience qui l’a provoquée. La conception du bonheur eudémoniste est centrée sur le fonctionnement psychologique optimal. Elle est basée sur le prémisse qu’un individu s’épanouit lorsqu’il développe ses potentiels, ses compétences, ses talents, son autonomie, sa créativité et sa personnalité et se fixe des objectifs qui donnent un sens à sa vie.
Tandis que la recherche du plaisir sur un mode hédoniste repose sur la recherche d’expériences rapides et éphémères, celle du bonheur sur un mode eudémoniste résulte de la pratique d’une activité qui nécessite un apprentissage, un entraînement, un travail et un effort qui s’inscrivent progressivement dans le corps et l’esprit. Malgré les difficultés, l’individu est déterminé à fournir le travail et les efforts nécessaires pour atteindre l’objectif qu’il s’est lui-même fixé. En effet, pour grimper un col, le cycliste a dû s’entraîner, pour développer son entreprise, l’entrepreneur a dû travailler dur, pour publier un essai, l’essayiste a dû l’écrire, pour réussir ses examens, l’étudiant a dû étudier et développer ses connaissances, etc… Le bonheur sur un mode eudémoniste apparaît donc comme la récompense d’un travail qui a permis d’atteindre un objectif. Le bien-être intérieur qu’un individu éprouve en atteignant ses objectifs le pousse à actualiser davantage ses potentiels, ses talents et ses compétences pour se développer. À l’inverse du plaisir hédoniste, les efforts et les expériences, qui contribuent à accéder au bonheur eudémoniste, ne sont pas forcément toujours plaisants et agréables. En apprenant, en travaillant dur et en faisant des efforts, l’individu nourrit l’estime et la confiance qu’il a en lui. Il est donc moins dépendant de l’approbation et des gratifications d’autrui pour satisfaire son besoin d’estime. Le bonheur sur un mode eudémoniste résulte donc de la satisfaction et de la fierté à développer ses facultés cognitives, intellectuelles, morales, émotionnelles, psychologiques, physiques et relationnelles.
Bien qu’ils aient des caractéristiques communes, il ne faut pas confondre le bonheur eudémoniste avec la réalisation de soi . Tandis que la réalisation de soi consiste à accomplir la vocation de sa structure intérieure, l’eudémonisme consiste à développer ses potentiels. Puisqu’il est possible de développer ses potentiels sans pratiquer l’activité qui répond à sa vocation, l’individu peut accéder au bonheur sur un mode eudémoniste sans se réaliser.
La maîtrise d’un métier, d’une activité ou d’un art, qui permet d’accéder au bonheur sur un mode eudémoniste, nécessite de lui consacrer du temps. Étant donné qu’ils disposent de très peu de temps libre, les cadres n’ont pas le temps de s’en procurer. Ayant identifié ce problème, les cabinets de conseils en management et en marketing leur proposent des solutions pour y remédier. Afin d’aider les cadres à y accéder, les consultants en management les incitent à s’impliquer toujours plus, ce qui revient à dire, à consacrer toujours plus de temps à leur activité professionnelle. Puisqu’ils n’ont pas de temps libre, les consultants en marketing les invitent à combler leur frustration en se procurant des plaisirs sur un mode hédoniste. La consommation de biens et de services ostentatoires (vêtement, voiture, montre, cinéma, tourisme, etc…) apparaît donc comme un moyen de compenser la frustration d’un désir de création, d’expression et de développement.
En 2013, l’équipe du professeur Steven Coles a publié des travaux de recherches concernant l’impact du bonheur hédoniste et eudémoniste sur la santé en s’intéressant au comportement des gènes [8] . Pour effectuer ces recherches, elle a suivi 40 sujets qui vivaient sur un mode hédoniste et 40 autres qui vivaient sur un mode eudémonique. Les résultats de cette étude invitent à questionner et à envisager autrement les moyens d’accéder au bonheur . Comme le bonheur hédoniste provoque une hausse des gènes inflammatoires et une baisse des gènes impliqués dans la fabrication d’anticorps et d’antiviraux, les sujets de ce profil sont plus exposés aux inflammations et présentent un système de défense moins efficace pour lutter contre les bactéries et les virus. En revanche, puisque le bonheur eudémonique provoque une baisse des gènes inflammatoires et une hausse des gènes impliqués dans la fabrication d’anticorps et d’antiviraux, ces sujets sont moins prédisposés aux inflammations et présentent un système de défense plus efficace. Même si, au niveau conscient, les sujets de ces deux groupes éprouvaient un même sentiment de bien-être et de satisfaction dans la vie, sur le plan génétique et donc, inconscient, les eudémonistes apparaissaient en meilleure santé que les hédonistes.
Même si, au niveau conscient, les sujets de ces deux groupes éprouvent un même sentiment de bien-être et de satisfaction dans la vie, au niveau génétique et donc inconscient, la santé des eudémonistes est meilleure que celle des hédonistes. Pour vivre plus longtemps et en bonne santé, il apparaît donc préférable de rechercher le bonheur sur un mode eudémoniste qu’hédoniste. Pour cela, il est nécessaire de disposer de temps libre .
Après avoir abordé les enjeux de la recherche du plaisir, je propose d’aborder ceux de l’évitement de la douleur.
La seconde préoccupation d’un organisme vivant est d’éviter la douleur provoquée par un agent stressant qui peut être externe ou interne. Pour cela, il a mis au point le periventricular system (PVS) [9] qui est le circuit de l’évitement de la douleur. Les structures cérébrales qui régulent le PVS sont l’hypothalamus, le thalamus, la substance grise centrale entourant l’aqueduc de sylvius, l’amygdale et l’hippocampe.
Lorsque le système limbique perçoit un agent stressant, son réflexe instinctif est de le fuir ou de l’affronter. Le rôle du PVS est d’activer le système nerveux sympathique et de libérer dans l’organisme des hormones (adrénaline, noradrénaline et cortisol) pour augmenter rapidement la circulation du sang, la pression artérielle, la sudation et l’accélération du rythme cardiaque nécessaire à la fuite ou à l’affrontement. Quand la menace disparaît, le corps retrouve son équilibre interne et la sécrétion de ces hormones cesse. Pour accélérer ce processus, la circulation de l’information entre le système limbique et les lobes frontaux est coupée. Ne recevant plus d’informations, les lobes frontaux ne peuvent donc pas intervenir pour rétablir l’équilibre autrement que par la fuite ou l’affrontement (dialogue, diplomatie, négociation, droit, etc…)
– Source : Le cerveau à tous les niveaux [10] .
Lorsqu’un individu perçoit dans son environnement un agent stressant (serpent, professeur malveillant, supérieur tyrannique, plan de licenciement, etc…) que son système limbique a identifié comme provoquant de la souffrance (morsure, punition, harcèlement, licenciement, etc…), le PVS procure à l’organisme les moyens de réagir par la fuite ou la lutte (colère, affrontement, agressivité, violence, etc…) pour le soumettre ou le tuer. Même si la fuite permet de rétablir l’équilibre interne, elle ne procure pas de récompense. Par contre, la lutte, qui a permis de terrasser l’agent stressant, en procure par l’intermédiaire du MFB. En récompensant cette stratégie, le MFB renforce la tendance à utiliser la lutte plutôt que la fuite. En revanche, si la lutte procure des punitions, l’individu aura tendance à favoriser l’évitement, la fuite ou l’inhibition de l’action, c’est-à-dire la soumission.
La direction d’une entreprise souhaite se débarrasser d’un salarié à moindre coût, c’est-à-dire sans lui payer d’indemnités de licenciement. Afin de le pousser à la démission, elle ordonne à son supérieur hiérarchique de le harceler. Face au harcèlement, la réponse instinctive du salarié sera d’éviter son supérieur. S’il ne parvient pas à l’éviter, pour éviter de souffrir, il peut fuir en démissionnant. En démissionnant, il retrouvera son équilibre intérieur, mais n’obtiendra pas d’indemnités de licenciement et d’allocations chômage. S’il ne souhaite pas démissionner, pour le contraindre à arrêter son harcèlement, il peut affronter son supérieur (insulte ou agression physique). L’agression physique étant une faute, il risque d’être licencié pour faute grave. Dans ce cas, il retrouvera peut-être son équilibre interne, mais il ne percevra pas d’indemnités de licenciement. S’il ne souhaite pas être licencié pour faute grave, il lui reste la soumission.
Les agents stressants ne sont pas qu’externes. En effet, la honte [11] et la culpabilité [12] sont des agents stressants internes qui provoquent également des tensions et des déséquilibres intérieurs. Au même titre que les agents externes, ils provoquent l’activation du système nerveux et la libération d’hormones nécessaire à la fuite ou à l’affrontement. La honte et la culpabilité sont provoquées par des normes et des interdits moraux qui peuvent être religieux, socioculturels ou idéologiques. La loi et la morale interdisent de faire souffrir autrui contre son consentement. Celui qui prendrait du plaisir à faire souffrir autrui sans éprouver de culpabilité pourrait être condamné par la justice et diagnostiqué « psychopathe » [13] par un médecin. Puisqu’elles exploitent leurs salariés, la nature, les ressources naturelles et les matières premières sans se soucier des enjeux environnementaux, climatiques et sociaux, le documentaire « The corporation » [14] montre que les multinationales se comportent comme un psychopathe. La doctrine ultralibérale culpabilise davantage le chômeur qui ne trouve pas d’emploi que la multinationale qui, sous prétexte de créer des emplois, contribue au réchauffement du climat et à la banalisation du mal [15] .
Si un individu peut réagir face à un agent stressant externe, il lui est plus difficile de fuir ou d’affronter un agent interne. Pour fuir la honte et la culpabilité (transgresser un interdit moral, tuer par accident, provoquer un accident, contribuer au « sale boulot » [16] , etc…), il peut se réfugier dans l’alcool, l’addiction (travail, télévision, jeux vid
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