Son petit trou du cul se fait dominer
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En 1976, Chantal Ladesou participait sans le savoir au tournage d’un film pornographique. Un extrait de ce chef-d’œuvre olé-olé a été diffusé hier à la télévision.
Au milieu des années 70, alors jeune comédienne en devenir, Chantal Ladesou acceptait un peu tout et n’importe quoi pour faire chauffer la marmite. Il y a deux ans de cela, alors que Laurent Argelier la réveillait pour la promo de sa pièce Nelson sur MFM radio, la comédienne s’était souvenue de ce film porno auquel elle avait participé malgré elle en 1976. Un gros moment de solitude auquel elle repense en souriant aujourd’hui. « A un moment donné, c’était une grande fête, ils ont dit : “Tout le monde à poil maintenant !” » Totalement paniquée face à cet ordre, Chantal Ladsou avait tenté d’esquiver l’effeuillage et ce qui devait se passer après. Impossible, elle avait signé un contrat… « Je pensais que c’était un gag, ajoutait-elle. Au final, j’ai été virée du travail, c’était l’horreur ! »
Ce fameux film, c’était Les maîtresses de vacances . Quelques images ont été diffusées hier après-midi dans le tout premier numéro des E nfants de la télé présenté par Laurent Ruquier sur France 2. Très à l’aise, Chantal Ladesou a redécouvert ces images en esquissant un sourire. Il faut dire que la musique, les dialogues et tout le reste sont au top. Découvrez cette séquence très drôle dans la vidéo ci-dessus.
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«J’ai commencé à me prostituer à 14 ans»
«J’ai commencé à me prostituer à 14 ans»
Publié mercredi 4 juillet 2012 à 14:28
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Benjamin Abt-Schiemann est passé par la prostitution pour assumer son homosexualité. Il raconte son parcours, alors que le National se penche, jeudi, sur l’interdiction de la prostitution des 16-18 ans
Sur le mur du bar alternatif bernois, de vieilles photos de mariés. Sur le banc, Benjamin Abt-Schiemann, pull à capuchon et large sourire traversant son visage, étudiant et prostitué. Et fier de l’être. Cela n’a de loin pas toujours été le cas. Il démarre son récit: «J’ai commencé à me prostituer à 14 ans.» Le cadre est posé. Il parle très fort, s’exprime avec un naturel déconcertant. On l’écoute pendant trois bonnes heures, en avalant cappuccino sur cappuccino, sans voir le temps passer.
Benjamin fait des passes pour environ 3000 francs par mois, pour financer ses études en langue et littérature allemande et française à Genève. Ex-squatter à la crête iroquoise, il habite Berne. Il est Suisse et Allemand, parfaitement bilingue, blond aux yeux bleus, «pas vraiment l’image que l’on pourrait se faire d’un prostitué». Aujourd’hui, il assume être un travailleur du sexe, le revendique même. Il milite au sein de ProCoRé (Prostitution – Collectif – Réflexion) pour défendre les droits des prostitués. Et n’a accepté de nous livrer son histoire, à quelques jours du débat au National (lire ci-dessous), qu’à condition de le faire à visage découvert. Très coquet sur son âge, Benjamin avoue à ses clients avoir «la trentaine passée».
«La première fois, c’était à 14 ans. Je venais de la campagne et ne connaissais rien à la sexualité, mais ressentais de l’attirance pour les hommes depuis mes 11 ans. Un jour, je rendais visite à mon père. J’étais dans les pissotières de la gare de Berne. Un homme m’a regardé, il m’a suivi. Je tremblais. Mais j’ai senti de l’intérêt, une reconnaissance de mon corps. Voilà comment j’ai commencé. Pour 10 francs. J’en avais demandé 20. J’y suis ensuite retourné. Et j’ai tout de suite trouvé un deuxième client, pour 50 francs. J’avais lu comme beaucoup Moi Christiane F., 13 ans, droguée et prostituée, un livre qui m’a inspiré. Pour moi, la prostitution a été un moyen de vivre ma sexualité sans me dire que j’étais homo, chose qui était taboue. Je n’étais pas homo, j’étais payé pour faire du sexe: voilà ce que je me disais.»
Benjamin parle du passé très religieux et sectaire de sa famille. «Mes parents étaient mennonites. Mon père est devenu maniaco-dépressif et ma mère a sombré dans l’alcoolisme. Ils ont fini par se séparer.» A la maison, on ne parlait pas. Ou très peu. «Mes mécanismes de refoulement, très développés, s’y intégraient donc parfaitement.»
Benjamin continue de se prostituer «pour de l’argent de poche», pendant les vacances scolaires. Il rumine, souffre, s’interroge, est mal dans sa peau, essaie avec des filles mais voit que cela ne marche pas. A 16 ans, il se fait violer par un client qui le menace avec une arme. «Pendant plusieurs années, j’ai complètement évacué cet épisode de ma tête. Mais à 18 ans, n’assumant toujours pas mon homosexualité, je me suis dit que j’avais deux possibilités: me suicider ou faire mon coming out. J’ai opté pour la deuxième solution. Mais cela a pris du temps.»
Quand son meilleur ami a commencé à aller mal en s’interrogeant sur sa propre homosexualité, Benjamin a d’ailleurs préféré s’en écarter. «C’était trop dangereux pour moi.» Un jour, il franchit les portes d’une association gay. Et fond en larmes. Un premier déclic. «J’acceptais enfin d’être homo, pour moi. Mais j’ai continué à mener une double vie pendant cinq ans, un point commun que j’avais avec mes clients: la moitié sont des hommes mariés avec enfants. Mais mener une double vie demande beaucoup d’énergie. C’est très destructeur. Il faut savoir y mettre fin.» Son regard, profond, redouble d’intensité.
Vers 25 ans, il fait son coming out de prostitué et décide de s’engager politiquement pour défendre les droits des travailleurs du sexe. Sa mère, son frère et ses trois sœurs acceptent, sans trop poser de questions, «alors que, enfin libéré, j’aurais voulu en parler jusqu’à 4 heures du matin, avec un bon joint!» dit-il en éclatant de rire. «Mon père, lui, n’a rien su: il est décédé dans un accident de voiture quand j’avais 16 ans.» Benjamin l’écorché vif enfin sorti de sa chrysalide utilise une jolie formule: «Je me suis reconstruit pour passer du statut de victime à celui d’ex-victime.»
Aujourd’hui, il vit dans une coopérative avec une cinquantaine de personnes – «ma nouvelle famille» –, une yourte-sauna trônant au milieu de la cour. Il n’arpente plus les gares glauques, ne cherche plus ses clients sur le trottoir ou par petites annonces: il a une vingtaine de «réguliers». «Notre relation n’est pas basée uniquement sur le sexe. Je ne suis plus seulement un objet sexuel, la pute qu’on jette. Certains m’idéalisent pour la liberté avec laquelle je vis ma sexualité. Je conçois aussi mon rôle comme thérapeutique: mes clients me donnent une vraie place dans leur vie sexuelle et sentimentale. J’ai une responsabilité vis-à-vis d’eux.» Il travaille aussi comme accompagnant sexuel pour personnes handicapées.
Benjamin rappelle que la prostitution est légale en Suisse depuis 1942. Mais il a fallu attendre jusqu’en 1992 pour que la prostitution masculine le soit également. L’interdiction de celle des 16-18 ans? «Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne voie. On ne fait que créer un tabou de plus, or les tabous sont sources de grandes souffrances. Si un jeune veut vraiment se prostituer à 16 ans, il le fera de toute façon. Moi à 14 ans, j’étais dans l’illégalité totale. Mais j’ai toujours su échapper à la police.»
Par contre, si un jeune de 14 ans venait lui demander conseil pour entrer dans la prostitution, il lui dirait d’attendre, assure-t-il. «J’ai une fois aidé un gars de 17 ans, qui s’était mis dans des plans dangereux et foireux, genre des passes dans une forêt obscure. Il était aussi victime de chantage affectif. Alors qu’il venait de fêter ses 18 ans, je lui ai un jour proposé un plan à trois avec un client respectueux qu’il a ensuite pu garder. C’est important de s’adonner à la prostitution de façon professionnelle, en gérant ses relations, sans être victime.»
Benjamin, qui continue à parler fort, sans se soucier de qui nous entoure, songe parfois à se réorienter, à passer à autre chose. Il verra à la fin de ses études. «Mais si j’arrête la prostitution, ce ne sera jamais pour une question de honte. J’aime ce que je fais.»
«Mener une double vie demande beaucoup d’énergie. C’est destructeur. Il faut savoir y mettre fin»
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