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Le 19 Août 2022, Saltimbanque est...
Avant le Grand Saut de la transat retour, on s’offre un dernier archipel : l’eau n’avait jamais été aussi transparente, les fonds sont magiques, les paysages fantastiques. La mer épanouit toute sa palette de turquoise entre des poussières de terre en trompe-l’œil, dédale idéal des pirates de jadis – les Vierges sont un condensé d’Antilles, un point d’orgue rêvé pour notre cabotage caraïbe.
(Beaucoup) plus de photos et de films dans notre page "Photos" - et encore, on a fait une sélection drastique !
315 milles navigués
8778 milles parcourus depuis le départ
22-23 avril 2012 : Grand Case – Virgin Gorda (83 M)
La route était préparée, l’heure de départ calculée en fin d’après-midi pour arriver le lendemain matin. Lorsqu’on quitte Saint Martin vers 17h cependant, on craint d’atterrir la nuit suivante : il n’y a presque pas de vent, et il est pile pas l’arrière. Tant qu’il fait jour, on porte toute la toile, grand-voile bridée d’un côté et génois tangonné de l’autre, « en ciseaux ». L’équilibre à cette allure est instable, il faut un humain à la barre. La nuit amène quelques nœuds de vent de plus finalement, et on peut affaler tranquillement la grand-voile, garder le génois tangonné, mettre le régulateur à la barre et contempler les étoiles. (au menu de cette belle nuit : le scorpion et la croix du sud, le ciel a bien tourné depuis décembre dernier...) Un jour il nous faudra comprendre que le temps béni de la transat’ aller au portant est fini et accepter de faire face au vent pour rentrer... oui mais pas aujourd’hui :-P
Cette fois nous n’avons pas peint le pavillon, mais uniquement l’écusson, cousu sur notre bon vieux drapeau anglais !
Et c’est ainsi que dans la matinée du lendemain les Iles Vierges nous apparaissent. L’archipel nous semble superbe, et nous ne sommes pas les premières à penser ça : en les apercevant pour la première fois en 1493, Christophe Colomb (et oui, encore et toujours lui !) les a baptisé ainsi en hommage à Ste-Ursule et ses 11 000 vierges forcément très belles massacrées par les Huns (certes il lui fallait de l’imagination pour nommer toutes les îles des Caraïbes mais là l’effet de 40 jours de mer sans femme devient évident !). On a appris qu’un port d’entrée venait d’être ouvert à Gun Creek, au nord-est de Virgin Gorda : endroit bien pratique quand on arrive de l’est. On longe donc les quelques ilots du nord (et en particulier Necker Island et son îlot de sable surmonté de 2 palmiers...en plastique !) avant de pénétrer dans le North Sound, immense baie entourée de péninsules et d’ilots au point de paraître fermée. Des mouillages partout, une ou deux marinas, les Iles Vierges sont le paradis de la voile.
La grande ville de Gun Creek, et son bureau de douanes tout neuf !
Au fond Gun Creek est quasiment déserte (on est 2 !), on n’a pas de mal à trouver une jolie place à l’est des jetées, par 3m sur fond de sable (attention ça remonte vite quand même...). Derrière le quai à ferry il y a un quai pour annexes, et un bâtiment bleu pour faire les formalités (immigration 1$, douanes 12$). Un mini-supermarché au coin de la rue a quelques produits de base, on achète tout leur maigre stock de fruits et légumes. A part ça, il n’y a rien. On va nager pour constater que les fonds sont jolis mais sans plus, on compte les ferrys qui passent vers l’autre côté du Sound... escale d’atterrissage tranquille donc, demain à l’aube on repartira...
24-26 avril : mouillages autour de Virgin Gorda (13 M)
Pour ressortir du Sound ce matin on décide d’emprunter la passe est, entre le petit ilot-bistro très classe de Saba Rock où on ne s’arrêtera pas, et la côte. Une bonne carte couplée au GPS, une bonne paire d’yeux perchée sur le balcon avant... c’est parti. Le chenal est balisé au début, au niveau de Saba Rock. Par contre les quelques mètres les plus délicats, après le rocher et la jetée, ne sont plus indiqués – il faut vraiment continuer dans l’axe pour donner un grand tour au plateau que l’on voit affleurer derrière Saba Rock et passer là où c’est profond (2m50 quoi...). On se faufile ensuite entre Eustatia et Prickly Pear Island pour mouiller par 4m sur une tache de sable, pas mécontentes de notre petit jeu de rase-coraux :o)
Vues depuis Prickly Pear, Eustatia à gauche et Gorda à droite : saurez-vous retrouver où nous sommes passés ?
A la différence des Grenadines, la côte est rocheuse aux îles Vierges
Que les îles autour de nous sont belles. Vite, à terre pour explorer ces plages (presque) désertes (oui bon on n’est pas les seules à aimer les mouillages sauvages, 5 bateaux quand même !). L’île de Prickly Pear est une réserve, il n’y a aucune construction du côté où nous sommes, pas même un sentier. De bloc de rocher en plage de sable, on longe la côte, émerveillées par la variété de couleurs des roches. Bien sûr il faut qu’on grimpe sur un petit sommet à l’est du mouillage, se frayant un passage entre les arbustes et des cactus à la stature d’arbres. Mais la vue sur la passe empruntée le matin vaut bien quelques griffures !
Retour au bateau : au tour des fonds maintenant ! Le mouillage est limité au nord par une barrière de corail, voilà qui semble prometteur ! Armées seulement de notre appareil photo (chasse sous-marine strictement interdite aux Vierges, pêche exclusivement réservée aux habitants munis d’un permis) nous mettons le masque dans l’eau et nous retrouvons dans un monde merveilleux. C’est sans doute notre plus belle plongée jusqu’à présent. D’énormes perroquets, chirurgiens, demoiselles, pagres et toute la ribambelle habituelle volent entre les coraux majestueux. Toutes sortes de coraux sont présents ici, en particulier des « cornes d’élan » très grands et découpés, d’un orange rosé qui semble attirer les rayons du soleil. Seule ombre au tableau, les palmes de Camille qui après 15 ans de bons et loyaux services rendent l’âme brutalement :o( Mais ne vous en faîtes pas on en a une paire de secours à bord, toutes les pièces critiques on a dit :o)
Les poissons ne sont pas farouches du tout, comme ces chirurgiens qui passent à nous frôler
Un tel mouillage sera difficile à battre ! (se dit-on en prenant l’apéro en terrasse sous les étoiles – et malgré la musique un peu forte du cata de loc voisin). Et pourtant...
Pourtant le lendemain, on ressort de notre cachette en rasant quelques coraux de nouveau, puis on contourne Virgin Gorda par l’ouest, pour rejoindre la pointe sud et son célébrissime parc naturel de blocs de granit et piscines d’eau turquoise appelé « les Bains » (Baths). C’est un endroit très visité et la baie elle-même est encombrée de coffres obligatoires et payants. Juste au nord des Baths cependant on repère deux bateaux mouillés devant une plage de sable, bordée elle aussi de gros rochers. On s’approche à vue, osant aller chercher les taches de sable proches de la plage : les fonds sont assez profonds dans la partie nord de la baie. La pioche trouve un lit de sable douillet par 4,5 m. L’eau est plus transparente que jamais ! Depuis le bateau on voit clairement la pioche, 30m plus loin !
Saltimbanque mouillé sur notre plage de rêve
Un dédale de rochers nous mènent à Devil’s Bay, l’anse du Diable
On débarque à la rame sur la plage déserte. Ce mouillage peu fréquenté, certes un peu rouleur (par une étrange houle de sud qui touche aussi les Baths mais s’en va à 10h du matin !), nous séduit immédiatement. Par une promenade le long de criques désertes séparées de gros rochers on accède à la dernière baie avant les Baths eux-mêmes – qu’il faut aller rejoindre par la route. Le parc des Baths et Devil’s Bay est très très fréquenté. Il est très très beau aussi cependant, et on s’amuse bien à passer entre les blocs de granit, à se perdre dans des labyrinthes entre sable et eau. Mais un troupeau d’italiens sans doute tout frais débarqués d’un paquebot Costa Croisière nous gâche un peu le plaisir. Les fonds sont un peu plus fréquentables et on s’émerveille quand même des myriades de poissons qui volent le long des parois granitiques, verticales et colorées.
Petite rando jusqu’à la pointe sud de l’île, la mer se fait plus houleuse, quelques cumulus cachent le soleil, les rochers prennent des teintes bretonnes... si ce n’étaient les cactus et les lézards toujours omniprésents ! Nous décidons de sortir du parc et de retourner sur les plages désertes juste au nord. Aaaah, c’est quand même plus beau sans les italiens ! On retourne nager, puis on se promène sur les blocs de granite, estomaquées devant le panorama... Plage suivante, les roches forment une piscine naturelle, il n’y a personne, l’eau est chaude et turquoise, c’est beau... c’est notre petite plage à nous et toc ! On retourne quand même au bateau, en se promettant de revenir le lendemain !
C’est tellement plus beau quand c’est rien que pour nous...
Vue panoramique : notre piscine à droite, le mouillage populaire à gauche
Notre plage et sa piscine naturelle... on a trouvé le paradis tropical :o)
Au matin un gros barracuda tourne autour du bateau, ok on commence par la ballade à terre on ira nager ensuite ! On prend le strict minimum : un maillot de bain et un T-shirt pour se protéger du soleil. Le paysage est toujours à tomber, on ne s’en lasse pas. Première baignade, le soleil tape déjà à 8h du matin..., un peu d’escalade, puis on retourne dans notre piscine. Stupeur, un kamikaze essaye d’y faire rentrer une petite embarcation (avec un moteur de 115 chevaux quand même...). Il passe en force et dépose une vingtaine de parasols sur « notre » plage : les passagers d’un bateau à moteur de luxe l’ont en effet réservée pour la journée ! Peu importe, on se faufile entre des cailloux et on se trouve une micro-plage privée où personne ne viendra nous déranger cette fois !
Retour à bord, pas pour longtemps, on est de nouveau aussitôt dans l’eau ! Les blocs de granit sont moins spectaculaires que la veille, mais on s’amuse tout de même beaucoup avec nos amis les poissons :o) On observe un coquillage amusant qui recouvre sa propre coquille quand il en sort.
Le coquillage dans ses différentes phases : la coquille est blanche et l’animal jaune à pois !
La vue depuis notre fenêtre, pas mal !
On est physiquement à Spanish Town, mais on a encore un peu la tête là-bas...
Nous ne sommes toujours que 2 bateaux sur notre plage de rêve, et pas la moindre envie de s’en arracher... Mais il faut se rendre à l’évidence, on n’a plus rien à manger et le site accuse un retard de plus de 15 jours : nous devons aller en ville... On se déplace donc 1M au nord, à Spanish Town. On mouille juste au nord du chenal, au ras des cailloux par 3m de fond sur du sable juste en face d’une petite plage bordée par le quai des ferrys. On débarque sur la plage et cherchons le centre-ville. Et bah après 30 minutes de marche dans toutes les rues possible et imaginables, on a fait une belle balade mais on ne l’a toujours pas trouvé ! On se rabat sur le quartier de la marina pour un petit plein de frais à 95 US$, gloups, c’est un peu l’inconvénient des îles vierges... On ne trouve plus ici des petits vendeurs de rue avec des piles de mangues et de bananes de leur jardin, mais des pommes importées de Hollande et des oranges du Nicaragua, décongelées dans un supermarché, c’est un signe indéniable de retour à la civilisation :oS Petite tournée au bar avec wifi de la marina pour faire notre plein hebdomadaire d’e-mails et de piqures de moustiques, et on retourne à bord avec la satisfaction du travail accompli, parées pour plusieurs jours de mouillages sauvages maintenant !
27 - 28 avril : la tournée des îles du sud (16 M)
Ce matin nous quittons Virgin Gorda, la « grosse vierge », pour les petites vierges au sud de l’archipel. Naviguer ici est un plaisir, les îles et îlots se superposent et se découpent à perte de vue, créant des perspectives toujours nouvelles. Toutes les îles sont assez hautes, entre 150 et 500m ; les reliefs granitiques et basaltiques, témoins d’une origine volcanique ancienne, ont été joliment sculptés par l’érosion et recouverts d’une végétation sèche. Seule exception : Anegada, tout au nord, est une immense plage posée sur un récif de corail, comme à Barbuda.
Les petites vierges du sud s’égrènent sur notre bâbord
Première escale : ce rocher de Cooper Island aux fonds somptueux
Première escale de la journée : Cooper Island, où le site de « snorkeling » est réputé. Après une navigation fort agréable de quelques miles sous voile d’avant seule où nous croisons brièvement un petit dauphin, nous entrons dans la baie des mancenilliers. L’endroit est couvert de bouées d’amarrage et nous ne trouvons pas de place pour mouiller. Nous prenons donc un coffre tout au sud de la baie, à proximité du site de plongée dans de fortes rafales, et plouf nous voilà dans l’eau.
Première constatation, il y a d’énormes tarpons tout autour du bateau, pas très rassurants ces gros bestiaux... En route pour le rocher, pour un plongée encore fabuleuse. Les fonds sont vraiment particuliers ici, beaucoup de corail de toute sorte, des poissons énormes et pas farouches car ils n’ont jamais vu un chasseur. On croise de nombreux pagres, chirurgiens, perroquets, gorettes jaunes, carangues bleues, balistes et une langouste si grosse qu’on en aurait fait 2 repas !
De retour au bateau on croise un tarpon d’1m50 de long qui nous surprend, à peine a-t-on le temps de se retourner qu’on tombe sur un barracuda presqu’aussi gros, il est temps de retourner sur Saltimbanque... En route pour une nouvelle île, Salt Island, à 1 mille de là.
Les panoramiques sous l’eau, c’est le niveau 2 de la photo aquatique !
Le mouillage de Salt Island Bay au nord de l’île n’est absolument pas protégé ni de la houle ni du vent. Nous n’y restons donc que quelques heures le temps d’une petite visite à terre. L’avantage de ces îles c’est qu’on peut y faire tous les jours une belle plongée pour faire plaisir à Laure et une belle balade pour faire plaisir à Camille, dans l’ordre qu’on veut - la formule parfaite ! On débarque sur cette poussière d’île et ses 2 salines qui ont longtemps été exploitées par une famille vivant sur place. Seul bateau au mouillage, l’île est à nous (à l’exception de quelques chèvres retournées à l’état sauvage) ! Une fois passées les petites maisons abandonnées, on découvre des panoramas somptueux. Les couleurs se surpassent, du turquoise de la baie au bleu profond du large en passant par le vert et rose des salines, c’est encore une fois magique !!
En redescendant sur la plage, on tombe sur un petit cimetière artisanal, des tombes grossièrement réalisées en rochers et coraux. Sur l’une une croix branlante en bois, sur l’autre une coquille de lambi, témoignage émouvant de la minuscule communauté qui vécut ici au siècle passé.
Saltimbanque mouillé dans la très belle « baie de l’homme mort »
L’île d’après nous promet un bon abri pour la nuit. C’est Peter Island, qui abrite le très sélect Peter Island Resort (et ses bouées à 65$US la nuit, apprendrons-nous plus tard). Nous trouvons un mouillage parfait sur fond de sable dans la « Baie de l’Homme Mort » (Deadman Bay), on se croirait dans un épisode de la BD Barbe Rouge ! Les myriades de baies et de criques camouflées dans le dédale des îles ont constitué pendant des siècles le repère idéal des pirates, corsaires et chasseurs de butin. A tel point d’ailleurs que les anglais, les hollandais, les danois (mais que venaient-ils donc faire là, ceux-là ?) et les américains se sont disputé la possession de l’archipel parfaitement placé sur la route retour des galions espagnols alourdis de l’or des Amériques. Sir Drake, Hawkins et bien d’autres ont hanté ces lieux.
Le lendemain commence par la ballade. Une route, qui permet un joli tour sur les hauteurs de Peter Island jusqu’à sa pointe sud, est prudemment équipée de bancs à intervalles réguliers... et de distributeurs d’eau fraîche – avec les petits gobelets qui vont avec ! La promenade offre des panoramas splendides pendant quelques heures sauf quand, ayant suivi le mauvais sentier, nous nous retrouvons dans la décharge où sont incinérées les ordures en plein air...revers de la carte postale !
Et si on a mouillé gratis, a-t-on le droit de boire l’eau du Peter Island Resort ??
Une des 3 grottes de l’ « île au trésor »
Voilà, on a marché, maintenant on va nager. Cap sur Norman Island, aussi connue comme « L’Ile au Trésor » de Stevenson qui aurait appris de son oncle marin l’endroit où un trésor de doublons espagnols avait été caché dans des grottes inondées... Devant ces grottes (= the Caves) des bouées sont installées pour les visiteurs. Apparemment il existe deux systèmes de bouées aux BVI’s : celles des « Parcs Naturels », rouges pour voiliers / jaunes pour professionnels / bleues pour annexes (utilisatio
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