Saisir la signification de l'orgasme

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Saisir la signification de l'orgasme
23 juillet 2007 par Commission Journal
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Pourquoi le ciel est-il bleu ? Pourquoi les hommes ont-ils des tĂ©tons ? Pourquoi les femmes ont-elles des orgasmes ? Le dernier livre de la biologiste amĂ©ricaine Elisabeth Lloyd renouvelle une hypothĂšse iconoclaste. Et quand il s’agit de mĂ©langer orgasme, sexualitĂ©, Ă©volution naturelle et biologie, les interprĂ©tations politiques ne sont jamais loin...
Depuis Darwin, les biologistes ont pris pour habitude de chercher comment telle ou telle caractĂ©ristique d’un organisme pouvait augmenter ses chances d’avoir des descendants. En effet du point de vue de l’évolution des espĂšces, les individus sont sĂ©lectionnĂ©s sur la base de leur capacitĂ© Ă  maximiser la contribution de leurs propres gĂšnes aux gĂ©nĂ©rations futures.
Il existe plusieurs « stratĂ©gies » pour atteindre cet objectif. Par exemple, des individus plus aptes Ă  s’accaparer les ressources du milieu auront plus de chances de survivre, de se reproduire et de voir leurs gĂšnes se transmettre. Mais des individus aptes Ă  l’entraide et Ă  la coopĂ©ration, auront eux aussi plus de chances de survivre et d’avoir un succĂšs reproducteur plus Ă©levĂ©.
Dans ce contexte, certaines caractĂ©ristiques (organe, rĂ©ponse physiologique, comportement
) sont appelĂ©es des adaptations si elles ont Ă©voluĂ© parce qu’elles amĂ©liorent la rĂ©alisation de certaines tĂąches et favorisent le succĂšs reproducteur. Par exemple chez l’homme, l’orgasme est une adaptation. Il est Ă©troitement liĂ© Ă  l’éjaculation puisque les contractions musculaires orgasmiques permettent l’émission des spermatozoĂŻdes contenant les gĂšnes de l’individu. L’orgasme permet d’augmenter le succĂšs reproducteur de l’homme vu qu’il aura plus de chance d’avoir des enfants que s’il n’avait pas d’orgasme. En revanche, la femme peut trĂšs bien avoir une descendance sans avoir d’orgasme : pourquoi ce trait est-il alors aussi Ă©galement chez la femme ?
Dans son dernier ouvrage [ 1 ] , la biologiste et philosophe des sciences, Elisabeth Lloyd, passe en revue de façon exhaustive les diffĂ©rentes hypothĂšses avancĂ©es pour expliquer la prĂ©sence de l’orgasme chez la femme [ 2 ] . Elle dĂ©monte de façon prĂ©cise et mĂ©thodique les hypothĂšses qui dĂ©fendent une vision « adaptationniste » de l’orgasme fĂ©minin. Son modus operandi favori est de mettre Ă  jour les suppositions tacites ( background assumptions ) de ces diffĂ©rentes hypothĂšses et de voir si les faits les valident. En gĂ©nĂ©ral ces suppositions sont infirmĂ©es et l’hypothĂšse qui en dĂ©pend s’écroule comme un chĂąteau de cartes.
En fait, selon Lloyd, les donnĂ©es actuelles en sexologie, en primatologie et en biologie ne permettent pas de dĂ©fendre l’hypothĂšse de l’orgasme fĂ©minin comme adaptation naturelle. En d’autres mots, au vu des connaissances disponibles Ă  ce jour, l’orgasme fĂ©minin n’a pas de « fonction » contrairement Ă  l’orgasme masculin.
Par exemple, un groupe d’hypothĂšses avance que le lien affectif qui se crĂ©e entre un homme et une femme serait une adaptation [ 3 ] : l’homme amĂšnerait Ă  la femme la sĂ©curitĂ© et les ressources dont elle a besoin pour Ă©lever ses enfants. En Ă©change, l’exclusivitĂ© de cette relation monogame assurerait Ă  l’homme la paternitĂ© des enfants. Tout ce qui tendrait Ă  renforcer cette relation, comme par exemple l’orgasme lors de chaque rapport sexuel, constituerait une adaptation.
Cette thĂ©orie suppose que l’orgasme fĂ©minin serait spĂ©cifique Ă  l’espĂšce humaine. Il se serait dĂ©veloppĂ© pour augmenter la frĂ©quence des rapports, compensant la disparition des pĂ©riodes de chaleurs qui dĂ©terminent les pĂ©riodes d’activitĂ© sexuelle prĂ©sentes chez les autres espĂšces de singes. Enfin l’état de fatigue consĂ©cutif Ă  un orgasme aurait tendance Ă  forcer homme et femme Ă  rester allongĂ©-e-s, ce qui dans le cas de la femme favoriserait la rĂ©tention de sperme et donc les chances d’avoir un enfant.
Le premier problĂšme de cette thĂ©orie est qu’elle suppose que les comportements sexuels et rĂ©ponses physiologiques lors d’un rapport sont les mĂȘmes chez l’homme et la femme. Or, si les hommes atteignent l’orgasme sans difficultĂ© lors d’une pĂ©nĂ©tration vaginale, la sexologie nous apprend qu’un grand nombre de femmes n’ont pas d’orgasme de cette maniĂšre (voir l’encadrĂ© « quelques chiffres »). L’observation de nos proches cousins primates nous a appris que les femelles de plusieurs espĂšces de singes sont capables d’avoir des orgasmes lors de relations homosexuelles et que leur activitĂ© sexuelle ne se limite pas Ă  la pĂ©riode de chaleurs, bien au contraire. Enfin, la torpeur qui fait suite Ă  l’orgasme est une rĂ©ponse physiologique masculine. Les femmes Ă©tant au contraire plus Ă©veillĂ©es aprĂšs un orgasme, la rĂ©tention de sperme n’est pas favorisĂ©e lorsque les femmes se redressent sous le simple effet de la gravitĂ©.
Plus gĂ©nĂ©ralement la plupart des hypothĂšses avancĂ©es ne prennent pas en compte les occurrences de l’orgasme fĂ©minin en dehors de tout rapport sexuel. Par exemple, toutes les donnĂ©es montrent que, contrairement Ă  la pĂ©nĂ©tration vaginale, la masturbation fĂ©minine est un moyen trĂšs efficace d’atteindre l’orgasme (voir l’encadrĂ© « quelques chiffres ») [ 4 ] .
Un second type d’hypothĂšses prend le contre-pied des thĂ©ories prĂ©cĂ©dentes. Il donne un rĂŽle plus « actif » aux femmes dans la sexualitĂ© afin d’augmenter leur succĂšs reproducteur. Elle suppose que l’orgasme fĂ©minin serait une adaptation vestige d’un Ăąge oĂč l’organisation sociale permettait la polyandrie [ 5 ] . La difficultĂ© des femmes Ă  atteindre l’orgasme lors d’une pĂ©nĂ©tration vaginale les pousserait, pour y parvenir, Ă  enchaĂźner les rapports sexuels avec plusieurs partenaires. Ceci aurait comme avantage d’îter aux hommes la certitude de la paternitĂ© des enfants Ă©ventuels. Pour Ă©lever leur progĂ©niture, les femmes profiteraient ainsi des ressources provenant de plusieurs hommes. De plus, cela rĂ©duirait aussi les comportements violents masculins envers les enfants vu que ceux-ci pourraient ĂȘtre les leurs et donc porteurs de leurs gĂšnes.
Mais cette hypothĂšse suppose qu’une durĂ©e plus longue de stimulation, lors des rapports, augmente les chances d’atteindre l’orgasme. A ce sujet les rĂ©sultats des Ă©tudes divergent, mais montrent que, soit il n’y a pas de lien entre la durĂ©e de pĂ©nĂ©tration et l’incidence des orgasmes, soit que c’est seulement chez 35 Ă  38% des femmes que cette durĂ©e joue un rĂŽle. De plus, au-delĂ  de 10 Ă  15 minutes de pĂ©nĂ©tration, la probabilitĂ© pour la femme d’avoir un orgasme n’augmente pas : plus long(temps) n’est pas forcĂ©ment mieux. En revanche les Ă©tudes s’accordent Ă  dire que, pour les femmes, la durĂ©e et le type de prĂ©liminaires sont des facteurs plus importants que la durĂ©e de pĂ©nĂ©tration pour l’atteinte de l’orgasme.
Enfin un dernier groupe de thĂ©ories que Lloyd passe au crible est aussi un des plus rĂ©cents et le plus en vogue de nos jours, y compris parmi les fĂ©ministes critiques des sciences. Cette thĂ©orie avance que les contractions de l’utĂ©rus lors de l’orgasme permettraient d’aspirer le sperme et ainsi d’augmenter les chances de fertilisation. Dans une situation de polyandrie, il y aurait compĂ©tition entre les spermatozoĂŻdes provenant de diffĂ©rents hommes pour fĂ©conder le ou les ovules. L’orgasme permettrait ainsi aux femmes de favoriser la fĂ©condation par certains hommes : en choisissant par exemple de se masturber ou pas aprĂšs certains rapports sexuels.
Mais les donnĂ©es Ă©tayant cette thĂ©orie sont, pour le moins, rares. En effet les rĂ©sultats sur les variations de pression intra-utĂ©rine lors d’un orgasme sont contradictoires. De plus, plusieurs expĂ©riences montrent que ces Ă©ventuels changements de pression ne suffisent pas Ă  faire bouger le sperme dans l’utĂ©rus ou que le mouvement du sperme est dĂ» aux contractions spontanĂ©es de l’utĂ©rus et pas aux contractions orgasmiques. Ensuite les Ă©tudes princeps sur lesquelles repose cette thĂ©orie prĂ©sentent de graves biais mĂ©thodologiques. Par exemple dans certains cas, 73% des donnĂ©es proviennent d’un seul couple d’individus, ce qui est loin d’ĂȘtre reprĂ©sentatif. Enfin, les mĂąles des espĂšces chez lesquelles on retrouve un phĂ©nomĂšne de compĂ©tition entre spermatozoĂŻdes prĂ©sentent certaines caractĂ©ristiques qui leur donnent plus de chance de fĂ©conder l’ovule. Par exemple il y a une forte concentration de spermatozoĂŻdes par Ă©jaculation, le volume d’éjaculation est plus grand et en consĂ©quence les testicules sont de grande taille par rapport Ă  la taille du corps. Or les hommes n’ont aucune de ces caractĂ©ristiques, ce qui suggĂšre fortement que la compĂ©tition entre spermatozoĂŻdes n’intervient pas dans le cas de l’espĂšce humaine.
En parallĂšle de ce dĂ©montage en rĂšgle, Lloyd dĂ©fend une hypothĂšse, avancĂ©e pour la premiĂšre fois par Donald Symons en 1979. Cette hypothĂšse stipule que l’orgasme fĂ©minin n’est pas une adaptation mais qu’il dĂ©rive, pendant le dĂ©veloppement, de l’orgasme masculin. Ce dernier est une adaptation et nĂ©cessite qu’à partir d’une Ă©bauche embryonnaire soient mis en place les circuits sensori-moteurs de l’orgasme lors du dĂ©veloppement. Mais ces Ă©bauches embryonnaires sont communes Ă  tous les embryons mĂąles comme femelles. Les femmes « hĂ©ritent » donc des circuits de l’orgasme et de la capacitĂ© de jouir, sans que cela ait quoi que ce soit Ă  voir avec un quelconque rĂŽle vis Ă  vis de la reproduction, mais simplement parce que c’est un impĂ©ratif Ă©volutif que les hommes aient des orgasmes.
Par analogie, chez les hommes les tĂ©tons ne sont pas une adaptation mais seulement un produit dĂ©rivĂ© d’une Ă©bauche embryonnaire pouvant se dĂ©velopper en seins chez la femme. Et ces derniers sont une adaptation puisqu’ils favorisent la survie de la descendance par l’allaitement. Dans ce cas cela permet aussi aux hommes de possĂ©der une zone Ă©rogĂšne qui n’a pas de fonction biologique particuliĂšre.
Ainsi cette thĂ©orie explique que, en tant qu’équivalent embryonnaire du pĂ©nis, le clitoris soit le centre du plaisir fĂ©minin et que sa stimulation soit la plus propice Ă  procurer l’orgasme. De plus, cela permet d’expliquer la variabilitĂ© observĂ©e entre femmes vis Ă  vis de l’orgasme lors d’un rapport sexuel et de leur facilitĂ© Ă  l’atteindre. En effet si le succĂšs reproducteur d’un individu n’est pas affectĂ© par la prĂ©sence ou l’absence d’un trait alors ce n’est pas soumis Ă  la sĂ©lection naturelle et il a tendance Ă  montrer une grande variabilitĂ© dans son expression. Par exemple, la grande variabilitĂ© interindividuelle vis Ă  vis des capacitĂ©s olfactives en est un exemple : en effet la survie de l’ĂȘtre humain dĂ©pend beaucoup plus de ses capacitĂ©s visuelles qu’olfactives [ 6 ] . Un ĂȘtre humain avec une capacitĂ© olfactive surdĂ©veloppĂ©e n’aura pas des chances de survie hautement amĂ©liorĂ©es. Donc, contrairement aux thĂ©ories qui supposent que toutes les femmes atteignent l’orgasme lors d’un rapport sexuel, l’hypothĂšse dĂ©fendue par Lloyd dit que les 33% de femmes qui ont rarement ou jamais d’orgasme lors d’un rapport font simplement partie de la variabilitĂ© normale d’une caractĂ©ristique invisible aux yeux de l’évolution naturelle.
En conclusion Lloyd souligne que cette hypothĂšse a Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©e. Ce champ de recherche est dans une impasse depuis plus d’une dizaine d’annĂ©es. Ceci s’explique car les chercheurs du domaine ont parfois omis certaines donnĂ©es. Ces omissions serait causĂ©es par plusieurs biais : soit Ă  un biais « adaptationniste », tout trait biologique Ă©tant considĂ©rĂ© comme une adaptation augmentant le succĂšs reproducteur ; soit Ă  un biais androcentriste, considĂ©rant que les rĂ©ponses sexuelles sont les mĂȘmes chez l’homme et la femme ; soit Ă  un biais hĂ©tĂ©rosexiste et Ă  une tendance Ă  considĂ©rer l’ĂȘtre humain comme quelque chose d’unique dans le rĂšgne animal, en omettant les connaissances sur l’orgasme fĂ©minin chez certaines espĂšces de singes et notamment lors de relations homosexuelles.
Avec ce livre, Lloyd s’est attirĂ©e les foudres de plusieurs personnes. Dire Ă  des experts qu’ils ont Ă©tĂ© sujets Ă  un biais de confirmation [ 7 ] et n’ont pas Ă©tĂ© assez critiques Ă©tait vouĂ© Ă  froisser quelques Ă©gos [ 8 ] . Dire que l’orgasme fĂ©minin est un produit dĂ©rivĂ© de l’orgasme masculin [ 9 ] lui a valu des attaques de plusieurs fĂ©ministes. Notamment il peut ĂȘtre reprochĂ© Ă  cette hypothĂšse de dĂ©valoriser l’importance de l’orgasme fĂ©minin en le faisant dĂ©couler de l’orgasme masculin. Mais Lloyd rĂ©torque qu’il n’y a pas de lien entre ce qui est issu de la sĂ©lection naturelle et ce qui est important d’un point de vue culturel. De nombreuses choses d’une trĂšs grande importance culturelle, comme la musique et la lecture ne sont pas directement le rĂ©sultat de la sĂ©lection naturelle. RĂ©ciproquement certaines choses dĂ©coulant directement de la sĂ©lection naturelle, comme le rĂ©flexe de dĂ©glutition, sont en grande partie dĂ©nuĂ©es de toute importance culturelle.
A l’opposĂ©, on lui a reprochĂ© son parti pris fĂ©ministe. Le fait que l’orgasme fĂ©minin n’est pas une adaptation, est en accord avec les valeurs fĂ©ministes qui disent que la sexualitĂ© des femmes devrait ĂȘtre associĂ©e Ă  l’idĂ©e de plaisir et dissociĂ©e de l’idĂ©e de reproduction. Certes comme le soulignait le cĂ©lĂšbre palĂ©ontologue, Stephen Jay Gould, dans sa critique (positive) des idĂ©es de Kropotkine sur la thĂ©orie de Darwin, « Si on nous prĂ©sente la nature prĂ©cisĂ©ment sous le jour qui nous conforte dans nos prĂ©jugĂ©s, il faut ĂȘtre doublement mĂ©fiant. » [ 10 ] Mais au final, et ceci pourrait ĂȘtre la morale de ce petit exposĂ©, Lloyd juge bien de la vĂ©racitĂ© de son hypothĂšse en fonction de sa capacitĂ© Ă  expliquer les faits et pas Ă  la lumiĂšre de ses idĂ©aux moraux ou politiques.
RĂ©ciproquement, on pourrait ajouter qu l’on ne doit pas nĂ©cessairement faire reposer nos jugements de valeurs sur les jugements de faits issus des sciences [ 11 ] .
Le livre d’Elisabeth Lloyd contient tout un chapitre qui est une revue exhaustive et critique sur la sexualitĂ© fĂ©minine. Lloyd reconnaĂźt que les donnĂ©es actuelles sont rarement statistiquement reprĂ©sentatives de la population gĂ©nĂ©rale et principalement d’origine occidentale. De plus, elles sont obtenues de maniĂšre indirecte par des questionnaires et des entretiens, des mĂ©thodes connues pour permettre au sujet de se prĂ©senter sous un« meilleur » jour, souvent de façon inconsciente. Ainsi, le nombre moyen de partenaires hĂ©tĂ©rosexuels dans les 5 derniĂšres annĂ©es rapportĂ© par les hommes est de 75 % supĂ©rieur Ă  celui rapportĂ© par les femmes, alors que logiquement les deux moyennes devraient ĂȘtre Ă©gales.
Mais Lloyd souligne qu’en attendant des donnĂ©es plus prĂ©cises, une hypothĂšse de l’évolution de l’orgasme fĂ©minin doit expliquer les donnĂ©es dont nous disposons actuellement. C’est seulement Ă  la lumiĂšre de ces donnĂ©es que Lloyd conclut que ce n’est pas une adaptation.
Chez la femme, la principale partie sensorielle est le clitoris, mĂȘme si, dans certains cas, Lloyd n’exclut pas un rĂŽle mineur d’un Ă©ventuel « point G » sur la partie antĂ©rieure du vagin.
LĂ  oĂč les hommes passent progressivement d’une phase d’excitation sexuelle Ă  une phase de plateau d’excitation pour aboutir Ă  l’orgasme puis un retour Ă  la normale, les femmes reviennent Ă  la phase de plateau ce qui permet Ă  14 % d’entre elles d’avoir plusieurs orgasmes Ă  la suite sans « temps mort ».
Contrairement Ă  l’idĂ©e reçue, ce phĂ©nomĂšne n’est pas une particularitĂ© fĂ©minine : il est aussi observĂ© chez quelques hommes jeunes ou prĂ©-pubĂšres ou encore chez certains yogi qui peuvent dĂ©coupler l’orgasme de l’éjaculation.
Parmi les femmes qui disent se masturber (62 % de l’échantillon du rapport Kinsey et 82 % de l’échantillon de l’étude de Hite), 95 % ont facilement des orgasmes en un temps moyen de 4 minutes soit aussi rapidement que les hommes. Parmi elles, 84 % se masturbent en stimulant le clitoris et les petites lĂšvres, moins d’un cinquiĂšme le font par stimulation clitoridienne et en s’insĂ©rant un objet dans le vagin et 1,5% d’entre elles le font seulement par stimulation vaginale.
L’orgasme fĂ©minin lors d’un rapport hĂ©tĂ©rosexuel :
MalgrĂ© la disparitĂ© des donnĂ©es, Lloyd rĂ©sume que 25 % des femmes arrivent toujours Ă  l’orgasme lors d’un rapport hĂ©tĂ©rosexuel, 55 % ont un orgasme plus d’un rapport sur deux, 33 % ont rarement ou pas d’orgasme lors d’un rapport, entre 5 et 10 % n’ont jamais d’orgasme. Toutefois, beaucoup d’études ne cherchent pas Ă  savoir si la pĂ©nĂ©tration vaginale est manuellement accompagnĂ©e d’une stimulation clitoridienne ( assisted intercourse ) alors que cela augmente clairement les chances d’atteindre l’orgasme.
La position la plus propice Ă  l’orgasme est lorsque la femme est sur l’homme. Et les hommes ont tendance Ă  surestimer le nombre d’orgasmes de leur partenaire fĂ©minine et Ă  ne pas ĂȘtre trĂšs bon quand il s’agit de dĂ©tecter des orgasmes simulĂ©s.
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[ 1 ] Le dernier livre de Elisabeth Lloyd, The case of the female orgasme : bias in the science of evolution, n’est pour le moment disponible qu’en anglais mais un travail de traduction française est en cours. En attendant, les curieux pourront se reporter soit au numĂ©ro du 2 mars 2006 de Courrier international qui contient une interview et un article autour de ce sujet, soit au recueil d’articles du cĂ©lĂšbre palĂ©ontologue Stephen Jay Gould, La foire aux dinosaures, dans lequel on trouve, entre autre, sa dĂ©fense de l’hypothĂšse de Symons et Loyd sur l’orgasme fĂ©minin.
[ 2 ] Dans cet article, comme Lloyd dans son livre, l’orgasme est considĂ©rĂ© d’un point de vue rĂ©ductionniste en se focalisant sur sa composante rĂ©flexe et en omettant les composantes psycho-affectives. Au sujet de l’orgasme, il est possible d’étudier l’évolution d’une part des contractions musculaires rĂ©flexes dĂ©clenchĂ©es par des stimulations sensorielles et d’autre part des sensations plus ou moins agrĂ©ables en fonction du contexte, socioculturel notamment, qui dĂ©coulent de ces mĂȘmes stimulations.
[ 3 ] Ce qui en soit est déjà contestable et contesté.
[ 4 ] Accessoirement ces donnĂ©es permettent de rappeler aux hommes hĂ©tĂ©rosexuels qui se prĂ©occupent du plaisir de leur partenaire que faire l’amour ce n’est pas comme le football et que l’on peut aussi se servir de ses mains !
[ 5 ] Situation d’une femme qui a plusieurs amants.
[ 7 ] Voir l’entrĂ©e « biais de confirmation » sur le dictionnaire du site des sceptiques du QuĂ©bec .
[ 8 ] Au vu de l’importance jouĂ©e par l’autocorrection dans l’épistĂ©mologie et l’objectivitĂ© scientifique, Lloyd n’est pas loin d’accuser ce domaine de recherche d’ĂȘtre devenu une pseudo-science.
[ 9 ] Lloyd admet elle-mĂȘme que le nom de cette hypothĂšse est trĂšs mal choisi et qu’elle lui prĂ©fĂšre le nom d’hypothĂšse du bonus fantastique ( fantastic bonus ).
[ 10 ] Stephen Jay Gould, « Kropotkine n’était pas cinoque », La foire aux dinosaures, rĂ©flexion sur l’histoire naturelle, Editions du Seuil, 1993, 660 pages, 10 euros
[ 11 ] François Sébastianoff, " De la neuroscience aux sciences sociales : la continuité objective ", Réfractions n° 13, automne 2004, 176, 12 euros.


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