Réponse chrétienne à l'essai Le Fascisme et la Religion

Réponse chrétienne à l'essai Le Fascisme et la Religion

Komodo
Tod der Lüge, "Mort au mensonge"

Introduction

Dans la section commentaire d'une vidéo de Florian Rouanet intitulée « L’Intégralisme Organique », une ligne éditoriale (Florian Rouanet), un dénommé Aryan France a rédigé une critique de notre essai sur Le Fascisme et la Religion.

En raison des nombreux paralogismes ou sophismes qui s'y trouvent, nous avons décidé d'y accorder une courte réponse. Nous répondrons donc, paragraphe par paragraphe, aux ridicules attaques que l'auteur a tenté de nous infliger.

Nous espérons que ce bref article permettra d'enterrer définitivement ce faux débat sur l'incompatibilité du Fascisme au sens large avec le christianisme. Nous vous invitons à découvrir, ou à redécouvrir, notre essai disponible sur Histoire E-book.

- Komodo, de l'Ordre de Teutatès

Réponse chrétienne à l'essai Le Fascisme et la Religion

Pour en être réduit à qualifier dérisoirement un tel fatras d'inepties incommensurables — dont la seule et unique place réside dans un autodafé — « d'étude » ; on ne peut nullement être une flèche, mais un unţərmənsch. Il semblerait que l'on ne dispose pas de la même définition du terme, ce salmigondis étant l'antithèse même d'une étude digne de ce nom. Son auteur se contente exclusivement d'étaler par écrit ses rêves et espérances, en faisant appel à un flux d'approximations assorti de contresens éhontés, de poncifs redondants, d'arguments d'autorité bidons, de sophismes — le tout parsemé d'une pensée judéo-païenne de comptoir. Ainsi, cela permet à ce normie absolu de fuir le réel pour construire son propre monde : le strict inverse de la perspective fasciste en somme. Voilà qui est révélateur quant à son objectivité déconcertante ! À en ridiculiser le turbo-déficient Oleg.

Que répondre à ce torrent d'attaques ad hominem alors que son auteur nous critique pour les sophismes qui seraient dans notre PDF ? Nous l'interprétons comme l'expression de la rage qui a été la sienne lorsqu'il a été au courant de nos intentions de rétablir la vérité sur les croyances d'Hitler et celles prônées par le fascisme. Peut-être cela s'explique-t-il par un attachement si puissant au mensonge, que l'exposer au grand public remettrait en cause toute la vie de ce misérable individu qui ose porter le pseudo « Aryan France » ?

Ayant moi-même déjà procédé à une lecture en diagonale dudit exposé en question, voici quelques temps, j'ai aisément eu l'occasion de le tailler en pièces tant les sources usitées, sont bancales pour ainsi dire.

Deux cas sont possibles. Soit ce fameux « Aryan France » a lu très brièvement en diagonale notre essai et dans ce cas-là, nous pouvons qualifier ces pseudo-arguments de paralogismes, soit il l'a bien lu entièrement, ce qui veut donc dire qu'il ment volontairement et donc use de sophismes. Nous penchons pour la seconde option.

À propos de la spiritualité du Führer, l'auteur se plait à jouer sur l'équivocité d'une expression théologique afin de laisser accroire qu'Hitler eût substitué le droit naturel à toute notion de valeur transcendante, le dépeignant donc comme un immanentiste, sous prétexte que le concept de providence tel qu'il l'entendait, ressort du savoir. Que je sache, la Providence est ce qui oriente des choses vers la fin (« ratio ordinandorum in finem », selon saint Thomas d'Aquin), et tout cela inclut évidemment les lois de la nature (qui existent), voulues par l'Ordonnateur du monde, qui est Dieu. Et puisqu'elle est accessible à la raison naturelle, elle peut, quoi qu'en disent les autistes néo-païens , relever de la science, et elle peut même être la Providence du Dieu trine puisqu'Il n'y en a qu'Un. Celle-ci ne découle pas de l'ordre de la foi. De ce fait, en quoi la vision d'Hitler pouvait-elle contrevenir aux enseignements de l'Église ?

Nous n'avons jamais exprimé une telle idée : paralogisme ou sophisme ? Nous avons simplement expliqué, que dans ses discours, Hitler glisse le terme de « providence » à celui de la « nature », tout en rappelant une des principales lois de la nature qui est celle du plus fort. En outre, dans ce discours - que l'auteur de ce torchon n'a visiblement pas lu -, Hitler exprime l'absurdité des raisonnements pacifistes, qui sont, rappelons-le une des bases du christianisme. D'ailleurs, une autre grande caractéristique de cette religion du désert est l'abaissement de ce monde à celui du diable et de la damnation, là où Hitler en fait l'éloge. En ce qui concerne le savoir, il permet simplement ici de comprendre la Nature et ses lois, et est évidemment accessible en partie par la science.

Ensuite, par faute de colonne vertébrale, l'auteur voudrait expliquer les déclarations positivement favorables d'Hitler à l'égard de l'Église, par un prétendu stratagème de propagande afin de parvenir à ses fins. Or, lorsque celui-ci fustigeait, à travers son best-seller, la maison de Habsbourg, pour avoir exploité la religion dans une intention purement politique sous la monarchie austro-hongroise, on se demande bien comment aurait-il tenté d'appliquer l'inverse derrière contre toute attente. Et pour preuve, au moment où il assista à son procès à Nuremberg, Göring — pourtant luthérien — eut témoigné à quel point le Chancelier était féru de catholicisme, en privé. Pourtant, ce fût le moment ou jamais de mentionner cet « opportunisme », s'il avait réellement existé. Je pourrais encore déballer des centaines d'anecdotes allant dans ce sens, pour étayer mon propos, tout en sachant que n'importe quel cyber-viking pourrait, à tout instant, les éluder d'un revers de main, dans une hypocrisie intellectuelle qui leur est propre.

Il est évident que dans un pays où presque la totalité du peuple est de confession protestante ou catholique, l'on ne va pas exposer au grand public l'antichristianisme qui est le nôtre. En ce qui concerne la manière dont Hitler comptait « déchristianiser » son peuple, nous y répondons en partie dans notre étude que l'auteur n'a visiblement pas compris ou lu. L'encadrement de la jeunesse est un des principaux procédés avec la cérémonie du Blutfahne, même si, semble-t-il, d'autres ont été mis en place[1].

En ce qui concerne le témoignage de Göring, nous savons qu'Hitler n'hésitait pas à adapter son discours selon son public, y compris en privé. En outre, un seul témoignage ne fait pas guise de preuve, surtout lorsqu'on en a qui le contredise.

Étonnant que notre piètre « Aryan France » ne parle pas du tout de la partie intitulée Les incompatibilités avec le christianisme, dans le chapitre sur Hitler. Composée de deux citations de Mein Kampf, il expose les positions du Führer en faveur de l'euthanasie et de la stérilisation, mais aussi son rejet du péché originel au sens chrétien du terme ; ce que Joseph Mérel, un auteur revendiquant lui aussi un Hitler chrétien, reconnaît.

Pas de commentaire sur la dernière phrase qui n'est qu'une inversion accusatoire, qui semble d'ailleurs être propre à ceux qui croient en YHWH. Il est donc beaucoup plus cohérent de parler de judéo-christianisme que de judéo-paganisme qui n'a de sens que si notre seule connaissance des religions païennes est issue d'Hollywood.

Également, il sera toujours désopilant d'observer le fait que des ignares puissent continuellement prendre les propos de table pour argent comptant, au gré de leurs propres fantasmes, là où la communauté des historiens anglo-saxons — et même à l'international — les considèrent comme étant non-fiables et allant à contre-courant avec la politique du régime. Par conséquent, accréditer un document subversif pareil revient, en quelque sorte, à cautionner la version officielle. C'est donc se faire objectivement l'auxiliaire de la Synagogue, qu'on le veuille ou non (et cette contribution ne peut être in fine qu'un choix logique, les néo-païens étant ce qu'il convient d'appeler des juifs de synthèse). De plus, certains fonctionnaires du Reich, tels H. Lammers et H. Göring, ont, après-guerre, parfaitement confirmé l'idée selon laquelle Bormann avait travesti les paroles intimes d'Hitler à sa guise, au regard de la confiance aveugle dont il professait à son encontre. Il en va de même pour N. von Below qui a rendu un verdict écrasant à ce sujet, mais il ne fut pas le seul. Je vais me permettre d'en appeler à l'autorité d'une figure emblématique de la SS, ayant sauvé le Duce lors d'une incroyable mission commando, qui a délivré un compte-rendu on ne peut plus formel dans son auto-biographie : « C’était là que beaucoup faisaient carrière, grâce à la flagornerie et à l’intrigue, pour peu qu’ils entrassent dans les vues du Reichsleiter Martin Bormann, toujours présent. Les ‘Libres Propos’ publiés après la guerre, prétendent reproduire les conversations tenues au cours de certains de ces ‘thés de minuit’. À l’insu de Hitler, deux collaborateurs de Bormann, les Drs. Pickert et Heinrich Heim, avaient été chargés de se remémorer les paroles du Führer. Le Dr. Heim a spécifié qu’il les dictait de mémoire, n’ayant parfois que quelques mots-clés qu’il griffonnait sur une feuille posée sur ses genoux. Bormann modifiait la version qui lui était soumise, toujours à l’insu du Führer, et d’autre part les éditeurs ont tripatouillé le texte des ‘Libres Propos’, qui n’étaient naturellement pas destinés à la publication. Ces documents doivent être considérés avec la plus grande circonspection par les historiens. Le Reichsleiter, farouchement anti-clérical, y transforme Hitler en athée, et qui plus est, en militant anti-catholique, alors que jamais le Führer, élevé dans le catholicisme, n’a abjuré cette religion. Bien au contraire. Il pensait et disait que les deux principaux piliers de la civilisation occidentale étaient l'Église Romaine et l'Empire Britannique. » (Otto Skorzeny, La guerre inconnue, pp.257-258).

Tout un paragraphe sur mes rares utilisations des Propos de tables, alors que dans mon introduction, je précise bien que j'ai toujours cherché à corroborer avec d'autres sources ces fameuses conversations qui auraient été falsifiées par Bormann. Paralogisme ou sophisme ?

En ce qui concerne les relations diplomatiques entre le IIIe Reich et le monde arabo-musulman, l'auteur reprend des citations islamophiles supposément attribuées à Hitler, en les réduisant derechef à de l'opportunisme. Or, comment peut-on parvenir à une telle conclusion, à partir du moment où l'on tient compte du fait que cet aparté était censé être d'ordre confidentiel ? Si l'on postule à la véracité des propos de table, on serait ipso-facto contraint d'admettre que ce discours fût on ne peut plus sincère, dans la mesure où l'on est intellectuellement cohérent, et ce même si l'on se place dans l'erreur. Au lieu de cela, l'auteur se paume dans ses contradictions tant sa dissonance cognitive devient flagrante. Force est de constater que ce tocard ne reprend que les éléments concordant avec ses états d'âme. En réalité, ces déclarations ont été rédigées par le financier suisse F. Genoud — lequel les a inséré peu avant la réédition du brûlot (la copie originale ayant elle-même été falsifiée par Bormann) — comme il l'a lui-même avoué au révisionniste britannique D. Irving, vers la fin de sa vie. Ce fût seulement un moyen pour lui de trouver un segment de marché à exploiter, en vendant sa camelote. En outre, on pourrait difficilement imaginer qu'Hitler ait pu condamner l'assaut de Charles Martel, tout en sachant qu'il était un fervent admirateur de son petit-fils, à savoir Charlemagne. Et ces positions sont d'autant plus aux antipodes des cours livrés aux officiers de la SS-Junkerschule Bad Tölz, qui glorifiaient précisément l'Empire Franc, pour avoir servi d'appui à la civilisation occidentale face à l'invasion maure. A. Speer n'est guère une référence indispensable dans le domaine. Et pour cause, il croyait en l'existence de l'Holocauste, dans ses mémoires.

Cette partie intitulée Hitler et l'Islam, très élémentaire et que nous aurions dû omettre avec du recul, ne comporte qu'une seule citation du livre d'Albert Speer. Il n'est donc pas issu des Propos de table. Paralogisme ou sophisme ?

Quant à voir du paganisme chez Hitler, ça ne peut être que l'opinion d'un débile congénital. Hitler a, au contraire, pourfendu les néo-païens en long, en large, et en travers — les considérant à juste titre comme de sombres pleutres se réfugiant dans l'utopisme romantique, en vue de se dispenser de toute action révolutionnaire. Toutes ses initiatives de départ le démontrent formellement. Dès son ascension, Hitler a systématiquement écarté Rosenberg de ses fonctions — alors qu'il se trouvait à la tête de la propagande spirituelle — pour le nommer en tant que simple administrateur des territoires de l'Est, et ses théories n'étaient pas considérées pour le moins du monde, au sein du Parti. Même le mysticisme d'Himmler fut absolument répudié par Hitler, qui aux côtés de Goebbels, ne se privait jamais de dénigrer ses travaux réalisés dans le cadre d'un projet culturel au travers de l'Ahnenerbe, où il tendait à commémorer la « Shoah » des Saxons, là où le Führer était — comme dit plus haut — dévoué à la défense de l'honneur de Charlemagne, en faisant de lui le précurseur de la nation allemande. Hitler était même allé jusqu'à condamner fermement ses lubies, en diffusant par l'intermédiaire de Rosenberg, une circulaire les ayant décrété comme étant purement subjectives et non-conformes à la doctrine. À vrai dire, on fait six millions de fois mieux comme paganiste. Sans oublier qu'il eut fait dissoudre l'intégralité des sectes païennes (à commencer par la Société Thulé) — au même titre que les loges maçonniques — tout au cours de son règne. Nombre de leurs séides se sont vus déporter ; de R. von Sebottendorf à K. Haushofer, en passant par les disciples de G. von List, L. von Liebenfels, et R. Steiner. L'un d'entre-eux — un ésotériste bien connu qui s'était antérieurement fait éjecter du mouvement par ce même Hitler, en raison de ses multiples attaques contre l'Église — eut l'occasion d'écrire dans son journal personnel, à ce titre : « L'ultramontain Adolf Hitler, ce valet des curés tout dévoué à Rome » (Erich Ludendorff, cité par "La Documentation Catholique", p.147). Je rajouterai en prime que les wotanistes ne constituaient sociologiquement que 90.000 personnes (soit 0,01%) sur 80 millions d'Allemands. On est donc à des années-lumières d'un Reich érigé en bastion du paganisme, tel qu'il nous est vendu par l'auteur, de concert avec Hollywood.

Incompréhension ou mauvaise foi ? Notre partie sur les rapports entre Hitler et le paganisme n'indique pas que celui-ci était païen - même si quelques citations peuvent tendre à cette hypothèse[2]. Elle le montre plutôt comme un membre du mouvement Gottgläubig, qui ne souhaite pas rétablir les cultes anciens. En ce qui concerne la dissolution des « sectes païennes », nous nous permettons de citer le paragraphe qui vient clore la partie sur la religion d'Hitler : « Hitler ne veut ni coalition ni de compromis avec les autres 'mouvements révolutionnaires d’ordre spirituel'. Voilà la raison pour laquelle Hitler considérait les mouvements chrétiens comme des ennemis à abattre et a interdit certains mouvements païens : ils menaçaient sa nouvelle religion »

S'agissant du cas d'Himmler, ce dernier n'a jamais été le mentor du Führer, lequel était le seul cerveau du NS de qui en provenait la doctrine, nul autre. On a tendance à le présenter tel un bouffeur de curés, mais la réalité est toute autre, et il était bien tiraillé entre la foi chrétienne et la croyance qu'il tentait de se fabriquer. Himmler s'est — il est vrai — opposé aux catholicisme en théorie, à la différence que ça n'était cependant pas le cas en pratique. Il n'y eut véritablement aucun processus de déchristianisation envisagé par lui-même dans la SS, exactement comme le prouve ce travail de déconstruction : http://www.mediafire.com/file/cvrv8vmvq59y8c4/AC3R_V3.pdf/file

À chaque paragraphe, la même question subsiste : paralogisme ou sophisme ? Nous n'avons jamais présenté Himmler comme le « mentor du Führer », nous avons simplement évoqué ses rapports avec le christianisme qui, parfois, rejoignent ceux d'Hitler. Sur le processus de déchristianisation qui n'aurait pas eu lieu, notre chapitre sur la SS nous paraît suffisant à démonter cette affirmation. En effet, que ce soit par le biais de la propagande journalistique, le rétablissement de fêtes païennes comme le solstice d'été, du mariage, de la formation des officiers de la police et du SD, ou encore par l'encadrement de la jeunesse avec ses chansons et les Napola, tout tendait vers l'effacement progressif du christianisme dans l'organisation d'élite d'Himmler.

Pour ce qui est de la marginalisation de Rosenberg, l'auteur voudrait nous faire avaler qu'Hitler aurait feigné de procéder en ce sens, pour des raisons tactiques (mauvaise foi oblige). Très bien, consultons ce qu'en dit sa propre servante : « Je connaissais (Alfred) Rosenberg, mais il n'est jamais venu chez moi. Hitler en parlait rarement, une fois seulement je me souviens l'avoir entendu mentionner "Le Mythe du 20ème siècle". Hitler disait que c'était stupide. Je crois qu'en lieu avec cela, nous avons discuté de la question de l'Église. Hitler ne pensait pas que le livre de Rosenberg devait être pris au sérieux. Je dis à Hitler que mon mari et moi avions décidé de quitter l’Église parce qu'il était membre de la SS. Alors que, pour moi, ça ne faisait pas beaucoup de différence qu'il soit dans l'Église ou non, malgré tout, je ne voulais pas la quitter, et je demandais son opinion à Hitler. Sa réponse fut : "Moi aussi, je suis catholique et, bien entendu, je reste dans l’Église. Il vaudrait mieux pour vous attendre avant de franchir ce pas". » (Anni Winter, dans son témoignage exprimé dans le cadre de l'instruction du procès de Nuremberg, le 6 novembre 1945).

Ici encore, le témoignage de cette servante peut être contredit par d'autres (dans le cas présent ceux d'Ernst Hanfstaengl et d'Otto Wagener). Surtout que comme nous l'avons dit, Hitler adaptait son discours en fonction de son public, et tenait des propos favorables au christianisme surtout en présence des femmes à en croire Albert Speer. Rappelons également que Rosenberg assure plusieurs fonctions dont celle de la formation idéologique et spirituelle du NSDAP, et que lors des journées nationales de Nuremberg, Mein Kampf et Le Mythe du Vingtième Siècle ont été placés côte à côte.

Sur la fascination d'Adolf Hitler envers le monde gréco-romain, il ne s'agissait que d'une perspective de renouvellement culturel, en tant qu'il attribuait aux tribus germaniques, un rôle civilisationnel de dernière catégorie, et puisqu'il lui fallait compenser ce primitisme, il dut mettre en exergue une sorte de roman racial. Il faut voir cette expression comme propre à une époque, mais elle offrait une vision anthropologique et eschatologique cohérente, elle permettait d’exalter et de magnifier son peuple par une relative appropriation, même si, historiquement parlant, cela appelle des nuances certaines... Après tout, la civilisation consiste à s'inspirer de ce qui se fait de mieux, qui cumule l'excellence dans tous les domaines. L’idée même de puiser cette effervescence artistique dans la culture hellénistique, ne veut pas signifier forcément un retour à la pratique païenne, aussi sûre que l’Église s’est enrichie des temps antiques — dans ce qu'elle estimait de plus commode avec ses dogmes — pour y établir sa doctrine christique. Au passage, cet intérêt pour l'antiquité n'était guère exclusif, car l'héritage carolingien n'avait pas moins d'importance, mais tout au contraire (le IIIe Reich était en effet la résurgence du Saint-Empire Romain Germanique ; autrement comment expliquer la ruée vers l'Est si ce n'est en s'appuyant sur la chevalerie teutonique ?). C'est donc bien à une démarche « archéo-futuriste » que l'on assiste, en ce qu'il est question de combiner le meilleur de l'antique et du médiéval, sous une forme « moderniste ».

Nous nous demandons encore si « Aryan France » fait preuve de paralogisme ou de sophisme. Ce n'était pas pour Hitler uniquement une question de culture, mais bien au-delà. Dans le discours que nous citons, il affirme : « jamais l’humanité n’a plus ressemblé, n’a été spirituellement et physiquement plus proche de l’Antiquité qu’aujourd’hui ». L'argument - si on peut appeler cela comme tel - de l'expansion vers l'Est comme preuve que le Troisième Reich est la résurgence du SERG relève tellement de l'ineptie que nous n'allons même pas y répondre.

Pour en venir au cliché quant aux réprobations imaginaires des fascismes par l'Église, l'auteur se révèle parfaitement à côté de la plaque. « Mit Brennender Sorge » n'est en aucune façon une condamnation du régime national-socialiste, puisque ce dernier n'est point mentionné par l'encyclique. De ce fait, comment Pie XI pourrait-il condamner une doctrine sans la nommer explicitement, de la même manière qu'il l'a fait pour le communisme athée — au titre de courant intrinsèquement pervers — dans « Divini Redemptoris » ? Seuls les travers, et non l'essence de la doctrine, ont été clairement visés, et ceux-ci résultent uniquement de la frange néo-païenne (elle-même quasi-minoritaire). Cet avertissement se voulait donc médicinal, et non répressif, invitant les dignitaires du gouvernement allemand à se prémunir face aux dérives qui pouvaient émerger parmi eux. De même, c'est tout au plus un mécanisme similaire qui s'inscrit dans « Non Abbiamo Bisogno ». Cette encyclique n'est pas plus destinée à la dénonciation du fascisme italien, elle s'opposait exclusivement aux quelques hiérarques francs-maçons du régime, dont Arturo Reghini, Luigi Capello, Italo Balbo et Gabriele D'Annunzio, qui furent d'ailleurs bien souvent hostiles envers la politique du Duce de rapprochement avec l'Église. Ce furent eux, et les groupes proches soumis à une conception strictement immanente de la société dont il est question.

Là encore : paralogisme ou sophisme ? L'encyclique Mit Brennender Sorge est une critique du christianisme positif dont le NSDAP se réclame dans son programme de 1920, du mouvement Gottglaubig auquel Hitler se rattache, de la divinisation du Führer, du rejet du péché originel que nous avons évoqué plus haut, et de d'autres faits que nous oublions sûrement.

Pour couronner le tout, c'est en cette magistrale allégation que j'achève le sujet, en prenant ainsi soin de vous laisser savourer votre distribution de PLS : « Historiquement, c’est bien ce qu’il y a de plus significatif dans la grande profession de foi de l’Autrichien catholique Adolf Hitler. Son programme culturel conservateur manifeste une considération toute particulière pour l’Église, tourne le dos aux rêverie fanatiques des “nouveaux païens”, des “Germains”, des sectes racistes, toujours anti-romaines, préoccupées d’astrologie et d’occultisme, repousse les théories des petites églises politico-religieuses, des cercles, communautés religieuses, associations et groupes divers dont Munich regorge aux environs des années 20. » (Joachim von Ribbentrop, cité par "La Documentation Catholique", p.133). Bisous

Comme nous l'avons rappelé presque à chaque paragraphe, soit l'auteur de cette marée fécale est stupide au point de ne pas comprendre un piètre mot de notre étude sur le fascisme et la religion, soit il est - comme ses frères spirituels dont parle Pie XI -, dans la manipulation et le mensonge.

Pour couronner le tout, c'est en cette magistrale allégation que j'achève le sujet, en prenant ainsi soin de vous laisser savourer votre distribution de PLS :

« [Hitler] croyait en la guidance d'en haut et en l'existence d'un Être Suprême dont la sagesse et la volonté avaient créé des lois pour la préservation et l'évolution de la race humaine. Il croyait que le but suprême de l'humanité était de survivre à l'accomplissement du progrès et de la perfection. Cette croyance lui donnait le sens de sa propre mission, celle d'être le guide du peuple allemand. Il agissait, il croyait au commandement de cet Être suprême ; il avait une conception fixe de cet Être, que rien ne pouvait changer. Dans ses discours, il mentionnait souvent le Tout-Puissant et la Providence. Mais il était personnellement très hostile au christianisme et aux églises, bien que le programme du parti ait été conçu pour un christianisme "positif". Dans ses conversations privées, il faisait souvent des remarques sarcastiques sur les églises et les prêtres, en disant que certains "se vantaient d'avoir un lien direct avec Dieu". Il a déclaré que le christianisme primitif était la première "cellule juive communiste". » (Otto Dietrich, The Hitler I Knew: Memoirs of the Third Reich's Press Chief, traduit par nos soins)

Notes

[1] http://archive.is/oktLw et http://archive.is/Rlrxb

[2] « Les généraux les plus pieux sont ceux qui réussissent le moins. Les païens à la tête des armées sont ceux qui ont remporté les plus grandes victoires. »
 Adolf Hitler, cité dans le Journal de Goebbels, « 18 décembre 1941 »

« [Hitler] a souligné plus d'une fois, en riant, qu'il avait toujours été païen et que le temps de la fin de l'intoxication chrétienne était venu »
 Alfred Rosenberg, Journal, « 28 juin 1934 »


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