Qu’est-ce que le Paganisme ? Que signifie être Païen ?

Qu’est-ce que le Paganisme ? Que signifie être Païen ?

Rübezahl & Boyka - 22 décembre, 2019, traduction : Matamoro 


Among the Sierra Nevada Mountains, California, toile d’Albert Bierstadt Smithsonian American Art Museum, 1868


Avec la montée du nationalisme en Europe, Amérique du nord et Australie qui sont typiquement considérés comme des « pays blancs », le paganisme, aussi connu sous le nom de « heathenry » (anglais, d’heathen : impie) commence de nouveau à susciter l’intérêt de l’homme Européen. 

Certains ressentent une authentique déconnexion avec le christianisme tandis que d’autres sont simplement attirés par le côté esthétique des religions Européennes pré-chrétiennes. 

 

Toutefois, bien présente est la volonté de se raccorder, au moins en partie, avec la spiritualité de leurs plus vieux ancêtres. Mais qu’est-ce que le paganisme et qu’est ce qui fait de quelqu’un un païen ? Le modernisme nous a donné maintes définitions du mot « paganisme », certaines complètement fausses. Ce que la religion porte en son sein a été représenté de façon d’autant plus erronée, lui donnant des thèmes chamaniques, sataniques ou occultistes, la montrant comme une « simple » vénération de la nature, « simple » sorcellerie, ou de façon plus commune, une façon « simple » pour le supposé stupide homme primitif d’expliquer le monde autour de lui. Le susmentionné a, au mieux, très peu à voir avec le Paganisme Traditionnel Européen. 


Commençons donc avec l’étymologie des mots et étendons-nous de là-bas. 


  Païen

Milieu du 14e s., du latin tardif paganus « rural, rustique, villageois » nom utilisé comme adjectif pour dire «de la campagne, d’un village », de pagus « gens de la campagne, province, district rural, clan », originellement « terroir limité par des repères » et donc se rapportant à pangere « réparer, renforcer, accrocher », de la racine proto-indo-européenne *pag- « attacher ». Le sens religieux est souvent rapporté comme dérivant de l’adhérence conservative rurale aux dieux anciens après la christianisation des villes et cités Romaines. 

 Heathen

De l’anglo-saxon hæðen «ni chrétien ni juif », aussi comme un nom, « heathen man, d’une race ou d’une nation qui ne reconnaît pas le Dieu de la Bible » (surtout des Danes), fusionné avec l’ancien scandinave heiðinn (adj.) « Heather, païen », du proto-germanique *haithana- (source aussi de l’anglo-saxon hedhin, l’ancien frison hethen, néerlandais heiden, ancien haut germanique heidan, germanique heiden). Peut-être littéralement « habitant de la lande/bruyère (heath), qui habite une terre inculte ». 

 

Comme nous pouvons le voir, ces deux mots ont été créés et utilisés dans un contexte sémitique. Pourquoi donc utiliser le mot païen si ce que nombre d’entre nous considèrent comme un ennemi spirituel l’utilisaient pour nous dégrader ? Simple côté pratique. 

 

 La religion de nos aïeux n’était pas sectaire, il n’y avait donc pas besoin de diviser le monde en un schéma « ceux de ma secte contre ceux pas de ma secte ». Cette confusion n’existait tout simplement pas, le paganisme étant une religion ethnique. Votre tribu ou nation était votre secte. Les anciens divisaient le monde par ethos ethniques et c’est pour cela que nous pouvons voir des historiens comme Tacite ne donnant pas de nom au paganisme germanique mais tout simplement l’appelant «la religion des peuples germaniques ». Être d’une tribu germanique impliquait automatiquement le fait de vénérer Óðinn, Týr, Freyja et ainsi de suite, ou des variantes locales de ces divinités. La question «de quelle religion es-tu ?» n’était pas posée dans les temps pré-chrétiens. Un individu avait simplement besoin de déclarer son origine ethnique, et les divinités auxquelles il croyait était transmises de cette façon. L’ethnicité comme spiritualité est comprise de façon intuitive par de nombreux hommes Européens, qu’ils se considèrent comme païens, ou qu’ils n’en soient simplement curieux. Cependant, à cause d’un manque de supervision et de ressources ils ne peuvent l’exprimer avec leurs mots. Néanmoins, le sentiment que cette religion leur « appartient uniquement » est toujours présent de façon latente. Il y a une connexion enfouie jusqu’à la moelle avec cette spiritualité naturelle.  

 

Être un païen implique : 

 

I. Pratiquer le culte des ancêtres

II. La dévotion aux Dieux et croire qu’ils ont des manifestations physiques et spirituelles

III. Croire que les Dieux servent d’idéaux à atteindre pour les hommes, ce qui inclut la hiérarchie et l’ésotérisme

IV. Croire que les Dieux sont de notre famille par les liens du sang ;

V. Croire que le soi est séparé du matériel et que nous sommes des êtres spirituels expérimentant l’humanité

VI. Croire que le royaume du divin est supérieur au domaine matériel et que la divinité impose sa volonté sur le domaine matériel. 


I. Le culte des ancêtres 

 

Nos pieux ancêtres méritent notre respect et notre vénération ; c'est la moindre des choses de nous rappeler d'eux de façon adéquate. Par exemple, dans la foi germanique il existe une propension à prêter attention aux aînés et ceux qui nous ont précédés. L'Álfablót des peuples Germaniques, le Samhain des peuples Celtes, et le Dziady des peuples Slaves - que nous connaissons malheureusement aujourd'hui sous la fortement commercialisée "célébration" d'Halloween - est la période de l'année dans laquelle les différents groupes ethniques des peuples Européens vont vénérer et montrer leur respect aux ancêtres tombés.  

 

 

Peinture de Kazimierz Górski (1868-1934), inspiré par Adam Mickiewicz’s “Dziady”

Certains se dirigeaient aussi vers des tumulus (monticules au-dessus de sépultures) pour méditer de façon à recevoir l’inspiration créative ou une réponse à une question brûlante à travers la sagesse de nos ancêtres. Même dans des rituels mineurs les ancêtres sont sollicités pour leurs conseils. Au-dessus des raisons rituelles, le culte des ancêtres est aussi un moyen de se rebeller contre le Zeitgeist du monde moderne. Les façons de penser contemporaines postulent que nos ancêtres étaient moins intelligents, moins matures, moins avancés et même moins humains que nous le sommes aujourd’hui, quelque chose de radicalement faux et erroné. 


 II. La dévotion aux Dieux et leurs manifestations  

 

Les Dieux sont des êtres liminaux qui résident dans un plan d'existence supérieur, mais qui se projettent par la volonté et peuvent être perçus par nous dans le domaine matériel. Il y a cette réflexion de moderniste de prétendre que les Dieux ne seraient que des symboles de phénomènes parfaitement naturel. En fait, c'est carrément l'opposé. Les Dieux sont la cause ultime des phénomènes naturels de notre plan. Pour prendre un exemple très célèbre, voire cliché, Le Tonnant (Dieu de la Foudre) est la cause ultime de chaque coup de tonnerre, et pas seulement sur la planète Terre, mais dans l'entièreté de l'univers. Cela ne limite pas Thor à seulement s'exprimer par le tonnerre mais montre le pouvoir que cet être possède.  

 

Åsgårdsreien (La Chasse d’Odin), Toile de Peter Nicolai Arbo, Galerie nationale d’Oslo, 1872


 III. Les Dieux comme idéaux  

 

Les Dieux servent d’idéaux. A travers la myriade de sagas et de contes populaires que nous lisons des vertus sont présentes pour que nous les intégrions dans nos vies. De l’acte physique qu’est le fait de garder une arme sur soi jusqu’à l’acte spirituel qu’est la contemplation de la sagesse du Soleil les Dieux nous disent et nous montrent par l’exemple les idéaux sociaux vers lesquels nous devrions tendre. Leurs histoires doivent être méditées pour que nous en capturions la sagesse, nous améliorant de ce fait. Maintenant, il est possible qu’une objection survienne : « Comment les Dieux peuvent-il servir d’idéaux, si dans les mythes ils agissent souvent en contradiction avec ma vision du monde ?» Ceci, et la nature générale des Dieux, nécessiteraient un article spécifique, qui sera écrit dans une date future. Par contre, à travers les histoires des Dieux nous observons des parangons de moralité qui impliquent que nous, humains, devons tendre vers ces exemples pour transcender notre condition, et, dans certains, les répercussions des actions prises contre cette moralité. 

 

IV. De famille par le Sang  

 

Les Dieux sont notre famille. Ce fait est resté en tant que savoir sempiternel à travers les mythes de toutes les branches de la religion Indo-Européenne. La branche germanique en particulier esquisse comment les Dieux ont créé les humains à partir de Frênes (masculin) et d’Ormes (féminin), et à travers le sang d’Heimdall la hiérarchie naquit. Ces actes des Dieux nous relient spirituellement et inébranlablement à eux par la race. De plus, maintes tribus Européennes ou cités-états revendiquaient une divinité comme ancêtre ou comme leur patron. Des exemples bien connus sont la cité-état d’Athènes avec Pallas Athéna comme patron, les Romains descendant de Mars, et les Anglo-Saxons descendant d’Yngvi-Freyr. 

 

V. Le Soi et ses Parties 


Dans le sens traditionnel, l’âme est répartie en plusieurs éléments, le plus bas étant la « Forme ». La « Forme » ou le désir, qui est attaché à l’enveloppe physique, associé au faux-ego, est aussi connecté au nom personnel de l’individu. Un exemple de la forme serait le désir de manger des mets qui ne bénéficieront pas directement notre santé ou notre développement, le désir sexuel juste pour forniquer, le désir matériel pour la richesse, ou bien le sentiment nostalgique que quelqu’un ressent lorsqu'il pense aux cartoons qu’il regardait en étant petit. La seconde partir de l’âme, un échelon plus haut dans cette hiérarchie, est l’âme familiale. Elle est associée avec le désir d’honneur, de victoire et de gloire. Elle est associée avec l’héritage familial, tribal, national ou même racial d’un individu.  

 

« Les funérailles d’un Viking », 1893 de Frank Bernard Dicksee


Dans les traditions Romaines cela est appelé genius, le génie, dans la tradition Grecque c’est appelé le démon ou thumoeides, et dans la tradition Germanique Fylgja. Celle-ci a aussi un concept de chance familiale, appelée Hamingja, qui est de même associé avec le second élément de l’âme. La troisième partie, que la tradition Germanique intitule Hugr, et que Platon appelle Logistikon (ou Logos, bien que cela signifie quelque chose de relativement différent du Logos Chrétien) est aussi la partie la plus noble de l’âme. Elle est associée avec le désir de rechercher la sagesse et le divin. Elle est aussi associée avec l’ordre le plus haut des choses qui précède l’existence même, avec le Monade et le plus haut état d’Etre.  


VI. Le Divin et le Matériel 


Plus tôt dans cet article nous avons mentionné comment les Dieux n'étaient pas simplement des effets naturels, mais la cause ultime derrière elle. L'homme primordial soulagé du modernisme, du tohu-bohu de la ville, loin d'être emprisonné dans des mégalithes sans-âme de béton et de verre, mais pourtant toujours sur ce plan matériel expérimente le mieux le divin en parcourant la nature. De notre regard moderne la nature n'est qu'une chose qui a une certaine nature scientifiquement descriptible, une structure, qu'en tant qu'homme supérieur pouvons manipuler ou transformer en quelque chose de mieux ou plus facilement utilisable. Nous nous sommes octroyé le rôle des Dieux mais tout ce que nous avons pu achever ne reste qu'une pâle tentative lorsque comparé à la nature elle-même. La création et manifestation du divin dans ce royaume inférieur. Les Dieux sont suprêmes et leur volonté est immense. C'est pour cela que nous, en tant que parents, devons lutter pour atteindre leurs idéaux et exprimer notre gratitude par le rite. La nature nous présente les Dieux à travers leur volonté et nous nous conformons à sa gloire 


Madère, Portugal

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