Plan domination avec pingle sur la langue
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Depuis le début de l'année, 48% de la baisse des chÎmeurs de catégorie A, sur laquelle le gouvernement se répand, s'explique par un simple changement de classification de PÎle Emploi.
par
CĂ©cile Hautefeuille
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LâAgence rĂ©gionale de santĂ© Grand Est se veut rassurante quant Ă la prĂ©sence, au-dessus des seuils rĂ©glementaires, de rĂ©sidus de pesticides dans lâeau potable en Alsace. La Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© a quant Ă elle augmentĂ© les valeurs limite Ă respecter.
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Lâoffice HLM de Montreuil sâest lancĂ© dans la dĂ©molition dâune ancienne usine pour la remplacer, en 2023, par des logements sociaux. Depuis le dĂ©but du chantier, des riverains et parents dâĂ©lĂšves se battent pour obtenir des garanties sur la sĂ©curitĂ© sanitaire de lâopĂ©ration.Â
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Le Venezuela pourrait ĂȘtre le premier pays au monde Ă voir tous ses fleuves de glace disparaĂźtre. Sur place, des chercheurs y voient une opportunitĂ©Â : que se passe-t-il sur la roche nue, une fois que la glace a complĂštement disparu ? Des travaux scientifiques difficiles Ă mener dans un pays qui affronte une grave crise Ă©conomique et humanitaire.
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[Rediffusion] ExpĂ©rience pionniĂšre et unique en son genre, la section des Ă©tudiants empĂȘchĂ©s (SEE) de lâuniversitĂ© Paris-Diderot propose aux prisonniers de (re)prendre la route des Ă©tudes avec un dispositif adaptĂ© Ă leurs contraintes. Lâobjectif : leur permettre lâobtention de diplĂŽmes en reprenant confiance en eux.
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Observatoire international des prisons - section française
Atteint dâune maladie rare de la rĂ©tine pour laquelle il nâexiste pas de remĂšde, Monsieur G. Ă©tait parvenu Ă stabiliser sa vue. Mais son entrĂ©e en dĂ©tention dĂ©but 2019 marque le dĂ©but dâune aggravation rapide de son Ă©tat. Au quotidien, alors quâil voit de moins en moins, Monsieur G. doit se battre pour obtenir le peu de soins et dâĂ©quipements susceptibles de rendre son quotidien vivable.
par
Observatoire international des prisons - section française
Les images devenues virales de dĂ©tenus en train de faire du karting ont dĂ©chaĂźnĂ© les passions et provoquĂ© moult indignations. Certains s'offusquant de voir leurs impĂŽts finir en organisation sportive pour les prisonniers, d'autres estimant que la prison doit rester dans l'esprit collectif une maison de correction oĂč seules la coercition et la sanction sont les rĂ©ponses qu'on doit y apporter.
Violences de surveillants pénitentiaires sur des personnes détenues
CommuniquĂ© co-signĂ© par l'A3D (Association des avocats pour la dĂ©fense des droits des dĂ©tenus), lâObservatoire International des Prisons (OIP),
le Syndicat des Avocats de France (SAF), La Ligue des Droits de lâHomme, lâACAT (Action des ChrĂ©tiens pour lâAbolition de la Torture), le journal lâEnvolĂ©e.
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Ădition
Les rĂšgles de la langue ne nous apparaissent pas comme des instruments de domination car nous les avons apprises dĂšs lâenfance. Cependant, dâoĂč viennent ces rĂšgles ? Qui les Ă©dicte ? Une connaissance de lâhistoire de la langue française concernant la question du genre permet de comprendre en quoi le langage peut ĂȘtre un instrument de domination, mais aussi dâĂ©mancipation.
Ce blog est personnel, la rĂ©daction nâest pas Ă lâorigine de ses contenus.
Cet article est la suite dâune intervention faite aux journĂ©es acadĂ©miques de Versailles le 13 juin 2019 par F.Bernard et HĂ©loĂŻse Facon, professeures de philosophie en lycĂ©e, sur une demande de lâinspectrice Mme Szpirglas.  Â
Le langage peut ĂȘtre dĂ©fini comme la capacitĂ© universelle dâutiliser et de crĂ©er un systĂšme de signes permettant dâexprimer des pensĂ©es et de transmettre un message. Il est donc bien au premier abord un instrument : le moyen par lequel nous allons nous exprimer et communiquer avec autrui. Cependant, lorsque nous lâutilisons, nous nâavons pas lâimpression dâĂȘtre dans un rapport de domination, de dominer ou dâĂȘtre dominĂ©.e par quiconque ni par un systĂšme dâoppressions. Pourtant, le langage et son utilisation dans la parole sont bien soumis Ă des rĂšgles. Ces rĂšgles ne nous apparaissent pas comme des instruments de domination car nous les avons apprises dĂšs lâenfance et que nous les appliquons quotidiennement. Cependant, dâoĂč viennent ces rĂšgles ? Qui les Ă©dicte ? Qui choisit comment et qui parle ? LâuniversalitĂ© du langage est-elle un gage de sa neutralitĂ© ou un masque dâune subjectivitĂ© genrĂ©e ? Une connaissance de lâhistoire de la langue française concernant la question du genre permet de comprendre en quoi le langage peut ĂȘtre un instrument de domination, mais aussi dâĂ©mancipation.
I) La langue reflÚte la domination masculine présente dans notre société.
A) Comment prendre conscience du sexisme dans la langue française ?
1/ RĂ©Ă©crivez ces deux textes en changeant le genre des personnages :
1. « Le policier a Ă©tĂ© accusĂ© de crime passionnel. Ses compĂšres disaient pourtant que câĂ©tait un homme facile, un bon chef de famille. « Ce nâest pas un voyou, câest un bon gars ! ». « Un maĂźtre pour toutes les femmes du commissariat, un bon cuisinier lors des repas de fĂȘtes », affirma son chef sur un ton fraternel. Il est vrai que ce professionnel Ă©tait un homme public : dans un autre temps, il aurait Ă©tĂ© courtisan du roi; aujourdâhui, il Ă©tait commandant et un grand ami du prĂ©fet. Mais il nâavait jamais tentĂ© de devenir un homme politique, mĂȘme si, petit garçon, il avait rĂȘvĂ© dâĂȘtre premier ministre ou chef dâEtat. Auteur dâun guide sur âĂȘtre soldat dans lâarmĂ©eâ, sa premiĂšre carriĂšre, il aurait pourtant pu devenir un grand homme.»
2. « Mademoiselle Sophie Ă©tait la fĂ©e du logis. Elle nâavait pas de femme de mĂ©nage ni de nourrice : du matin jusquâau soir, elle sâoccupait seule de ses six enfants. Quand arrivait lâheure des mamans, elle courait de classe en classe Ă lâĂ©cole maternelle. On lui prĂȘtait des talents de grande couturiĂšre. Certaines disaient que câĂ©tait une femme de mauvaise vie, une chipie, une mĂ©gĂšre ou une putain, selon les interprĂ©tations, malgrĂ© son cĂŽtĂ© âgarçon manquĂ©â. Elle avait pourtant un nom dâĂ©pouse, mais le cachait car elle ne voulait pas apparaĂźtre comme une femme au foyer. »
2/ Extrait d'un communiqué de l'Académie française : de qui parle ce communiqué ?
« Le SecrĂ©taire perpĂ©tuel et les membres de lâAcadĂ©mie française ont la tristesse de faire part de la disparition de leur confrĂšre, Chevalier de la LĂ©gion dâhonneur, Commandeur des Arts et des Lettres, dĂ©cĂ©dĂ©e le 6 fĂ©vrier 2015, Ă Paris, dans sa quatre-vingtiĂšme annĂ©e. »
3/ Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Pourquoi ?
1/ a) Le terme âpoliciĂšreâ existe-t-il? Le âcrime passionnelâ dĂ©signait dans lâarticle 324 du code pĂ©nal de 1810 certaines « excuses » pour le meurtre commis « par lâĂ©poux sur lâĂ©pouse »: cette notion nâexiste plus dans le droit français pĂ©nal aujourdâhui, et il ne sâappliquait quâau meurtre de la femme par le mari! âCompĂšreâ semble avoir pour Ă©quivalent âcommĂšresâ mais cela nâa pas exactement le mĂȘme sens, puisque commĂšre a une connotation pĂ©jorative et renvoie plutĂŽt Ă une femme qui fait des commĂ©rages. Un âhomme facileâ a une connotation mĂ©liorative tandis que lâexpression symĂ©trique âfemme facileâ renvoie Ă une prostituĂ©e. Le terme âVoyouTEâ existe dans certains dictionnaires mais ne sâemploie pas beaucoup dans le langage courant. Une âgarceâ nâa pas le mĂȘme sens que le terme âgarsâ au fĂ©minin, puisquâil connote lâidĂ©e de mauvaises moeurs, lĂ oĂč le terme âgarsâ nâa pas de connotation. Le terme âmaĂźtresseâ existe mais il a une connotation sexuelle. La cuisiniĂšre dĂ©signe dâabord un meuble en français, alors comment appeler une femme dont le mĂ©tier est de faire la cuisine 1 ? CheFFE se met au fĂ©minin, mais faut-il prĂ©fĂ©rer le terme âcheftaineâ? âProfessionnelleâ au fĂ©minin renvoie Ă nouveau Ă la prostituĂ©e, comme âfemme publiqueâ (qui serait lâĂ©quivalent dââhomme publicâ) et ĂȘtre âcourtisaneâ du roi nâa rien Ă voir avec ĂȘtre âcourtisanâ. Faut-il fĂ©miniser âcommandantEâ ou garder le terme du grade? Une âgrande amieâ est une expression qui Ă nouveau a une connotation sexuelle. Le terme âprĂ©fĂštEâ renvoie Ă la femme du prĂ©fet dans le dictionnaire et non Ă une femme qui exercerait cette fonction. Une âfemme politiqueâ nâa pas le mĂȘme sens 2 quâun âhomme politiqueâ, qui est une expression consacrĂ©e. En France, nous avons eu une seule âpremiĂšre ministreâ: faut-il accorder lâadjectif? Il en va de mĂȘme pour toutes les fonctions politiques, et notamment celle de âchefFE dâEtatâ. Les dĂ©bats sont nombreux sur le terme âautriceâ ou âauteureâ, nous y reviendrons plus tard. âSoldatEâ pose le problĂšme du mĂ©tier et du grade militaire. Enfin, une âgrande femmeâ est une expression qui nâa aucun sens en français, et rĂ©vĂšle quelque chose de notre concept de lâhistoire de France.
1/ b) LâĂ©quivalent de âMademoiselleâ est âdamoiseauâ 3 mais il nâest jamais utilisĂ© dans le langage courant. La âfĂ©e du logisâ est une expression qui nâa aucun Ă©quivalent au masculin. Peut-on dire un âhomme de mĂ©nageâ ou faut-il parler de âtechnicien de surfaceâ? La ânourriceâ nâa absolument aucun Ă©quivalent, tant les hommes nâont jamais rempli cette fonction dâĂ©ducation et de care dans lâhistoire française. LââĂ©cole paternelleâ pourrait-elle exister? De mĂȘme que âlâheure des papasâ? Un âgrand couturierâ est une expression qui a une connotation diffĂ©rente quââune grande couturiĂšreâ puisquâelle renvoie Ă un statut social et professionnel valorisĂ©. Un âhomme de mauvaise vieâ nâexiste pas en français. Il est Ă©galement difficile de trouver un Ă©quivalent pour une âchipieâ et une âmĂ©gĂšreâ. âGigoloâ pourrait ĂȘtre lâĂ©quivalent de âputainâ, ou on pourrait employer lâexpression contemporaine plus neutre et large âtravailleur du sexeâ. Une âfille manquĂ©eâ aurait lâĂ©quivalent âfemmeletteâ pour un homme, mais ce terme, alors mĂȘme quâil dĂ©signe un homme, est pĂ©joratif pour les femmes. Le ânom dâĂ©pouxâ nâa aucun rĂ©fĂ©rent dans le rĂ©el, donc aucune expression nâexiste au masculin. Un âhomme au foyerâ est une expression qui commence Ă Ă©merger.
2/ Etrangement rĂ©digĂ© au masculin, ce communiquĂ© parle pourtant dâAssia Djebar.
3/ Bilan: certains mots nâont pas de fĂ©minin ou de masculin.Â
B) Pourquoi la langue française est-elle sexiste ?
Câest le rĂ©sultat dâune dĂ©cision politique consciente. La langue française nâa pas toujours Ă©tĂ© sexiste. Câest l âAcadĂ©mie française qui a dĂ©cidĂ© de masculiniser la langue. Avec la crĂ©ation de lâAcadĂ©mie française par Richelieu en 1635, il sâagit de standardiser le français, dâinventer une norme unique. Sur le terrain idĂ©ologique, cela correspond Ă une pĂ©riode de guerre contre les femmes, qui sâest menĂ©e aussi le terrain de la langue. Eliane Viennot parle dâun processus de masculinisation du français entre le XVIIĂšme et le XIXĂšme siĂšcles. Cette volontĂ© dâexclusion des femmes a pris des formes concrĂštes, par exemple lâadoption de quotas pour limiter leur prĂ©sence. Par exemple, au XVIIIĂšme siĂšcle, lâacadĂ©mie de peinture et de sculpture nâacceptait que quatre femmes dans ses rangs. L'AcadĂ©mie française n'accueillera ainsi sa premiĂšre femme, Marguerite Yourcenar, qu'en 1980, citĂ©e comme âromancierâ. On peut faire une rapide chronologie de cette exclusion des femmes dans les diffĂ©rents aspects de la langue française.
1/ La masculinisation des rĂšgles dâorthographe et de grammaire
Le masculin ne lâa pas toujours emportĂ© sur le fĂ©minin. La rĂšgle de grammaire âle masculin lâemporte sur le fĂ©mininâ a longtemps coexistĂ© avec dâautres rĂšgles. Jusquâau XVIIĂšme siĂšcle, il y avait plusieurs rĂšgles dâaccord en concurrence :
En 1647, douze ans aprĂšs la crĂ©ation de lâAcadĂ©mie française, un de ses membres, Claude Favre de Vaugelas, prĂ©conise que le masculin lâemporte en grammaire au motif que « le genre masculin, Ă©tant le plus noble, doit prĂ©dominer toutes les fois que le masculin et le fĂ©minin se trouvent ensemble » (Remarques sur la langue française, utiles Ă ceux qui veulent bien parler et bien Ă©crire). Scipion Du pleix en 1651 Ă©crit Ă©galement: âparce que le genre masculin est le plus noble, il prĂ©vaut seul contre deux ou plusieurs fĂ©minins, quoiquâils soient plus proches de leur adjectifâ. Un siĂšcle plus tard, en 1767, le grammairien Nicolas BeauzĂ©e, autre membre de lâAcadĂ©mie française, Ă©crit que : « le genre masculin est rĂ©putĂ© plus noble que le genre fĂ©minin Ă cause de la supĂ©rioritĂ© du mĂąle sur la femelle » 6 . En 1847, Nicolas Bescherelle confirme : âle masculin est plus noble que le fĂ©mininâ.Â
La domination du masculin ne sâest imposĂ©e quâĂ la fin du XIXĂšme siĂšcle. Câest en 1882 que lâĂtat tranche en faveur du masculin, lorsquâil rend lâĂ©cole publique obligatoire. La rĂšgle de grammaire officielle devient celle qui est restĂ©e en vigueur dans les manuels scolaires jusqu'Ă aujourd'hui : "le masculin l'emporte sur le fĂ©minin" . En consĂ©quence, il faut Ă©crire :"les hommes et les femmes sont beaux ".
LâidĂ©e que le masculin serait neutre sâest diffusĂ©e au XXĂšme siĂšcle, lorsquâil Ă©tait moins acceptable dâaffirmer la supĂ©rioritĂ© du mĂąle sur la femelle. «Le masculin est le genre indiffĂ©rencié» Ă©crivent les grammairiens Wagner et Pinchon. On parle aussi de âgenre par dĂ©fautâ, de âgenre non marquĂ©â ou de âgenre exte
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