Pipe en extérieur et bonne bourre sur l'herbe

Pipe en extérieur et bonne bourre sur l'herbe




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Pipe en extérieur et bonne bourre sur l'herbe
Доступ к информационному ресурсу ограничен на основании Федерального закона от 27 июля 2006 г. № 149-ФЗ «Об информации, информационных технологиях и о защите информации».

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Dieu, que je suis vieux! Je me mets à proposer
d’écrire pour les débutants! Aurais-je un savoir particulier? Serais-je docteur ès pipe? Non, rien de tout ça; disons seulement que
j’ai un peu d’expérience avec 40 ans de fume
derrière moi, que j’adore le monde de la pipe au point d’en faire une passion
dévorante, d’être collectionneur, pas pour rechercher les plus rares, non, pour
avoir un bataillon de bonnes fumeuses, parce que je les ai toutes fumées et que
je les fume toutes, à tour de rôle, suivant l’humeur.


Quand je parle de bataillon, c’est à prendre au sens
propre du terme, plus de 300 et j’en suis fier. Quant aux tabacs qui les ont
honorées, j’en ai goûté beaucoup, après j’ai fait des choix, même si…


Merci de m’accompagner dans mon univers pipesque ; nous allons faire, je l’espère,
une belle promenade. Mais commençons par le début.

Qu’est-ce qui pousse à
vouloir fumer la pipe? Après tout, la cigarette, d’un usage plus facile et plus
commun, donne tout autant, voire plus de nicotine. Avec la « tige de
8 », on inhale à toute vapeur, on s’intoxique. Avec la pipe, on respire lentement, on a un rythme, un rythme de vie .

La raison serait donc médicale. On choisit le moindre
mal. Qui a dit ça? Que le coupable se dénonce! Qu’il quitte la
classe immédiatement, il n’a pas sa place ici, parce que le moindre mal, c’est ne pas fumer du tout, même pas un cigare le dimanche, mais c’est aussi refuser
le plaisir. Nous reparlerons de ce point essentiel, la pipe est un plaisir, un art de vivre .

Au fait, qu’est-ce qui m’a poussé à fumer la
pipe? Je devrais plutôt dire qui m’a ouvert la voie? Un seul nom me
vient en tête, Georges Simenon. Dans ma famille, on ne fumait pas et quand on
m’a vu avec une bouffarde tout le monde s’est demandé de quelle planète je
venais. Seule ma mère m’a soutenu dans cette entreprise, parce qu’elle aimait le
parfum qui se dégageait d’une pipe. Je reviens à Simenon. On pense
immédiatement au personnage de Maigret, aux séries TV avec Jean Richard, puis
avec Bruno Crémer, à leur pipe qui faisait le personnage. Eh bien, non,
l’influence venait d’ailleurs, j’étais intéressé par Simenon écrivain. Je
trouvais que l’écriture allait de pair avec la pipe, peut-être parce que dans
les deux cas il s’agit d’un travail de réflexion. Il faut penser avant d’écrire,
il faut réfléchir avant de tirer sur un
« bout de bois » , parce qu’on choisit la taille, la forme, la
matière et le tabac qu’on va mettre dedans. Rien à voir avec le paquet de
Benson qu’on regarde à peine et dont on extrait un clope pour le fumer vite
fait, sans s’en rendre compte, rien que pour avoir sa dose. Cette démarche
intellectuelle faite, on peut commencer à entrer dans les choses sérieuses.

La décision est prise. On sera fumeur de pipe. C’est comme une révélation . En plus, il
n’y a pas d’âge pour commencer, c’est comme le golf, en moins compliqué
peut-être. Malheureusement, on ne connaît personne qui fume la pipe. Les temps
changent. À l’ère des ayatollahs de l’anti-tabac, il est même difficile d’en
parler, de l’avouer. Je vous conseille quand même de faire un petit référendum familial . Pas la peine de vous exposer à
des « Va fumer dehors » rageurs. Fumer est un plaisir et ce doit être
un plaisir partagé, une complicité. Si vous sentez des réticences, prenez
l’accent docte et expliquez que médicalement c’est moins mauvais que la
cigarette, que c’est prouvé scientifiquement. Parlez aussi de votre humeur qui
sera toujours égale, sereine et calme, ce qui est vrai. Ne me demandez pas
pourquoi, j’aurais du mal à vous répondre. En y réfléchissant, peut-être parce
qu’on tète, parce qu’on a les mains occupées, parce que…, parce que… C’est le
mystère de la pipe, en fait.

On a l’accord de la
communauté. Très bien. Maintenant que fait-on? On se précipite sur internet et on
tape « pipe, achat »? Surtout pas, malheureux! Pas tout
de suite, mais lisez la suite. Alors, on va où? Au bureau de tabac du
coin dont le patron grille cigarette sur cigarette? Non plus. On n'est pas pressé, donc on se renseigne. Ça prend du temps, mais on est fumeur de
pipe ou on ne l’est pas, il faut choisir. La bouffarde n’est pas un produit de
consommation courante. Quelque part, fumer la pipe se mérite. Donc, on cherche
sur internet des noms de maîtres-pipiers. On note des numéros de téléphone.
J’insiste sur un point, on n’est pas là pour acheter, même si… je sais, c’est
tentant… Il faut se le refuser. On va faire un tour sur les forums de fumeurs
de pipe juste en visiteur et on regarde la rubrique « présentation »,
histoire de se dire qu’on n’est pas le seul à se lancer dans l’aventure. On
attend avant de consulter celle réservée aux débutants, puisqu’on n’a pas encore
débuté. On peut éventuellement, pour les plus hardis, demander s’il y a une
civette spécialisée dans la ville la plus proche. Les fumeurs de pipe sont
gentils par essence, ils vous répondront donc.

Mais, je vais vous aider en vous donnant le nom de
quelques forums et surtout le nom de maîtres-pipiers. Pour les forums, « Autour de la pipe »,
« Fumeurs de pipe » et « À la noble bouffarde ». Je suis
sur les trois avec mon nom de plume, Siramy. J’assurerai bien volontiers le
service… après-vente. Quelques noms de pipiers, Pierre Voisin (À la Pipe du
Nord — à Paris), Jean Nicolas à Lyon, Pierre Morel à Saint-Claude, David
Enrique quelque part en France. Je n’oublie pas Patrick Cornu (Le Cadre noir),
un passionné qui vous parlera aussi des tabacs, ou la famille Mermet (La Pipe
rit — à Saint-Claude). L’ordre donné est celui qui me vient en tête, pas
d’histoire de classement. Pierre Voisin et Jean Nicolas soignent mes bouffardes,
Pierre Morel et David Enrique m’en font quelques-unes, Patrick Cornu comme la
famille Mermet m’en vendent.

J’entends quelques camarades des forums glousser
doucement parce que j’ai la réputation de n’aimer que les Dunhill, une grande
marque de pipes, certes, mais on n’en est pas encore là parce qu’elles sont
chères, très chères.

Au fait, pourquoi pas une pipe d’occasion? Une
estate , comme on dit? Personnellement, je vous le déconseille. Pourquoi
pas l’acheter sur eBay tant qu’on y est! Non, il faut savoir se
confronter à la bruyère, à son bois brut, parce que, bien évidemment, et
j’allais oublier de le dire, il faut commencer par cette racine travaillée. La
pipe en écume ou en terre, on oublie, c’est pour plus tard.

Maintenant que nous avons le nom de quelques forums
(qui nous aurons gentiment donné l’adresse d’une bonne civette à côté de chez
nous) et que je viens de vous citer quelques pipiers, voire des
maîtres-pipiers, que faire? Aller les voir ou leur téléphoner, tout
simplement.

— Bonjour, monsieur... Je voudrais fumer la pipe. Que me conseillez-vous?

















C’est tout
simple et à dire vrai, je pourrais m’arrêter là. Vous savez tout. Le premier
pas est fait. Vous entrez dans le monde des fumeurs de pipe. Bienvenue.

Pourtant, je
vais continuer, parce que l’avantage d’un texte, c’est qu’on peut y revenir, ne
pas avoir le sentiment d’oublier un détail. On peut lire et relire. Bien sûr,
ce que j’écris n’engage que moi, je ne suis pas docteur ès pipe, comme je vous
l’ai dit. Et puis, si je m’arrêtais là, je vous laisserais au milieu du gué. En
effet, avec une pipe , on ne fait
rien. Oui, évidemment, il faut du tabac ,
suis-je bête. Non, ce n’est pas ce que j’ai voulu vous dire. Un briquet
alors? Non plus, je préconise les allumettes ,
non, je veux parler d’un outillage de base primordial dès les premières
volutes.

D’abord un tasse-braises qui, comme son nom
l’indique tasse les cendres qui se forment au cours du fumage, mais qui permet
aussi de vider doucement sa pipe sans la cogner contre un talon de chaussure ou
contre un cendrier, le meilleur moyen de la casser, et qui est doté d’un petit
pic, bien utile quand un brin de tabac bloque le tuyau.

Ensuite, il
faut acheter des chenillettes pour
nettoyer la pipe, mais j’y reviendrai. Elles sont indispensables pour fumer
sec, une condition essentielle. Ça y est, cette fois, on a fait le tour.

Avant
d’aller plus loin, parlons budget .
Je suis direct, comptez 80 euros pour le tout. Vous aurez une pipe en bruyère
tout à fait convenable (j’ai toujours mes premières pipes, pipes souvenirs et
pipes de fumage aussi), un tasse-braises, un sachet de 100 chenillettes, des
allumettes et une boîte de tabac.

Attention, la pipe, c’est quelque chose d’intime , ce n’est pas un cadeau comme un autre ,
ce n’est pas une cravate. Demandez plutôt une enveloppe et allez en couple ou
en famille chercher la belle. Si, en raison de l’éloignement, vous êtes
contraint d’acheter sur le Net, regardez le site ensemble. Restez serein et
faites des compromis, n’oubliez pas que vous êtes un fumeur de pipe, certes
encore virtuel, mais vous êtes sur le chemin, presque arrivé, vous avez
l’esprit.

À
l’extérieur, dans une civette, on regarde sur le tapis de présentation ou, à la
maison, on scrute l’écran… elles sont toutes belles. Comment faire son
choix? D’abord écarter les pipes
vernies . Une surchauffe est vite arrivée, surtout au début parce qu’on a
peur que la bouffarde s’éteigne (rien de grave en fait, si vous saviez le
nombre de fois où je rallume la mienne!). Le verni fait des petites
bulles disgracieuses. Les cloques en séchant éclatent et la beauté disparait
irrémédiablement. Donc, ne garder et ne regarder que les naturelles ou les
cirées. Un marchand de pipes vous donnera le même conseil (un avis contraire ne
serait qu’une action de vendeur, une seule solution s’impose, partir au plus
vite), en revanche sur le Net vous serez seul (d’où l’intérêt des coups de fil
préalables, histoire de se construire un début d’expérience).

Passons à la
taille de la pipe maintenant. Je suis homme de compromis, ni trop grosse (on
met la moitié d’une boîte dedans et c’est écœurant à la fin) ni trop petite (on
met trois brins de tabac et on n’a même pas le début du goût), en d’autres
termes, on la choisira moyenne.

La forme,
ensuite, courbe ou droite? Là encore un compromis, choisissons une pipe cintrée encore appelée demi-courbe .
Pourquoi ? Parce qu’on a l’avantage des deux. La fumée passe bien et on
peut aisément passer la chenillette quand la pipe se met à glouglouter (fumer
sec, je l’ai déjà dit) comme dans une droite. La bouffarde n’est pas trop
lourde sur la mâchoire quand l’idée vous prend de la garder en bouche, histoire
de faire comme les vieux loups de mer, ça, c’est le gros avantage des courbes.

Enfin, lisse ou sablée, aucune importance ,
c’est une question de goût. Écoutez les conseils de votre compagne ou de votre
compagnon (parce qu’il y a des femmes fumeuses de pipe, comme George Sand).

Bon, ça y
est. On a sa pipe ou on attend que le livreur vous la dépose. Le grand jour
arrive. D’abord, choisir le moment. On ne la bourre pas dans la rue ou tout de
suite le paquet défait. On la regarde, on la démonte en tournant le tuyau en
ébonite dans le sens des aiguilles d’une montre. On enlève, ou on laisse, le
petit filtre en métal, ou on met un petit tube cartonné si c’est une pipe
9 mm. Au fait, je n’ai pas parlé des pipes avec filtre, c’est vrai, mais à
part l’intérêt des discussions animées sur les forums, c’est la seule chose que
je vois. On la remonte. On la met en bouche, histoire de s’habituer. En un mot,
on est prêt, du moins presque. 

Il faut choisir du tabac. Je vous conseille de prendre du Kentucky Bird , pourquoi celui-là et
pas un autre? Parce qu’il se fume bien et qu’il a un bon parfum, parce
qu’il n’est pas trop fort et qu’il ne rassasie pas. À défaut, prenez celui que
vend votre buraliste en écartant l’Amsterdamer, le Clan et les tabacs bruns
(Gris, Saint-Claude, etc.) pour préférer une blague plastique d’un mélange
danois. Il faut rechercher le plus doux, le plus facile à fumer. Là, les
conseils de Patrick Cornu vous seront d’une grande utilité. Vous allez chez
votre marchand de tabac habituel, vous notez les noms des tabacs disponibles et
vous passez un coup de fil à Patrick ou vous posez la question sur les forums
ou encore vous m’envoyez un message. Vous appartenez à la famille des fumeurs
de pipe, donc vous ne dérangez jamais.

Maintenant,
on approche du moment le plus grave, le
bourrage et de l’acte ultime, l’allumage .

Au terme
bourrage, je préfère la formule « remplir sa pipe ». Sur le Net vous
avez d’excellents petits films YouTube. Vous y verrez Pierre Voisin et Patrick Cornu . Ce sont de bons pédagogues. Mais reprenons les gestes.

Première
phase, émietter le tabac . Dans une
boîte ou dans une blague, il est tassé, serré. Il faut l’aérer, comme si vous
vouliez en compter les brins. Pas besoin d’en faire une grande quantité, juste
quelques grammes. Une fois cette opération terminée, on en prend une petite pincée qu’on dépose dans le
foyer, sans tasser, et puis on recommence l’opération, encore et encore, mais
toujours des petites pincées . On pousse un peu, surtout pas trop fort.
Combien de pincées? Au début peut-être quatre ou cinq, histoire d’atteindre le
tiers du fourneau. Cette opération terminée, on lisse le tabac, c’est-à-dire
qu’on s’efforce de faire une surface plane.

Passons
maintenant à la vérification. On tire dessus comme si la pipe était allumée, on
va à la recherche de la fumée. Il faut forcer ? Alors on a bourré et non
pas rempli sa pipe. Une seule solution, recommencer. On vide et on remet
doucement du tabac. Un truc, la résistance ne doit pas être supérieure à celle
d’une cigarette. Essayez avec une clope non allumée, vous évaluerez mieux.

Au fait,
pourquoi un tiers, pourquoi pas tout de suite un « bol »? Tout
simplement parce qu’on débute et pas seulement vous, mais votre pipe aussi et
qu’il faut la respecter. D’abord, il faut pouvoir déguster le tabac, ensuite il
faut qu’elle s’accoutume au feu et qu’on obtienne le mariage heureux entre la
bruyère et l’herbe, une alchimie bien particulière. Apprivoiser le bonheur,
voilà l’objectif. Vous allez dans une même action fumer et culotter votre pipe.
Vous allez vous roder l’un l’autre, vous habituer l’un à l’autre, c’est aussi
pour cette raison que je préconise l’achat d’une pipe neuve et non pas d’une
estate. Une aventure unique. Une aventure qui se renouvellera à chaque nouvelle
acquisition.

Maintenant,
on allume. On craque une allumette et de
sa flamme on caresse le fourneau , tout le fourneau. On aspire en même temps
et on cherche à faire le plus de fumée
possible . L’allumette brûle les doigts, l’allumage est terminé.

On continue
à faire de la fumée, beaucoup de fumée et
on se calme, surtout on se calme . On commence alors à tirer par petits
coups comme pour faire un bruit avec les lèvres. Quand les volutes ne sont plus
assez riches, on accélère le tirage, donc les mouvements de lèvres. Pas de
grosses bouffées, pas question de refaire une grasse fumée, non des petits
coups rapides jusqu’à ce que la combustion se refasse.

La pipe s’éteint. Rien de grave, il
suffit de la rallumer ,
les allumettes sont là pour ça. Avant de caresser de nouveau le fourneau et de
refaire de la fumée, on aplanit la cendre juste en posant le tasse-braises. Son
poids suffit. Pas besoin d’appuyer comme un sourd. On fait un petit tour
circulaire pour rendre la surface égale et on allume de nouveau.

Manque de chance, la pipe se met à
glouglouter et un jus malodorant arrive dans la bouche . Rien de grave, on a des
chenillettes, elles sont là pour ça. On glisse l’écouvillon, on lui fait faire
un mouvement de va-et-vient. On le ressort. Il est sale. Tant mieux, c’est ça
de moins dans les poumons, comme quoi, on avait raison de dire que la pipe
c’est moins mauvais que la cigarette.

On fume doucement. On rallume quand
il faut . Et ce
ballet s’arrête quand après deux allumettes on n’obtient plus de fumée. La pipe
est déjà finie. Il ne reste plus qu’un fond de cendre et quelques brins de
tabac, le culot.

Si vous
suivez calmement cette méthode, votre pipe ne chauffera pas et votre tabac sera
toujours doux. Mais au cas où, ne soyez pas inquiet, votre pipe parle . Quand elle chauffe trop, vous ne pouvez plus la
tenir. Elle doit être chaude, jamais brûlante. Si vous ne pouvez pas la tenir 6 secondes, posez-la et attendez qu’elle refroidisse. Revenue à la bonne
température, il suffira de la rallumer. Quant au tabac, gros avantage du
Kentucky Bird, si la combustion est trop forte, il pique la langue. Même motif,
même punition, donc on rallume non sans avoir passé une chenillette pour
enlever la condensation. Eh oui, il y a beaucoup d’eau dans le tabac.

Votre femme
ou votre compagnon sont contents. La pièce embaume. Vous êtes calme et pendant
une demi-heure vous n’avez pas ouvert la bouche pour critiquer les dernières
mesures gouvernementales. Vous êtes heureux. Vous avez connu un moment de pur
bonheur et il n’y a pas trois vieux mégots malodorants dans le cendrier.

Maintenant
que faire? Poser sa pipe et attendre? Non, il faut la soigner , la préparer à un nouveau fumage, donc la
nettoyer.

D’abord, il
faut la vider. On attend qu’elle soit froide pour que le culot prenne une bonne
part de l’humidité. On se sert, ensuite, du tasse-braises, encore appelé
bourre-pipe. Il y a sur l’outil une sorte de cuillère. On gratte doucement avec
(toujours de la douceur) pour dégager cendres et brins non consumés. On se met
au-dessus du cendrier. On la retourne et on la vide. Ensuite, on souffle dedans
pour dégager d’éventuels brins de tabac qui pourraient la boucher.

Dernier soin, passer une chenillette
en faisant des va-et-vient . On pose la pipe, elle vous attendra sagement jusqu’à la nouvelle fume.

Quand elle
est bien froide, on la glisse dans l’étui en tissu, celui qu’elle avait quand
on vous l’a vendue. Elle sera protégée. N’oubliez pas que c’est l’œuvre d’un
artisan. Même si bon nombre des gestes qui concourent à sa construction ont été
réalisés par une machine, les pipes ne se fabriquent pas à la chaîne.

Laissez-la
maintenant se reposer non sans avoir passé une main délicate sur son foyer ou
mieux une feutrine pour la faire briller. Vous êtes heureux, vous avez touché
quelques instants la sagesse et vous entendrez: « C’est fou, depuis que tu
fumes la pipe, tu es beaucoup plus calme » . L’objectif est atteint. Plaisir
et art de vivre, que demander de plus dans un monde agité.

Au fil des
pipes, les gestes deviendront plus faciles, moins réfléchis, mais jamais
automatiques. Une bouffarde se respecte. Ce n’est pas seulement un objet qui
sert à fumer, c’est le prolongement de vous-même, c’est votre personnalité
dévoilée. Merci à vous de nous rejoindre dans ce monde merveilleux, vivez
heureux.

Sachez que
je suis toujours là pour répondre à vos questions, que nous sommes tous là pour
parfaire votre initiation.

* En 2010, Pierre Siramy a fait paraître chez Flammarion "25 ans dans les services secrets", ouvrage co-écrit avec le journaliste Laurent Léger. En 2011, il a publié "Les Ombres de Tibhirine" (Presses de la Cité).

Mise à jour: Pierre Siramy, de son vrai nom Maurice Dufresse, est décédé le 6 avril 2019.
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