Pipe artistique et exotique

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Pipe artistique et exotique




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2.1.1 Définition « occidento-centrée »

2.2 Origine de l'exotisme par la représentation : récits, peintures

2.2.1 L'exotisme : le cas de l'Orient

2.3.2 Exotisme Souverain et Auto-exotisation

2.4 Exotisme : un concept fourre-tout ?

2.5 Quelques lieux vus comme exotiques

3 Littérature exotique ou exotisme en littérature?
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↑ « Définitions : exotique - Dictionnaire de français Larousse » [ archive ] , sur larousse.fr (consulté le 17 septembre 2020 ) .

↑ https://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/exotique/ [ archive ] .

↑ http://dictionnaire.reverso.net/francais-definition/exotique [ archive ] .

↑ Revenir plus haut en : a b et c STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », in Le Globe, n o 148, p. 8 .

↑ STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », in Le Globe, n o 148, idem.

↑ STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », in Le Globe, n o 148, p. 9-10 .

↑ STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », in Le Globe, n o 148, p. 11-12 .

↑ STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », in Le Globe, n o 148, p. 7 .

↑ SAÏD, W. Edward. L’Orientalisme : L’Orient créé par l’Occident. Paris : Éditions du Seuil. 2005, p. 13-14 .

↑ HANOUM, Leïla. Le Harem impérial au XIX e siècle. Bruxelles : André Versaille, 2011, p. 129 .

↑ HANOUM, Leïla. Le Harem impérial au XIX e siècle. Bruxelles : André Versaille, 2011, p. 15 .

↑ MASON, Peter, 1998, Infelicities. Representations of the Exotic, Baltimore, Johns Hopkins University Press.

↑ STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », in Le Globe, n o 148, p. 3.

↑ GAUTHIER, L., «L’Occident peut-il être exotique ? De la possibilité d’un exotisme inversé», in Le Globe, p. 148 .

↑ GAUTHIER, L., «L’Occident peut-il être exotique ? De la possibilité d’un exotisme inversé», in Le Globe, p. 148 .

↑ BOUVIER, Nicolas, (2001), Chronique Japonaise, Petite Bibliothèque Payot, Paris, p. 210 .

↑ STASZAK, J.-F., « Voyage et circulation des images: […] », op.cit., p. 92-93 .

↑ STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », op.cit., p. 7-15 .

↑ Entre autres, voir : STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », op.cit., p. 12-14 ; STASZAK, J.-F., « Voyage et circulation des images: […] », op.cit., p. 93-94 .

↑ STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », op.cit., p. 14-15 .

↑ STASZAK, J.-F., « Qu’est-ce que l’exotisme ? », op.cit., p. 16 .

↑ http://voyage.sympatico.ca/GP/GP_exotique [ archive ] .

↑ www.photosearch.fr ou www.fr.123rf.com.

↑ Dictionnaire International des Termes Littéraires, article Exotisme

↑ Victor Segalen , Essai sur l'exotisme , 1917.

↑ Nathalie Sarraute , L'Ère du soupçon , 1956

↑ Jean-Luc Coatalem , « Philippe Descola : "Tintin, c’est un superadolescent qui a l’appétit du monde" » [ archive ] , sur Geo.fr , 9 janvier 2019 (consulté le 2 juin 2022 )

↑ « Hugo Pratt » [ archive ] , sur Du coté de chez Yann' (consulté le 30 mai 2022 )






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L' exotisme (du grec tardif exô- « au-dehors », exôtikos « étranger, extérieur ») est un phénomène culturel de goût pour l'étranger. Le phénomène se constate à plusieurs reprises dans l'histoire des civilisations en expansion. La curiosité de la société romaine pour les religions en marge de l'Empire, ou les temps d'ouverture de la Chine à la culture européenne pourraient relever de l'exotisme. Cependant, cette attitude s'exprime avec plus d'amplitude et de variété en Occident, en raison de la mondialisation : des grandes découvertes au commerce globalisé actuel, en passant par le colonialisme . Avec Claude Lévi-Strauss , l'occident devient une culture anthropologique . Ce qui est étranger n'est pas confondu avec l'imitation qu'en fait l'occident. Une création d'inspiration étrangère cesse d'être exotique dès lors qu'elle inspire en retour un individu étranger, comme l' impressionnisme au Japon ou Picasso dans des pays d' Afrique .

Au XVII e siècle , la société française se passionne pour les voyages : l'arrivée du « grand mamamouchi » dans Le Bourgeois gentilhomme de Molière (1670) est un signe annonciateur, puis on compte la traduction de Les Mille et Une Nuits par Antoine Galland ( 1704 ), les Lettres persanes de Montesquieu ( 1721 ) et Bougainville qui narre ses multiples voyages. Voltaire et Diderot profitent de cet intérêt de l'exotisme pour critiquer la société par exemple dans Candide ou Supplément au voyage de Bougainville . Depuis, le phénomène s'est poursuivi dans les arts plastiques, la musique, la philosophie, dans toutes les expressions culturelles. Même s'il y a parfois des reflux, une mode comme la world music avec le design et les idées qu'elle véhicule montre que des consommateurs occidentaux aiment toujours à rêver d'étranger.

L' orientalisme est genre de l'exotisme amalgamant toutes les cultures à l'est de l'Europe, mais aussi au Nord d'Afrique et l'Espagne (pour romantiques comme Washington Irving et Prosper Mérimée ).

En musique , l'exotisme est un genre dans lequel les rythmes, les mélodies et les instruments cherchent à évoquer l'atmosphère de terres lointaines ou de temps reculés, avec par exemple le Daphnis et Chloé et le Tzigane pour Violon et Orchestre de Maurice Ravel ou d'autres œuvres de Debussy et de Rimsky-Korsakov . À la fin de la seconde guerre mondiale un courant musical intitulé "Exotica" vit le jour aux États-Unis. Des musiciens comme Martin Denny ou Les Baxter s'inspirèrent de rythmes lointains (hawaiiens, caribéens notamment) et les mêlèrent à du jazz. Cet exotisme musical est animé de mystères et berce l'auditeur vers un doux rêve lointain.

Tout comme l' orientalisme , l'exotisme en peinture et dans le domaine des arts décoratifs était associé avec l'opulence et la luxuriance des ornements.

Lorsqu’on cherche la définition de l’adjectif « exotique » dans différents dictionnaires, les mots « étrangers », « étranges » et « lointains » reviennent la plupart du temps. « Qui appartient à des pays étrangers et lointains [ 1 ] . « Qui provient ou appartient à un pays lointain. Exemple : Des fruits exotiques. Synonyme : étrange », nous indique Linternaute [ 2 ] . Ce dernier point semble confirmé par le dictionnaire Reverso, entre autres, qui dresse une liste de synonymes se rapportant tous de près ou de loin au fait d’être bizarre [ 3 ] . Mais « étrange » ou « bizarre » pour qui ? « Lointain » depuis où ?

Le géographe Jean-Francois Staszak rappelle que le terme « exotique » est ce que les linguistes appellent un embrayeur : un mot dont la signification dépend du contexte dans lequel il est énoncé, relevant du discours et non du récit. « Exotique » est à classer dans la même catégorie que des déictiques spatiaux comme « ici » et « là-bas », par exemple [ 4 ] . Sortis de leur contexte, ils ne veulent plus dire grand chose. L’exotisme ne peut donc pas être un fait, ou une caractéristique absolue ; il s’agit d’un point de vue relatif, un discours, un ensemble de valeurs et de représentations à propos de quelque chose. Et ce point de vue, c’est celui de l’ Occidental . Les habitants des pays dits « exotiques » ne vont pas considérer les fruits qu’ils mangent au quotidien, la faune et la flore qui les entourent comme étranges, étrangers ou lointains. « Exotique » est d’ailleurs souvent synonyme de « tropical », ce qui là aussi relève d’une catégorie géographique créée par l’Occident ; les zones tropicales peuvent en effet être vues comme lointaines depuis la zone dite « tempérée », mais les habitants de ces zones eux-mêmes ne vont sûrement pas voir leurs propres régions comme lointaines, ni bizarres [ 5 ] .

Les définitions du terme reflètent ainsi la tendance du point de vue occidental à se considérer comme allant de soi, à se positionner comme étant la norme. Cet Occidentalo-centrisme découle de la position hégémonique que l’Occident a tenu depuis l’époque des grandes conquêtes, de la période coloniale, et de l'époque contemporaine. Ceci s’est traduit au niveau géographique par la définition de certains centres – Paris, Londres, et d’autres capitales du monde occidental – des « ici » absolus. Définir ce qui est ici implique alors obligatoirement la définition de ce qui est ailleurs, là ou les périphéries [ 4 ] .

Les distances matérielles et symboliques sont superposées : ce qui est loin géographiquement de l’Occident est pensé comme bizarre, anormal comparé par exemple aux valeurs occidentales, aux habitudes. En termes d’échelles, Staszak affirme qu’il faut donc qu’il y ait suffisamment de distance physique pour qu’on considère un lieu comme exotique ; l’échelle des continents en constitue une pertinente. Par exemple, un Français de la fin du XX e siècle ne peut considérer l’Espagne comme exotique car elle est trop proche matériellement et symboliquement. Il peut cependant considérer le Maroc comme exotique.

L'exotisme provient donc d'un jugement de valeurs. Ainsi, il ne s’agit pas de différences objectives entre des lieux et des peuples, mais d’altérité : un groupe dominant se constitue comme « endogroupe », et construit un « exogroupe » dominé, en pointant du doigt les différences – réelles ou imaginaires – motifs de discrimination potentielle [ 6 ] .

Paradoxalement, bien que l’exotisme renvoie au bizarre et à l’autre, il a des connotations plutôt positives : un lieu exotique est un lieu attirant [ 4 ] . Il suscite la curiosité, séduit le touriste et son appareil photo. L’exotisme en tant que concept géographique implique donc de pouvoir apprécier d'une certaine façon ce qui est exotique. Tout ce qui est lointain et étrange n’est pas forcément exotique. Le géographe Jean-Francois Staszak cite l’ anthropophagie par exemple : cela suscite la curiosité, mais on ne la considère pas comme exotique, car on n’arrive pas à appréhender ce phénomène d’une manière positive. Ce qui est trop étrange, trop bizarre, est repoussant. Il faut donc un juste milieu. N’est exotique que ce qui est suffisamment éloigné – matériellement et symboliquement – de notre quotidien, tout en restant mesuré, acceptable, pas radicalement différent de nos habitudes et valeurs les plus fondamentales. « Le sauvage n’est exotique que quand c’est un bon sauvage » [ 7 ] .

De cette manière, à travers le temps, une pléthore de lieux ont été vus ou considérés comme exotiques, lorsqu’ils offraient un dépaysement suffisant – pour les touristes occidentaux par exemple – mais qu’ils garantissaient tout de même une étrangeté mesurée, domestiquée. On constate ainsi que le concept d’exotisme, qui relève à la base plutôt d’un imaginaire géographique, a eu des influences tout à fait réelles : flux touristiques intensifiés, transformation de paysages, de sociétés, d’économies, etc. [ 8 ]

Le développement de l’exotisme date de la période coloniale , où ce goût pour l’Ailleurs grandit. C’est en découvrant l’Autre et l’Ailleurs qu’on peut développer une certaine attirance pour lui. À cet égard, l’Orient a toujours constitué un certain ailleurs exotique pour l’Occident. Edward Saïd écrit à ce propos:

« L’Orient a presque été une invention de l’Europe, depuis l’Antiquité lieu de fantaisie, plein d’être exotiques, de souvenirs et de paysages obsédants, d’expériences extraordinaires, […], de plus, l’Orient a permis de définir l’Europe ( ou l’Occident), par contraste : son idée, son image, sa personnalité, son expérience, […], l’orientalisme exprime et représente cette partie, culturellement et même idéologiquement, sous forme d’un mode de discours, avec pour l’étayer, des institutions, un vocabulaire, un enseignement, une imagerie, des doctrines et même des bureaucraties coloniales et des styles coloniaux » [ 9 ]

Ces propos montrent à quel point la création d’un imaginaire occidental a pu donner naissance à un mythe fantaisiste et un imaginaire géographique. Le cas du Harem , entre autres, est un exemple typique de l’exotisme de l’Orient. Ce mythe imaginaire a été créé par divers processus au fil du temps, comme les voyages, les récits ou la peinture.

Les plus grands peintres exotiques tels que Jean-Auguste Dominique Ingres ou Jean-Léon Gérôme ont permis de créer cette imaginaire aux XVIII e et XIX e siècles, avec les fameux tableaux, tels que La Grande Odalisque ou Le Bain turc . Ces tableaux représentent le Harem impérial ottoman, composés de femmes nues au hammam, fumant le narguilé. Ces tableaux sont dits fantaisistes, car elles représentent de loin la réalité. Nous savons aujourd’hui que le Harem impérial n’a jamais pu être visité par des étrangers avant la chute de l’Empire Ottoman. Aucune présence étrangère ne fut permise dans cet espace hiérarchisé et fragmenté, mis à part la famille du Sultan, les servantes au service de ces derniers, et les eunuques. Les propos de Leïla Hanoum, fille du médecin du Palais et conseiller du Sultan, qui relate la vie quotidienne du Harem, apparaît dès lors comme une évocation sans précèdent :

« Contrairement à ce que l’on imagine en occident, jamais les dames du Sérail, princesses ou suivantes, ne fumaient ni cigarettes, ni pipe, ni narguilé » [ 10 ]

« Jusqu’à présent, le harem du Grand Sérail et le Hirkai Odassi (la chambre du Manteau sacré) demeurent deux de ces rares endroits sur terre qu’aucun pied anglo-saxon ou américain n’a encore foulé. Comme autrefois le Pôle pour les explorateurs, comme toujours l’Everest pour les alpinistes, ainsi demeurent le Harem des Sultans et le Hirkai Sheriff pour les touristes » [ 11 ]

Les récits divers sur la présence de centaines de femmes au service d’un seul homme dans un lieu cloîtré attisent la curiosité des Européens. Dès lors, les peintres vont y aller de leurs imaginaires pour représenter un espace fantasmé, étrange, attirant aux yeux de l’homme occidental où ces mœurs sont considérés comme contraires à la foi chrétienne. Ainsi la représentation de la nudité sexuelle de la femme est permise grâce à ces œuvres d’art par un subtil moyen de contempler l’« Autre », l’exogroupe, celui qui ne fait pas partie de l’endogroupe occidental.

On peut aussi mentionner les cas de la musique comme 'les Mille et une Nuits", le récit de Gérard de Nerval « Voyage en Orient » en 1851, les Lettres persanes de Montesquieu , les Lettres de Lady Wortley Montagu , publiées en 1764. Mais encore " Aziyadé ou les Désenchantées" de Pierre Loti , le consacrant comme chantre officiel de l’Empire ottoman.

Comment en vient-on à considérer un lieu comme exotique ? L’exotisme n’est pas un état de fait, il s’agit là d’un processus. Selon Peter Mason, historien des images, il y a deux moments. Dans un premier temps, il faut pouvoir aborder ce lieu, le déconnecter de son contexte local, dans lequel il n’a évidemment rien de bizarre. Il faut donc le dé-contextualiser. Dès lors, dans un deuxième temps, il faut le placer dans le cadre occidental, le re-contextualiser. Ici, on peut alors l’observer selon notre point de vue, remarquer ce qu’il a d’étrange [ 12 ] . Ce processus, Staszak l’appelle ainsi « exotisation » : un changement de contexte, où l’objet « exotisé » est mis à disposition des « exotisant ». Dans ce nouveau cadre, il paraît alors effectivement bizarre. Le processus en question correspond à un mouvement matériel, physique : les objets ou populations importés dans le contexte occidental et qui deviennent ainsi étranges vis-à-vis du local ; les endroits visités par les touristes, qui interprètent de leur point de vue les décors, mœurs, peuples locaux, et les trouvent alors si étonnants [ 13 ] .

Comme vu plus haut, caractériser un lieu comme étant exotique revient par la même occasion à le considérer comme destination touristique propice. Le tourisme constituant pour de nombreux pays dits « en voie de développement » un moyen non négligeable d’engranger des retombées économiques, certains États ou populations n’ont pas hésité à se lancer de leur propre gré dans le processus d’exotisation. C’est ce que le géographe Lionel Gauthier appelle l’exotisme souverain, et Nathalie Schon l’« auto-exotisation » [ 14 ] . Dans ce cas de figure, l’indigène détourne le regard occidental à son profit, agit sur la représentation que l’Occident a de lui. Ceci dans le but principal de se conformer aux attentes des touristes et générer des revenus, mais aussi parfois dans le but de revendiquer une identité propre [ 15 ] .

Les cas illustrant ce procédé sont nombreux, particulièrement concernant la logique commerciale, visant le tourisme. Nicolas Bouvier, par exemple, décrit dans Chronique Japonaise comment les habitants d’un petit village très touristique du Japon profitent d’un jour de pluie – donc sans touristes – pour délaisser leurs costumes traditionnels de figurants et s’habiller en imperméables et casquettes de baseball – tout ce qu’il y a de plus occidental, et moins exotique donc. Lorsque les touristes sont là, au contraire, les locaux s’habillent en fonction de leurs attentes, traditionnellement, exploitant ainsi leur côté exotique pour en tirer profit économiquement [ 16 ] . Un autre exemple – parmi tant – est celui de Tahiti, donné par Jean-François Staszak . Dans les revues touristiques et sur place dans les sites spécifiques, des Polynésiens sont en effet payés pour jouer « leur » rôle. Ils portent des tenues (stéréo)typiques – qu’ils ne portent pas dans la vie courante – afin de répondre aux attentes des Occidentaux, désireux de voir des vahinés par exemple [ 17 ] . Il s’agit donc d’une mise en scène, comme c’est très souvent le cas dans le cadre de l’exotisme [ 18 ] . Les pays (auto-)exotisés n’hésitent ainsi pas à transformer leur propre paysage en décor, comme s’il s’agissait d’un spectacle, pour que le touriste y trouve ce qu’il espérait découvrir [ 19 ] . De la sorte, de nombreuses destinations touristiques finissent alors par se ressembler, car on a formaté ces mêmes paysages en fonction des attentes stéréotypées des touristes [ 20 ] .

Le fait que le mot « exotique » soit un embrayeur, et qu’il n’ait un sens donc qu’au vu du contexte dans lequel il est énoncé, conduit à certaines dérives. Aujourd’hui, le terme est en effet un peu fourre-tout. Lorsqu’on tape « exotique » sur Google par exemple, outre les différentes définitions proposées, les résultats renvoient à des sites bien divers, tous ayant des propos et objectifs relativement distincts. On y trouve des sites commerciaux, des
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