Passion lesbienne secrète
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Passion lesbienne secrète
Une adolescente qui s’éveille au désir avec une fille aux cheveux bleus : La Vie d’Adèle du Franco-Tunisien Abdellatif Kechiche, présenté en compétition à Cannes, traite avec délicatesse une passion amoureuse entre deux femmes comme rarement abordée au cinéma, portée par un duo d’actrices resplendissant. Adèle (Adèle Exarchopoulos), lycéenne de 15 ans, sort avec des garçons jusqu’au jour où elle rencontre Emma (Léa Seydoux), une jeune femme aux cheveux bleus, étudiante aux beaux arts. Avec elle, Adèle va découvrir le désir et la passion amoureuse, apprendre à se connaître et devenir femme, en même temps qu’elle s’affirme à travers sa vocation d’institutrice. Adapté librement de la bande dessinée Le Bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, La Vie d’Adèle, chapitre 1 et 2, suit la naissance et l’évolution d’une passion absolue entre les deux personnages d’Adèle et d’Emma. Le film s’attache à montrer avec humanité, sensualité et finesse les émotions et le trouble sur leurs visages, souvent filmés en gros plan, à travers un regard ou le mouvement d’une bouche. « Le gros plan permet de capter des expressions très fines, qu’on ne voit pas toujours dans la vie, de petits mouvements. C’est quelque chose que j’aime », a expliqué Abdellatif Kechiche, récompensé deux fois par les césars du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario, pour L’Esquive en 2005 et La Graine et le mulet en 2008. Le réalisateur dépeint aussi le ballet et le désir des corps à travers des scènes de sexe aussi naturelles que très explicites, sans jamais être glauques. Les troubles et les questionnements intimes de l’adolescence, l’emballement des sens et les tourments de l’amour sont aussi montrés de manière universelle, au-delà de toute question d’orientation sexuelle. En noir et blanc Autre film présenté en compétition hier, Nebraska est un road movie mélancolique aux dialogues décapants signé Alexander Payne. Il traverse une Amérique rurale économiquement déprimée en suivant un vieil homme qui n’a plus toute sa tête et un fils qui va lui prouver son amour. Splendidement tournée en noir et blanc, l’aventure démarre dans le Montana sur une image du vieillard (Bruce Dern) marchant désarticulé le long d’une route enneigée en direction du Nebraska pour toucher le gros lot d’un million de dollars promis dans un improbable courrier. Sa famille, fatiguée de ses dangereuses pérégrinations et de son idée fixe, songe à le placer en maison de retraite. L’un de ses fils (interprété par Will Forte) l’emmènera chercher son hypothétique chèque et vivre pleinement son fantasme l’espace de quelques jours. Tourner en noir et blanc colle visuellement avec « l’austérité des vies des personnages », explique le réalisateur. « Je prends ma caméra dans la campagne et je la pointe vers les choses que je trouve », précise Alexander Payne, qui se défend de vouloir documenter une économie qui tangue. Il y a neuf ans, il est tombé amoureux du scénario ciselé et souvent très drôle de Bob Nelson. « Tu boirais aussi si tu étais marié à ta mère », lance le père à son fils. « Tu sais ce que je ferais avec un million de dollars ? Je le mettrais dans une maison de retraite ! » attaque la mère (June Squibb), hilarante mauvaise langue du film qui dit tout ce qu’elle pense. Nebraska, tourné dans les grandes plaines du Middle West à travers quatre États, nous livre une galerie de portraits de l’Amérique profonde un peu sinistrée. Le film parle avec délicatesse de la vieillesse et de la sénilité naissante. Il décline de manière douce-amère les thèmes de la mémoire sélective, des illusions, de l’amour familial, de la dignité. (Source : AFP)
Une adolescente qui s’éveille au désir avec une fille aux cheveux bleus : La Vie d’Adèle du Franco-Tunisien Abdellatif Kechiche, présenté en compétition à Cannes, traite avec délicatesse une passion amoureuse entre deux femmes comme rarement abordée au cinéma, portée par un duo d’actrices resplendissant. Adèle (Adèle Exarchopoulos), lycéenne de 15 ans, sort avec des garçons...
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01/09/2018 à 07:30
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Estelle a eu une histoire torride avec l'un de ses collègues.
Il y a cinq ans, j'ai été recrutée comme chargée de clientèle dans une agence d'événementiel qui organise des séminaires, soirées et conférences de presse pour les entreprises. J'ai tout de suite trouvé Antoine, le directeur technique, très sexy avec ses grands yeux noirs, ses cheveux bruns et son sourire discret. Visiblement je n'étais pas la seule sous le charme. Les autres filles, avec qui j'ai sympathisé, en faisaient leur sujet de conversation préféré. Antoine intriguait. Il ne portait pas d'alliance et ne s'épanchait jamais sur sa vie perso.
Nous n'avions aucun rapport hiérarchique direct et n'étions que rarement sur les mêmes projets alors quand je le retrouvais sur un dossier, je me réjouissais. Nous échangions des mails, discutions en réunion. Antoine était cordial mais toujours très sérieux. Cette posture m'attirait. Je l'observais, lui décochais un sourire dès que je le pouvais. Je revivais mes années lycée, les couloirs que l'on arpente en espérant tomber sur l'autre.
Un jeudi, nous sommes sortis dans un bar après le boulot pour fêter la signature d'un gros client. Déjà trois mois que j'étais dans la boîte. Antoine et moi étions assis sur la même banquette et parlions boulot. Nos jambes se frôlaient sous la table. Je ne savais pas si c'était volontaire ou non mais la sensation agréable de sa cuisse contre la mienne me déstabilisait.
Plus tard, nous avons envahi la piste de danse. Antoine me paraissait différent, plus ouvert, plus détendu, soulagé du boulot accompli. J'ai eu un déclic. C'était l'occasion ou jamais de sauter le pas. J'ai me suis avancée vers lui, gênée mais excitée, déterminée à tenter quelque chose. Je lui ai dit qu'il était très beau, en dansant et en plein brouhaha. Avec ce compliment, je prenais moins de risque qu'avec un baiser, même si j'avais terriblement envie de l'embrasser. Antoine m'a souri puis m'a proposé de me déposer chez moi. Arrivés à sa voiture, impossible de retrouver ses clés. Nous les avons cherchées pendant deux heures, dans la rue d'abord puis à l'agence, avant de nous résoudre à prendre le métro.
En bas de chez moi, j'ai pris mon courage à deux mains pour l'inviter à monter. Il m'a emboîté le pas. C'est lui qui m'a embrassée avant que je n'ouvre ma porte d'entrée. Un baiser spontané, alors que je cherchais mes clés. Nos bouches ne se sont pas décollées, du palier au canapé. Ce que dégageait Antoine au quotidien, d'intouchable et de profond, se ressentait dans sa sexualité . Il était taiseux, un peu fermé, entreprenant mais avec une once d'hésitation. Il ne me regardait pas dans les yeux, comme pour dissimuler son plaisir. Une certaine pudeur émanait de lui, qui m'excitait plus encore.
Le lendemain, Antoine est arrivé une heure après moi au boulot. Il m'a fait la bise, comme aux autres, tout en me jetant un regard complice. Il m'a envoyé un mail quelques jours plus tard pour me dire qu'il avait encore perdu ses clés de voiture. Je lui ai répondu que je venais de tomber sur son trousseau. Cette anecdote est devenue notre code. Nous avions brisé la règle du "no zob in job" et on s'en fichait pas mal. Seulement, nous ne voulions pas que les autres le sachent. Peur que ça nous desserve au travail, peur des ragots aussi.
Avoir une relation en cachette était agréable. Nous nous lancions des regards explicites, des "vivement ce soir" par SMS en réunion. Cela faisait monter instantanément la température. Nous afficher au grand jour nous aurait fait perdre du piment. Cela nous aurait obligé à nous demander si nous étions un couple ou non. Ne pas se montrer ensemble était donc un bon moyen de laisser les choses se faire sans pression.
Au bureau, les horaires étaient plutôt souples. Nous pouvions nous échapper de longues minutes sans attirer l'attention. Nos retrouvailles avaient lieu dans les toilettes les plus isolées de la boîte. Nous nous enfermions dans une cabine et ni une ni deux, Antoine plaquait mon corps contre le mur, une main sur ma bouche. Le sexe était toujours à la vite, précipité, bestial. Nous avions un besoin urgent de fusionner. L'excitation grandissait avec la crainte de nous faire surprendre. Le désir était si intense que nous oublions l'inconfort. Antoine avait abandonné sa pudeur des débuts. Il menait la danse, me faisait l'amour sauvagement et montre en main.
J'ai essuyé plusieurs fois des remarques en arrivant en retard en réunion. Ce n'était ni méchant ni suspicieux, mais mon boss m'a précisé qu'être à l'heure n'était pas option. Ça me passait au-dessus. Après avoir fait l'amour avec Antoine, j'étais dans une bulle, coupée du monde.
Il nous arrivait aussi de nous retrouver le soir tard, quand l'agence était déserte. Nous envoyions balader les dossiers et faisions l'amour à même le bureau. Le lendemain, je regardais toujours mon ordinateur d'un autre oeil en repensant à nos ébats de la veille. Quand le lieu que l'on associe à la réflexion et au sérieux se transforme en terrain d'expérimentations sexuelles, on a le sentiment d'être rebelle. Le plaisir est renforcé, multiplié par la transgression, c'est déconcertant.
En plus d'un épanouissement sexuel dingue, vivre cette relation au boulot m'a apporté un regain d'énergie considérable. J'avais hâte de venir le matin et de travailler en binôme avec Antoine. Professionnellement, je me sentais capable d'abattre des montagnes.
Plus le temps passait, plus notre histoire devenait sérieuse. Il ne s'agissait plus uniquement de sexe, loin de là. Au bout d'un an, Antoine a quitté l'entreprise. C'était mieux pour nous. Cela fait cinq ans aujourd'hui que nous sommes ensemble. Bien sûr, nous avons une vie sexuelle intime plus "classique" mais nous avons gardé le goût de faire l'amour dans des lieux interdits . Au quotidien, Antoine s'amuse parfois à me faire la bise, pour le clin d'oeil. Instantanément, ça me prend dans le ventre, j'ai envie de lui et nous courrons dans notre lit.
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